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| Exangue de passages en exergue | |
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Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Exangue de passages en exergue Ven 1 Oct - 23:43 | |
| I. Givre. Braise Voila je sais. Je rage, je pleure, je cri. Je piétine ces larmes, je tremble et je suis une fièvre arrogante accrochée à mes barreaux, insultant le soleil qui frappe la vitre. Je suis dans une prison de verre où ils n'ont pas oublié les barreaux.
VADE RETRO
Haine violente, creusée dans la résignation et le sang qui ne coule jamais. J'expire des râles de colère brûlante a en consumer mes veines.
RESTE, RESTE,
Je me sens glacé dans un lit de hasard, avec un temps qui ne vaut plus rien. J'ai trop bu, trop fumé, voila mon sang, voilà ma chair. Voila le cri et le sextant enfoncé dans ma gorge a chercher le nord qui meurt au sud.
" Je meurs de ma petite soeur, de mon enfant et de mon signe".
Soulève moi Lilith, soulève ce corps effondré dans la nasse de l'arrachement. Traîne moi dehors dans les rues tel des falaises collées les unes aux autres et qui sous tes pieds légers inventent des abîmes plus gris que mes couleurs qui se rident.
Soulève moi de ces terres fangeuses où des chimères dessinent mes blessures dans les gerçure des trottoirs ravagés.
J'ai tant rêvé, tant cru, que m'en voila limé du fond de mes fibres - et je m'étioles, je m'étoile. Je m'envole peut être, membre en membres, vers les nuits givrées de mes mémoires froissées.
Est ce que tu me retiens tandis que je me soulève? Est ce que je pleure encore? *** C'est fait. J'entends, j'écoute, j'attends. Je me gorge de ces rires qui m'échappent et je spasme, et je souffle. Chaleur ambiante qui soulève la peau et rougit les coeurs. Je suis dans comme dans l'air, particules de tout et sans corps. Éparpillée.
À l'envers de la passerelle, les pieds en l'air, les cheveux au courant. J'avance car l'errance est sans but. Je viens d'arriver.
REVIENS, REVIENS,
Je brûle au sommet des arbres et leur frondaison m'envole, me rougeoie dans l'automne frémissant. Hors du temps je m'effeuille, me délète, je disparais. Voila le râle de celle qui riait, la gorge ouverte, cordes vocales au vent, les lèvres à terre.
"Je reviens de la Grande Ombre, du Silence, de la verdure des Sommets"
Et je vois. À moitié enseveli dans son propre corps, le sang de ton coeur et le blanc de tes veines. Et mes pieds gèlent sur le sol ou tu dors et pleure et saigne. Dans tes rêves tu t'égares et m'appelles. Et je reviens. Près de toi m'allonger. Réchauffer tes blessures à la source de mes braises nouvelles. Rassembler tes organes dispersés. Relever ta silhouette abimée. Et ton âme envahie. De toi.
Non, tu ne pleures plus.
Sanz. Lilith
Dernière édition par Lilith le Ven 1 Oct - 23:59, édité 2 fois | |
| | | Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Ven 1 Oct - 23:49 | |
| II. Le Soir. L'Herbe Bleue
Sois sage oh ma douleur et tiens toi tranquille"
C'est lent, et c'est triste. Voilà que je ne sens plus rien Les balcons dansent et basculent vers une trainée de silence Des pas marchent a reculons, soulèvent mon ignorance Je me sens qui revient doucement dans ce Sien Qu'est mon Mien.
Je voudrai demander et mes lèvres sont closes Elles te fixent de souffles gelés: Tu viens d'arriver Et mes Mémoires, vieilles et criardes, qui éclosent, D'harmonies en harmonies chantent à en s'en briser A en crever.
" Tu réclamais le Soir? Il descend, le voici"
Donne moi ta main, Lilith et de ta fuite egarée Laisse le Hasard creuser le Temps givré L'Ame envahie par ces rêves consumés - Voilà dans ta main, voilà j'ai été Et j'ai pleuré
Reviens, reviens, reste, toi qui dort paisiblement Tes pensées m'assemblent et et je tiens le Soir Qui descend, effleure, cajole l'ombre du vent Etreint la Fugitive et danse comme un ostensoir de pâles Espoirs.
***
Les pieds dans l'Herbe Bleue Des matins sanglotés, je regarde. La paleur de vos mains me tarde, La chaleur de vos ennuis s'attarde.
Les pieds dans l'Herbe Bleue J'aimerais entendre votre souffle incertain Et les volutes de votre pensée: etes-vous arrivé ? Et mes Espoirs, Hagards et Crevés Qui, de lieux en Espace pleurent à s'assécher N'ont plus peur des tiens.
" Je réclamais le Crépuscule. Voici l'Aurore. Je demandais les Silences, voici mes tourmentes. Je cherchais tes pas."
