Nos mots.

Nos mots sont sans temps, autant. Vivant. Je m'apprends sauvage, esquive et geste oubliés. J'espace les sourires, les émois, les caresses. C'est une chamade de chansons. Et dans les bas-fonds de mon corps, les cœurs chamarrés sont désarmés. Sans amarres. Je Nous aimais multitude. Adrénaline pure, espace et temps regroupés. Souvenirs. Mots. Soie. Eclats scintillants.

On s’est trouvé, puis on s’est cherché. Des enfants aux yeux bandés, mal tombés, mal arrivés. La chute est longue dans le noir. Le sol est une promesse, une ivresse qui s’étend entre nos bras. Embrassés, enchainés. Je nous aimais aventure. Secret gamin, rire et pleurs mêlés. Plaisirs. Désir. Regards croisés.

On s’est retrouvés et déchirés. Encore et encore. L’infinie ritournelle de nos danses glacées. Danser pour mieux sauter. C’est l’inévitable qui nous tient par la main. Aimante. Et au creux de mon ventre, une cage scellée veille des plumes oubliées. Je nous aimais Liberté. Soleil brulant et pluie d’été.

Nos mots sont tranchants. Violent. Je t’apprends réticent, regrets et essais ratés. Tu brises les silences, les moments, la détresse. C’est une banderole de fumée qui s’arrache de mes yeux. Et ton sourire m’engloutit. S’éblouit. Je nous aimais.