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 [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie

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Cassiopée
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Jan - 23:31

Cassiopée était, comme souvent lorsqu’ils siégeaient dans la salle du conseil, assise à la droite de Sanz. Elle écoutait le discours de son confrère tout en plissant les yeux, observant avec une attention soucieuse les hommes qui leur faisaient face.

Ils avaient triste mine, dépenaillés et couverts de salissures. Pourtant elle pouvait voir dans leurs yeux la colère sourdre et leur fierté se manifester. Aucun des deux ne semblait vouloir plier. L’un semblait discuter intimement avec son moustique, alors que l’autre se dressait déjà comme un Artaban. C’était plutôt bon signe, mais bien un maigre butin si cet aperçu révélait toutes leurs réelles qualités.

Alors que Sanz quittait la salle, le jeune effronté monta le ton :

« Orgueil, Lâcheté.
Peut-être reste-il un peu d’excellence ?
C'est donc cela, le fondateur de la confrérie du Sang... »

D’un geste ferme, elle se leva et frappa du poing sur la table.

-Cela suffit homme errant !!

L’orgueilleux est celui qui ne sait mesurer son courroux !! Celui qui considère que toute place lui est due !
Quant au lâche….


Elle avança lentement vers lui, et les yeux plantés dans les siens, elle resta un moment ainsi, le regard ne sillant pas. Puis elle s’écarta et lui tournant le dos pour contempler la vue grandiose qu’offrait la salle du conseil, elle ajouta lentement :

… Il attaque par derrière…

Les nuages venaient lécher la plus haute tour pour former une couronne de perles d’eau. Elle aspira le bien-être d’un tel tableau et soupira.

-Quelle est donc ta plus grande fierté ?

Elle semblait être ailleurs, confondue avec le vent.
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Drystan
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Jan - 21:27

L’estropié sourit. Enfin, cette discussion prenait un tournant intéressant. D’un autre coté, la Cassiopée qu’il connaissait était sage, sereine. La logique voulait donc que, quelle que soit l’altitude, le temps ou la gloire, la dame compère resta la même. Il avait tout de même fallu les échauffer un peu, ces dragonniers. Contemplant le dos de l’oratrice, il prit la parole. « Soit. Retirons le terme d’Orgueil, vu que nos définitions semblent quelque peu diverger. Néanmoins, « attaquer par derrière », comme vous le dites si bien, n’est qu’une vague part de la lâcheté. Dans son sens figuré rentre fort bien ma situation, à savoir « profiter de la faiblesse d’autrui » … » La dernière question arrêta sa diatribe. « Enfin… ». En l’instant où Cassiopée contemplait les nuages perçant les forêts de rocs, Drystan Hayarn plongea dans les méandres de son esprit, entre tempêtes et ténèbres, naviguant sur les flots déchainés de son monde intérieur, à la recherche d’une réponse à cette question. Gravés dans les nuages, incrustés dans les vagues, se trouvaient ses innombrables souvenirs, marques d’un passé à jamais terminé. De tous ses combats, de toutes ses victoires, pas une ne surpassaient l’autre. La réponse s’imposa d’elle-même. Par delà ses souffrances, ses défis, ses marches, ses échecs, une longue ligne se traçait, prenant son départ au cœur des forêts australes, voyant sa fin dans les plus hautes cimes d’Aelis. Cette voie de lumière demeurerait sa plus grande fierté, son unique trésor. D’un souffle, il prononça la réponse sans la donner, protégeant ce diamant, laissant l’interprétation aux dragonniers. Ils comprendraient, l’estropié s’en doutait.

« Etre là.
Ici et maintenant. »


Hayarn ne dit pas un mot de plus, emporté dans ce monde de brumes, de nuages, de neige, de vent. Là ou le soleil n'est jamais vraiment levé. Là ou les seuls arbres sont des tours de rochers dressés vers le ciel, griffant l’éternité de leurs crocs acérés. Là ou les oiseaux sont d’écailles, de dents, de force et de sagesse. Les yeux du conteur ne quittaient plus les cieux, écoutant à peine les mots prononcés par les membres de la confrérie. « Ici et maintenant, par delà le monde, les frontières et les barrières. Tant de fiertés rassemblées en une seule, unique, précieuse. Celle qui m’aura accompagné dès le début de ma voie. ». Pensa t-il, plongé dans ses songes.
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Jan - 3:53

Hayarn…. L’individu pouvait être intéressant. Pourtant, Cassiopée n’était pas totalement convaincue par la justesse des ses dires. Il était si facile de duper les âmes fières enclines à recevoir les vérités profondes. Il était si facile de prononcer les mots qui étaient vides de sens ou dire sans oser avouer.
Elle quitta à regret le monde de coton dans lequel elle se prélassait en pensée pour se tourner vers l’homme. Il s’était redressé pour prononcer ses mots et elle sourit en coin pour ajouter :

- « Etre là, ici et maintenant » Peut-on être fier d’être là, en l’état dans lequel tu es, dépenaillé et estropié, aussi peu valide qu’un vieillard ? Peut-on être fier d’être ici au sortir du cachot dans lequel tu pourrais périr à jamais si l’on t’y laissait ? Enfin, peut-on être fier d’être venu, seulement maintenant, répondre à notre appel alors que les besoins sont urgents et que bientôt toute noblesse aura quitté nos Terres ? Non. Tu ne peux être fier de cela.
Qu’as-tu fait de ta vie que tu en tires fierté ? Quel Honneur conserves-tu en ton cœur ? Pour qui pourras-tu te battre ? Pour quel monde ?

Tant de questions restées sans réponse...

Cassiopée se sentit soudain lasse. Il lui semblait que jamais ils ne réussiraient à modifier le sens de l’histoire. Ils étaient si peu. Si peu alors que Kromo venait de les quitter, que Tàranis comme Laylay n’étaient pas encore prêts et que Nahis, aussi forte soit-elle était encore bien jeune. Quant à Sanz, sa peau était usée.
Elle perçut sur son sein, là où il se nourrissait, la présence d’Issac. Son dragon réchauffait son cœur devenu dur.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Jan - 20:38

À son tour arraché de son royaume de songes, de rêves, de beauté, l’estropié revint ficher ses pieds dans le monde réel, autour de cette table aux chevaliers ancestraux, sous le regard fatigué de Cassiopée. Ses rois autrefois puissants, aujourd’hui épuisés par le temps. Tant de questions sans réponses. Par delà chacun des mots de la dame se cachait une foule d’interrogations. Un cercle sans fin, à jamais tournoyant, sans pouvoir en ressortir. Plongeant son regard dans les yeux de la dragonnière, il continua. « De ma vie de tourments, de voyages, de chute, de gloires, j’ai tiré multiples enseignements. Sachez, Cassiopée, que seuls ceux qui vivent sur une fierté branlante songent à leur apparence pour pouvoir y appuyer leur esprit. Je peux être fier tel que je suis, sans me poser de questions sur mes vêtements, seulement sur mes actes. Je suis moi, debout face à des êtres de légendes, au sommet d’inaccessibles montagnes, sans courber l’échine, restant droit devant eux. Je suis fier d’être là, au bout de ma voie, à quelques pas de la fin d’un voyage depuis trop longtemps commencé. J’ai survécu, pour en arriver là, malgré mes plaies, mes blessures, mes souffrances. J’existe quel que soit mon visage, quelque soient les épreuves que m’a infligé la vie. » Le conteur reprit son souffle, observant jusqu’au moindre trait du visage de son interlocutrice, la scrutant avec la précision d’un laser. « Ainsi, je suis fier d’être là. En cet état, car il ne représente rien à mes yeux. C’est de mon âme que vient la fierté, pas des oripeaux superficiels que sont ces vetements, de ces plaies communes qui recouvrent mon corps. » La suite du discours s’imposa d’elle-même dans l’esprit d’Hayarn. « Vous auriez pu me laisser dans ce cachot, certes. Me laisser mourir, en effet. Néanmoins, ne suis-je pas dehors ? Dans ce cas, c’est que vous, les dragonniers, avez décidé de m’en faire sortir. Ainsi, si je suis devant vous en cette journée, c’est parce que j’en suis, à vos yeux, digne. C’est vous, et vous seuls, qui m’avez offert une nouvelle étincelle de fierté. » L’estropié redressa son visage vers les cieux, lisant à travers les lignes du paysage, se rappelant de vieux instants, d’un passé révolu, où il se tenait assis sur les rocs, regardant les étoiles, écoutant son mentor. « Quand à votre troisième question, Cassiopée, sachez qu’il y a un temps pour tout. Mon heure n’était pas encore venue. Le souffle des rêves ne m’avait point montré la voie des Hauteurs. Je ne suis pas arrivé avant pour la simple raison que vous n’aviez pas encore besoin de moi, quoi que vous en disiez. Les portes étaient fermées. À présent qu’elles sont ouvertes, je suis là. Je n’ai pas à me sentir honteux de cet hypothétique retard. Au contraire. J’ai marché en direction de votre citadelle, alors que j’aurais pu rester en bas, à contempler la brume des sommets sans jamais m’y rendre. Néanmoins, j’ai décidé de vous rejoindre. J’ai combattu le froid, les monstres, la douleur, pour vous voir aujourd’hui. Et cela, encore une fois j’en suis fier. Car j’aurais pu ne point venir. » Drystan s’arrêta un instant. Cette dernière question était bien plus dangereuse à ses yeux qu’elle ne pouvait l’être dans l’esprit de Cassiopée. Son passé était son secret le plus cher. Révéler les secrets les mieux gardé de son âme devait se faire avec soin, sans précipitation, sans révélations abruptes. Il ferma ses yeux, laissant le visage de la demoiselle dans le lointain, dirigeant ses pensées dans les brumes de son océan intérieur. Murmurant ses phrases unes à une.