Les pieds dans l'Herbe Bleue Reprenons ensemble la course oubliée Du charmeur solitaire de nos nuits impures. Et le Sens enseveli sous les Murmures Se pendra à la corde de nos bras fatigués.
Meurs, Meurs, toi qui me reviens toujours. Tes appels me heurtents et je perds le Nord De tes errances inlassables. De tes décors. Enlace mes pas enfin, et tourne avec moi autour Du Monde.
Sanz. Lilith
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| | | Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Ven 1 Oct - 23:59 | |
| III. Comme un courant. Toi
Ce qui reste de quelque mots ; de ce qui reste de toi, de moi ; de ce qui nous reste, nous retrouve , nous imagine.
- Loqueteux, va! Tu ne sais pas pas lui dire plus - C'est juste Elle et moi. - Réveille toi - Et puis c'est tout
"Parce que c'est [ Elle ], Parce que c'est moi "
***
De ce qui s'échappe encore des pensées, de Nos pensées, de ce qui nous anime, nous imagine
- Je ne comprend pas toujours ses mots. - Pourquoi ne pas lui demander ? - Pour ne pas gâcher sûrement. - Gâcher quoi ? - Ce qui advient par Dérision.
Parce que dans ma Déraison, je l'écoute.
***
Note quelque note dans mes notes. Je retiens lentement ce qui s'accorde, se désaccorde, se corde autour d'un ordre et d'un désordre. Je psalmodie et je rêve encore.
- Prend ta guitare et fait la danser - Je n'ai pas de guitare - Le piano alors ou le violon - C'est utile? - Tu veux quoi exactement? - Je ne sais pas - Décide toi - Continuer d'écrire qu'elle vit au milieu de tout ça. Au milieu des étoiles qui tombent, et des jours qu'on attend, au milieu de temps qui se retient un peu enveloppée dans sa couette a se bercer de souvenir. Continuer de dire qu'elle continuera de m'écrire et que faisant cela se poursuivre, cela... perdure un peu. Qu'on ne perde jamais l'impression du Revenir. Même si sûrement un jour il finit par se rider, un peu - l'écorce craque et l'on se presse encore contre l'arbre en fixant le ciel bleu. - Décide toi - Repose toi va.
Je note quelques notes et je retiens lentement mes accords. Le silence se psalmodie comme un rêve. - Tu as compris, enfin. - Je ne savais pas.
Pas d'ombre, dans l'ombre du vent. Cogne, cogne les cris, les chants. Les valses brusques, retour de pas, mémoire violente. Elle danse sur un souffle et je la regarde, immobile, givré dans mon regard.
- Approche, parle-lui, approche - Danse avec elle - Approche... .
Crissement, reprise.
- Non pas encore. Mais je crois - A quoi? - Qu'elle n'attend pas.
***
Et le souffle emballé, le coeur coupé, de mes pas j'inspire le mouvement. Les mains qui frôlent et les corps qui s'enchevètrent me pâment.
- Mais voyons Monsieur, je danse déjà.
Je reprend la mesure du vent, je suis celle qui vit sur l'autre versant de la montagne. A cheval sur mes cheveux je dévale les forets. Les feuilles tintent en millions de carillons. Je perds le soleil.
- Je devrais vous demander plutôt.
Mes jupes soufflent. Mes lèvres tourbillonnent. Mes souvenirs se tortillent, s'étirent en filigranes. Tout autour de Moi. Et tout autour de Moi, les princesses courent pieds nus dans les rues. Et je ris.
- Ne danserez-vous pas avec Moi?
***
Feu effrayé de son silence, qui traînée en trainée de poussière dans son sillage. Je ne suis que celui qui regarde, accroché à la paupière comme un funambule observant le vide, croyant trouver le vide trouve les danses obscures de ses enfances. Il y a de la couleur, il y a du temps froissé comme des miroirs de couleurs.
- Et cela te convient? - Danse avec elle - Prend sa main - Approche
- Mademoiselle?
Respires tu encore? Danses-tu encore? Frôlement de main. Joue encore, joue encore quelque notes, ne t'arrête pas. Le silence est une harmonie.
- Voudriez vous danser avec moi?
Respires tu encore?
***
Je chante des chants depuis longtemps déchantés. je vibre doucement dans la mélodie qui se pare et s'évade au grès des notes chatoyantes. Je vois et ris encore.
- Tu as compris enfin? - Quoi donc ? - Ce qu'il veut. de Toi. - Non, pas encore. Mais je crois. - A quoi ? - Je crois que sur ses note je danse et m'élance. - Et cela te convient ?
- Je sais et je sens que je danse. J'ignore pourtant l'air qui me porte. La mélodie m'est inconnue et le rythme demeure caché. Pourtant je tournoie et volte. Sans un soupire je valse. Faites que jamais cela ne cesse. Que je m'oublie dans les pas, dans l'air, dans le sol et le ciel. Faites qu'il reste, périphérie rassurante, excitante, faites que je revienne chaque fois que je devrais partir. Et même si l'eau se trouble, et elle le fait toujours, au son des pierres, de nos ciels tombées maladroitement, le regard sage vers les cimes ombragées.
