Des yeux qui sèchent dans un air glacé,
Un baiser de mort porté par le vent,
Quand, debout entre les pierres marbrées,
Je mire cet or d'un autre temps.
Fut un jour où nos yeux, nos ouïes, étaient décorées,
De jeux d'esprit et de traits affutés.
Fut un jour où nos rires, nos âmes, étaient parsemées,
De vertu et valeur que rare purent égaler.
Volatile, est le temps au sable fourbe,
Qui coule plus vite que l'on n'aurait cru.
Alors vint l'instant où ils s'aperçurent,
D'avoir l'esprit couvert de bourbe.
Adieu ma vue, adieu mon ouïe, votre ère est passée,
Après tant de lutte il vous faut vous coucher,
Adieu mon âme, adieu ma vie, votre heure est arrivée.
Place désormais à tout ces nouveaux genres !
Place maintenant au nouveau sensoriel !
Mes souvenirs s'écoulent comme des larmes chaudes,
S'asséchant sur ma joue, emportés par le vent.
Vestige d'une époque, et d'une tout autre mode,
J'enterre ces souvenirs que n'connaitront mes enfants.
Alors au revoir, chers amis, tout cela est bien dommage,
J'aurais aimé encore voir vos langues s'agiter,
Mais hélas, le sable file, le temps et ses ravages,
De nos mémoires en un souffle, vous a déjà effacé.
Fut un temps où les planches étaient pavées d'or,
Et nos esprits brillaient de mille éclats,
Aujourd'hui, vos noms sur un marbre plat,
Emportent avec eux d'un rire, une mort.