« J’ai survécu »
« J’ai survécu, contre toute attente, tout soupçons, moi qui était destiné à mourir, traqué par une créature cherchant à s’évader à travers mon décès. Pas une fois j’ai sciemment trahi mes principes, à compter du jour ou je les ai forgé. Hélas, Seydém n’à pas vu la chose de la même manière. Néanmoins, je n’ai rien détruit de ce que j’avais bâti, conservant, au fil du temps, un honneur intact. Je me suis battu toute ma vie pour que mes frères et confrères ne pâtissent pas de ce feu qui me brulait, m’isolant au plus loin des frontières, sacrifiant ma vie pour eux. Aujourd’hui, je suis maitre de mon corps, de mon âme, de mon esprit. J’ai juré de protéger ceux qui subissent les injustices, les courroux inutiles. Je vivrais pour ce que l’on nomme couramment le bien. Je me battrais au coté de ceux qui le défendent. Qu’importe le reste, tant que ma lame sert une noble cause… Servez vous une noble cause, dame Cassiopée ? »
Dans le corps d’Hayarn, brulait un feu depuis trop longtemps éteint. L’Henrhiv conjugué du démon battaient les portes de son âme, tentant de profiter de sa faiblesse physique pour diriger à nouveau ce corps, pour le détruire. Le Tatouage qui recouvrait le Torse de l’Estropié semblait danser, grimper peu à peu dans le cou de l’homme, ses mouvements visibles à l’œil nu. Néanmoins, Drystan restait coi, combattant à l’extérieur comme à l’intérieur, écoutant le silence. L’atmosphère commença à trembler autour de son bras tatoué. Dans un éclat, une longue lame scintillante apparut filant jusqu’au sol. D’un souple mouvement de poignet, l’estropié la pointa vers le sol, l’incrustant dans le dallage. Dans son esprit, s’agitaient des vérités, des phrases, des mots. « Le feu qui brule en moi ronge mon corps, attisé par la fatigue des derniers jours, profitant des cendres de cette joute orale pour s’envoler dans mon moi, prenant forme sur cette tache noire qui file le long de mon cou… Qu’importe. Continuons. » Hayarn embrassa d’un regard l’assemblée, attendant une réponse, gardant sa main moite serrée sur le pommeau de Faren'lo, non pas pour se battre, mais pour sentir cette présence apaisante à ses cotés.
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Sanz
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Jan - 21:23

J'ai survécu.

La marche brumeuse de Sanz s'arrêta net. Le temps se figea a son silence et l'ombre menaçante de Shyon souffla les vagues lueurs qui éclairaient les monts de l'Orgueil. Le souffle imperceptible des âmes liées résonnèrent dans le même sens. Au fond de leur réflexion un agencement étrange s'était clos. Ceux encore dans la salle se levèrent silencieusement et décochèrent leur arme de la table légendère puis s'approchèrent en une forme de lente procession de celui qu'ils ne nommaient encore que "D." comme pour assigner à l'étranger le nom que l'on donne à ceux qui n'ont pas encore touché le lien sacré du Sang mais qu'on laisse supposer comme candidat. UN nom tronqué, à la limite de s'effacer, et qui dans l'échec finirait par disparaître.

L'Ange revint sur ses pas, plongé dans l'observation du double contrôle que D. s'astreignait à tenir. Un faible sourire semblable à une grimace agita ses lèvres tandis qu'il s'approcha.

J'ai survécu. Je ne suis pas mon corps, je suis au delà. Ce que vous voyez n'ait que chair, muscle... fibres arrachées au néant pour couvrir mon âme d'une illusion décente. Mais si vous pouviez me voir... à l'intérieur... si vous pouviez observer le terrible chaos qui me gouverne et mêle lentement... mes essences à mon Sang. Vous sauriez ce que j'entends par l'Honneur, la Fierté, et l'Excellence. Vous sauriez ce que nous sommes depuis que l'Éternité ravageuse à couché dans notre lit telle une monstruosité errante, chassée de ses rêves... . Ta lame est belle, qui fendille le pavé.. .

Le Prince s'entoura d'une nuée de pétale rose et de l'ombre naquit une épée que la nuit cache au fond de ses plis.

Je te présente Azraëel... Sois heureuse de la rencontrer... si tu ne sais pas elle est le pouvoir divin de cette ombre qui ne nous quitte pas. SHyon... le mangeur d'Ame. Et découvre mes Lucioles...les Réminiscences... .

Il leva son ombre en laissant derrière lui des traînées volantes des réminiscences perturber la vue des personnes présentes. L'air se rafraichit au moment ou tout le conseil venait de former un cercle autour de D.

Le jeune Souverain au visage fatigué pénétra dans la danse rituelle et déposa sa main sur l'épaule de l'Etranger. Peu à peu les pétales formèrent une deuxième pointe acérée épousant avec perfection la lame du Prince.

Reçois l'Amitié de nos Frères... Drystan Hayarn... et peut être notre Amour..si tu sais survivre à cela.

Mu par une force brusque, Sanz, Prince de la Confrérie du Sang, plongea son arme dans le corps lacéré de Drystan Hayarn tandis que les lames du Conseil se transformant en fouets d'airain commencèrent à marteler le corps de l'Initié.

Je ne parle pas à toi..mais au Démon qui habite ton Empire... .
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Jan - 21:06

Une bouffé de chaleur s’empara du ventre d’Hayarn, accompagnée d’une sensation de froid intense. Le feu qui le rongeait semblait s’éteindre, oppressé par un flot de sang bondissant, se faufilant dans ses entrailles, droit vers cette faille percée dans son abdomen. L’estropié avait perdu. Le combat extérieur se soldait par un échec terrible, inexplicable. Mortel. Dans son cœur vivait la seule issue. Seul, épuisé, il ne pouvait user de sa puissance pour contrecarrer les confrères du sang. Le cercle devait s’achever. La malédiction volant au dessus de son âme, enfermée dans son être, serait alors libéré. Lui seul pourrait la contrôler, la transformer, la diriger.

Le conteur ferma son esprit, plongeant au cœur d’un fleuve de sang, sur une barque d’ébène. Naviguant entre rocs, rochers, cadavres, caillots, artères, veines, le navire prit le cap du cœur, la porte. S’échouant sur un renflement de chair, l’Elfe débarqua. Devant lui se tenait une plaque d’acier, fermé par des glyphes à la puissance ancestral, résultats des sortilèges lui ayant sauvé la vie, contenant l’Autre. Le démon. Seydém. Gardant par delà les barreaux l’être du passé, le fou, Henrhiv. Tant de temps s’était écoulé. Aujourd’hui, cet affrontement ne pourrait être emporté seul. Sa victoire passait par ses fantômes. Son avenir ne s’assurerait point à travers des souffrances, des combats intérieurs. L’unité devait être faite. Emporté par les flux, se glissant dans ses oreilles, résonna une petite voix. « Enfin… Tu as compris. ».

Dans ses brumeux souvenirs, restait ce visage aux yeux pourpres, le regardant, arme levée, à l’autre bout de la ruelle. En ce jour, il avait sacrifié ses yeux. Sans Exodus, il aurait perdu sa vie. Transporté dans son sanctuaire, les magiciens avaient paralysé le monstre piégé en lui. Sans comprendre qu’ils ne faisaient que retarder l’échéance. Tel son Némésis, Seydem avait retrouvé ses forces dans l’obscurité la plus totale, devenant chaque seconde plus oppressant. « Dans ton esprit, t’es-tu, un jour, demandé si je méritais cette prison, Drystan ? Qu’ai-je fais qui me punisse tout autant ? » À ces mots, revinrent dans les pensées du conteur les vues des morts innombrables ayant sillonné sa voie, dont il avait autrefois accusé le démon. Chaque jour il avait fui cette terreur, ces songes. Cette culpabilité. Il n’y avait point de réponses à donner. Hayarn le savait. Toutes ces accusations, il les avait reconnus. Le monstre n’était coupable que de peu. Si ce n’est quelques gouttes de sang, ainsi que des tourments constants.

