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 Nuit I

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Sanz
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Sanz


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MessageSujet: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeVen 26 Nov - 21:05




La terre se creuse

J’ai creusé la terre et l’eau me monte aux genoux. Je lame ma mémoire de coups de pelle, de cri de fer dans le crissement des heures. Je voudrai m’ensevelir et noyer ma chair dans les relents de ces jours humides ; j’épuise les larmes, j’épuise la pluie, j’inonde le fossé et je couvre ma respiration des heurts bruyants dans la terre

Dans la Terre que je creuse.
Et si mes membres cassaient, et si ma peau craquait, si je m’effondrai dans le remugle des jours tombés dans la fosse ? Si j’allais pantelant, pantin brisé m’endormir dans mes fils et patiner la terre et l’eau ? Si je suffoquais, peut-être, dans ma sueur et que la mer me siffle jusque dans mes entrailles le soufflent lent des débordements salés. Quand ma lèvre éclate, s’arrache du cri et pour rêver dans ma tombe avale la terre

Creusée, noyée.

Quand mes lèvres, ma bouche tordue silencieuse, capricieuse embrasse ma Tombe, et que ma chair, enfin, étreint la Terre

Creusée.
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Lilith
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MessageSujet: Re: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeMar 30 Nov - 0:25

Le ciel s'envole.



J'ai envolé le ciel, comme un voile vaporeux par dessus ta terre. Envelopper de mes bras diaphanes tes corps fatigués de s'acharner au sol. Mes lèvres ont reposé les tiennes à la chaleur du soleil.

Dans la terre tu creusais, sans voir que sous l'onde, c'est toi même que tu arrachais au monde. Vas-tu laisser l'eau tout emporter sur son passage? Noyer tes soupires et remplir ta tombe et le vide entre tes reins.
Si tu ne sais plus nager a travers les remous et les vagues, attrape mes chants du bout des doigts. QUe je t'envole. A travers l'air, et la terre.


***

Poussin, écris moi un texte drôle une fois que j'arrête d'extrapoler sur ta santé mentale.

J'aime le vocabulaire et le rythme du texte. J'aime les débordements. Et ta peau qui craque.
J'aime moins les remugles.
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeMer 1 Déc - 3:44

Ce "Je lame ma mémoire de coups de pelle" est une invitation à un enterrement.

Mais comment pourrait-il en être autrement dans une histoire de Terre creusée ?

Chercher à pénétrer encore et encore alors que tout remonte à la surface jusqu'à en être noyé.


C'est cette même Terre creuse qu'on retrouve dans tes bleus nuit.

https://ter-aelis.1fr1.net/bibliotheque-poetique-f17/bleu-nuit-iii-t6695.htm


Il est dans la même lignée, à mes yeux. Et toujours, je retiens ma respiration pour lire ces poèmes. Parce qu'il ne faut pas les effrayer, parce qu'un souffle pourrait tout bouleverser. Parce que ça m'effraie peut-être.

J'aime tout particulièrement ces passages :


Citation :
Je lame ma mémoire de coups de pelle
Citation :
Et si mes membres cassaient, et si ma peau craquait
Citation :
Si j’allais pantelant, pantin brisé


Mais je me perds un peu dans celle là par manque de ponctuation :

s’arrache du cri et pour rêver dans ma tombe avale la terre




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MessageSujet: Re: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeMer 1 Déc - 15:32


Le mal-être est un thème inépuisable, perpétuellement contemporain. La terre qui se creuse, se meut et nous avale dans un grand tremblement: c'est une image qui nous obsède, celle de la tombe. Un faux-semblant d'hermétisme a d'abord dominé ma première impression. C'est, au final, assez faux: il n'y a pas d'hermétisme, simplement une réclame sourde ne proposant ni n'envisageant rien. Un cri sans perspective d'écho.

Encore que. Le poème ne se contente pas de décrire le temps qui passe, ces "jours tombés dans la fosse". Il propose le suicide: "Si j’allais pantelant, pantin brisé m’endormir dans mes fils et patiner la terre et l’eau ?" Rejoindre la tombe donc. La mort vue comme une plénitude douce, sensuselle: "Quand mes lèvres, ma bouche tordue silencieuse, capricieuse embrasse ma Tombe, et que ma chair, enfin, étreint la Terre".
Une image évidemment inhabituelle, puisque la mort sous-entend l'anesthésie des sens et l'incapacité à ressentir. Sanz rêve la mort; il la propose vivante, peuplée de sensations.

Peuplée de sensations: c'est notamment ce qui frappe dans ce poème, l'extraordinaire pluralité des goûts évoqués. Métal, terre, eau, sel, sang ("Ma lèvre éclatée"): les images sont confuses et s'entremêlent, tout de même structurées autour de la terre et de l'eau. Structurées autour sans pour autant être structurées par. Au final, ce pêle-mêle d'incitations à ressentir adressées au lecteur le noie un peu. Me noie un peu, tout du moins. Je n'ai pas eu le temps de tout goûter, si ce n'est le sang d'une lèvre éclatée, image particulièrement frappante et par ailleurs isolée à la fin du paragraphe...néanmoins tout de suite ensevelie par une autre sensation, celle d'une bouche qui "avale la terre", dès la fin de la phrase.

Faut-il prolonger ses frappes et filer l'image, pour qu'enfin la description suscite la sensation? Modérons, tout du moins: l'excès d'invocations de sens me perd. Je n'ai plus le temps de goûter le sang qui perle sur ma langue que déjà la terre l'étouffe. Puis l'eau, le fer d'une pelle. Tout cela s'entremêle, parfois avec talent et beaucoup d'à propos; parfois inutilement, de manière cavalière et exhaustive, stérile.

