[WIP] La hantise du néant fait

Il est une peur à la bonhomie attrayante
Une de ces garces des plus distrayantes
Une sorte d'envie vide qui s'impose parfois
Sans aucun impératif, elle te prend dans ses bras et te noie.

Fais lui boire le calice jusqu'à la lie ! C'est elle qui t'aliène !

De la force de ta volonté, elle forge un épieu pour te retenir dans tes rêves.
Ils en deviennent autant de carcans fantasmatiques.
Dans un élan illusoire qui retombe bien vite, fâché, tu entretiens une douce espérance narcissique.
Il est bien vite étouffé par la réalité qui t'exhorte à agir. Vite. A avancer. Marche ou crève.

Étrangle-la ! Elle te retient de ses mots doucereux, cette putain amère !

Nous la connaissons tous, elle s'enhardit de nos repentir si lâches et de nos vœux pieux.
Dans les moments de faiblesses, de résignation, elle te veux.
Car c'est une opportuniste patentée, tu viens à elle avec un petit chagrin
Elle te le fait oublier mais tu le paieras quand tu ne voudras plus de ses soins.

Fuis sa compagnie ! Oublie ta drogue quotidienne et vis !

Dans un tourbillon de divertissements bon marché, tu t'abandonnes dans ses bras.
Elle t’entraînera encore et encore dans sa danse mais jamais deux fois sous la même apparence
Maîtresse des paradis artificiels, amante des évadés de la réalité, elle sait briser tes défenses
Et c'est au milieu de rêves avortés et de chantiers inachevés, qu'elle te laissera.

Crève, lâche, il est trop tard.

Spoiler:

Merci de ton commentaire Green !

J'ai effectivement hésité à tout mettre en prose et à abandonner les vers.

C'était une des idées que j'avais en tête. Un retour sur cette version est une très bonne chose !

Je vais voir pour retravailler ça et tester sa la cassure de la versification.

Et j'avoue que j'imaginais cette fainéantise (d'où le titre qui est un jeu de mot laid) comme une femme fatale attirant le déprimé ou la personne ayant le vague à l'âme. Donc effectivement, c'était trop évident pour moi pour l'expliciter outre mesure. J'ai retouché le titre pour donner une piste au lecteur dans sa compréhension.

J'ai une grande propension à l'abstrait qui perd le lecteur, en effet.

Il est une peur à la bonhomie attrayante, une de ces garces des plus distrayantes, une sorte d'envie vide qui s'impose parfois.
Sans aucun impératif, elle te prend dans ses bras et te noie.

Fais lui boire le calice jusqu'à la lie ! C'est elle qui t'aliène !

De la force de ta volonté, elle forge un épieu pour te retenir dans tes rêves. Ils en deviennent autant de carcans fantasmatiques.
Dans un élan illusoire qui retombe bien vite, fâché, tu entretiens une douce espérance narcissique. Il est bien vite étouffé par la réalité qui t'exhorte à agir. Vite. A avancer. Marche ou crève.

Étrangle-la ! Elle te retient de ses mots doucereux, cette putain amère !

Nous la connaissons tous, elle s'enhardit de nos repentir si lâches et de nos vœux pieux.
Dans les moments de faiblesses, de résignation, elle te veux car c'est une opportuniste patentée, tu viens à elle avec un petit chagrin, elle te le fait oublier mais tu le paieras quand tu ne voudras plus de ses soins.

Fuis sa compagnie ! Oublie ta drogue quotidienne et vis !

Dans un tourbillon de divertissements bon marché, tu t'abandonnes dans ses bras, elle t’entraînera encore et encore dans sa danse mais jamais deux fois sous la même apparence. Maîtresse des paradis artificiels, amante des évadés de la réalité, elle sait briser tes défenses et c'est au milieu de rêves avortés et de chantiers inachevés, qu'elle te laissera.

Crève, lâche, il est trop tard.

Spoiler:

Egorann a écrit:

Juste un p'tit truc en passant, sous la deuxième forme de ton texte, certaines strophes m'ont fait penser à la femme, femme mère ou femme amante, entre les deux. Dans la première, c'est un poil moins visible.

Citation :

Il est une peur à la bonhomie attrayante, une de ces garces des plus distrayantes, une sorte d'envie vide qui s'impose parfois.
Sans aucun impératif, elle te prend dans ses bras et te noie.

La fuite d'une femme qui fait peur mais vers laquelle on revient, toujours, pour se noyer dans ses bras => femme-mère. J'adore l'image de l'envie vide, ça place le texte dans son ambiance plus encore que le début de la phrase, là ça plante le décor. Par contre, pourquoi le "sans aucun impératif" ?