- Alors tu danses ? - Oui.
Je chante des chants et m'étire sur le bord su Son. Les sons se rient avant de s'écouter.
Sanz. Lilith
Dernière édition par Lilith le Sam 2 Oct - 0:30, édité 1 fois | |
| | | Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Sam 2 Oct - 0:07 | |
| IV. Word. World. Chasse
J'expire. Nous sommes les déserteurs du Vent. J'approche, je m'approche, je nous approche. Ma main dans la tienne, et je murmure :
Lilith Emmène moi Emmène moi avec toi Garde moi près de toi Garde moi avec toi Emmène moi Lilith
Fais toi violence, violence-Toi. Accroche moi, Et de pas sonnant en note sonnante, de tes valses à tes évasions. Fais toi vent, souffle, étreinte.
Étreins moi.
Les Carillons, les Couleurs.
Danser? Oui.
***
Et je danse. Saisie tes mains et t'entraine.
- Viens, n'aie pas peur.
Je n'étreins qu'en morsure et ferais suinter ton armure. Viens voir avec moi, sous les jupes de l'Univers. Les ciels s'y envolent et les mers s'y endorment. Je me couvre d'étincelles. Est ce que tu sens le courant ? Le cours du Temps qui passe ? Et s'en va.
- Viens, n'aie plus peur.
Je pourrais t'emmener là ou la lune ne se couche jamais. Là ou les chemins ombragés sont des boulevards. Pour le rêve. Je pourrais t'emmener au delà du soleil, là ou le froid ne se retourne pas. Et que fera-t-on hier, dans tous ces endroits qui ne respirent pas ? Je t'emmènerais grandir à l'ombre d'un trou noir et des milliers de soleils soupireront de nous réchauffer. Je t'emmènerais sur les horizons des jours de pluie. Et nous danserons encore à l'aphélie.
- Ou veux-tu aller ?
***
Où puis-je aller que je ne sais déjà, du bord de mes lèvres rêvés, inventés en secret au fond de mes laboratoires? Ou saurais-je aller que je n'ai déjà laissé quelque poussières de rien?
- Ce n'est pas ce voyage que tu crois. Assied-toi devant mes yeux, étreins mes mains et ne les quitte pas. Ma voix n'est qu'une image de la tienne qui creuse nos silences et les déborde de mémoire. Assieds toi devant mes yeux, tout au bord de ma vision. Ce n'est pas ce voyage là, au hasard de quelque hasard, sur le courant de nos danses. Parfois, plus immobile que des statues de marbre dans ces cathédrales de mots, nous visitons le monde en nous tenant seulement les mains, le regard dans un regard et les lèvres qui murmurent a l'orgue.
Que ne saurions nous danser que nous resterions encore a fixer le sol de nos pieds légers, puisque c'est ainsi, puisque tu es ici, et que de ton être, de ta présence belle comme un envol d'hirondelle, je traverse plus de terres fantastiques qu'il n'y en a dans tous les vents.
Ou puis-je aller que je ne sens déjà, du bord de mes rêves froissés, façonnés au fond de mes ateliers? Où saurais- je aimer que je n'ai déjà laissé dans quelques poussières de rien?
- Ce n'est pas ce monde que tu crois. Regarde moi, presse mes mains jusqu'à sentir l'hymne de mes veines. Mes paupières sont lourdes de fixer et pourtant je ne suis qu'évanescente âme empreinte de ton langage. Ou veux tu aller? Je ne veux être qu'ici, si tu l'es encore.
***
Je suis ici encore. Plus pour longtemps. Pas pour demain. Car je suis la fraîcheur dans l'été et mon voyage est sans fin. Sans escale. Je suis là-bas déjà, fuyante comme le courant vivace du printemps. Je suis aux abords de ta mémoire, souvenir d'un passé à venir, incrustée à l'ombre de ta prunelle.
- Qu'est ce qu'un voyage qui ne fait pas se mélanger les pas ? Croise tes chemins, décroise les volutes de tes envies comme on délasse le corps d'une amante. Qu'est ce qu'un voyage qui ne serait une réminiscence ? Fais un peu d'air sur terre en libérant l'Esprit de tes âmes. Prend mes mains et serre les forts, car un voyage n'en serait pas un sans la Peur. Serre mes mains.
Je voudrais dégeler ton coeur et repolir les surfaces de tes miroirs. Que tu puisses te réchauffer à l'hésitation de ton sourire. Que tes yeux électrisent à nouveau l'air autour de toi, que les extrémités de tes lèvres aillent chatouiller tes oreilles. Que la tourmente qui ridait ton front soit chassée par un souffle d'air frais.
