[Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie

Dans un claquement d’ailes, Issac s’envola, laissant l’onde de chaleur gémir sous sa masse.
Chaque coup donné déplaçait un volume d’air chaud qui venait laisser sa trainée de poussière grise se diffuser dans l’air lourd.

De son côté, Cassiopée assistait à la métamorphose du moustique qui avait choisi de sucer le sang de son âme. L’insecte était gonflé de cette charge qui emplissait toute la confrérie et la menait dans cette quête inaccessible. Lié au jeune homme, il serait à tout jamais le bras armé du sang qui lui était versé comme en intraveineuse.
Elle prit alors Airet Syl dans ses bras. Il était si léger. Il était temps de rentrer sur les monts de l’orgueil.

Issac vint alors se poser à ses cotés et elle l’enfourcha sans lâcher son fardeau. Le moustique voltigeait, insecte titubant saoul d’avoir aspirer du nectar grisant. Il tournait autour du dragon et de leurs cavaliers en rondes incessantes. Alors, ils plongèrent en même élan dans le Néant.
Aussi bref que fut leur voyage, il n’en demeura pas moins un calvaire pour Cassiopée, qui ne supportait pas cette sensation de perte de tout, de toutes sensations et perceptions pour n’entrevoir que le vide dans lequel on se perd.
En un court saut, ils se retrouvèrent dans la salle du conseil, aux cotés de Drystan Hayarn.

Drystan laissa la Dame s’envoler dans les Limbes, accompagnant l’impertinent Ingénu venu risquer l’aventure des confrères. Il tendit sa main devant lui, contemplant ce corps instable, chatoyant, traversé de lignes d’argents, couverts de marques d’ébène. Tout avait changé. Autrefois mortel guerrier cherchant souvenirs et libérations, il était devenu ceci. Enfant de l’Essence et Commandant des Limbes, Ambassadeur de l’Invisible en Aelis. Son corps semblait insensible aux blessures corporelles, glissant sur des lignes invisibles aux yeux du commun. Cela ne lui plaisait pas. Qu’importe la magie, il marcherait. Sentir les pavés froids sous ses pieds était des sensations la plus belle, celle qui rappelait qu’on existait malgré tout, malgré la mort et la résurrection, malgré la souffrance et la douleur. Forgeant son corps dans cette pièce sans esprits, il se dessina, laissant croitre ses mèches d’Antan, parfois parsemés d’une ligne d’argent, Gravant sur son corps des arabesques funestes tournoyant autour de ses membres, agrémentant celles-ci de longues trainées lumineuses. Au cœur de ce spectacle d’un corps empli d’insensé, ses yeux, encore une fois fermé, souvenir du temps ou l’aveugle régnait, s’ouvrirent à nouveau, illuminant un bref instant la pièce. Ebène, Azur. Danse d’émeraudes, encerclé par la noirceur. Son corps dota d’une fine musculature, ses vêtements virevoltant tels des lambeaux de soies. Enfoui sous les tissus, se tenaient de fines plaques d’armure placé au plus grand hasard, se montrant parfois à la faveur d’une épaule ou d’un poignet. Puis, s’agenouillant au sol, il traça un glyphe, une rune emplie de puissance. Et alors, son apparence se figea.

Si le Commandant gardait son immatérialisme, son image se dessina, enfermé dans un cercle que seul ses choix pourraient détruire. Marchant vers les hauteurs, vers les balcons et vitraux, Hayarn passa devant son corps d’antan, s’inclinant devant lui. Le visage s’effaçait, rongé par la mort, trituré par des visiteurs innombrables. Ce qui se tenait devant lui n’était plus sien… Les métamorphoses n’avaient pas eu lieu en son seul corps. Toute trace de la Flamme Noire qui brulait en lui s’était effacée et le dernier résidu s’enfonçait dans les brumes. L’homme qui avait subi le même calvaire que lui, enfermé dans les geôles du Sang lui semblait inconnu. Sa nouvelle vie commençait, et ses souvenirs d’autrefois semblaient être ceux d’un autre. Seul restait Faren’lo. Sa lame. Sa compagne, bien avant qu’Aë apparaisse dans son univers. Le don d’un maitre assassiné dans son sommeil, de la main du passé. Drystan posa sa main sur le front du macchabée, celui-ci disparaissant, emporté dans l’essence. En un souffle, le Flamme Noire d’Aelis fut effacée à jamais du monde des mortels, reposant dans un tombeau écarlate, au sommet d’une forêt verdoyante, dans les Terres Invisibles, l’Autre Visage. Emportant sa Lame avec lui, il s’avança jusqu’aux promontoires rocheux.

