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| [ Recit ]Kalegos, l'Invisible | |
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Auteur | Message |
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Lumeï Coordonnateur Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mar 11 Juin - 12:08 | |
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Mielle se positionna derrière Dorian qui entama le pas de charge vers la direction annoncée joyeusement par l'enfant. La jeune fille avait longuement regardé l'endroit pointé par le tout petit doigt tout en marchant. Se demandant quelles étaient ces choses innommables que chacun en ces terres redoutait tant, sans y poser pour autant un nom, une quelconque description. Dorian avait vu. Mais quoi ? Il était toujours si obscur. Avait-il peur ? Mielle avait frissonné. Elle avait oublié leurs corps mortels un instant. Peut-être parce qu'elle n'avait pas vraiment compris pourquoi elle vivait toujours après la bataille de la Bête. Si. L'arbre, c'est l'arbre qui l'avait sauvé. Non. L'enfant, c'est l'enfant qui lui avait sommé de chanter. C'est donc lui qui l'avait sauvé.
En passant par tous ces méandres de réflexion, la jeune fille avait dévié du chemin et s'était éloignée de son groupe trio. Elle l'avait totalement perdu de vue. Mielle n'avait même pas remarqué que l'enfant lui était passé devant. Elle commença par paniquer. Elle chercha des yeux des brindilles cassées sur le sol. Rebroussa chemin sans trouver nul indice. Quelques griffures des branches éparses sur les bras à les écarter et l'oreille, quand à elle, tendue comme un arc à détecter le moindre son d'habitude qui lui ferait appel. Elle rêva du son de la voix de l'enfant, même de Dorian. Son estomac se tordit. Mielle ne pourrait pas survivre dans cette jungle. S'il y avait d'autres Bêtes comme ils avaient pourchassé avec les Orangs, s'il y avait d'autres créatures comme sur le début de leur aventure. Elle ne savait pas combattre. Se défendre correctement. Alors, elle serait dévorée. Très vite. Elle pria pour que tout se passe vite. Elle s'assit contre le sol encore humide des pluies torrentielles de la veille. Ferma les yeux. Le silence humain. Elle l'écouta, le contempla. Les ailes d'un oiseau qui bruissent, qui brassent l'air à grimper le ciel. La brise légère qui font bouger les feuilles de l'arbre qui la surplombe. Il faudrait s'accrocher à une de ses branches. Il faudrait l'escalader, le plus haut possible. Il faudrait...
Mielle se demanda si elle aurait bon goût. La couleur réelle de sa chair.
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| | | Pwnr Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Pwn'R Aman Pseudo : Dorian Pseudo :
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Dim 16 Juin - 21:44 | |
| Un craquement de broussailles, une bête qui s'approche. Ou bien l'air goguenard de Dorian. -Que quelqu'un porte la demoiselle, faut pas traîner par ici. Celui qui se dévoue aura une demie part en plus à grailler au prochain bivouac. Un de leurs compagnons, aux sourire ébréché s'avança et la porta, elle amorphe, sur son dos. L'équipée repris de plus belle. Depuis longtemps déjà le territoire de plaine sèche et aride s'était transformé en cet enfer vert, en cette végétation luxuriante, qui était comme un retour dans le temps, de retour au tout début de leur aventure. A se demander s'ils ne rebroussaient pas chemin, presque. Personne ne connaissait leur destination véritable, et la rumeur commençait à courir parmi les hommes que Dorian n'était pas en possession des cartes, et qu'ayant succombé à la folie il les entraînerait tous à leur perte. Rumeur devient chuchotis. Puis grondement. il était loin le beau discours. Seule la cohésion obligatoire du groupe en un milieu aussi hostile lui permettait de tenir. Bivouac après bivouac, les hommes rechignaient de plus en plus. Mais ça, c'était avant ce fameux soir. Les hommes rassemblés autour de feux de camp de fortune, dans une clairière aménagée pour la nuit, marmonnaient plus ou moins en tapant le carton. Le jeu de carte était usé, comme si la bonne fortune s'égrenait au fil du temps. Puis Dorian revint au camp. Personne ne l'avait vu s'absenter. Mielle remarqua à sa main une bague d'un pourpre profond. Elle commençait à s'interroger songeusement sur sa provenance lorsqu'il fit tomber un petit sac d'or sur le sol pour en faire entendre le cliquetis. Les conversations s'arrêtèrent. Il prit la parole. -Mes amis, j'ai trouvé une première sépulture digne d'intérêt en allant reconnaître les environs. La bonne nouvelle, c'est que nous allons bientôt en finir avec cette maudite jungle. La moins bonne, c'est que pour des richesses de plus grande envergure il nous faudra pénétrer plus avant dans le marais, situé à l'orée. Point de répit pour les braves. Mais la fière cité que nous cherchons est encore loin, nous ne sommes qu'à sa périphérie. Dans cette culture antique, les morts étaient enterrés en ces endroits. J'ai trouvé ceci dans la tombe d'un artisan. Je vous laisse imaginer ce que nous pourrons trouver dans le palais central. Pas la peine de profaner, même si cela ne me fait ni chaud ni froid. Mon âme est perdue depuis fort longtemps. Suivez-moi, et reprenez espoir, je vous emmènerai à bon port. Le sourire cupide et les yeux brillants des mercenaires en disaient long. Si Dorian avait pu être décrié ces derniers jours, il était fort bien pardonné. Il faut dire que le bougre savait être cajoleur lorsqu'il le fallait... | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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Personnages RP Pseudo: Hezeriel Shinobi ( I) Pseudo : Sanz Pseudo : Anwen
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Lun 17 Juin - 15:18 | |
| Hezeriel boudait. Il n'aimait pas les mercenaires, il n'aimait pas partager. Il préférait que le groupe soit petit, et que l'ennemi soit nombreux. Tournant en rond autour de l'expédition, disparaissant parfois, revenant à sa guise, il semblait être une hirondelle cherchant le Printemps dans un temps étrange, lourd de l'héritage qui sapait la région toute entière. Des fois ses yeux brillaient, fauve spectral dans la nuit, et les mercenaires se regardaient, n'osant croire si ce gamin était humain ou démon. Les découvertes de Dorian les avaient toutefois rendu fébriles et ils avaient tôt fait de l'oublier. Pourtant, il attendait patiemment, le regard fixé sur ces hommes et femmes qui avaient tout risquant au nom de la fortune. A bon port, c'était une belle expression, mais cela ne plairait pas à tout le monde, si tant est qu'ils savaient où leurs pas s'enfonçaient.
Au loin dans les Marécages d' Ahlm, au loin dans les ruines de temples anciens, perdus, abandonnés par leur propre Dieu, la Mort se réveillait. Mais ce n'était pas une Mort idiote : elle était perfide, sournoise, capable d'attendre de longues heures avant de piéger le Vivant qui osait pénétrer son royaume. La Mort avait été vivante un jour, elle avait grandi, vécu ; elle en a tiré une riche expérience, un savoir infini sur le monde. Ahlm avait été un royaume puissant s'étendant jusqu'au bord de l'Océan, soumis par la croyance de puissants Dieux qui ordonnaient toute vie. Et puis comme dans toutes les grandes cités, l'Histoire avait jeté son dévolu sur Elle, précipité son déclin dans de sombres massacres : il n'était rien resté d'une cité millénaire, en dehors de ses batîments et de ce qu'ils renfermaient. Et c'est dans cette ombre menaçante qu'ils fonçaient droit, attirés par l’appât du gain. Hezeriel rit à cette pensée, s'attirant les foudres de quelque mercenaires qui avaient entendu comme d'étranges sifflements au loin. L'enfant se jeta vers l'avant et disparut comme un éclaireur , devant, toujours devant.
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| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mer 19 Juin - 17:56 | |
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Mielle était frustrée. Peut-être avait-elle besoin de sommeil. L'âme et le corps commençaient réellement à s'épuiser or la force et l'énergie de la jeunesse ne suffisaient pas. Elle avait eu un rêve. Léger. Une demi-hallucination qui l'avait enserrée alors qu'elle marchait. Elle avait commencé à s'endormir. Elle avait sommeil. Son lit, où était donc sa couche ?
