La fin du voyage

Invité

La fin du voyage

Elle ouvrit les yeux. Il faisait noir. Entièrement noir. Elle tâtonna, à gauche, à droite, devant. Ses doigts ne rencontrèrent que des parois dures et froides. Durant un moment, la panique eut raison d’elle, son cerveau embrumé ne parvenant pas à faire le lien entre l’étroit réduit dans lequel elle se trouvait et la violence des souvenirs qui roulaient encore sous son crâne.

Se forçant à respirer pour retrouver son calme, elle réprima les frissons qui la parcouraient et réfléchit. La mémoire lui revint progressivement. L’affrontement, le départ vers l’espace... Elle n’était que dans une cabine de voyage. Aucune raison de s’inquiéter. Elle s’était simplement endormie. En soupirant, elle repoussa l’ouverture de l’habitacle. La lumière envahit l’espace assombri, l’obligeant à baisser les paupières avant de sortir de la cabine.
Le doux ronron des turbos faisait vibrer la carlingue, indiquant qu’ils étaient sortis de l’hyperespace. Par le hublot de son poste de travail, elle se rendit compte que leur destination était toute proche. Dehors, la majestueuse Bel-Thil lançait ses tours d’acier et de verre vers le ciel irisé. En quelques minutes, l’appareil gagna les quais de la cité et se posa dans un jet de vapeur.

- Nous sommes arrivés, Sayyadina.

Elle sourit distraitement au pilote. Oui, elle savait. Chaque fibre de son être le lui disait. Alors qu’elle quittait l’appareil et descendait sur le quai, les senteurs de la ville assaillirent son odorat. La rumeur sourde s’empara de son ouïe. Ces bruits, ces odeurs, elle les connaissait par cœur. Pourtant, elle n’était jamais venue jusqu’à Bel-Thil. En elle s’éveillaient les souvenirs des générations qui l’avaient précédée. D’autres vies, d’autres mémoires avaient appartenu à ces lieux et sous la pression de ses pensées, son cœur battait la chamade.

Un pas après l’autre, souvenir après souvenir, elle pénétra dans la ville. Sa capuche de tussah blanc rabattue sur son visage, elle passait inaperçue dans les ruelles animées de la cité. L’ombre fraîche des murs dans laquelle elle se tenait caressait agréablement ses joues. Où allait-elle ? Elle l’ignorait, confiant à ses souvenirs le soin de lui dicter la route de son destin. Enfin elle s’arrêta devant un vieux mausolée qui semblait avoir été là bien avant la ville. Coincé entre deux tours aux reflets argentés, il semblait minuscule, inexistant.

Au moment où elle posa les yeux sur le monument, une boule douloureuse monta à sa gorge. Ses yeux lui brûlèrent et une vague de chagrin lui broya le cœur. Oui, elle était chez elle.

- Nous avons longtemps attendu que la Sayyadina revienne parmi les siens, annonça une voix aux intonations chaudes.

Elle sursauta à peine. Dans son dos se tenait un Nain. Sa voix lui était aussi familière que l’aurait été celle de son père. Vaincue par l’émotion des mille mémoires qui la hantaient, elle sentit vaguement ses jambes se dérober sous elle. Avec douceur et patience, le Nain l’aida à se relever.

- Oui, tu es bien chez toi, murmura-t-il à son oreille. Prends ton temps, tu as l’éternité devant toi.

Au regard dérouté qu’elle lui adressa, il lui répondit d’un sourire où il y avait autant d’amitié que de mystère.

- Tu as attendu bien longtemps avant de nous rejoindre, soeur des Nains. Pourtant, nous t'avions appelée lorsque tu as quitté la Cité Blanche...

Dans la voix de velours qui était celle du Nain, vibra un accent de reproche à peine perceptible.

- Je reviens de si loin, se borna-t-elle à répondre.

Puis elle abaissa sa capuche de tussah, libérant sa chevelure d’ambre. Ses yeux se posèrent sur son interlocuteur. Il avait été prévenu de ce qu’elle était, mais la profondeur du regard d’océan l’étonna. Elle avait les yeux des Elfes Noirs, comme son père, et la beauté impériale des Honorées, comme sa mère... La plus insolite des unions vibrait dans ce corps qui n’avait ni la petitesse des Naines, ni la grandeur d’une femme ordinaire. Elle portait sur son front l’anneau de protection des Dieux et sous sa cape blanche, à la taille, la ceinture d’or qui liait le passé à l’avenir, la voix des morts à celles des vivants, symbole des Nations. Pourtant, elle paraissait si jeune...

Devant l’étrange incarnation de l’insolite, le Nain inclina la tête, le geste grave. Alors il la salua comme le voulait l’ancienne coutume, alignant un à un ses noms et fonctions, montrant qu’il l’avait reconnue pour celle qu’elle était.

- Sois la bienvenue entre les murs bénis de Bel-Thil, toi, Nymphe Ydeil, treizième Sayyadina, sœur des Nains, fille des Mages, fiancée des Dieux.
- Que les Dieux te bénissent pour ton accueil, toi, Actôr, fils du roi Thaloc Ier, prince du clan des Justes, membre du Septième Cercle Infernal et conseiller des Hommes.
- Plairait-il à la Sayyadina de visiter un lieu particulier ?

La jeune femme ne répondit pas immédiatement. Que lui réservait son avenir maintenant qu’elle était chez elle ?

* * *

HRP : J'ai connu la Cité Blanche, mais l'accueil s'y était mal passé pour des raisons que je ne détaillerai pas. D'où je viens, tout le monde me connaît sous le nom de "Nymphe". J'ai 23 ans, je suis étudiante en master de Lettres modernes au Canada et depuis longtemps, j'écris des RPs pour mes amis. Au fil du temps, des lecteurs ont aimé mes textes et de bouche à oreille et d'écrits en lecteurs, des inconnus m'ont demandé de mettre ma plume à leur service. J'ai donc écrit pour les autres, souvent et à tout bout de champ, des RPs au départ, puis j'ai tenu une Gazette pour un jeu.
J'avais pensé rejoindre la communauté il y a fort longtemps, ça ne s'est pas fait pour diverses raisons, dont ma timidité, mon manque de confiance en ma plume et aussi un sérieux manque de temps, en dépit de l'envie qui était la mienne de m'abandonner à l'imaginaire qui suinte de ces lieux. Maintenant, c'est chose faite...

Quelques vrombissant venant de la plateforme d'atterrissage de Belthil, lui indiquèrent que quelqu'un venait d'arriver dans ces Terres.
N'ayant pas grand chose à faire dans l'immédiat, l'elfe se dit qu'il pourrait faire un détour histoire d'accueillir l'arrivant.

Une jeune dame sortit du vaisseau. Elle releva sa capuche laissant apparaitre son visage, quelques murmures d'ébahissement furent entendus ainsi qu'une ou deux notes mat indiquant la chute de corps sous l'émotion.
Ils avaient dut se perdre dans l'intense profondeur des yeux de la dame.

La fascination du moment passer, le jeune gardien traversa la foule. Laissant un des puissants nains de ces Terres l'accueillir. L'elfe attendit qu'ils aient finis de parler.
Prenant à son tour la parole après s'être légèrement incliné pour saluer la jeune femme.

Bienvenue en Ter Aelis. Je vous souhaite de tout cœur de prendre plaisir à visiter et demeurer dans notre merveilleux pays. J'ai oublié de me présenter, Sephi, gardien des Ateliers de Sul Nâr. N'hésitez pas à passer nous voir si vous souhaiter revoir la décoration de votre habitat ou l'égayer (Ici.).
Autrement nous avons à Belthil de très bon plan du Pays, Le sextant. Puisse-t-il vous aider.
De plus si vous souhaiter visiter quelques endroit n'hésiter pas à demander.

Nombre de messages : 5651 Date d'inscription : 22/11/2007

Oulaaaaaa ! QUI a permis que ÇA soit LÀ ?!
Un doigt s'était impérialement dressé derrière le Gardien Sephi 4*4. Derrière le doigt, un bras au bout duquel une épaule permettait à un buste orné d'un visage légèrement outré désignait, grâce à l'extrémité de départ (suivez, hein, on va pas tout récapituler à chaque Rp) le vaisseau qui ronronnait encore sur les quais.
Sephi, en bon Gardien et ami qu'il était, désigna à l'âme damnée, gentiment, du menton, la jeune femme à qui il parlait encore à la seconde. Ramrod orienta ses pieds et ses sourcils vers le bas et s'avança d'un pas ferme vers celle qui lui tournait encore le dos.

Vous ... vous venez d'arriver, ça se voit ! Ca serait pas mal de ... La jeune femme leva des yeux innocents vers Ramrod, la nuque tendue.
de ... bien vouloir accepter toute ma gratitude pour avoir amené un vaisseau de cette classe jusque chez nous, et nous faire bénéficier de votre présence, ô combien plaisante à n'en point douter, pour la ... la ... Il se tourna, désespéré d'avoir perdu le sens de sa phrase, vers son Gardien ... la ... la barbe, ça te va super, Sephi., fit-il en désignant le menton imberbe de son ami.
AHEM.
Donc, moi Ramrod, moi Âme damnée et accessoirement ... heu ... régisseur de Belthil, entre autres passe-temps. A qui avons-nous l'honneur ? s'enquit-t-il en joignant ses deux index d'une manière gênée.

Invité

La jeune femme eut un sourire distrait et doux devant l’embarras de l’âme damnée. Couvrant en quelques pas l’espace qui la séparait des deux hommes, elle les salua chaleureusement. Protecteur, le Nain l’avait suivie et prit la parole pour elle.

- Ramrod, Gardien, je vous présente Nymphe Ydeil, la treizième Sayyadina. Elle est née lors des Grandes Guerres, il y a de cela des centaines d’années. Son père était un Elfe Noir, sa mère, la Reine d’un puissant royaume. Les Mages Noirs l’ont recueillie à la mort de ses parents et nous, les Nains, l’avons élevée au cœur des mines jusqu’à ce qu’elle soit en âge de prendre la place de l’Ancienne Sayyadina.

La jeune femme interrompit le Nain d’un geste. La stupéfaction et la perplexité se disputaient le visage de ses deux hôtes et elle se rendait compte qu’elle leur devait plus qu’une présentation qui ne signifiait rien pour eux. Ils n’avaient ni sa mémoire, ni les valeurs ancestrales du Nain.

- Depuis longtemps, je te connais Ramrod, reprit-elle. J’étais là lorsque la Cité Blanche est tombée et, bien après, nous nous sommes retrouvés, bien que tu ne m’aies pas reconnue. J’étais alors rédactrice en chef du Kanarchy, journal officiel de la 25e colonie de l’Organisme gouvernemental des associations militaires de l’espace. J’ai beaucoup voyagé. J’ai vu beaucoup de choses, dans la paix comme dans la guerre. Les souvenirs qui sont en moi sont vastes et multiples. Me permettrais-tu de trouver ici une demeure paisible où vivre de mon art et des pouvoirs qui sont les miens ?

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