Dépèche toi. Attrape mes mains. Car je suis l'instable. En chemin toujours, depuis l'enfance à l'entrée de tes palais secrets. J'erre sans escale. Serre fort mes mains. Car je suis l'évanescence de tes cauchemards ou de tes rêves, impromptue et imparable. Je demeure.
- Que serait un voyage sans l'obscur délire de l'errance? Là ou nous allons, puisque tu me suis, est une terre peuplée de ce qui aurait pût être. Ou la Déraison se repaît à l'orient de nos excès. Je suis ici. Là, tout près. Viens. Vite, je ne reste pas longtemps.
Sanz. Lilith
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| | | Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Sam 2 Oct - 0:12 | |
| V. Parfois. Certain. Evoque
Je résonne d'harmonies de chair, d'harmonies de silence, de crève-coeur et de crève-vent. Je patiente, je cours, lent, je suis. Je sillonne et résonne encore de la déchirure de nos chairs.
Une voix grave court dans les veines. Ou peut être est ce la mienne qui s'étouffe. Tu es probablement ici, là, ailleurs, jamais. J'éreinte ma poursuite, j'abrège tes feintes et tes fuites.
Je te sais, je te sens, je t'ignore. Je t'étreins et j'embrasse ton empreinte.
Que ne sont ces jours, ces heures, ces temps fracturés dans le prisme a l'iris flamboyant. Tu me fixes et je m'ausculte. Frappe, frappe... ton rythme en contre mesure de mes désaccord.
Frôlement.
J'ai besoin de toi. Et je poursuis la traque de ton ombre.
Que sont tant de jours à réveiller la poussière? Peut être l'accent de l'épuisement. Mais je me relève. Je suis un chasseur d'ombre.
Un Chasseur d'Ombre.
***
Je cours, je parcours, les rèveries du Monde, les réveries du temps. Je cours à en perdre la tête, à en perdre le coeur.
J'avance au dela de tes pas, ceux qui seront, et devance tes ennuis, à ma suite, comme le fugace sourire d'un matin. Je suis la, ici, ailleurs. Partout et nul part. Je fatigue ta course et tes vaines étreintes, encercle tes mains dans mes cheveux. Une caresse abrégée.
Tu me sais, je te vois. Je t'observe comme on admire l'objet convoité dont on ne sait les raisons. Tu me suis. Je regarde sans comprendre la folle course de tes mots, filet soyeux qui précède tes pas. Je fais raisonner le coeur des arbres pour te dire ou j'étais. Et de leurs cimes éclairées je bats la mesure de ton coeur.
Que veux-tu ? Tu déraisonnes et ton coeur se tait. Tes mots semblent enlacer mes poignets et disparaissent comme le sang de tes veines. Et le sens s'évapore dans la torpeur de mon attente, palpitante, je scrute l'indicible, l'invisible, le on-dit. Tu me restes silence et me tues et toujours près de moi pourtant. Familier et distant, je peine à comprendre le rythme qui parcourt ta peau.
Suis-je l'ombre que tu chasses avec tant et si peu d'ardeur? Ne serais-je pas une Ombre parmi celles dont tu t'es deja fatigué ? Car si j'erre sans but, ce n'est pas sans raisons. Et le long du chemin je sème mes cauchemards doucereux et mes rêves violés.
Alors, de l'arbre le plus haut à la racine la plus profonde, j'observe les mouvements de ta traque sans comprendre qui tu cherches, de moi ou de toi.
***
Vois, parfois les jours se taisent, et s’enfonçant dans la nuit se lovent contre la mémoire. Parfois je les entends qui se serrent les uns contre les autres et gémissent autant que des chimères ravagées par la faim. Parfois ce n’est qu’un cri long de mille années jetées en pâture sur les jardins de dérision.
Parfois, c’est toi : et moi qui te regarde, plus silencieux qu’un silence, à dessiner à l’encre le contour de tes yeux où se baladent des guirlandes de rêves écorchés. Avec le temps nous saurons peut être parler au travers de cette brume de parfois qui se tiennent les coudent et tressent les pans de notre Mémoire, quand les jours se taisent et finissent, ravagés, par s’enfoncer dans la nuit.
***
Entends, parfois les silences sont bruyants, et résonnant de toute part, s'enfoncent dans la chair et le coeur. Ouragan de mes nuits, les sentiments écartelés hurlent sans un bruit leur conscience envolée. Abimés au bord de mes lèvres, menacés du tranchant de mes rires, sales, les sentiments silencieux attendent dans le fracas de la Fin les derniers soubresauts de ton sourire.
Parfois, plus lourds que l'océan par dessus nous et plus insondables encore, ils pésent sur mon âme et chassent l'espoir alentour. Affamé de néant, les silences bruissent et palpitent, papillon de voile infini.
Parfois, ils ne sont que l'abîme dans lequel plonge mon desespoir, nageur desespéré aux confins des nuages. Mes esprts s'égarent et la danse continue, sans aucun égard pour mes rêves déchus.