« Pourquoi ? Pourquoi moi, Seydém ? Qu’ai-je donc fait pour que tu étendes tes ailes sur mon corps, l’emplissant de folie ? Henrhiv est là, à tes cotés, dans cette prison, silencieux. La créature que tu as créé, elle aussi vaincue. Alors, dis-moi pourquoi je fus traqué sans relâche par un démon ? » Par delà les murs d’acier, résonna ce rire effrayant, sortant des tréfonds du néant. Par delà les parois, le conteur sentit un regard pointer en sa direction.

« Un démon. Toujours les grands mots. Autrefois, je vivais ici, dans de vastes étendues, d’herbes, seigneurs parmi les rois, puissance respecté. Un noir Tyran, à la force incroyable, au cœur noirci par la tempête, brisé par le sang. Rien de plus sombre n’existait en cet univers. Hélas, je ne vécus point éternellement. Avec ma mort vint la vengeance, les tourments d’une âme errante en ce monde. Sans que je sache pourquoi, c’est en toi que je retrouvais consistance. Lors de ta naissance, je m’incarnais pour la première fois depuis ma mort. Ainsi, je devins ton Némésis, ton opposé, la noirceur emplissant l’âme d’un être promit à tant de bonté. Tout autant que ton père, ton maitre, Aë, je t’ai forgé. J’ai fait de toi ce que tu es aujourd’hui, cherchant par tous les moyens à sentir ma vie dans ta mort, à régner dans ta déchéance. Néanmoins, l’enseignement d’autrui, en particulier celui de Josh, on dominé sur le mien, m’écrasant, porté par tous les sacrifices que tes pairs auront du faire afin d’assurer ta survie. À travers toi, je pensais pouvoir sentir le monde sur ma peau, vivre en homme. Néanmoins, je suis là, enfermé. Tu te meurs. En cette heure alors, nous devons faire un marché, toi, moi, Henrhiv. Je ne demande que peu. Seulement vivre là-haut, dans le monde d’au-dessus, sentant le vent, oblitérant ma conscience, noyant mon esprit au cœur du tien. Je t’assombrirais, terminant mon histoire par un baroud d’honneur plus que glorieux. Reste à savoir si tu résisteras. Qui de nous deux deviendra le contrôleur. Henrhiv ne demande rien de tel, si ce n’est d’être à nouveau dans son corps. Il choisira son endroit. N’oublie pas que tu n’a pas le choix, Drystan. La gloire passe toujours par la déchéance. À nouveau, tu vas chuter. »

Le concerné soupira, observant les glyphes de la porte danser, s’illuminer, s’éclairer. En effet, il ne pouvait rien faire qui ne passe pas par les ombres, cachés de l’autre coté du voile. Posant sa main sur le mur, invoquant ses dernières forces, il brisa le rituel. « Tant de choses ont changé, Seydém. Aujourd’hui, je suis bien plus sage qu’autrefois. Peut-être vaincras-tu. Peut-être réussirai-je ».

Deux entités sortirent de la noirceur. Un souffle de vent, sortant d’outre tombe, apporta un nuage de ténèbres devant le conteur. Aux coté de celui-ci, se tenait un garçon, à la pâleur cadavérique, couvert d’une rivière de sang. Il regarda les deux êtres, leur adressa un triste sourire, avançant jusqu’au fleuve pourpre. Semblant se fondre en lui, Henrhiv disparut, devenant les flux qui courent en Hayarn. Un éclair partit du lieu d’immersion, parcourant l’ensemble du corps, assombrissant l’hémoglobine. Le néant s’écoula alors du corps d’Hayarn, rendant puissance au guerrier épuisé.

Seuls, les deux ennemis se regardèrent. « Adieu, mon Némésis. Nous nous reverrons plus je pense, ou, tout du moins, je l’espère, Seydém ». « Seydém. Ce nom que vous m’avez autrefois octroyé n’est que le titre que m’a donné ta sage mère, comprenant que c’est par toi, et seulement par toi que je vivais. Je me nommais autrefois Meltem Aelkam. Sache que ce trésor est le seul qu’il me reste. Garde-le intact. » Le nuage s’envola, traversant la chair, assombrissant les plaies, se glissant jusqu’en surface, à travers ce tatouage, unique trace de sa fureur sur le corps du conteur.

« L’Aelkam… »

Sur la lame de Sanz, le sang cessa de couler. Maitre de Flux, Drystan Hayarn pouvait contrôler l’écoulement de sa vie, la plongeant dans d’autres tunnels, vivant comme s’il n’y avait blessure. Derrière le bandeau du guerrier, les flammes oculaires rougeoyèrent. Dans un incendie de puissance, l’aveugle retrouva la vue, d’une autre manière. Le bandeau sembla disparaitre, happé par la fureur. Dans les yeux d’Hayarn, dansaient arabesques ensanglantés, dragons torturés, oiseaux enfumés. Par delà l’esprit, l’autrefois estropié voyait le monde tel qu’il était, tel qu’il aurait du être, sentant les pensées enfermés dans les esprits, les ombres marchant par delà les murs. De longues lignes de flux se traçaient dans son univers, dessinant de limites, des contours accessibles à la puissance du conteur.

Dansant dans sa tête, l’Aelkam prenait plaisir à gouverner un corps depuis trop longtemps attendu, profitant de la fatigue de son Némésis. Quelques secondes s’étaient écoulées depuis le coup d’épée. Pourtant, tant de choses avaient changé. Les trajectoires furent brisées autour du prince, le catapultant dans les airs. Usant de ses pouvoirs, de l’effet de surprise, le démon expédia les membres de la confrérie dans les murs, lesquels ne s’attendaient pas à affronter un être d’une telle vigueur. Au cœur du corps, se trouvaient de nouvelles voies, des capacités inexplorées. Au fond des ténèbres, se trouvait la face cachée d’Hayarn, son avatar. De longues volutes de fumées prirent forme autour du combattant, semblables à des filaments de papier. Alors, jaillissant de l’intérieur, surgit la bête. L’autre visage d’un guerrier de légende.

Un loup gigantesque, couleur de nuit, aux crocs éclatants, au pelage parsemé de raies lumineuses. Dans ses yeux brulaient les feux des démons, ses arabesques pourpres symbolisant l’Aelkam. Un regard, portant les mêmes flammes qui représentait aujourd’hui le regard du conteur. La bête bondit, traversant la pièce, courant vers le prince, ouvrant grand sa gueule. Voletant au dessus de celui-ci, atterrissant souplement à ses cotés, reprenant son apparence humaine, tout en incarnant son arme, profitant de sa vivacité pour la glisser sous le cou de Sanz. Quelques instants s’étaient écoulés. Les confrères n’étaient point prêts, le monstre l’avait compris. Cette envie de sang le reprenait à nouveau, ce sang qu’il avait tant fait couler du temps de son règne, égorgeant les époux vengeurs, les femmes violées, laissant celles-ci baigner dans son sang, au cœur de leurs habits déchirés, le crane brisé par les coups. Aujourd’hui, il tuerait un prince. Ceci méritait un peu de palabres. Autour d’eux, le temps se stoppa.

« Ma lame est belle, qui fendille le pavé. Sache que ton sang, bientôt, la rejoindra. Toi qui m’as libéré, je te remercie. Es-tu fier ? Fier de m’avoir plongé une épée dans le corps, alors que je ne pouvais point me défendre ? Enfin… Aujourd’hui, toutes tes réflexions, tes dires, tes rêves, tout va s’effacer, remplacé par un eternel repos » Digne seigneur, Sanz ne répondit point. Un long filet de sang s’écoulait sur sa gorge. Le démon sourit. Pour rester figé, un instant. Dans les commandes, un dernier bouleversement se produisait. L’Aelkam s’écrasa, vaincu par le sage conteur. Un souffle passa, l’entité se glissant du tatouage, bridé, vaincue.

Les esprits étaient à présent unis. Henrhiv. Aelkam. Hayarn. Un flot de sang pur, gorgé d’énergie, de force. Un noir dessin, gravé sur le corps, brillant d’une étrange aura, bardé d’éclairs, de puissance. Un sage esprit, reliant le tout, amenant ses propres pouvoirs dans la tourmente. Imperceptiblement, la lame se décolla de la gorge de Sanz. D’un léger appui, Drystan bondit en arrière, laissant l’homme libre de ses mouvements, atterrissant sur la bordure, face aux nuages. Tendant sa main sous la neige naissante, il amena quelques flocons dansé au dessus de ses paumes, formant peu à peu une sphère éclatante, claire.