Heureusement, Dorian avait fait en sorte de la réveiller. Mais il avait quand même fallu la secouer bien fort pour qu'elle revienne à elle. La jeune fille chassa cet étrange rêve de sa tête et pensa :
*Il faut vraiment que je me réveille. Que j'avance.*
Elle secoua sa tête laissant voler quelques mèches. Un supplément d'énergie revint lui vivifier un peu l'esprit. Très légèrement le corps qu'elle avait l'impression d'ôter d'une sorte de coton confortable alentour. Une sensation qui s'était vite arrêtée lorsque sa conscience totale du monde lui était devenue. Maintenant, elle frissonnait. Le froid la mordait comme un chat sauvage qui aurait peur lorsqu'on s'approche un peu trop rapidement de lui.
- Froid, ne me mords pas, se plaignit-elle à demi-voix.
Dorian siffla. Il fallait continuer le chemin, reprendre route. Le plus tôt ils arriveraient, le plus tôt ils repartiraient : c'était du moins ce que Mielle pensait. Cette croyance d'évidence la détromperait bien assez tôt. Quoiqu'il en soit, elle se releva puis suivit le groupe qui semblait déterminé à récupérer l'or, l'argent, tout ce qui comporte un millième de trésor. Mielle les observa quelques instants tout en marchant, essayant de comprendre leur intérêt. Elle qui était venue sans ne rien réclamer sauf de les accompagner. Vivre. Apprendre. Voilà ce qui était au cœur de la quête pour elle.
Dorian, premier à fouler le territoire, trébucha sur un vestige de colonne à crénelures. Non loin trônait sur le sol un morceau de volute taillée dans la même pierre probablement que la colonne qu'elle avait dû parer naguère. Noir comme la roche de volcan. Les yeux de Mielle se posèrent sur ces vagues splendides et se demanda à quoi ressemblait la mer, qu'elle n'avait vu de ses yeux sauf en contes donc en mots. Quant à l'enfant il semblait encore plus amusé qu'à son réveil. Comme si, plus on approchait, plus une sorte d'intérêt vivant valsait dans son regard. Il attendait quelque chose. Mielle se demanda quoi.
Dernière édition par Lumeï le Sam 29 Juin - 17:40, édité 1 fois | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Jeu 27 Juin - 13:40 | |
| Au loin, s'enfuyait l'Enfant. Enfin il ne s'enfuyait pas vraiment, il voulait rencontrer, découvrir, semer dans ses errances les éventuels pièges un peu trop évident et deviner ce qu'il y avait toujours plus loin. Mais d'un coup il s'arrêta, et se laissa rattraper par le groupe. Au devant de lui les marécages se faisaient plus profond, les herbes plus sombres. Une barque trainait, attachée à un arbre. Au dedans il semblait rester une caisse de provision, puis un squelette dont la dernière volonté avait été de tenir la caisse dans ses bras. L'enfant s'assit. Qui oserait? Lentement, Dorian, puis les mercenaires, puis Mielle posaient leur regard sur la barque et son contenu. En eux la question se posait, en eux le doute grandissait. Il n'était pas mort pour rien, le dernier qui avait serré la caisse, le crâne défiguré par une force étrange. Autour d'eux, un vent plus distinct sifflait et les arbres hauts semblaient se mettre a chanter. Mêmes les ruines aux alentours paraissaient vouloir répondre. Et l'enfant resta immobile, en attendant de savoir qui oserait affronter la Mort. | |
| | | Pwnr Rôliste
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Sam 29 Juin - 22:30 | |
| Un squelette. Mais pas que. Un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Des dizaines de corps, à moitié enfouis dans le sombre et putride marécage. Tous morts, raides, décomposés. Flèches qui transpercent la vase. Hache enfoncée dans le tronc d'un arbre, mort depuis. Glaives brisés, fracas de lames entrechoquées encore perceptibles tant la bataille semblait avoir fait rage en ce lieu. Et pour quelle richesse ? Se retrouver mort en enserrant un coffre dans ses bras, d'un air vaniteux.
A vrai dire, non, le coffre, objet de toutes les convoitises qui, semblait-il, avait mis le feu aux poudres, aurait bien pu effectivement être étranger à cette histoire. Plus qu'un rictus, le crâne du squelette était déformé à cause de la lame qui lui avait fait sauter la cervelle. Régal des vers sur l'instant, demeure attitrée pour les jours à venir. Un garde manger géant, jusqu'à ce que l'ivoire des os ne ressorte. La besogne était finie. Les vers périssaient. Ils retournaient à la terre, tout comme leur festin à vrai dire. Cycle immuable de la nature.
Dorian était sceptique. Il avait vu pas mal de choses, mais ce vieux loup restait perplexe. Que faire, que faire, que faire. Une interrogation brumeuse qui restait en suspens, à demi chuchotée. Jusqu'à ce qu'un des gars aille s'approcher un peu plus près. Il ouvrit le coffre, alors que Dorian s'étranglait de peur. Cet homme, ce mercenaire, sans nom, sans identité distincte hors du groupe, venait de commettre ce que chacun mourrait d'envie de faire, tout en chiant dans son froc à l'idée de le faire. Il avait ouvert le coffre. Et son identité mourut. En ce bref instant, il s'était détaché du lot et cela lui avait coûté la vie. Une flèche dans la nuque, décochée non pas par un de ces squelettes inanimés qui gisait dans la fange, mais bien par un autre membre du groupe. Les yeux rougis, il dégaina sa dague et s'élança vers les autres. Forêt d'yeux écarlates à vrai dire.
Puis ce fut la cohue. Un immense capharnaüm. Un charnier, une boucherie. Un souk sanglant dans le crépuscule. Le soleil jetait ses rayons mourants à ceux qui ne venaient plus que leurs dernières minutes. Espérons qu'ils trouveront la rédemption. L'au delà attend les imprudents.
Dorian pestait. Son amulette, scarabée antique en granit verre luisait doucement. C'qu'elle pouvait être lourde cette gamine. Toujours à roupiller aux pires moments. Lourde, oui c'était le mot. Elle pesait son poids, et pesait sur chaque coin de sa conscience qui lui disaient de la laisser là, sur un massif d'herbe qui crevait le marais. Mais baste, il était assez vieux pour être plus têtu que son propre esprit. L'argent, les richesses, tout ça c'était des vaines promesses. Il savait qu'il était ici pour autre chose. Il le savait, c'est tout. Et cette foutue gamine était la clef qui laisserait sa conscience en paix. Du moins c'est qu'il avait vu en rêve.
Une sorte de rêve invisible. Aux limites du perceptible.
Mais lui était rusé, oh oui, il était rusé, certaines herbes font ressortir ce genre de choses. Les pauvres hères qui l'accompagnaient, aucun n'aurait pu en ressortir vivant. Il était fort dommage que leur propre stupidité puisse mettre en péril toute l'expédition. Ils auraient bien mérité de rester en vie plus longtemps. Le plus longtemps possible à vrai dire. Il y avait ce gamin aussi, Hezeriel. Lui, c'était leur porte de sortie. Il ne faisait pas partie de la troupe. Il était à part. Il partageait leur destinée.
Le fracas assourdissant des armes s'était estompé. Dorian avait pris assez de distance, désormais. Il déposa Mielle sur le sol froid et dallé de pierre sculptée. Tiens, il ne l'avait pas remarquée. Bon allez, quelques préparatifs à faire, un feu pour éloigner les bêtes sauvages et les idées noires, et il suffira d'attendre qu'Hezeriel pointe le bout de son nez. Avec un peu de chance il aura profité de son escapade pour ramener un semblant de viande. Du moment qu'elle ne serait ni humaine ni avariée, Dorian la mangerait crue s'il le fallait. relent carnassier de la malédiction qui, même si elle l'avait épargné, avait traversé son corps de part en part.
Frisson. Le silence revint partout. En dehors du crépitement du feu. | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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Personnages RP Pseudo: Hezeriel Shinobi ( I) Pseudo : Sanz Pseudo : Anwen
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Sam 29 Juin - 23:15 | |
| Ce sont toujours les plus idiots ceux qui font des bêtises. Pendant que les mercenaires, envahis par le vent de malédiction, s'entretuaient a coup de hache et de flèche, il s'était envolé d'arbre en arbre, d'herbe en herbe. Il semblait voler vite, très vite, empêchant que la malédiction le rattrape. L'ombre de l'enfance contre le vent lourd et noir. Les deux autres s'étaient éloignés, il l'avait senti. Et lui restait à contempler les mercenaires possédés continuer de s'entre-déchirer même après la mort. Le ballet, d'abord vif et cruel, sembla de plus en plus lent, les gestes plus gauches et plus lourd, et enfin la dernière tête criblée de flèches tomba, en roulant lourdement, se détachant sinistrement du corps. Et l'enfant s'arrêta à son tour, dans le flot de sang qui tâchait le paysage. Si un sort lointain pouvait tuer autant, aux alentours même, on ne pouvait oser imaginer ce qui les attendait plus loin. Il trempa ses mains dans le sang, et regarda de ses yeux violets la malédiction retourner dans sa boite de Pandore. Eternels sont les pièges. Lui continuait de jouer dans la mare vermeille jusqu'à se dessiner des peintures de guerre au visage et sur ses bras.
Autour de lui il entendit les frôlement des charognards qui s'approchaient peu à peu tandis que le coffre se refermait lourdement. Ses doigts glissèrent vers la dague, tandis qu'il gronda en signe de menace. Tout son corps s'était tendu, prêt à répondre. Ses yeux se fermèrent pour accroitre ses sens et sa main droite palpa l'air. Enfin, tandis que l'ombre menaçante fut assez proche pour la sentir pleinement, le miaulement innocent d'un chat perça comme une frêle musique. Il rouvrit ses yeux, quitta le fourreau de son arme et regarda vers sa gauche. Un petit chat vert émeraude le fixait de ses yeux jaunes. L'enfant le laissa s'approcha et tendit le bras vers lui. L'animal monta sur le bras tendu, puis monta sur ses épaules et roula sa queue autour de son cou. Hezeriel sourit et reprit son chemin. Les charognards venaient toujours plus nombreux des ombres mais il n'en avait cure, il avait trouvé un ami.
Quand il rejoint Dorian et Mielle, les regards surpris l'amusèrent. Il sourit encore puis s'exprima avec des airs de joies
- Il y a peu à manger, mais bientôt il va y avoir beaucoup. Les charognards viennent pour manger les hommes. Nous pourrions manger les charognards. Mais je ne sais pas encore à quoi ça ressemble, juste que c'est nombreux et que ça a faim depuis longtemps.
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| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Lun 1 Juil - 0:51 | |
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Mielle ne savait pas trop où elle était mais elle sentait l'ombre de son âme observée d'elle ne savait où. Son sommeil à demi-conscient était inconfortable et elle ne savait pas si c'était pour cette raison mais elle commençait à avoir de plus en plus chaud. Elle avait soif aussi. Des gouttes de sueurs commencèrent à se former à lui couler le long du visage. Elle se sentait bringuebalée de gauche à droite sur l'épaule d'un homme. A l'odeur, il lui semblait qu'il devait être Dorian mais elle n'en était pas très sûre. La présence dans sa tête l'observait elle et voulait lui parler. Ce n'était pas clairement énoncé mais la jeune fille le percevait. Elle essayait de trouver la présence. Où elle était. Ce qu'elle était mais l'espace était vide : elle n'avait qu'à demi conscience du réel, ses yeux étaient clos contre son grès. Elle était trop fatiguée. Trop de force afin de pouvoir les rouvrir. Plus tard, peut-être. Elle essayerait, plus tard. Quant à ce rêve étrange il n'avait pas vraiment de forme. Il semblait que ce rêve se mélangeait au réel car elle était dans les marais, seule, dans ce rêve. Elle appelait le secours de ses compagnons.
- Do... rian... en..fant...rian...fant.
Elle prononça réellement ces syllabes ou plutôt, les marmonna de son sommeil qui l'engourdissait de plus en plus. Mielle gémit. C'est alors que la serrure se déclencha. Un des soldats n'avait réussi à resister à la tentation. Un appel magique avait chatouillé son âme qui lui avait sommée d'ouvrir le bel objet de bois aux décorations sculptées. Un cliquetis retentit entre les feuillages des bosquets alentours. Un nuage léger de poussière violette se dégagea de l'intérieur comme si le coffre n'avait été ouvert depuis des millénaires. Quant à l'étrange couleur du nuage, les soldats se contentèrent d'écarquiller les yeux à sa vue comme l'auraient faits des enfants face à un tour de passe-passe d'un égayeur-de-rue*. Dorian fronça les yeux, perturbé par le mystère de ce coffre qui faisait émaner de lui un sentiment mitigé de prudence. C'est alors que le charme du coffre opéra. Dorian en position d'observation fût témoin de la transformation : Le blanc des yeux de tous les soldats s'empourpra d'abord pour tirer sur le violet définitif. Les traits de leur visage devint peu à peu agressif, et le regard, hargneux. Ils commencèrent, entre eux, à se voir comme une proie les uns pour les autres. Et, dans leurs position de défense, on devina sans mal qu'elle précèderait l'attaque. En effet, ils se ruèrent comme des bêtes les uns sur les autres, dégainant leurs propres armes pour se pourfendre les uns les autres. Le sang de Dorian se glaça. Même Mielle sembla prise d'un sursaut dans son comas étrange. Quant à l'enfant, il éclata d'un rire fort joyeux. Dorian s'était repris très rapidement et rassembla son courage pour tenter de les réveiller de leur folie en les appelant par leurs prénoms mais ce n'eut aucun effet. Mielle était allongée à côté de lui et dans ses gémissements comateux tel un ver qui gigote ; il se permit de lui faire un commentaire du combat que de toute façon elle ne pourrait entre. Plus pour lui que elle, probablement :
- Pauvres fous, battez-vous pour vos âmes !
Nul n'avait osé le contredire et de toute façon, la claque verbale avait été suffisante aux soldats pour revenir à leurs esprits puis s'armer, parer toute attaque et...
Choc des armes. Dansent les sons glacés des coups des adversaires qui cherchent à s'offrir la mort. Entre les arbres il y a ces humains qui combattent pour la vie, qui combattent pour l'argent, pour la gloire puis, pour autre chose. Survivre au choc des armes, aux sons glacés. Il y a les pas qui tapent le sol, les bras qui fouettent l'air, la sueur des soldats qui plonge dans les marécages pour se mêler à l'effort de la boue qui voyage entre les arbres. Il y a les sons qui s'échappent des visages durs, assurés de vouloir gagner. L'enfant aussi s'était joint au combat, sourire aux lèvres. Cet enfant fou savait fichtrement bien manier sa lame. Un soldat mort, puis deux, puis... jamais deux cent trois. En fait, il ne restait plus grand monde de leur groupe. Leurs âmes s'étaient éteintes parfois rapidement, parfois trop lentement. Parfois sous un silence, parfois dans un cri perçant, parfois entre les sons d'un rire nerveux. Seuls Dorian, Hezeriel et Mielle avait survécu. L'enfant qui était reparti en éclaireur revint à la fin alors que les soldats s'étaient tous entretués. Quant à la jeune fille, sa léthargie étrange la mettait dans un état tel de non-conscience de son environnement que le maléfice du coffre n'agit nullement sur son esprit. Dorian, lui, portait à son cou une amulette pas très belle mais dont l’efficacité certaine suffisait à la porter sur lui jusqu'à la fin de ses jours. Leur souffle de vie faisait se soulever encore leur poitrine chaude, encore vivante. Les soldats s'étaient percés le cœur entre eux, de façon cruelle. Ces humains qui œuvraient et marchaient ensemble s'étaient retrouvé à s'autodétruire. Ils s'étaient décimés. L'enfant, la jeune fille et Dorian s'était retrouvé au bon endroit. Il ne restait des autres que des cadavres allongés sur le sol qui dormiraient là à jamais avec le squelette-au-coffre-maléfique.
*égayeur-de-rue = mot patois des montagnes d'origine de Mielle désigant saltimbanque.
