[Background] Hypnose

Il est temps que les choses changent, que je me souvienne une bonne fois pour toute de ce qu'il s'est passé. De l'avant ce que je suis. De ce que mon amnésie m'a fait oublier. C'est pour cela que je consignerais à partir d'aujourd'hui tout ce que je verrai pendant les séances d'hypnose du docteur Kornélia. Pourtant, j'ai la sensation que ça ne servira à rien. J'espère me tromper, vraiment. Vivre avec des sensations et un vide à la place de la mémoire est un véritable supplice. Mais peut être faudrait-il que je me présente. Ça au moins je sais faire.

Je suis Kyara Partizan, épouse de Green Partizan. D'après approximation... mmh... je dirais que j'ai dix-huit ans, mais je ne suis sur de rien. Je ne connais pas mon nom de jeune fille. J'ai débarqué de nul part cette année par un jour de printemps et j'ai dû absolument tout réapprendre. Quand je dis tout, il faut comprendre que je ne savais plus marcher, que les sensations de mal, chaud, froid et tout autre m'étaient inconnus. Je n'avais rien sur moi pour attester de mon identité, c'est Nichiren qui m'a recueilli et Astriel qui m'a donné un nom.

Physiquement, je n'ai rien d'exceptionnel, enfin à priori. Une chevelure aux diverses reflets, châtain, roux, blond, brun... tout dépend du soleil. Elle descend jusqu'au milieu de mon dos en de larges anglaises que l'on croirait sculptées. D'une taille moyenne, un mètre soixante-cinq je crois, mes formes ne sont pas particulièrement développées mais bien proportionnées par rapport à mon corps. On dit que j'ai un visage de poupée en porcelaine, que mon teint pâle averti de ma fragilité. C'est possible. Mes yeux sont noisette, un mélange entre orange et vert foncé.

Ce qui fait ma particularité c'est plus ce qui est survenu après, c'est à dire mon éveil. Je me suis retrouvée du jour au lendemain avec une immense tatouage en forme d'ailes de papillon qui change de couleur selon mon humeur. Accessoirement il sort de mon dos pour prendre réellement vie. Et oui, il s'avèrent que je suis une fée. J'ai été tout aussi surprise de l'apprendre, surtout quand mes premiers dons ont commencé à apparaître.

Que rajouter de plus... Certainement mes goûts, j'aimerais les comparer à ce d'avant, un peu comme une expérience scientifique ou psychologique. Alors j'aime tout ce qui est sucré, une mention particulière pour le chocolat, je vide constamment le placard au grand damne de mon époux. Les fruits sont une denrée essentielle à régime. Ayant vécu très longtemps dans un désert je suis habituée à la viande sèche et à ce que vous appelez les mets exotiques. Je ne bois pas d'alcool, le peu de fois où j'ai essayé, il s'en est suivit une longue période de vide dans ma mémoire.

Je devrais rajouter que j'ai deux animaux de compagnie, un léopard des neiges et un éléphantoon, ils m'accompagnent dans tout mes déplacements. Ah, j'oubliais, je ne sais pas nager. Voilà.

Je crois que j'ai fait le tour pour le moment. Dans une heure j'ai rendez vous. Je prendrais le cahier avec moi pour répertorier ce qu'il s'est passé.

PS: Penser à pendre de la viande pour Xian et un paquet de bonbon pour Cookie.

J'avais un peu peur de ce qui allait se passer, dans la pièce annexe je commençais à m'agiter, mais une femme est venue me chercher. Blonde, les cheveux relevés pour ne pas la gêner, une robe bleu aussi pâle que ses yeux et d'un certain âge, vraiment pas l'air méchante. J'étais pour le moins rassurée. Quand elle me salua, sa voix se révéla douce et sans aucun accent, c'est étonnant pour cette partie de la région, elle ne doit as être d'ici. Par contre la décoration serait bien à refaire, je n'aime pas vraiment cette froideur qui y règne, ça me met mal à l'aise. Enfin, ce n'est pas le sujet, je préfère écrire tant que je me souviens encore. J'ai vu une petite fille pendant mon rêve, mais ce ne devait pas être moi, elle ne me ressemble absolument pas. mais voilà en détail ce qu'il s'est passé.

