Je suis Aillas Taunt !

Je suis Aillas Taunt !

Finis les pleurnicheries et les rencontres au pied du lit, c'est l'acalmie du printemps qui a cru gérer ma vie. Au devant de moi je ne vois que l'hiver, qui avance à grands pas pour recouvrir de son linceul mon cœur embaumé qui porte le deuil. C'est parce que l'on donne que l'on perd, moi je vais prendre et reprendre sans jamais dilapider, si jamais tu as reçu c'est bien que cela m'a plu. Rien d'autre. Rien d'autre pour les autres.

Je suis Aillas Taunt !

Abattre les murs et défoncer des machoires, à grands coups de godasses pour que saigne l'importun. D'avoir et de posséder, je crève. J'ai besoin de sentir sous ma main, les mailles de mon filet et le voir fondre sur vos biens. J'ai besoin de sentir sous mes pieds, le meilleur des marbres pour me soutenir, celui qui ne casse pas, même sous vos os brisés. J'ai besoin de sentir dans mes narines, la douce odeur de la marine, celle qui appâte et me donne à manger. J'ai besoin de sentir sous ma paume, la chaleur d'un sein, les cheveux d'une femme, et de la voir le matin, attendre que je revienne.

Je suis Aillas Taunt !

Mélodiquement martelant je marche dans les broussailles avec cette arme de guerre qu'est ma haine, et je brûle sans peine la plus haute des montagnes, et de la terre je souille, jusqu'à la plus profonde de ses entrailles. C'est avec plaisir que je sabote, avec un air convaincu, cette nature qui me nourri. Parce que j'en fais le souhait je veux le voir satisfait, parce que j'en fais le serment je veux tous vous voir rampants. C'est d'airain que je me fait métal, car sous le billot je veux voir choir vos têtes entêtées.

Je suis Aillas Taunt !

Voyou en quarantaine, on m'a donné de l'amour, mais celui-ci n'a pas suffit à éteindre cette flamme purpurine de mes viscères bien trop sanguines. Je vous donnerais des chaînes que vous porterez en pleurant, puisque vos rires me font peur quand ils ne sont pas pour moi. je suis seigneur par vengeance, vengeance face à cet amour que vous ne m'avez pas assez fait passer. Brûlez et souffrez dans le brûlis et dans le soufre.

Je suis Aillas Taunt !

Colère où es-tu?

Colère m'as tu vu?

Colère tu me défigures.
Colère tu me parjures.

Je suis Aillas Taunt, et je suis un homme de bien. Je suis Aillas Taunt et je me lève tous les matins avec ce petit et léger sourire en coin pour me permettre de continuer, toujours plus loin dans le lointain. Je suis un homme de bien qui tente de calmer les douleurs du destin, fidèle à ses principes, cet homme enrage de ne pas pouvoir satisfaire sa soif de simplicité, lui qui se sait si compliquer.

Je suis Aillas Taunt. Lancinante mélodie qui offre en ce soir, de doux miasmes d'une peur qui a un nom. Mutation. Un jour je laisserais la place face à ce monstre contre qui je fais guerre lasse. C'est sans façon que je le combat et c'est de cent façons qu'il tasse mes qualités dans la masse de mes vices. Tourne la vis, roule la roue, ce qui commence d'un côté finira dans un autre, ce qui commence au sommet, finira dans une antre...

Je suis Aillas Taunt ! Jesuisaillastaunt2copiead1

Étrange. Excellemment bien écrit, comme d'habitude, bien qu'il y ai parfois des longueurs, dues au fait, je pense, que tu as voulu imposer un certain rythme à tes phrases, même quand celles ci ne s'y prêtaient pas.
Le choix des mots, également, est parfois un peu "casse gueule". En grande majorité, ton texte est très fin, et les jeux de mots sont subtils, comme tu sais si bien les faire. Mais à trop vouloir en placer, il y a parfois des couak.

De manière générale, c'est tout de même super bien foutu. Tu te diriges de plus en plus vers un style très personnel, tout en dérision et en fins jeux de mots. Tu jongles plus que tu écris, et la mélodie de ton texte devient presque plus importante que son sens.

Oui, mais ...

Mais justement, gare à trop abandonner le sens ! Même si dans ton texte tu suis une ligne conductrice, qui est la colère et la destruction, il y a parfois des phrases obscures. On sent que tu te laisses emporter par la rythmique, et qu'il n'y a plus qu'elle qui prime.

On dirait ... une chanson. Un texte à marteler.

Il serait intéressant d'avoir les avis de gens mieux lettrés sur un texte pareil, tant sa forme me semble originale. J'ai apprécié, en tout cas, de le lire, Aillas Taunt, homme en colère. Heureux

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

Si j'étais un paquet de lessive, tu en as 2 pour le prix d'1.

Emporté ici par ma moitié, je me mets à lire également ton texte.
Et bizarrement, sans même lire le comm" de Dou, je serai tenté de faire le même constat.

Tu sais écrire. Il n'y a aucun doute là-dessus, tu sais manier la plume de fort belle façon.
Et je comprends que l'on apprécie autant tes textes, comme je les apprécie moi.

Ici, nous avons un "Aillas-like" de fort belle facture. Et j'insiste sur le terme "facture".
C'est riche, c'est bien tourné, c'est réfléchi et calibré. Superbe à lire.
Ca démarre très fort, avec ce matraquage de "Je suis Aillas Taunt" : on s'attend à du lourd, très lourd, on se dit que tu as FORCEMENT une idée derrière la tête, qu'il y anguille, un pied de nez ... J'ai en mémoire le superbe contrepied de Clientélisme forumal, malgré moi.
Mais arrivé à a la fin, on voit cette transition contradictoire, cette antithèse que tu déposes gentiment.
Et on se demande quel est le vrai sens de ce texte. Pourquoi tout ça ?
Personnellement, autant je Clap Clap la forme, autant le fond m'a déçu.
Après réflexion, cela sent le texte d'humeur.
Mais serait-ce plus ?

» Me suis perdu mais je suis arriver a bon port ( excuser moi on est ou la? :p ;) )
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