A feu et à sang.

Et le sang sur ton corps, et le sang sur mes mains
Les veines qui palpitent, d'un désir carmin
Je couvre ta nudité charnue de mes doigts
Entaillés jusqu'au coude, maculé de toi.

Expérience sans douleur, ébats antalgiques,
Comme une dose de morphine, d'arsenic
J'oublie, si je saigne, et j'oublie tes blessures
Ma peau n'est roussie et la tienne n'est brûlure

Les draps écarlates sont l'autel de nos âmes
Tourments polis d'art et passions polygames
Rouge vermeil, ciel de fantasmes, de merveilles
Saturne aux anneaux qui te percent les oreilles

Et le sang sur ton cœur, et ton cœur sur ma main
Une lune pourpre se lèvera demain
Dévorées, tes lèvres, et bu, le vin de ta vie
Je te prends, je te sens, mon Amour d'hématie.

o_o

Glops.

T'as pas râté ton coup, là.

Je suis d’accord avec le hérisson. Même si des motifs comme le sang, le sexe et la mort qu’on retrouve dans ton poème sont propres à séduire une jeune fille mal dans sa peau m’embête un petit peu, je suis charmé par ce rythme qui à la fois balance et se contient, par la richesse et le délice du vocabulaire et la sensualité que tu nous fais sentir. Je trouve que la phrase que je viens d’écrire est indigeste. Je terminerai simplement par un bravo.

Je me suis rendue compte aujourd'hui qu'il y avait un érotisme fou dans l'image de mains recouvertes de sang, aux ongles vernis. Ton poème n'en prend que plus de relief.

Sur le fond, même si je n'ai pas une phobie du sang, ce n'est pas trop mon fort d'en voir ou d'en imaginer étaler partout. Donc pour le coup, pas trop fan du thème, ou en tout cas de la partie sanglante.

Sur la forme, je ne peux que te tirer mon chapeau pour être capable de t'imposer autant de contraintes pour en sortir quelque chose d'aussi... coulant?
On ne sent pas la difficulté, on lit et cela passe tout seul malgré quelques images assez "fortes". Et malgré l'effet quelque peu repoussant que l'on peut ressentir, on se prend à relire plusieurs fois, à chercher toutes les significations...

Enfin en bref, chapeau, et je vais partir à la recherche d'un autre texte moins sanglant :p

Bon, j'espère que cette fois il ne me sera pas fait le reproche de peut-être dégoûter quelqu'un de l'écriture (mais là, ça sera doux, je le jure).

Je préviens tout de suite d'être une parfaite buse en ce qui concerne la poésie pseudo-classique ; elle a ceci de fâcheux de m'endormir profondément. Alors ; bonne nouvelle, c'en est pas ! Bref. [tout ça pour dire que je ne me suis pas endormi malgré l'heure et le rythme à peu près figé]

D'ailleurs parlons-en du rythme ! Bon, dans l'ensemble, je n'ai rien à redire, c'est plutôt fluide (glacial ou vital ?). Mais (il y en a toujours un) certaines parties, pour moi, accrochent :

Citation :

"Les draps écarlates sont l'autel de nos âmes
Tourments polis d'art et passions polygames"

Il faut que je me force considérablement sur la fin pour le "sortir", ce que j'ai mis en gras. Techniquement, je n'ai aucune idée de ce qui peut bien me bloquer. Je crois que c'est l'allitération, sur la fin, qui alourdit énormément.

Citation :

"Une lune pourpre se lèvera demain
Dévorées, tes lèvres, et bu, le vin de ta vie"

Et celui-là non plus, il ne veut pas sortir. Encore moins une quelconque idée d'où ça peut venir : que dans ma p'tite lecture il y ait un truc qui cloche (je lis peut-être mal).

Citation :

"Rouge vermeil, ciel de fantasmes, de merveilles"

Ne me revient pas non plus.

Sur le sens, et d'autres trucs. Et je vais la jouer chieur qui n'a peut-être pas tout compris, désolé.

Quoi diable peut donc bien être "un désir carmin" ? Juste ce petit groupe nominal... Le sens, la veine qui palpite, d'un désir rouge sombre... Oui, cool, du sang - ai-je envie de dire. Mais je trouve - et c'est tout personnel, hein - que ça fait redite. Mais ce n'est qu'un détail.

Citation :

"Je couvre ta nudité charnue de mes doigts
Entaillés jusqu'au coude, maculé de toi."

Gros bug ; qu'est-ce qui est maculé ? Je ne saisis pas.

Citation :

"Ma peau n'est roussie et la tienne n'est brûlure"

Il y a une différence : "roussie" est un adjectif, "brûlure" est un nom. Ça me dérange (et je conçois que je peux tout aussi bien aller me faire empapaouter chez les fées) : il n'y a pas d'équilibre dans la phrase, elle est inégale.

Citation :

"Saturne aux anneaux qui te percent les oreilles"

Là j'ai pensé directement "WTF". C'est con, mais ça m'en touche une sans m'en secouer l'autre : tu peux traduire ? Soit ça m'est trop obscur et je passe complètement à côté. Soit je trouve ça bateau. Au choix.

La ponctuation : un point après le premier quatrain (ou truc qui y ressemble). Et après !? À la fin, c'est tout ? Il n'en manque pas ? Le milieu, comme ça, fait grosse soupe de sens, non structurée : ce qui est plutôt dommage vu ce que permet la forme normalement.

Du reste, c'est très bien, hein !

sa doit faire mal le sang et le sexe en même temps X) non c'est pour rire, mais en ce moment je lis tout tes poèmes et j'en suis arrivée à celui la très...particulier, mais pas inintéressant. voila.

Je l'avais pas lu celui-la ! Je crois que Green tu mérites l'Award toutes années confondu de l'écrivain "érotique" du forum !

Après sur ton poème, je ne suis normalement pas partisan des pseudo règles de versification etc. qui sont (j'oserais dire pour faire chier certaine personne, comme l'orthographe) que des préférences dépassées de certaines personnes pour une méthode, mais ! Wahou !

Ton texte mélange très bien le gore et l'érotique, sans trop mettre en avant ni l'un ni l'autre ! Je pense que tu as très bien joué ton coup sur ce texte. Même s'il a plus d'un an et demi !

Très sympathique ce poème, des belles images pourpres s'en dégagent, très agréable.

(Oui, je profite de son déterrement qui est de mon fait pour le commenter.)

Citation :

Une lune pourpre se lèvera demain

Traite moi de geek mais... Là, j'ai vu Legolas dire cette phrase et ça a tout cassé !

Damn, sinon j'aime beaucoup.