Souvenirs

Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008

Elle tousse. Elle est malade, le ventre lacéré par l'effort de ses quintes de toux. Elle est immobile, devant les toilettes. elle se nettoie la bouche au lavabo, tire la chasse, va s'assoir sur une chaise. Elle sanglote. Comment pourrait-elle faire autrement ? Elle a froid. Elle va chercher deux pulls, un fin à col roulé, et un gros, en laine. Elle les enfile et se faufile sous sa couette, le visage inexpressif, comme s'il regardait simplement passer les larmes. Elle se souvient.

Elle se souvient du lit, dans la petite chambre. La forme sous les couettes qui semble ne pas avoir de réelle masse, ne pas avoir de jambes. Des regards perdus. Des rires des visiteurs habitués, qu'elle a été incapable d'esquisser. Les départs et les arrivées de ceux qui allaient dans le couloir pour se cacher.

Son chat vient, lui ronronne à l'oreille. Elle sourit, elle en a vu plein, Après, des chats, tous adorables. Elle l'attire contre elle, lui mords l'oreille et lui gratte le ventre. Il n'aime pas, il la mords et tente de partir. Elle le retient, attends qu'il ronronne et continue de se remémorer.

Elle se souvient de l'envie qu'elle avait de se retourner contre sa sœur et de pleurer sur son épaule. Elle était sur ses genoux. Pas assez de chaises. Surtout pas assez de courage. Elle se rappelle l'expression de son frère, celle de sa cousine. Sa mère qui lui disait de s'approcher, elle qui refusait et laissait faire sa sœur. Les vieilles mains qui pressaient les doigts qui se faufilaient vers elles. Les bleus presque noirs, au centre du triangle entre le pouce, l'index et le poignet, sur chacune d'entre elles.

Petite, elle la fuyait. Tout les matins, chez sa cousine, c'était des perpétuels réprimandes. "Je ne dis pas bonjour aux petites filles mal coiffées !" Elle aurait bien aimé les entendre à nouveau. Ou se faire emmener à nouveau aux zoos gigantesques, faire de la peinture sur des vêtements...

Mais elle se souvient d'autre chose, maintenant. Les cheveux qui laissent voir la peau du crâne. Son oncle qui les regardaient, tous, d'un air navré, comme si c'était de sa faute. Le vrombissement de la machine qui perfusait un liquide transparent. La grosse boîte pleine de boutons, à côté du lit, avec une DEL verte qui clignotait et qui semblait dire "Encore... Un... Peu... Encore... Un... Peu..." en luttant avec le temps.

Elle avait patienté quatre heures sur les autoroutes pour la voir, et une fois devant elle, elle avait eu peur. Elle avait peur dans le hall, dans l'escalier, dans le couloir, et en la voyant, endormie. Elle devait avoir perdu environ une dizaine de kilos.

Elle se souvient de la quasi-incohérence des propos. Elle se souvient d'avoir été identifiée comme sa sœur, tout le long de la visite. Elle se souvient du dialogue entre la malade et sa mère : "Ne t'inquiètes plus pour moi, je t'ai déjà donné assez de soucis comme ça, Maman." Elle n'avait jamais entendu sa mère dire ça à qui que ce soit.

Elle se souvient avoir vu sa grand-mère, pour la dernière fois.

Je viens de relire ton texte maintenant et je me suis dit que je devais te laisser un petit mot.
Il est vraiment très émouvant ... Je n'arriverai pas à dire grand-chose de plus. Parce que c'est un témoignage qui m'a touché, et qui m'a rappelé en un sens certains évènements que j'ai aussi vécu.

D'un point de vue technique, j'ai relevé certains détails :

- La répétition du début alourdit un peu la lancée je trouve.

Egorann a écrit:: Elle tousse. Elle est malade, le ventre lacéré par l'effort de ses quintes de toux.

- Attention à quelques fautes d'orthographes.

Egorann a écrit:: Elle se nettoie la bouche au lavabo, tire la chasse, va s'asseoir sur une chaise.

Egorann a écrit:: Elle l'attire contre elle, lui mords l'oreille et lui gratte le ventre. Il n'aime pas, il la mords et tente de partir. Elle le retient, attends qu'il ronronne et continue de se remémorer.

Egorann a écrit:: Tous les matins, chez sa cousine, c'était des perpétuelles réprimandes.

- Et cette phrase me parait un peu bizarre ...

Egorann a écrit:: Elle sourit, elle en a vu plein, Après, des chats, tous adorables.

Sinon, très joli Content

En fait, ce dont souffre le texte je pense, c'est qu'en lieu de créer un suspens sur ce qui se passe, quel est le sens du récit, on finit par ne rien comprendre au texte jusqu'à la fin (c'est mon cas : après avoir fini, j'ai relu le texte avec les clés en main, mais sinon, j'avais rien pigé).

Surtout le décalage entre le présent, le passé, et un passé qui lui est antérieur, brouille complètement les pistes.

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