Le Siège [Guerre des confréries]

Qui voudrait être prêt pour son propre Destin?

Le Prince était revenu silencieusement, observant les derniers arrivants, ne laissant qu'un froid guerre qui transperçait les habits et la pierres pour sonder les âmes et leur étrange doute. Sanz ne pouvait pas douter, son destin était tissé dans l'harmonie dans le sang même des Dieux qui veillent sur cette Confrérie. Et c'était cette étrange marque qui le rendait singulier et loin des membres classiques de la confrérie. Son propre pouvoir était un nœud de corruption et de malédiction, et son corps un emprunt classique pour des être de puissance. Etrange dans sa propre confrérie, il semblait loin, perdu au fond de quelque prophéties, doutant parfois des volontés de ses confrères par leur prudence. Le Sang gronde et coule, flot de tempête, mais ne recule jamais, ne craint pas d'être à un contre dix. Le Sang est trop fier pour calculer, il a le goût de l'immortalité sur les lèvres et se noie tant à l'intérieur qu'il a oublié la crainte de perdre, la crainte de mourir. Peut être certains plus lucide connaissent les gangues de glaces qui bannissent à jamais les immortels et qui font office de condamnation a mort pour leur race mais cela fait tant de temps qu'ils règnent que la plupart ont oublié ; et d'autres sont trop jeune pour avoir connu.

Jetant sa dague sur la table du conseil comme pour réclamer le silence il commença avec une voix lente et grave :

Nous partons à l'aube en directions des Palais Lunaires. J'espère que nos armées sont déjà prêtes et que nous ne souffrirons aucun retard. Nous rejoindrons les Uniques a quelque lieu de là sur une colline dominant les demeures des Effrontés. Vous transporterez le golem avec les Chimères de trait. Je partirai moi même avec le Vol noir des Commandants Suprêmes. Jetant un regard vague et indifférent vers l'oracle il continua. Vous appellerez Shyon, il me servira de monture.

Puis reprenant sa lame, il fit résonner ses pas lourds vers la sortie non sans crier vers Taranis:

Et je veux ma tente de prête sur le terrain quand j'arriverai.

Le Sang affluait maintenant que le sang sombre avait quitté le conseil, parti comme il était venu, sans préalable. Il était de ces êtres qui envahissent le paysage et disparaissent soudain pour ne laisser qu’une sensation de malaise.
Les nouveaux initiés de la Confrérie vinrent rejoindre les membres ancestraux et bientôt la salle se remplit et se mit à résonner des voix qui s’élevaient une à une.
Cependant, le Prince de Sang n’avait pas répondu à Cassiopée quant à la réaction de Teysa lorsque le Prince de Sang Sombre leur livrerait les palais lunaires et qu’ils enlèveraient la gardienne.
Aussi, La Dame des étoiles restait dubitative sur la confiance que Sanz éprouvait pour cet individu particulièrement dangereux.

La Pythie du Sang, elle-même, exprimait des réserves sur la probable réussite d’une telle entreprise.
Pourtant, Cassiopée ne parvenait pas à se mettre en travers de ce plan qui leur évitait une bataille qu’elle redoutait par ailleurs.
De plus la tolérance de Sanz vis-à-vis de celui qui osait le nommer « petit ange » lui en disait long sur ce que l’individu devait représenter par ailleurs.
Jamais Sanz n’aurait toléré une telle intrusion dans leur palais sans y avoir lui-même donné son accord.
Elle se taisait donc.

La présence du golem à ses côtés en de tels moments la rassurait.
Tàranis semblait toujours ne pas admettre l’essence étrange que la carcasse de roche hébergeait, une essence bâtie sur le sang mais dont la magie était telle qu’elle créait une véritable armure d’anti-magie.

Alors que Sanz, Chef des armées, décidait du moment de leur intrusion dans les palais ennemis, Cassiopée prit sa décision et emboitant son pas dans celui de son Prince déclara :

- J’accompagnerai les Commandants Suprêmes. Je veux être là lorsque la gardienne nous sera remise.
Mes sorcières d’Orh suivront.
J’espère que notre armée n’aura pas à intervenir, mais j’aime la savoir prête à agir en cas de trahison.

Les dés étaient jetés. Le lendemain, les palais lunaires leur ouvriraient leur porte.