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 [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn

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Lumeï
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Lumeï


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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 17 Juin - 15:57








Dans le ciel, quelques nuages pour tracer un chemin vivant. Un chemin de douceur. La lumière qui éclate et qui tombe et qui plonge dans le vide, la gravité. Elle se repose et tombe en myriade sur tout objet terrestre.
L'oiseau traverse un nuage. Il y a dans le Bleu un soleil qui vole. Et le vent fait bruisser ses plumes. Mais quelles couleurs le peignent ? Dans son trajet, il laisse des traînées de lumières, claires, sombres, portant les couleurs de son habit. Légèreté.
Phénix glisse dans l'air avec aisance et parcourt son chemin en connaissance de sa destination. Ses yeux n'en contemplent pas moins tous ces humains qui se reposent dans l'attente de se pourfendre les uns les autres. La haine. Cette infamie humaine transpire leurs corps, leurs âmes. Phénix sait. Phénix lit leurs âmes. Vole et observe à la fois. Puis,  une larme coule. Une moitié humidifie ses plumes quand l'autre se laisse aller mourir librement par le vent qui la porte.


-*Ils vont mourir. Ils le veulent.*- le Phénix parle-pensa en langage d'univers. Un langage complexe. Phénix ne connaissait que de rares personnes vivant ces millénaires capable de l'user. Mais c'était une autre histoire. Il grava dans l'univers cet instant mémorable  de combat sans nom qui blesserait d'un coup de croc les mémoires vivantes actuelles. Le Phénix prévint l'immense. L'informa.

Lumeï, phénix-aux-trois-cent-couleurs, se rapprocha de plus en plus en tourbillonnant de la surface de la Terre pour ne plus que l'affleurer. Les courants d'air que son vol provoquait firent danser quelques feuilles sous la lumière de ce triste Temps où la mort court s'engouffrer des vies qui se jettent, inconscientes, dans ses bras. Dans ses bras.
Peut-être l'étrangeté de ce volatile fût de se poser sur ce champ de bataille. Phénix avait posé ses petites pattes sur une table, à proximité du Prince, éminente figure du Sang. Son visage, blanc comme la neige et les nuages était figé dans un instant d'éternité. Ses yeux démontraient qu'il était en son âme entré en un autre monde. Une autre Néante.

A l'aide de son bec bleu, Lumeï gratta les plumes de son cou.


Puis, un regard posé sur Anwen. L'elfe y plongea alors le sien en réponse. Un frisson. Le temps suspendu aux arbres qui pleurent des armes qui claquent qui se préparent. Le temps suspendu aux oiseaux qui ont fui la prison de la haine, partis arpenter leur liberté.
Mais Anwen pense :


*Cet oiseau, que fait-il ici ? Pourquoi n'a-t-il pas fui, lui aussi ? Serait-il fou ?*


Et l'oiseau, qui lit en toute âme, de répondre d'une façon toute particulière. Certains êtres de la Terre savent comment le phénix s'adresse. La Damétoiles, le Prince, Nayima avaient assisté à cette adresse spectaculaire.
Lumeï emprunte la voix de son interlocuteur pour s'adresser à lui. Car l'oiseau parle ce langage d'univers, invisible, indétectable peut-être et pour la plupart inaccessible. Il fallait trop s'ouvrir à l'univers lui-même. Le voir, le sentir, l'écouter, le toucher à la fois. Ce fameux langage d'univers était tout cela à la fois.
Le temps était trop à la hâte.
Lumeï s'adressa à Anwen par Anwen elle-même en empruntant sa voix dans sa propre tête. Naquit cette formulation étrange dans son esprit :


-* Prince, enfant a mal choisi. Mal ampute sens.
*-

Une lueur de bienveillance dans le regard de Lumeï.
Puis, comme si, cette forme de communication avait trop largement suffit à l'oiseau ; celui-ci claqua son bec imperceptiblement et détourna son attention sur le Prince, sa conscience latente. 





***



L'image du Temps se brouilla. Le phénix instilla une image à la conscience du Prince dans son comas profond. L'oiseau traversa ce temps qu'il déforma pour le rejoindre.
Le prince flottait dans l'univers au milieu des Étoiles. Il reposait sur un nuage orange dont la lumière, à l'image de sa puissance vitale, s'amenuisait peu à peu. Le Prince ne pouvait bouger ses lèvres. Le mal lui faisait obstacle et lui dérobait ses sens. A petit feu.
La silhouette de l'oiseau-au-trois-cent-couleurs s'allongea en se posant sur le nuage pour se transformer en le corps d'un petit garçon frêle.



- Phénix m'envoie. Celui qui a les mains d'un druide est en chemin, c'est comme cela que vous appeliez ceux qui soignent, les humains, il y a longtemps.


L'enfant paré de sa tunique beige fade semblait avoir l'esprit songeur. Le Prince le regardait sans pouvoir parler ainsi il dût se contenter des instants de silence qui faisaient passer cet enfant-phénix pour un être dénué de peur, d'impatience.
L'enfant rit joyeusement.



- Rien ne sert de courir Prince. Il faut tout observer.


Il est vrai que l'état du Prince s'aggravait et l'enfant était là à proférer ne sait-on quelles paroles étranges. Il y avait une forme d'urgence éminente à soigner le Prince.
L'enfant perçut son inquiétude, son agacement, son impatience.
Alors l'enfant-phénix que nous nommerons Miel s'approcha lentement du Prince. Chaque pas semblait mesuré tout comme chaque mot que le Phénix prononçait par les autres. Trois pas suffirent pour atteindre le Prince. La taille de l'enfant était ridicule en comparaison du Prince. En effet, ce premier mesurait tout au moins la taille des jambes du second. Mais cette taille, elle n'influait la puissance de l'âme, la grandeur. Chaque âme, égale. Même si chaque être n'en exploitait pas toujours cette extraordinaire capacité. Ne la voyait pas, parfois. Phénix l'avait observé, cette étrangeté des êtres.
Miel accrocha l'avant-bras du grand Prince et le tira vers le bas pour qu'il s'agenouille. Son visage rapproché, l'enfant prit son visage d'adulte entre ses petites mains. Brûlantes. Des mains de phénix probablement.
L'enfant-phénix ne ferma pas les yeux. Au contraire, il sembla regarder plus profondément le Prince, gravir le cœur de son âme pour accrocher le Mal qui rongeait peu à peu le Prince du Sang. Miel modifia l'espace pour tromper le tromper : le Mal était toujours là mais ne progresserait plus. L'âme du Prince était assez sensible pour sentir la progression amputée.
L'enfant fit glisser les petites mains sur le visage puis les laissa tomber dans le vide de cet univers rempli d'étoiles. Il détacha son regard puis alla s'asseoir sur le bord du nuage et regarda l'obscurité illuminée. Il glissa :


- Le Mal n'ira pas plus loin. Maintenant, il faut attendre. Celui qui te soignera marche et se rapproche du Prince. Peut-être peux-tu commencer par me dire ce qu'il t'est arrivé pour ainsi te faire grignoter l'âme par le Mal ?


Le Prince ouvrit la bouche puis la referma, lui revenant en mémoire cette faculté de parole rompue. Un petit rire joyeux s'éleva du nuage face à l'immensité. Le prince observa le dos seul, et ne put qu'entendre le rire. Pourtant, l'enfant ne se moquait pas.


- Voyons, tu ne peux pas parler tout de suite. Tu dois me raconter en utilisant des images. Images que tu me transmettras. Tu n'auras qu'à faire comme j'ai fait pour bloquer le Mal. Affleurer mon âme pour me les transmettre.



Le Prince. Un sourire.



***



L'apparence dans ce Monde, cette Néante connue de tous où tous, d'ailleurs étaient présentait un phénix paisiblement posé à côté du Prince.
Son regard était toujours porté ailleurs mais si l'on observait un temps soit peu, il y a avait des émotions qui s'entremêlaient. Vous connaissez ce qui remue les âmes.
Le regard du Prince était vivant et se troublait d'émotions qu'Anwen eut le sourire de voir naître. Elle était la seule à le voir, les autres vaquant à l'extérieur de la tente dans un brouhaha qu'un bout de toile relevé exposait sans pudeur.
Le regard, vivant.













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Melaka
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeVen 21 Juin - 0:40

Les dragons avaient parlé. A quoi avaient pensé les fils de L'Unique en osant lever la main sur la Protectrice du Sang ? Un tel affront l'avait tout autant fait bouillonner de l'intérieur que ses compatriotes. D'ailleurs, Erylie et Melaka s'étaient immédiatement opposées à ce geste indigne. Elles étaient maintenant toutes les trois dans les airs, observant avec dédain le campement du Primat et ses troupes.

Nous ferions mieux de retourner auprès du Prince, affirma Erylie.

Oui, les dragons sont énervés. Il faut que nous partions maintenant, suivez-moi ! Ordonna Melaka.

Les Sanguines s'envolèrent au loin. La Gardienne des Noz utilisa alors l'ancien langage pour s'adresser mentalement aux dragons proches de Sanz. De cette manière, la jeune femme pouvait les repérer et les prévenir de leur arrivée. Elle se mit ensuite à siffloter une mélodie apaisante qui eut le don d'agir autant sur les montures que sur ses sœurs. Elles purent ainsi voyager en toute tranquillité jusqu'à enfin apercevoir le campement qui abritait leur Maître affaibli. Elles se posèrent tout en douceur, encore envahies par la voix relaxante de Melaka.

Vous ! Attachez les dans l'enclos là-bas, dicta l'elfe-vampyre au premier garde qu'elle remarqua vers la tente principale.

Dois-je prévenir Monsieur que Mesdames sont arrivées ? Demanda celui-ci en retour.

Merci, mais ce ne sera pas nécessaire. Nous y allons de ce pas.

Cassiopée fut la première à s'introduire dans la tente du Prince, marchant avec élégance et assurance. Pourtant Melaka pouvait ressentir nettement son angoisse. L'état de Sanz était critique et toute la Confrérie s'en retrouvait bouleversée. Même les dragons paraissaient agacés, voire épuisés par la santé défaillante de leur Maître. La Gardienne des Noz vit ensuite Erylie s'avancer à la suite de Cassiopée d'un pas décidé. Elle se retourna simplement pour lui adresser un de ces sourires carnassiers dont elle a le secret.

Ne t'inquiète pas Cousine ! Tout va très bien se passer.

Melaka lui retourna son sourire mais en vérité elle avait peur. Peur de perdre son guide. Peur de devoir affronter une nouvelle trop difficile à accepter. Peur de voir sa famille s'effondrer. Elle tenta de chasser ses pensées quelques instants pour se concentrer sur ses protégés. Après avoir enjambé les barrières de l'enclos des dragons, la jeune femme avança en direction de la garde rapprochée du Prince. Quatre immenses Traqueurs d'Eyr se cambrèrent devant elle avec grâce.

Comment les Uniques peuvent-ils dénigrer des créatures aussi majestueuses ! Pensa-t-elle. Tous des imbéciles !

Les êtres volants s'approchèrent de la jeune femme puis l'encerclèrent amicalement, comme des enfants retrouvant leur mère. Leurs écailles scintillaient encore sous le coucher du soleil et leur souffle réchauffait la brise fraîche du soir. Melaka tendit ses mains, paumes ouvertes, pour accueillir son escorte. Comme elle l'avait pressenti, ils n'étaient pas au meilleur de leur forme. Elle ferma donc les yeux et se laissa envahir de leurs craintes pour les soulager. En maîtrisant la peur, elle pourrait la chasser.
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Sanz
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Juin - 20:40

Un nuage, et plein de vide. Un nuage qui s'efface lentement. Il regarde l'oiseau, il regarde le temps, il regarde l'enfant. Lentement sa mémoire se défait, ses souvenirs se brisent à mesurent que les ronces noires se dessinent sur sa peau. Il ne peut plus sentir, il ne peut plus parler : il tombe lentement. Et le temps... le temps se délite.

Il ne peut rien dire, alors il essaie de penser dans le peu qu'il lui reste. Revienne des images abîmées, que la couleur a fui. Des dragons si blancs qu'ils en étaient aveuglants, et des ombre si noires qu'elle en étaient oppressantes. Puis des cris, du sang, la terre qui se déchire, et des flammes qui brûlent la chair, la vie, brûle le sang. Et puis un murmure, une voix insidieuse comme un poignard dans la peau :

" Nous avons... ton âme... Hézériel... nous avons...ton âme, rien ne peut plus arriver... rien ne peut plus devenir... Tu nous appartiens... Tu viens avec nous...
"

Puis l'image se déchire, et une autre affleure, une caverne sombre que le flot d'une mer recouvre. Dans les profondeur, les parois dessinent des ombre qui évoluent lentement. Plus loin encore une fontaine sur laquelle repose la statue d'un Ange triomphant. Des yeux de l'Ange, coulent des flots de Sang. Quelqu'un approche, quelqu'un investit l'espace comme une corruption, puis s'assoit, et semble prier longuement. De ce quelqu'un des ronces naissent et parcourant le sol, puis la fontaine, puis les pieds de l'Ange.  Puis l'image se déchire, et une autre affleure. Un dragon vole rapidement entouré d'autres tout autant majestueux: L'homme qui siège au dessus regarde l'horizon rouge naitre de la terre. Et, mystérieusement, il glisse sur la peau écailleuse et tombe dans le vide. Dans sa lente chute, il voit, revoit la fontaine trembler des ronces noires qui l'assiègent. Jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent brusquement et semble attendre. Jusqu'à ce qu'un flot de couleur embrase ses souvenirs.

Il arrive. Il prend son temps dans l'espace qui n'a plus de temps. Il le sait. Il l'a connu il y a si longtemps. Et l'enfant du Mystère, le Phoenix au chant d’Éternité l'appelle. Alors, faiblement, face à l'enfant, il esquisse un sourire. Peut être reviendra t-il. Peut être.
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Juil - 3:14

Le Prince avait le visage blanc des êtres sans vie. Les traits marqués par les longues rides tracées au gré des  épreuves du temps étaient tirés à l'extrême.  Pourtant un semblant d'expression effleurait encore les lèvres.
A l'entrée de Cassiopée, Annwen s'était reculée d'un pas. Le sourire qu'arborait son visage l'instant précédent avait fait place au regard glacial de la haute dignitaire.
Lumeï sourit à Cassiopée et une gerbe de couleurs se fraya un passage dans l'esprit de la Dame  Protectrice du Sang. La pensée rassurante révélait à Cassiopée le contact établi et l'espoir si minime qu'apportait cette nouvelle.  Cassiopée porta sa main vers le front de son prince. Une main douce qui aurait voulu apaiser les tourments, mais qui était bien incapable de briser le mal.

Le visage tourmenté de la Dame des Etoiles resta un long moment immobile, plongé dans une réflexion intense.
Dans le calme et l'isolement, elle se plongea dans les profondeurs d'elle même. Issac était là, imposant son ombre dans les yeux de la Dame du Sang. S'insinuant dans les ridules et les plis des lèvres afin de déjouer l'amertume qui gagnait Cassiopée.
Elle resta un moment debout le regard perdu dans un infini rassurant. Puis ses yeux lentement se fermèrent au monde extérieur, tandis que sa peau lissée par quelque sortilège acquit l'aspect velouté du satin. Elle se livrait à Issac et s'emplissait de sa force.

Alors, elle appela Erylie.

- Appelle Mjord, je te prie. Dis-lui de préparer ses hommes. Je veux qu'il forme trois bataillons qui avanceront de front vers l'Est des murs extérieurs de la ville. Je pense que l'Armée de l'Unique est déjà en route pour en atteindre le coté Ouest et nous devons profiter de leur avancée pour cerner la cité. Dis lui que je le rejoindrai lorsqu'il sera en position.

Elle s'apprêtait à quitter la tente de commandement quand une ombre légère l'effleura. C'était Prindjah, sa garde et amie d'Orh. Comme à son accoutumée, la fée avait surgi de nulle part.

- Slaür,  Ma Dame, un homme que vous connaissez souhaite vous rencontrer. Je lui ai dit d'attendre à l'extérieur du périmètre. Cet homme m'a dit que vous le connaissiez bien. Qu'ensemble vous avez contré le mal mais que vous en doutiez alors.

Intriguée, Cassiopée s'enquit du nom de l'homme mais celui-ci avait refusé de le donner à la fée d'Orh.

-Je crois, Ma Dame, que vous devez rencontrer cet homme.

-Je te suis. Mais convie Paradehl et Galamj avec nous. Il n'est pas temps de perdre un deuxième chef de Confrérie.
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Freuzne

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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Juil - 23:18

Une contrée n'entre jamais en guerre. Elle vit au travers du chant de ses oiseaux, au travers des couleurs de ses feuillages. Elle respire la brise qui porte les pollens et leurs senteurs tandis que ses herbes, hautes et piégeuses, caressent les jambes de ceux qui s'aventurent à les pénétrer, verdissent l'habit de celui qui ose, imprudent, y poser son séant sans se douter un seul instant de l'odieuse malice qui rôde alors, de la misérable vermine, du parasite aussi sombre que mal aimé escaladant son cuir jusqu'à l'aine où, dans l'obscurité tiède qui lui rappelle l'Enfer noir d'où elle provient, l'insignifiante créature mord et inocule le venin, produit de la haine dans laquelle elle a été conçue, qui désormais coule dans les veines de cette proie bien plus grosse, bien plus dangereuse qu'elle mais qui va se rendre compte désespérément tard de son impuissance face au Vice lui-même, à l'impitoyable naturel et à la bienfaisante cruauté, garantes d'une sélection des plus assidues.

C'était dans ce tableau, cette œuvre peinte de sangs froids et chauds et étalés sous l'extrême précision de couteaux si tranchants que l'émotion née en chaque être capable d'en discerner les multiples profondeurs était à même d'en pourfendre l'âme le temps d'un seul souffle, d'un dernier souffle; c'était dans ce tableau que cet homme à l'assez longue chevelure brune attendait sans un bruit le retour de celle et ceux qui devraient l'amener à replonger ses couteaux dans les essences rougeâtres qu'il étendait depuis si longtemps sur les toiles dont il avait la garde. Car tel était Freuzne, connu parfois sous le sobriquet "être de création", parfois sous son alter ego "être de destruction" et le plus souvent méconnu, inconnu, oublié comme un peintre qui jamais ne signa une œuvre à laquelle il eut participé.

La nuit tombée, sa vieille tunique grisonnante confondait parfaitement l'homme dans un petit recoin arboré, à l'abri des yeux célestes. Son aura irradiait comme la bougie d'une lanterne ternie par l'oubli, ne permettant seulement à une personne qui le chercherait de le trouver ; sa capuche raccommodée tombait sur son visage et ses mains s'étaient dissimulées dans de trop longues manches. C'était là le plus grand chapitre de son existence : l'attente.
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 22 Juil - 8:35

Cassiopée eut pu paraitre seule aux yeux du profane. Pourtant trois présences étaient sensibles à ses côtés pour tout être doué de la sapience magique. Les fées d'Orh étaient considérées comme les pires créatures qui soient nées sur Ter Aelis. Mais comme toujours, le pire était source du meilleur. Et Cassiopée bénéficiait de la meilleure garde qui puisse exister et des meilleures amies en qui elle puisse compter.

La Dame du Sang suivait Prindjah. Sa présence n'avait pas de secret pour elle. Elles étaient liées par le Sang.
Prindjah la conduisait à travers la forêt qui devenait plus sombre à mesure qu'elles avançaient.
Soudain la fée d'Orh s'arrêta et tendit la main vers une clairière en contre bas.  

Cassiopée avança seule vers un homme dont le visage était caché derrière une capuche et le corps invisible sous la longue cape qui le recouvrait.
Elle s'arrêta à quelques mètres de l'homme, percevant sa présence mais ne pouvant pénétrer dans ses pensées.

-Vous êtes sans aucun doute un homme d'honneur pour que Prindjah soit venue en personne me faire part de votre attente.

L'homme fut lent à réagir. Il sortit de sous la cape une main qu'il porta à sa tête afin d'en abaisser la capuche et s'ouvrir à la vue de la Dame.

Mais le regard de Cassiopée ne parvint pas immédiatement au visage. Il resta rivé aux longs de doigts de l'homme ornés de bagues finement scuptées.

Elle ébaucha alors son nom, avant de lever ses yeux vers la face de l'homme qui se tenait devant elle :

-Freuzne...
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Aoû - 10:07

Un vif souvenir liait ces deux êtres. Beaucoup de hargne mal comprise, indomptée mais aussi de la compassion, de crainte et d'espoir inavoué. Leur précédente rencontre remontait à l'intrusion de l'homme au sein du château des sang, où il avait pu ressentir les violences qu'avait subit le Prince décomposé et d'où il s'était fait jeter. Malgré cette amertume à l'égard et du Prince et de Cassiopée, il était de retour face à elle, particulièrement ; ses motivations devaient être puissantes pour revenir face à elle.

Bonsoir Dame Cassiopée. Surprise de me revoir? lâcha-t-il, parfumé d'un sourire à la fois ironique et désolé.

Cassiopée se sentait comme une mère devait l'être lorsqu'un prédateur approchait du nid où reposaient sa progéniture. Alerte, elle se savait néanmoins en sécurité ici et avait à l'esprit qu'un homme mal intentionné ne s'annonce pas de la sorte quand il est déjà connu.
C'était donc assurée mais sans non plus grande amabilité qu'elle lui répondit d'un sourire adéquat :

Surprise n'est pas le terme approprié, j'userais d'avantage de déconcertée.

La tension nettement palpable entre les deux interlocuteurs incita Freuzne à rassurer les compagnes de la dame des étoiles quant à l'inutilité d'intervenir, après quoi il reprit.

Nul doute sur le fait que la confiance s'acquiert avec le temps et que, par conséquent, les seules minutes que nous avons passés en présence l'un de l'autre n'ont été bénéfiques à l'instauration d'une telle relation, ceci dit j'attire votre attention sur le "Pourquoi?", pourquoi suis-je encore là, ici, à nouveau aux portes du Sang.

Une bref pause pour juger des capacités d'écoute de ses auditeurs ainsi que de leurs potentielles intentions meurtrières avant de faire un pas, un seul, vers Cassiopée.

Ce sont les lunaires qui ont pansé les plaies que vous m'avez infligées!

Cette exclamation eut l'effet souhaité d'écarquilleur d'yeux, déstabilisateur.

J'ignore encore quel mal m'a été inoculé et par qui. Je sais seulement, d'après leurs dires, qu'une dame généreuse est venue à mon secours non loin du château et m'a emporté chez les siens pour m'y soigner. La "dame turquoise".

Ce nom fit réagir les trois qui se trouvaient devant lui, il nota.

J'ai passé des semaines entières plongé dans l'inconscience avant de revenir à la surface grâce à leurs soins. Mais la mémoire ne m'a été rendue qu'encore bien après. J'ai entre temps appris à connaître ces gens, dont la plupart ne demande qu'à vivre simplement. Jusqu'à ce qu'une nuit, tout me revienne en bloc. Qui j'étais vraiment, d'où je venais, mon histoire...

Il fit une courte pause pendant laquelle son regard s'attarda sur les quatre bagues qu'il portait aux doigts. Un rubis au pouce droit, un saphir à l'annulaire de la même main ; à gauche une émeraude à l'index et un diamant jaune à l'auriculaire.

Mais aussi la période, ce long fleuve sur lequel nous voguons aujourd'hui même. Et il m'est revenu des bas-fonds de mon inconscience le souvenir d'une carte des affluents de ce fleuve, affluents où je me suis égaré, encore entre la vie et la mort, d'où je suis reparti sur le chemin de l'existence muni d'une arme, me semble-t-il, concernant laquelle mon intuition m'a poussé à m'échapper du palais où les lunaires me gardaient pour venir vous la livrer à vous. Surtout pas à celui qui se fait appeler "Teysa", un lunaire que je qualifierais de dangereux.

Prindjah, inquiétée par la notion d'arme, aussi apportée à proximité du campement où était alité le Prince, le pressa à achever son discours et à la présenter ici même sans faire quoi que ce soit d'idiot. Freuzne sourit autant à ce dévouement qu'à l'ignorance de la fée d'Orh sur qui il était.
Regardant ses bagues qu'il mit en évidence, il termina son récit.

Elles m'ont dit :

"Victorieux, l'ange déchu proclamera le monde des cieux libéré du mal."
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Mirwane
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Aoû - 14:59

Si près du but, et pourtant, e monstre avait pris le dessus sur l'enfant. Désormais, la sorcière ne pouvait plus que fuir, celui ci était perdu, il ne retrouverais la lumière qu'à travers les flammes qu'il produisait. Et pourtant, Mirwane sentait qu'à chaque assaut, une faille se rouvrait dans le cœur de l'homme en face d'elle. Peut être... Un jour.
Elle se tassa sur elle même dans le but de contrer ses attaques, formant une bulle autour d'elle, le temps de soigner les blessures qu'il lui avait infligé. Autour d'elle la chaleur augmentait, le pyromane se rapprochait, doucement, surement... Sa haine semblait croître au fur et a mesure que les forces de la sorcière diminuaient. Elle se replia encore un peu.

Cette chose dans l'ombre dont parlait l'enfant... Nous sommes dans son monde, dans son esprit, sa candeur est prisonnière dans l'obscurité, gardée par les flammes. Il ne sera jamais libre car toute une partie de lui est prisonnière. Il est perdu.

La sorcière leva les yeux, elle pouvait maintenant distinguer son visage au travers des flammes, déformé par la colère, mais ses yeux restant froids, vides de tout, semblant juste contempler la danse du feu. Elle le regarda un instant encore, et se résigna. Elle n'avait rien a faire dans cet enclos de noirceur. Doucement, elle se leva et abandonna son bouclier au sol, l'absence de résistance surpris un instant son agresseur, qui, l'espace d'un instant, abaissa les mains, la libérant.

Je m'en vais, j'abandonne. Mais je veux que tu saches que lorsqu'il n'y auras plus rien à bruler c'est toi même que tu consumeras, et que tu n'as qu'à ouvrir les yeux pour la lumière. Enfin, la chose dans l'ombre... Ne la crains plus, apprends à l'ignorer.

La confusion passée, Tear refit feu, la réduisant en cendre en un instant. Mais aux lieux de disparaitre totalement, elle laissa à sa place une minuscule étincelle de lumière blanche, rayonnant doucement au milieu de l'obscurité. L'homme, s'en approcha, méfiant, jusqu'à la toucher. La lumière pulsait doucement dans sa paume, comme un petit animal. Alors qu'il la regardait, une voix retenti des ténèbres.

Lorsque tu seras prêt, suis là lumière

...................................................

La sorcière ouvrit les yeux.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeDim 1 Sep - 17:49

Citation :
Pour information : Dernière rencontre Freuzne-Cassiopée-Sanz
Spoiler:
Les sens aiguisés, Cassiopée se tenait comme une arme prête à contrer un adversaire dangereux. Une longue période s'était écoulée entre le moment crucial où elle avait du chasser Freuzne du Palais du Sang et l'instant présent où ils se retrouvaient ensemble au chevet d'un mourant. Une période pendant laquelle le monde vivant s'était retourné et où les repères qui la guidaient s'étaient transformés.

Parler d'arme si près du Prince inconscient n'était pas anodin. L'homme ne manquait pas d'assurance, ainsi qu'il l'avait prouvé lors de leur précédente rencontre. Pourtant, avancer en terrain ennemi les armes à la main pouvait sembler autodestructeur. Comme il annonçait sa collaboration, Cassiopée soupesait la mesure de l'homme autant que du guerrier.
Une résonnance connue enveloppait Freuzne.

Quand ils s'attacha à répéter les paroles entendues, la résonance vrilla un spectre lointain dans l'esprit de Cassiopée  :

"Elles m'ont dit :
"Victorieux, l'ange déchu proclamera le monde des cieux libéré du mal.""


Elle pencha la tête tout en levant le main pour retenir Prindjah. Tout en levant les doigts, elle lui suggéra d'écouter.
La fée d'Orh s'immobilisa dans la posture attentive de la guerrière prête à l'action.
Mais entendre ne suffisait pas à Cassiopée pour savoir ce que Freuzne avait dans le ventre.

- De quel ange déchu parlent-elles ? Qui sont-elles ?

