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 The Horror Maniac

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Cassiopée
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MessageSujet: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeSam 4 Mai - 15:14


Nouvelle version  Zombie  :

(31.05.2015)

ICI



Premier jet mai 2013:


Dernière édition par Anastasis le Mar 2 Juin - 20:29, édité 12 fois
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 5 Mai - 18:10

Citation :
je me dis que la meilleure façon de m'introduire reste encore de vous donner un aperçu de ce que moi, je peux faire.
et c'ets un réflexe tout à fait honorable Heureux

Bon je t'avoue que j'ai été agréablement surpris : c'ets pas mal du tout.

Niveau orthographe / grammaire, tu t'en sors plutôt très bien; j'ai du voir une ou deux coquilles, mais franchement rien de grave de ce côté là.

Du point de vue de la rédaction, c'ets aussi efficace : on entre très vite dans ce décors et on se surprend à s'attacher tout aussi vite aux deux héroïnes.

par contre en ce qui concerne la construction et l'intrigue, il y a deux ou trois éléments qui me dérangent un tout petit peu :


- On a une bonne idée du personnage de Tail, grâce à un paragraphe qui lui est consacré et qui permet de mieux appréhender le personnage. Je trouve un peu dommage qu'on ne retrouve pas autant de détails à propos de Mary. Il faudrait peut-être appuyer un peu plus sur elle également, pour mieux les distinguer et les situer l'une par rapport à l'autre.

- la présence d'adultes dans le terrain, aussi vicieux ou déviants soient-ils, vient un peu parasiter "l'harmonie" malsaine du lieu. Je trouve que justement ce qui fait la force de cet endroit, c'ets justement le fait qu'il soit fréquenter uniquement par des jeunes dépravés ou des faux rebelles en manque de sensation (ce que tu dépeins parfaitement d'ailleurs en décrivant les différents types d'autochtones... les adultes en moins ^^). Moi ça me fait penser un peu au camps de jeunes malades de Black Hole de Richard Burns (si tu aimes la BD un peu dark cracra : c'ets l'auteur idéal !) ; l'ambiance est très similaire.

- le fait que les deux héroïnes se soient appropriées l'endroit, au point de devenir de véritables légendes locales MAIS qu'elles n'aient jamais visitées réellement de près le parc... je trouve que ça cloche. Je sais... j'ai l'impression que tout ce petit manège du vendredi soir perd pas mal de crédibilité du coup. On a un peu l'impression que "les lieux" justement ne sont pas vraiment exploités pour ce qu'ils sont : un parc d'attraction macabre où les fantasmes peuvent se délier facilement dans une ambiance crapuleuse, ce que tu décris très bien justement. Au final ça donne juste l'impression que tout ce qu'il s'y passe, ne se déroule qu'assez loin du "coeur" mystérieux et malsain du parc, comme si les jeunes ne faisaient que s'agglutiner devant les grilles qui entourent le parc au bord de la route ... et c'ets tout, sans rien faire d'autre que fumer des joints, se saouler ou se peloter. Il faudrait "élargir" le rayon d'action et peut-être en exclure le clown par une pirouette narrative (le manège est hanté, il a été le lieu d'un terrible accident, ou je ne sais quoi).

En fait sur ce dernier point, c'ets toute la relation des deux filles avec le clown qui se trouve balayée d'un coup à cette révélation : elles sont les reines de la nuits, les amantes du clown... mais elles n'ont jamais osé le voir de près. Ca colle pas à mon avis Très Heureux

Sinon tu as utilisé trois fois le terme "vampirettes" => c'ets mignon, mais c'ets trop trois ! Faut varier (gothiques c'était pas mal... mais ça n'est qu'un détail ^^)


En tout cas j'ai beaucoup aimé l'ambiance et la trame "classique" du slasher américain qui se met en place.

Je t'en prie continue vite Heureux
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 6 Mai - 0:53


Tout d'abord, merci de t'être arrêté par ici. Tu me donnes beaucoup de repères utiles pour appréhender la future réécriture de ce jet, c'est très agréable de voir par les yeux de quelqu'un d'autre. Ça ouvre des horizons. Ça donne une idée de la portée qu'à le texte. Déjà, apprendre que j'utilise bien mon outil, c'est bon à savoir. Que l'ambiance soit bien prenante c'est dément, car j'accroche beaucoup d'importance (et d'amour) aux détails et aux descriptions. Sûrement là qu'il y a les coquilles, quand j'y pense, des fois je vais loin sans m'en rendre compte. Enfin bref. Qu'on s'attache à Tail et Mary, c'est l'effet recherché... je crois. Mais l'histoire n'a pas de héros à proprement parlé, ces deux jolies gothiques ne sont que deux personnages perdus dans un lot plus vaste qui devrait apparaître au fur et à mesure des chapitres.

- J'entends bien ce que tu veux dire pour Mary. C'est vrai qu'à bien y voir elle est plus en retrait que son amie, mais je me demande si ce n'est pas voulu, inconsciemment. Son rôle prend de l'ampleur dans la suite, mais le voile qui la recouvre participe à l'ambiance générale voulue. Je vais y réfléchir. C'est vrai qu'à chaud, je n'avais pas remarqué.

- Ta remarque sur les adultes parasites me fait prendre conscience de plusieurs choses. Il est exclu que je les fasse disparaître, ils ont eux aussi un rôle important à jouer dans la machinerie. Ils appartiennent au puzzle de l'histoire. En revanche je vais repasser sur les zones où ils apparaissent au peigne fin, retracer des descriptions plus précises, insister sur le fait qu'ils ne devraient pas être là, aussi. Je vais ajouter du feutre noir.

N.B : Je ne suis pas très calée en BDs et c'est un tort quand on considère la richesse du milieu. Le résumé de Black Hole et les graphismes sont très attirants, peut-être que je me l'offrirais un de ces quatre. Merci pour la référence.

- Remarque très pertinente. Je ne sais pas encore ce que je vais déployer pour remédier à ce manque de crédibilité. Pourtant, je sens que c'est ainsi que doit se tenir l'histoire. Personne ne rentre jamais vraiment à l'intérieur, ils restent toujours à l'écart, et sous-entendu Tail et Mary sont les reines de cet endroit spécial et envahi qu'est la route 67. Mais d'un point de vue plus terre à terre, c'est vrai qu'étant ce qu'elles sont, elles auraient forcément approché leur précieux clown. Au moins une fois. Je vais songer à un plan de bataille pour parer à cette étrangeté.


dvb a écrit:
Il faudrait "élargir" le rayon d'action et peut-être en exclure le clown par une pirouette narrative (le manège est hanté, il a été le lieu d'un terrible accident, ou je ne sais quoi).

Je ne comprends pas ce que tu voulais entendre par là.

- Vampirettes, c'est noté. Je vais retoucher le texte source.

Le terme slasher américain... hell yeah. Ça me plait beaucoup. J'aime jouer avec les clichés.
Je fais de mon mieux pour rédiger la suite, centrée sur un tout autre personnage qui n'est franchement pas facile à appréhender.



Dernière édition par Anastasis le Sam 6 Juil - 13:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 6 Mai - 0:59

Anastasis a écrit:

dvb a écrit:
Il faudrait "élargir" le rayon d'action et peut-être en exclure le clown par une pirouette narrative (le manège est hanté, il a été le lieu d'un terrible accident, ou je ne sais quoi).
Je ne comprends pas ce que tu voulais entendre par là.

par élargir le rayon d'action j'entendais empiéter sur le parc et ne pas se contenter de la route en elle-même. Et comme le clown a une importance toute particulière, trouver un moyen pour le tenir à distance (de façon psychologique) dans ce décor (et expliquer pourquoi personne ne l'approche).

en tout cas, je suis ravi de voir que tu veux te donner la peine de poursuivre (et d'achever ?) ce récit Heureux
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 6 Mai - 1:10

Oui, je m'amuse trop à l'écrire pour m'arrêter là Clin d\'Oeil

La route 67 fait office d'intro, l'histoire porte bien son nom : elle se déroulera à l'intérieur du parc. Expliquer pourquoi personne ne l'approche est une bonne idée pour pallier au problème (quoique, franchement, des jeunes défoncés, ça les arrête des histoires glauques ?), mais il va me falloir du temps. J'ai commencé à jeter en pâture sur une feuille les idées d'une autre histoire qui se passe quant à elle à l'époque où le parc était ouvert, et ne connaissant pas encore la fin ni les causes de la déchéance, c'est délicat. Mes histoires jouent avec moi, et celle-là n'a pas finie de m'en faire voir de toutes les couleurs.

Ravie que l'histoire te plaise en tout cas. C'est engageant, ça donne de l'eau au moulin.

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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 6 Mai - 12:15

Bon, je n'aurais malheureusement pas le temps de faire mes fameuses analyses grammaticales mais je constate que c'est plutôt bon, hormis les grands classiques : présence de trop nombreux adverbes en "ant" et participe présent pour détailler une action (c'est marquant); des phrases parfois trop longues qui font perdre le fil de certains détails de la description alors que le champ lexical est maîtrisé. Un redécoupage de certaines phrases s'impose et quelques réflexion sur la fluidité descriptive aussi. Ca c'est l'impression à la première lecture. J'ai par exemple du m'arrêter plusieurs fois pour relire une phrase (Il ne faut pas s'inquiéter non plus, je n'arrive pas à lire un paquet d'auteurs car la moindre anomalie syntaxique ou sémantique me fait bondir).C'est plutôt bien pour un premier jet.

Je suis un adorateur du genre, notamment des films bien dégueulasses de teenagers avec des morts dans tous les sens et la blonde qui se fait charcler au détour d'un garage dans une propriété de Beverly Hills, et les réactions prêtent souvent à sourire. Je mange ce genre d'ambiance. Au niveau purement contenu j'aurais des points à critiquer, et je viens de me rendre compte que mon avis est à peu près celui de dvb.

1- Il manque la description de Mary. J'ai été troublé de ne pas voir autant de détails que pour Tail.
2- Le fait que les deux héroïnes ne sont jamais entrées dans le parc m'a fait un peu tilter par rapport au fait qu'elles sont les chefs du coin.
3- Tu nous plonges dans des descriptions fouillées et intéressante, et c'est généralement ma nourriture spirituelle : là comme ça, je te dirais que j'aurais aimé avoir une soirée avant l'arrivée des futurs timbrés mi adultes mi jeunes, pour voir comment elles se comportent en temps normal. Peut être disons garder le même rythme que tu poses par ta façon d'écrire : prendre ton temps avant l'arrivée des problèmes. C'est le principe du thème je pense d'ailleurs, faire monter progressivement la tension. J'ai trouvé qu'elle arrivait trop vite. Par exemple, tu pourrais faire passer un ou deux soirs sur le terrain vague avec quelques indices de stress, quelques moments d'angoisse très ponctuel dans l'ensemble des soirées, de l'ordre du détail. Puis effectivement le troisième jour par exemple, faire arriver les nouveaux protagonistes.

C'est court aujourd'hui, j'ai une montagne de taf qui m'attend.

En conclusion, je dirais que j'attends la suite, histoire de voir comment ça se goupille; et si j'ai du temps, je te montrerais le pourquoi de mes remarques sur la fluidité descriptive de mon premier paragraphe.

Bonne suite et relecture.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 6 Mai - 14:38

C'est vrai, n'étant allée que peu de fois au delà des premiers jets, je ne me suis pas encore fait la main sur les réécritures propres et bien finies. Tes remarques me seront sûrement utiles pour améliorer la syntaxe et les descriptions. J'ai constaté que ton écriture était bien épurée.

Un amateur du genre, ça me fait bien plaisir d'en trouver un. Si tu as des titres de cette trempe à recommander n'hésite pas, je suis en pleine cure de films d'horreur (et livres, tant qu'on y est).

1- Décidément. Je vais rajouter des couleurs à la jolie gothique.
2- Il faut que je trouve un moyen d'amputer ce malaise. Je vais peut-être les faire entrer, finalement... J'ai une sale idée.
3- Quand l'Horror Maniac a commencé à germer, l'idée était plus succincte. Je m'en rappelle parce que j'étais entrain de regarder un clip de Deathstars et je me suis dit : "Voilà, ça, c'est le bon rythme pour l'histoire du parc d'attraction" Je la considère comme un clip musical. J'avais envie de jouer avec le suggéré, je ne veux pas que ça soit clair. Je la veux puissante, riche en couleurs mais courte, efficace.
Il est trop tôt pour que je vois la forme finale mais les chapitres se découpent déjà dans ma tête, j'aperçois de loin ce à quoi ça doit ressembler. Revenir en arrière dans le temps et décrire des soirées "préliminaires" nuira au rythme que je veux installer, et pour cause : cette histoire ne dure qu'un soir. Elle ne doit durer qu'un soir. Les idées sont denses, les nouer ensemble est le défi principal.
C'est affaire d'avis. Je ne cherche pas à m'ancrer dans la trame ordinaire du slasher (comme dirait dvb), avec une longue introduction entrecoupée de tensions, de scènes de X et d’éléments intrigants qui mettent l'ambiance au compte-goutte. J'ai beau adorer ce genre, ce n'est pas comme ça que doit être interprété l'Horror Maniac. Je le veux plus vif, le couteau rentre dès le début. D'ailleurs je me demande même si je n'ai pas trop traîné sur ce premier jet.

La suite se précise. Je vais commencer à faire d'autres réécritures de Road 67 pour calquer et voir ce que ça donne. Merci d'être passé, méchant.

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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeMar 2 Juil - 23:55

Bon et là suite ?

T'as un autre chapitre à nous montrer ? J'attends avec impatience, et j'ai rien à lire ><
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeMer 3 Juil - 1:42

Citation :
[26/06/2013 19:42:15] Lis: Et l'horror maniac, on attends la suite !
[26/06/2013 19:58:39] Anja: ah j'avais prévenu, je suis très lente !
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeSam 6 Juil - 13:45

Voilà, tout est dit x)
J'ai toujours été très lente pour écrire. J'ajouterai simplement que le prochain "chapitre" avait perdu son souffle depuis le premier jet, hier j'ai recommencé en lui donnant de nouvelles couleurs. Je les aime assez. Maintenant, reste à entretenir ma motivation, et me concernant ça reste le plus dur.
Je n'écris pas souvent, mais en général c'est d'une traite. Donc reste à attendre le bon moment. Ça peut être ce soir, ça peut être demain ou dans six ans.

Merci de l'intérêt que tu portes à mon clown chéri, dvb, j'aimerais que ça suffise pour me faire écrire comme une fusée. Mais ça me fait plaisir, ça c'est sûr. A chaque fois qu'on me rappelle ma lenteur ça me renvoie au prologue du Cycle d'Elric, où Moorcock expliquait qu'il écrivait ses romans en une semaine maximum, les nouvelles en deux trois jours. Je vous jure, ça motive autant que ça tue.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 28 Oct - 10:44

C'est bientôt halloween. C'est la saison idéale pour s'y remettre.

La toussaint, samhain, l'équinoxe, le changement d'heure, les champignons et les châtaignes dans les sous-bois, les forets humides qui sentent le cadavre, les jours qui disparaissent dans de longs crépuscules froids à la faveur du vent hanté par nos peurs ancestrales et nos imaginations débridées.

Ouai franchement, l'automne c'est la saison idéale pour écrire des horreurs fantastiques.

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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 28 Oct - 10:59

Tout à fait ! Très Heureux
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 28 Oct - 15:25

Diable 
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 26 Jan - 15:18

Voilà, j'ai finalement trouvé les bonnes couleurs pour peindre la suite de cette histoire d'enfer. Je me suis beaucoup amusée à écrire ces trois premiers chapitres et suis d'ores et déjà en train de penser aux suivants, qui m'en donneront bien plus encore, j'en suis sûre.

- J'ai donc réécrit le 1er chapitre, en tenant compte des critiques utiles qu'on m'avait faites. Il est effectivement meilleur selon moi.
- J'ai du m'y reprendre à trois fois avant d'être satisfaite du second chapitre, remanié à chaque fois de manière différente mais ça y est, j'ai enfin trouvé la base qu'il me fallait. Cependant, je sais que celui-là subira encore des changements. Il y a au moins une chose que je dois rajouter pour qu'il soit comme il faut, une chanson anglaise (n'étant pas très au point, ça demande encore réflexion).
- Quant au troisième, il se métamorphosera à son tour, les ficelles ne sont pas encore bien tirées pour concorder avec la suite. Il y a des choses dans les coulisses de l'histoire qui m'échappent encore.

Je donne les liens en PDFs, c'est bien plus agréable à lire
(du moins jusqu'à TA 2.0 ?  x)


Road 67

Carnival Inside

Devil's Skeleton


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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 26 Jan - 15:37

Ah !! Merci Ana !

Je suis bien contente que tu aies réussi à t'y remettre si bien.
Je vais lire ça.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 26 Jan - 17:18

Si tu as besoin de coups de mains pour tes chapitres, tu peux aussi demander de l'aide en section atelier (nos fameux WIP).

Je lis ça très bientôt et je te fais un premier retour Heureux
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 26 Jan - 18:43

J'y pensais mais je ne vois pas l'intérêt de recréer un topic pour la même histoire. Si un gentil tuté passe par là, il pourrait l'y déplacer ?

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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeMer 9 Avr - 17:00

Code couleur :
– en vert, les interrogations que j'ai et/ou des avis
– en orange, les répétitions
– en rouge, les fautes d'orthographe ou de conjugaison


Commentaire fait à partir de la version .pdf.



Citation :
Road 67

En tournant à gauche au bon moment sur la route soixante-sept, on débarquait brusquement en pleine campagne. Plus de moteurs bruyants fuyant vers la voie rapide, plus de phares aveuglants ni de klaxons. De chaque côté de la voie goudronnée s’étendaient de vastes terrains vagues recouverts d’herbe sauvage, côtoyés tard le soir par de drôles d'inconnus, des voitures et des breaks suspects. Dans l'écrin de cette inquiétante tranquillité, des jeunes bardés de pics en fer et de maquillage noir qui (le « qui » peut-être supprimé pour alléger la phrase) clamaient haut et fort être les enfants de Satan, des adultes à la recherche de l’ancienne fougue de leur jeunesse, curieux, hommes et femmes aux tendances réputées étranges représentaient grossièrement la liste des drôles d’oiseaux qu’on pouvait être amenés à croiser dans les parages. La plupart buvaient en se racontant des histoires à dormir debout, d'autres s'embrassaient ou baisaient plus loin derrière un buisson dense, d'autres déliraient en s’échangeant les seringues remplies de mélanges bon marché. Outre le calme typique du grand air invitant aux histoires d'horreur, il y avait relativement peu de chance qu'une bagnole de flic arrive jusque-là au cours d'une patrouille. Les rares passants qui se paumaient sur ces routes de cambrousse accéléraient dès l'apparition des gyrophares de voitures arrêtées au bord de la large route, croyant ainsi éviter les pires rencontres. Les jeunes, eux, l'avaient adopté (adoptée) et baptisé (baptisée) leur repère, y savourant à chaque début de week-end leur liberté renouvelée. Mais au delà de ça, c’était le magnétisme vibrant des lieux, enivrant comme un verre d’alcool émeraude, c’était la vue imprenable du parc d’attraction en ruine depuis la route qui les attirait inexorablement vers l’endroit, en plein dans le terrain vague. Ni trop près, ni trop loin, ils pouvaient ainsi admirer et éprouver l’hypnose languide que provoquait la seule vue du clown de fer géant qui souriait toujours après toutes ces années, fiché dans l’acier rouillé du vieux roller coaster. Au dessus (au-dessus), écrit en lettres capitales qui avaient du (dû) (je pense que sans le « dû » ce sera mieux) briller de mille feux il y a quelques décennies, le nom du parc : “The Horror Maniac”. (on privilégiera plutôt l'utilisation des guillemets français : « et »)

C'était leur point de chute, là où ils se sentaient bien, là où la société leur foutait enfin la paix. Et surtout là où ils pouvaient se shooter tranquille sans risquer gros. Ils s'endormaient ensuite dans les voitures, agglutinés les uns contre les autres, et le lendemain l'intérieur avait l'odeur rance de tous les vices accumulés dans la soirée : tabac, sueur, sexe. Ici, grâce à la nuit et au parc délaissé, la réalité était un peu moins solide, elle se dilatait, et ces grands enfants se fondaient dans l’étreinte moite, terriblement excitante de ce danger. Ils avaient l’étrange impression de nourrir les lieux en y faisant l’amour, en étreignant les inconnus, en fumant et en jouant à leurs jeux. Les filles en soulevant leurs jupes noires bordées de dentelle, les garçons en se livrant à la violence et à des éclats de rire absurdes. Ici ou ailleurs, quelle importance ? Mais cet endroit, lui, semblait réverbérer tous ces plaisirs. Tout était plus vrai, ici. Plus marquant. Plus intense. Et inconsciemment, c’était pour le goût de cette frénésie délicieuse que beaucoup reprenaient la route 67 (pourquoi avoir écrit le numéro de la route en lettre dans la première phrase et ici avoir changé ?).

Tail et Mary commençaient à avoir l’habitude. Elles étaient d’abord venues une ou deux fois avec les amis des amis, puis de plus en plus souvent, jusqu’à hanter les lieux chaque week-end. Aujourd’hui, c’était elles les habituées, les filles de la nuit, les enfants légitimes de l’Horror Maniac. Cette impression de supériorité les mettait à l’aise vis-à-vis des autres, elles affirmaient même à qui voulait l’entendre qu’elles étaient des créatures de la nuit et jouaient de cette petite légende sans se lasser. C’était absurde, mais c’était leur rôle. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées par hasard il y a des années dans le bar où travaillait Mary quelques soirs par semaine et ne se lâchaient plus depuis. Leur goût pour les histoires glauques et nimbées de mystère faisait leur lien, ça, et le sexe. Coucher ensemble ne leur plaisait pas vraiment, mais cela les rassurait, car elles ne pouvaient pas se faire souffrir l’une l’autre de cette manière. Alors parfois, pour s’amuser ou se guérir, elles joignaient leurs langues un moment pour savourer la caresse chaude et sécurisante de l’autre, la présence amicale, quasi-fraternelle, les doigts glissant sur leur soie intérieure.

Mais ici, près de ce lieu qui leur donnait tant d’assurance, pas de larmes ni de doutes, juste le plaisir vibrant de se régner (il n'y a pas de forme pronominale pour le verbe « régner », c'est-à-dire qu'il n'existe pas de « se régner ») sur leur petit royaume personnel. Elles avaient fantasmé à plusieurs reprises en racontant que la tête du clown qui fixait la lande était un vieil ami et un bien fantastique amant, liant le geste à la parole en jouant de leurs langues devant les garçons. L’air pervers de la sculpture vue sous un certain angle suffisait presque à rendre l’histoire plausible. Plus jeunes qu’elles, très souvent, ces jeunes attirés par le frisson de l’aventure, priant pour que les parents ne découvrent pas le subterfuge du “Je dors chez Donnie, ce soir” (guillemets français) pendant que l’autre disait exactement le contraire aux leurs, étaient plus faciles à convaincre que les adultes bizarres qui traînaient parfois dans le coin. Les garçons à peine nubiles, c’était plus facile, ça gobait n’importe quoi tant qu’ils croyaient encore pouvoir mettre la main sous leurs jupes. Et même s’ils ne faisaient qu’acquiescer en gloussant bêtement à l’histoire du clown des deux vampirettes, c’était le jeu, toujours seulement le jeu qui comptait. Leur rôle de minuit.

Tail était une jolie blonde aux racines noires et au visage d’enfant en cœur (cœur). Ses grands yeux bruns pétillaient d’une malice intelligente que les autres confondaient avec la bêtise inhérente à l’adolescence. Elle faisait beaucoup plus jeune qu’elle n’était en réalité, les autres l’imaginant à peine majeure alors qu’elle entamait sa vingt-troisième année. Cette apparence trompeuse l’amusait beaucoup, participait au charme du rôle qu’elle interprétait. Si d’ordinaire dans la vie réelle cet air juvénile était à l’origine de beaucoup de malentendus, ici, près de l’Horror Maniac, cela donnait de la consistance à son personnage. Elle avait besoin de ça. Renverser la machinerie. De jouer avec pour rire de ce qui la blessait dans l’intimité moite de sa chambre. Dédramatiser la réalité. C’était sa façon à elle d’assumer et prendre le contrôle sur ses bêtes noires. Et chaque week end, avec Mary, le jeu recommençait tandis que le clown dévoilait ses dents pour lui sourire.

Ce soir, le sourire blanc de la grosse tête paraissait éclatant, lui qui était d’ordinaire si terne et noirci par la poussière des ans. Tail traversa la route pour regarder ses grands yeux et lui rendre sa grimace pleine de malice. Elle le prit comme un signe, le signe que cette soirée serait inoubliable. Elle entendit le craquement du frein à main du vieux break de Mary et la portière s’ouvrir. La jeune femme traversa la distance qui les séparait et l’enlaça dans ses bras, déposant un baiser au creux de sa nuque qui la fit immédiatement rire.
(guillemets français pour ouvrir un dialogue) Notre ami est content ce soir, dit Tail en se tournant vers le clown.
— Oui, il a l’air. C’est parce qu’il sait qu’on va passer la nuit avec lui, le malin. Vois comme il nous regarde, ses grands yeux ravis”, répondit Mary en remettant ses bras autour de la taille de son amie.

Elle était légèrement plus grande que Tail, suffisamment pour laisser sa tête reposer sur son épaule quand elle la prenait dans ses bras. Leurs cheveux blonds se mêlèrent. Dans la nuit, ils étaient presque de la même teinte, mais ceux de Mary étaient légèrement plus foncés, Tail ayant l’habitude de les décolorer de temps en temps. Le nez dans ses cheveux, Mary remarqua que les racines noires commençaient à apparaître sur le crâne de son amie. Elle se rappelerait (rappellerait) toujours leur rencontre. C’ (Cela ou Ça) aurait du être un jour sombre et sans intérêt comme les autres, au lieu de quoi cette bombe à retardement blonde s’était pointée derrière son bar avec son sourire éclatant, ses yeux cernés de khôl et son allure de jeune succube. Si Mary était taciturne, Tail s’était montrée assez extravertie et bavarde pour deux. Elle avait immédiatement accroché avec la jolie poupée blonde, l’éxubérance (exubérance) terrible qui émanait d’elle.

Ce soir là, à la fin de son service, elles avaient dansé ensemble et s’étaient longuement embrassées pour attirer l’attention dans la boîte, ce qui avait marché du tonnerre. Les mecs s’étaient agglutinés autour d’elles comme prévu, mais Mary et Tail les avait ignorés, réalisant qu’elles préféraient s’occuper l’une de l’autre. Son existence lui avait immédiatement parue plus amusante avec Tail. Cette superbe tornade blonde. Les voitures commençaient à arriver et s’arrêtaient les unes derrière les autres sur les deux bords de la chaussée. Des bandes déjà constituées la plupart du temps, ils étaient tous entassés dans de gros vans exhalant des fumées intenses de marijuana dès l’ouverture des portières. Les nouveaux arrivants ressemblaient à de drôles de hippies, bariolés de tee-shirts fluos et de bracelets en latex, bières en main et clopes au bec. Ils tétaient ce doux hallucinogène comme le sein d’une mère qui ne les quitterait jamais. Ils n’intéressèrent les deux gothiques que quelques courtes secondes. Elles étaient bien plus captivées par le break rafistolé de planches en bois qui venait de se garer à une dizaine de mètres de là, à côté duquel fumaient tranquillement plusieurs hommes en noir portant d’épaisses lunettes de soleil. Assez ridicule en soi quand on considérait l’obscurité ambiante, mais ils étaient plutôt séduisants et les glaces noires leur donnaient une assurance qui n’était pas pour les déplaire. Déjà bien à l’aise dans son rôle de maîtresse de la nuit, Tail voulut tirer Mary dans leur direction, mais celle-ci éprouvait quelques réserves à accoster comme ça de parfaits inconnus en si grand nombre quand elles n’étaient que deux filles. Sans qu’elle en connaisse exactement la source, Mary sentit un malaise l’envahir. Ces types ne devraient pas être là.

“On devrait rester sur nos gardes, Tail, on ne sait rien de ces types... (il manque une virgule) dit-elle sans parvenir à la faire s’arrêter. Tail fonçait tête baissée, comme d’habitude.
— Ce n’est pas en restant plantées là qu’on en saura davantage. Ils sont tellement mignons... Allez, Mary, je veux pas y aller toute seule. N’oublie pas qui nous sommes.”

Elle lui fit un clin d’oeil pour lui rappeler leur jeu. Il ne leur était jamais rien arrivé, jusque là. Et c’était rare de croiser des gens si intéressants dans les parages. Pour une fois, elles pouvaient faire une exception et rencontrer des garçons plus vieux et matures que les adolescents avec lesquels elles s’amusaient d’habitude. Les impressionner était le challenge que Tail s’était personnellement mis en tête. Cette idée l’excitait déjà. Arrivées à leur hauteur, Tail les salua en gloussant comme une enfant. Mary, quelque peu en retrait, leur dit bonsoir avec réserve, soudain très intéressée par le goudron tapissant la route. Ces hommes devaient avoir de vingt-cinq à trente ans et semblaient tous se connaître. Le premier à répondre au salut abaissa ses lunettes sur son nez et posa un regard amusé sur les deux jeunes filles, puis sourit plus franchement.

“Hey”, dit-il simplement, dégageant une mèche de cheveux bruns de son visage. Il les avait plus courts que le reste de sa bande. Tail semblait à l’aise, ou simplement inconsciente. L’homme en question se redressa du break où il s’était adossé avec nonchalance pour leur serrer la main à tour de rôle. Son sourire mit Mary encore plus mal à l’aise. Ses yeux étaient d’un bleu très froid. Une nuance entêtante, comme un grand verre d’eau glacée qui monte à la tête. Ses lèvres pulpeuses. Mary se mordit la langue en reposant ses yeux sur l’asphalte du sol, espérant qu’il ne capte pas la gêne qui l’envahissait. Il avait du charme, mais quelque chose clochait. Ce charme lui apparaissait comme un rideau pour couvrir un tas d’ordures. Quand elle sentit le coude de Tail lui tapoter le bras, elle comprit son manque de subtilité. Heureusement qu’elle était là pour la cacher tant qu’elle se trouvait en position de faiblesse.

“Alors, les gars, vous faites quoi dans les parages ? On admire la vue ? Vous êtes venus
dire bonjour au clown ? demanda Tail en riant joyeusement.
— Un vieil ami à nous. On était déjà venus il y a plusieurs années. D’ici, on ne constate pas vraiment de changement mais l’intérieur du parc doit être encore plus pourri et malsain qu’à l’époque.
— Oh, oui, il l’est…” dit Tail en se penchant vers lui.
Elle lui fit un clin d’oeil. Mary voulut la tirer un peu en arrière mais c’est à peine si son amie le remarqua. L’étranger s’était penché lui aussi pour jouer le jeu. Il souriait toujours.

“Donc tu y es déjà allée, c’est courageux de la part d’une petite fille. C’est autre chose que le voir depuis la route, bien à l’abri, pas vrai ?
— Une petite fille, moi ? dit-elle en pouffant de rire. Tu ne sais pas à qui tu t’adresses.”
Il feignait l’intérêt. Pourquoi Tail n’arrivait-elle pas à voir qu’il se fichait d’elle ? C’était toujours la même chose. Dès qu’un type mignon jouait aux grands méchants loups (pourquoi du pluriel ici ?), elle rentrait immédiatement dans son jeu. Et le lendemain, elle finissait en pleurs et rejoignait Mary chez elle dans son lit, le seul endroit où elle était vraiment en sécurité, pour refaire les mêmes conneries le soir. Mais là, ce n’était pas la même chose. Cet homme ne ressemblait à aucun qu’elle ait jamais vu tourner autour de Tail. Il n’était ni intimidé ni de leur âge, plus intéressé par le jeu que par son amie elle-même. Mary voyait tout cela. Elle en voulait à Tail d’être aussi aveugle et d’accepter de se laisser mener à la baguette par le premier venu.

“Je ne suis pas venu ici pour rester sur la route”, dit-il en observant les vieilles montagnes russes.
Le ventre de Mary se noua un peu plus. Elle voyait déjà ce type inviter Tail à retourner à l’intérieur, et bien sûr, cette idiote allait accepter bêtement, puisque la fierté de son personnage était en jeu. Il était hors de question qu’elle remette les pieds dans ce taudis infesté d’insectes et dieu (Dieu) sait quoi d’autre. Elle attrapa le bras de Tail et tenta de lui chuchoter de s’éloigner, d’aller marcher un peu plus loin, mais la jolie blonde avait l’air complètement happée par le regard de l’étranger et sa proposition insidieuse.

“J’imagine qu’il va falloir que je t’accompagne, dans ce cas. Mon honneur est en jeu”, dit Tail en gloussant comme la gamine qu’elle n’était plus. Mary la tira carrément en arrière et se mit devant elle de sorte que l’étranger ne puisse pas lire sur leurs lèvres.

“Quoi ?! demanda Tail sans comprendre la réaction de son amie.
— Tu es folle, on ne va pas aller là-bas, aussi loin de la route et de la caisse toutes seules avec ce type. On ne sait rien sur lui, merde, tu ne te rends pas compte ! Je n’aime pas du tout son air. Et puis ce parc est immense, la dernière fois c’était un cauchemar. Restons sur la route. C’est ici, Mary… C’est ici notre domaine, notre territoire. Pas là-bas.
— Tu es parano, Mary, il a l’air cool. Pour une fois qu’un type aussi mignon sachant aligner deux phrases passe par là, on va quand même pas passer à côté ! On a rencontré pleins de drôles d’oiseaux ici, ce ne sont pas des meurtriers en cavale pour autant. Et puis il connait (connaît) bien l’intérieur du parc, on ne va pas se perdre. Nous sommes les maîtresses de la nuit, nous n’avons pas peur d’un simple parc abandonné. Détends-toi.”

Mary n’arrivait pas à croire Tail aussi disposée à tenter le diable. C’était ni plus ni moins un coup de dés lancé avec le destin. C’était de la folie pure. Mais elle ne pouvait pas la laisser y aller seule. Elle devait la convaincre de ne pas aller plus loin, de s’arrêter tout de suite. Elle le devait. Son ventre se nouait davantage à chaque seconde passée près de ces types en noir. Elle allait ouvrir la bouche pour reprendre ses avertissements quand elle devint sourde et muette.

Un homme émergea de derrière le van des hippies et traversa la large route, les yeux fixés sur le vieux roller coaster. Sur le clown souriant. Tail se retourna en voyant son amie pétrifiée, et entrouvrit à son tour la bouche, à court de mots. Elle n’avait jamais vu un type pareil auparavant. Les hippies le regardaient aussi, croyant sans doute en le voyant avoir un peu trop forcé sur la fumette. C’était un homme gigantesque vêtu d’un manteau incroyable, comme un patchwork de plusieurs cuirs marrons et noirs raccommodés ensemble. Un manteau de Frankenstein. Mais c’était surtout ses cheveux. Blancs. Vibrants. Ce phare dans la nuit. Tail et Mary se regardèrent un moment, bouche-bées, et le contemplèrent à nouveau. Le monde s’était arrêté. Mary chercha la ruine du roller coaster que fixait l’albinos sans se soucier des multiples paires d’yeux glissant sur lui. Le cœur (cœur) des deux vampirettes fit un bond quand il se tourna brièvement vers elles. Elles restèrent figées les quelques secondes que cela dura, incapables de réagir à cet examen. Puis l’albinos se détourna pour reporter son attention au roller coaster déchiqueté, et se mit à marcher vers lui, à travers la campagne désertique. Tail et Mary se dévisagèrent à nouveau, les yeux dilatés. Il les avait regardées. Dans leur ventre, quelque chose se contracta délicieusement.

L’étranger qui avait proposé à Tail la visite de l’Horror Maniac fut amusé en voyant les deux jolies gothiques s’échanger ce regard interloqué et désireux, véritable destinataire du message approbateur de l’albinos. Il voulut rire de cette méprise enfantine, mais il attendrait. Les premiers dés étaient lancés.




Voilà pour ce premier chapitre. Le style est agréable et les descriptions bien menées, le fond est intrigant et la fin un bon cliffhanger. Bravo (:

Je commenterai la suite, évidemment.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeJeu 10 Avr - 22:58


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The Carnival Inside 3e prise


Le corps électrique. Les yeux, voilés. Anja enjamba le grillage tailladé à l’endroit habituel, là où se tenait il n’y a pas si longtemps l’entrée est de l’Horror Maniac. Ici, où une bête semblait avoir fait une percée au travers du fer tenant plus lieu d’avertissement que du véritable interdit, car n’importe qui armé d’un couteau suisse aurait pu pénétrer ici s’il le désirait. C’était d’ailleurs la seule entrée de l’Horror Maniac qu’on avait pris la peine de grillager à l’époque de la fermeture, Anja s’était toujours demandé pourquoi celle-ci en particulier. Elle déboucha sur l’ancien petit train qui faisait le tour du parc pour les enfants, permettant d’avoir une vue imprenable, sandwich et canette en mains, pour dominer la foule pressée aux entrées des attractions. Elle longea un moment les rembardes (rambardes) et les rails rouillées du train. Le premier wagon avait la tête d’une chenille façon cartoon, et chaque wagon (voitures à la place ?) suivant était une portion de son corps vert sale, exagérément long. Elle vit par terre le même paquet de churros déchiré et l’appareil photo jetable jaune et noir, à moitié écrasé par quelqu’un, dont la bande dépassait du plastique déchiqueté. Des tas de saloperies gisaient sur le sol, comme abandonnées avec précipitation. Etait-ce (Était-ce) le cas ? Est-ce qu’un jour les visiteurs avaient quitté subitement les lieux, la peur au ventre, lâchant tout ce qu’ils avaient dans les mains ? Anja avait visualisé la scène dans son esprit à plusieurs reprises. C’est ce que l’endroit lui inspirait.

Une panique soudaine, maintenant endormie et anesthésiée par le silence. Elle croyait en connaître la raison. La lune éclairait relativement bien les allées ce soir. Se balader dans le parc avec la lumière crue de son portable ne lui avait jamais plu, trop d’angles morts et de surprises au tournant. Même plus avantagée que d’autres en ces lieux, elle ne pouvait pas prétendre y être la bienvenue. Elle en aimait chaque recoin, chaque veine, chaque artère, mais l’Horror Maniac ne lui rendait pas la pareille. Pourtant, elle préférait cet endroit à la maison. Elle avança plus loin dans les allées du parc. A (À) ses pieds voletaient de vieux papiers de tombola, des entrées pour le Cinédiurne et des rouages de manèges tombés en ruine. Anja réajusta sa vieille veste en cuir brut et frotta ses mains l’une contre l’autre, les doigts engourdis par la température ambiante. Les mains jointes, elle frôla ses lèvres coloriées de rose discret.

Au milieu du parc, Anja s’arrêta un moment devant la pancarte pendante du Jester’s Shadow. Derrière cette enseigne sale, qui sait… La pire maisons des horreurs du parc. Elle se souvenait encore du goût de l’angoisse en marchant dans ces couloirs, vapeurs d’alcool, plastique fondu. La peur qu’elle éprouvait au sein de l’Horror Maniac n’avait pas de prix. Elle continua sa marche en direction du carousel (carrousel). Anja sentit le vent lui caresser les paupières. Elle se perdit quelques secondes dans le délicieux chaos rouge et noir de tourbillons derrière ses yeux, attendrie, inerte, laissant le temps au monde de changer.

