La tortue

L'île accueille les hommes libres et elle bouge la bougre.
Les japonais aiment les tortues géantes.
L'île est donc une tortue géante.
(ça rime luxe)

Les parachutes dorés chutent.
Les commandos de l'économie tyrannique débarquent et se font des grillades avec les branches. Il mangent du pâté en croûte et des chamallow.
Pour eux tout va bien, imhotep c'est la fête.
Pour la tortue c'moins cool, elle a peur.
Elle hurle, elle pète. Elle craint pour sa carapace, à juste titre et à juste prix.

Tout ce qu'elle voulait s'était être une bouée vivante, engloutir du plancton comme les baleines, à l'instar des chemises.
Pas de bol, les méduses en ont décidé autrement. Elles l'ont balance aux méchants qui volent grâce à de l'ail mais sans ailes, pas les X-wing mais ça ne saurait tarder.

Le drapeau de la conquête maritimo-terrestre flotte dans l'air salin et aromatisé goût algue des champs champêtres et boueux.
Il est honte. Ce bout de tissu mince et moche est la honte honteuse et méprisante.
Il a accaparé la tortue. Car le chef méchant le veut.

Elle qui avait par le passé déjà souffert de la cruauté avait perdu un œil et des dents et des larmes.
Des dés dans la gueule, Dédé avait la gaule.
La tortue souffre de nouveau la torture. Elle tremble, elle a froid.

Le drapeau (l')a tué(er), aussi sûrement qu'une mouche grille face à une tapette électrique, sa liberté.
Plus possible pour elle d'aller où elle veut, de dire ce qu'elle veut, d'écrire avec ses papattes, de manger avec sa boubouche, de se laver, de rire, de taunter.
Elle les a sur le dos, ils sont devenus ses maîtres.

Les bruits de leur existence sont un rappel continu de ce qu'elle a perdu.
Le drapeau pitoyable est la marque meurtrissante de l'aliénation.

La tortue a le dos face au tsunami.
Elle n'a plus qu'un panel de choix extrêmement réduit :
- laisser là le drapeau et supporter sa morsure et sa gangrène
- adopter le drapeau et l'embrasser
- se laisser périr dans la tristesse et le désespoir
- noyer les immondices par l'alliance purificatrice du chlorure du sulfate du bicarbonate et du carbonate du bromure du fluorure (cf. dentifrice) de l'hydroxyde du sodium du magnésium (pour éblouir et briller) du calcium (pour les os) du potassium (pour potasser) du strontium (pour les feux d'artifice) de l'eau de l'acide borique du tetrahydroxyborate (pour faire compliqué) et du dioxyde de carbone (pour faire connu)

La tortue attendit patiemment le bon moment pour agir.
Lorsque la tempête fut sur elle et que les vagues la ballottait, elle put se mettre sur le dos, la carapace enfoncée dans l'océan.
Le ciel était tout ce qu'elle voyait de son oeil.
Il était le reflet du liquide salé - que les mecs de Guérande revendent. Bleu et infini.
Mais la tortue ne pouvait s'y contempler.
On lui avait dérobé son image, son essence.
On l'avait dénaturée.
Le drapeau avait fait cela.

La tortue dérive. Perdue. Affamée. Seule.
La tortue dérive. Elle dérive libre.

(premier commentaire sur cette nouvelle interface... c'est moche...c'est très moche...on se croirait sur une mauvaise parodie de word, bref)

Bon, alors après lecture, je dois avouer que la forme générale ne m'a pas vraiment séduit, de mon point de vue, ça part un peu trop dans tous les sens, bien qu'ayant déjà vu plusieurs de tes textes. Celui ci m'a assez dérangé dans le sens ou tu mets des images, des cf, une liste, plein de références qui font que le texte est trop "riche", trop touffu pour que le message soit percutant, efficace, je dirais. A trop vouloir en faire, j'ai l'impression que tu y perds le lecteur. En tout cas c'est de mon point de vue.

Le message pourtant y est parfaitement louable, il se comprend et j'admire le travail d'esprit qu'il y a dedans. Pour saisir la pleine mesure de tes messages et nombreux clins d'oeil, il faut avoir certaines clés mais j'apprécie l'effort déployé comme dans chacun de tes textes.

Une vision actuelle de la situation du monde, bien triste constat, mais les tortues sont d'indécrottables survivantes, et elles ont la patience de la sagesse avec elles Heureux

Citation :: Bon, alors après lecture, je dois avouer que la forme générale ne m'a pas vraiment séduit, de mon point de vue, ça part un peu trop dans tous les sens, bien qu'ayant déjà vu plusieurs de tes textes. Celui ci m'a assez dérangé dans le sens ou tu mets des images, des cf, une liste, plein de références qui font que le texte est trop "riche", trop touffu pour que le message soit percutant, efficace, je dirais. A trop vouloir en faire, j'ai l'impression que tu y perds le lecteur. En tout cas c'est de mon point de vue.

Tu as, justement, soulevé l'inconvénient, mais il y a également un avantage : forcer l'attention.
En prenant son temps et sans lire à la va vite, le tout est pleinement assimilable. 'fin je crois.

J'ai décidé de modifier cette phrase : "Elle les a sur le dos, ils sont devenus les tyrans." par "Elle les a sur le dos, ils sont devenus ses maîtres."
En maintenant le "tyran", je laisse perdurer une contradiction puisque je disais plus haut : "Les commandos de l'économie tyrannique". Les envahisseurs étaient déjà tyrannique, ils ne peuvent le devenir plus tard.

Lumière

Merci d'avoir commenté (:

Avec plaisir, cela étant dit, je ne pointe pas le fait que ce soit incompréhensible ou pas assimilable, c'est juste que ça peut désorienter facilement, et perdre des lecteurs. Mais avec un peu de patience ça le fait Heureux

M'enfin,sur ce..

*s'incline bien bas*

y'a un thé qui m'attend

» Et zou la tortue !