Puis, jugeant que Freuzne arrivait sur les lieux au moment le moins opportun qui soit, elle demanda :

-Sais-tu où est Sanz ?
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Sep - 11:39

Même si son contact pouvait parfois sembler étrange, l'homme n'avait pas l'air perturbé. Une sorte de mélancolie s'empara de sa voix lorsqu'il dévoila le fourreau vide attaché sur sa hanche.

Où est-elle?

Cassiopée n'eut pas besoin de parler. Les fées qui l'accompagnaient s'écartèrent d'elle de quelques pas, commençant à contourner l'intrus. Ses intentions n'étaient pas claires après tout et elles n'avaient pas de temps à perdre avec un gêneur. Surtout pas en ce moment.

C'est pour ça que tu reviens? Tu veux la récupérer? Tu ferais mieux de disparaître aussi vite que tu es venu!

Sentant arriver une méprise, Freuzne tendit le main en avant, doigts ouverts en signe d'interruption.

J'ai besoin de ma dague pour annihiler l'obscurité qui le dévore. Le prince me l'a subtilisée lors de notre entrevue au château, souviens-toi. Il dut sentir qu'en cette lame se terrait l'antidote qui le ramènerait des profondeurs où il gît en ce moment même.

Les deux fées stoppèrent leur lente marche. La dame des étoiles brillait moins maintenant par la colère que par la recherche de sens, une lueur d'espoir.

Cassiopée, je ne comprends pas tout moi même. A vrai dire, je ne comprends pas grand chose encore. Mais ce que je sais, c'est que si Sanz est cet ange déchu, il faut m'y amener et m'aider à le ramener à la surface d'où il pourra déchaîner les forces célestes et triompher. Et le temps presse me semble-t-il.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Oct - 12:26

Un espoir se forgeait dans l'esprit de Cassiopée. Un espoir mêlé de crainte. Etait-il venu achever ce qu'il avait commencé ? Etait-il le seul sauveur par qui Sanz retrouverait le chemin de la conscience ?

Une chose était sûre, Sanz avait subtilisé la dague de Freuzne. Mais il n'avait jamais dit à Cassiopée le lieu où il l'avait caché. Pourtant, elle devait s'attacher à cette seule chance qui lui était offerte de retrouver leur force. La guerre était ouverte et leur Prince n'avait pas le droit de s'attarder dans des lieux où il n'avait pas à être.

Si Freuzne était l'unique espoir de le sauver, elle tenterait le diable.

Soudain, un souvenir récent lui revint à l'esprit. Elle entendait la voix de Miel dans la tente où reposait Sanz qui disait "Celui qui te soignera marche et se rapproche du Prince." Freuzne serait-il celui qui marchait ?

En tout cas, elle ne ferait pas entrer le loup dans la bergerie sans protection. Elle appela sa garde.

"Prindjah, Peux-tu aller chercher l'enfant-phénix, je te prie."

Freuzne fit un geste qui en disait long sur l'impatience qui le gagnait et qui rendait insupportable cette attente.
L'impatience était dans chaque esprit. Elle rongeait lentement, avec tout son savoir faire, la douceur des âmes et exacerbait les sentiments de frustration.

Miel apparut. L'enfant souriait. S'il attendait Freuzne, il n'était pas impatient de le voir. Il guidait son cheminement.

***

Mjord rongeait son frein. Il avait mené les trois bataillons à l'Est de la ville. Trois bataillons qu'il avait trié sur le volet. Le bataillon de la Sourde avait pris position sur les collines, deux mamelons de faible hauteur mais fort exploitables pour les armes de tir que les fantassins avaient installées. Le plus gros bataillon regroupait les meilleurs hommes du Sang. Il était mené par V'lard, homme sans âge dont la puissance se lisait dans chacun de ses traits. Le seul capable de mener ces hommes exceptionnels vers n'importe quel enfer.
Mjord se tenait en contrebas, avec le troisième bataillon composé d'Elfes Sang.  Le silence enveloppait les êtres. Pas un oiseau, pas un murmure dans les troupes.
L'attente était totale.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Oct - 18:30

La tension s'était élevée, puis était retombée.
Après une séquence vive d'approche des armées ennemies, le temps semblait s'être figé. Les armées du Sang et de l'Unique campaient, à bonne distance de Galvorn. On aurait pu voir un templier en armure et un grand prince toiser une pauvrette en haillons. Trois géants qui se regardent avec défiance. Mais cette attente, ce face-à-face durait depuis plusieurs jours maintenant. L'étirement de cette phase de mesure des forces était très favorable au Cercle du Zénith, puisqu'il avait eu le temps de dépêcher ses éclaireurs et espions dans toutes les directions. Et les premiers rapports commençaient à venir, sur la taille des armées ennemies et leurs compositions.


"L'armée du Sang émerge de ses positions dans les collines. Plusieurs bataillons se sont déployés à l'Est. Ils sont quelques milliers, et une magie semble les protéger de la vue, à moins de s'approcher vraiment."

Le Grand Qosmo et Mo Alango s'étaient avancés jusqu'aux frontières de Galvorn.

"Il faudra se méfier de ne pas découvrir les quartiers Est, car ils risquent de mener une attaque surprise, de sortir de la brume aux portes de la cité.
- Le moral des habitants s'amenuise, Qosmo. Tout comme les provisions.
- Il faut rouvrir les routes. A mon avis quelque chose ne tournent pas rond entre nos amis du Sang et de l'Unique. Ils devraient déjà avoir attaqué. Eux aussi mangent leurs provisions, et la saison s'avance, petit à petit. Ils n'ont pas les moyens de soutenir un siège long, et d'ailleurs ils nous encercleraient déjà si c'était leur idée. Donc il se passe quelque chose d'autre."


Le Grand Qosmo plissait les yeux pour tenter de voir à l'horizon, mais le temps était assez maussade, et la plaine ainsi que le fleuve demeuraient silencieux. Rien à voir avec une journée ordinaire à cette époque de l'année, qui voyait un ballet ininterrompu de chariots et de marchands venus vendre ou acheter des denrées dans la ville mal-fâmée. Ce mutisme inhabituel était lugubre.

"Rouvrir les routes ?
- Oui. Nous devons nous approvisionner, sans quoi nous abattrons bientôt les chevaux et les chiens pour les manger. La route qui mène à Belthil n'est pas menacée, et tous les réfugiés sont déjà partis.
- D'ailleurs, quelques unes de nos forges sont encore actives dans le nord. Ce peut être l'occasion de nous procurer d'autres armes, ce ne serait pas du luxe.
- Excellente idée. Voyez avec l'Effronterie Lunaire, ils doivent dépêcher des hommes pour tenter d'approvisionner la ville au plus vite. On peut se passer d'une cinquantaine de cavaliers, si ceux-ci ramènent de la nourriture. Pendant ce temps, nous nous chargerons de faire venir les armes."


Alango se tourna vers la cité. On n'y percevait qu'un faible murmure, loin du tumulte habituel qui remuait les quartiers à toute heure du jour et de la nuit. On attendait, et on n'aimait pas vraiment ça. Quelques silhouettes sur les remparts trahissait la vie qui habitait encore la région.

"Arzenia n'est toujours pas rentré. Mirwane a disparu également.
- Nous fonctionnons en autonomie, nous n'avons pas besoin d'eux pour défendre notre base. Mais j'espère qu'ils réapparaîtront au moment crucial. J'espère oui.


Ils restèrent un moment à scruter la cime des collines au loin, et finirent pas rentrer, tandis que le soleil accélérait sa longue chute à l'Ouest.


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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeJeu 31 Oct - 0:49

La colonne noire s'élevait encore haut dans le ciel, visible à des kilomètres à la ronde, emplissant l'air de la lourde odeur du bois et de la toile carbonisé.
L'incendie avait manqué de se rependre dans le camp tout entier, et seule le zèle et la discipline des soldats et de leurs officiers avaient permis de contenir les flammes à ce qui restait de la troisième réserve et ses environs. Si les foyers annexes étaient restés gérables, il en était en revanche tout autre de celui de la réserve, qui avait semblé durer plus que de raison, même après que tout combustible ai été transformé en cendre et mâchefer.
Les brûlés avait été évacués le plus loin possible en direction des chirurgiens et une chaîne sans interruption de seaux circulait en provenance des eaux stagnantes du delta, porté par des fantassins à la peau et aux uniformes grisés.

Et soudain tout s'était arrêté. Mike venait juste d'arriver avec Teclis, lequel n'avait par miracle pas encore remarqué l'agitation du campement jusqu'à ce que son collègue vienne le tirer de force de son laboratoire de campagne. Ils virent alors les flammes, déjà hautes d'une dizaine de mètre, s'élever encore avec une violence folle, la soudaine bourrasque de chaleur leur prenant la gorge même à plusieurs dizaines de mètre. Puis les flammes disparurent, leur foyer devenu aride, les plus hautes volutes se dissipant sur le fond noir et gris du ciel souillé.
Les hommes et femmes du camps n'osèrent d'abord pas s'approcher et ce furent Mike et Laylay qui se rendirent en centre de ce qu'avait été la terrible fournaise, suivit d'un Teclis particulièrement contrarié de n'avoir eu le temps d'étudier plus en avant le phénomène.
A mesure qu'ils avancèrent vers le centre de la déflagration initiale qui avait soufflé la tente bâchée, large d'au moins vingt mètres, ils ressentaient encore le résidu de l'incroyable chaleur qui avait régné en ces lieux et que le sol évacuait. Lorsque les dernières fumées se dissipèrent, ils virent enfin la silhouette recroquevillée.
Les trois Enfant se précipitèrent.
- Par l'Unique, mais qu'est-ce qu'il fait là!
- Je réserve le corps!
- Occupe toi plutôt des premiers soins, fit Mike alors qu'il atteignait le corps couvert de suie du cadet des Enfants. Il vit encore!
- Impossible. Aucun corps humain ne peut résister à ça. Je suis formel, j'ai fait le test plusieurs fois.
- Explique-le lui donc pendant que tu le soigne, lui répondit Laylay.
Il passa la main sur le corps de l'Enfant pour se rendre compte que ce dernier était nu, ses vêtements ayant brûlés comme tout le reste autour de lui. Il retira alors son propre manteau carmin pour lui passer autour des épaules, bien que le froid ne soit sans doute pas le problème immédiat.
Comment diable avait-il survécu à tout cela? Et même, comment avait-il pu se trouver à la base au milieu de cette fournaise? Enfin, et pas des moindres, comment, lui, allait-il bien pouvoir expliquer tout ça au Primat?

* * *

La chaleur s'estompa rapidement. Tear sentit sa colère diminuer petit à petit, tandis que les ultimes traces restantes de la sorcière se mêlaient à la poussière noire qui recouvrait le sol. Les mouvements d'air chaud avaient fait voler cette suie dans toute la pièce, sans doute jusqu'à ce plafond qu'il ne pouvait percevoir, et maintenant elle retombaient lentement telle une pluie de jais, éclairée par les dernières étincelles encore vivaces.

Il contempla une nouvelle fois sa main. Au creux de celle-ci brillait toujours cette petite chose fragile, ultime soupçon de l'espoir qu'une sorcière naïve avait laissé derrière elle.
Lorsque tu seras prêt, suis là lumière.
C'était là les mots d'une égarée, et pourtant ils semblaient avoir trouvé un écho dans ses pensés. Pourquoi?
Il leva les yeux, suivant du regard la progression interminable des colonnes jusqu'à ce rideau noir et opaque, et plus qu'il ne le vit, devina le regard qu'on lui retournait.
Serait-ce donc si facile? Questionna-t-il dans le vide.
Regarde moi.
Ce fût comme un roulement de tonnerre lointain, qui résonnait étrangement entre les colonnes.
La salle sembla se figer quelques secondes, puis les cendres inversèrent leur course et commencèrent à flotter en direction du plafond. La suie qui couvrait le sol se souleva également, d'abord grains par grains puis par paquets entiers, révélant les carcasses noircies qui dormaient sous les cendres.
Regarde moi!
L'écho était cette fois bien plus violent, lui rentrant dans le crâne avec violence, lui serrant le cerveau comme un étau. Pourquoi ne quittait-il pas cet endroit, comme il l'avait fait si facilement et de si nombreuses fois lors de son apprentissage?
Tear fixait l'abîme qui s'étendait au dessus de lui, mais sans pouvoir rien y déceler. Il vit les colonnes tomber lentement vers le centre et, au lieu de se percuter, se tordre et s'enrouler en une masse grisâtre qui se fit absorber peu à peu par l'obscurité, formant une vrille hypnotique. Le sol se fissura et des débris prirent à leur tour leur envol. Tear se sentit à son tour happé par cette force indescriptible, ses pieds quittèrent le sol et ses bras flottèrent le long de son corps, inertes. Les restes de corps carbonisé le suivirent, formant un cortège macabre au cour de sa lente ascension.
Pourtant il ne distinguait toujours rien, tandis que la masse noire se rapprochait à chaque instant, plus effrayante que jamais.
Regarde moi!
La douleur étaient devenue inhumaine, son esprit chavirait aux bords de la conscience.
J'essaye, s'entendit-il alors dire tandis que des larmes coulaient sur ses joues cendreuses, mais je ne vois rien. Je ne vois rien!
Ouvre les yeux Tear! Regarde moi!