Parfois c'était toi, et moi qui attends, incomprise et muette, tentant de déchiffrer ce que tu me livres à demi-mot. Et dans les méandres de mes réalités passées, j'attend de savoir. j'apprend l'attente.
Avec le temps peut être saurais-je les mysteres à tes cils perchés et peut être pourrais-je m'y accrocher moi aussi et fermer tes paupières fatiguées.
Sanz. Lilith
*FIN*
Dernière édition par Lilith le Mar 21 Déc - 17:46, édité 1 fois | |
| | | Alynea Rôliste
Nombre de messages : 2562 Age : 34 Localisation : Z'auriez une carte? Date d'inscription : 25/11/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Sam 2 Oct - 14:41 | |
| C'est un échange magnifique. Vraiment. Les deux écrivains se complètent, se ressemblent dans leurs styles et tous deux maîtrisent assez le vocabulaire pour jouer avec les mots d'une manière envoûtante.
J'ai prit un grand plaisir à vous lire, et je n'ai pas été lassée à un seul moment. J'ai particulièrement aimé le III, ces discussions internes et puis... et puis tout en fait. Tout et tous du I au V.
J'espère vous relire tous les deux emmêlés, vous allez bien ensemble. | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Sam 2 Oct - 15:12 | |
| Chacun des poèmes mériterait un bravo, ils sont autant de rêves que d'émotion. Pris tous ensemble, ils forment un magnifique crescendo dont on ne se lasse pas. Mais comment commenter sans me contenter de dire que je lis le cœur en éveil. Lorsque j'ai vu que Lilith avait posté, je suis tout de suite venue lire car Lilith écrit comme j'aime. J'ai trouvé les textes si beaux, que j'ai contacté Sanz sur msn pour lui dire : Oh ! Regarde comme c'est beau ce qu'a écrit Lilith.... Je ne savais pas encore qu'il était concerné. Pourtant, je reconnais bien ses textes ici. C'est un merveilleux ensemble !! Ne vous arrêtez surtout pas. Et, merci de nous le faire partager. | |
| | | Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Mar 21 Déc - 17:52 | |
| VI. Danse
Lève ton pied, glisse lentement du sol à l’air. Et danse.
Voilà quelque heure enfouie dans ton silence. Voilà quelque jour, et quelque aube enrhumée par la nuit. Voilà que je reviens vers toi tandis que ton corps s’étire, s’élance vers la haut, et pointant tes mains vers le ciel dessine le mouvement des nuages et leur lent voyage. Se tord, mêlé, démêlé, tes sentiments de chair.
Lève ton pied, glisse lentement du sol à l’air. Et chante.
Les cris d’une Sierra, et des brusqueries venteuses au fond des steppes ; les cris du Sang et de ton cœur dans ta douce torpeur, transe éthérée de nos murmures de chair. Pour moi, danse et chante quelques heures au fond d’une Sierra. Lève ton pied, et glisse lentement du sol à l’air, et danse, et chante, mon enfant, ma chair, mon silence.
***
Mes pieds me semblent si lourds aux plumes qui m'entourent. Je tombe doucement vers la terre, abandonnant à regret la cime de mes arbres alanguis. Mes pas habitués à danser sur les feuilles et les canopées apprennent la rudesse de tes hivers. Ton sang chantait pour le mien et je n'ai pu que le suivre. Ici bas.
Comme j'aimerais retrouver avec toi la splendeur du ciel, la rondeur des nuages et les caresses du soleil. Allongés à la cime, nous aurions chanté au vent, murmurer à la pluie. Et dans l'ivresse de nos voies emmêlées nous aurions dansé le firmament. Brulants comme les étoiles.
Mais je descends vers toi à présent, loin des sons enchanteurs des oiseaux de paradis. Ce sont les mouvements de tes lèvres que je tente de suivre comme un fil d'Ariane, une ligne d'Harmonie vers un dénouement. De ce monde. Et quand celui se finira, au grès de ton envie, alors je t'emmènerais dans le mien et tu verras. Tu verras les entrelacs de soleils et de lunes. Les mers étourdies et les montagnes assoupies. Depuis le versant ou je me trouve. Depuis les tressaillements de mes paupières.
***
Depuis le tressaillement de tes paupières, je rêve encore ; de ce qui vient lentement, de ce qui se fait silencieux et troublant ; quand perdure au fond des nuits quelque flocon de lumière. Je murmure encore ce que tu oses à peine dire tandis que je te serre les mains jusqu’à vouloir te les briser. Depuis le tressaillement de nos paupières, je gouverne une histoire violente.
