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 WIP - Passages-

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Agathe

Agathe


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MessageSujet: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitimeMar 15 Avr - 1:20

[Un travail sur l'observation)


Le voyage va être long, ce vieux train de seconde zone s'arrête à tous les patelins qui puissent posséder une gare avant d'arriver à mon arrêt. Les sièges kitsch de couleur bleue sont plutôt confortables. Je m'installe à gauche de l'allée, dans une rangée avec deux sièges, côte à côte, inoccupés, je n'ai pas envie d'être dérangé et de devoir cohabiter le temps du trajet. Je suis cependant dans un wagon à moitié rempli. Derrière moi, j'entends deux vieux plaisanter avec ce que je présume être leur petite fille. Devant moi à un siège d'écart et à droite de l'allée, je repère un homme rapidement. Tout d'abord par l'odeur forte d'alcool qui dégage et qu'il entretient en continuant à ouvrir des canettes de bières, les unes après les autres. Il a un look assez particulier, pas du genre petit bourgeois si vous voyez ce que je veux dire, je me demande si c'est un sans abri. Il porte une vieille casquette blanche, du genre qu'on reçoit en cadeau pour l'argent d'un nombre important d'articles d'une certaine marque par exemple. Elle est plutôt usagée et sale mais elle fait la paire avec son sweat imitation jean où est marqué en gros les lettres USA dans la couleur du drapeau américain. Son style fait très années 80, son jean trop petit remonte, on peut voir jusqu'au début de ses mollets, laissant apparaître les bonnes grosses chaussettes de sport double épaisseur. A ses pieds est couché un beau labrador blond, assoupi.
Je prête plus attention alors à son visage, marqué par la rue et l'alcool, c'est en tout cas l'explication que je me donne. Il a de longs cheveux lisses, ternes et gras et une barbe de la même couleur, un châtain délavé tirant vers le gris.
Plus que son apparence, ce qui me subjugue chez lui c'est sa façon de parler. Depuis que je suis assise dans le train, je n'arrive pas à me détacher de sa voix et à m'empêcher de l'écouter.
Il parle doucement, sans interruption avec un accent belge assez prononcé. Il ne parle pas comme un vieux ivrogne qui radote ou qui est tout simplement bourré. Sa diction est claire, il ressemble à un vieux sage qui donne son avis sur la vie en donnant des exemples.
Tout ce qu'il dit semble très logique et semblable à la plus banale des discussions mais on sent à chaque fois un léger décalage :
" Oui finalement on a du se mettre derrière les barrières, on ne pouvait pas boire nos bières devant l'école"
" On ne sait pas où elle est mais quand on la cherche à un endroit, elle est ailleurs, même Cassard, il le dit"
" Franchement ce gars est charmant quand tu le croises dans la rue, mais quand tu es chez lui, c'est un tout autre homme".

Ses phrases s'enchaînent sans vraiment suivre un fil directeur, les constatations et conseils se suivent à la pelle et tout ce qu'il dit pue terriblement la vie, une vie, à côté.
Tout en discutant, il se met à caresser son chien affectueusement qui s'est brusquement réveillé, on le voit très vite il est tout pour lui.
Depuis le début, il parle à quelqu'un qui semble assis à sa gauche sur la même rangée que moi, un siège après moi, à droite de l'allée. Il tourne toujours sa tête vers la gauche, lance des coups d’œil et continue à parler et à répondre à des questions que je n'entend pas. Il blague, fait des remontrances sans que je n'entende l'autre réagir.
Au bout d'un moment, je me dis qu'il parle finalement tout seul, qu'il n'y a pas d'interlocuteur face à lui, une sorte de monologue schizophrène. Le dialogue d'un homme abandonné.
Soudain, j'entend un filet de voix très faible venir du siège juste devant moi, le siège de l'interlocuteur. C'est à peine audible, je ne m'étonne pas de ne l'avoir pas entendu auparavant. Il y a quelqu'un. Cela change toute ma perception, j'avais déjà imaginé toute une vie à cette homme, un marginal, errant et se parlant tout seul, accompagné de ses bières et de son chien. Son discours est là pour un autre que lui, c'est une femme, grosse, le visage mangé habillé d'un vieux jogging et d'une grosse doudoune blanche. Maintenant que je l'entends, je me rends compte qu'elle parle peu mais que chacun de ses mots m'énerve au plus haut point, dans le peu de vocabulaire qu'elle utilise, je sens la bêtise, une bêtise non lié à l'éducation mais à son propre caractère. La débilité qui peut découler d'une faiblesse, d'une paresse à réfléchir, à s'endurcir. Tout le contraire de ce vieil homme qui m'avait emporté dans ses airs de sage respecté et bercé durant tout le temps de mon trajet. Le charisme de l'ombre d'un homme qui avait disparu. Je n'avais plus les miettes et pas la moindre idée de qui il avait pu être, ce qu'il avait pu faire dans sa vie et s'il avait toujours été cet homme.
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Mike001
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MessageSujet: Re: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitimeMar 15 Avr - 2:31

Bonsoir,

Tout d'abord, soit la bienvenue et je te remercie d'avoir posté ce texte ici.
Les commentaires entre parenthèse pourront paraître brusques mais j'essaye, dans la mesure du possible, de les faire concis.