* * *

- Tear! Ouvre les yeux!
DeVaanne, un genoux à terre, tenait fermement le cadet de sa Confrérie par les épaules et le secouait de plus en plus violemment, malgré les contre-indications affolés d'un Teclis s'inquiétant de l'état de santé de son patient – et peut être futur-cobaye.
L'Enfant jusque là inconscient reprit alors connaissance, avalant une grande bouffée d'air immédiatement suivie d'une violente quinte de toux qui l'aurait fait s'écrouler sur lui-même si les mains bardés d'acier de son Primat ne l'avait pas retenus.
- Par l'Unique Tear, que c'est-il passé?
- La… la sorcière, lâcha l'Enfant entre deux quintes. Elle était là…
- Quelle sorcière? C'est elle qui a provoqué tout ça?
Il sentait que l'esprit de son protégé s'apprêtait à chavirer une nouvelle fois. Il saisit sa mâchoire sans ménagement, le forçant à le regarder.
- Répond!
- Elle a essayé… Nouvelle toux. Je l'ai… rejeté.
- Rejeté? Qu'est-ce que tu veux dire? Tear? Tear!
Le jeune Enfant s'était évanouie à nouveau.
- Teclis, aux pieds! Hurla DeVaanne.
L'intéressé, qui était resté proche, se matérialisa instantanément devant son supérieur.
- Oui mon Primat?
- Prend deux hommes avec toi et emmenez-le chez les chirurgiens immédiatement. Mais qu'il soit isolé des autres blessés, et veille à ce qu'il y ait un officier des Dévots devant son pavillon. Non, deux! Et tu me rejoindra à la tente de commandement dès que tu aura finis.
- Un officier de garde? Mais c'est…
- Tu as une remarque à faire?
- C'est juste que…
Teclis se fit le plus humble possible et continua d'une voix plus douce que du miel sur une tartine beurrée. Rares étaient ceux qui avaient oser émettre une opinion contre le Primat lorsqu'il était sous pression, et encore plus rare était ceux qui y avait réchappé.
- … Enfin, c'est un Enfant.
- C'est aussi un pyromancien, et si j'en crois ce qui reste de cette section du camps, il a perdu le contrôle. Donc surveillance jusqu'à son réveil, voir au-delà si ses explications ne me conviennent pas. Exécution! rugit-il devant l'immobilisme de son Archiviste.
Ce dernier prit ses jambes à son cou, peut à peut suivit par les deux volontaires désignés parmi les soldats qui avaient fait l'erreur de traîner trop près, lesquels portaient l'inconscient pyromancien en direction des tentes des chirurgiens.
DeVaanne se redressa, retira son casque et se permit alors de souffler pour la première fois depuis son retour.
Le Primat était arrivé au camp au triple galop, pour tomber sur un Mike presque affolé – déjà un signe qui inquiétait en soit – et l'avait suivit jusqu'à la source de toute cette confusion. C'est alors que Laylay avait essayé de lui expliquer la situation mais lorsqu'il avait pointé du doigt la silhouette de Tear, DeVaanne l'avait coupé sans management pour foncer en direction de son protégé.
Il n'avait pas pris le temps d'observer l'étendue des dégâts et tournai donc maintenant la tête autour de lui.
Sur dix mètres autour de sa position, tout était brûlé. La terre et le sable avaient chauffé jusqu'à se vitrifier par endroit, et les rares traces de ce que contenait la réserve se résumait à des flaques de métal fondu et noircies. Tout craquait autour de lui au fur et à mesure que la température baissait et pourtant il sentait encore au travers de ses bottes la chaleur que restituait le sol, preuve du terrible brasier qui avait eu lieu ici.
Jamais Tear n'avait réalisé de telles flammes. Il avait beau être un prodige, la pyromancie avait ses limites et maintenir un feu aussi imposant suffisamment longtemps pour obtenir cet effet était… effrayant. Si Tear était capable d'une telle chose, il était véritablement un génie dans son domaine. Et un danger encore plus grand.
Il se releva et hurla en direction de sa suite.
- Que tout le monde me rejoigne dans la tente de commandement. Sur le champs!

* * *

- Voilà où en est la situation, conclut-il trentes minutes plus tard à ses officiers et aux Enfant qui avaient été absents des négociations.
Certains hochaient la tête avec concentration, d'autres se contentaient de coincer leur tête sous leur menton sous leur main dans l'attente de la suite et dans le cas de Teclis, rattrapait leur retard en interrogeant à voix basse leur voisin.
- Des questions?
Aucune main ne se leva. Tous comprenait les implication de la situations sur laquelle avaient débouché les "négociations".
- Parfait. Dans ce que cas je veux que vous prépariez vos troupes à l'attente, organisiez les gardes et renforcez les contrôles autours des réserves. Que les Franc-Tireurs patrouillent en permanence dans le camps mais également par groupes réduit à l'extérieur, à la recherche d'espion. Et je veux cinq escouades de lanciers prêts à monter en selle au moindre signal. Teclis, tu vas aller rejoindre les Archivistes et les aider à installer un moyen pour éloigner les insectes du camps pour la durée du siège. Des torches, des enfumoirs, bref quelque chose de pratique. Je ne veux pas perdre le tiers de mes forces à cause de moustiques. Une fois que ce sera fini, tu aura carte-blanche pour nous fournir le plus d'équipement de siège à partir des bois locaux. Tu réquisitionnera autant d'homme qu'il le faut pour ça.
- Pas de problème, Primat. J'avais justement emmené une série de tête de béliers et de balistes, justement au cas où. Et pour les insectes j'ai exactement le gaz qu'il nous faut!
- Il est inoffensif pour nos hommes?
- Euh… comme je disais, j'aurais bientôt exactement le gaz qu'il nous faut.
- Tu as deux heures. Très bien messieurs, dit-il aux officier, vous être libre de rejoindre vos troupes. Vous, restez, précisa-t-il aux Enfants.
Une fois que la tente ne fût plus occupée que par l'Inquisition, le Primat s'enfonça dans sa chaise de campagne et se prit la tête entre les mains. Sa journée avait été au pire désastreuse, au mieux… compliquée.
- Bien, mettons les choses au point. Ce qui c'est passé aujourd'hui doit nous servir de leçon: nous sommes les attaquants, mais ce n'est pas pour cela qu'il nous laisserons porter le premier coup. Il faut s'attendre à d'autres frappes de leurs parts, principalement ciblés sur nos réserves et sur les sentinelles. Je veux donc que vous vous disposiez de manière à ce qu'au moins deux d'entre vous soient constamment de garde et prêts à intervenir à la moindre alerte, sauf Teclis bien évidemment. Pour les autres, je n'accepterais aucun relâchement, c'est bien compris? Vérifiez également le moral des hommes: laissez traîner vos oreilles durant vos patrouilles et n'hésitez pas à faire part aux Prélats de batailles de vos observations.
Il contempla les Enfants rassemblés autours de lui. Tous affichaient un visage sérieux et aucune remarque ne vint de leur part: le souvenir de ce qui était arrivé à Tear était trop récent pour que leur vienne l'envie de plaisanter.
Les membre des Enfants n'étaient pas particulièrement attachés à leurs camarades. Que l'un d'eux tombe devant l'ennemie était une perte moins en terme d'affection qu'en terme d'efficacité. D'ailleurs Tear semblait l'avoir remporté. Mais que l'agression eu lieu chez eux, dans leur propre sanctuaire… Là, il y avait quelque chose de vexant, presque d'insultant, qui leurs mettaient les nerfs à vif.
DeVaanne sourit légèrement. Si ses hommes étaient ainsi remontés, ils n'en seraient que plus efficaces, et il en plaindrait presque le premier espion qui tomberait entre leurs mains. Il se redressa et cala son casque sous son bras avant de les congédier d'un salut de l'Unique.
- Vous avez vos ordres, allez les appliquer, dit-il en les accompagnant à l'extérieur. Mike? Tu viens avec moi.
L'Enfant hocha la tête et emboîta le pas à son Primat, les deux hommes se dirigeant alors vers le quartier des chirurgiens.
Le soleil commençait à décroître et le camp était baigné dans une lumière orangée. Ils croisèrent sur leur route de nombreux soldats affairés à patrouiller ou à se rendre aux exercices de leurs officiers, mais la majorité était là à attendre, jouant au dé ou aménageant leurs bagages de manières à pouvoir s'installer le plus confortablement possible. Tous les saluèrent avec déférence à leur passage, l'armure or surmontée de la cape rouge du Primat DeVaanne étant plus que reconnaissable, et l'allure de Mike qui le suivait n'incitant guère à l'irrespect.
- Que peux-tu me dire sur cette sorcière, demanda DeVaanne au bout d'un moment.
- Cheveux rouges, répondit Mike. Taille moyenne. Irrespectueuse et lunatique. Inexpérimentée.
- Elle a pourtant réussi à te berner.
- Je l'ai sous-estimé. Ça n'arrivera plus. Mais personne ne l'a réellement vu sortir du camp, et son corps n'est nulle part : il faut donc se dire qu'elle a peut-être le moyen de se déplacer… autrement.
- J'en prend note. On demandera aux Mages Dévots de surveiller les variations de magie aux alentours du camp. Quoi d'autre?
- Rien de marquant. Mais elle s'est présentée comme ambassadrice au nom de la Cité de Galvorn, ce qui m'a semblé partiellement faux. Tout porte à croire qu'il s'agissait de l'une de ces Zénith qui ce seraient alliés aux Lunaire. Trop calme pour une Lunaire, répondit-il au regard interrogateur de son supérieur.
- Bien, au moins nous savons maintenant qu'ils ont une sorcière dans leurs rangs. Espérons que ce soit la seule.

Ils arrivèrent aux pavillons des chirurgiens en silence. DeVaanne écarta les hommes de médecine de son passage et se dirigea automatiquement vers la tente gardé par deux officiers, qu'il congédia d'un bref mouvement de main.
- Reste dehors, ordonna-t-il à Mike. Au premier mot de ma part ou en cas de bruit sortant de l'ordinaire, tu rentres et tu fais ce qui est nécessaire.
- A tes ordres, Primat.
Le chef des Enfants écarta la toile de la tente et pénétra dans le petit espace. Un lit de camp et une table de soin étaient éclairées par une lampe à huile fixé au pilier central. Les instruments étaient propres, inutilisés. Tear reposait sur le lit, une robe grise recouvrant son corps nettoyé.
- Qu'est ce qui serait nécessaire, demanda-t-il sans même ouvrir les yeux.
- Vérifier la présence d'un mage hors de contrôle, répondis DeVaanne en s'installant sur le tabouret qui faisait face au lit, et si besoin procéder à sa suppression. Tu as beau être doué, tu n'aurais aucune chance face à Mike. Pas à cette distance.
- C'est vrai. Mais son intervention signifierait que je vous n'auriez pu intervenir vous même, non? Il ouvrit enfin les yeux et tourna la tête en direction de son mentor. Ou bien que vous ne voudriez pas intervenir?
Un silence.
- Tear, reprit DeVaanne d'une voix basse, que s'est-il passé exactement?
- La sorcière a voulu lancer un maléfice à nos hommes. Par le biais de leurs armes, je pense. J'ai suivis sa trace jusqu'à la réserve et là…
- Et là tu as perdu le contrôle.
- Non, répondit Tear avec force. Je l'ai combattu. Elle a voulue me jeter un sort, elle avait laissé un… un piège, une marque, je ne sais pas. Quelque chose qui m'a emmené… Ailleurs. Et je l'y ai vaincu.
- Tu as incendié une partie non négligeable du camps. Tu as détruit l'intégralité de la réserve.
- Mieux les vaut détruites que sacrilèges!
- Tu as blessé plusieurs soldats également. Grace à l'Unique, il n'y a eu aucun mort, sinon nous n'aurions pas cette discussion. Mais tu dois comprendre que tu te trouve dans une situation délicate. A la moindre faute de ta part, je me verrais dans l'obligation de prendre des mesures.
Un nouveau silence.
- C'est vous qui m'avez aidé, finit par murmurer Tear. Vous m'avez pris sous votre protection, et enseigné Son but. Mais surtout vous m'avez poussé à suivre cette voie. Entraîner mon don, comme vous disiez. Mais c'est si loin d'en être un…
- Je sais. Et si tu le souhaite, je peux te promettre que je ne passerais pas par Mike, ni aucun autre Enfant si un jour il faut te libérer. Ce sera mon acier, et pas celui d'un autre. Comprend-tu?
- … Oui. Merci.
- Parfait, dit-il en se levant, je pense que nous savons donc tout deux à quoi nous en tenir. Comment vont tes blessures d'ailleurs?
- Je n'en ai pas vraiment, répondit Tear en se tassant dans son lit. Pas de brûlures, même minimes. Juste mes poumons qui sont irrités d'après les chirurgiens, à cause de la fumée.
- Aucune brûlure, pas une marque? Il faut croire que l'Unique te veillait personnellement aujourd'hui.
- Comme nous tous et à jamais, récita Tear avec un sourire.
- Comme nous tous et à jamais, répéta le Primat. Profite de ta convalescence. Je te veux sur le terrain demain aux premières lueurs du jours. Et souviens-toi : suit Sa lumière en toute circonstance, et ne m'offres plus jamais ce genre d'accident.
Le Primat tourna les talons et quitta la tente, laissant l'Enfant seul à nouveau. Après quelques minutes durant lesquels son souffle se posa et il s'endormi, les paroles de son mentor rebondissant dans son crâne.

* * *

Une pièce noire. Pas besoin de l'éclairer d'avantage, Tear savait ce qu'elle cachait derrière l'obscurité. Il respira profondément, bien qu'il ai conscience d'être dans un lieu immatérielle. Il l'avait vaincu ici, réduite en poussière. Presque trop facilement quand on repensait. Elle avait lâché prise, coupant tout lien et se réfugiant dans son propre esprit et échappant ainsi à la destruction. Mais il savait qu'il lui avait fait mal, ça oui. Elle avait souffert, et la prochaine fois qu'il la croiserait, il hurlerait de tout son être.
Il était puissant ici, plus qu'il ne serait jamais dans Son véritable monde. Mais pour elle, il se jura qu'il pousserait ses limites à leur maximum.
Il baissa les yeux et ouvrit son poing. Une petite lumière se fit, éclairant à peine son propre corps.
Lorsque tu seras prêt, suis là lumière.
- Je suis prêt, murmura-t-il à l'étincelle tremblotante.
La puissance coula en lui telle un torrent. Il concentra celle-ci dans sa paume et produisit une flamme si intense qu'elle était presque blanche. L'étincelle disparu dans la lumière aveuglante de sa flamme, et il n'en restait déjà rien lorsque le poing de l'Enfant se referma, étouffant le feu qui continua encore de briller un instant entre ses doigts.
- Je suis La lumière. La Sienne et aucune autre.

* * *
* *

Plusieurs jours et plusieurs nuits s'étaient succédé. La force de siège du Culte de l'Unique et de la Confrérie du Sang continuait de garder les alentours de la Citée, chacun gérant un secteur avec le moins possible d'ingérence entre leur patrouilles. A défaut d'être retombée, la tension entre les deux "alliés" s'était stabilisée.  
Du camp des très saintes forces de L'Unique provenait la nuit les échos des chants sacrés repris par des milliers de gorges lors des cérémonies, accompagné de la fumée orangé des braseros anti-insectes. Le jour venu c'était le bruit d'innombrables outils, les Archivistes et leurs aides augmentant à chaque heure qui passait le stock d'équipement de siège dont ils disposaient. Les bois proches avait fournit suffisamment de matière première, aussi bien pour les structures que pour les projectiles, et Teclis lui-même avait supervisé la récolte d'une large réserve de tourbe depuis les marais du delta. Réserve que le Primat s'était empressé de situer à l'exact opposé du laboratoire mobile de son Archiviste-chef, préférant éviter tout nouvel incendie.
Tear était parfaitement rétablit et s'était joint aux patrouille des autres Enfants, reprenant la place et l'uniforme qui lui revenait. Nombreux étaient les soldats qui évitaient de croiser son regard, et si possible sa route. Tant mieux pensais DeVaanne, cela rappelait à tous la crainte que l'on devait ressentir face à l'Inquisition et à plus juste titre encore devant les Enfants de l'Unique.
Les patrouilles justement s'était révélé plus qu'utile. Les détachements réguliers de Franc-tireur et de Tirailleurs montés sur les routes avait permis d'intercepter certains des réfugier les plus tardif et des trafiquants les plus courageux. Leur corps servait maintenant à la fois d'étendards et d'exemple, bien que certains aient été confiés aux bons soins du Prélat-Jarl en charge des Repentis.
Le seul problème qui chagrinait le quasi-saint chef des Enfants était que les réserves de nourritures baissaient drastiquement. Les patrouilles de chasses devaient partir de plus en plus loin pour s'approvisionner, souvent pour revenir bredouille, certaines ne revenant même jamais des plaines du nord. Le delta arrivait à fournir un apport régulier en nourriture variée, mais celle-ci n'avait pas l'approbation des cuisiniers, et encore moins des consommateurs. Exodus avait manqué tuer l'un des commit de campagne lorsqu'on lui avait expliqué de quel poisson et surtout de quelle partie on s'était servie pour la soupe du soir, tandis que Sharah'In et Laylay menaçaient de débuter une grève de la faim si la moindre grenouille entière réapparaissait dans leur gamelle. L'un dans l'autre rien d'ingérable pour l'instant mais difficile à soutenir si les choses devaient s'éterniser.

Au moins on peut être sûr qu'ils ne sont pas mieux logé, songeait DeVaanne en touillant son gruau du matin – seigle broyé avec un peu de lait et quelques fruits frais, les avantages du plus haut grade. Galvorn devait déjà être en train de chasser ses rats à l'heure qu'il était, et aucun ravitaillement ne passerait avant longtemps. Les routes étaient plus contrôlés que les assiégés ne le pensaient, et il leur étaient impossible de passer par le mer, la flotte du Culte ayant fait tonner ses cannons à l'approche de la moindre barque.
L'Archimandrite Von Lenhart s'impatientait d'ailleurs de plus en plus, et ses messages se faisait de plus en plus pressant quand à l'assaut. Il lui tardait de donner un ordre à sa flotte, et DeVaanne comprenait autant qu'il partageait ce sentiment.

Le Primat quitta sa tente. Laylay, chargé aujourd'hui de sa protection, lui emboita le pas. Ils se rendirent à l'enceinte, passant devant un bataillon d'Archer de métier en plein exercice matinal. Il atteignirent la palissade et montèrent la tour de garde, la sentinelle les saluant d'un signe de l'Unique un brin nerveux.
Ils contemplèrent la ville de Galvorn et ses faubourgs, avant de porter le regard à l'Est et vers le camp des Sanguins. Par l'Unique, jusqu'à quand les feraient-ils attendre?
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Lumeï
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Déc - 19:29




Dans la tente du Prince - Camp du Sang






Autour du Prince, ses compagnons s'en étaient aller au dehors pour s'occuper des affaires urgentes qui tournaient autour de la Guerre. La charge de travail de la Damétoiles s'était accrue depuis que le Prince était plongé dans cette torpeur étrange.
C'était lorsque s'en étaient allés ces personnes, face aux yeux clos du Prince et à son léger sourire que le bel oiseau-aux-trois-cent-couleurs avait décidé de transformer sa silhouette en un petit enfant, Miel. Celui qui avait visité le Prince dans son esprit, là où il était prisonnier. Une de ces représentations humaines de l'oiseau.


L'enfant était en train d'observer les objets qui parsemaient un bureau posé non loin du lit dudit Prince malade : quelques livres dont un était ouvert sur une page laissant pour titre des Contes et Légendes d'une petit Orh anonyme, une chope dont les relents qui avaient perdus en parfum depuis la nuit sentaient le lait, une plume d'oie immense et splendide avec ses bruns entremêlés au blanc et un simple encrier, une sacoche que l'enfant n'osa ouvrir, puis une carte moitié ouverte sur la table moitié pendante sur le côté.
La Prindjah de la Damétoile apparut du côté de la lumière que la toile de tente soulevée permit d'inonder. Le matin commençait à bien se réchauffer et Miel tout en regardant la table sentit la tiédeur des rayons réveiller son envie d'extérieur.
La femme s'avança jusque vers l'enfant et lui tendit la main :

- Enfant, on dit que celui qui marche ainsi que tu l'avais nommé est ici. Cassiopée t'appelle.

Miel tourna la tête, regarda longuement la femme et sourit. Il glissa sa petite main menue dans la paume chaude et sûre de la Dame qui lui offrait de l'accompagner.
Il la suivit en silence jusqu'à la Damétoiles, et l'homme qui marchait pour soigner.


La Damétoile recouvrit l'Enfant-Phénix d'un regard bienveillant. Elle demanda :

- C'est lui ?

Miel observa avec malice le nouvel arrivant avant de prononcer :

- Oui.

Puis il ôta sa main de celle de la Prindjah tout doucement comme s'il ne voulait pas l'abîmer pour rien au monde. Il s'avança à petits pas vers l'homme-aux-quatres-bagues.

- Le Prince t'attend. Phénix a stoppé le Mal mais il faut quand même le soigner, et c'est ton travail, lui dit-il simplement.

L'enfant ne laissa le temps à personne de réagir. Il avait déjà glissé sa main dans l'homme qui portait cette multitude de bijoux. Miel le tira doucement en direction de la tente où était protégé le Prince. Il le mena sans grand bruit. La Damétoile et la Prindjah les suivant.



Entrés dans la tente, l'enfant se détacha de Freuzne et sautilla pour aller s'asseoir sur le bord du lit du Prince. Miel prit son visage entre ses deux petites mains frêles et l'observa.

- Il a compris que les couleurs revenaient alors il va bien.

Cette phrase était adressée à Cassiopée et Freuzne. Miel était tout de même optimiste ce qui donnait lieu à ce scepticisme avec lequel on le regardait. L'état du Prince ne s'empirait plus, il était certes stoppé ce qui n'empêchait pas pour autant qu'il ne s'améliorait !
Freuzne se demandait quel était cet étrange petit garçon.
Puis, la phrase suivante était plus pour Celui-qui-marche :

- Lumeï va t'emmener jusqu'à lui. Par le temps et l'espace.

L'enfant ne rajouta aucune autre fioriture. C'était inutile, de toute façon.
La réalité se brouilla. Les yeux multicolores de l'enfant Miel semblèrent s'agrandir jusqu'à prendre la consistance de la silhouette d'un oiseau. Ainsi apparaissait Lumeï au grand jour. Sa forme véritable. Le Phénix modifia ainsi l'espace pour reprendre sa forme originelle. Il déclencha quelque chose dans l'espace qui aspira l'âme de Freuzne qui suivit le chemin de couleurs en lumières que laissa Lumeï pour le mener jusqu'au Prince.

_* Maintenant ! *_ parle-pensa le phénix en utilisant la voix de Freuzne afin de s'adresse à lui.

Le voilà qui flottait maintenant dans un vide étrange, une obscurité effrayante et solitaire dont seules les couleurs miroitaient en une même direction : c'était l'emprunte du Phénix qui filait au loin. Que la Damétoiles avait déjà une fois auparavant emprunté. Il était désormais tout seul car le Phénix avait disparu, ne laissant que cette traînée de poussières de couleurs derrière lui.
L'homme comprit rapidement qu'il devait suivre ce chemin et il marcha, marcha, marcha pendant ce qui lui sembla des heures. Pas une âme à l'horizon. Pas une voix. Pas un bruit.
Un Néant effrayant.
Dès lors qu'il arriva au bout du chemin, une myriade d'étoiles apparurent au fur et à mesure qu'il approchait. Elles mettaient un peu de lumière dans cette triste noirceur. Elles ajoutaient des notes au tableau du fonds des âges. Puis au milieu, un nuage oranger qui avait repris un peu de sa vigueur depuis la dernière fois que Miel était venu voir le Prince. Mais ça, Freuzne ne le savait guère.
Il posa ses yeux sur cet étrange nuage et aperçut le Prince, les yeux grands ouverts, faible, le regard épuisé assis au milieu du nuage. Miel était assis à côté de lui et regardait les étoiles sans parler, aux côtés du Prince.
Freuzne continua de marcher le long de l'emprunte âmique du Phénix et posa un pied après l'autre sur le nuage. Il était tiède et moelleux comme un amas de plumes élastiques. Freuzne chercha son équilibre sur le nuage, ses bagues tintèrent entre elles puis son dos redevint droit, une fois aclimaté à cette gravité particulière où le poids était légèrement plus faible que sur la Terre des Humains.

Enfin, Freuzne vit Sanz.
Depuis ce temps, enfin pût-il poser toutes ces questions et enfin agir ainsi qu'il était prévu.



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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Déc - 0:21

Avez-vous déjà sombré sous vingt mètres d'eau atlantique? Si oui, vous comprendrez.

Sourdes, glacées, obscures. Telles étaient ces abysses du réel, où flirtaient avec les ombres muettes d'invisibles monstres qui grondaient leurs menaces à quiconque pouvait les entendre. Il fallait ici faire profil bas. Rester sur le chemin indiqué, chercher chacune des dalles où chaque pas devait être posé, réfléchi. Au moindre écart, à la moindre fausse note, les ombres happeraient la partition, toute entière ; jamais plus elles ne la restitueraient. Jamais plus elle ne serait jouée.
Freuzne s'y retrouvait aussi vite à contre-cœur : plus de préparation, plus de matériel lui était nécessaire. Malheureusement le temps et les réponses manquaient.

Il s'avançait vers le corps du jeune Prince ; ses pas semblaient se raccourcir en allant. Plus il marchait et plus il s'éloignait de Sanz. Ainsi en échec, il hurla au travers du chaos qui les séparait.

Jeune Prince! Le phénix m'a guidé jusqu'à toi afin de briser ton entrave! Mais il me faut récupérer la dague que tu m'as volé!

Il existait en ces lieux une résonance que jamais Freuzne n'avait encore rencontré malgré sa longue existence. Un écho qui ne cessait plus de s'amplifier, sans pour autant que l'homme ne sache si son message était parvenu à son interlocuteur.
Il reprit.

Dis moi où elle est! Dis moi où tu l'as caché sinon tu seras éternellement prisonnier du néant où tu te trouves!

Freuzne se tut, fit volte-face, puis encore. Quelque chose l'inquiétait, l'environnement se modifiait autour de lui.

Le temps presse Sanz! Ils ont senti ma présence!

Les ombres se déformaient, se condensaient, se mettaient à tourner autour du nouvel arrivant comme une meute de prédateur s'organisait après avoir identifié une proie potentielle. Pour s'en protéger, il se mit à libérer constamment son énergie spirituelle, à la condenser et la décondenser très régulièrement de manière à générer un périmètre de sécurité autour de lui qui repoussait les forces noires gravitant autour.

Le Sang est en péril là-haut, il s'affaiblit à chaque nouvelle minute qui passe! Il ne cesse plus de couler depuis ton absence!

Soudain il ressentit d'autres mouvements spirituels se produire, venant non pas de lui à proprement parlé mais de ses mains. De ses bagues plus précisément, et Freuzne savait alors qu'au delà des ombres, un danger bien plus important guettait, sans quoi Elles ne prendraient pas la peine de se réveiller.


Dernière édition par Freuzne le Mar 28 Jan - 22:10, édité 1 fois
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Sanz
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Jan - 19:34

D'entre les ombres, les abysses incroyables - des landes désertes traversées d'hurlement sombres et grondant comme des orages qui ne cessent d'approcher, et qui ne viennent jamais - d'entre les ombres des abysses éternels. Evadé, dispersé, comme un vent de pluie, le Prince jetait son hasard sur les ombres qui s'approchaient pour le dévorer. Et plus loin, dans la cacophonie la voix plus fragile et plus audible d'un homme qui le cherchait.

Il revint lentement à la surface, écouta l'air empli de mémoire et se murmura :

- Je ne suis pas né ici.

Alors son corps se reforma et ses sens répondirent à l'appel de ce qu'il crut reconnaître comme étant Freuzne. Cela faisait longtemps. Il fit des efforts gigantesques pour assembler son corps et le maintenir. Enfin il murmura :

- Je n'ai rien de ce que tu cherches, et rien de ce que tu penses. Ici, il n'y a rien de ce que tu cherches et rien de ce que tu penses. Elle est là-bas, dans le continuum du Vivant, dans les mains d'une mortelle à la fois Dragon et Soleil. Caché du Vivant dans le sein du Vivant. Tu n'as pas ta place ici, du restes.

Et dans les ombres, sortirent des chimères et des vieux Dragons que le Monde a oublié, venu d'autres ciels, d'autres univers. Et tandis qu'il rapprochait ses mains une lueur émana de ses paumes.


- " Rhad'zem"

Au cri draconique, la lueur grossit et explosa brusquement. Des rayons irradiants explosèrent dans l'espace, déstabilisant la matière. La fin du monde au fond des abysses était née.  
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Mar - 19:21

Le calme y succéda, puis les couleurs revinrent.

Freuzne émergea encore confus dans la tente de sa Majesté, debout comme il l'était alors que l'enfant Miel lui prit la main. Il chercha Cassiopée du regard, s'assit sur un tabouret à l'assise finement tapissée de feutres indigos et mit quelques instants avant de dire :

Il m'a dit de trouver une femme. Une femme à la fois dragon et soleil... Je n'ai pas pu le ramener cette fois-ci.

