AccueilBlogDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Voyage

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Cotin L. Nerae

Cotin L. Nerae


Masculin Nombre de messages : 28
Age : 29
Localisation : Dans l'éther libre
Date d'inscription : 05/05/2009

Voyage Empty
MessageSujet: Voyage   Voyage Icon_minitimeVen 4 Déc - 0:14

Les doigts de rose colorèrent l'horizon de leurs lueurs féériques.
Le feu agonisa dans un dernier chuintement, les braises devenues cendres.
L'homme ouvrit les yeux, sur un ciel dont le spectacle seul valait des siècles d'effort. Il contempla quelques instants ce divin tableau, encore à demi plongé dans le sommeil. Il sourit.
A gestes précautionneux, il se débarrassa de sa pelisse, quittant presque à regret ce refuge chaud et agréable. Il la posa à son côté, et se leva. Contemplant le soleil qui perçait timidement au loin, il étira son corps reposé par une complète nuit de sommeil.
Il saisit la gamelle, qu'il avait laissé négligemment traîner la veille, et en termina les restes. Frais et dispo, il empaqueta ses affaires, et se mit en route.
S'il avait bien calculé, il devrait arriver en vue d'une auberge qu'il savait être accueillante et confortable d'ici le soir.
La nuit prochaine, il dormirait au chaud. Rasséréné, si c'était nécessaire, par cette pensée, il allongea le pas.
Il marchait.
A travers les plaines infinies, à l'air pur et frais, ses pas le portaient toujours plus avant.
Du regard, il embrassait l'immensité, et l'air, frais d'un début de printemps, fouettait agréablement son visage serein.
Ni fatigue, ni ennui, seulement cette inexplicable exaltation à voyager en de si favorables conditions. Lentement, l'astre solaire montait dans le ciel, le réchauffant après une nuit froide et venteuse.
Il s'arrêta, et but une longue gorgée de son outre. L'eau, puisée récemment, était pure et saine. Il reprit sa route. La beauté verdoyante s'étendait encore loin devant lui ; il avait encore un long chemin à parcourir. Mais cela ne l'inquiétait pas. Depuis toujours, il avait horreur de rester entre quatre murs. L'aventure l'appelait, et il restait rarement longtemps au même endroit.
De temps à autre, il s'arrêtait dans quelque bourgade, et travaillait une petite semaine pour l'un ou l'autre artisan. Mais bien vite, il s'en retournait sur les routes, vivant par ses propres moyens.
Il respirait l'air frais, et marchait d'un pas rapide et régulier. Rien ne semblait devoir briser sa routine de voyage, jusqu'à la tombée de la nuit, où il s'affalerait, fatigué mais content de sa longue marche.
A chacun de ses pas sur la terre douce, il ressentait ce plaisir, cette merveille, ce nectar du voyageur : la Liberté.

Un claquement sec ; une couverture.

Je lève la tête, me dresse sur mes jambes engourdies, et m'engouffre dans l'étroite ouverture. Le bus démarre sans crier gare, et de justesse je parviens à m'agripper. D'un air chargé des relents d'un peuple de chauffards, je passe à une atmosphère étouffante, chargée des germes de cette putain de grippe dont on nous rabat les oreilles depuis des mois.
Autour de moi, des visages apathiques, voire patibulaires. Un grand gaillard me bouscule, et marmonne des excuses. Je le jauge d'un air méfiant, et vérifie la présence de mon portefeuille.
Un arrêt, et que voilà de nouveaux regards vides. Péniblement, cette fois, le car se remet en marche.
Un type ouvre une cannette. Un autre éternue bruyamment. Je jette un œil par la fenêtre, pour n'apercevoir rien d'autre que cet éternel gris qui fait le siège de nos villes. Encore quatre arrêts. Quinze cents mètres. Une demi-heure.
Je porte mon regard vers le haut, mais je ne parviens pas à distinguer la voûte céleste de l'épais brouillard urbain. Je renifle, et essuie les froides goutes de transpiration qui perlent sur mon visage morne. Le feu passe au vert, et le véhicule reprend sa laborieuse progression. Huit heures, déjà.
Sur ma droite, j'entrevois la rouge boîte du bureau de poste local.
Pour la mille huit cent trente et unième fois.
Revenir en haut Aller en bas
Ruby

Ruby


Féminin Nombre de messages : 2216
Age : 36
Localisation : 221 B Baker street
Date d'inscription : 04/04/2009

Voyage Empty
MessageSujet: Re: Voyage   Voyage Icon_minitimeVen 4 Déc - 14:33

Non je ne vais pas me dire que c'est à ma demande que tu nous a mis du réaliste contemporain! mais en fait ça fait du bien. Je n'ai rien contre le passif, le fantastique mais j'aime bien quand ça peut se rattacher à ce qu'on connait.
J'adore ta chute, cette phrase où tout bascule je l'ai lu plusieurs fois avant de bien comprendre.
Au départ j'étais contente de voir un de tes textes car tu as une bonne écriture mais je soufflais en revoyant le retour au même style et ensuite tu m'as surpris.
La première partie dépeint, une poésie pittoresque des paysages. Et j'aime bien le dur retour à la réalité, qu'il avait échappé en s'évadant dans un livre. Qui n'a jamais connu ça, être si absorbé dans une bulle, dans le livre, dans le monde qu'on nous présente puis ensuite se réveiller pour arriver dans le monde qui est le notre.
Je ne sais pas si c'est moi mais des fois j'ai l'impression que tu mélanges deux genres familier et soutenu et là ça a un peu de mal à se marier, autant être bien soutenu au premier et beaucoup plus familier au second palier pour souligner la différence entre les deux.
Revenir en haut Aller en bas
 
Voyage
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La fin du voyage
» Voyage...
» Un voyage
» Voyage

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ter Aelis - Le Forum :: Wilwarin, Métropole Littéraire :: Nouvelles-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser