Calice Passion.

Griffe et tranche dans le flanc exposé que j'offre inconsciemment,
Lèche et mords la gorge dévoilée que j'abandonne lascivement,
Tort et casse ces doigts fébriles qui te palpent fougueusement.

Je m'écroule à tes pieds comme un tas de linge froissé, car froissé je le suis. Faut-il que je sauve ma peau toute une vie pour la perdre en une seule nuit ? J'ai le sentiment aigre-doux de celui qui entre dans la cour des miracles en émerveillement et qui sait que ce faisant il perdra sa bourse. Ou la vie. J'ai des bleus à mes yeux et à mon cœur, quelle horreur. Faut remettre le couvert sur une table déjà garnie, doubler la couverture d'un lit déjà fait. Faut casser la dalle pour couler du béton, vider le puits pour apporter de l'eau. Il y a déjà quelqu'un dans sa vie, pas un homme mais un chéri, pour moi pas de pomme, pas même de lit. J'accoure dans le désert, je cours et je me perds.

Fallait pas blesser mon corps de toute cette passion brûlante, j'ai la mémoire des maux, je sais reconnaître l'appel du cœur quand je l'entends. Pourtant quand je te vois, il y a dans tes yeux la compromission passée. Celle que tu aimerais effacer au risque de me classer. Sans suite. Sauf que je ne me laisserais pas faire, j'ai la volonté d'un milliers quand j'entends cette voix étrangère, j'ai la foi d'un saint quand il s'agit de te détourner du droit chemin.

On parle pas aux inconnus, encore moins à moi. Je n'agresse pas, mais je prends et je garde. Je suis exigeant et quand on en arrive aux confidences je révèle ce que je suis : une abîme. J'engouffre sans faille, j'avale la moindre parcelle de l'inconnue, jusqu'à ce que je sois repu dans la satiété d'un acte partagé. Ne me donne pas la main si tu veux encore te la passer dans les cheveux, ne me donne pas le bras si tu veux toujours battre des ailes.