Dernière édition par Lumeï le Ven 5 Juil - 0:58, édité 3 fois | |
| | | Pwnr Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Pwn'R Aman Pseudo : Dorian Pseudo :
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Jeu 4 Juil - 19:53 | |
| Un éclair, peut-être un souffle. Ils ne seront que des fétus face à la tempête. Et pourtant, et pourtant. A terre gisaient les charognards. Hezeriel lèchera distraitement un peu de sang qui coulait le long de son bras. Un sang noir et visqueux, qui ne sera certainement pas le sien. Les deux autres le regardent l'air ahuri. Puis Dorian haussera les épaules. Après tout, ce combat peut ne pas être de leur époque. Sûrement dans une autre. Saloperie de paradoxes temporels, Dorian en perdait toujours son latin.
-Ça ira...allait...VA, petite ? demanda Dorian d'une voix rauque. Elle remuait toujours faiblement, mais les monstres n'y étaient pour rien. Le feu grésillait. Ici, seuls restaient les cadavres. Hezeriel leur lança un regard mystérieux et enjoué avant d'aller se perdre dans la frondaison d'un arbre tout proche dans un éclat de rire. Dorian rajouta du petit bois dans le feu, issu d'un fagot qu'il avait transporté jusque là. Cela aurait été un vrai casse tête de trouver un semblant de bois sec dans un marécage. Pendant qu'il se sentait tranquille, Dorian sortit une pipe, la bourra, fit un rond de fumée dans un soupir de soulagement. Ils étaient dans une sécurité relative, pour l'instant, la nuit peut-être.
Dorian sortit une petite faucille et un flacon de cristal brut, lorsqu'il considéra qu'il avait suffisamment traînassé comme ça. Il s'en alla en direction des cadavres des monstres, qui étaient, mais ne pouvaient se trouver ici. Tout cela était étrange, mais il fallait récolter la matière première où l'on pouvait. L'alchimie est une science occulte, après tout, il suffit peut-être de croire aux ingrédients d'une recette pour les faire apparaître. Il lui fallut plus d'une heure pour récolter les âmes de leurs compagnons disparus, avalées sans pitié par ces charognards d'un autre monde. Mais voilà que la nature reprenait ses droits. Les cadavres devenaient transparents, renvoyés à leur propre monde.
-Bien, bien. s'exclama Dorian, J'ai les trois-quarts de la troupe dans cette fiole. Je vais éviter de la ranger à côté de l'eau de vie, j'ai bien peur que ce cocktail soit un peu trop détonnant et fort amer.
Il avait le ton enjoué de celui qui vient de faire une bonne boutade. Malheureusement pour lui, il n'avait pas un public très friand de ce genre de choses. | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Ven 5 Juil - 14:33 | |
| L'enfant rit face à la fiole de Dorian. Il bondit au sol, s'approcha et sembla vouloir la humer. Puis le regardant dans les yeux, de ses pupilles fracturées en trois au reflet pourpre il lui murmura en sortant son arme :
- J'en ai des milliers là-dedans, on pourrait jouer avec aussi s'il nous en manque. Mais il faut se concentrer fort pour qu'ils viennent, c'est toujours un peu compliqué.
Puis faisant volteface, il s'approcha des cadavres de chiens. Et il n'y avait plus de cadavre de chien. Il resta légèrement interdit en regardant autour de lui puis demanda, vaguement interloqué :
- On mange quoi, du coup?
Personne ne lui répondit, trop affairé dans ses propres histoires. C'est donc l'heure de bouder, pensa vaguement Hezeriel tout en retournant dans un bras. D'en haut, il pouvait voir beaucoup même si visiblement les cadavres disparaissaient mystérieusement. Il sortit de sa poche un petit carnet, et commença à faire des croquis de la zone en faisant des petits dessins tout en se demandant comment on allait quand même fichtrement manger. Une grande faim lui tenaillait le corps. Le sang qu'il avait léché un peu lui avait donné un avant-goût irrésistible. Puis, enfin, après une bonne demi-heure il releva en levant la tête et murmura au vent qui l'effleurait :
- A l'est un grand temple plein de pluie, plus près une petite crypte. Et puis tout autour ce que le Temps cache aux mortels. Le vent s'arrêta et sembla lui murmurer quelque chose dans ses tréfonds d'air. Bien nous irons à la petite crypte d'abord. Il parait qu'il y un joli trésor.
Il descendit brusquement de son point de vue, passa devant Dorian et Miel tout en lâchant machinalement :
Là-bas.
Et avant même qu'ils aient eu le temps de réagir, il se transforma en un loup blanc aux yeux emplis d'une pupille fracturée qui traça sa route dans un élan majestueux, tous les sens en alerte comme pour tenter de deviner ce qui pouvait bien arriver encore. | |
| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Lun 8 Juil - 12:58 | |
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Le loup passa devant. L'enfant transformé conservait toujours ce rôle qui leur était très utile et surtout, leur évitait de perdre du temps à s'engouffrer en des lieux trop dangereux. Quoiqu'ils avaient tous failli mourir. Les soldats étaient tous morts exceptés ceux qui avaient eu la chance soit de n'être présent pendant l'évènement, de porter une allumette ou d'être mystérieusement plongé en sommeil. Mielle était tout de même vivante puisqu'elle réagissait aux stimuli. Dorian la pinçait régulièrement afin de s'en assurer. Puis régulièrement, elle semblait sous l'emprise d'un songe au caractère effrayant. Elle ne criait pas mais son visage tiré témoignait de l'inquiétude, de la peur glissée comme une ombre. Apparemment, elle n'était pas spécialement en sécurité dans ce rêve provoqué. Les cheveux de la jeune fille étaient collés à la peau au-dessus de ses oreilles car le Songe lui demandait de l'énergie. Elle transpirait un peu. Quand Dorian le vit, il pesta. Ils n'étaient pas dans la plus évidente des situations et ils s'enfonçaient enfin dans les mystères de ce territoire avec de gros désavantages. Il avait espéré mieux mais enfin, il n'avait pas tellement le choix. De toute façon, Mielle avait son utilité dans l'affaire comme il l'avait vu en rêve. Il ne pouvait pas l'abandonner ou la laisser à la charge d'un peuple quelconque de la plaine aride. Ils en avaient besoin. Quant à Hézeriel, cet enfant étrange avait un bon potentiel d'humour selon lui-même. Il était intelligent, avait des atouts en discrétion indispensables pour qu'ils progressent et savait se battre comme nul homme. Un enfant. Hézeriel avait, selon toute logique physique, l'apparence d'un enfant. Ce qui laissait Dorian perplexe et grandement impressionné. Pendant que Dorian s'occupait à penser il avançait, portant toujours Mielle sur ses épaules. La tâche qui lui incombait commençait à tirer sur les muscles de son dos et des ses bras. Probablement aurait-il des courbatures jusqu'à la fin du voyage si elle ne se réveillait pas avant la fin. S'ils ne mourraient pas, aussi. Le loup était passé par une petite colline. Dorian suivit avec, logiquement, moins d'adresse usant ses jambes pour deux personnes. Arrivé de l'autre côté, il chercha l'animal des yeux et le reconnu entre mille : aucun loup ne possédait, de toutes les façons, pareils yeux splendides. Ceux de l'enfant. Ils passèrent entre des arbres, les pas prenaient de plus en plus de temps car les pieds étaient pris par la boue jusqu'au genou ce qui ne leur facilitait pas la tâche. Même le loup, plus léger et habile ralentit son propre rythme. Mais c'était bien sûr incomparable face à Dorian. Il avait dû changer de tactique pour la jeune fille. Il l'avait prise dans ses bras et bloqua ses longs bras contre son torse, pour qu'aucun de ses membres ne frôle le sol et ne ralentisse encore plus la progression.
Enfin, les boues du marécage devinrent moins handicapantes et disparurent presque laissant place à une petite plaine sans végétation. Seuls quelques cailloux parsemaient la plaine tels des fleurs de montagne au milieu des campagnes plates et fades. Pas de vent. Pas de souffle. Respiration haletante. Le soleil était brûlant et réchauffait leur peau comme on cuisait la viande avant de la déguster. Si l'enfant avait faim, ils pourraient bientôt se dévorer entre eux. Mais d'ailleurs, comment feraient-ils pour trouver de la chair consommable dans cet endroit si repoussant et difficile d'accès que même les animaux n'osaient pas parcourir ? Depuis le début du marécage, ils n'avaient pas croisé d'oiseau. Même pas l'ombre d'un petit mammifère qui se glisse entre les pieds d'homme. Rien. Absolument rien. Ce qui constituait une alerte de plus dans leur voyage. Il restait heureusement quelques vivres dans le sac de Dorian : pain durci, viande séchée, baies décolorées... en voyage, il fallait savoir se contenter de ce qu'on vous offrait tant que ça nourrissait. Dorian pouvait le dire à quiconque sur la planète et quand il voyait les personnes refuser de la nourriture, il riait bien tout bas. Qui pouvait donc oser refuser alors que certains mourraient pour en obtenir ? Une question à laquelle Dorian n'avait su trouver réponse, même à son âge. Surtout à son âge.
Au milieu de la plaine, une sorte de caveau. Probablement la crypte dont avait parlé Hézeriel. Le chapiteau était triangulaire et sobre. Aucune fioriture sur celui-ci ni sur les parois. Une porte de bois définissait la frontière entre l'intérieur et eux, dans les gris marécages. Dorian ne voyait aucune indication, pas même un joli épitaphe. Rien qui ne renseignait aussi sur les morts, leur cause, leur provenance, leur origine. Était-ce seulement une crypte pour des corps humains ? Dorian rit de la question qui lui était venue à l'esprit. Le loup blanc s'allongea alors en longueur pour reprendre la forme d'un humain. Il redevint l'enfant.
Les deux regardaient la porte tandis que Mielle, que Dorian avait allongé, continuait d'arpenter difficilement le Songe. L'homme se saisit de son sac et sortit quelques tranches de viande salée. Il en donna deux à Hézeriel qui dès leur vue, illuminèrent son regard. Dorian quant à lui se contenta d'une tranche. Il leur fallait être vigilent avec les vivres. D'autant plus que les proies animales étaient s'étaient complètement raréfiées. Le problème était qu'ils ne pouvaient nourrir Mielle. Quand reviendrait-elle au monde conscient, avec eux ? Il ne put que verser un peu d'eau entre ses lèvres par petites touches pour ne pas l'étouffer. Pendant qu'ils se délectaient de leur maigre repas qui leur offrit de nombreuses couleurs, ils contemplaient la porte. Comme s'ils s'attendaient à ce qu'elle s'ouvre sans prévenir. Ce qui n'arriva pas. Puis, Dorian à l'adresse de l'enfant :
- Il va falloir franchir la porte, maintenant que nous sommes là.
L'enfant acquiesça de la tête, le regard brillant d'impatience.
- On va chercher le trésor, rajouta-t-il.
Ils se levèrent à leur façon puis Dorian étira son corps avant de poser Mielle sur son dos, la retenant fermement de ses bras. Hézeriel donna un gros coup dans la porte qui s'ouvrait de l'intérieur. Elle vibra, se décrocha et s'enfuit en s'ouvrant retenue par les gongs. Des relents de poussière et de vieillesse glacée émanèrent de l'ouverture plongée dans une totale obscurité. Un sourire fendit le visage de l'enfant et :
- C'est parti ! s'amusa Dorian.
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| | | Sanz Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 1197 Age : 37 Date d'inscription : 26/08/2008
Personnages RP Pseudo: Hezeriel Shinobi ( I) Pseudo : Sanz Pseudo : Anwen
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mar 30 Juil - 15:35 | |
| C'était parti. Dans la poussière et dans les ruines, dans les ombres et dans les mystères. Hezeriel regarda d'un oeil brillant l'espace qui s'ouvrit à eux. D'un bond léger, le loup plongea droit dans la gueule de la nuit, comme pour s'assurer qu'ils allaient s'amusaient. Passé l'escalier qui les plongeait profond sous terre, une petite grille terminait le chemin, décoré d'un blason énigmatique. Le loup resta immobile, à fixer le symbole de ses yeux de feu qui leur servait d'unique lumière. Quand les deux autres arrivèrent, il tourna lentement la tête vers eux en les aveuglant légèrement puis reprit son observation
- Jamais croisé quelque chose de tel, commenta t-il directement dans leur esprit. Des civilisation sans nom qui n'ont rien laissé à l'histoire. L'oeil est joli, traversé d'une foudre et de...
Il n'arrivait pas à décrire le second objet qui semblait perforait le grand oeil qui encadrait la grille : une espèce de courant d'air, ou un fleuve, ou quelque chose comme un mouvement. Il hocha lentement de la tête avant de laisser Dorian ouvrir. La porte grinça lourdement. Une seconde, il sembla que Mielle reprit conscience en murmurant quelque chose avant de sombrer à nouveau. L'enfant loup reprit le chemin en tête, jetant des coups d’œil curieux aux alcôves qu'on trouvait de part et d'autres mais qui semblaient désertes. Les yeux du Loup continuaient d'éclairer l'espace, cherchant la moindre trace d'un trésor bien caché. Mais il n'y avait rien ou presque : de la poussière, quelque squelettes et des tombes à semi effondrées. Jusqu'à tomber sur une sépulture que le temps semblait avoir oublié. Hezeriel entra dans la pièce, puis renifla la sépulture de tous les côtés, essayant de trouver un piège éventuel. Il n'y avait rien. Alors Dorian s'approcha à son tour déposa l'enfant près de lui, puis s'arc-bouta sur la roche pour essayer de la déplacer. La pierre tombale résista longtemps avant de craquer légèrement. Une ombre fugitive passait près d'eux comme un courant d'air. Le Loup dériva son regard, cherchant à la poursuivre mais le vieux bougre le rappella à l'ordre.
- Eclaire ce qu'il y a dedans au lieu de chasser les moustiques.
Des moustiques. Qu'est ce que ca pouvait foutre la? Hezeriel grogna tout en redirigeant le regard dans les profondeurs de la sépultures. Ce qu'ils virent les laissa sans voix. | |
| | | Pwnr Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Pwn'R Aman Pseudo : Dorian Pseudo :
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Sam 19 Oct - 15:30 | |
| Fumée, éclairs, vision d'apocalypse. Les murs semblaient crier leur agonie. Un tel spectacle était insoutenable. Dorian eut même l'impression que des larmes de sang coulaient le long de ses joues. Un flash blanc remplissait de clarté la sépulture. Après son paroxysme, les ténèbres revinrent. En effet, on ne peut définir le paroxysme d'un phénomène qu'après que celui ci se soit terminé. C'est la logique même. Ces pensées littéraires traversaient l'esprit de Dorian, qui s'étonna lui-même. Mielle faisait des rimes tout doucement, et Hezeriel parlait normalement, mais seul. Il faut dire que lui-même était le roi des aphorismes, accroches, anicroches en tout genre. Définitivement c'était étrange. Une ombre les fit sursauter. Un vieil ermite, moisi et rabougri se tenait près d'eux. C'est dans une langue ancienne et rythmée qu'il commença à parler. Hezeriel l'écoutait attentivement, et semblait comprendre ses grognements rauques et musicaux. Vers ses compagnons de fortune et d'infortune, il se retourna, pour leur dire en ces termes :
-Chers amis, voici le maître de Poésie. En ces terres isolées, il s'est là retiré. Il connaît le mystère, les chemins de travers. Suivons-le à présent, trêve de grognements.
Tel un cabri il s'élança à la poursuite du vieillard. Les deux autres, incrédules, lui emboîtèrent le pas, plus pour rester dans le rythme que par conviction. | |
| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
Nombre de messages : 556 Age : 34 Date d'inscription : 06/11/2009
Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Lun 16 Déc - 18:32 | |
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Pwner se rappela qu'il fallait porter Mielle. Il revint alors sur ses pas, très rapidement pour reprendre leur position de marche. Décidément, le Songe dans lequel elle était plongée était de plus en plus étrange. Elle semblait à la fois ici et ailleurs. Amorphe, elle s'exprimait parfois en vers, comme en réaction à cet étrange vieillard fou.