Son visage pivota vers le corps de Sanz, bien allongé, propre. Il sentait une sorte de mélancolie l'envahir, un sentiment de manque, d'intimité vide et impossible à combler. Cela se voyait à la manière lasse qu'il avait de traîner chacun de ses membres comme un fardeau, au dessin de ses yeux fatigués, de cernes creusées et noires, à ses paupières ptosées.

Il reprit d'une voix éteinte, froide et désertée de ses couleurs.
C'est encore faisable.

Piquée, stimulée par cet ascenseur émotionnel, la dame des étoiles lui demanda ce qu'il s'était passé. Il expliqua, avec difficulté, comment le jeune Prince avait déclenché une onde suffisamment puissante pour ébranler un pan entier de ces abysses, ce qui permit d'ouvrir une voie de retour vers la surface durant un instant proportionnellement inverse à l'éternité.

En simplifiant, une partie de mon âme est encore en bas. Celle qui sommeille ici, dit-il en laissant ses yeux désigner le diamant à son doigt.
L'essence spirituelle hybride que j'y ai laissé a tracé un chemin, un guide qui me ramènera à lui quand la dague m'aura été restituée.

Son équilibre revenu, il se leva prudemment, fit quelques pas et se retourna vers eux.
Ce corridor s'est refermé à l'instant même où il a été ouvert. J'utiliserai ma dague pour pister l'empreinte spirituelle de mon passage, piégée dans le magma chaotique, jusqu'à atteindre au bout de celle-ci l'absence de tout espace-temps où Sanz attend.

Un instant d'hésitation avant de terminer.
L'un des Sang devra y descendre avec moi pour tracer, parallèle à notre course, le long fil rouge natif des âmes liées, ce fil d'Ariane, sans quoi le Prince ne pourra que nous observer repartir sans lui.

Il fallait agir sans tarder car le comportement des essences spirituelles était inconnu dans un milieu aussi incompris que le chaos. La priorité était donc de retrouver cette mortelle évoquée par le Prince.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Mar - 20:35



Le petit enfant soupira, la main glissée dans celle de Freuzne. Sa main était froide comparée à celle de l'enfant dont la peau était brûlante. Freuzne frissonna. Pourtant, l'enfant semblait n'avoir aucune fièvre.

Lorsqu'ils reparurent dans la tente, la réalité physique du monde des humains, ils revirent alors Cassiopée mais ce ne fut pas pour lui annoncer de bonnes nouvelles.

- Tout n'est pas écrit, Damétoiles. Il marqua une pause. Tout reste encore à faire, qu'importe le chemin.

L'enfant par ses mots, tentait de rassurer la Protectrice du Sang. Seule cette Dame sait, ce qu'en son âme et son cœur fût l'effet produit des mots.

L'enfant continua, plongeant son regard plus profond dans le sien :

- Il se défend très bien car Il sait comment faire, insista l'enfant.

Le silence se fit dans la tante car nul ne savait quoi dire, ni faire. Il fût venu le temps où Miel s'exprima après un trop long silence de prostration et de consternation :

- Freuzne - car ainsi te nommes-tu, peut-être dois-je venir.

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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Mar - 2:35

Sous la tente, l'air commençait à manquer. La tension était à son comble et Cassiopée tournait à présent en tous sens.
Elle ne pouvait rien faire et se sentait inutile dans le drame qui se jouait devant elle. Elle regardait les yeux avides et la gorge sèche, mais subissait tous les cris, toutes les suées de Freuzne et du Prince, sans comprendre.

Le réconfort que tentait de lui prodiguer Miel ne faisait qu'accentuer ses peurs.

Soudain, la toile d'entrée se souleva et le visage sillonné de longues stries bleues de Cynj'a se découpa dans la fente. La fée d'Ohr n'entra pas, mais Cassiopée se rapprocha d'elle et écouta en silence les paroles presque inaudibles qu'elle venait lui porter.

Alors, Cassiopée prévint Miel :

-Deux divisions de fantassins sont sous les murs Est de Galvorn et attendent nos ordres. Les troupes ennemis se mettent en place. Je te laisse Cynj'a qui me préviendra si tu as besoin de moi ou si du nouveau se produisait ici. J'arriverai à l'instant où tu m'appelleras. Je dois palier avec le peu que nous avons, mais je n'aime pas ça.


Elle prit Miel par le bras et ajouta :

-Surtout n'hésite pas. Je serai là à l'instant, n'oublie pas.


Après un dernier regard vers le lit où été allongé leur Prince en plein délire, elle soupira et sortit de la tente.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Avr - 0:36


Dans la tente du Prince.





Cassioppée était déjà partie.
Miel glissa une petite fiole dans la poche du soigneur qui contenait de l’essence d'eucalyptus et de chardon bleu. L'eucalyptus était pour les maux de tête insupportables qui tenaient le Prince au lit depuis beaucoup trop de temps. Le chardon permettait d’enclencher le mécanisme de soins des globules blanc dans la désinfection. Qu'elle soit physique ou âmique.

- Quelques gouttes dans un verre d'eau puis à faire boire avec une pipette, lança-t-il.

D'un regard entendu, le Soigneur hocha la tête pour remercier l'enfant.

Freuzne et Miel ne se firent pas prier. Ils prirent immédiatement la route.







A la lisière de la Cité Galvorn.





Les deux êtres marchaient à l'opposé de la guerre, de la cité, des mûrissement des combats dans les têtes qui bientôt s'entrechoqueraient avec fracas. Il s'en éloignèrent jusqu'à ce que ces points minuscules disparaissent complètement de l'horizon.
Personne n'avait brisé le silence depuis leur départ. Leur pas était sûr énergique. Freuzne suivait l'enfant qui semblait savoir où aller et par où.

Soudain, Miel s'arrêta. Ils étaient loin de la cité à présent et la nuit était venue s'installer. L'enfant semblait admirer la paix où ils étaient posés, sur le côté d'un sentier. Des rayons lunaires paraissaient alternativement entre le bruissement des feuilles des arbres de la forêt que le vent faisait bouger, doucement. Nulle brutalité.
Le regard de l'enfant se perdait entre les arbres et parfois vers le ciel, l'esprit vagabond.

Une voix intervint alors dans l'esprit de Freuzne. Une voix qui était la sienne mais des mots qui n'étaient pas de lui. C'était en réalité le phénix, Lumeï. Il s'exprima en ces termes :

*Maintenant que Nuit là, partir.*

Voulait-il dire que l'éloignement de la ville était un leurre pour les ennemis du Sang et cette confrérie elle-même, peut-être ? Mais pourquoi la nuit ? Pourquoi maintenant ?

*Parce que âmes Sanz loin et Grand Jour, Demain.*

La bonne nouvelle était que la fin de cette guerre prendrait donc fin. Mais la mauvaise, c'est que le temps leur était compté et donc, fort précieux.
Ils devaient faire plus que se hâter.

Miel dont l'esprit était toujours à parcourir le paysage sembla enfin impliqué dans la situation. Il plongea alors son regard dans celui de Freuzne.

*Maintenant !*

Les arbres autour de lui devinrent flous. Tout se mit à tourner à une vitesse légère mais plutôt désagréable. Tout sembla se mélanger : feuillages et troncs, ciel et terre jusqu'à faire une bouillie de couleurs et de textures dont on ne savait plus reconnaître l'origine. Ensuite vint un éblouissement extraordinaire suivit très vite de l'obscurité néantielle.
Le seul élément qui raccrochait Freuzne à la réalité terrestre était la présence de Miel, en face de lui, imperturbable, qui n'avait pas bougé. L'enfant eut pour lui un sourire rassurant. Il remarqua alors des fils de couleurs s'élever de son dos. Ceux-là semblaient prendre une direction possible et dessinèrent des ailes. Des ailes de phénix. Les couleurs remplirent les espaces vides à l'intérieur des ailes et prirent les teintes des yeux de Miel : les couleurs du Phénix. Les ailes avaient remplacés les bras du petit garçon. Les plumes frémirent dans l'obscurité reluisante et battirent d'un seul coup. Les lumières s'éparpillèrent comme de la poussière d'étoiles et tombèrent sur le sol sans fonds car Freuzne pendant dans une Néante immense. Pris dans l'espace et le temps.
Puis, un nouveau fil apparut, une ligne distincte, un fil-chemin à suivre. Freuzne commençait à être habitué et y avait déjà été confronté très récemment. Il suivit donc le fil. Avec une confiance totale, il s'enfonça – s'éloigna, dans les ténèbres au cœur de lumières. Miel, dont les ailes avaient disparues pour laisser place à ses bras puis ses mains, lui emboîta le pas. Il ne le dépassa pas. Son sourire persistait, flottant légèrement sur ses lèvres.
Ils ne firent aucune pause et marchèrent pendant trois heures durant. Des rides de fatigue creusaient leurs yeux. Ils ne s'étaient toujours pas assoupis depuis que Lumeï avait mené Freuzne à Sanz, à son mal profond dans une autre réalité. Leur corps était fatiguée mais pas assez cependant pour qu'ils ne puissent pas avancer. Et de toute façon, ils n'en avait ni le temps, ni le luxe.
Enfin, le fil-chemin sembla comme coupé d'un coup. Freuzne fronça les sourcils et indiqua l'endroit du doigt à l'enfant.

- On dirait que nous allons devoir trouver un moyen de rejoindre le fil, remarqua-t-il.

Miel opina.
Ils s'approchèrent de plus près et observèrent le vide, la Néante, l'obscurité là où s'arrêtait nettement le fil de couleurs. Ils ne remarquèrent rien de particulier.
Alors, l'enfant posa ses mains autour du fil-chemin. Le dessin d'une porte apparut avec une poignée. Freuzne se précipita sur l'image qui scintillait de mille couleurs pour l'ouvrir, le visage soulagé.

- Nous y voilà ! clama-t-il.

La porte s'ouvrit sur un monde de monts et de vents. D'un coup d’œil, les deux compagnons reconnurent les allures montagneuses du paysage bien rafraîchi qui s'étalaient sur l'horizon. Devant leurs pieds, un escalier très usé creusé dans les rochers devait relever d'anciens vestiges antiques oubliés. Ces marches parfois difficilement discernables dessinait un chemin de deux kilomètres, tout droit dans une vallée de rochers dont les hauteurs étaient enneigées.
Miel, à côté de Freuzne mesurait un tiers de sa taille. Il attrapa un pan de sa veste qu'il tira à plusieurs reprises :

- C'est là qu'Elle est prisonnière... une des âmes du Prince. Le phénix le savait mais il attendait que le Sang se débrouille. Puis, comme personne ne trouvait, il m'a dit que je pouvais te le dire.

Freuzne fixait le bout de l'escalier-chemin qui débouchait sur l'entrée d'une grotte. Qui savait ce qui se trouvait à l'intérieur. Peut-être était-elle peuplée d'ours ou d'autres créatures étranges. C'était en tout cas un lieu dangereux pour être transformé en prison d'âme.
Il resta silencieux.

Miel dodelina de la tête, contrarié.

- Tu n'es pas fâché, hein ? s'inquiéta-t-il.

- Non, répondit Freuzne simplement.

Après quelques instants de silence et de contemplations - car il faut avouer que la splendeur du paysage en était telle qu'elle coupait le souffle, Miel l'informa :

- Il faut avant que nous rentrions que tu saches. Le phénix, pour t'aider dans ta tâche a rapporté la jeune Dame. Tu sais ? Celle qui possède la dague.

Il avait insisté sur le mot dague.

- Elle est dedans mais si nous entrons nous ne pourrons plus sortir. A moins que nous ne défassions le sortilège de la sombre magie qui clos cet endroit hors du monde et qui enferme l'âme-qui-peut-tout parmi les autres de celles de Sanz. Tu comprends ?

Cette question n'impliquait pas tellement de réponse. Et d'ailleurs, Freuzne ne répondit pas.

Les deux êtres franchirent donc la première marche pour arriver jusque devant l'entrée de cette grotte. Le vent était glacial et fouettait durement leur visage. Freuzne était un peu surpris de voir que l'enfant-phénix ne bleuissait pas alors qu'il ne portait qu'une simple toile à manches coupés hautes en habit et qu'il marchait toujours pieds nus. Cependant, il ne fit aucune remarque. L'enfant possédait bien des mystères qu'il n'était  peut-être pas nécessaire de découvrir.
L'entrée de la grotte était plus imposante qu'elle n'en paraissait de loin. Elle mesurait la taille d'une porte à l'entrée d'une cité. Fait étrange, c'est qu'à ses parois étaient régulièrement accrochées des torches dont les flammes dansaient avec vivacité. Leur fin n'était pas proche. Était-ce la magie qui les nourrissait ? Était-ce la main d'un homme ou d'une autre créature ?
Freuzne regarda Miel et s'inquiéta soudainement. S'il se passait quelque chose de grave et que l'enfant était impliqué dans un combat, mourrait-il ?
Miel le regarda et son regard malicieux brillait des torches dansantes sur ses pupilles. Son sourire lui fit comprendre que l'enfant comportait une certaine sauvagerie qui le conserverait. Il était, de toute façon, l'enfant-phénix. L'homme rétracta donc rapidement son avis.
Néanmoins, il intima le silence à l'enfant en posant son index sur sa bouche. Freuzne dégaina un petit coutelas qu'il sortit d'un fourreau accroché à sa ceinture, vers sa hanche droite. Il rentra le premier, disparut quelques instants. Lorsqu'il revint il fit signe à Miel de le suivre.