Parfois il suffisait de cligner des yeux, mais elle aimait prolonger ces instants, les savourer, ancrer en elle l’étreinte fugace de ces rêves avortés. Elle écouta les bruissements. Elle écouta l’acier rouillé qui chantait en grinçant. Elle écouta le vent qui faisait frémir la peau du parc d’attraction. Les yeux clos, elle patienta, donna à la réalité le temps de se diluer, de revêtir le flou qui effacait (effaçait) ses contours, d’intensifier ses couleurs. Le circuit de veines sombres sur le fond rouge de ses paupières tenait lieu du rideau qu’on lâchait avant le spectacle. C’était si facile pour elle, si facile... Elle était faite pour cela, et si elle avait pu s’en rendre compte, elle aurait réalisé qu’elle adorait ces spirales invisibles qui tordaient la réalité. Ce don de dilater le monde alentour, il était en elle depuis qu’elle avait ouvert pour la première fois les yeux sur lui. C’était trop naturel pour s’en réjouir.

Elle ouvrit les yeux et découvrit les nouvelles couleurs du parc. Si quelqu’un d’autre s’était trouvé à côté d’elle, il se serait demandé ce qu’elle regardait alors si fixement, incapable de voir à sa façon. S’il s’était approché, il aurait peut-être vu les lueurs dans le ciel qui brillaient par transparence dans le miroir de ses yeux. Mais en constatant que le ciel était parfaitement noir et inviolé en regardant en haut, il aurait fui face à l’étrangeté de cette vision. Le ciel crachant de joyeuses flammes multicolores. Roses, rouges, bleues, violettes, jaunes. Des étincelles languides qui s’évanouissaient dans la chute. Anja aurait sûrement compris de quoi il s’agissait si elle n’avait pas regardé ça de son œil habituel, dénué de curiosité, appréciant simplement les spectacles sans se demander quel machiniste se cachait derrière. Elle l’aurait peut-être compris en prêtant attention aux sons lointains, si la réalité n’était pas déjà trop ralentie et dilatée pour ça, des bruits sourds qui éclataient très lentement dans la nuit. Les couleurs étaient belles à voir juste au dessus du parc. Guirlandes temporaires, elles lui donnaient un air qu’elle ne lui avait jamais connu. Le clown devait se réjouir des mouvances dans la toile de fond de son paysage.

D’ici, elle pouvait sentir l’influence des lumières sur son sourire métallique. Un élargissement, une distorsion. Elle sourit doucement en retrouvant son visage difforme dans un coin de son crâne. Elle aimait beaucoup cette tête blanche qui planait au dessus du parc. Un feu blanc éclata au ralenti dans le ciel noir, retombant en fils d’argent au dessus des arbres, derrière le parc. Le corps d’Anja fut parcouru d’un long frisson, électrisé par l’apparition d’un visage bien connu dans sa tête. Elle accueillit cette vision en grimaçant, et cette grimace avait la forme d’un sourire. Son coeur (cœur) battit plus fort en observant les retombées blanchâtres crayonner le ciel de formes psychédéliques, de chevelures impossibles.

Le monde était plus clair. Le monde était plus rouge, il battait comme un coeur (cœur). Quel qu’il soit, le spectacle derrière les arbres vit mourir sa dernière lumière, et Anja baissa enfin les yeux pour constater qu’elle était à quelques mètres du carousel (carrousel). Son propre coeur (cœur) fit un bond, celui du monde en même temps. Il battait plus fort dans ses oreilles. Elle connaissait la distorsion, celle qui gommait les angles et rendait flou l’alentour, mais ce dans quoi la réalité s’engonçait maintenant n’était plus de son fait. C’était, pour elle, déjà trop intense pour y marcher droit. Entêtée par cet alcool ambiant, elle ferma les yeux pour rassembler son esprit éparpillé. Une main sur le front, elle inspira longuement l’air saturé, la tête envahie par les lourds battements. Cette dilatation soudaine du monde ne pouvait signifier qu’une chose. Il n’était plus loin. Le carousel (carrousel) grinça à quelques mètres devant elle. Elle ouvrit les yeux. Il tournait légèrement. Une structure pourtant si lourde. Le profil des chevaux semblait tour à tour sourire, pleurer, rire et hurler. Des expressions humaines dérangeantes. Etait-ce (Était-ce) toujours des chevaux ?

Lorsqu’elle pivota pour regarder derrière, il était bien là, à une dizaine de mètres, faisant le pied de grue devant une attraction insalubre de train fantôme. Ses cheveux d’albinos se découpaient sur la toile noire de la nuit. Il sourit à son intention et la rejoignit. Les battements avaient cessé, le monde plongé dans un silence de tombe, mais chaque pas était une décharge dans sa tête. Il était maintenant assez près pour qu’elle discerne les détails traîtres de son visage et le sourire qui ne le quittait pas. Assez pour éprouver sa taille diablement abaissante. Elle leva la tête pour croiser ses yeux. Terrifiants.

(guillemets français pour introduire un dialogue et les fermer) Bonsoir, fille-fleur. Je t’ai manqué ? ”


Je ferai le commentaire du fond de ce chapitre en même temps que mon futur post sur la troisième partie, notamment pour dire si l'introduction de nouveau personnage apporte quelque chose ou non.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 14 Avr - 23:26

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Devil’s Skeleton


"Dégueux !" s'exclama Tail en mettant le pied dans un truc visqueux.
Dans le noir, ça n'était pas évident à voir, mais il s'agissait apparemment d'une vieille barbapapa. Pas si vieille que ça, d'ailleurs, songea Mary. Tail ne semblait pas constater autre chose que son propre désagrément. Elle s'était payé (payée) ces bottes de vinyle à lacets rouges la semaine dernière, et voilà que ses pompes chéries étaient collantes et sales. Mary s'éloigna un moment en levant les yeux au ciel, attendant qu'elle finisse de débiter toutes les insultes qu'elle avait en stock. Cela faisait sourire Eydolon. Où est-ce qu'il avait été chercher un nom pareil, celui-là ? pensait Mary. Ce type avait beau être d'un charme peu commun, il lui était totalement antipathique. Elle aurait voulu que Tail éprouve la même répulsion, mais en voyant les yeux de merlant fris (merlans frits) qu'elle lui servait à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, elle n'y comptait plus. Si on exceptait la barbapapa rose sur ses godasses neuves, elle avait l'air aux anges. J'espère qu'ils ne vont pas baiser devant moi (pour insister sur le fait que ce soit une phrase pensée mieux vaut la mettre sur une nouvelle ligne et au surplus ajouter un « songea-t-elle » ou « se dit-elle »). C'était déjà arrivé et Mary ne tenait pas à renouveler l'expérience, elle en gardait un souvenir amer. Elle avait essayé de dire à Tail que ça avait été dégueulasse de faire ça juste sous son nez, mais cette dernière lui avait dit de grandir, que ça n'était rien. Mary n'avait rien dit de plus pour éviter l'engueulade. Tail était si têtue que ça n'aurait servi à rien, et à moins qu'un type lui ait fait une crasse entre temps, c'est Mary qui serait venue s'excuser et qui au bout du compte se serait sentie encore plus nulle. Autant se taire et attendre que les choses se tassent, comme à leur habitude. L'un des inconvénients de sympathiser avec une forte tête.