*** Ils ont mangé les enfants d’abord, puis les femmes, ont laissé les hommes pour les chiens. Ils recherchaient l’amour, la chair vibrante des passions assoiffées. Et tandis que leur gueule béante déchiquetait ce monde, ils racontaient de terribles histoires. Ils ont laissé les hommes pour les chiens parce qu’ils ne voulaient ni de la force ni du courage ; ils n’attendaient que l’amour dans la fibre sanglante. Ils ont pris chaque corps vivant et pour chaque cri arrachait lentement un membre, puis deux. C’était leur héritage, leur tendresse jaillissante dans un rêve qu’ils ont oublié. Ils ont mangé les enfants d’abord, pour rêver encore dans le tressaillement de nos paupières closes. Toi ils t’ont laissée. Ils ont dit que c’était pour moi.
***
Depuis le tressaillement de tes paupières, ton sang chantait pour mon sang.
***
C'est ton Sang qui chantait pour le mien. Un coeur en appelant un autre. Une douce mélodie, immuable et rebelle, pour deux corps à l'abandon. Deux corps sans état d'âme. Sans histoire que la leur. D'un battement de cil c'est la douleur que j'envoie valser. Qui fait pétiller mon corps à ton contact. D'un mouvement des lèvres j'absorbe ton histoire. Ta violence.
*** Ce sont les femmes qu'ils ont violé en premier. Je m'en souviens comme de mon dernier rêve. Et c'était un rêve vraiment, de voir ces esprits s'éteindre. Les uns après les autres comme les étoiles au matin. C'est sur mon ventre et ma poitrine qu'on leur a interdit de s'étaler. C'est sur mon visage qu'ils ont craché leur désir refoulé. Ils réclamaient de l'amour. L'amour même qu'ils bafouaient en hurlant. Leurs rires bestiaux, rebondissaient sur mon dos. Leur ivresse emplissait tous ces corps sans vie à mes pieds. Ils m'ont livré nue et tremblante. A peine revenue de mes paradis artificiels. Les mains griffées de toi. Jetée à toi. Ce sont les femme qu'ils ont violé en premier. Et moi abandonnée.
*** Depuis le bout de tes doigts, je guette les courants d'airs. Venus d'ailleurs.
Sanz. Lilith
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| | | Alynea Rôliste
Nombre de messages : 2562 Age : 34 Localisation : Z'auriez une carte? Date d'inscription : 25/11/2007
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| | | | Lilith Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: Exangue de passages en exergue Mar 1 Mar - 22:45 | |
| VII. Silence. Elan.
Je m’illusionne dans le secret latent de mes pires gamineries. Quand je veux sauter du pont et qu’il y a la mer en bas. Une mer grise, une mer dure, une mer immobile ; ou passent les pires héros que la Terre ait jamais vue. Moi, l’insolent, je rêve de sauter, et je ne saute jamais. J’ai beau tendre mes jambes, taper dans le ciel, je reste accroché à la rambarde, au seul sentiment de vertige et de silence inexprimable.
Les silences d’ordinaire sont plus bavards. Tu sais , quand j’en rêve, je pense à toi.
Je t’imaginer traverser la foule, piétiner la mer grise, j’imagine tes cheveux qui s’envolent et ton sourire effacé sur une note légère de piano. Tu as tes écouteurs dans les oreilles, et le monde dans les yeux. Tu sembles petite et seule, d’aussi haut que me tient cette barrière. J’ai mon balcon au ciel, de la bas je te sais.
Je t’imagine autant qu’un silence qui voudrait rester discret.
***
Et je reste silencieuse. La musique dans les oreilles et les yeux dans le vague je me contrains. Je m'enchaine et m'empêche d'aller plus avant. Je m'invente en silence assourdissant. Mes mots ont péri sous le poids des autres silences, des autres seulement. Je ne peux plus être comme j'étais car j'ai perdu une partie de ce que j'étais. Un soir, sur les rivages d'un monde qui n'était pas le notre. Car le notre est un rêve où même mes silences sont des chants. Et j'ai beau tenter de retrouver la mélodie de nous, je me suis brisée.
Mes peines d'ordinaires font plus de bruit. Tu sais quand je pleure, je pense a tes bras.
Je repense a mes rires et mes joies, à mes cris haut dans le ciel d'été. Je revois nos sourires et nos regards complices autour d'un verre et mes lèvres relevées de secrets. Je ne semble pas. J'apparence mon esprit. En réalité je pleure et je suis frêle. Comme prise dans les tourments d'une tempête imprévue. Mais du bord de mes doigts résignés, je te sais.
Je voudrais être discrète à en disparaitre. Totalement.
***
Et disparaissant du coin de l'âme, que je dévoile à mots couverts, couvert du sang des crimes que l'on fait petit à petit, à reculons pour oublier, à reculons pour éterniser ses murmures de damné possédé ; o jamais, jamais, moi, mais toujours quelque autre que moins ont tué tes rêves!
Moi tes rêves, je les aimais, je les embrassais, je couchais tout contre eux, comme un homme las serrant dans ses mains l'ombre qui l'a fui - l'ombre qui s'endort, se tait, l'ombre qui se défait et transpire du cri des femmes que l'on a perdu en fermant les yeux. Pour une fois, en fermant les yeux.
Moi tes rêves je les aimais, je dormais avec eux.
