Papa.

Waouw mon Chikoun, que dire...

Ca désosse du jambon sec!

Quelle maîtrise du sonnet as-tu là. Et tout en alexandrins. Bon je vais tâcher d'aller plus loin dans l'analyse.

J'ai immédiatement rapproché avec ceci

Oscar Wilde a écrit:

Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands, ils les jugent; quelquefois, ils leur pardonnent.

On note une très belle évolution du poète, qui revit son enfance, son adolescence (tragique?) et s'envole vers un âge responsable dans lequel un petit bout d'chou ne manquera pas de l'insupporter plus tard, pour finalement tendre vers un amour utérin.

Finalement c'est une infinie tendresse qui ressort de cet aveu ; des rimes embrassées (sauf le dernier tercet qui montre l'évolution, le changement, le fait accompli de ce constat d'amour), qui, métaphoriquement, optent pour un côté protecteur, les bras d'un père serrant son fils par amour.

Superbe allitération en vers 4, cette répétition accusatrice de 'p' et de 't' qui sonne comme une ancienne rancoeur (notez encore la succession de t et de p alternées qui renforcent ce côté embrassade).

Une petite erreur, vraiment mineure, concerne le mot 'tablée' ; je présume que c'est la fixation sur le 'blé' de 'troublé', pour obtenir une rime similaire en orthographe.

C'est, pour finir, une superbe preuve, un merci resplendissant pour un géniteur exceptionnel.

Parce qu'on ne se voit pas dire tout de go 'papa, je t'aime'. Il existe tant de subtilités, pour signifier notre bonheur d'avoir un modèle (presque?) parfait.

C'est très bien Chik, viril et doux, profondément trivial et humain. Très bon jeu sur les sonorités, des répétitions riches et une émotion palpable.

Sublime. Je n'ai accroché sur aucun ver, n'ai buté sur aucun mot mal utilisé. On se laisse porter, ca coule de source, et c'est beau. Je suppose que c'est ce que tous les petits garçons rêvent de dire à leur papa, sans pour autant arriver à le faire, faute d'avoir ton talent, Chik'.

woahhhh... j'espère que, si tu ne l'as déjà fait, tu lui montreras un jour, avec explications, pour que ces mots ne soient qu'amour. Tu lui apporteras doucement ....

Je m'attarde sur deux points techniques, malgré l'émotion qui semble se dégager du sujet (désolé) :

Y a t-il une raison à la cassure de rythme au dernier vers (je compte 13 pieds) et si oui laquelle ?

"Te rappelle-tu pas..", le "pas" sans le "ne" n'est pas heureux. Je peux comprendre le jeu des sonorités, mais il ne justifie pas à lui seul cette licence, à mon sens. Y a t'il aussi une autre raison ?

Sinon, je réponds à ton mail avant demain soir..

Pour le Te rappelles tu pas, je ne sais pas s'il est si malheureux que ca, on pourrait dire (je ne sias plus ce qu'il en est) que c'est un retour du langage enfantin.

Pour le dernier vers, c'est juste que je suis tout nul \ o /

(cela dit, qu'on soit bien clairs, ce texte à 6 ans, bande de fossoyeurs)

Ah ben oui, vu comme ça... Je ne sais pas ce qui m'étonnait le plus ; ton retour à la versification ou la réponse de Dounette.

Je me souviens avoir sélectionné ce poème pour l'Alba'strophe 2008 :

https://ter-aelis.1fr1.net/t3462-alba-strophe-automne-2008

J'aime plutôt bien.

Ton dernier vers a une syllabe en trop, ce qui m'a un tout petit peu gênée: non pas que je sois totalement maniaque des alexandrins (en fait si, mais chut^^), mais les autres vers sont de parfaits alexandrins, et juste à la fin, hop, une petite syllabe qui dépasse. ;-)
Un petit détail m'a posé problème rythmiquement : tu utilises beaucoup de "e" caducs en coupes ou en césures, du coup certains de tes vers perdent en énergie. Exemple: "Toi l'homme de ma vie, que j'appelle papa" Personnellement je suis une grande fan de la coupe/césure épique (suppression du "e" à la coupe/césure), mais après c'est une question de goûts... mais je pense qu'avec au moins quelques "e" caducs en moins ton texte aurait gagné en mélodie.

Ton poème est assez conventionnel mais même si les images sont assez simples je trouve qu'il fonctionne bien. Personnellement j'ai bien accroché.