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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Avr - 20:22

Le hurlement du vent s'estompait au fur et à mesure de leur enfoncement vers l'obscurité, ces entrailles noires et plus froides encore qu'un cadavre, une charogne perdue sur la berge d'un lac gelé. Si l'enfant n'en souffrait pas le moins du monde, son acolyte, lui, tremblait si fort que ses mâchoires claquaient sans qu'il puisse les en empêcher. Ils avançaient maintenant dans ce que l'ouïe identifiait comme un long corridor dont le sol, sans doute creusé à la main il y a fort longtemps, était d'une régularité moindre par endroit sans pour autant menacer l'intégrité de leurs chevilles. Les seuls autres indices qui leur étaient mis à disposition étaient, de façon intentionnelle, quelques lueurs flamboyantes espacées chacune d'une minute de marche tout au long de ce tunnel, et une variation sensible mais agréable de la température ambiante qui s'élevait très régulièrement, la faute à une chaude couche géologique de plus en plus proche et à l'épaisse isolation thermique que constituaient les parois de ces monts. Ils marchèrent en silence, imposé par la prudence ; un des points lumineux grandissaient plus que les autres, ce n'était pas une torche. "A moins qu'elle disperse un éclat plus froid, bleuté" pensèrent-ils. Bien vite, le garçon distingua qu'il s'agissait du bout du tunnel, d'une ouverture vers un espace lumineux apparaissant comme troublé. Il stoppa net sa marche et Freuzne l'imita.

Par delà ce passage, tu ne seras plus à proprement parler de ce monde...

Miel parlait avec grand calme, exprimant une confiance certaine. Il n'avait aucun mal à se faire comprendre de son compagnon de route qui prit en compte sa réflexion.

*Chose à faire, préférable maintenant.*

Freuzne fit alors ce qu'il avait toujours fait jusqu'ici.
L'homme avança de quelques pas, juste ce qu'il fallait pour passer son bras sous cette lumière bleue qui allait bientôt caresser leur deux corps puis revint, après un instant d'observation, d'analyse, vers Miel.

C'est ici. Nous sommes à la bordure de notre monde, notre dimension. Le sortilège dont tu me parlais... c'est un sortilège d'exclusion. C'est ce qui confère à ce sanctuaire son caractère indécelable. Personne ni même un dieu ne pourrait prendre connaissance de cet endroit autrement que par la révélation de son emplacement. Et pour éviter qu'un badaud ne s'y aventure, le chemin y menant a été tracé dans l'inhospitalité  la plus prononcée.

L'émeraude qu'il portait à sa main gauche s'illumina ; il s'approcha de Miel sans une once d'hostilité, arborant un sourire rassurant par habitude malgré qu'il sache à qui il avait à faire.

Jeune homme dit-il, quoiqu'il se passe, il va falloir faire passer pour priorité absolue le bon retour de cette lame que je viens chercher jusqu'au chevet de sa Majesté.

De la pierre verte se mit à poindre une goutte de la même teinte, lumineuse elle aussi, qui après avoir perlé une poignée de seconde s'étala au sol. Ce point, cette luciole, évolua en un petit disque puis en cercle et crût jusqu'à les contenir tous les deux.

Comme j'ignore ce qui va se passer, je préfère assurer nos arrières.
Il se tourna encore une fois vers l'enfant.
J'insiste bien sur l'importance du bon acheminement de cette dague ainsi que sur la nécessité pour toi de l'y conduire indemne. Me concernant... ce n'est qu'un détail. Je saurai improviser le moment venu.

Un symbole complexe évoquant des arborescences concentriques remplit subitement le cercle où ils étaient avant de perdre l'intégralité de sa luminosité.

Ceci scelle notre intégrité telle qu'elle est à ce moment précis, ici, à l'extérieur du sortilège d'exclusion. Nous pouvons entrer sans courir le risque d'être pris au piège une fois dedans. Comme si nous mettions un pied dedans sans jamais faire traverser l'autre, l'exclusion ne sera pas effective. En revanche, nous devrons impérativement nous desceller pour repartir sans quoi ce sera le sceau lui même qui nous tiendra captifs.

Freuzne quitta la surface éteinte du sceau vert et pénétra sans retenue dans la lumière bleue.

Viens donc jeter un œil à ça! lança-t-il sur un ton pratiquement amusé.

Miel, confiant, pénétra lui aussi cet écran.
Ils étaient comme entrés par le fond d'un puit gigantesque. Des escaliers taillés à même les parois et tout aussi usés que ceux qu'ils avaient empruntés peu avant leurs permettaient la lente ascension vers un pallier situé sous un plafond pratiquement inaccessible d'où semblait provenir cette apaisante lumière bleue pâle. Plus ils s'en approchaient, plus Freuzne ressentait la proximité d'essences spirituelles connues.

Les dernières marches les amenèrent à la plateforme source, centrée par rapport à l'immense édifice. Elle était pratiquement entièrement occupée par un bassin d'une eau pure, bain divin au dessus duquel voletaient quelques formes muettes, entités d'allure éphémère et qui pourtant garantissaient au Prince le maintien des fragments de son existence : ses essences spirituelles.
De l'autre côté se tenait sans aucun doute, dos tourné, la jeune femme à la fois soleil et dragon mentionnée par Sanz depuis les abysses du néant ; ils allèrent à sa rencontre.

Voici Freuzne, l'homme à qui doit revenir la dague soi-disant dérobée.

Coiffée d'une longue chevelure blonde légèrement tressée en arches descendantes, la jeune femme fit demi tour. D'apparence plus que réservée, son visage, pâle lui aussi, s'inclina lentement vers le sol tout comme ses yeux. Elle tenait par son fourreau l'objet de leur visite, sur lequel elle porta un regard nostalgique. Sa bouche s'entrouvrit, cernée de fines lèvres à peine plus foncée que son épiderme, d'où émana sans autre mouvement ses paroles.

Elles étaient si calmes, si paisibles depuis mon arrivée, dit-elle en faisant allusion aux essences du Prince bercées juste à côté d'eux.
Ces merveilles ne sont plus censées exister depuis plusieurs ères déjà, toutes collectées et détruites.
Elle fit quelques pas jusqu'à arriver devant Freuzne, toujours sans lui porter un regard.

Mais les vibrations qui en émanent font résonner ma chair, comme elles feront résonner la chair de n'importe quel dragon descendant de l'Ombre.

Enfin ses yeux se levèrent, révélant des iris noires incrustées de pupilles dorées, cernées de sclères flamboyantes.

Elle renferme du cristal noir. Je le ressens. dit-elle comme prise de chagrin. Ce ne sont peut-être que des poussières, mais elles me parlent, elles m'appellent, me bercent depuis que je la garde.

Alors que l'ambiance se tendait de plus en plus, la jeune femme lui remit simplement sa dague et lui murmura quelque chose à l'oreille auquel il acquiesça, avant de se reculer d'un pas et faire volte-face pour retourner à sa position initiale, dos tourné.

Un moment passa.

Miel. Emporte ma dague avec toi, je reste ici.


Dernière édition par Freuzne le Dim 11 Mai - 20:27, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Avr - 1:48

Aucune réaction ne fut perceptible chez Miel. L'enfant avait compris et restait là, debout devant les deux adultes, manifestement en désaccord avec ce qui lui était demandé.

Ce n'est pas comme cela que les choses doivent se passer. Ce n'était pas prévu comme ça, il était question que l'on revienne comme nous sommes partis : à deux.

Freuzne savait que ces paroles sorties de la bouche d'un être d'apparence juvénile n'appelaient à aucun sentimentalisme. Non. Ici, il était question de plan. Il était question d'avenirs. Si ce refus ne le contrariait pas vraiment, il l'interloquait en revanche.

Jeune homme commença-t-il, nous n'avons que très peu de temps pour agir. Depuis notre départ, nous n'avons plus aucun contact avec les autres, il nous est impossible de savoir où les armées en sont, si des décisions ont été prises ou quoi sais-je encore. Je ne veux pas courir le risque de perdre la moindre chance d'arriver le plus tôt possible ; c'est la raison pour laquelle...

Non coupa-t-il froidement, sans vouloir être contrariant, je refuse. Ce n'est pas comme ça que ça doit être.

Miel avait beau rester apparemment calme, un semblant d'anxiété était palpable à travers son discours.

De nous deux, je dois être celui qui connait le mieux les paramètres de l'écoulement du temps. Il n'est ici pas comparable à ce qui est dehors, alors il ne faut pas y prêter attention. La seule priorité est de faire les bons choix pour rentrer au plus vite. La dague est là, il faut rentrer maintenant.

Freuzne fit mine d'avoir compris, et après avoir marqué une courte pause, il dirigea son attention un moment vers leur hôtesse.

Miel, je te rejoins en bas. Prend de l'avance. dit-il avant de tourner les talons et de rejoindre la mystérieuse gardienne. Le jeune garçon, néanmoins rassuré par l'apparente franchise de son dernier avis, n'eut d'autre choix que d'emprunter les escaliers par lesquels ils étaient arrivés quelques minutes avant.

XXXXXXXX... tu as ma parole.

Toujours dos tourné, son interlocutrice redressa son visage.

Freuzne, combien de temps encore t'infligeras-tu ces tourments qui te rongent, cette damnation qui pèse sur toi comme une montagne de péchés, dis moi.

Et bien... fut la seule chose qu'il sut lui répondre.

Tu connais mon point de vue : elles ne t'aiment pas. Elles t'utilisent, te manipulent et te soumettent à la torture de l'éternité pour te rendre compliant. Je ne les ai jamais aimé moi non plus. Mais toi?

Peu importe ce qui s'est passé, ça ne sert à rien d'en reparler. Ce qui est fait est fait. s'emportait-il, boudeur, derrière la jeune femme qui enfin lui refit face.


Alors pourrais-tu me regarder dans les yeux, dit-elle d'une voix douce et aiguisée à la fois, et me dire que tu n'as aucun regret par rapport à toute cette histoire?

Elle portait alors en elle une assurance éblouissante, une force de conviction telle que, impressionné, Freuzne déglutit bruyamment sa salive avant de répondre :

Et ben...

Un regard taquin de sa part fit jaillir un sourire des commissures labiales de la jeune femme.
Il reprit.

XXXXXXXXX, ce que tu m'as demandé, je te fais le serment que tu l'auras. Tu me connais non?

Elle acquiesça à son tour ; l'homme inclina la tête, souriant lui aussi, avant de pivoter et de se diriger lui aussi vers les escaliers. Les âmes voletaient alors nerveusement.

Miel arrivait pratiquement au corridor par lequel ils étaient arrivés quand il vit Freuzne dégringoler depuis tout en haut. Instant de panique ; sa réception se fit comme s'il avait sauté non pas d'une cinquantaine de mètres de haut mais d'un mètre seulement.
Miel arriva à son niveau non loin du couloir, les yeux écarquillés.

Je déteste être en retard... et par ailleurs, il était évident que tu pouvais faire quelque chose pour moi. Merci.

Manipuler l'espace-temps était un don des plus rares, dont bien des dimensions étaient dépourvues d'êtres capables de l'utiliser. Miel était de ceux-ci : la distorsion temporelle était alors l'astuce pour laquelle il avait opté afin d'anéantir les forces gigantesques qui allaient s'exercer entre le corps de Freuzne et le sol rocheux sur lequel il arrivait. Sa chute était ainsi amortie sans le moindre problème.

Je n'ai pas le pouvoir de ramener les morts tu sais, la prochaine fois, un petit avertissement serait de bon ton eu égard aux circonstances...

Le sceau vert qui leur avait été apposé fit son office et leur permis de sortir de cette immense salle d'une facilité déconcertante. Freuzne résorba son incantation et ils repartirent en direction de la sortie.

Quand soudain...
Elle avait l'air de bien vous aimer.

Avec ses yeux de rêveur, Miel avait l'art d'incliner les conversations vers les sujets délicats sans employer d'interrogation. L'homme lui expliqua, sans toutefois trop entrer dans les détails de son passé, comment sa longue existence l'avait amené à côtoyer "ceux qui n'étaient pas destinés à s'éteindre".

Tu t'en doutes, rien n'est gratuit, dit-il en lui montrant la paume de sa main droite dans laquelle une large coupure venait d'être faite.

Il s'agit d'une promesse que je me suis toujours refusé à lui faire ; elle a su obtenir ce qu'elle voulait en s'en servant comme monnaie d'échange.
Freuzne n'avait l'air ni triste ni enjoué. Il ne s'épancha pas d'avantage sur ce sujet qu'il considérer ne regarder que lui.

Ils marchèrent en silence jusqu'à retourner là où l'enfant les avait fait atterrir, où Freuzne lui exposa son idée.

Oui, je pense que c'est faisable. En revanche, nous ne disposerons pas d'une large fenêtre de tir.

Freuzne ancra son regard à celui de Miel ; le blanc devint gris, les monts s'éloignèrent et la lumière dépérit jusqu'à ce qu'ils soient à nouveau plongés dans cette substance chaotique, ce néant éphémère précédé d'une lumière aveuglante. Le vertige, les ailes du phénix, un autre fil ; le voyage se déroulait exactement comme le précédent où ils marchèrent encore et encore jusqu'à ce qu'une porte soit ouverte.

Blam!

Ils se savaient revenus au camp. Ils étaient même tous les deux à l'intérieur de la tente du Prince, plongés dans l'obscurité des lieux d'aisance que sa Majesté n'employait plus depuis sa chute. La porte s'ouvrit sans un grincement et les déversèrent sur les tapis de la pièce. Les deux gardes qui veillaient au règne du calme ici même crurent être victimes d'hallucination à la vue de Miel et Freuzne, qu'ils avaient déjà aperçus la veille, se relever dignement après leur entrée fracassante. Miel se dirigea vers le plus glabre des deux et le pria d'avertir Cassiopée de leur succès. Il s'exécuta, encore à moitié sous le choc tandis que son frère d'arme dévisageait encore l'enfant. Freuzne arriva, se planta entre eux et posa son visage à portée de souffle de l'homme en arme.

Soldat, faites ce qu'il faut pour renforcer la garde à l'extérieur et à l'intérieur de la tente. Je vous donne vingt secondes.

Il s'exécuta si bien que vingt secondes plus tard, six gardes se gardaient des intempéries à l'intérieur et une douzaine d'autres s'étaient disposés tout autour.

Miel, inutile d'attendre plus longtemps. Allons-y.

