Les sables vengeurs [RP concerté][science-fiction]

Invité

La main en visière plaquée sur son front, Caris scrutait l'horizon. Elle devait plisser les yeux pour les protéger des paquets de sable brûlant que le vent charriait. Partout autour, les dunes succédaient aux dunes, miroitant sous les rayons déjà agressifs d'un soleil matinal. Au loin à l'est, encore indistinctes, les crêtes rocailleuses des montagnes se profilaient dans le ciel. Si tout se passait bien, le convoi les atteindrait avant le crépuscule. Il ferait halte pour la nuit avant de s'engager dans le large défilé qui le conduirait droit vers les plaines verdoyantes de Belthil.

Une silhouette attira soudain l'attention de Caris. Même si elle était beaucoup trop éloignée pour pouvoir l'identifier, la fillette fut gagnée par l'excitation. Elle rampa sur le toit en acier trempé de la roulotte puis se faufila par une trappe pour pénétrer à l'intérieur. Le bruit sourd qu'elle fit en atterrissant sur le plancher provoqua un vif sursaut de son frère aîné, Némes, qui somnolait sur une couchette.

- Qu'est-ce qui t'arrive encore ? maugréa celui-ci de mauvaise humeur.

- J'ai vu un jordhin ! J'ai vu un jordhin !

- Ou simplement un coyote, soupira Némes, comme il y en a beaucoup dans les parages. Les jordhins n'existent pas, Caris, ce sont des histoires pour les enfants. Et même s'ils existaient, ils ne se montreraient pas dans le sillage d'une caravane. Ils sont bien trop craintifs et bien trop prudents.

- Je sais ce que j'ai vu, riposta Caris d'un ton sec. Il n'y a plus d'eau ? ajouta-t-elle en brandissant la gourde vide qu'elle venait de ramasser sur la table.

- Faut croire que non, dit Némes en se levant à contrecœur. Passe-la moi, je vais t'en chercher.

La fillette ne se le fit pas répéter. L'heure qu'elle avait passée à observer le désert sur le toit de la roulotte, exposée en plein soleil, l'avait assoiffée. Elle revint vers son frère et lui tendit l'outre.

- Qu'est-ce qu'on dit ?

- Merci Némes.

Une fois à l'extérieur, le jeune homme suivit la passerelle qui longeait la roulotte. Il dû s'accrocher à la rambarde pour ne pas se laisser déséquilibrer par le tangage du véhicule, provoqué par les cahots aléatoires de la piste.

Le convoi était composé de cinq chaînes. Chacune d'entre elles était organisée de la même façon : quatre roulottes familiales, une roulotte commune et encore deux autres pour stocker les marchandises. Elles étaient reliées les unes aux autres par d'étroites passerelles surmontées de roues en fer. Sur le toit de chaque roulotte étaient fixés deux longs arceaux métalliques qui s'élançaient de part et d'autre et se terminaient par une paire d'énormes roues. Attachés à ces arceaux, de robustes animaux de traits permettaient à toute la chaîne d'avancer. Quatre de leurs congénères, situés devant la roulotte de tête, tiraient également comme des forcenés. Cependant même pour des bêtes aussi puissantes, la chaîne de véhicules était beaucoup trop lourde. Un ingénieux dispositif avait donc été mis en place pour les suppléer. Le soleil ne manquait pas dans le désert. Aussi des panneaux photovoltaïques avaient-il été assemblés sur les roulottes pour dériver l'énergie solaire vers des sortes de moteurs qui assuraient la rotation des essieux de chaque roue.

La roulotte de la famille de Némes était située au milieu de la deuxième chaîne. Sur ce voyage, lui et sa sœur n'étaient accompagnés que par leur père, le responsable de la sécurité du convoi, qui en réalité passait le plus clair de son temps à jouer aux cartes avec les autres marchands. Quand Némes pénétra dans la roulotte commune, il se dirigea vers la citerne et y remplit son outre. Il en profita également pour demander autour de lui si le voyage se déroulait toujours sans anicroche. On lui répondit que tout allait pour le mieux, que les montagnes se rapprochaient à vu d'œil et qu'au vu du ciel aucune tempête de sable ne se préparait.

Khan était épuisé. Il se demandait pourquoi il continuait à rendre service à cet humain. Non, franchement, qu'est-ce qui le retenait de le prendre à la gorge pendant une de ses longues siestes ? En gérant bien la chose, il pourrait avoir suffisamment pour se nourrir pendant un temps. Et au moins, il en serait débarrassé.