Le soleil venait de se coucher, seul le bruit du vent fendu par quelque chose de tranchant se faisait entendre. Pas un souffle, pas un bruit de pas. Juste un fantôme se battant avec ses congénères. Les dents serrées, une enfant à la longue crinière de jais se débattait seule dans l'immense salle emplie de verdure. La pauvre petite humaine aux billes de jade pleurait, ses larmes se brisaient silencieusement sur le sol. Au bout d'un moment elle s'écroula. Elle suffoquait. Elle tremblait. Elle se mordait les lèvres pour éviter de hurler toute cette douleur qu'elle pouvait ressentir. Seule...

C'était étrange de ressentir la même chose que cette petite. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, mais elle souffrait beaucoup. Quand je me suis réveillée, moi aussi je pleurais, d'ailleurs j'en ai perdu mon maquillage. Ce qui m'étonne, c'est comment une enfant qui n'a pas dix ans peut aussi bien soulever une arme et s'en servir avec autant de facilité ? Les parents devaient être inconscient, elle aurait pu se blesser. Tiens, ça me rappelle que je ne connais même pas son nom. Par contre, son physique m'a fait pensé aux peuples du désert, cheveux foncés, yeux clairs, peau dorée. Il y avait aussi du désespoir en elle, je l'ai sentit. Une impression de trahison par un être cher. Pauvre petite.

Y avait-il autre chose ? Non je ne crois pas. Je commence déjà à sentir que ce dont je me suis souvenue s'efface, d'ici peu de temps je ne pourrais plus dire à quoi elle ressemble. Il vaut mieux que je m'arrête, je dois reprendre le travail, les dossiers s'empilent. Malheureusement ils ne s'écriront pas tout seul. Ça me fait penser que Green est contre cette thérapie, le Docteur pense que c'est parce qu'il a peur que je veuille le quitter après avoir retrouver la mémoire. Je trouve cela idiot.

D'ailleurs je dois m'arrêter là pour aujourd'hui, il arrive et Cookie est en train de me dévaster la cuisine à la recherche de nourriture. Schaft... Merci pour ce cadeau de mariage...

Nous y voilà, une semaine est passée. Je suis sortie tard cette fois, il fait déjà nuit mais c'est encore frais alors je m'y mets maintenant. Je n'ai pas revue l'enfant... ou du moins si, mais plus sous cette forme. Aujourd'hui c'était une belle jeune femme, je n'ai quand même pas eu trop de mal à la reconnaître. Mais juste avant de plonger dans ce récit de ma mémoire, j'aimerais rappeler qu'il a fallut que je relise ce que j'avais vu la fois dernière. Je risque encore de tout oublier, mais cette fois ce devrait être plus facile, je ne me suis pas absenté une heure pour acheter à manger. Aujourd'hui j'avais une légère appréhension, mais elle est vite passée quand le Docteur m'a endormie et guidée.

Un décor somptueux, une grande salle des fêtes submergée par d'innombrable sortes de fleur. Un brouhaha ambiant qui donnerait une migraine à un sourd. Au loin une musique d'orchestre essaie de se faire entendre. Les pavés sont tellement lustrés qu'ils brillent autant que les lumières. Ambiance d'un bal important, un bal somptueux avec des gens riches et influent. Les Dames sont autant de plantes qui sentent bons, autant de sourires et de regards superficiels... tellement dangereux. Les rires et gloussements de ses filles de bonne famille lui donne la nausée, quelle bande de pie. Les Seigneurs jouent des yeux dans les décolletés provocateurs de ces faisanes aux fausses allures de princesse. Qui croient-elles trompées ?

- Silissia, arrête un peu avec ton regard noir. Tu crois vraiment pouvoir te trouver un mari en faisant cette tête ?

Un jeune homme blond se penche sur la boudeuse aux bras croisés et au regard dit "noir". Autour, la musique change, les danseurs se séparent et forment de nouveau couple. Mais elle semble ne pas y prêter attention, pas plus qu'à ces hommes dans le coin qui suivent ses courbes comme si c'était un objet de la plus haute importance.

- Écoute Xander... Je suis venue pour faire plaisir à mon oncle, alors maintenant tu m'oublies et tu retournes flirter avec la petite brunette qui a l'air plus cruche encore que sa congénère en verre.

Le ton glacé de la jeune fille semble d'abord troubler l'homme à la peau d'or, mais aussitôt son rire retentit tout autour faisant tourner quelques têtes aux regards désapprobateurs. Il lui murmure encore quelques mots qui l'irritent puis il la quitte. Se retrouvant seule, les iris verts se promènent de visage en visage. Elle entre-ouvre les lèvres...

J'avais pourtant l'impression qu'elle allait dire une chose très importante... Je suis déçu que ça s'arrête ainsi. Il y a tant de chose que j'aimerais découvrir sur cette Silissia et ce Xander. J'aimerais pouvoir intervenir et poser directement des questions mais c'est impossible, je ne peux pas influer. Je suis seule spectatrice. Ce soir je suis seule. J'en profiterais peut être pour sortir, mais j'aimerais plutôt la peindre. Elle est son regard sombre... aux teintes claires. Je ne comprends pas pour autant ce qui la lie avec moi. Une lointaine parente peut être... Une amie ? Mon entrée devrait bientôt se faire alors. Ce qui est rassurant, c'est que malgré tout, cela ne me préoccupera pas cette nuit.

PS: Penser à rajouter un dessin ou une peinture de la jeune fille... Et convaincre Cookie de ne pas manger mes tubes de peinture.

Je crois que je commence vraiment à me faire à l'idée que je suis amnésique. Même si avant je me rendais compte que mon passé me maquait, ce n'était pas gênant car j'ai refait ma vie, je me suis construite, je me suis reconstruite ou plutôt je me suis construite. Mais ce besoin de savoir devient obsessionnel, des gens réapparaissent et des sentiments qui ne m'appartiennent pas m'assaillent.

Dire que je n'ai plus peur serait mentir, l'appréhension me tient tête, car je crains d'avoir des regrets. Et si ma vie d'avant était mieux ? Et si elle avait été pire et que je ne devais pas la voir ?! Mais je dois arrêter là pour mes impressions et sensations, j'ai trop tardé. J'ai trop hésité à écrire et je sens que déjà tout s'efface.

Quelle impression désagréable que de sentir son corps céder sous son propre poids. Elle n'est pourtant pas bien lourde l'enfant, mais ses jambes lâchent. Les pupilles se rétractent comme pour s'habituer à une lumière trop vive, celle de la connaissance cruelle de la vie. Un pan entier de son existence vient de s'écrouler. Encore et encore, les paroles prononcées torturent son âme. C'est un mensonge, c'est forcément un mensonge... Mais qui aurait le coeur de la faire souffrir ainsi, même pour rire. Plongée dans ses souvenirs, elle cherche désespérément ce qu'elle a fait dans sa vie pour offenser ainsi les Dieux. Lentement, des larmes roulent sur ses joues, ses lèvres prononcent des paroles inaudible, comme si aucun son ne peut sortir de sa gorge. Quelqu'un s'approche doucement de ce corps meurtri. Ne comprenant pas la réaction de sa petite soeur, Xander se penche pour lui caresser les cheveux. Mais elle ne réagit pas.

-Sissi, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu n'a pas dit que tu voulais te battre avec moi ?

Toujours sous le choc, ce qu'elle lui répond est décousu, sans aucun sens. Alors il répète.

- ...ment ... ils... pas vrai...

La phrase décousue de Silissia l'inquiète, ce n'est vraiment pas dans ses habitudes. En vérité il ne l'a encore jamais vu pleurer. Aussitôt il se retourne vers les gardes présents.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Visiblement ils hésitent, se regardent. Puis finalement l'un d'eux prend la parole visiblement à contre coeur.

- Monsieur Xander, nous devons vous annoncer la mort de votre mère Isadora.

A peine la phrase terminée, un hurlement frappe la pièce. Un terrible hurlement.

- C'est pas vrai ! Maman est vivante ! Maman à promis de revenir vite ! Maman elle ment jamais !Vous êtes des menteurs !

Puis elle bouscule son frère pour entrer dans la salle d'arme. Son corps bouge de manière décousue, elle semble se battre contre des fantômes.

Encore et toujours elle... Pauvre enfant, je comprends ma première vision maintenant. Sissi... pour Silissia ? C'est mignon. Mais je m'inquiète, tout ce qui me revient ne m'appartient pas. Quelque chose ne colle pas, le médecin m'a dit que parfois on se sent étranger à ses propres souvenirs et pourtant, je sens que c'est encore pire que ça. J'aimerais que Green soit là, qu'il me rassure, mais je n'ose pas lui en parler. J'ai peur de changer et j'ai peur qu'il ne m'aime plus.

Au fait, j'ai fait une description à Smirtnoff de celle que j'ai vu car je suis dans l'incapacité de la peindre moi même étant donnée que je l'oublie constamment. D'ailleurs c'est pour ça que je suis rentrée tard... J'ai enfin osé aller le voir, c'est vrai que les vampires sont impressionnants, mais au fond il est gentil. Je rajouterais la commande dans le cahier dès que possible.

Hier Smirtnoff m'a envoyé un message pour demander de chercher ma commande. Sur le moment j'ai cru qu'il s'était trompé, mais il m'a rendu le papier que je lui avais écrit. Maintenant je comprends mieux pourquoi je ne me souvenais pas... Silissia... J'aime vraiment ce qu'il a fait. Son portrait est réussi.

Cette jeune fille était terriblement belle. Terriblement triste aussi. Aujourd'hui elle m'est apparu sous un autre jour, c'était choquant. Je n'avais pas imaginé ça d'elle, comme quoi les gens ne sont pas forcément ce que l'on pense qu'ils soient. Pourtant je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle n'a pas fait cela de son plein gré, j'ai cru la voir pleurer pendant un instant...

Le froid, l'odeur âcre de ce sang. Des monticules de choses informes et grisâtres. Un bruit régulier de goute qui s'écoule. De l'eau ? Non... Doucement, le vent porte des relents de charogne que les vautours ont laissé. Ainsi ce n'était pas le seul endroit. La terre gémit de douleur à l'idée de savoir que ces cadavres vont rejoindre à nouveau son ventre. Ses entrailles... Les goutes s'écoulèrent encore, moins rapidement. Quelques créatures volaient dans les cieux anthracites, grosses et menaçantes, prêtes à s'abattre sur ces montagnes de mort. Mais plus rien ne les intéressent, toute vie à déjà était prise, ce n'est plus qu'une zone infertile, puante et sans intérêt.

Au milieu de la brume, une silhouette massive et inquiétante se distinguait, un bras long et aiguisé. Une ultime glisse et se cristallise pour se briser sur la terre rugueuse. Petit à petit, le voile d'inquiétude se dissipe pour laisser place à une vision plus nette. Une longue chevelure de geai flotte dans la brise putride, contrastant avec deux appendices d'un blanc plus pur que la neige. La forme dorée est figée, incapable d'exécuter le moindre mouvement, son regard de jade s'étend par delà les fleuves pourpres abreuvant le sol assoiffé. Ce qui fut un bras était en vérité la plus ignoble et éclatante arme qui puisse exister. L'épée scintillait d'un cristal inconnu de toute âme humaine, une main de Dieu. Une main meurtrière. Le liquide poisseux disparaissait de la surface irisée, comme absorbé par ce démon translucide.

C'était court mais intense, le docteur à du me réveiller car je suffoquais comme parcourue par une vive douleur. je revois ses yeux vide. J'en ai encore la chair de poule. Comment peut-on tuer autant de monde. C'était un peuple entier ! Cette fille est un monstre... Oui c'est forcément ça, c'est un monstre. Et puis si c'est ce que l'on appelle un ange, alors pourquoi a-t-elle fait ça ? Je n'y comprends rien mais j'ai la nausée rien que de penser à ses odeurs. C'était immonde, purement infecte. Je prie pour en comprendre plus... Pourvu que le prochain souvenir soit moins horrible... Pour une fois j'ai besoin d'oublier.

