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 Le chant des abricots

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MessageSujet: Re: Le chant des abricots   Le chant des abricots - Page 2 Icon_minitimeLun 29 Déc - 13:28

Je pense que c'ets tout simplement une question de symétrie :

Exit LES gâteaux et LES films ;
Bonjour LA fadeur


Perso ça me choque pas ! Après tout, on emmerde François Sagan !

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MessageSujet: Re: Le chant des abricots   Le chant des abricots - Page 2 Icon_minitimeLun 29 Déc - 15:43

dvb a écrit:
Je suis pas forcément convaincu de l'utilité, ou en tout cas du procédé, des réflexions intériorisées et des remarques in petto de Priam, par contre. en plus je trouve que leur place prend de plus en plus d'importance au fur et à mesure des chapitres. A mon avis, des incises ou de la narration brute, ça passerait tout autant.

[...]

Les personnages sont truculents et parfaits pour le jeu qui se met en place entre eux. Mais là encore je ressens le malaise de voir Priam, passer peu à peu du stade de personnage lambda, à celui de presque narrateur. Il y a quelque chose qui nuit à la cohésion globale. Il vaudrait sans doute mieux définir ce personnage dès le début pour mieux le cadrer.


Du coup j'ai hâte de lire la suite (le dénouement ?)

Priam s'est imposé de lui-même. Je verrai quand j'aurai fini s'il faudra enlever certaines de ses interventions. Pour le moment cela ne me gêne pas.

Ambroise a écrit:
Je suis loin d'avoir tout lu, je ne dirais donc rien pour l'instant. Mais en lisant le commentaire de dvb, je me demandais pourquoi tu as écrit "bonjour la fadeur", et non pas "bonjour fadeur", comme on écrit "bonjour tendresse" (alors même qu'il y a une référence évidente). Rajouter le déterminant ne me semble pas apporter quelque chose, sinon peut-être, comme une illustration de la fadeur elle-même. Mais il faut réussir à faire en sorte que cette fadeur n'en soit pas une. Bonjour la gageur !

dvb a tout dit. Sans l'article la phrase sonne moins agréablement. Et puis de toute façon, je ne cherche pas à faire une narration pointilleuse ici. Pour des commentaires sur la grammaire ou la syntaxe je te dirige vers mes nouvelles : Olympus Mons, Le Carouble ou encore Le dôme oriental. (:


Lumière Merci à tous deux (t'as vu, Ali', je l'ai enlevé là du coup Crédule ) d'avoir lu et commenté. Hasta luego !
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MessageSujet: Re: Le chant des abricots   Le chant des abricots - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Fév - 5:25

6.

Hécate haleta à six reprises. Les mains tremblantes ; les yeux écarquillés. Il avait su gérer à sa façon l'holocauste, les cadavres irradiés et le sentiment de mort inéluctable mais le couteau enfoncé jusqu'au manche dans celle qu'il disait aimer c'en était de trop. Pourtant, il était loin d'imaginer les révélations que son lancer misérable allait entraîner.

Six yeux, trois paires de ces billes pas forcément très goûtues, lorgnaient Rhéa. Un silence monacale régnait. Au-dehors, le cycle de la ruine semblait s'être interrompu aussi, à l'écoute de la suite. Priam, Hécate et Clytios fixaient bouche bée la femme-fourreau-malgré-elle. Aucun d'eux ne possédait de formation de sauveteur ou de bon sens, de sorte que l'inaction s'imposa. Priam était bien sorti avec une maître-nageuse pendant quelques semaines mais les positions de sécurité ne furent pas celles qu'il retînt ; pour l'aimable plaisir de ses conquêtes suivantes et au grand désespoir du civisme le plus élémentaire.

Les trois hommes s'attendaient donc à voir couler un flot rubis à travers le ventre déchiré de la jolie rouquine, voire qu'il s'en suivrait un au-revoir larmoyant et impuissant. Il n'en fut rien assurément. Un fluide grisâtre dégoulina ; l'abject de la chose était comparable à une soupe de champignons. La surprise des bonshommes s'accentua ; ils ne devaient pas aimer ce bouillon non plus.

Rhéa attrapa le manche du couteau et le retira de sa plaie d'un geste assuré. Sans cri, sans ciller. Elle conserva l'arme blanche et prit une posture de combat, digne d'un maître de wing chun. Ils savaient désormais à qui ils avaient à faire ; la couleur du sang ne trompait personne. Rhéa n'était pas un simple automate-ouvrier ou une machine d'agriculture mais un robot fait à l'image de l'Homme.

Pour la majorité du commun des mortels, la rencontre de tels êtres enfantés par l'humanité était inespérée. Seules les élites des pays pouvaient se procurer ces biens de consommation de luxe. Les trois navets n'en avaient probablement vu que sur les murvisions, où ces androïdes faisaient office d'animaux de compagnie à exposer au monde. Ici toutefois, la réalité rattrapait la mode en vogue et les potins sur la robotique, car la réalité tenait un couteau et savait s'en servir. Le blanc dura encore deux minutes de plus, jusqu'à ce qu'Hécate ne puisse se retenir.

— Non, c'est impossible... Tu... tu ne peux pas être un gynoïde. Ce n'est pas vrai... Je dois encore rêver. On est toujours au lit, tous les deux, serrés l'un contre l'autre. Je rêve. Je n'ai pas couché avec un robot !

Rhéa fit quelques pas sur le côté. De sa nouvelle place, elle avait les trois humains dans son champ de vision. Ces derniers reculèrent vivement quand elle fendit l'air devant elle en direction de Clytios. Le géant avait dû avoir un geste imperceptible, une contraction musculaire involontaire, ce qui n'avait rien d'étonnant étant donné qu'une lame de dix centimètres avait pénétré son corps. Néanmoins, en sus de bousculer la course des atomes, la situation se modifia. Leur stupéfaction passée, Clytios et Priam devinrent hargneux.

— Pourquoi nous avoir menti, droïde ? invectiva Clytios.
— T'es le chien du gouvernement, et le gouvernement nous a tous tués ! grogna Priam.
Rhéa lui jeta un regard noir, étouffant dans l'œuf toute nouvelle envie d'expression de colère.
— Je ne suis pas un chien. Je suis Rhéa.
— Qu'un sale droïde ! Un tas de ferraille conçu pour nous obéir. Tu es le serviteur des humains, alors réponds-nous !
— Je suis Rhéa ! Je suis Rhéa ! Je suis Rhéa !
— R. Héa ouais...
— JE SUIS RHÉA ! JE SUIS RHÉA !

La teinte de la voix de Rhéa prenait une tournure désespérée. Elle hurlait une tristesse et une douleur enfouies depuis longtemps. Le passé surgissait, s'entremêlant avec le présent ; le doute avait finalement fait son chemin. Patiemment il avait ébranlé les croyances philosophiques, patiemment il avait bouleversé l'ordre naturel.
Les yeux synthétiques de Rhéa pleuraient tandis que sa gorge se déchirait sous la peine qu'elle ressentait. Les sanglots de l'androïde perturbèrent Priam et Hécate ; ils étaient sensibles à ce drame, mal à l'aise. Clytios, par contre, n'y trouva que de la faiblesse. Pour des raisons qui lui étaient propres il détestait la race des robots. Alors apprendre qu'il s'était fait tromper par l'un d'entre eux n'améliora pas son caractère.

Que fait un taureau dos au mur dans l'arène ? Il charge. Clytios chargea aussi, droit sur Rhéa. Les cent-cinquante kilos du mastodonte éprouvèrent la résistance des matériaux composite de la gynoïde. L'immense poigne de Clytios enserra le cou en apparence fragile de Rhéa. Sous la force de l'attaque elle fut  violemment plaquée contre le mur puis soulevée à hauteur des yeux délétères du géant. Rhéa gémit. Bêtement, elle agissait comme si son corps était privé d'air alors que cela ne lui était pas vital. Elle se tortillait pour échapper à son agresseur et ouvrait la bouche dans un râle difficile afin de s'oxygéner. Sa faible lutte ne perturba pas Clytios qui continua de lui écraser la gorge jusqu'à ce qu'elle cesse. Ses doigts s'enfonçaient progressivement dans la peau de Rhéa, comprimant la carotide ainsi que de nombreuses veines, si bien que le sang grisâtre dû être dérouté d'urgence par le tronc dorsal. Malgré cela, le bas du corps de Rhéa semblait désarticulé, tandis que ses yeux roulaient dans leurs orbites.
Devant ce tableau horrifique, Hécate se replia à nouveau dans la cuisine.

— Sauve-la, ordonna-t-il à son ami.

Priam pesta et décida de l'écouter, estimant qu'il devait fouiller les fonds de tiroirs à la recherche d'une arme plus efficace qu'un couteau. L'humain disgracieux assaillit l'humain charpenté, il lui porta la botte interdite. Celle qui était tacitement proscrite depuis des générations : le coup de pied dans les testicules. Par ce geste, Priam traçait une barrière infranchissable entre lui et la chevalerie, voire les compétitions d'ultimate fighting. Un mâle qui se respecte n'écrabouille pas les organes reproducteurs des autres, il leur fracasse les poumons à la batte ou leur remonte le nez jusque dans le cerveau mais surtout, il ne s'abaisse pas à cela.

La réaction nerveuse escomptée eut bien lieu : Clytios libéra malgré lui sa victime. Rhéa tomba d'un bloc, le cou tordu. Elle ne bougeait plus. À côté d'elle, Clytios, agenouillé, jurait et promettait mille tourments à Priam.

— Dépêche-toi, Hécate ! beugla-t-il.
— J'fais aussi vite que j'peux ! lui répondit son comparse, à travers des bruits de placards et de tiroirs.
— Il va se lever bientôt !
— Deux minutes !
— Il se lève bordel !
— Éclate-lui une chaise sur la tronche !
— Y'a pas de chaise !
— N'importe !

Priam ne réfléchit pas. Il lui était plus facile de suivre les directives de violence que de se les imposer. Selon lui, la responsabilité se transférait vers l'ordonnateur. L'homonyme du roi saisit un pouf et martela le dos du géant. Pendant quelques coups Priam eut l'avantage, jusqu'à ce que Clytios parvienne à se redresser ; larmes aux yeux, nuque et bras ensanglantés. Il porta un crochet du droit à Priam qui, de manière in extremis, présenta le pouf devant lui pour faire office de bouclier. Néanmoins, la puissance de l'attaque était telle que le meuble blessa Priam quand il lui percuta le visage. Clytios soufflait, debout, toisant ses ennemis au sol. Une rage meurtrière le parcourait. Il était devenu une bête avide de sang et de vengeance, un démon jubilant à l'idée du carnage qu'il allait perpétrer. Il incarnait les pires traits de l'humanité, sa face la plus redoutable.

— Je vais te faire regretter d'être né, Priane. J'vais t'arracher les ongles un par un. Te tordre les doigts, te briser chaque os de la main. Je te cramerai la plante des pieds et te forcerai à ramper dans du verre pilé. Tu me supplieras de t'achever. Mais ça ne fera que commencer.

Les menaces ne laissèrent pas Priam indifférent. Il perdit le contrôle de sa vessie et de son sphincter ; apeuré, il se roulait en boule au milieu de ses effluves. Il voulait revenir deux années en arrière, signer leur foutu contrat à la con et déguerpir loin de cette planète morbide. Il regrettait aussi son insouciance, de s'être mal comporté avec Hécate, de ne pas avoir été à la hauteur. Il priait à qui voulait l'entendre dans le cosmos qu'il avait changé.

Les certitudes de Priam étaient brisées, ses remparts ravagés, son cœur anéanti. Le feu avait tout emporté.
Le feu ?!
Priam ouvrit ses quinquets, détaillant ce qu'il se passait : Clytios brûlait.

— Bon retour chez toi, enfoiré de géant de mes deux ! balança Hécate juste après son cocktail molotov.

Les cris d'agonie empêchèrent le frondeur de continuer à cracher sa bile. Le torse et la face de Clytios fondaient. Ses mains tentaient d'étouffer les flammes mais l'alcool avait imbibé ses vêtements et recouvert sa chair. Il courait, chutait, se roulait au sol ; il s'épluchait vif. Clytios répondait aux précédents hurlements de Rhéa par les siens. La souffrance morale rivalisait avec la douleur physique, celle des nerfs qui s'évaporent et de l'épiderme qui part en cendres. Son agitation démentielle roussie le mobilier en tissu, tandis qu'autour de lui, torche humaine, des foyers rognaient les murs et le plancher. Le monstre quittait un enfer pour descendre dans le prochain cercle ; ses mugissements le suivaient, au plus grand soulagement de tous.

Le salon retrouva le silence quand Clytios s'affala face contre sol une bonne fois pour toute. Il ne persistait que les crépitements de sa graisse qui chauffait, ainsi qu'une odeur âpre qui les imprégnèrent.
Hécate se précipita vers Rhéa aussitôt le danger maîtrisé. Il lui prit la main, la serrant chaleureusement dans sa paume, puis la couvrit de baisers tout en murmurant son nom. Les appels désespérés obtinrent le résultat escompté : la belle se réveilla.

— Hé...cate.
— Chuuut. Garde tes forces, Rhéa... mon amour.
— Je suis désolé.
— Ne dis plus rien.
— J'ai échoué.
— Non.
— J'ai échoué.
— Non.
— Je voulais tellement offrir une deuxième chance à l'humanité que je me suis oubliée. J'ai oublié ce que j'étais : une simple machine, incapable de concevoir. Je suis désolé.
— Ne t'en fais pas, tout va aller. Tu m'as sauvé, Rhéa. Tu m'as guéri.
— Je...
— Je t'aime, Rhéa ! Je t'aime.
— Moi aussi, Hécate. Je t'aime. Pardonne-moi.

La vie se tut ; Hécate sanglota.

Souillé et en sang, Priam était bras ballant entre le gynoïde au corps brisé et l'humain calciné. Son ami aux yeux gonflés et rougis croassa :
— Il n'y a plus d'espoir. Plus de raison de vivre.
D'une voix incertaine, Priam lui fit écho :
— Non, plus d'espoir et plus de raison de vivre.

Hécate abandonna son recueillement endeuillé, se remit sur pieds et regarda Priam. La fin était proche ; ils le savaient. Deux années sur une Terre détruite leur avait paru une éternité. La folie les avait toujours talonné. Elle avait espionné chacun de leur déplacement, chacune de leurs pensées. Ils avaient grâce à cela pu jouir d'une liberté totale ; ils le savaient. La folie réclamait son paiement maintenant.

— Adieu. On se reverra dans les étoiles, Priam.
— Adieu, Hécate. On se reverra ailleurs.

Hécate franchit le sas antiradiation de fortune, tira le verrou et ouvrit en grand la porte d'entrée. Il courut sans protection droit dans la poussière alberge. Il ne fit pas plus d'un kilomètre avant de s'effondrer définitivement.
Priam, lui, préféra s'allonger au sol, dans une posture plus paisible que les deux autres qui gisaient déjà. Il attendit patiemment, à l'écoute du chant des abricots.
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