« Animé par la Folie.
Recouvert par la Noirceur.
Guidé par la Sagesse. »

« Tant que la bonté, le courage, la sagesse, seront maitre de mes pensées, je serais tel que je suis. Seydém est vaincu. Henrhiv s’est à jamais endormi. Il ne reste que moi pour diriger ce corps. Faites de moi ce que bon vous semble, Sanz. Sachez néanmoins que s’il y avait démons, ils ne sont plus. Ils sont enfermés dans une prison qu’ils ont acceptée. Seul un invité manque à la fête. Une personne qui avait promis son retour. La ou l’herbe sera de pierre, ou le soleil ne se lève jamais vraiment. Ou les nuages chevauchent la terre. Ou la brume est omniprésente. Quand Henrhiv serait à jamais mort. Aë. Ou-es tu ? Dernière de mes mentors, je t’attends en ce lieu. »

« Un conteur. Un fou. Un loup. Un démon. »

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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Jan - 11:50

Sanz sentait encore la lame écharper la chair de son cou. Tout le long il n’avait pas bougé, l’âme confiante envers ses confrères et consœurs. Confiant envers la toute puissance du Sang, surtout quand il est proche de sa source. Respirant lentement les effluves tendres des réminiscences il ne murmura que quelque mots… .

Tu tiens si peu à ta propre vie… que tu ferais une adorable âme à dévorer… .


Posant une main sur la saillie d’où traînait encore un mince filet de sang, il se retourna et murmura à Cassiopée.

Apprend lui ce qu’est que mourir..et les réminiscences… .

Et d’un pas léger il se retira, loin de la procession obscure ou s’évadait en vague les phases de puissances des Frères et Sœur de Sang. Le Prince soupira. Il n’était peut être pas l’heure de recruter en temps de guerre. Mais il avait besoin aussi de personnes d’exceptions. Sous la bannière de la Confrérie, leur pouvoir n’en serait qu’augmenter. Sauf que les rites sont longs et couteux, pénible et douloureux. Ils demandent une énergie qu’il devrait réserver aux conflits à venir. Tournant sa tête au loin vers le conteur, il pensa tristement qu’il pourrait être effectivement une bonne recrue.

« Il ne faut pas enfermer les démons. Ils ont le droit de vivre aussi ».
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Jan - 20:30

Pourquoi fallait-il que le chemin des réminiscences soit si douloureux ?
Cassiopée observait Sanz. Il était celui qui les guidait dans cette voie, toujours plus loin à chaque fois.
Elle le vit planter Azraëel dans le cœur du boiteux et ne bougea pas quand les frères et les sœurs de sang vinrent le lacérer répandant le sang pourpre dans le calice du rite.

Sur le visage de la dame des étoiles, les larmes coulaient sans fin et le flot de ses pleurs silencieux se mêlait au sang de l’initié.

Sa lutte était violente et sur son corps s’inscrivaient les traits de la douleur. Ces longs traits qui se tordent pour mieux déformer l’âme.

Soudain, le ciel s’obscurcit, laissant la noirceur des cieux envahir leur âme.
Issac qui s’était tu, mais se tenant sur le qui-vive, gronda joyeusement au sein de la sienne. Les dragons s’éveillaient.
D’un élan sauvage, l’initié rejeta les frères et sœurs qui étaient venus mêler leur sang au sien et plongea son arme dans le cou de Sanz.
Le sang du prince pourrait, ainsi, guider celui qui s’acharnait contre sa propre noirceur.

« Apprends-lui ce qu’est que mourir…et les réminiscences…. »

En échos aux paroles de l'ange noir, Cassiopée jugea qu'il était temps pour elle d’agir.

-Pour entrer dans la confrérie, il faut savoir regarder en face le soleil sans prudence, laisser les mots danser en tous sens, s'attacher, créer de l'importance. Et puis se retourner et porter son regard vers la cicatrice que l'on porte de toute éternité. Laisser le flot couler, souvenir des temps, se perdre dans l'oubli, y mourir, avoir peur.

Alors, Cassiopée les yeux plongés dans la nuit qui les avait recouverts, appela Tsih.
Tsih n’était pas la plus grande des étoiles, mais elle était sienne depuis tous temps. Tsih au long fouet semé d’étoiles dont le poison serait, enfin, pour l’homme, le grand repos.

Dans l’opacité encre de l’obscurité qui s’était étendue sur eux, l’astre tourbillonnant laissait dans son sillage une trainée de poussière au venin mortel.
La queue de l’astre s’abattit sur l’initié, mordant jusqu’à ses moindres parcelles de peaux, d’os, d’organes, jusqu’à son sang. Le poison n’était pas douloureux. Il était comme la morsure qu’on attend, le corps à l’abandon.

-Drystan Hayarn, suit ton chemin et trouve ta voie.


Dernière édition par Cassiopée le Sam 30 Jan - 16:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Jan - 15:57

Drystan entendit plus qu’il ne vit l’étoile. La lumière glissant sur la noirceur. La poussière des astres. Une sensation d’engourdissement dans l’ensemble de son corps, partant de l’endroit ou la queue l’avait touché. Ce n’était pas désagréable. Une vague de fraicheur glissa dans son âme, plongeant ses souvenirs dans la brume. Ses membres cessèrent de répondre à l’appel du combattant. Autour de lui, une légère brise se mit à virevolter. Le silence se fit, les mouvements s’arrêtèrent. Son corps perdit tout contrôle. En un souffle, le conteur chut.

L’esprit enfermé dans cette cage incontrôlable sentit s’infiltrer en son âme un sentiment insidieux, trop rarement ressenti. Une petite piqure vient le frapper. « Et si j’étais à jamais enfermé en ce lieu ? Et si la mort n’était que cela ? Et si mon âme était à présent enfermée, condamnée à cette immobilité ? » Un tic nerveux vint agiter ses lèvres. En cet instant, il avait peur, peur de l’imprévu, de l’isolement, de ce monde chaotique, noir, mortel. Sans mouvements, sans mots. Un silence infini. Lui, heureux dans cet endroit ou il s’était forgé une vie. Lui qui enfin, avait triomphé de ses démons, enfermé en ce lieu. Lui. Mort.

La vérité frappa le conteur en pleine face, le faisant choir d’un support inexistant, le laissant tomber dans ce vide infini. La noirceur indescriptible défilait sans défiler à ses cotés, brulant le peu qu’il restait de lui, l’enfermant dans une cage d’obscurité. Puis, le corps atterrit, dans un éclat de souffrance, sur une gigantesque dalle lumineuse, brillant d’une lueur intérieure. Après la douleur imposée par la nuit, vint celle du jour. Drystan resta au sol, paralysé, épuisé, sans force. Rien en ce monde ne lui permettait d’user de ses pouvoirs. Par ailleurs, ces derniers semblaient s’être effacés restant dans son ancienne demeure. Autour de lui, l’univers semblait trembloter, comme envahi par des ombres sifflotantes, chantonnant tous bas, griffant l’âme du mort. Des visages répétant sans cesse son nom, reflets des ennemis d’autrefois, des adversaires d’Henrhiv, des détracteurs de Seydém. En ce lieu, ils prenaient leur revanche. Le conteur tremblait, cherchant à remettre les événements dans l’ordre, cherchant à combattre ces choses. Au prix de toute sa volonté, il ouvrit les yeux, observant les âmes.

Des masques défigurés par des rires haineux, des crocs acérés, des traits plissés. Des monstres. Hayarn se releva, se dressant au milieu de la tourmente, cherchant l'échappatoire à ce lieu, ignorant ces choses arrachant ses irréels lambeaux de peau, oubliant sa terreur. Dans les ténèbres, surgit une ombre, marchant sur les plaques lumineuses, s’approchant de l’Aelisséen. Une capuche cachait son visage. Néanmoins, malgré ses tromperies, un conteur se devait de reconnaitre un dieu lorsqu’il croisait un, fusse-il un dieu dont il n’était serviteur que depuis peu. Alcaline.

« Drystan Hayarn. Salutations, homme d’Er’Salis. T’es-tu un instant demandé qui viendrait t’accueillir aux portes des ténèbres ? Nous, maitres d’Aelis, ou ceux du sud, tes anciens dieux… » Oubliant les esprits dansant, Drystan plongea ses yeux dans ceux de la dame, perçant jusqu’à la capuche pour apercevoir les pupilles de la gardienne de l’éternité. « Mes dieux sont morts, tout autant que mon peuple. Vous le savez, vous qui remuez le couteau dans la plaie que j’ai moi-même tracé. Sans fideles, les dieux s’effacent. Une seule est restée, renonçant à sa nature divine pour devenir mon mentor, ma dernière facette, mon alliée de toujours. Elle qui vole on ne sait ou. Néanmoins, elle est la seule. Ainsi, mes dieux ne pouvaient venir à mes cotés en ce dur instant. Vous l’avez donc fait, et je vous en suis gré. » La déesse retira sa capuche, laissant apparaitre l’ensemble de son visage. Scrutant jusqu’aux moindres traits du conteur, elle parla, sa voix prenant forme dans chaque parcelle de l’éternité. « Rares sont les mortels qui osent me regarder ainsi. Ceux qui le font n’ont rien à se reprocher. Or. Les âmes qui tournent autour de vous sont innombrables. Jusqu'à celles de vos dieux dont vous avez provoqué la mort. Jusqu’à celle de vos maitres. Toutes ne vous blessent pas. Mais toutes sont tombées à cause de vous, pour vous. Et pourtant, vous êtes face à moi, dressé jusqu’aux tréfonds des ténèbres, semblant me défier du regard. Folie ? » Drystan resta silencieux, sans pour autant baisser le regard. La fuite n'était pas le moyen, quel qu'elle soit. Dans son esprit vagabondaient les enseignements de ses pairs, des mots abstraits, des souvenirs. Honneur. Fierté... Courage, sagesse.