Code couleur :
en vert, les points de grammaire, de syntaxe ou les questionnements qui me viennent
en orange, les répétitions
en rouge, les fautes d'orthographe, de conjugaison ou de typographie




Agathe a écrit:


Le voyage va être long, ce vieux train de seconde zone s'arrête à tous les patelins qui puissent posséder une gare (cette partie est incorrecte, « à tous les patelins qui possèdent une gare ») avant d'arriver à mon arrêt. Les sièges kitsch de couleur bleue sont plutôt confortables. Je m'installe à gauche de l'allée, dans une rangée avec deux sièges, côte à côte, inoccupés, je n'ai pas envie d'être dérangé (dérangée) et de devoir cohabiter le temps du trajet. Je suis cependant dans un wagon à moitié rempli. Derrière moi, j'entends deux vieux plaisanter avec ce que je présume être leur petite fille (je trouve cette tournure maladroite, j'ai l'impression qu'avec le « présume être » tu pourrais tout aussi bien parler d'un objet que ce serait pareil, « [...] j'entends deux vieux plaisanter avec un enfant que je pense être leur petite-fille »). Devant moi (ce « moi » peut être supprimé afin de gagner en fluidité) à un siège d'écart et à droite de l'allée, je repère un homme rapidement. Tout d'abord par l'odeur forte d'alcool qui (qu'il) dégage et qu'il entretient en continuant à ouvrir des canettes de bières, les unes après les autres. Il a un look assez particulier, pas du genre petit bourgeois si vous voyez ce que je veux dire, je me demande si c'est un sans abri. Il porte une vieille casquette blanche, du genre qu'on reçoit en cadeau pour l'argent (j'imagine que tu voulais plutôt dire : « pour l'achat ») d'un nombre important d'articles d'une certaine marque par exemple. Elle est plutôt usagée et sale mais elle fait la paire avec son sweat imitation jean où est marqué (sont marquées) en gros les lettres USA dans la couleur du drapeau américain. Son style fait très années 80, son jean trop petit remonte, on peut voir jusqu'au début de ses mollets, laissant apparaître les bonnes grosses chaussettes de sport double épaisseur. A (À) ses pieds est couché un beau labrador blond, assoupi.

Je prête plus attention alors à son visage, marqué par la rue et l'alcool, c'est en tout cas l'explication que je me donne. Il a de longs cheveux lisses, ternes et gras et une barbe de la même couleur, (utiliser ici les deux-points serait certainement plus opportun) un châtain délavé tirant vers le gris.
Plus que son apparence, ce qui me subjugue chez lui c'est sa façon de parler. Depuis que je suis assise dans le train, je n'arrive pas à me détacher de sa voix et à m'empêcher de l'écouter.
Il parle doucement, sans interruption avec un accent belge assez prononcé. Il ne parle pas comme un vieux ivrogne qui radote ou qui est tout simplement bourré. Sa diction est claire, il ressemble à un vieux sage qui donne son avis sur la vie en donnant des exemples.
Tout ce qu'il dit semble très logique et semblable à la plus banale des discussions mais on sent à chaque fois un léger décalage :
" (pour les dialogues et citations il est préférable d'utiliser les guillemets français : « et ») Oui finalement on a du (dû) se mettre derrière les barrières, on ne pouvait pas boire nos bières devant l'école (il manque un point)"
" On ne sait pas où elle est mais quand on la cherche à un endroit, elle est ailleurs, même Cassard, il le dit"
" Franchement ce gars est charmant quand tu le croises dans la rue, mais quand tu es chez lui, c'est un tout autre homme". (pour moi ces phrases ressemblent bien à des divagations de personnes saoules)

Ses phrases s'enchaînent sans vraiment suivre un fil directeur, les constatations et conseils se (il y a un espace en trop) suivent à la pelle et tout ce qu'il dit pue terriblement la vie, une vie, à côté.
Tout en discutant, il se met à caresser son chien affectueusement qui s'est brusquement réveillé, on le voit très vite il est tout pour lui (cette tournure est malhabile).
Depuis le début, il parle à quelqu'un qui semble assis à sa gauche sur la même rangée que moi, un siège après moi, à droite de l'allée (je crois qu'il y a un problème de positionnement dans le wagon : le narrateur est à gauche de l'allée, l'homme à la casquette et la femme à droite de l'allée ; comment la femme peut être sur la même rangée que le narrateur du coup ?). Il tourne toujours sa tête vers la gauche, lance des coups d’œil et continue à parler et à répondre à des questions que je n'entend (entends) pas. Il blague, fait des remontrances sans que je n'entende l'autre réagir.
Au bout d'un moment, je me dis qu'il parle finalement tout seul, qu'il n'y a pas d'interlocuteur face à lui, une sorte de monologue schizophrène. Le dialogue d'un homme abandonné.

