La dernière cigarette.

Une dernière cigarette. Dans les tréfonds de la nuit, où tout n’est plus que lumière. Le passé n’existe plus, je ne suis qu’un moment, une ombre, des volutes en bourrasques au creux d’une tempête glacée. Tout s’arrête puis recommence, trop vite, trop près. Les ondées dansent, les gouttes déferlent en étroits linceuls, entre trépas, entre ici et maintenant. Ca tourne, je vacille, et les odeurs si caractéristiques de la nuit à la fenêtre m’assaillent. Je ne suis plus, plus qu’un rien, une épave, un vestige. Métamorphoses et allégories.

J’ai peur. Tout tremble, tourbillonne, encense et détruit. Les bruits de la civilisation s’éloignent au profit de l’ambiance que j’ai moi-même choisie. Cet instant hors du temps où je peux réellement décider : Chance ou déchéance. Vais-je m’abandonner à tant de mes tourments ? Ou vais-je accepter les délices qu’on m’offre sur un plateau d’argent ?  

J’ai peur, c’est trop. Trop d’opportunités bercées de songes aux mains de velours. Choisir d’être heureuse, c’est renoncer à cette colère, à ces douleurs, à la source même de mon inspiration.

J’expire, simplement. La fumée se mêle aux bohèmes et disparaît. Je serai heureuse, quitte à tout abandonner au profit d’une esthétique plus simple. La dichotomie d’un ouragan. J’implose, je souffre. Le papier se consume, les cendres s’éteignent, je me noie.

Une dernière cigarette à l’aube naissante. Je suis à l’orée d’un monde que personne n’a vu encore, mon univers vierge d’ironie. Des voix, scandées, que je ne comprends pas. Peu importe. J’ai gagné, je renais des vestiges de mes hyperboles. Un nouveau commencement éteint l’exode qui m’assaillait. Tout repart.

Je vais me coucher.

Echos tourmentés d'un esprit bien frivole. Ironie de la chose entre plaisirs et souffrances. Je sens la caresse d'un fantôme du passé, venu me rappeler chaque erreur, chaque errements. Je sens la poigne des espoirs du futur, venus m'annoncer chaque espoir, chaque possible.

Résonne ma voix sur une toile de vie tissée par des mains invisibles. Répondent celles des autres qui eux aussi veulent comprendre. Lectures, réflexions, et fritures de cerveaux. A quand aurons-nous ces réponses à nos questions ?

Y perdront nous la raison ?

Que faire quand le monde autour vous propose l'impossible, et qu'un seul pas vous emmène à l'autre bout du monde si seulement vous le vouliez. Que faire quand, entre trois petites dimensions, l'oppression laisse une impression étouffante de liberté ?

Alors reste la volonté, le choix, le pas. Se plonger dedans, sans trop y réfléchir, et faire ce qui nous plait. Que ce soit pour se détruire, ou pour croquer une pomme.

Pour les indécis, le pile ou face reste un dogme, m'a-t-on dit, mais ce ne sont que des racontars.

Enfin, j'imagine.

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Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que je lis un de tes textes j'ai envie d'y répondre par un autre. Bref, bon texte sur l'indécision entre l'écorchure créatrice de l'âme et la vie paisible d'une âme tranquille. Je t'imaginais bien sur le rebord de la fenêtre avec ta cigarette, belle ambiance. J'ai bien aimé, une bonne petite sucrerie douce amère à se mettre sous la dent Satisfait

Haha ça me va Heureux

Cela dit ce texte m'em* parce que justement, depuis que je vais bien, mon écriture n'est plus qu'une accumulation de fadeurs. J'me souviens de l'époque où je m'autoproclamais dépressive, c'était le bon temps *.*

La saveur n'est pas que dans la souffrance.
Sale éducation.
Complaisance.
Errements.
On écrit de la joie quand on est dépressif.
On écrit du tristoune quand on est joyeux.
Et ce n'est pas moi qui le dit.
C'est ça, grandir.

Ce n'est peut-être valable que pour toi Tr0n.

