Les dés à coudre en sont ainsi jetés
Plante moi tes aiguilles dans le dos
Au bout de tes doigts, embobiné
Je perds le fil rouge de mes pensées.
La vue des broderies sur ta peau nue
Me jette dans tes mailles de filet
Me laisse motus et bouche cousue
Et m'étrangle d'un ruban de tissu.
Prisonnier de la toile que tu tisses
Te regardant sous toutes tes coutures
J'anticipe les désirs qui s'immiscent
J'appréhende, de tes crocs les prémices
Lié, sous la lampe de ta machine
Les motifs, l'émotive que tu couds
Sous tes coups, tes canettes, tes canines,
Et mon sang qui s'écoule, je devine.
Tandis que tu froisses mon âme en peine
Encore tenace sous tes crochets
Je me débats contre tes liens de laine
Dans cette lutte de longue haleine
Tu arraches, tu déchires, cachemire
Des frissons et des cris sous ta dentelle
Je sens ton corps se tendre, se raidir
Jeux sans règles, aux couleurs, de plaisir.
- Spoiler:
Il est possible que je donne une suite à ce poème.