Je ne mangerais pas ce soir, ça m'en a couper l'appétit. Green s'est inquiété quand je suis rentrée, j'étais bouleversée. Je veux oublier...

Je n'y suis pas allée la semaine dernière, j'avais envie de profiter un peu de mon époux, mais nous nous sommes disputés. Enfin, il faut avouer que j'avais surtout peur de ce que j'allais voir ou savoir... La dernière fois ne s'est pas si bien passé, seul le souvenir de mon malaise me reste. Quand le médecin a commencé, je me sentais vraiment mal, j'étais incapable de me mettre dans le bon état d'esprit. Elle a dû s'y reprendre à quatre fois. Le docteur K. m'a aussi fait faire une séance de psychanalyse que je ne retranscrirais pas ici. Mais revenons au sujet principal.

Cette fois je n'ai pas compris sur le moment ce qui c'était passé, j'ai encore du mal à voir vraiment la situation, c'est un peu flou et plutôt basé sur des sensations. De la douleur physique surtout et un vide profond de détresse. Mais elle pense que c'est dû à ma non-concentration.

Ça brûle... mais elle ne bouge pas. Son corps ne montre aucun signe de douleur, pas un sursaut. Pourtant je sens l'aiguille qui se glisse le long de sa peau et qui la retourne, les traces rouges commencent à apparaître. Allongée sur une table et entièrement nue, le métal glacial en contacte avec sa peau ne lui tire pas le moindre frisson. Elle attend simplement que ça se termine, elle se laisse mutiler sans ciller. Le mur gris en face d'elle est lisse, son métal froid et brillant, comme l'endroit ou elle repose... fait du même alliage. Ce n'est qu'une adolescente et déjà, la gueule béante d'un dragon se dessine au creux de son cou, mais il est semble loin d'être finit. Déjà deux heures qu'elle attend. Déjà deux heures que je subis. Mais elle arrive à patienter sans bouger un orteille, sans montrer la moindre émotion. Elle, elle le sait. Ce n'est que le début... On dirait qu'elle ne sent pas ses nerfs et sa peau hurler sous la main habile de son bourreau.

- Ce n'est pas encore finit... Vous allez bien ? Avez-vous besoin de la moindre chose Damoiselle Silissia ?

La voix rauque de l'homme raisonne suffisamment dans cette pièce vide. Pourtant elle ne répond pas. Son regard de jade si froid, si dur reste vide. Imperceptible, une larme coule le long de son coeur.

Je sais bien que ce n'était pas à proprement parlé réel, mais j'ai encore la chair de poule rien que d'y penser. Je sentais chaque aiguille s'enfoncer dans ma peau, cette sensation désagréable de brûlure qui donnait envie de m'arracher de cet endroit glacial. Je ne suis pas allée jusqu'au bout, le docteur K; m'a réveillé. Mais j'ai la sensation que cette séance a duré une éternité. Pourquoi faire faire un tatouage pareil ? Est-ce que le mien a fait aussi mal, ou est-ce que la magie a atténué la douleur ? Peut-être même qu'il n'existe pas vraiment.

En tout cas j'aurais aimé que Green soit là pour me réconforter, mais il ne rentrera pas ce soir, ni même demain d'ailleurs. Je devrais me passer de sa présence pendant encore quelques semaines. Je l'ai brièvement vu écrire quelque chose dans le bureau. En vérité, je voulais le voir mais je me suis dit que ce serait trop difficile. Alors je suis restée discrète dans l'entrebâillement de la porte. Mais j'espère que son départ ne me perturbera pas pour la prochaine séance, car je veux en savoir plus, je veux comprendre ce qu'elle ressent même si je dois subir des souffrance physique pour cela. Je n'arrêterais pas avant d'avoir des réponses...

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