[WIP] Folie

One-shot.
30 minutes environ.
Vu que je suis en pleine remise en question, certains savent, je voudrais savoir si le rendu de la "folie" ou en tout cas d'un esprit pas super net est crédible?
Tack d'avance ^^

Citation :

Le poisson.

Il fait presque nuit. Ca doit bien faire cinq heures que je cavale. Je sais même pas ou je suis la. Et il commence à cailler. Oui je suis en cavale. C’est plus classe que dire faire le mur. De toute façon j’avais rien à faire la bas. Je suis un bagnard. Enfin non, juste incarcéré à la maison d’arrêt de la région. Mais bagnard aussi c’est la classe. Sauf que j’ai rien d’un bagnard moi. Mais vraiment rien. Je sais même pas comment j’ai fait pour me retrouver la bas. Il y avait ce type la, il m’énervait. C’est vrai que je prenais plus mes médicaments aussi. Mais je suis pas malade moi ! Je vois pas des choses, j’entends pas de voix non plus. J’aime pas les cachets, du coup je les prends plus. Et ce gars la il m’énervait vraiment. Mais je sais vraiment pas comment il s’est retrouvé par terre. Vraiment pas. Puis me voila la bas. C’était pas la fête en prison. J’ai pas une tête de tueur moi. J’ai pas de muscle, pas de tatouage, rien. J’ai pas les couilles pour les tatouages, toutes ces aiguilles la, ça me rappelle l’hôpital psychiatrique. J’aime pas ça. Et je suis pas un tueur. Bon c’est vrai que j’aime bien frapper sur des trucs, quand je suis pas bien. Je suis peut être un peu nerveux. Ah mais il m’a tellement énervé l’autre con la. Et puis maintenant me voila ici. Perdu dans cette foutu banlieue de pavillons à la noix. Merde.
Il fait sombre et j’ai vraiment froid. J’ai l’impression d’entendre des sirènes de partout. Elles me cherchent. Je peux voir les reflets rouges au coin des rues. Je me cache dans chaque ombre que je trouve. Heureusement que je suis pas gros hein. J’ai la dalle. Quelle idée aussi de s’échapper en hiver. C’est pas ma faute, j’ai juste profité de l’occasion. Mais quand même, j’aurais du prendre ma veste. Il faisait chaud dedans, mais la on se les pèle. Moi je suis pas costaud, je fais pas peur. Alors quand la canalisation a lâché, ils se sont rués sur les caïds pour s’assurer qu’ils se feraient pas la malle. Et moi je suis sorti, tu vois ? J’ai bien fait. J’ai froid. En plus il y a personne dans cette rue. Ça glisse par terre. Je crois que c’est gelé. Avance. Tiens, il y a de la lumière la bas. C’est quoi? Un bassin, y’a des poissons dedans. Ils vont geler c’est sur. Je pourrais les manger, ça doit pas être terrible cru, un poisson. J’essai quand même. Ah l’enfoiré, il arrête pas de me glisser entre les doigts. Je vais le massacrer. ça y est, je l’ai. Tiens prends ça, et ça.

- Tu as tué le poisson.

C’est qui ça ? Un gamin. Quelle âge il a ? Je sais pas, Huit ou dix ans.

- T’es qui ?

- Tu viens de tuer mon poisson.

- T’as quel âge?

- Neuf ans.

- Qu’est-ce tu fous dehors à cette heure la?

- Je viens regarder mes poissons.

Il est dingue ce gosse. Il fait moins dix et il vient voir ses foutus poissons. Oui, mais il a un manteau lui.

- T'aurais pas un truc à grailler?

- Je comprends pas.

Pourquoi il penche la tête comme ça ? Trop bizarre lui. J’ai faim. Mon ventre grogne. Tiens il s’en va. Ça vaut mieux. Du vent. Le poisson cru c’est vraiment pas bon. J’abandonne. Ah bah le revoilà le mioche.

- Tu aimes le pain et le fromage ?

- Ouai.

Trop bien, de la bouffe pas crue. J’ai faim, j’ai faim. Je devrais dire merci. Mais on parle pas la bouche pleine. Après alors.

- Tu fais quoi dehors toi?

Pourquoi il me parle, je mange la. Il faut répondre, il a amené le pain et tout. J’en ai plein la bouche.

- Je me promène.

- Il fait froid.

- Nan, ça va.

Purée on va mourir gelés oui, à manger sur le gazon. Merde les flics. Ils ont mis leur sirène en plus. Ils m’en veulent faut croire. J’ai du faire un truc étrange parce que le gamin a reculé.

- Tu es le gendarmes ou le voleur ?

Je réponds quoi à ça moi? Sérieux. Les gosses je te jure. La plaie. Les flics ont ralenti dans la rue. Chut je fais avec mon doigt. Il me fait oui de la tête. Il dit un truc mais je comprends pas.

- Quoi ?

- Tu es le voleur toi.

- Ouai ouai. Le voleur. Chut.

Il se tait. Tant mieux. On sait jamais qu’ils auraient des chiens. Ça entend drôlement bien les chiens. Ça y est ils s’en vont. Je vais attendre encore un peu. On sait jamais.

- Merci pour le pain.

- De rien.

Allez je me barre, renter chez toi le gosse. Tu devrais pas nourrir les chats errants comme moi. Ils ont pas tous des poissons pour se calmer avant. Ouai le poisson. Tant pis. C’est qu’un poisson. Il fait toujours aussi froid. J’ai plus trop faim. Le gamin est plus la. Je me sis retourné et il était plus la. Ah ben si, le voila. C’est bizarre il marche de travers. Et le jardin est vachement grand. Il était pas aussi grand tout à l’heure. Pourquoi il continue de grandir ? Et lui pourquoi il me sourit comme ça.

- Tu as tué mon poisson.

Ouai ouai je sais. On s’en fout, c’est qu’un poisson. J’ai la gerbe. Je vais m’asseoir. Merde je suis tombée. Ça tourne la. Le gamin me regarde chelou. Il est pieds nus à coté de moi.

- Tu as tué mon poisson.

Y’avait quoi dans la bouffe. Je comprends rien. Je suis pas un tueur, laissez moi. Je suis à l’hopital ? Non j’aime pas les cachets. Laisse moi le mioche, dégage. Connard de poisson.