Soudain, j'entend (entends) un filet de voix très faible venir du siège juste devant moi, le siège de l'interlocuteur. C'est à peine audible, je ne m'étonne pas de ne l'avoir pas entendu auparavant. Il y a quelqu'un. Cela change toute ma perception, j'avais déjà imaginé toute une vie à cette homme, un marginal, errant et se parlant tout seul, accompagné de ses bières et de son chien. Son discours est là pour un autre que lui, c'est une femme, grosse, le visage mangé (il manque une virgule ici, mais dans tous les cas, il vaut mieux découper cette description en au moins deux phrases) habillé (habillée) d'un vieux jogging et d'une grosse doudoune blanche. Maintenant que je l'entends, je me rends compte qu'elle parle peu mais que chacun de ses mots m'énerve au plus haut point, (j'aurais mis un point ici) dans le peu de vocabulaire qu'elle utilise, je sens la bêtise, une bêtise non lié (liée) à l'éducation mais à son propre caractère. La débilité qui peut découler d'une faiblesse, d'une paresse à réfléchir, à s'endurcir. Tout le contraire de ce vieil homme qui m'avait emporté dans ses airs de sage respecté et bercé durant tout le temps de mon trajet. Le charisme de l'ombre d'un homme qui avait disparu. Je n'avais plus les miettes et pas la moindre idée de qui il (qu'il) avait pu être, ce qu'il avait pu faire dans sa vie et s'il avait toujours été cet homme.


D'une manière plus générale je pense que certaines phrases devraient être retravaillées, notamment celles qui ont beaucoup de virgules, pour rendre la fluidité optimale.
Mais finalement, j'ai plus l'impression qu'il s'agit d'un travail sur l'écoute et de fabulation que d'observation. Le narrateur se perd davantage en circonvolutions sur ce qu'il entend plutôt que ce qu'il voit puisqu'il préfère accorder plus de valeurs aux paroles qu'aux vêtements.
En outre, tu devrais penser à justifier tes textes et les aérer un peu plus. Cela les rendra plus attractifs et améliora la lecture.

En tout cas j'espère t'avoir aidé. Si tu le désires je pourrais développer certains points plus précisément.
Bonne continuation (:
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Agathe

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MessageSujet: Re: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitimeMar 15 Avr - 8:05

Merci beaucoup, c'est très clair. Je vais le retravailler. Heureux
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dale cooper

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MessageSujet: Re: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitimeMar 15 Avr - 12:19

Je n'aurais pas beaucoup plus à dire. Mon comparse a déjà relevé pas mal de points dans son commentaire.


De manière générale, je pense que tu attaches trop d'importance à la géographie du lieu. Les détails sur le positionnement de tous les personnages sont trop méticuleux à mon avis. Des indications plus "vagues" seraient tout aussi efficaces et rendraient la lecture plus intuitive (là j'ai l'impression de faire un exercice de visualisation dans l'espace); par exemple : "de l'autre côté de l'allée, derrière moi, à quelques sièges de là...."

Il en va un peu de même pour certaines descriptions trop "mécaniques" qui ne se fondent pas très naturellement dans le contexte ou la narration. Typiquement :

Citation :
Il porte une vieille casquette blanche, du genre qu'on reçoit en cadeau pour l'argent d'un nombre important d'articles d'une certaine marque par exemple. Elle est plutôt usagée et sale mais elle fait la paire avec son sweat imitation jean où est marqué en gros les lettres USA dans la couleur du drapeau américain. Son style fait très années 80, son jean trop petit remonte, on peut voir jusqu'au début de ses mollets, laissant apparaître les bonnes grosses chaussettes de sport double épaisseur.
Cette description est très complète, très détaillée, mais elle tient plus de l'énumération que de l'étude, sauf pour la remarque sur la casquette, mais que je trouve mal formulée, tout comme le "si vous voyez ce que je veux dire" qu'on retrouve plus haut (sur cette incise particulière : qui est "je" ? qui est "vous" ? sans réel contexte à la présence du narrateur dans ce train, on a du mal à interpréter cette intervention - je dis ça, mais c'est surtout parce que j'aime pas du tout ce genre de phrases ! >< ).

Une dernière chose : le texte oscille entre description neutre et systématique et interprétation subjective du narrateur. On dirait que tu n'as pas tranché le point de vue pour lequel tu voulais opter. Ca donne un rendu assez bancal.


Par contre, un excellent point : malgré quelques formulations un peu lourdes, la syntaxe est correcte et l'orthographe et la grammaire sont maîtrisés (et ça on aime bien, nous les grammar-coréens !)


J'en profite pour te souhaiter la bienvenue dans cette section litté. En espérant que tu t'y plaises et que tu profites des conseils et de l'aide des membres.

N'hésite pas non plus à lire et commenter les créations des autres.

A bientôt.
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Agathe

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MessageSujet: Re: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitimeMar 15 Avr - 13:11

Merci, c'est juste ce que tu dis.
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MessageSujet: Re: WIP - Passages-   WIP - Passages- Icon_minitime

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