Le loup quant à lui gambadait à bonne allure. Il prenait cependant le temps nécessaire pour observer les parois de la galerie dans laquelle ils s'enfonçaient. Cette crypte semblait s'enfoncer profondément et avait l'air d'avoir une très large surface. Les murs étaient directement creusés dans la roche qui devait être bien ancienne, dissimulée sous le sable à fleur du désert. Le reste de la roche se baladait dehors quand le vent soufflait. Vieille roche, vieux fou. Était-il aussi vieux que cette crypte ? Savait-il qui l'avait construite ? Tel le maître des lieux, il connaissait sur le bout des doigts son chemin. Il se déplaçait sans regarder son chemin avec une aisance et un calme olympiens. Il vivait ici pour connaître aussi bien.
Le groupe avait ratrappé l'ermite fou qui avait ralenti le pas. Il dit :
- Ici, jour et nuit se confondent Dans le bain des noirceurs qui dorment. Chuuut, chuuuut, tout un ancien monde Sous terre dorment des âmes sans forme.
Écoutez, observez ! Très vifs... Si vous les réveillez, vous serez dévorés !
Les yeux globuleux de l'ermite fou prirent une tournure inquiétante. Ils brillaient d'attente et de curiosité. Il semblait attendre ce moment où, les trois aventuriers se retrouveraient dans cette passe abominable : réveiller ces âmes, ces êtres informes n'augurait rien de spécialement favorable à leur entreprise. Ils avaient déjà perdu trop d'hommes et se faire dévorer ne faisait pas partie du plan.
Dorian regarda le fou et demanda :
- Quelle direction Pour le trésor ? Pas de malédiction Pour un peu d'or.
Un gloussement fit tressauter la barbe du vieux fou. Ses petites rides en patte d'oie s'accentuèrent. On devinait un sourire dans sa broussaille blanche autour de sa bouche et qui, telle une crinière de fauve, retombait sur sa poitrine.
- Il faut suivre l'ermite qui n'a pas de limite, professa-t-il comme une évidence en levant les yeux au ciel qui était en réalité le sol.
Il secoua sa main pour faire comprendre au groupe qu'il fallait faire silence et que le temps des mots était achevé. Ils devaient avancer sans bruit ou c’en était fini d'eux.
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| | | Drystan Rôliste
Nombre de messages : 3758 Age : 31 Localisation : A l'Ombre du Chêne Date d'inscription : 23/12/2007
Personnages RP Pseudo: L'Histoire Pseudo : Le Kaessendryn Pseudo :
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mer 18 Déc - 13:57 | |
| Les Univers sont multiples. Infinis. Majestueux. Il en existe tout autant que de grains de sables égarés sur une plage. Ils naissent, croissent, prospèrent. Ils devinent l’apanage majestueux de peuples, de civilisations, d’hommes au courage inénarrable et à la valeur infinie. Mais parfois se dresse un obstacle. Un obstacle qui conduit l’Univers à sa fin, lui qui aura engendré quelque chose de trop puissant pour sa simple existence. D’aucuns auront trouvé le moyen de lutter. Dans l’Univers où souvent, nous nous refugions, les Harmonies sont la conscience et le bouclier, conférés à quelques gardiens afin qu’ils maintiennent l’Equilibre. Ces derniers tomberont, nous le savons déjà. Mais de leur chute naitront quelques Héros, et ces Héros prodigueront à cet Univers l’Immortalité. Et les Harmonies survivront, car elles le font toujours. Tel n’est point le sujet de notre Histoire. Car les Univers sont multiples. Infinis. Majestueux. Et que je suis le Gardien de leur équilibre. En l’un d’entre eux, un Dieu s’éveille. Il est changeant, polymorphe. Il n’a d’aspect que celui de l’Invisible, perdu dans les Limbes d’une inconstante spirituelle. Un être qui, solitaire, ne pourrait altérer le cours des choses. Mais il ne l’est point, solitaire. Des êtres d’une grande puissance, passée ou à venir, s’en approche à présent. Nul obstacle ne semble endiguer leur voie. La magie qui coule en leurs veines est de celle qui altère bien plus qu’une simple vie. Et par le monde des esprits, l’un d’entre eux fut atteint. De cette rencontre entre un Dieu et ces Héros, quelque chose de plus grand naitra. Et cela, à l’instant du Choix, pourra influer sur l’avenir de cet Univers et, peut-être, sur l’avenir du Tout. C’est pourquoi nous libérerons l’un de nos aspects. Et que lui naviguera, entre vents, océans, jungles, déserts et forêts afin de rejoindre cette étrange expédition. Car il est temps d’apprendre qui est ce dieu que les voix de l’impalpable nomment « Kalegos l’Invisible ».
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L’ombre surgit du néant et, car le néant est vaste, elle surgit un peu n’importe où. Le cas échant, elle apparut au dessus d’un village sordide, dans une contrée dépourvue d’intérêt, là où nul ne se serait jamais attendu à rencontrer un aspect du Kaëssendryn. Et où nul n’en rencontra jamais étant donné que, suite à un juron à l’incroyable élévation spirituelle, l’Ombre disparut. Elle se fondit dans le temps et dans l’espace, devenant successivement nuages, écume et vent. Elle traversa un océan déchainé, quintessence d’albâtre et de vagues miroitantes, voyageant dans cette pale incertitude qui sépare le jour de la nuit…
Puis, elle survola les forêts et les cités ensablées du Désert, avant de rejoindre les marécages. Là, il vit des cadavres et sut quelle apparence il prendrait. Dans une volute d’ébène, il devint un oiseau au sombre ramage, le regard vif et perçant. D’une démarche incertaine, il s’avança jusqu’au corps le plus proche et, d’un coup, arracha l’un de ses yeux. Il vit que cela était bon et, continuant sa marche, il s’arrêta fréquemment afin de parfaire son festin. C’est alors qu’il entendit un bruit, venu des profondeurs lointaines d’une crypte. Un bruit qu’il entendait, non pas par ses oreilles, mais par cette conscience conférée par le Kaëssendryn. Une voix chantante, mélodieuse, suivie d’un silence tout aussi pénétrant que les mots qui l’avaient précédé :
« Ici, jour et nuit se confondent Dans le bain des noirceurs qui dorment. Chuuut, chuuuut, tout un ancien monde Sous terre dorment des âmes sans forme. »
Et des présences, obscures, fléaux de noirceur et de destruction. Et Kalegos, voilé dans les Limbes de cette enfant endormie, de cette enfant innocente. Le Corbeau, car tel était son aspect, sut qu’il avait trouvé l’objet de sa quête. D’un battement d’ailes, il s’envola. Son vol le porta jusqu’à l’entrée de la Crypte. Là, il ne sembla devenir plus qu’une ombre sur de ténébreuses parois. Cristal de silence en ces terres de magie, il atteint le groupe. Un ermite vagabond emprunt de folie et de poésie ; Un guide, rongé par les souffrances, les larmes et les pertes ; Un Immortel au visage d’enfant et au souffle d’infini ; Une Âme emporté par un Dieu jusqu’au cœur de l’être ; Tels étaient ces aventuriers qui, un jour, changerait l’aspect même du temps. Et, dans ce royaume où un mot pouvait résonner jusque dans la Fin, le Corbeau savait qu’il n’avait que peu à perdre. Il se posa délicatement, subtilement, sur l’épaule de Dorian, et, d’un coup délicat, pinça la peau de Mielle. Une goutte de Sang perla et, avec elle, une porte vers l’esprit. L’Aspect y abandonna un fragment de sa conscience, lequel arpenta les voies du Sang afin de rejoindre le rêve. Y franchir les portes ne fut point aisé et, un duel s’instigua entre l’Aspect et le Gardien du rêve. Ce dernier ne put toutefois affronter l’Aspect. Car, même si le Gardien était bien plus fort que ce fragment, il n’en demeurait pas moins obligé de maintenir le songe de Mielle. Et, ainsi, une parcelle vagabonde du Kaëssendryn s’infiltra dans l’Univers du rêve. Et il vit…
-
Le Corbeau, quant à lui, avait d’autres ennuis. Le regard de Dorian croisa le sien et seule la sagesse de l’Ancien, couplée à la crainte qu’il avait d’éveiller les noirceurs sans nom qui dormaient dans le bain empêcha un cri de s’échapper de ses lèvres. Et l’avien sut en profiter. Il plongea ses pupilles dans celles de l’Homme et, via ce regard lourd de sens, fit passer un message :
« Avise-toi seulement de me violenter, de quelque manière que ce soit et je croasse. Et je croasse fort. » | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Jeu 19 Déc - 21:30 | |
| Croasser. Il suffit à peine deux secondes pour que le loup se retourne et se jette sur l'oiseau qui piaffa de surprise, les pattes armées de griffes effleurèrent la gorge du corbeau. Puis il le relâcha aussitôt comme si ce n'était qu'un jeu et qu'il voulait seulement l'entendre croasser. Comme sa proie ne broncha pas vraiment, il insista en l'attaquant un peu de nouveau et quand enfant la grotte résonne d'un " CROA" strident, il s'assit en lapant son pelage, comme pour se préparer à une toilette. Il venait d'avoir ce qu'il voulait, il pouvait passer à autre chose. Le son résonna de paroi en paroi, faisant de l'ermite un hystérique qui tout en sautant partout se mit à proférer des menaces dans d'étranges langues à voix haute. Et ils ne cherchèrent point la sortie, non, ils filèrent encore plus bas, encore plus profond dans l'ombre, au travers de boyaux qui ne laissaient passer parfois qu'un seul homme. Dorian eut bien quelque mal en quelque endroit, mais il se débrouilla pour entrainer avec lui la jeune fille mal en point.