Faut-il vraiment l'écrire? J'aime beaucoup ce que tu as pu écrire, Sanz, et aimerai avoir ton avis sur la question de l'invocation des sens dans un poème.
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Sanz
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Sanz


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MessageSujet: Re: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeMer 1 Déc - 16:51

En fait, lire ce poème seul, ne vaut pas énormément. Rien que dans son titre il porte deux termes qui supposent, si on connait un peu, deux filiations : celle d'un début de cycle, comme je le fais souvent , et celle d'une liaison au cycle ancien. Il y a dans cette première ébauche l'absence significative de la couleur que j'associais a Nuit : Bleu. Celle d'un personnage énigmatique qui a , de longs mois peut être plus, couru dans mes veines et qui se trouve brusquement absente, et dans le poème et dans le titre. Ce n'est plus l'histoire et la relation éprouvée avec ce personnage mais l'absence brusque, pas évidente parce que quasiment jamais cité, telle une amnésie de soi, de l'autre aussi.

l'Invocation des sens, c'est surtout en contexte qu'elle existe. Dans la filiation des mots à leur ancienne définition. Dans Bleu Nuit III , on retrouve la Terre, et l'eau. Et cette volonté de transformer la terre, que ce soit par la pensée ou par la chair, les deux à la fois même.

" La Terre creuse des Bleu-Nuits
En ligne
En ligne faites un grand sourire et puis
Creusez mes idées. " [ Dans Bleu Nuit III ]

Dans l'évocation de Bleu nuit, il y a tout un chantier a la limite du Cosmos, qu'il soit dans une lune ou se façonnent des personnages, ou dans l'humidité d'une tombe, quand résonne la pelle, la chair, et l'eau. l'eau comme mémoire, mémoire malade asphyxiée liée intimement à la terre, toujours dans le poème précédent. Lié puisqu'ensemble elles participent à l'évocation de sens rêvés, imaginés, construits sur des valeurs oniriques plus qu'éprouvées. Puisque, simplement, dans l'esprit le souvenir s'émiette - en fait les sensations réelles n'existent plus depuis longtemps, ce n'est que du rêve, transformé, déformé, jeté à la tombé, piétiné aussi. Toujours piétiné, qu'il soit chair, qu'il soit goût, qu'il soit tout ce que vous voulez.

Et tout cela forme un cycle, parfois de dérision, parfois plus tragique, plus funèbre. Dans la décomposition des corps, dans la quiétude d'une annihilation du réel. Il n'y pas vraiment de sens finalement, sinon des échos d'images vieilles, racornies par la pluie. C'est bien pour cela que je ne file pas mes images, elles viennent, elles vont ailleurs, elles ne se limitent pas au texte, elle sont toujours un peu ici et au-delà, dans cette même façon de construire mes rêves, quand j'y pense.

Né ailleurs, achevé ailleurs.

J'enterre pêle mêle tout ce qui a été fait, et puisque je me suis fait aussi, dans cette simultanéité de celui qui écrit et de ses rêve, je m'enterre aussi, pour finir.

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MessageSujet: Re: Nuit I   Nuit I Icon_minitimeJeu 2 Déc - 17:43

Pour négligeable que cette remarque soit, tu ne devrais pas te permettre de lâcher tes textes brut, s'ils ne peuvent être compris brut. Non pas que je néglige la part de recherche et de travail que le lecteur se doit d'effectuer; à l'inverse, je donne une part très large à l'interprétation de chacun. Néanmoins, publier un texte sans lien ni référence aux autres essais auxquels il se rattache est assez incompréhensible, surtout si le texte prend tout son sens et son intérêt lorsqu'il est relié à l'ensemble. Tout au plus peut-on légitimer cet oubli par de la flemme. Le lecteur qui a lu l'ensemble du texte n'a qu'à aller se recoucher. Ce qui, au vu de ce que tu pourrais produire, s'apparente à du gâchis.

Le texte, en lui-même, ressemble effectivement à un plateau de boucher: voilà mon mal-être, dis l'auteur. A vous de choisir les bons morceaux, de les dissocier des mauvais, de comprendre, de déterrer. Malheureusement, si l'expérience a sans doute un intérêt psychologique, je doute qu'elle ait un intérêt littéraire. Tu n'as pas à apporter le plateau de boucher en disant: voilà mon mal être, mais plutôt: voilà mon œuvre. Une production ciselée qui choisit ses angles, exprime quelque chose de lisible et de compréhensible. Sans ce travail, le travail du lecteur s'apparente à un diagnostique psychiatrique: untel pense ceci, il le pense de telles manières, à moi d'essayer de désosser ce patchwork pour en tirer une substance valable, qu'elle soit d'ordre esthétique ou philosophique.

Parce que l'impératif esthétique y est plus prégnant que dans tous les autres genres littéraires, la poésie s'autorise parfois l'hermétisme. S'il est légitime, pourquoi pas: des clair-obscurs aux flous travaillés, la palette est large, elle est riche, elle est utilisable. Il faut pourtant bien écrire que, paradoxalement, cet hermétisme est, à défaut d'être lisible, compréhensible. L'hermétisme for the sake of it n'en est pas moins, à mon sens, un non-sens absolu avec ma conception de la littérature. Qui, effectivement, n'est qu'un point de vue lapidaire parmi tant d'autres plus étoffés.
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