« Votre cran m’impressionne. Votre temps n’est pas encore venu, Hayarn, le saviez-vous ? Vous etes mort en avance. Je vais donc vous proposer un choix que je ne fais qu’à peu. Derrière moi se trouve un passage, lui vous renverra dans votre monde, sous une nouvelle forme, oblitérant l’ensemble de votre mémoire, de vos massacres, faisant de vous un nouvel être. Votre nom sera gravé sur mon corps à jamais. Sinon, vous pouvez encore repartir, dans votre carcasse lacéré, emplie de chagrins, de meurtres, de rage, de haine, portant votre remord jusqu’à votre nouvelle chute. »


Deux choix. En sa vie, en son passé, Hayarn avait toujours défendu sa mémoire, ses actes, décidant de les assumer, quel qu’ils soient. Recommencer aurait sans doute été la plus grande des libération, le plus grand des trésors. Néanmoins, rien ne pouvait être plus sombre que son passé. L’avenir serait plus clair, son âme en était intimement persuadée. Les épreuves préparées par la confrérie ne pourraient être plus terribles que celle que lui avait infligée la vie. Lui n’abandonnerait pas. Pas maintenant, pas aujourd’hui. Peu importe le prix de sa résurrection.

« Je repars ».

Sur le cadavre étalé sur le marbre du palais se traça un symbole lumineux, arabesques glissant le long de sa jambe, s’enfouissant dans sa chair. Sur le flanc de cette dernière, se dessinaient à présent d’ancestrales runes, filant jusqu’au bout de ses pieds. Dans la noirceur, rien d’autre ne bougea le temps d’un instant. Puis. Agité par ce que l’on aurait pu croire être un spasme nerveux, la main du conteur bougea. Ses yeux s’ouvrirent.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Jan - 18:04

Cassiopée ne quittait pas l’homme des yeux. Elle se refusait à entrer dans son monde, le laissant découvrir ses propres souffrances. Pourtant, si elle sentait que le chemin qu’il avait emprunté le menait vers l’ailleurs, elle n’était pas sûre qu’il avait accepté de se plonger dans le Néant qui lui ferait découvrir les profondeurs de lui-même. Sa crainte fut confortée quand elle aperçut les runes lumineuses parcourir son corps la seconde même où il ouvrait les yeux :

-Drystan Hayarn, tu es capable de grandes œuvres…. Mais je voudrais te voir là !

Au dernier mot émis par la nymphe étoilée, une longue corne effilée s’était matérialisée dans ses mains. Elle se dressa de toute sa hauteur pour enfoncer avec force le dard en plein cœur de l’homme. Tout le sang de l'initié se dirigea alors vers l'arme comme aspiré par une trombe. Le temps avait perdu sa place et la dernière goutte épongée, la corne se dispersa en une myriade d’étoiles.

Cassiopée sentait Hayarn s’enfoncer dans le Néant comme on se noie en eau profonde.

-Il ne faut pas rester à la surface des choses. Il faut savoir regarder le monde et sa propre essence dans ses moindres recoins pour faire partie de notre confrérie. Tel est le prix à payer pour recevoir ton du !
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 5 Fév - 14:03




C'est au fond, là, dans le néant, dans les bouts d'infini mêlés au néants que tu trouverais peut être les trace d'une autre vie. Clapote un cadran solaire en pluie d'éclat aux fonds des âges. Qui es tu Drystan sans ton âme, sans ton corps? Qui es tu dans l'incertitude immuable autant qu'une balance qui amorce une inversion sans jamais la confirmer ? Tu dérives, tu te noies, tu respires pourtant. C'est ici, notre maison, regarde. Les palais sont des filaments dispersés en fragments grands comme l'infini. Il faut rêver pour imaginer les murs, les portes, les longs couloirs qui mènent aux chambres consulaires. Pendant que nous évidons ton corps et que tu te cherches là ou il n'y a plus rien de toi.

Dans le froid improbable ou jamais rien ne vient être absolument, tu navigues, enfant, sur les eaux peu sûres de notre Empire. Le vent pourrait se lever, et souffler tes essences. Eau de paille dispersée en tout sens. Et le tragique destin de ceux qui ne se retrouvent jamais. Il y a tellement d'histoires perdues au Néant.

Je vais t'en conter une, celle d’un enfant au fond de rien, et qui grandit lentement avec l’appel du néant. Son cœur gonfle du vide qui s’étend en lui. Il respire l’incertain. C’est qu’il a épousé une étrange femme, sais tu. De ces femmes flétries, la peau usée par de longs tissages et des froides nuits sous un voile de nuit sans étoile. Il la serre, l’étreint contre lui, aspire l’improbable battement de cœur de la fileuse et lui sourit. Et grandissant au fond de sa fantasque vision, il est mort autant que tu meurs, proche d’une dispersion effrayante, mélangeant ses essences pour que les particules de rien qui viendraient à se recombiner sans cesse trouvent l’exacte harmonie. Son inversion : l’antinomie absolue de sa condition. Son autre éternellement effacé dans une vie latente insupportable.

REVEILLE TOI ! RELEVE TOI DRYSTAN !

Je martèlerai ces mots sur l’empreinte de ta vie qui s’étiole. J’arracherai ce qui te reste de volonté afin que tu embrasses toi aussi mon amante et apprenne d’elle les lois qui nous gouvernent. Nous ne sommes que l’ombre de notre âme, dans les nuits sinistres ou des Dieux, nos Dieux exécutent des civilisations. Je piétinerai ton humanité, pour que vienne filtrer dans les ruelles ton sang comme l’essence de ta légende cachée, refoulée autant qu’une horreur. J’arracherai ta peau improbable pour un mort.
Tu es mort, mon vieil Ami… . Et pire encore peut être, au-delà de ta mort, tu n’es plus qu’un amas désordonné de cellules atrophiées. Ton cerveau explose, tes veines saturent une onde noire qui n’est plus que le souffle du néant dans ta chair corrompue. Tu expires ta vie pour inspirer l’infini
Qui es-tu quand tu n’es pas là ?




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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Fév - 22:48

Glauque ramassis de ventricules égarés en ce royaume, glissant lentement sur des parois enduites d’une substance d’ébène, tombant en chaque instant sur un sol respirant, vivant. Dans ces ténèbres, une ombre s’avançait lentement, se recouvrant d’une croute noire, résidu des libérations plafonnières. Le conteur n’était point devenu un amalgame de pourriture, survivant à son extinction physique. Son âme fut cette fois plongée dans cet immonde marécage.

Ne se laissant point guider par sa raison mais par son instinct, il avait emprunté une autre voie lors de sa chute, emporté dans l’obscurité la plus profonde, non pas sur cette dalle de lumière. L’appréhension venue lors de son premier « Voyage » c’était effacé face à l’inéluctabilité de sa mort. Ainsi, le courage, non la frayeur, il fallait écouter. Après une interminable marche dans la nuit, sans savoir ce que frôlaient ses pieds, ce que voyaient ses yeux, ce que sentaient ses sens, l’envers avait chu, le plancher s’était fendu. Un tourbillon de lumière entoura alors l’Estropié à nouveau voyant, l’emportant dans les tumultes insidieux d’un fleuve inexistant, pour finalement le déposer sur les berges de cette noire contrée.

L’endroit lui semblait étrangement familier, comme s’il avait été lieu d’une vie passée, un royaume souvent exploré, sa terre… Comme-ci cet endroit était lui. Comme-ci il était cet endroit. Ce résidu de glaires pendantes, accroché à des morceaux de chair rougis par la douleur, des fleuves ou s’emmêlent excrément et sang… La face cachée de la lune. Sa face cachée. L’Aelisséen poussa un soupir. Est-ce donc cela qu’il fallait voir ? Sa propre essence… Triste essence que voila. Drystan Hayarn continua sa marche, s’arrêtant par moment pour mieux voir ce qui semblait le constituer. C’est au cours de ces instants qu’il se rendit compte d’un détail quelque peu essentiel. Dans le reflet d’une flaque d’infini, éclairé par la lueur effacée des filets de sang torturé, Le conteur compris qu’il n’était plus lui.

Absorbé par cette introspection, il n’avait point songé à se regarder, lui, être au cœur de l’être. Ses longues pattes élancées, son museau finement taillé, son pelage d’ébène, parfois envahi par ses segments lumineux, lumière d’un blanc infini, abordant les tènebres, Il était devenu un loup, un loup titanesque, valant l’homme par sa taille. Dans ses pupilles brulaient le même feu qui aujourd’hui composait ses yeux. Ce loup, il l’avait déjà entrevu, au cours de l’une de ses dernière péripéties, lorsque Seydém avait pris le contrôle, attaqué Sanz. Cette face cachée de son être, ce visage incongru. Pourquoi ?

