Folie en délire.

Délire délirant d’une fille sous déprimant. Folie aggravée de somnolence.

Vous qui la lisez, ne la jugez pas, elle ne sait pas ce qu’elle dit. Vous-même, savez-vous toujours exactement ce que vous faites ? Bien sûr allez-vous me répondre… Bien sûr…

Pensées indistinctes distinctement incompréhensible fouillis.

Bien sûr, vous êtes parfait vous. Rien à vous reprocher, vous avez toujours le mot pour rire, toujours intéressant, toujours bien sur vous, bien sûr de vous, bien sûr.

Ennuis lassant d'inintérêt chronique et sans espoir. Folie affolante d’obscurs replis.

Acceptez cependant, donnez-vous en la peine, de lire ces quelques mots maladroits venant d’une décalée n’appartenant pas à votre cercle d’initiés. Cela ne prendra que peu de temps et si peu d’intérêt.

Esprit tourmenté de langueurs fautives d’éclats de cœur. Abus répétés d’enivrants mirages d’illusions.

Non, ne la jugez pas, après tout, c’est de votre faute. Oui, votre faute si elle ne sait plus ce qu’elle est, qui elle est et ce qu’elle fait. Vous tous, êtres si parfait, si parfaitement installé dans vos défauts, demandez-vous un peu ce qui a pu la rendre si… folle. Vous ne lui avez jamais laissé le choix de parler clairement. Qu’elle s’insurge ou qu’elle ignore, elle aura tort. Alors, quelle douce bénédiction que la folie qui est aveugle à votre bêtise. Que c’est reposant de se laisser porter par ce fleuve tranquille.

Âme brouillon d’un lointain passé à venir. Avenir passé présent si brusquement.

Vous ne comprenez toujours pas, n’est-ce pas ? Elle avait des rêves, des rêves de bonheur partagé, de rire aux éclats, d’espoir. Que lui avez-vous imposé ? Dites le moi puisque vous savez tout, omnipotent que vous êtes. Ah, la voilà... Cette lueur dans vos yeux, cette vile envie de m’envoyer paître. Comme vous l’avez fait avec elle. Parce qu’elle n’était pas comme vous. Parce qu’elle posait trop de questions embarrassantes. Parce qu’elle ne suivait pas. Parce qu’elle n’était pas d’accord. Voilà que je vous ennuis, que je vous agace. Pour qui est-ce que je me prends ? C’est vrai, qui suis-je pour vous envoyer en pleine figure votre stupide perfection immaculée de raison ? Je suis les rêves, les espoirs, les envies, les désirs de l’exilée qui vous écrit. Je suis sa vengeance, sa colère, sa brulure, son désespoir. Parce que vous pensiez l’avoir domptée, je me soulève et vous harcèle. C’est vous, les fous, à la fin de cette histoire, pas elle. Car elle rêve encore, car elle espère encore, qu’elle imagine toujours et créée sa vie malgré vous. Alors que vous restez figé sur son sort, elle vous tourne le dos, s’en va, vous laissant là, les bras ballants et les yeux écarquillés.

Imagination brinquebalante dispersée vous laisse pantois, petits mondes bien communs.
Quelconques êtres parfaits pathétiquement ordinaire, poliment incorrect.

Je vous laisse enfin à vos misérables occupations, poignardez-vous tranquillement, je ne vous dérangerais plus…

Vie richement désordonnée originale de clarté crépusculaire.

Citation :

Dites le moi puisque vous savez tout, omnipotent que vous êtes

J'ai du mal à saisir le lien, pour le coup, j'aurais plutôt employé omniscient.

Texte intéressant, rien que par ses coupures fréquente avec le motif lexical de la répétition (ça me rappelle une chanson de Renaud, "elle est quand même heureuse d'être contente", "elle est quand même furieuse d'être en colère"...). Ce sont des mots martelés à coup de burin verbal, et c'est un effet de style que je trouve très plaisant.

Pour le reste, cet essai reprend une trame assez classique, hippie dirais-je presque. Peut-être cela est le souci du texte, un thème trop classique pour une exploitation trop peu originale. Ca ne manque pas d'un lyrisme poignant et d'un courage admirable, mais il n'y a pas assez de punch pour remuer vraiment les conceptions. D'autant que l'aspect bête apeurée qui se défend à coup de griffe a malheureusement une portée très limitée.

Peut-être un traitement différent sur le même thème ?

Je ne pense pas que je parle dans ce texte d'une bête qui se défendrait comme elle peut avec ses griffes. Je suis plus dans l'idée, bien au contraire, d'une certaine résignation et indifférence.

Alors que vous restez figé sur son sort, elle vous tourne le dos, s’en va, vous laissant là, les bras ballants et les yeux écarquillés.

Si j'avais voulu me battre dans ce texte, je serais rester, j'aurais tenté de changer les choses, de ne plus être une exilée... Là, je laisse simplement les choses où elles sont. Je ne pars qu'avec la folie qui me gagne.

Oui, c'est plus de la résignation...

La colère est toujours un peu hargneuse, mais elle n'est qu'une partie du personnage.
Considérons qu'alors, face à sa fin, cette colère a voulu tendre une dernière fois le poing, dire les choses telles qu'elles sont et resteront surement, avant de prendre la suite du personnage et de partir.

Appelons ça un testament tiens
Une lettre d'adieu.

A l'occasion, je posterai un texte contenant une véritable tigresse :p