A chacun de ses pas, l’arme semblait s’enflammer, se dématérialiser, brulant d’une fureur intérieure qui peu à peu, la détruisait. Jusqu’à qu’il n’en reste plus rien… Alors, Drystan Hayarn contempla l’horizon, perché au dessus des brumes, respirant avidement l’air glacial des hauteurs.

« L’a tu détruite ? »

« La détruire reviendrait à effacer tout ce qu’il y avait de bon en mon passé. Non. Elle existe encore. Seulement, elle reste pour l’instant ancrée à mon image des limbes. Mon véritable moi… » Le souffle de la Dragonne glissa sur ses épaules, entourant un instant son corps, avant de repartir à l’assaut des hauteurs. La créature se percha à quelques pas devant lui, dominant de sa stature l’impétueux conteur. Enfin, ils se rencontraient dans ce monde, après des siècles à marcher sur des voies différentes. La Déesse des Terres Incarnées et le dernier représentant de son peuple. « Enfin… J’ai ceci à te remettre, Drystan. L’extinction de ta Lame n’était qu’un choix écrit. Car maintenant, tu t’es montré digne de l’héritage de ceux qui seront mort pour que tu vives. »

Aë se dessinait en ce jour tel le reflet du guerrier. Immatérielle et pourtant si réelle. Des fragments d’ébène prenant la forme d’un Dragon, au buste, aux ailes, à la tête bien distinct, le reste du corps semblant s’effacer avec le vent. Quelques parcelles de ce qui aurait pu être des pattes dansèrent un instant autour du promontoire, plongeant le héros dans la brume. Et, alors qu’enfin, Éole effaçait la noirceur, Elle apparut. Dans les souvenirs de l’Autre, Elle brillait tel des flammes dans cette sombre ruelle d’un port enfoncé dans les cotes d’Orient, porté par le dernier des Chevaliers Australs. Si son père avait perdu la vie cette nuit là, lui ne devant son avenir qu’au courage et à l’habilité d’un Gardien d’Aelis, la Lame avait disparue des yeux. Drystan ne conservant que fragments de cette bataille, il n’avait point songé à retrouver l’Arme de son peuple. Et Celle-ci était venue à lui. Il posa sa main sur ce Joyau planté dans le sol. Magnifique Claymore rayonnant de mille feux, éternelle combattante aux multiples blessures, couverte de symboles mythiques représentant l’histoire d’un univers. D’un instant, Elle s’illumina, plongeant la vallée dans un lac de flammes, pour aussitôt s’éteindre, ne brillant plus que d’une lueur discrète, subtile.

« Et Ainsi, le Cercle se boucla. Et Enfin, Naquit Drystan Hayarn. »

_

Avant même qu’ils ne franchissent les portes du réel, Drystan les sentit glisser dans son univers. Il était temps. D’un bond, il s’envola, contrôlant sa chute par l’intermédiaire des vents. Pour finalement atterrir sur le dos de la dragonne. D’un battement d’ailes, les Immatériels se glissèrent par la plus haute tour, passant entre les murs jusqu'à franchir la salle du conseil, devant Issac et Cassiopée. Le Conteur d’Aelis sourit à la Dame, observant la scène qui se dessinait devant lui. Son regard s’arrêta un instant sur le moustique. Un léger souffle de vent porta ce dernier jusqu’au dragonnier.