"Sans aucun impératif" signifiait dans mon esprit que si les actions à faire ne sont pas des impératifs stricts, ça pousse au crime. A la fainéantise donc.

J'ai bien remarqué que ce passage n'était pas très clair, je vais y retravailler.

Egorann a écrit:

Citation :

Fais lui boire le calice jusqu'à la lie ! C'est elle qui t'aliène !

Tu instaures la première coupure qui casse le rythme un peu lent qui s'instaurait à peine avec l'allitération qui oblige à accélérer le rythme, au moins sur ces deux phrases, impec.

Citation :

De la force de ta volonté, elle forge un épieu pour te retenir dans tes rêves. Ils en deviennent autant de carcans fantasmatiques.
Dans un élan illusoire qui retombe bien vite, fâché, tu entretiens une douce espérance narcissique. Il est bien vite étouffé par la réalité qui t'exhorte à agir. Vite. A avancer. Marche ou crève.

Ah, là par contre, je pense que c'est l'endroit ou la présence de la fainéantise est la plus claire. La première phrase est nickel à mes yeux. Par contre, le contraste entre le confort apparent qui se laisse comprendre dans la première partie et la brutalité de la fin de ta phrase est un peu brusque, peut-être qu'un peu plus de douceur serait bienvenue sur ce passage-là.
Pas de femmes apparente.

Effectivement. La brutalité de la fin évoque pour moi un retour à la réalité, au contingence matérielle après avoir mis les choses de côté trop longtemps. Pour moi, c'est un retour brutal à la conscience des choses après une envolée vers les cieux éthérés de flemme.

Egorann a écrit:

Citation :

Étrangle-la ! Elle te retient de ses mots doucereux, cette putain amère !

Ah ben là pour moi c'est complètement la femme manipulatrice, hautaine et sublime qui te retient avec ses griffes bien vernies => femme-amante


Pour la fin de ton texte, rien à dire, si ce n'est bravo.

Dans l'ensemble, j'aurais une petite remarque : les coupures semblent à chaque fois contredire le strophe qui arrive juste après. Or, je n'arrives pas à déterminer ce que la deuxième coupure contredit -mais, tout d'abord, contredit-elle quelque chose ?- puisqu'elle n'est pas en particulier désaccord avec la strophe suivante.

Voilà voilà, donc dans l'ensemble, j'aime BEAUCOUP, et je suis plutôt d'accord avec Green, la deuxième version convient mieux au contenue de ton texte

Merci à toi d'avoir pris le temps de commenter ! Content que ça te plaise.

Je vais me repencher dessus.

Il est une peur à la bonhomie attrayante, une de ces garces des plus distrayantes, une sorte d'envie vide qui s'impose parfois.
En l'absence d'impératif, elle te prend dans ses bras et te noie.

Fais lui boire le calice jusqu'à la lie ! C'est elle qui t'aliène !

De la force de ta volonté, elle forge un épieu pour te retenir dans tes rêves. Ils en deviennent autant de carcans fantasmatiques.
Dans un élan illusoire qui retombe bien vite, fâché, tu entretiens une douce espérance narcissique.

Étouffe cet égo qui égorge ta volonté ! Il désavoue toute volition.

Tu penses qu'être libre signifie choisir de se laisser aller à la lésine et la paresse.
Cet espoir est vite délaissé, étouffé par la réalité qui t'exhorte à agir. Vite. A avancer. Marche ou crève.

Étrangle-la ! Elle te retient de ses mots doucereux, cette putain amère !

Nous la connaissons tous, elle s'enhardit de nos repentir si lâches et de nos vœux pieux.
Dans les moments de faiblesses, de résignation, elle vient à toi car c'est une opportuniste patentée !
Tu vas vers elle avec un petit chagrin, elle te le fait oublier mais tu le paieras quand tu ne voudras plus de ses soins.

Fuis sa compagnie ! Oublie ta drogue quotidienne et vis !

Dans un tourbillon de divertissements bon marché, tu t'abandonnes dans ses bras.
Elle t’entraînera encore et encore dans sa danse mais jamais deux fois sous la même apparence.
Maîtresse des paradis artificiels, amante des évadés de la réalité, elle sait briser tes défenses et c'est au milieu de rêves avortés et de chantiers inachevés qu'elle te laissera.

Et maintenant, crève, lâche, il est trop tard.

Spoiler: