Son haleine avinée m’envahit les narines tandis qu’elle parle d’une voix pâteuse. La haine que j’éprouve envers elle en ce moment est une haine passionnelle. Elle me regarde, et ses yeux vitreux me révulsent tandis qu’elle s’approche de moi, avec à la main ce portable où elle crie d’innombrables insultes censée remettre les choses en place a d’innombrables personnes, a longueur de temps. Et pourtant, je fais tout pour la protéger, je démentis des choses qui ne sont pas fausses, je m’oppose à mon père pour le seul plaisir de vivre avec elle. Elle, cette ivrogne, responsable de ma vie, et même, responsable de ma naissance.
Je remonte à l’ordinateur. Le temps passe, le soir tombe et la voix de cette mère augmente en bas. Je n’y tiens plus, je descends. Colle mon oreille au mur de la pièce ou elle se trouve, mais n’entends rien. Zut. J’ouvre la porte d’une main ferme, mais l’odeur de la cigarette me fait tourner la tête quand j’entre. Je grelotte. Quand je pénètre dans la cuisine pour aller soi-disant chercher un brownie, j’hallucine. Le sac de la bouffe a chat est explosé au milieu de la pièce, et la fenêtre est grande ouverte. Je me précipite pour la fermer, sans m’apercevoir que ma mère enivrée se trouve sur le banc juste devant l’aération. Quand je pose la main sur la poignée, je ne puis m’empêcher de l’engeuler.
« - Maman ça va pas oh ! Y fait moins dix dehors, ou presque, la maison est pas chauffée, et toi t’ouvre la fenêtre ??? »
Elle me regarde d’un air suppliant, désolant, en bégayant des « mais je voulais bien faire … » Je ne me retiens pas, je la serre dans mes bras, lui caresse les cheveux, la console, et remarque, a ses pieds, un verre de rosé, non, une tasse, non, que dis-je, un bol ! de rosé, et un cendrier plein, qui était vide, propre et rangé il y a deux heures. Je lui pose un baiser rapide sur le front avant de remonter en haut me pelotonner sous les couvertures suppliant ma conscience d’arrêter de penser à cette pièce gelée, empestant la fumée et le vin , ou ma mère se trouve. A tout les coups, elle va dormir dans un fauteuil et demain, ne pas comprendre pourquoi elle se trouve là. Misère de misère.