« Quelle magnifique Wyvern ferais-tu, suceur de Sang.
Mais tu ne seras que le choix de ton maitre
Alors, fait qu’il choisisse bien. »

Pestant, rageant, crachant et maugréant, le tout dans un sel souffle, le gobelin irascible expirait toute sa rancœur à la face du Pays. Il se tenait droit, dominant toute la cité du haut de son repaire, emmitouflé dans l’étoffe pouilleuse qui lui servait de manteau. Le vent encore frais du printemps faisait claquer sa pelisse, et il devait s’appuyer fermement contre les arcs-boutants du clocher de la Cathédrale pour se maintenir si près du vide.

Il avait passé la matinée à préparer sommairement son baluchon, et à ranger consciencieusement tout ce qu’il ne pourrait emmener avec lui. Il s’était offert de gros cadenas et les avaient fixés aux coffres de bois, qu’il s’était fabriqué lui-même, à partir de planches pour la plupart issues des bancs et des vieux meubles abandonnés depuis des lustres dans les alcôves sinistres de la Cathédrale.

Ce pic de pierre était à son image : gris, fier, pointu, gothique et menaçant. Depuis qu’il y habitait, il voyait tout ce qui se passait dans Ter Aelis, il scrutait les moindres recoins, épiant ceux qui se cachaient dans les recoins, et prenait un plaisir farouche à ainsi vivre reclus dans le belvédère inaccessible. Aussi il se trouva bien contrit lorsque lui fut remis, par le truchement d’une pipistrelle messagère des postes aélissiennes, une invitation à vider les lieux, momentanément tout du moins, afin que la maintenance séculaire des cloches puissent être pratiquées par les artisans séculiers.

S’il y a bien une chose qu’il détestait, c’était assurément les fêtes de Pâques : les cloches habituellement discrètes, se mettaient alors à n’en faire qu’à leur tête, comme prises de folie pendant cette période de l’année. Et le gobelin avait beau leur tirer sur la laisse de leur col pour les étrangler et les réduire au silence, elles n’en sonnaient que de plus belle. Il se demandait d’ailleurs bien à quoi pouvait servir ces longes qui en dépassaient, puisque plus il les ramenait à lui, et plus les cloches désobéissaient.

Ainsi donc, il lui fut demander de redescendre pour quelques jours parmi la populace d’En Bas.

Au bout de quelques centaines de mètres, il prit appui contre le battant d’une grande grille ouverte, près de laquelle s’attroupait une joyeuse foule bigarrée et caquetante. Un sergent recruteur juché sur un tabouret y hélait les badauds crédules.

"Engagez-vous, qu'il disait. Engagez-vous !"

Alors qu'il s'apprêtait à reprendre son chemin, à la recherche d'un havre pour les prochains jours, une main se referma sur le bras frêle du gobelin.

"Hep toi ! tu m'as l'air d'avoir toutes les qualités requises pour intégrer les Dragons. Ne sens-tu pas l'appel du sang affluer en toi ?
- euh... oui, en quelque sorte... vous savez je suis un gobelin vampire, issu d'une longue lignée de...
- ok parfait ! C'est quoi ton p'tit nom ?
- Je me nomme Notfallspür.
- Hein ? Quoi ?! Rien compris. Pas grave, je vais dessiner ta tête sur l'acte d'enrôlement de force !
- Pardon ?
- Tiens regarde : dVb On dirait toi avec tes longues oreilles en pointes, ton long nez pointu et tes gros yeux globuleux !
- Comment ça globuleux ?
- allez hop ! on a le compte, on embarque !"

Alors que la masse hirsute et tiqueuse des pousse-cailloux loqueteux se mettait en branle, Notfallspur s'arracha à l'emprise, recula de quelques pas et se mit à fourrager dans sa besace à la recherche d'un hareng.

Non mais vous m'avez vu ? Vous ne trouvez pas que j'ai l'air d'un dVb I L A I N ?!

Spoiler:

Quelle curieuse enseigne sur la bannière de ce pustuleux gobelin. Sans doute en mémoire des bacs à graviers reçus pendant sa courte enfance.