À cette question intérieure, une voix répondit, plongeant dans les méandres de son esprit. Une voix qui n’était point sienne. Une voix depuis trop longtemps disparue. « Fierté, Courage. Allié de sagesse, de solitude. Bon envers les siens, tueur implacable envers ses ennemis. Sacrifiant sa vie pour que continue la marche de ses frères. Un loup peu commun, restant malgré tout un loup. Un loup qui fut, qui sera, qui est toi, reflet de tes pas, ombre de ton ombre… » Rares étaient les êtres pouvant accéder à l’esprit du chevalier, glissant dans sa conscience comme dans l’eau. Peu communes, ces personnes contre qui le conteur n’avait point érigé de défenses. Et de tous, seul un subsistait, un remugle invincible du passé, immortel mentor à l’esprit inqualifiable, tant il fut empli de sagesse, guide eternel soufflant sur les braises du corps du combattant, éveillant un esprit endormi. Un dragon de légende. Une déesse devenue mortelle pour protéger le dernier descendant de son peuple d’autrefois.

« Aë… Tu es revenue. »


« Tu n’es plus. Pas l’une de tes facettes. L’ensemble est mort, voguant sur l’au-delà, tentant de comprendre ce qu’il voit, essayant d'imaginer le pourquoi d’une telle essence. Laisse-moi te conter une histoire, Drystan, puisque tel est ton nom. Vécut un homme empli de rage, tourmenté, tourmentant, possédé par une force qui n’était point la sienne, le guidant dans son sommeil, l’emportant dans un flot de mort lorsqu’il se laissait posséder. Malgré ses efforts, l’ingénu ne comprit pas, laissant cette créature ronger ses sens, ternir son essence. Ses mentors ne purent rien pour lui, qu’ils soient humain, dieux. Seul un parvint à rompre le maléfice, brisant par sa mort le démon insaisissable. Néanmoins, c’est entre ses mains qui reposaient à présent son sort. Et aujourd’hui enfin, le cercle est complet. Ce qui voit autour de toi n’est que le commencement de la fin. La mort dont-on t’affuble n’est point hypothétique. Elle est. Henrhiv, Meltem, Darkfire, tout s’efface et s’enfonce, quittant peu à peu jusqu’au plus profond de ton être. La noirceur s’enlève, les plaies guérissent. Les monstres ne se faufilent plus en ce lieu de cauchemar, rampant dans les ombres. Il ne reste que toi, cette pourriture effacé. Et moi. Et de nous trois, l’un va s’effacer, en ce jour, en cette heure. Je suis partie voila trop longtemps, aujourd’hui, nos routes se recroisent. Et jamais plus, je pense, ne se sépareront. »

Ainsi s’acheva la vie des autres, fantômes du passé définitivement effacé, dans une gerbe de flamme jaillissant de l’orée du tunnel, emportant la chair, reposant sur les murs, pensant les blessures. Hayarn sentit les flammes le ronger, plongeant son corps dans un bain de braise. Il n’était plus loup. Il était homme. Homme enflammé, brulant, jusqu’à perdre toute consistance. Mourant. Il ne fut bientôt plus qu’une inconsistante vapeur contre les murs, flottant dans cet immense complexe qu’était son reflet astral, plongé dans un flot d’essence éclatant, noir lumineux filant sur les parois, rapides incessant semblant vouloir terminé cette purge causé par la déesse. Marchant au milieu de ces courants, le dragon s’approcha de l’être vaporeux. Le temps n’avait point eu d’effet sur elle, la laissant telle qu’elle malgré les siècles, majestueuse créature d’ébène, traversé d’une seul lueur qu’était celle d’yeux d’émeraudes.

« M’aurais-tu tué, Aë ? »

« J’ai détruit le passé. Effaçant ainsi l’autre vie. Tu n’es point mort. Le corps qui git au pied des confrères n’est plus le tien. Terre des vers, des insectes. Cadavre. Toi, tu recommences tout. Drystan Hayarn ne pourra être que si son corps est sien, non pas dernier souvenir d’une ombre. N’oublie pas que tu es, malgré tout, resté seigneur des formes, des flux. Et moi, une déesse… Forge ton corps dans l’essence. Le temps des chairs est passé. Sublime-toi ! Deviens ce visage pur qui brille au fond de toi, gardant les forces de ton passé tout en devenant ce que tu es aujourd’hui. Je te guiderais. Néanmoins, en ces heures, ta puissance est à son apogée, guidé par une essence de pureté. Toutes tes forces ont aujourd’hui changé. Par les flux, tu avais besoin de matière. Aujourd’hui, tu la forgeras. Construis-toi, Hayarn. »

Le temps en cette caverne sembla s’arrêter, l’essence arrêtant son cours, bondissant du fleuve pour venir danser autour de l’ombre. L’être se forma, emporté par les lumières, aspirant les jets bondissant en lui. D’éclairs en éclairs, Drystan Hayarn naquit. Un corps fin, une musculature discrète, laissant toutefois apparaitre une puissance peu comparable. Un être taillé telle une lame, fine, tranchante, indestructible. Un visage altier, dessiné tel le corps. Un nez fin, long, une peau légèrement bronzée, des cheveux mi longs, bien taillés, entrelacé de tresses, de nattes. Le fossé s’était creusé définitivement entre Hayarn et l’avant. Ses yeux n’étaient point aveugles, rouge. Simplement cerclé de noir, alternant inlassablement le vert et le marron. De fines oreilles pointues rappelaient sa nature, une cicatrice au dessus de son œil droit, ses souffrances.

Finalement, cet être était né, sans être une exception par son physique. L’étant par son esprit, par ses pouvoirs, par sa force. À l’intérieur, il n’avait rien perdu, ci ce n’est ses fantômes. En cette heure, les démons du passé étaient définitivement effacés. Drystan Hayarn avait conclu le cercle, purgé son essence, devenu un autre. Suivant Aë à travers les souterrains, il arriva finalement à une falaise, perchée au dessus d’un château dressé dans les hauteurs. « D’ici, nous n’avons qu’un choix à faire pour rejoindre la confrérie, un pas. Ils sont là, ils savent que nous les observons, plongé dans les flots de l’essence, dans une dimension à portée d’ailes. Si notre quête est finie, ils nous appellerons. Tout comme nous, ce sont des sages, ainsi, en leur mots se cachent souvent bien des choses point dites. Attendons. Néanmoins, je te conseillerais de t’habiller. »

« Arhem. Oui. Ce serait sans doute mieux. Une chemise, pour faire plaisir à mon supérieur, Un pantalon large, des bottes en cuir de dragon ? Non, pas de dragon, des bottes classiques, un large manteau. La seule arme que je porterais encore se trouve là bas. Alors, je crois que c’est tout… » Une fois encore, Drystan invoqua l’essence, appelant ces derniers vetements, puissantes armures, ses protections contre le monde extérieur.

« Voila… Seule une chose manque »


Plongeant sa main dans un ruisseau voisin, Hayarn forgea une petite boucle, amalgame d’argent, de mithril, d’adamantium. Sur celle-ci était gravé une créature à la face hideuse, encerclant de ces griffes un être chétif, couvert de blessures. Il la fixa alors dans son oreille, laissant une pensée vagabondant en son esprit « Peut-être sont-ils morts. Néanmoins, ils subsistent en moi, en mes pensées, en mes souvenirs… »

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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Fév - 22:37

Hey dites. Ca va faire deux mois que je suis là dans le froid. L'hiver est rude, et j'ai l'impression que vous donnez plus à manger à mon moustique qu'à moi. C'est un insecte plutôt gourmet, il n'aime pas le O+.

Maintenant, il n'arrête pas de grossir et il me pèse. En deux mois, je n'avais jamais vu d'insecte friser l'obésité morbide. Mais il a pas l'air de trop souffrir. Mais moi j'ai faim, je n'aime pas le sang, et ces deux mois m'ont laissé le temps de réfléchir.

Peut-être que je n'ai plus très envie de côtoyer des bourreaux peu généreux en moufles (sauf en ce qui concerne les fours à moufle, hauts fourneaux et gueularde). Bref des dragonniers melnibonéens tels qu'on en fait plus.

Alors, faites-moi sortir, donnez-moi de l'air chaud sur cette onglée, un bain, des vapeurs, bref, de quoi demeurer en état de vous aider. Vous pouvez faire ça? J'entends des Pssst au dehors, vous n'aimeriez-pas ne pas tenir l'autre bout d'une corde qu'on me lancerait. j'en suis sûr, alors soyez-raisonnable. [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 98916
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Fév - 23:28

Aux derniers mots prononcés par Sanz, le silence avait fait son entrée. C’était un silence lourd des recherches intérieures de ces êtres d’excellence qu’étaient les dragonniers du Sang. Il s’était répandu dans l’espace, encombrant jusqu’à en devenir pesant. Au sol, l’initié ne bougeait plus et son corps cadavérique, vidé de son sang, était le centre de toute l’attention des confrères. La mort semblait avoir fait son œuvre, et si l’homme cherchait sa voie et les vérités qui l’habitaient, le corps, raide et pâle, n’exprimait que l’apparence du vide sur une âme en déroute. Il semblait abandonné, illustre déchet de la vie.

