[One Shot] La belle au bois dormant

Cette histoire s'est passée quelque part dans une petite ville du sud de la France. C'était un de ces soirs d'été où il faisait très chaud, la jeunesse se baladait en T-shirt, les plus vieux sirotaient un peu d'alcool avec de la bonne musique. Ce genre d'ambiance que beaucoup monde aime, et qui incite à faire la fête.

Ce soir-là, des jeunes faisaient justement la fête, et pas qu'un peu d'ailleurs. Il y avait Alexandre, un grand mec tout sec qui fumait plus d'herbe que Bob Marley et Jimi Hendrix réunis. Joseph, un métisse d'origine réunionnaise, qui faisait honneur à ses frères des îles en buvant énormément de Rhum. Marco, un mec immense, sculpté comme un dieu Grec. La bande de potes passait une soirée bien arrosée et enfumée, avec de la musique et pas mal de filles. L'ambiance battait sont plein vers deux heures du matin, certains s'étaient enfermés dans les toilettes pour vomir, d'autres pour s'amuser avec une partenaire.

- Hé ! Alex, fais tourner le joint mec !, criait Joseph.
- Ta gueule, je viens seulement de l'allumer.
- J'suis pas assez défoncé, fais-moi tirer une latte s'teplaît...
- T'es grave !

Armé de trois bières, Marco les distribua à ses potes et dit :

- On va faire un tour ?
- J'suis pas trop chaud, je suis vraiment défoncé...Imagine s'il y a les keufs, rétorqua avec un léger hoquet Joseph.
- Allez les gars, je vais prendre la mobylette, j'ai une idée de dingue on va grave délirer.

Après une joute verbale, ; que je vais vous épargner ; Marco finit par réussir à convaincre ses potes de venir avec lui "grave délirer". Équipés d'un sac remplit de bière et de quelques affaires qui traînaient par là, un joint sur l'oreille, ils étaient près pour la grande aventure. Le cerveau embrumé par l'alcool qui, tout doucement, parcourait sont bonhomme de chemin. Criants et renversants des poubelles, les jeunes réveillèrent quelque riverains qui les menaçaient de sortir le fusil, ou d'appeler les flics. Et puis soudain, Joseph dit :

- Putain les mecs... Oh ! Les mecs...
- Quoi ?
- LES MECS PUTAIN !
- QUOI ?!
- On va faire un tour au cimetière ?
- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, répondirent en cœur les deux autres.
- Les tapettes...Moi j'y vais en tout cas, salut les p'tites bites !

Regardant le Réunionnais s'éloigner d'un pas décidé, Alexandre haussa les épaule et suivirent leur ami. Un quart plus tard, ils arrivèrent en sueur au cimetière, mais aucun n'osait entrer. Marco se décida, les deux autres suivirent.

- Les gars, dit en chuchotant Marco, c'est vraiment le pire plan de toutes ma vie !
- HE ! IL Y A QUELQU'UN QUI VEUT ME SUCER LA BITE ?, cria Joseph, faisant sursauter ses potes. Après une seconde, ils éclatèrent de rire et commencèrent à boire ce qu'il avaient mis dans le sac, balançant les canettes vides. Après avoir fumé un pétard Marco, de moins en moins maître de sont corps, pris la parole :

- Y a une vieille qui a était enterrée il y a pas longtemps ici. C'était ma voisine, elle s'est jamais mariée et elle le disait tout le temps. Elle était bonne en plus pour sont âge... C'est grave !
- On devrait la décoincer un peu... Genre la sortir de sont trou, lui faire prendre l'air. Elle l'a jamais fait de sont vivant, autant le faire quand elle est morte..., dit Alexandre.
- Putain ouais !, conclu Joseph.

En titubant, ils se rendirent devant la tombe de la vieille femme. Après un effort colossal ils réussirent à faire tomber la tombale, laissant apparaître le cercueil posé au fond d'un trou peu profond. Alexandre, qui c'était jeté dessus, fit un pas de danse et trébucha en se cognant violemment la tête, sous le rire moqueur des deux autres. Ils réussirent à sortir le corps de la vieille dame. Ses os tenaient encore un peu de chairs, le squelette tenait donc encore.
Fouillant dans le sac, les trois jeunes en sortir une sorte de robe blanche, une casquette et un rouge à lèvres. Dans un fou rire général, ils l'habillèrent et lui mirent du rouge sur les lèvres. Après avoir dansé avec elle, Marco et ses potes l'avaient traînaient jusqu'à sa mobylette. Dans tout le village, ils la promenèrent, lui mirent une cigarette dans la bouche et chantèrent des chansons de fête, comme pour un mariage.

Le lendemain, ce fut un véritable scandale qui éclatait dans la région, puis dans tout le pays. Comment était-ce possible que trois jeunes aient pu commettre une telle chose. Parmi tous les témoignages, un fut marquant. Peut-être juste pour moi. C'était une vieille femme qui ne c'était jamais marié car elle avait refusé les premiers prétendant, et finalement ça a continué jusqu'à ce qu'elle devienne vieille. Dans ce témoignage, elle dit :

« Mais, pourquoi tout ce remue-ménage, moi quand je vais mourir, j'aimerais bien que des jeunes gens viennent me sortir de mon tombeau, m'habille, me balade, me chante les chansons de mon mariage... »

Elle a senti qu'il y avait de l'espoir.