- Hey, Môssieur. Mon moustique, là, il voudrait vous goûter. Allez, quoi, juste une piqûre. Serrez bien le poing que je voie vos veines. Vous avez le sang bleu? Aristo norrois et sournois.

Et au moustique affolé, éructant le sang de dragon comme un mauvais alcool.

- L'est grognon. Mais le mélange vaut la peine d'essayer. Histoire d'attraper le résidu de hargne de ce Notfallspür. Voilà mon choix, mettre au point le nectar de Rhésus pour abreuver le monde de fabuleuses saveurs. Imaginez ce moustique comme une pipette graduée que j'acclimaterai dans la forge pour enfin inoculer ces mariages de sangs dans des agromatériaux. Une bien belle destinée.

Rhoolàlà... J'ai rien compris ! dit le gobelin en se cassant de ce donjon malfamé.

jme casse !

(c'est clair là ?!)

Les saisons étaient passées plus d’une fois depuis que Nayima avait quitté son clan d’elfes. Les désirs d’indépendance, de liberté, mais aussi d’une certaine solitude l’avaient poussé vers la découverte du pays. Sur son chemin, elle avait eu tout loisir de réfléchir à elle-même, aux autres, à tout. Le temps offre des cadeaux insoupçonnés lorsqu’on l’écoute.
L’elfe avait donc réalisé une chose : elle aimait sa liberté, son indépendance, la solitude était pour elle un instant inestimable ; mais apprécier d’être seule supposait que ce ne soit pas un Etat permanent.

La jeune femme se rendait compte à quel point elle était encore immature, ses désirs ridicules, ses reproches égoïstes. Elle n’avait pas réalisé à l’époque les moments de bonheurs dont elle avait bénéficié, obnubilée qu’elle était par l’auto apitoiement, devenant paranoïaque, se sentant étouffée.
Errant seule, elle avait conscience dorénavant qu’elle avait besoin d’autres ; qu’il était essentiel qu’elle soit quelque chose pour quelqu’un.

Durant son vagabondage, elle avait rencontré les Lunaires. Elle pensait y avoir trouvé une nouvelle famille où elle pourrait renaître. Pourtant, elle n’avait su y trouver sa place. Nayima se sentait qu’observatrice parmi eux, ne sachant y devenir un acteur. Elle ne pourrait y évoluer. Rester signifierait être figée. Elle les quitta donc, le cœur lourd de regrets.

Secouant la tête pour chasser ses souvenirs, elle pressa le pas. Certes elle sentait un pincement au cœur en pensant aux Lunaires, mais en les quittant, Nayima avait fait de nouvelles rencontres ; elle avait connu des êtres qui étaient dorénavant essentiels pour la jeune elfe.

Aujourd’hui, elle se préparait à une nouvelle étape. Aujourd’hui, elle avait pris une grande décision. Aujourd’hui elle se dirigeait d’un pas décidé, avec une ferme détermination vers le tournant de sa vie. Aujourd’hui, elle déposerait officiellement sa candidature à la Confrérie du Sang. Elle n’ignorait pas que cette candidature serait strictement étudiée, que son âme serait inspectée, scrutée. Elle savait que si elle parvenait à être acceptée par les membres, elle devrait prouver sa volonté. Etre du Sang serait un sacrifice autant qu’un aboutissement, la réalisation ultime.

C’est avec fébrilité qu’elle attendrait la décision de la Confrérie, partagée entre la peur et l’excitation, entre l’impatience et l’inquiétude.

[HRP] Qui suis-je ?

Parfois je pense, pleine d’arrogance, que je le sais ; parfois, désespérée, j’aimerais qu’on me l’explique.
Commençons par les faits (on est juriste ou non) : j’ai actuellement 24 ans, et suis étudiante en droit, en Suède.
J’ai connu TA par le biais de LoL où j’y ai rencontré des amis de ma sœur, et tout ce beau petit monde semblait passer beaucoup de temps dans cet univers et certains m’ont poussé à mettre les pieds. J’ai fini, poussée par la curiosité, par m’y intéresser.
Bien qu’un temps certain fut nécessaire pour me décider à être active que TA, je prends aujourd’hui plaisir à participer.