Par des couloirs parallèles s'élevèrent peu à peu des bruits semblables aux tambours, semblable au grincement sombre d'une armée en marche, l'oreille tendue vers les cris de l'ermite et du corbeau, les armes probablement sorties et la salive au coins des lèvres. Plus ils avancèrent plus le grondement du tambour se fit pressant, jusqu'à éclater devant une porte que personne, sur le coup n'osa ouvrir.
Ils avaient atterri dans une petite antichambre où se tenaient quelque cercueil et l'embrasure d'un seuil fermé par une lourde porte de bois. AU travers une barre la retenait de sortir de ses gongs. Hezeriel regarda le groupe d'un air curieux en se demandant qui aurait l'initiative de l'ouvrir, mais personne ne sembla disposé. Alors il se rassit en ronde et continua méticuleusement à faire sa toilette. | |
| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Sam 1 Mar - 20:25 | |
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Les yeux de l'ermite fou brillèrent d'un sourire qui se devinait à son âme. Le loup attendait patiemment, se reposant. Dorian regardait l'encadrement de la porte et semblait plongé en des pensées qui mêlaient curiosité, méfiance et prudence. Il attendait, lui, également, que l'ermite partage quelques phrases farfelues avant de commettre l'imprudence d'ouvrir le battant de bois dont la couleur était d'un bois sombre. La jeune fille ne s'était toujours pas réveillée une seule fois depuis que paupières s'étaient fermées pour ce sommeil étrange, fiévreux. Ses mauvais rêves la secouait parfois de légers spasmes accompagnés d'une transpiration. Était-elle malade ? Probablement, une sorte de maléfice concernant une magie quelconque l'étreignait depuis lors. Mais quand ce phénomène, ce sortilège affreux s'était-il insidieusement glissé dans ses songes, son esprit ? - et qui avait à voir sans presque nul doute avec leur périple mystérieux. Le problème, c'est que le temps était compté. Le petit groupe ne pouvait se poser pour comprendre l'origine qui faisait de Mielle un fardeau. Il fallait avancer. Plus, ils allaient loin dans ces terres, plus ils sentaient quelque chose rôder. Quelque chose d'impalpable. D'indescriptible. Quelque chose qu'ils découvriraient sûrement bien assez tôt. Le fou semblait s'en amuser et Dieu sait si le groupuscule se demandaient depuis quand vivait-il ici et surtout, comment avait-il survécu ? Peut-être était-il une manifestation de cette chose sans nom qui rôdait et semblait les poursuivre jusque dans leur sommeil. Cette chose sans nom les épiait sans gêne.
Alors Dorian, malgré la prudence conseillée de l'ermite fou, chuchota :
- Pouvons-nous ouvrir ?
Le fou écarquilla ses yeux aux pupilles noires ébène.
- Pour aller, Il faut chanter Une chanson Pour le bon.
Pour entrer, Pour ouvrir, Notes demandés, mots gris. Souris !
On sentait dans le ton que le vieillard barbu était hilare.
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| | | Drystan Rôliste
Nombre de messages : 3758 Age : 31 Localisation : A l'Ombre du Chêne Date d'inscription : 23/12/2007
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Jeu 13 Mar - 23:48 | |
| L'aspect du Kaessendryn ressentait une certaine perplexité quant à la situation actuelle. L'esprit scindé, devenu un cristal aux deux faces accompagnant l'enfant et le corbeau, il avait du mal à focaliser ses pensées. Le visage, lointain et subtil, qui s'était aventuré dans les méandres de Mielle, semblait vivre des aventures passionnantes, à quelques pas seulement de contempler ce qui ne pouvait l'être. Mais les liens reliant les sentiers des pensées étaient distordus et, là, en ce lieu et en cet instant, l'oiseau ne percevait qu'un pâle fragment de l'Intérieur de la gamine. Cela n'était, en vérité qu'un souci mineur sur l'échelle du chaos. En tête venait l'enfant loup. Malgré la splendeur éternelle de son esprit et un sagesse voilée, présente ou à venir, sa nature profonde semblait être celle du grabuge, du pouvoir et de la provocation. Il avait vite croassé, afin de ne pas dévoiler sa véritable nature. Mais pourquoi avoir cherché à déchainer sur nous la fureur d'insoupçonnés puissances, songea l'animal alors qu'ils s'enfonçaient vers les profondeurs ? Par nécessité ? Car le danger est sa raison d'être et de paraitre ? Ou par plaisir ? Oui... Le plaisir sonnait bien. Et alors qu'ils s'enfonçaient dans les boyaux de la terre, dévorés par ce monstre qu'ils avaient eux même éveillés, creusant, rampant, avançant entre les brumes, l'Aspect observait ses compagnons. Et, lorsqu'ils débouchèrent dans la salle, il fut presque déçu de ne pas voir un tombeau au centre. Une voix lointaine lui souffla qu'un tombeau aurait sans doute était plus... Sportif. Des colonnes rongées, dévorés par le spectre du temps et la lame des siècles, se penchait sur eux, telles les serres assassines d'un vautour. Elles attendaient leur heure. L'instant où le tambour deviendrait le Silence. Un Silence délivré par l'éternité. L'Oiseau écouta les paroles de l'ermite et, alors qu'il parlait, se posa sur le sol, aux cotés de la porte. Son bec souleva délicatement une pierre et, d'un coup sec, frappa l'acier et les boiseries qui constituaient l'ouverture.
Le simple écho qui s'échappa de la construction lui confirma la nature véritable de cet endroit. Une seule note ne suffirait pas à briser l'hégémonie de cette paroi. Il faudrait bien plus... Mais n'était-il pas l'aspect du Kaessendryn ? Ne recélait-il pas en son sein la puissance du Gardien Silencieux ? Un corbeau, certes, ne pouvait engendrer les notes de la symphonie escomptée. Et, pour l'instant, il ne préférait être qu'un humble volatile considéré par des puissances bien plus grandes que lui... Un croassement. Un battement d'ailes. Et il disparut dans l'obscurité au combien présente en ces lieux. Là, en ces Ombres où le corbeau n'existait plus, il laissa libre court aux souffles du Kaessendryn. Si les premières notes semblèrent issues d'un volatile mélomane, elles s'effacèrent bien vite sous le champ des cordes, qu'accompagnèrent quelques cuivres vagabonds. Face à ce crescendo, les tambours résistèrent quelques instant, avant que le flot ne les emporte, à leur tour. Et la musique, seule, continua de s'élever...