Et disparaissant du coin de la feuille, ma fièvre emportée dans les délires de Tropiques et de fuites alarmées ; et disparaissant encore, tu étais ce murmure des mers évaporées. Quand elles font le mur sur les grèves,grandes d'êtres vague, écumant les port comme on écume la terre quand elle s'allonge au fond du sable.
Et disparaissant, oh ma soeur, oh mon ange, dans les voiles de misères, je couvrais tes effacements de mes couleurs criardes, plus fraiche que les chairs glacées sous tes yeux de pluie.
Quand il fait froid et qu'un verre cogne la table.
Voilà. Tout disparait. Tout parait-dis au fond d'un grand verre. D'un grand verre.
Adieu fille noire des ombres, qui descend sans bruit jusque dans ma gorge et pénétrant les couloirs rouges va en s'endormant battre un Temps perdu, un temps brisé, sur les cordes du coeur pour ne plus entendre qu'il bat et qu'il crève de trop battre. Dans le silence étalé des Mémoires arrachées.
Et disparu, moi je sauterai de la rambarde, pour piétiner tes pas, et dessiner dans des mers ton visage disparu.
***
Comme je regrette les danses à l'apogée des vagues, a cheval sur l'écume et le corps recouvert de bulle de soie. Comme je regrette le fil de nos conversations suspendues dans un souffle attentif. Une respiration a l'unisson saccadée. Souvent les autres arrachent les cordes de mon coeur. Et impuissante je les regarde faire. Et je souris car je ne sais donner d'autres expressions à mon visage qui toujours est ainsi.
Alors je regarde mes rêves voler en éclats chatoyants et sombrer dans une etincelle entre les flots des mers où jadis nous valsions comme des fleurs emportées par le vent. Alors je regarde mes rêves perdre cette couleur si particulière qu'ils avaient à ton approche, quand de tes yeux tu les carressais, quand d'un regard tu les embrassais. Je ferme les yeux et serre les poings.
Mes rêves étaient de ces bulles de champagne dont trop souvent je m'enivre.
Alors je danse. Comme une perdue je tournoie et m'élance. A la recherche du temps perdu où rien ne m'importait plus que les mots que nous partagions alors. Je danse, et je m'indécence. A peine vêtue je volte sans retenue et m'oublie dans les affres des sons qui m'enveloppent, m'entourent, m'absorbent tout entière. Mais toujours les chants se meurent et doucement prennent fin. Que me reste-t-il alors qui ne soit pas silence et secrets inavoués? Si peu en vérité.
Alors je décide de partir. En silence. Sur la pointe des pieds et par la petite porte. Car mes mots sont morts depuis que mon coeur a volé en éclat. Car mon coeur bat trop fort quand il ne faudrait pas. Car six lettres font bouillir mon sang et s'égarer ma raison et mes rires.
Oui, ami, amant, mon autre et ma chimère je pars comme un souvenir qui s'éteint. Comme un verre qui se vide et ne peut se remplir à nouveau. Ma coupe est pleine a présent. Je retourne à l'ombre dont tes bras amoureux mon tiré voila si longtemps. C'est mieux que ça n'en a l'air sais tu. Et je ne vais pas loin. Et je ne pars pas longtemps. Je retourne danser à la lisière de tes paupières et tu seras mon rêveur. Celui qui rendra la chair à mes rêves.
Je dévale les pentes à une allure indécente pour mieux me rouler sur les jeux du vent qui souffle sur nos joues froides. Et si jamais tu sautes la rambarde, je t'attraperais au vol, comme on retrouve les soupirs autrefois envolés.
***
Je me suis enfouie sous ta peau comme une onde soyeuse à l'orée d'un été nouveau. Longtemps j'ai cherché les manes où tu rendais ton esprits et d'un rien je me suis envolée. Evaporée comme un souffle de pluie. Et doucement sur tes bras, ta nuque et tes hanches, j'ai fait gouter les perles de moi pour mieux y entrer. Une porte secrètement ouverte à chacun de tes pores.
As-tu senti le mouvement infime de mes doigts caressant le grain satiné de nos peaux mélées? As-tu rêvé comme moi le mélange incongru de nos passés cachés ? A l'ombre de tes courbes je revêt mon habit de solitude et remontant le creux de tes clavicules je glisse sur le manteau de tes soupirs.
Lorsqu'enfin je m'abandonne au secret repos des matins sur ta peaux, ce sont tes doigts et tes mots chatoyants qui viennent relever mes paupières de rires anciens. Et les yeux fermés, je trace d'un doigt distrait et sûr les contours de tes lèvres et l'arrondi de ton épaule. Amante. Et les lèvres closes, je chante les notes de tes yeux, rythme saccadé en prélude à nos matins jaune et brillants.
N'as-tu jamais senti l'atmosphère chaude et ennivrante de ces matins bouillants, où nos corps luisants se pâmaient de leurs souvenirs à peine achevés? N'as-tu jamais ressenti ce besoin impérieux de te vautrer dans mon sang? Délicieusement.
Oui, je me suis enfouie dans chaque parcelle de toi. Le sourire aux lèvres je fourmille sous ta peau, silencieuse et frétillante, traçant des sillons de nous le long de chaque veine que tu montres. Et dans un élan improbable je laisse échapper un souffle sur le dos de ta main. Nerveuse.
Quand je suis venue en toi la première fois. Un élan de douceur.
***
Ainsi, je te respire, en chaque seconde, j'aime ton lent voyage qui transpire au fond des fibres, au fond des profondeurs rayonnantes de notre Union. Je berce tes jours dans ce corps vieux et solide, que la pluie a gratté, que le vent a usé ; que les rides ont forgé dans le sable des étranges formes et des courbures singulières. Je m'assied dans ma rue-nuit, sous le lampadaire et je souffle sur mes mains - Voilà, je te sais, je nous aime.
***
J'ai respiré la terre qui craque sous mes pied pour humer ton ombre qui me frôle.
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Ainsi, noyée dans mon sang, dans mon corps, dans ma vie, je te retrouve. Loin des chasses, des cris, des mers étalées, des bords infinis ; loin des fièvres hurlantes et des gémissements engoncés dans mes larmes ; loin de ta fuite, je recouvre ton visage, tes lèvres, ta peau. Je m'allonge contre ma Douce-Nuit. Voilà, je nous sais, je t'aime
***
J'ai respiré ton corps qui tremble sous mes mains pour humer ton âme qui me cajole.
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En la première fois, quand je te respirai seulement.
***
Et sans un mot sur les bords des rivières que tu traversais jadis, je regarde l'onde murmurer. Je me suis échappée de toi pour mieux nous retrouver. Soyeuse comme une respiration fugace j'ai glissé sous tes ongles et de tes mains collées au sol je suis retournée à la terre. A travers chaque racine et chaque brin d'herbe brandit vers le ciel ou tourné vers le coeur du monde, j'ai chanté le mouvement de la vie qui t'anime. J'ai brisé ma voix à rendre la douceur de ta peau et de ton regard. Mémoire. Mémoire intransigeante qui ne laisse rien à l'oubli. A chaque sentier que tu aurais pu fouler j'ai tracé les routes et les chemins de notre histoire.
***
Dans chaque souffle de vent c'est ma voix que tu peux reconnaitre. Le temps d'une note égarée et familière.
*** Tu m'as su et comprise comme aucun autre. Depuis l'origine du temps, des amours perdus, pas un n'a su me dire comme tu m'as regardé. Alors malgré nous, malgré tout, je m'évapore en poussière autour de toi. Te recouvrir et t'envelopper comme un voile de gaze transparente.
***
Chaque couture de ma peau est une ode à nos batailles. Tu t'es construit autour de moi, barrière infranchissable et languissante. Je te sais à chaque instant, comme tu me sentais en toi. Aujourd'hui les forêt se souviennent et murmurent encore de nos jeux entre leurs branchages. Et nos peaux frémissantes partagent la même mémoire de ces sons touffus, de ces fins éclatantes aux canopées verdoyantes. La respiration du monde à l'unisson de la notre. Toujours saccadée. Sous ta peau.
***
Mon corps s'est soulevé au souvenir de nous, de tes lèvres et de tes baisers.
***
Et la première fois. Et toutes les autres. Tes mains sur ma taille et ta bouche dans mon cou.
***
Je respirais ta peau, autant qu'un buveur d'âme.
***
D'autant que tant de temps à rire, d'autant que mes souvenirs pour s'étioler s'allument d'étoiles et reviennent s'envoler contre ton ombre. D'autant que je m'en souvienne, je respirai ta peau, autant qu'un buveur d'âme.
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Transi a vivre aux coins des rides, dans l'égarement d'une expression.
***
Tu me regardais ainsi, en fuyant du geste mes propres yeux. Je me souviens encore de ta main sur ma main. Nos âmes se confondaient. Les mouvement de mon souffle sur ta peau.
Frémirait en attendant l'apaisement les respirations suspendues, quand elles s'embrassent.
***
Ne le dis à personne, quand tu es, quand tu es près de moi, je suis fou de toi.
Et puis je m'égare lentement, aux toundras noires la neige grise qui tombe sur le train. Je me jetterai à l'eau du pont si la fenêtre s'ouvrait. Comme une fièvre, je lis des paysages endormis comme des mélodies qu'en un mot le voyage tait. Ai-je grandi, quand j'attendais les gares et qu'elles s'excusaient déjà d'être en retard.
***
Gare à toi mon enfant, une gare efface une gare.
***
Ne le dis à personnes, quand tu es, quand tu es loin de moi, je suis un peu fou.
***
J'imagine.
J'imagine ta taille, et puis ton cou.
S. Lilith. | |
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