La différence ce soir, c'est que quoique Tail puisse faire, Mary ne pouvait se résoudre à l'abandonner aux bras de ce type. Ce qu'Eydolon dégageait en attraction pour Tail n'était qu'ennuis pour Mary. Une onde dangereuse et sale. Elle suivit Tail et Eydolon dans le couloir obscur de l'attraction. Cet endroit lui fichait la chair de poule et elle se sentait déjà comme la dernière roue du carosse. Le début d'une soirée mortelle. Les deux devant elle ne semblaient même plus réaliser sa présence, collés l'un à l'autre dans l'étroit corridor aux murs noirs de cendre. Au moment où elle se disait qu'ils avaient décidé de l'ignorer pour de bon, Eydolon se retourna pour lui lancer un regard à la volée. Mary ne sut comment l'interprêter, mais elle se rendit compte qu'il l'avait stoppé net (je n'ai pas compris qui s'est arrêté là : Eydolon ou Mary ?). Laisse-nous seuls ? Non. Il voulait dire (il manque les deux-points) Viens, viens voir. Ouvre grand les yeux. Mary serra la mâchoire et recommença à les suivre. Dans sa tête germaient les idées d'un chaos noir de suie. Devant, elle entendait Tail rire aux éclats. Elle ignorait pourquoi, Eydolon riait aussi mais c’était elle qu’il regardait, en arrière. Le ventre de Mary se noua en fils inextricables. Une noirceur d'encre s'insinuait en elle. La couleur du doute. Un instant, elle eut l'impression de voir l'envers d'un jeu où elle marchait comme un pion innocent. Reverrais-je (Reverrai-je) la route 67 ce soir ? Son échine s'en glaça d'effroi, d'un épais doute gris comme la cendre autour d'elle.

"Où est-ce qu'on va, comme ça ?" demanda Mary, profitant qu'Eydolon la remarque.

Tail la foudroya du regard, comme si elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Ils étaient arrivés à la fin de l'étroit corridor brûlé et débouchaient sur une salle épargnée par l'incendie. Mary se demandait si c'était le seul bâtiment du parc à avoir été aussi touché par le feu. Et quand est-ce que ça avait bien pu arriver, d'ailleurs ? L'odeur du cramé, comme la barbapapa rose, ne lui semblait pas si vieille que ça. Eydolon garda le silence. Tail se planta devant elle, l'air furieuse.

"Franchement, Mary, qu'est ce (est-ce) qui t'arrive ? Je te croyais moins peureuse ! Pourquoi tu demandes où on va ? Tu veux tout gâcher ? Pourquoi il faut toujours que tu saches tout, que tu calcules, qu'on te rassure comme une gosse... T'es pas une gosse, putain, alors arrête de flipper."

Mary était partagée entre la honte et la colère. Sous prétexte qu'elle avait rencontré un mec qui lui plaisait, il fallait qu'elle en fasse des tonnes pour l'impressionner. Elle faisait ça d'habitude pour montrer aux types qu'elle était aux commandes, soit-disant. Si elle avait les choses si bien en mains, pourquoi est-ce qu'elle finissait toujours par débarquer chez Mary le lendemain avec un tas de mascara humide le long des joues, à pleurer et jurer comme une gamine qu'elle ne retomberait plus jamais dans le panneau ? Elle aimait Tail, mais pourquoi ne voyait-elle pas la même tâche noire dans le fond de cette pièce, sous l'apparence d'Eydolon ?

"Je te dis que tout va bien, alors crois-moi", finit par dire Tail pour rompre le silence de son amie.

Elle y était peut-être allée un peu fort, mais elle en avait marre que Mary se conduise comme une poule mouillée. Croiser un homme comme Eydolon, combien de fois ça pouvait arriver en l'espace d'une vie ? Elle entendit Mary bafouiller.

"Tu as beau me critiquer, si je n'étais pas là pour prendre des initiatives, on resterait chez toi à manger du popcorn devant un film de série b (série B). C'est grâce à moi qu'on sort et qu'on a fait des tas de trucs que tu comptes comme des supers souvenirs, tu me l'as dit toi-même. Je te dis que je maîtrise la situation, comme toujours, argumenta Tail. Je suis la maîtresse de minuit, dit-elle à voix basse.
- Oui et bien ça m'étonnerait que ce soit toi qui le monte quand il te baisera !" cracha Mary.

Eydolon ricanait bassement, adossé dans un coin de la pièce. La petite scène que jouait les deux gothiques rien que pour lui l'amusait. Un apéritif rouge. Mary aurait regretté ce qu'elle venait de dire si elle n'avait pas été aussi remontée, car Tail semblait fulminer. Mais contre toute attente, elle se détourna d'elle sans faire de scandale et sourit de toutes ses dents à Eydolon.

"Désolée, conversations de filles..." dit-elle pour couper court. Ce n'était pas le moment de s'occuper de la paranoïa de Mary, elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec elle alors qu'il était là. Pourtant, à voir les yeux désireux d'Eydolon, elle se demanda si elle n'aurait pas du (dû) continuer un peu. Leur petite dispute avait tout l'air de lui avoir plu. La vaste pièce où ils avaient débarqué devait être une des nombreuses salles où les gens attendaient leur tour pour les attractions. Contrairement au couloir insalubre qu'ils avaient traversé, qui avait du (dû) être réservé à la maintenance, celle-ci gardait des traces de vieux décors. Les murs étaient assez défoncés mais les peintures murales restaient visibles par endroits. Sûrement une attraction pour gosses. Mary distinguait des personnages façon dessin animé qui la dévisageait tour à tour, sous une épaisse couche de poussière. Tail faisait mine d'explorer l'endroit mais Mary voyait bien qu'elle n'arrêtait pas de jeter des regards en arrière, pour vérifier qu'Eydolon l’avait bien dans sa ligne de mire. Ce que Mary aurait trouvé amusant dans d'autres circonstances lui paraissait pathétique ce soir-là. Mais Eydolon ne regardait pas Tail à ce moment. Posté dans un coin de la pièce, il la regardait elle. Il profita que Tail s'éloigne pour s’approcher.

"Je te mets mal à l'aise ?
La franchise de la question lui fit mal au coeur (cœur).
- Non, se défendit-elle.
- Tail m'a dit que vous vous faisiez appeler les reines de l'Horror Maniac, dit-il en souriant. Ca parait (Ça paraît) présomptueux si c’est cet endroit qui te fait si peur que ça.
- La route 67. C'est sur la route qu'on est tout le temps. C'est là qu'on rencontre tous les autres gens. Il n'y a personne qui vient foutre les pieds dans ce taudis.
- Tu as tort", affirma Eydolon.
Il souriait d'une manière qui fit encore se resserrer les noeuds (nœuds) dans la poitrine de Mary. Son regard disait l'évidence.

"Peu importe, tout ce que je veux c’est retourner là-bas.”

En faisant mine de marcher vers l’autre pièce où elle entendait les pas de Tail faire craquer le sol, Mary se rendit compte qu'elle avait froid. Elle frotta ses bras couverts de résille en rejoignant la salle adjacente, décorée de façon similaire, relookée par le feu et ses émanations noires. Les cartoons l’observaient, le sourire aux lèvres. Elle détestait cet endroit. La route 67 lui manquait. La route 67 était magique. Oui, magique, elle l’avait toujours senti. Elle s’y était toujours sentie à l’aise, comme une princesse pâle et mystérieuse dans son château noir. Et ce soir, quelque chose était venu perturber l’équilibre de son petit royaume. Eydolon et les autres, sortant du break rafistolé, les lunettes noires couvrant leurs yeux, leur sourire mauvais. Mais pas seulement. Il y avait aussi l’albinos... L'albinos. Mary sentit son ventre se contracter de plaisir. Quelques secondes à l'apercevoir, et elle était déjà amoureuse. Elle le sentait dans la moelle de ses os. Combien de fois Tail lui avait-elle dit qu'elle tombait amoureuse trop vite et de n'importe qui ? Tail ne comprenait pas. Et puis qu'avait-elle à dire sur l'amour, elle qui suivait sans méfiance un inconnu dans les entrailles d'un vieux manège, au beau milieu de nulle part ? Eydolon n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'elle écarte les cuisses, Mary l'aurait parié. Mais elle, à cet instant précis, elle n'avait jamais été aussi certaine d'être amoureuse. Elle n'avait jamais senti une telle dose d'adrénaline, de joie et d'excitation se mélanger chaotiquement dans l'ensemble de ses veines, jusqu'au cerveau, jusqu'au fond des tripes. Elle l'avait dans la peau, cet homme aux cheveux blancs. Elle aurait du (dû) lui courir après en le voyant se diriger vers le roller coaster, vers le clown dans la lande, elle aurait tant voulu toucher ce manteau, ce magnifique patchwork de cuir, enfouir son nez dans ce qu’il portait. Si l’albinos n’était pas lui-même quelque part à l’intérieur de ce parc en ruines, Mary aurait sans doute plus insisté pour retenir Tail au bord de la route. Mais il était là, lui aussi… Peut-être tout près, qui savait ? Mary hésita brièvement.

"Tu connais l’albinos qu’on a aperçu tout à l’heure, avant d’entrer dans l’Horror Maniac ? demanda t-elle à Eydolon, pleine d'espoir, ravalant son dégoût.
- Oui. Tu veux le rencontrer ?"

Mary cessa de respirer. C'était si simple, vraiment ? Eydolon la mènerait jusqu'à lui, elle le saluerait et ils discuteraient, l'albinos et elle ? Pourquoi pas de foot ou de basket ? Non, il n'avait pas l'air d'être le genre à aimer les conversations banales... Peut-être était-il sombre comme elle, peut-être aimerait-il parler de gothisme, d'opérations et de chirurgie ? Mary avait toujours aimé regarder les interventions. Son rêve était d'intégrer une école d'assistance médicale et de travailler dans une clinique chirurgicale. C'était pour ça qu'elle travaillait dans ce bar miteux sur l'avenue Bel Air, uniquement pour ça. Elle jubilait à l'idée de lui parler ! Il était peut être même plus tordu qu'elle, ce serait parfait. Parfait.

"Oui... oui, j'aimerais bien" bafouilla-t-elle.
Eydolon sourit de toutes ses dents, et Mary se sentit obligée de sourire elle aussi, en remerciement pour ce qu'il allait faire.
“Eh bien, allons le voir…”
Une vague noire pris d’assaut l’esprit de Mary. Elle tenta de se convaincre qu’il s’agissait d’appréhension, mais elle sentait quelque chose de plus sombre et de plus insidieux la prendre en étau. Elle se sentit brusquement comme une mouche piégée dans la gueule d’une plante carnivore. Eydolon revint vers elle avec Tail à ses côtés.
“Alors, où vous voulez aller ? demanda-t-elle, intriguée, jouant avec ses cheveux blonds.
- On va dire bonjour à un ami, Mary veut le rencontrer.”
Tail était surprise mais contente que Mary reprenne goût à la fête. Elle partit en avant, dans la direction que lui indiquait Eydolon. Il observa Mary un instant.
“Il s’appelle Mekarth.”


Contrairement à ce que j'ai dit dans mon post précédent, je ne vais toujours pas pouvoir commenter le fond du chapitre 2 (je pensais que le troisième était le dernier mais en fait non). Ici, j'ai le sentiment que ça commence à s’essouffler et à se répéter. Probablement car tu coupes de nouveau quand ça devient intéressant, alors que finalement il ne s'est pas passé grand chose et que tu t'attardes trop sur ce que ressent Mary envers Tail et Eydolon (ce qui était déjà le cas à la fin du premier chapitre).

J'attends la suite maintenant (:
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeDim 29 Juin - 21:59

Depuis le temps, je me suis dit...  Crâne Sautillant 

Les guillemets, c'est vrai que je préfère les anglais ou les droits. Et puis, comme je n'écris pas sur une plateforme qui me les remet en français automatiquement... Pareil pour coeur/cœur et d'autres petites choses. C'est normalement corrigé. Certaines répétitions ne me gênent pas, alors j'en ai laissé quelques unes, notamment au niveau des multiples jeu/jouait/jeu/dés lancés et... jeux ? Woh. Je ne m'en étais pas rendue compte mais ça en fait ! Merci pour les fautes de frappe que je n'avais pas vu, comme "se régner" et compagnie. Moi et les dû... J'oublie sans arrêt cet accent.
Je ne savais pas qu'il fallait mettre une virgule à la fin d'un dialogue en points de suspension, merci !
C'est vraiment marrant de se rendre compte des répétitions. Entre les variantes de jeu dans le premier chapitre et celles de cœur dans le deuxième, ça en dit long.

Mike a écrit:
Eydolon se retourna pour lui lancer un regard à la volée. Mary ne sut comment l'interprêter, mais elle se rendit compte qu'il l'avait stoppé net (je n'ai pas compris qui s'est arrêté là : Eydolon ou Mary ?) T'as vu, j'ai mis du rose !

Le regard d'Eydolon stoppe Mary. A la place j'ai écrit : "Mary ne sut comment l’interpréter, mais elle se rendit compte qu'il l'avait cloué sur place" Du coup, j'ai un doute. Puisqu'on parle bien du regard, c'est cloué ou clouée ? Quelqu'un sait à quoi ça s'accorde ?


Comme je l'ai déjà dit, si le chapitre 1 a une forme qui me plait, les deux suivants sont encore fragiles. Le second a besoin de plusieurs ajouts, le troisième d'une refonte plus interne. Les couleurs ne sont pas encore les bonnes et il manque des choses. Peut-être justement parce que je m'attarde sur les sentiments au dépend du décor. J'ai de bonnes idées pour l'enrichir. Je songe aussi à ce que tu me dis concernant l’essoufflement, je crois savoir comment y remédier. En le rallongeant, déjà, il y a tout un passage que j'ai occulté pendant l'écriture et ça le ferait gagner en tension et en... oserais-je dire beauté ?


C'est marrant. Cette histoire ne prend pas du tout le tour que je lui imaginais au départ, mais c'est mon bébé, j'écrirai la suite dès que j'aurais le bon état d'esprit pour. Pour l'instant, je me tourne vers mes 25 tours et d'autres petits projets annexes.

Le premier post a été corrigé, tout le tralala, il est bien propre. Y a plus qu'à le remplir plus ! Merci Mike  Chat 
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 30 Juin - 0:33

Citation :
"Mary ne sut comment l’interpréter, mais elle se rendit compte qu'il l'avait cloué sur place" Du coup, j'ai un doute. Puisqu'on parle bien du regard, c'est cloué ou clouée ? Quelqu'un sait à quoi ça s'accorde ?

clouée
=> c'est elle qui est clouée


L'état d'esprit fera tout sur ce texte, puisqu'il s'agit bien d'un jeu d'ambiance Heureux

Prends ton temps, je pense que cette histoire en vaut vraiment le coup.

Si tu sens que le récit t'échappe, qu'il prend une direction à laquelle tu ne t'attendais pas, c'est sans doute parce que tu ne l'a pas posée entièrement en avant-projet. Ce n'ets ni un mal, ni un bien. Il me semble avoir déjà abordé le sujet : le risque lorsqu'on ne "pose" pas l'histoire dans son entier avant la rédaction, c'est de ne plus trouver le courage de s'y atteler dès qu'on la laisse de côté.

Après si c'est un travail qui te tient à coeur, tu trouvera sans aucun doute l'énergie de la poursuivre et de la modeler selon ton envie, ou de la laisser évoluer d'elle-même pour la laisser se découvrir toute seule Heureux


On garde l'oeil dessus quoi qu'il en soit :-)
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 30 Juin - 0:57

Ces fautes là sont mes bêtes noires. Chik' si tu passes par là, voilà : c'est ces règles de grammaire là dont il faut élucider les mystères sur le blog la prochaine fois. Ces accords en é, ée, ées, après verbe, après des qui, tout ce joyeux bordel. Tu me demandais un exemple, et ben here it is.


Merci beaucoup dvb, ça me fait très plaisir.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 30 Juin - 1:13

Ouais alors là, je pourrais te dire "c'est un coup à prendre" : la règle de base n'est pas si compliquée... sauf que dès que tu creuses un peu, elle peut devenir très vite prise de tête selon les cas de figures !


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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitimeLun 30 Juin - 1:21

C'est déjà prévu qu'un tel article paraisse, et en effet je vois qu'il s'agit plus de parler des cas particuliers que des règles de base. Je me perdais dans des détails inutiles je pense, à l'origine. C'aurait été beaucoup trop long. Et en grammaire, c'est pas plus c'est long plus c'est bon.
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MessageSujet: Re: The Horror Maniac    The Horror Maniac  Icon_minitime

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