La musique ici cité et, plus encore, l'association avec les tambours, n'est pas sans rappeler l'introduction de "Ainsi parlait Zarathoustra", utilisé dans l'ouverture de 2001, l'odyssée de l'espace, de Kubrick. Si, si. Je vous jure. Avec les singes et tout, et tout ! | |
| | | Sanz Littéraire et rôliste
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| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mar 18 Mar - 16:00 | |
| Les yeux du loup s'enflammèrent tandis qu'il tentait vainement de poursuivre la poursuite musicale du Corbeau - car il était sûr, c'était de lui que venait cette nouvelle mélopée. Dans sa chair, les battements de la curiosité se transformèrent en une soif de savoir. Il avait toujours été curieux, il avait toujours voulu tout comprendre. Il avait toujours été avide du pouvoir dont recèle les Mystères.
Il reprit lentement sa forme humaine de jeune enfant, et sortant une fine dague lumineuse, la plaqua contre la porte impénétrable. D'ici il pouvait sentir et les enjeux des mélopées du corbeau et les rires du Destin qui s'écharnaient sur eux. Ils n'étaient jamais les bienvenus par ici. Jusqu'à ce que la porte explose.
Les copeaux de bois lui arrachèrent la peau du visage et certains s'enfichèrent comme des lames dans l'épaules et le ventre. Il ne cria pas. Seulement un gémissement lointain s'exprima sans hâte tandis qu'il lâcha son arme et qu'il s'effondra au sol. Et face à lui, tel une immense ombre qu'un faible faisceau de lumière arrosait, l'imposante structure de ce qui ressemblait à un troll à deux tête les fixait, une lourde masse dans la main droite. | |
| | | Pwnr Rôliste
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Personnages RP Pseudo: Pwn'R Aman Pseudo : Dorian Pseudo :
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Dim 23 Mar - 21:07 | |
| Troll. Gros troll. Un peu trop gros. Il fixait le petit groupe de deux de ses yeux. Oui, deux uniquement, une de ses têtes étant déjà aveugle, vestige certain d'un combat ultérieur. Réduire sa vision ne serait dès lors pas la solution, la partie aveugle ayant développé pour le tout une acuité des sens plus grande et profonde. En fin analyste, Dorian cherchait la faille dans cet ennemi gigantesque, à la carapace impénétrable de prime abord. Il chercha alors dans sa mémoire des témoignages d'anciens héros, qu'enfant il avait dévoré dans la bibliothèque poussiéreuse d'un oncle fortuné, lors d'un séjour à la capitale. Les monstres épiques paraissaient à l'époque trop irréels pour être vraiment menaçants, mais la dextérité des anciens héros faisaient tout de même frissonner son corps d'enfant emmitouflé sous les couvertures de laine rêche. Les descriptions les dotaient d'appendices supplémentaires en tout genre, à la limite du grotesque quelques fois. Les héros portaient des noms qui déjà bien assez grandiloquents se voyaient apposer "pourfendeur de ceci", ou encore "étripeur de cela", afin de montrer au monde entier leur vaillance. A moins que cela ne soit dans un effort pathétique d'exister au yeux des gens du peuple, qui croyaient dur comme fer à ces monstres d'un autre temps. Quoiqu'il en soit, pas de mention d'un géant à deux têtes dans ces vieux récits, Dorian y aurait mis sa main à couper. Ce n'est pas ainsi qu'il pourrait devenir éborgneur de géant aveugle. Il allait falloir y mettre un peu plus de bonne volonté, et écrire par lui même une nouvelle page.
-Mes flèches ne nous seront d'aucune utilité contre ce monstre, lui crever les yeux ne servira à rien. Il va nous falloir trouver un autre plan d'attaque. Mettons nous à l'abri derrière cet ébouli, il va bientôt nous charger. | |
| | | Lumeï Coordonnateur Rôliste
Nombre de messages : 556 Age : 34 Date d'inscription : 06/11/2009
Personnages RP Pseudo: Mielle/Miel Pseudo : Lumeï Pseudo : Mluïe
| Sujet: Re: [ Recit ]Kalegos, l'Invisible Mar 27 Mai - 20:06 | |
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L'enfant-loup devint surtout loup et se faufila entre les pierres que le passage du troll mécontent d'être dérangé dans sa sieste ou autre activité tout aussi importante avait fait s'éclater en morceaux épars. Le troll était vert et ses bras, à découvert, montraient nombre poils qui lui courraient tout autour. Dorian plissa ses yeux. Oui, sa nouvelle attention portée lui confirmait bien que des puces sautaient joyeusement entre les deux bras. Ce troll était très chaleureux semblait-il, envers les petites bêtes ! L'homme fut absorbé ensuite par les traits coléreux de l'immense créature. Son regard le brûla. Il n'avait pas vu le loup. Puis soudain, le troll ferma les yeux et hurla, la tête renfoncée contre son torse. Le loup avait croqué derrières la première de ses chevilles. Son talon d’Achille était touché et le genou fléchit, instantanément : plus rien ne le retenait, le ligament était arraché. Du sang sortait de la plaie, le regard de Dorian, du corbeau et de l'ermite fou se dirigèrent vers la gueule du loup qui avala goulument la chair sanguinolente qu'il avait arrachée. De la colère, le Troll passa à la furie. Il essayait, avec des gestes violents, forts, cependant maladroits, d'attraper un des éléments du groupe qui, décidément, s'était passé le mot pour lui gâcher la journée. La douleur lardait l'arrière de son pieds et sa cheville. Il sentait le liquide chaud s'écouler en dehors de lui. Il avait l'impression comme de perdre de lui-même. Des sueurs froides commencèrent à perler le long de son front. Mais la créature était un troll. Et cet handicap n'allait pas l'empêcher de venir à bout du petit groupe. Il agrippa une grosse colonne de marbre noir avec de fines veines blanches. Dorian frémit, il s'attendit presque à ce que l'objet de soutien se brise sous la force du colosse mais il fut peut-être un peu rassuré puisque l'effet fut seulement de faire branler le sol. L'ermite tomba sur le sol mais se releva bien vite. Inquiet, il regarda Dorian :
- Pour entrer, Pour ouvrir, Vous laisse, J'veux pas mourir...
L'ermite fou détala alors dans le mauvais sens, en opinant de la tête et en levant ses mains au ciel. Quoique l'adjectif était assez relatif ! En attendant, si le guide partait, ils n'auraient plus le chemin si facile. Mais qu'y pouvaient-ils, après tout ? L'ermite fou avait eu peur à cause du troll. Ils ne le reverraient que s'ils s'en sortaient de cette aventure plutôt curieusement partie.
Le troll s'était calmé le temps de voir qu'il avait toujours la main mise sur l'effroi qu'il savait causer. Satisfait, il sourit. Déterminé, Dorian posa Mielle sur le sol. Le corbeau voleta et croassa tout autour du visage du troll qui tenta de s'en débarrasser de plusieurs coups de main. Désorienté, il essayait de voir ce qui se passait autour de lui mais il voyait mal et évaluait mal à cause de l'oiseau mal léché. Entre temps, Dorian avait sorti une étrange petite dague de sa poche : elle était rétractable, ce qui était de rare facture. Il appuya sur un petit bouton pour qu'elle s'allonge, fit une roulade entre les jambes du grand Troll, se retrouva du côté du loup mais, en arrivant, il créa une entaille profonde et nette sur le deuxième talon d'Achille. Le Troll fléchit l'autre jambe. Cette fois, il était coincé là. Dorian, à l'adresse du groupe, récupérant la jeune fille prisonnière des mauvais rêves sur ses épaules :
- Maintenant, on continue.
Puis, à celle du Troll :
- Arrache les bras de ce qui te sert de pantalon et enroule en serrant autour de tes talons d'Achille. Ça évitera au moins que tu ne perdes trop de sang. C'est tout ce que je peux faire pour toi.
- Merci, murmura le Troll.
Puis, il se détourna. Les trois compagnons, sans l'ermite fou, passèrent la porte grande ouverte. Le dédale s'enfonçait dans le lointain, sans fin.
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