L'enfant et l'adulte se fixèrent un instant ; des vœux de succès, des encouragements, des remerciements étaient partagés. Puis place aux vertiges, néant, angoisses.
Freuzne retrouva la même atmosphère lourde, cruelle et agressive que lors de sa première venue. Sans s'attarder une seconde de plus, il reprit sa course vers le Prince, décidé à le ramener ; ses pensées étaient tournées vers Miel qui après l'avoir guidé un moment avait dû le laisser seul dans ces obscures abysses pour remonter à la surface et être présent au moment où il faudrait leur tendre la main. Quand il parvint à l'atteindre, Sanz était comme suspendu par les épaules, la tête perdue au dessus du désespoir et de l'amnésie. Quand une silhouette lugubre de sens se distingua derrière lui. Il s'agissait de Freuzne, ou plutôt de l'imago générée par l'essence spirituelle hybride qui avait été laissée ici lors de sa première descente, entité jumelle et antagoniste de Freuzne appelée Aêshamadêva.

Nous pourrions faire tellement plus de morts en le gardant ici! siffla-t-il entre ses dents tachées de haine et d'arrogance.

Si la ressemblance entre les deux êtres étaient frappantes, Freuzne, à la différence d'Aêsh comme il préférait l'appeler, n'avait pas le teint cireux ni ces cernes noires luisantes qui conféraient à ce dernier un regard malade, impitoyable.

Faire pencher la balance d'un côté un jour, de l'autre le lendemain... C'en devient de plus en plus insupportable ce manège! Et pourquoi? Pour Elles? Pauvre de toi, pauvre imbécile! A moi seul j'ai assez de pouvoir pour exterminer n'importe lequel de ces rebelles que tu espères sauver en secret, assez de pouvoir pour faire plier le genou à ces nobles dit-il en posant son regard vitreux sur le cou du prince qu'il tenait devant lui comme ignorant jusqu'à l'existence de l'immondice derrière lui.
Assez de pouvoir pour détruire tous ce que ce monde vénère ou craint et le remplacer par moi.

Ces gens là sont...

Ces gens là ne valent rien! trancha-t-il, énervé.

Ce ne sont que des gueux déféquant une descendance toujours plus stupide que la précédente! Des morceaux de viandes dépourvus d'intelligence, des consommateurs de la paix, castrés de la véritable nature de l'homme : la destruction.

Aêsh avait longtemps été source de grande difficulté pour Freuzne en tant qu'âme jumelle, ou siamoise même étant donné qu'ils devaient se partager un seul corps. L'une était imbibée de codes conventionnels tels que la valeur de la vie et l'honneur, l'autre ne justifiait son émergence accidentelle que par une nécessité d'écraser ce qui existait autour d'elle. Et connaissant par avance l'évolution des choses, Freuzne considéra la situation de la seule manière qu'il pouvait.

Celui là que tu convoites, il est la clé qui me permettra d'ouvrir assez longtemps les portes là-haut. Il est le seul à pouvoir générer ce qu'il faut, assez d'âmes, tu comprends?

Sanz n'avait même pas l'air de se rendre compte de la présence d'Aêsh. N'était-il visible qu'aux yeux de son âme jumelle?

Alors passons un pacte toi et moi, veux-tu? Disons que... je te laisse celui là et toi, en échange et puisque tu es un toutou bien loyal, tu vas me présenter une personne qui compte beaucoup pour toi, une personne née dans le Bien, pour le Bien.

Aêsh était une âme vicieuse de composition, dévouée à la destruction et à la souffrance.

Je peux savoir à quoi ça va te servir? demanda-t-il à la fois inquiet et meurtri à l'avance par la réponse qu'il attendait.

Une âme contre une autre mon cher... Si je te laisse celui-ci, tu me fourniras celle que je te demande. Et par n'importe laquelle : je veux la guérisseuse, celle qui a pansé tes plaies après que ces fourbes t'aient donnés la correction que tu méritais de recevoir pour faute de faiblesse!

La messe était dite. S'il refusait, Aêsh briserait l'âme de Sanz et gréverait les forces du Sang. Encore une fois, il avait gagné.

Entendu. Tu l'auras. décrocha-t-il à contre-cœur.

Satisfait, un sourire victorieux glissa sur la face perfide d'Aêsh qui recula jusqu'à se perdre dans l'ombre en arrière du Prince, englouti par les ténèbres qu'il considérait comme parents. Des quatre bagues de Freuzne, le diamant éclaira un court instant : l'âme hybride rentrait patienter dans sa stèle jusqu'à ce que le marché soit honoré.

Enfin seul avec Sanz, l'homme qui se sentait abusé reprit sa marche vers le Prince ; arrivé devant lui, il écarta un pan de sa robe pour se saisir de l'imago virtuel de sa dague. Sanz leva les yeux vers lui : quelque chose de grave s'était produit! Le jeune homme présentait des traits tout aussi tirés et fatigués que ceux qu'Aêsh présentait juste avant. Pour Freuzne, la situation était clairement catastrophique. Cette essence spirituelle du Prince qu'il venait rechercher ici, au fin fond du néant, avait manifestement été brisée. Il se mit à hurler sa colère dans l'immensité du chaos puis appela :

Miel! Maintenant! Utilise là!

Dans la tente, le jeune garçon était en état de transe, sentimentalement connecté à Freuzne sur lequel il avait posé sa main.

Détresse... Appel.

Il fit alors ce que Freuzne lui avait indiqué, se saisit à pleine paume de la dague et lui transperça le sternum.

D'en bas, il ressentit par son âme le choc que son corps transmettait.

On rentre, et c'est maintenant! cria-t-il devant le visage morne et blafard de Sanz avant de l'attraper et de le transpercer ici bas par l'imago de la dague pour établir le lien. Immédiatement, les ombres oppressantes firent des remous, s'éclaircirent quand un trait blanc lumineux descendit des confins célestes droit sur eux comme un éclair frappant un arbre. Le choc fut si brutal que le chaos lui même se disloqua tout autour de ce rayon tiré depuis la surface du réel. Des crépitants déchiraient les tympans des deux rescapés pendant qu'ils étaient englobés de cette blancheur immaculée, la pression colossale leur broyait les cervicales et poussaient leurs yeux à sortir de leurs orbites. Puis Miel extirpa la petite lame du corps de Freuzne ; puis ce fut à nouveau le néant. Plus rien.

Alors!? Comment vont-ils?
Cassiopée venait d'entrer dans la tente, inquiète et pleine d'espoir. Elle vit alors Miel, agenouillé à côté du corps de Freuzne inconscient, la dague encore au dessus de lui ; et juste à côté Sanz, allongé sur son lit, les yeux ouverts.

Ils sont rentrés. Ça y est.

Cassiopée se précipita au chevet du Prince ; il tourna les yeux vers elle, mais quand elle lui demanda comment il se sentait, elle fut prise d'horreur devant le constat suivant : Sanz, le jeune Prince, avait perdu une partie de lui même et ne parvenait ni à répondre, ni à bouger autre chose que ses yeux.

Je...
Elle se tourna vers l'enfant.

Je t'en prie, dis moi que ce n'est rien, qu'il va se remettre...

Miel conserva la silence.
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MessageSujet: Re: [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn   [Guerre des Confréries] Le Siège de Galvorn - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Mai - 2:17

"Un combattant n'est rien sans sa lame.
Il aura beau fuir les conflits, se cacher, courir, devenir un spectre d'ébène arpentant les mondes en quête d'une rédemption, le conflit restera en son cœur. Il le réveillera lors des sombres nuits, lui laissant un gout d'inachevé sur les lèvres, un gout de Sang. Il résistera un temps, mais un temps seulement.
Car les Hérauts restent des Hérauts, car les Guerriers restent des Guerriers.
Autrefois, je fus un Héraut. Autrefois, je fus un Guerrier.
Par delà les échos de l'Histoire, par delà cet océan de consciences immortelles, ma voix retentit à nouveau. Le Sang coule dans mes veines. Je vis. Mon nom est Kaësendre Néhévir Drystan Hayarn. En d'autres lieux, en d'autres temps, je fus l'une de ces légendes si grandes et si terribles qu'elles changèrent l'avenir d'un Univers. Non pas par la force, mais bien par l'espoir. Un rêve déchu, un rêve défunt. En Aelis, je portais l'étendard de la Confrérie. Je crus en ces mots qui raisonnaient en mon âme tel le glas d'une nouvelle ère. Excellence, honneur, fierté.
Et, pour eux, je me battrais à nouveau, contre des légions, s'il le faut.
Car bientôt, nos bannières s'élèveront à nouveau dans les cieux."

Le Livre du Temps.

Une île, perdue au milieu des Océans. Un lieu que nul ne peut voir s'il n'en connait point l'endroit. Un royaume où l'herbe danse sur le sable, court jusqu'au sommet des arbres, ces mêmes arbres dont les racines sont tournées vers les cieux. Un homme, qui écoute le Silence, la plus majestueuse des mélodies. Ces notes retentissent sur les vagues tels ces cristaux d'argent qui résonnaient dans les rues de Galvorn, avant la Guerre. Autour de lui, se délitent les voiles de ce qu'il fut, les voiles de l'Histoire. Son armure de vraisemblance et d'indistinct n'est plus, si ce n'est quelques fumeroles qui s'envolent à présent vers les cieux. Les autres ne sont plus qu'un murmure, qu'un écho de mille sagesses qui, ensemble, lui permettront d'être et de penser. Mais il sera celui qui commandera, qui dirigera. Il sera Drystan Hayarn. Et dans ses mains brille celle qui fut autrefois la Lame de son peuple, la Lame de son père, L'Aëlkam du Crépuscule. Plus qu'une épée, il s'agit d'un souvenir, d'un écho des ères passées, d'une lumière qui saura le protéger des erreurs d'antan. Il porte sur ses épaules une cuirasse de cuir et de tissu, l'épaule gauche étant, quant à elle, protégée par une épaulette d'acier. Au niveau du torse, atténué par sa chemise d'albâtre, brille l'Etoile d'Arcanis. Ses yeux s'embrasent de la même lueur et, alors qu'il range son arme entre ses omoplates, il murmure quelques mots à l'intention d'un invisible interlocuteur.

"Cette bataille qui s'augure bouleversera Aelis.
Mais l'équilibre y survivra. L'équilibre y grandira. Je ne faillirais point à mon devoir. Je le protégerais.
Et j'honorerais une dette. Deux êtres m'ont ramené d'entre les ombres et, avant que tout ne s'achève, je les protégerais..."


Ces dernières paroles prononcées, ses paupières se referment. D'immenses filaments d'argent apparaissent alors au regard des hommes, traçant une toile sur l'immensité. Du sol croissent des colonnes d'or, caressant cet assemblage de lumières, y apportant le regard de la nature. Tel est l'aspect de sa Magie, tel est le visage des Harmonies, elles qui, depuis le commencement, auront composé la symphonie des âges, la symphonie des âmes.
Il disparait.

-

Camp du Sang - Galvorn.

En une volute d'Harmonies, le Héraut du Sang s'incarna entre les tentes. La lune caressait les toiles de ses raies vagabondes, dessinant sur le chemin des êtres affairés quelques cristaux de clarté. Il y avait eu du changement. L'assaut était imminent. D'un pas vif, Drystan se dirigea vers les demeures du commandement. Les hommes s'affairaient aux portes de l'abri du Prince, épuisés, attristés mais point en deuil. Il soupira, d'un soulagement non contenu. Et entra dans les quartiers du Conseil. Cassiopée, Melaka et Lis s'y trouvaient déjà, les yeux rivés sur une carte de la Cité et de ses environs. Le Veilleur contempla longuement la Damétoile. Il voyait du dépit dans son regard, ainsi qu'une certaine fatigue. Néanmoins, surpassant ces deux émotions, brillait une détermination sans faille, celle qui brulait dans le cœur de la monarque du Sang à l'instant le plus opportun. Ainsi, il était temps. Temps de dresser ses lances, d'invoquer les puissances, de fondre sur les murailles et de n'en laisser que des cendres. Drystan Hayarn s'avança, se fendant d'un léger salut. Cassiopée lui répondit par un léger hochement de tête, et commença :
- Mes amis.
Cassiopée laissa un long silence s'installer donnant aux mots l'importance qui leur était due.
- Notre prince est a nouveau parmi nous, mais son état m'oblige à agir pour le bien de notre Harmonie. Le chaos est proche.
Son visage se chargea de nuit.
-Je vais retourner auprès de Mjord. Drystan, il te revient le devoir de pénétrer dans la ville par le Sud. Il te faudra surgir du ciel avec nos tireurs.
Le Héraut balaya les plans du regard, observant les forces du Sang dispersées ici et là. Prenant naissance dans les ombres de sa conscience, naquit une stratégie. Simple, évidente et, peut-être, détentrice d'une victoire implacable :
- Cela serait possible. Mais il me faudra l'aide de Ner'Khal, ainsi qu'une centaine d'hommes de Mjord et autant d'archers que le seigneur Fyer'Vann pourra me confier. Nous viendrons depuis les océans, en dispersant les troupes sur tout le Sud. J'ai cru comprendre que la flotte des Lunaires n'était pas des plus... Agréables. J'éviterais donc de me montrer trop arrogant au dessus de la mer. Mais les plus grands Wyrms survoleront les vagues et monteront aux guerriers que le Sang se lève enfin. Plus qu'une armée, ils seront un symbole. Celui de notre colère, de notre force, de notre honneur. Les autres n'attaqueront qu'au moment adéquat, venus des cieux tel un jugement divin.
Cela vous conviendrait-il, ma Dame ?

La concernée s'accorda un moment de réflexion avant de répondre :
-Oui. Je pense qu'ainsi tu seras en mesure de faire place nette. Je te demande seulement de faire très attention à ne pas mettre toutes nos troupes sur un seul front. Nos hommes et nos dragons sont trop précieux pour les perdre. Elle resta silencieuse, puis reprit. Des ancêtres seront à ta disposition si cela s'avère nécessaire.
Mais pas plus d'une dizaine, murmura-elle à l'intention du seul Veilleur.

Lis va entrer dans la ville par le Nord, mais sera aussi notre meilleurs moyens de connaître les positions de chacun.
Elle fit un petit sourire à Lis en ajoutant :
Ta renaissance n'a pas été aisée, Lis, mais elle nous assure un atout d'importance. Les stimuli communicatifs sont bien plus expressifs quand tu es proche. Tu vas nous permettre de mieux être en résonance avec les emplacements de chacun des nôtres. Melaka ira au nord. Quand à moi, j'attaquerais à l'instant propice.
Lis et Melaka se rapprochèrent de la Damétoile, prêts à la suivre.
Nous nous reverrons dans la ville.
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