Alors que tous attendaient, l’esprit soucieux d’espérer voir enfin venir l’aide tant souhaitée, une voix caverneuse et enrouée se fit entendre entre les murs de la salle du conseil.
Semblant venir d’ailleurs, des bas-fonds d’un monde glacé, la voix se plaignait et Cassiopée associa rapidement ce chahut vocal à cet Airet Syl qui était venu lui aussi porter sa candidature.
Bien que regrettant que l’homme n’ait pas attendu l’éventuel retour de Drystan Hayarn, elle sourit en songeant à cet individu capable de venir une énigme en bouche, chargé de bons mots mais également rompu à se taire deux bons mois durant.

Cassiopée admirait sa patience, mais n’aimait pas son intrusion lors de la cérémonie.
Jugeant les exigences de l’homme, elle décida donc de les satisfaire. A sa manière.

Dans le silence revenu, Issac se détacha du sein de la dame et frêle ombre grandissante, il s’échappa de la salle pour apparaître devant l’homme croupissant dans sa geôle.
L’immense dragon étendit ses ailes dont le sombre profond évoquait le bleu sans fin de la nuit et secoua son corps rayonnant des lueurs des confins étoilés. Il porta son regard sur le prisonnier et émit :

-Tu as raison, Airet Syl. Il est temps de savoir si tu peux réellement rejoindre notre confrérie.
Mais pour cela, nous avons besoin de savoir ce que tu vaux vraiment. N’es-tu que des mots ?


Alors qu’Issac semblait faire craquer les os de son long cou, il baissa sa large tête triangulaire vers le corps recroquevillé en recherche de chaleur.

-Tu as froid ?

A ces mots, le dragon fit jaillir de sa gueule ouverte une longue flamme qui vint lécher les pieds de l’homme, enflammant un grand cercle autour de lui.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév - 23:14

Aaah, beh enfin, un peu de chaud. Alors que les inquisiteurs de l'unique (sans majuscule, hein), le cerveau dérangé par les vers de la jalousie haineuse, viennent ronger vos fondations, je trouve dommage de me faire languir dans ces geôles. Est-ce là l'orgueil qui vous aveugle? Bref, votre giron chaleureux ne m'attire pas pour la candeur des dragons, ni pour les symboles de pouvoir, mais bien pour l'échange, le partage et l'utilité d'une tâche qui saura vous faire avancer quelque peu. J'ai ouï dire que les fourneaux avaient besoin de reprendre leur souffle, et que la forge s'épuise. Si la place est libre, je pourrais toujours modeler pour vous les outils de leur discorde. En toute courtoisie.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMar 16 Fév - 22:36

Drystan Hayarn sentit venir l’instant. Le moment propice. Une légère brise frappa son visage, troublant sa vision. Son autrefois naissance restait trouble en son âme, invisible. À vrai dire, jamais il ne s’était souvenu de cet acte essentiel de son existence, cette heure sans équivoque. Pour sa mémoire, son entrée dans le monde des hommes équivalait à de la fiction. Ainsi, il allait renaitre. Et cette résurrection, il s’en souviendrait, à jamais. Aelis n’était plus la terre de son corps, il le savait. Le dernier pas de son voyage initiatique reviendrait donc à l’apparition d’un être stable, fabriqué pour vivre dans la matière, non pas dans l’esprit ; Se baigner dans l’eau, non pas dans l’essence ; Respirer l’air, non pas la magie. Il soupira. Tendant sa main vers l’infini, il palpa le mur séparant les dimensions, ouvrant délicatement les barreaux séparant Aelis de l’Après vie. Puis.

« Josh. Voila longtemps que je ne t’ai point parlé. Les années se sont écoulées depuis ta mort, là bas. Sans le chasseur de démons, tu n’aurais rien gagné. Mais en cette heure, je vis. Ils sont tombés. Tous ceux que tu as traqué ta vie durant se sont effondrés dans les brumes, écrasés par l’indescriptible fléau qu’est la puissance des souvenirs. Moi-même, je suis parti. Pour ensuite revenir, guidé par celle qui voyageait dans tes rêves, te montrant la voie pour me terrasser. Elle se nomme Aë. Et, aujourd’hui enfin, nous sommes à jamais unis dans le carcan de l’existence, marchant sur les pas l’un de l’autre. Aujourd’hui ce Dragon est devenu mon compagnon. Et moi, je suis libre. »

Ses pas étaient silencieux, ne touchant point le sol, glissant sur les dalles sans s’y appuyer, frôlant la poussière sans la déplacer. Son souffle n’existait pas, inspirant un air venu d’ailleurs. Le vent l’emportait sans le briser, laissant voler sans bruits un monceau de tissus forgés à même l’essence. L’individu regarda d’un air perplexe l’ingénu en train de dialoguer avec Issac et Cassiopée. Une main vaporeuse glissa vers le pommeau du sabre, planté dans le sol, reprenant consistance lors du contact. Un fourreau se matérialisa dans le dos de l’individu, noyé dans les lambeaux de tissus. Faren’lo glissa en lui comme s’il avait toujours sien. Le visage du conteur laissa apparaitre un fin sourire, devant le « Dragon » du mentor, frêle moustique dansant dans les airs, semblant happé par quelques maux intestinaux. Drystan Hayarn sortit lentement de l’ombre, se distinguant dans la lueur des torches. Son corps restait indistinct, enveloppé par une multitude de lambeaux en constante disparition, laissant parfois apparaitre un pantalon d’ébène, emporté par un souffle, souffle n’osant pas faire vaciller les torches. Ses bottes ne s’appuyaient point sur les ornements, n’y voyant aucune utilité. Un long manteau enveloppant son corps s’envolait dans la brume, se prolongeant dans l’infini, emporté jusqu’au dehors, tout en restant accroché à son être. Seule l’indescriptible cuirasse noire semblait rester en lui, ne fuyant point, absorbant l’univers. Une petite chaine en argent tombait le long de son coup, représentant une croix auréolée d’arabesques tournoyante, accompagnée de cette fine boucle d’oreille forgée dans les essences. Ses yeux restaient fermés, encadrés par cette masse de cheveux sans véritable longueur, par endroit attachés par un bandeau écarlate. Son visage altier brillait d’une lueur intérieure, Némésis de l’armure. Ses paupières s’entrouvrirent, laissant apparaitre une flamme verte, s’éteignant peu à peu. Un cercle noir entourant une forêt bordant les montagnes, s’alliant sans se mélanger, dominant l’infini. Sur son dos, invisible au regard, était dessiné un gigantesque tatouage, représentant un Dragon d’ébène aux yeux d’émeraude, glissant sur la peau comme l’on voyage dans un désert, avançant dans le monde sans perdre lien avec son compagnon, respirant la liberté tant espérée d’une quête aujourd’hui accomplie. Le conteur regarda la scène, observant le mentor comme la dragonnière. Au bout de quelques instants, il se démarqua entièrement.

« Les outils de la discorde ? Quels sont-ils donc, Airet Syl ? »
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Fév - 23:04

Dites les entretiens à rallonge, ca va un moment. Vous avez pu disséquer ma vie et constater que j'étais à peu près sain. Parce qu'un chasseur de tête a du vous renseigner, vous n'êtes pas contraints à tout ce blabla.
Bref, il s'agirait peut-être de m'introduire dans votre vivarium. Vous savez ce que c'est le marché de l'emploi ; si le mercenariat ne prend pas, on opte pour le freelance.
Si mon caractère de février ne vous convient pas, j'irai marteler ailleurs l'étreinte de leurs douleurs. Qu'on se le dise.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Fév - 16:57

Cassiopée restait préoccupée devant le corps de Drystan Hayarn, blafard et inerte sur le sol. Son visage, peu à peu se fermait. Le temps passait sur les sommets d’Echoriath, serpentant sur les faces des confrères pour les marquer de la fatigue liée à l’attente, celle qui par l’espérance use les pensées au point de les rendre acérées.
Si Drystan ne trouvait pas son chemin vers lui-même, il serait alors perdu à jamais. Un mort de plus dont le sang ne ferait que rougir leur arme sans renforcer leurs rangs. Les êtres d’exception se faisaient rares…

Quand le jeune insolent regarda Issac sans comprendre le but profond de l’expérience qu’il menait, Cassiopée perdit tout à coup tout espoir. Les propos du jeune effronté prouvaient son immaturité autant que son courage et Issac l’encouragea à percevoir dans les actes de l’ingénu bien plus que ce qu’il souhaitait montrer :

-Je l’aime bien ce galopin. Regarde-le ! Cerné par les flammes, il crâne encore !

Puis s’adressant à Airet Syl :

- Le mois de février est celui de l’année qui me convient le mieux et ton caractère a sans aucun doute sa fraicheur et sa brièveté. Je serai donc, pour toi, aussi dépouillé que ce mois mais j’en aurai aussi l’extrême rigueur.

Après avoir soufflé son air de ses naseaux fumants, les flammes qui encerclaient Airet Syl s’élevèrent, libérant dans le cachot une atmosphère étouffante et brûlante. Chaque particule semblait être un feu intense.

-Pour entrer dans notre confrérie, il te fallait un temps de retrait sur toi. J’espère que le cachot t’aura permis de sentir ce qui est important pour toi. Il n’y a que dans la solitude que chaque chose reprend sa place exacte. Maintenant, il est temps pour toi te voir tel que tu es et non pas comme le gamin écervelé que tu souhaites montrer.

Alors, Issac, d’une griffe acérée et tranchante griffa la face de l’innocent, inoculent sous sa peau le venin qui l’aiderait à trouver le chemin vers lui-même.

Cassiopée sourit car la naïveté avait la complexité de ne jamais être simple et le nouveau venu était l’exemple même de l’intelligence profonde des êtres qui se voulaient ordinaires sans le pouvoir.

Soudain, devant ses yeux, Drystan émergea lentement d’une brume, tel un fantôme qui se matérialise, ne laissant sur le sol que la trace difforme d’une trainée de sang.

-Ainsi, tu as réussi…. Merci Drystan Hayarn. Merci, d’être parvenu à nous rejoindre et à avoir parcouru tout le chemin qui menait vers la confrérie aussi douloureux soit-il.

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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Fév - 22:45

Effectivement, ce cercle de feu brûlant, empreint d'hexanal et d'autres composés vanillés, soufrés, du mélange sensitif bouillant et gourmand, m'anime. Cette colère inexpliquée, l'impatience de vouloir agir alors que les hyènes grondent. Est-ce donc là la leçon?

J'entends encore la voix chaude de l'inquisition, désireuse de pointer le pêcheur d'un doigt absoluteur. Et de pardonner par la torture, l'aveu, la torture encore -sait-on jamais-. Ces êtres fabuleux ne méritent qu'une main tendue pour les ramener à notre niveau. Les murmures craquants des braises s'étouffent finalement. Le travail à la forge me sera salutaire. Pour expier mes fautes adolescentes ; j'ai besoin de cette santé fabuleuse, de voir le charbon des bûchers se consumer dans l'âtre protecteur.

Vos portes s'ouvrent aux vaillants, et jamais ne cèdent devant le déni des âmes égarées. Toutes les facettes de ces hauteurs ne peuvent se résumer a l'entité tyrannique. Dragons, Sanguinaires, je sens l'Appel des Sommets.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Fév - 16:27

Le jeune Airet Syl gardait les yeux ouverts sans sentir son sang s’assécher. Il ne sentait pas le germe inoculé par la griffe du dragon se diffuser doucement, sans douleur dans son corps. Il ne sentait pas le feu interne dans lequel Issac avait choisi de l’emporter.

Issac déplia ses ailes, claquant l’air d’un geste large et tendant son cou vers Airet, lui dit :

-Sens en ton corps les lieux où je te mène… Tu les connais….Ce sont de hauts fourneaux comme tu les nommes toi-même.

Airet se retrouva alors plongé dans une fournaise incroyable dont il avait, un jour, entrevu le paysage :

[Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Airet

-Il est temps que tu cherches celui qui vit dans ce feu qui t'habite et qui te guidera dans la découverte de cet autre qui est toi mais qui ne sera que Cendres.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Mar - 1:15

L'introspection suffit parfois pour amener sous l'épiderme de virulentes apparitions. Après une affolante journée de visions sauvages, tirées des berceaux verdoyants de l'humanité, peut-être au-delà encore, dans les yeux de braise d'une reine désormais éteinte, mais oeuvrant dans un dynamisme flamboyant, j'ai vu ces art-célérateur de particules m'envahir, projeter des ions vicieux, et me retourner dans les lois de l'abnégation.

Vous n'avez qu'un enfant rêveur, dans les rayons du jour, musicien, peintre, dictateur des mots trébuchants. Et si les autres ne désirent que voler, je n'ai d'autre envie que l'ivresse partagée de sang palpitant. Qui s'attacherait à un moustique, sinon? Je veux bien coopérer, mais qu'on me laisse ma liberté. Vos flammes ne sont que souffrance, j'aimerai les vomir. Mais je suis désormais marqué, et l'euphorie me gagne.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Mar - 4:49

Le cheminement qu’avait choisi de suivre l’enfant différait fortement de celui qu’avait emprunté Drystan Hayarn. Il restait ancré dans leur monde, seules ses pensées poursuivaient leur chemin. Sa personnalité était telle qu’aux portes de l’oubli, il appelait à la liberté.

Cassiopée sourit en décidant de rejoindre son dragon. Le passage du Néant ne fut pour la Dame des étoiles, qu’un instant de noirceur profonde, un bref moment de peur intense, et elle se retrouva face à Airet devant l’antre de feu.

Elle tenait dans sa main droite une longue corne torsadée, semblable à celle qui avait transpercé Drystan Hayarn. L’arme pénétra dans le cœur d’Airet sans heurt, comme si le cœur s’offrait à la corne qui le vidait de son sang.

- Airet Syl, n’oublie pas ton moustique avant de mourir.


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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Mar - 14:18

Je ne meurs point, je m'élève.

Et les étoiles m'engourdissent, ces gardiens de l'Asgard, pour me déglutir péniblement. Tout obtus, ma digestion sera lente, et ce coeur froid se nourrira à son tour d'astres prévenants.

Cette corne éthérée, pointée sur moi, envahissante, saugrenue. J'ai toujours cru qu'un instant pareil me mettrait à genoux devant la Dame.

Et pourtant, je me sens léger, je volerai presque. Où sont mes chaînes, mes poids qui me maintiennent à terre? Je quitterai le port saumâtre, les bibliothèques suantes, pour gagner les montagnes, ces hauteurs hivernales, infernales. La Dame est davantage enchâssée dans un écrin de crainte. Le dragonnier vampire a dû l'avoir et lui imposer cette triste candeur.

Il y a mieux que la servitude. Il y a l'appel du pouvoir ; je le piétinerai et le fondrai dans des cristaux purpurins. Dragons, me voilà.

Et, comme flatté par le murmure saurien des écailles hérissées, voilà que le moustique tente de défendre ma fierté. Fuis, tu ne me dois rien. Le Grand Dragon bat de l'aile, brasse du vent, le moustique disparaît.

Temple. Je l'aimais bien.

Incapable, immobile, résigné, insensible, le voilà qui revient, hésitant, balloté par les vents. Gorgé du sang reptilien, il se met à gonfler. On dirait un ballon obèse, la trompe gouttant de liquide vermeil.

Rha, il va encore faire une indigestion. Le moustique, marqué à jamais, envoie des oeillades démentes. La métamorphose débute. A jamais, je demeure libre.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeSam 13 Mar - 16:11

C’est au milieu d’un monde incandescent dont les flammes irradiaient le ciel de leur souffle rougeoyant, que Cassiopée se tenait, dorée sous le reflet de l’éclat des feux. Elle contemplait la corne torsadée gonflée de la vie de la jeunesse qui tombait à ses pieds.
Issac s’était lui aussi teinté du rouge flamboyant et le bleu sombre de ses écailles brillait comme des goutes de sang.

Quand le moustique se mit à tourner autour d’Issac, vrombissant et agressif, il souffla. De ses naseaux s’échappèrent deux nuages rosés dans lequel le moustique se noya pour en ressortir près de son cou, où il planta son dard entre deux écailles plus tendres.
Issac sentit à peine la piqure mais la gêne fut suffisante pour que d’un coup de patte il fasse valser l’insecte vampire.
Sous les écailles, l’irritation fut telle qu’un bubon fit surface et qu’Issac se gratta avec force à l’emplacement de l’attaque.

Le moustique, de son coté avait rejoint le corps d’Airet Syl et posé à ses côtés entamait une transformation étonnante.
D’un geste, Cassiopée fit disparaître la corne qui rejoignit celle qui contenait le sang de Drystan. Il serait temps, bientôt, d’achever le rituel.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Mar - 21:54

Ce sang, aussi écœurant que bienfaisant. Réciter des mantras persifleurs, agonir d'injures l'instinct lascif des dragonniers, mépriser le Ver et sa langue bifide.

Je lutte. Ils gagnent. Et à son tour le moustique que je croyais acquis à mes convictions trouve le défaut sous l'armure et pique. Je suis perdu. J'ai le sang du dragon, par le dard envenimé de cet insecte corrompu.

Il est temps de sombrer. De s'abandonner à la chaleureuse soif de conquête. Le travail m'attend.
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MessageSujet: Re: [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie   [Conf. Sang ]L'Appel initial des Dragons et l'ouverture de la Confrérie - Page 2 Icon_minitime

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