Pas plus longtemps...

Un canon à la santé de toutes ses idées qui trottent dans ma tête, ces lubies qui me tiennent et ne me lâchent que lorsque pointent mes rêves. En prise avec mes démons je sens que cela ne tourne pas rond, je vois en noir et blanc un film de couleur, mais avec toutes ses sueurs je n’en perçois que de brèves sensations.

Il y a comme une frontière entre mes sens et la réalité, un chemin que je n’arrive pas à traverser. Une passerelle de trop qui sépare mon conscient de mon inconscient. Je libère des choses qui me traversent l’esprit et en bouleversent tous ses fondements. Je ressens toujours autant cette impression de toute puissance qui se meut lentement en une douce envie d’être plus. Une impulsion que j’ai de plus en plus de mal à contenir. Je suis au bord de l’abîme et derrière moi les fantômes de mes cauchemars me poussent gentiment.

Je ne tiendrais plus longtemps, et j’espère que je tomberais seul lorsque le moment viendra. Quand sonnera la cloche, le glas de ma connerie, je commencerais le plus grand voyage que j’aie jamais accompli, comme un bond en avant, vers cet infini qui pour l’instant reste intact. Envie de l’achever et demain me réveiller sans le pressentiment de ne pas l’avoir touché. Abeille virevoltante dans une brume laiteuse, j’abats ma hache au milieu de la foule sans me rendre compte de mes erreurs. Pourtant si nombreuses et flagrantes. Je suis en train de me faire engloutir sereinement dans mes pensées les plus amères et le fruit de mes angoisses perle à mes doigts, tels les fleurs du mal, je les sens qui s’épanouissent et me laissent en toute simplicité, nu comme un ver.

Un ultime appel à l’aide, je ne tiendrais plus longtemps. Ces humeurs qui suintent par mes pores dilatés, je vois les chimères d’une peur sans nom qui grimpent sur mon corps et tentent de me briser. Aidez moi je vous en supplie. Bientôt la lune de mes pleines folies réapparaîtra et je ne pourrais plus contenir ce qui en moi me fait peur. J’ai essayé de voir au-delà de toutes mes attentes, j’en paie maintenant le prix. Un SOS qui résonne dans la dernière de mes folies.

Je ne tiendrais plus longtemps. Ultime appel à l’aide. Je vous en supplie, Aidez moi. Je suis au bord de l’abîme. Rien ne vient. Je suis toujours là, minuit approche. Je suis là, seul. Tremblant dans chambre vide. Personne venu. Arrivées. Tant pis, retiendrais pas plus…