Cool. Y a un professeur émérite de lettres et grand écrivain, dont les thèses sur l'écriture ont été suivis par un bon nombre qui a dit une phrase qui est valable juste pour moi ! Je ne savais pas être autant le centre du monde. Mais maintenant que tu me le dis... Ca me plairait grave !

Je ne m'amuse pas à dire ça pour "faire genre je cite un fucking writer". Je le fais car c'est un moyen important de progresser que de méditer sur ces phrases. Mais effectivement, mes conseils pour les autres, j'peux aussi me les garder et me casser : c'est un peu l'ironie de ta phrase. Peu importe. Je ne suis pas ici pour me vautrer dans une quelconque culture ou pour être jugé sur la validité de ce que "je pense moi". Mon commentaire ne s'adresse pas à moi, je le donne et j'aurais préféré qu'on parle de son contenu plutôt que de "moi".

Tu m'aurais dit "c'est valable un certain type d'écrivain [xxx] parce que [yyy]", j'aurais pas levé le petit doigt et j'en aurais discuté voire concédé beaucoup de choses. Cette forme là, elle est agressive, et je me retiens de ne pas m'énerver tout rouge là.

Regard de travers

Tr0n, tu ne conseillais pas, tu jugeais.
Citer les paroles de X chercheur/écrivain/philosophe/un proche n'est pas un argument ; ce que tu dis là-haut ne s'applique pas à tout le monde et il ne s'agit pas d'une vérité en soi, tout comme la vérité ne se trouve ni dans les dires ni dans les livres. "C'est ça, grandir." C'est ça grandir ?
Et arrête de t'énerver pour rien.

Quel est mon intérêt à juger ? Aucun. Je me fiche complètement de cet écrit et si j'affirme en citant un écrivain qu'on grandit en apprenant à écrire d'une façon différente, ça n'est certainement pas pour moi. Je n'ai rien à en retirer, ici présent, d'autres auront sans doute. Et comme tu le dis si bien, la verité n'étant ni dans les lives, ni dans les dires : ne lisons plus, ne parlons plus et mieux encore : restons idiot à croire d'être jugé par un orgueilleux. N'ecoutons plus, oui, ça pourrait nous faire grandir... que ce soit ou non valable pour tous, cette facon fera évoluer rien qu'en y méditant, qu'on soit pour ou contre.

Fais semblant de ne pas comprendre ce que j'ai dit.
Quelle mauvaise foi.

C'est en effet un bon texte de rentrée ^^

J'irai pas jusqu'à dire que tu as un peu perdu par rapport aux dernières productions que j'ai pu lire de ta part... ça serait prétentieux et infondé, d'autant plus que je ne sais pas si tu as écrit entre temps (mais je me dis aussi que si tu avais écris tu n'aurais pas pu t'empêcher de t'aime toi self-même tu sais !)

CE que j'aime bien dans ce texte : les idées qui s'élèvent, redescendent, se dispersent un peu comme une fumée de cigarette prise dans un courant d'air près d'une fenêtre.

Ca colle terriblement à "toi", mais en même temps on sent effectivement le manque de hargne !

Va falloir retourner chercher les tripes au fond de la mine ! va aussi falloir que tu te recolles à ton long (j'attends toujours la suite)

Ce que j'aime moyen : les phrases mal dosées. LEs courtes et les travaillées se succèdent sans vraiment de liant ou de logique. A vrai dire c'est l'aspect graphique et rythmique qui donne son caractère au texte plus que le fond lui-même. Ca manque un peu... bah de fond en fait ^^

J'ai gardé l'image de ton écriture, qu'il s'agisse d'épanchements ou de proses élaborées, avec toujours un fond ciblé et un filigrane narratif (et je parle pas de tes textes scénarisés là hein ! soyons clairs).

Rebienvenue dans les tranchées petite ! Lève-pas trop le nez, ça sent le soufre et ça canarde pas mal on dirait...

Wilwarin est un noman's land bourré de mine et de schrapnels ! Gaffe à ton cul !

» La vie est comme une cigarette