Concernant ce que je pense être, ma personnalité, mes défauts, mes qualités… j’imagine que comme beaucoup, je suis contradictoire. Une certaine balance fait l’équilibre fragile de ma vie, mais lorsqu’il y a trop de poids sur un côté, tout est chamboulé.
Disons alors qu’en temps normal, je suis plutôt patiente et j’apprécie de discuter. Cependant je n’aime pas aller vers les gens, je fais donc rarement le premier pas dans une rencontre, une discussion…
Je pense être quelqu’un d’assez franche et sincère, ce qui est parfois une qualité, parfois un défaut. Bref je peux être une vraie chieuse.
J’ai très peu confiance en moi, mais étant très protectrice, je vais facilement au front pousser une gueulante pour l’être protégé. Il y’a aussi certains défauts qui me font réagir au quart de tour. Mais de manière générale, j’essaye d’être assez calme et gentille.

C’est assez difficile de se décrire…
Concernant mes « aptitudes » sur TA. J’ai un sujet qui concerne certains tableaux peints il y a quelques années. J’ai depuis commencé à apprendre à utiliser la tablette graphique, et je posterais surement les fruits de ce travail.
J’ai essayé d’écrire également, mais n’ai pas trop d’idées, je n’ai donc qu’un texte posté. Cependant je me suis investie dans le RP.
Je n’ai pas de talent pour la poésie et je ne pense pas savoir véritablement l’apprécier.
Je ne pratique pas d’autres formes d’art. [/HRP]

A l'ombre de la Salle basse qui tenait lieu de Conseil, le visage du Prince était impassible. Dans ses mains, sur la table immense, quelque feuilles éparses dressait le portrait d'une éventuelle candidate. Dans chaque ligne, la novice était décortiquée de telle sorte qu'aucun secret ne pouvait lui être caché, de sa nature profonde au moindre de ses souvenirs. Et tandis que dansait les symboles, les autres Seigneurs l'observaient, attendant de lui qu'il s'exprime et jette dans le silence son avis. Ce fut lentement qu'il parla pesant chaque mot comme si chacun d'eux pouvait à lui seul exprimer la totalité de sa pensée:

" Elle m'intéresse. Si... elle ne vient pas ici, elle ira nulle part ailleurs".

Ainsi avait-il parlé.

***
Au dehors dans les neiges éternelles des Gardiens Elfes tenaient en joue une elfe qui ne leur ressemblait pas. Son visage ne trahissait ni émotion ni intention. Elle attendait simplement. Immobile devant les grandes portes des palais, petit point vivant face aux murs géants de pierre et de mémoire. Les pieds enfoncés dans la poudreuse qui allait jusqu'au genou, elle pouvait de sa position observer les reliefs travaillé du Seuil. Peut être mille ans d'histoire sous forme de bas reliefs aux couleurs irisées par le soleil, entouré de signes évoquant la langue des Dragons et des Dieux, la langue savante et compliquée du Sang. Et tandis qu'elle se perdait dans cette observation, un bruit d'engrenage troubla le silence, actionna de vieux mécanismes et ouvrit le Seuil. Face à elle, entre les battants ouvertes se tenait le Prince habillé d'un vaste manteau en hermine, tenant à sa taille l'arme soigneusement protégé du temps par son fourreau.

Ses yeux au triple iris percèrent brusquement l'âme de la jeune elfe, la mettant à nue dans une intrusion violente sans aucune once de respect humain. Il cherchait les profondeurs de sa conscience, là ou ses émotions logeaient tel les derniers indices qui lui permettraient d'apport son dernier jugement. Dans le chaos de son âme, touchant le battement de son cœur qui manquait régulièrement des pulsations, il murmura :

Entrez.

Puis se retournant, il s'éloignant au rythme des armes que l'on range et des elfes qui, lui servant d'escorte, l'invitèrent à pénétrer dans le Sanctuaire. Derrière eux les lourdes portes se refermèrent. Elle était entrée.

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