Ce n'était pas parce que c'était un humain qu'il avait tous les droits sur un jordhin comme lui ! C'était lui le maître du désert. Lui qui fournissait ces crânes si bien léchés, pour avertir les pauvres voyageurs égarés qui, pour le remercier, continuaient à affluer, lui assurant une panse bien remplie.

Non, vraiment, il n'avait pas besoin de cet humain.

Une fois arrivé en haut de la butte, il le vit enfin. Terkan, comme à son habitude, dormait. Il avait un don pour trouver le seul arbre des environs et s'y installer.

Khan changea d'attitude. Il tenterait sa chance ce jour. Lentement, il s'approcha, ralentissant sa respiration, évitant chaque grain de sable pouvant entraîner l'erreur fatale qui le signalerait aux oreilles de l'humain. Il n'y avait plus que quelques dizaines de centimètres avant la délivrance.

Lentement, il ouvrit la gueule, laissant perler quelques gouttes de salive. Sa mâchoire n'était pas faite pour déchiqueter une gorge. Mais sur cette chair à portée de canines, elle ferait bien l'affaire.

- Je sais que tu m'aimes, mais c'est pas une raison pour me faire partager ton haleine de chacal.

Terkan éloigna d'une main négligente la bestiole.

Le jordhin s'assit, remuant la queue. S'il voulait l'avoir, il fallait avoir l'air docile.

- Je ne te donnerai rien. Tant que tu ne me donneras rien.

Aussitôt, l'animal s'activa, fourrant son museau dans le sable, dessinant des arabesques. L'homme, quant à lui se releva, et s'assit à son tour, observant ce que faisait le jordhin.

- C'est tout ? Ca ne vaut même pas un os, ca.

Après un couinement d'indignation, Khan posa une patte sur son dessin, faisant voler un petit tas de poussière qu'il avait formé, puis jappa.

- Bon, bon. T'y auras peut-être droit, ce soir. En attendant, si pour une fois tu ne m'as pas menti, il y a à faire. En commençant par prévenir les autres.

Il se leva, repositionna les voiles recouverts de poussière sur son visage, et s'en alla, ne prêtant plus attention à l'animal qui était toujours aussi sidéré de la gratitude de son humain adoptif.

Une large bande de sable couvrait étrangement les hauteurs de Sul Naär. Meyv laissait lentement s'égrener le sable dans ses mains jusqu'à ce que chaque grain retourne au sol. Fasciné d'avoir trouvé dans un trou l'écueil des dunes arides du désert, il observait le ménage du vent dans cette mer dorée. Au loin derrière, des hommes équipées d'armes et de vêtements beiges s'affairaient avec bruit. D'où il était il pouvait entendre quelque insultes volait ou des échanges de rire. Le Camps retiré J'ord leur permettait à chacun de se reposer et de sortir des pressions quotidiennes que leur formation et leur métier imposait. Ils n'étaient pas de simples soldats perdus dans la brousse montagnarde du du Désert Sul Naärien. CHaque homme ici présent représentait ce que toutes les caravanes traversant ces espaces chaud et particulièrement inhospitaliers appelaient " les risques à prendre dans les affaires" : des mercenaires armés, entraînés, conditionnés pour des climats difficiles mais largement rentables ; dans tout le désert des convois précieux circulaient pour rejoindre les Institutions reculées de Ter Aelis, Pôles supradévellopés d'entreprise d'armement ou autre secteur de recherche. Dans chacun d'eux, des métaux d'une rareté extraordinaire étaient cloisonnés dans des coffres que Meyv connaissait bien. Il avait longtemps travaillé pour eux avant de finir à son compte. Depuis, il était devenu l'un des chefs les plus ambitieux des maquis de Sul Naär, mais probablement le plus discret.
Il n'aimait pas le bruit assourdissant des armes, ni les explosions fumantes des convois détruits après avoir été pillés. Formé au barret classique, une arme automatique de précision à longue portée, il avait été entrainé dans une logique d'efficacité, de propreté, et de silence.Vise un point que tu sais important, tire, recule, laisse faire les autres. Et d'aussi loin qu'il t'est permis, commande l'opération. Tout doit toujours se finir rapidement, sans laisser de trace où le moins possible. Et surtout, personne ne doit voir. Même un enfant, même un fennec.

Se relevant pour rejoindre son camps, il jeta les derniers grains de sable dans un geste puis tapota l'épaule d'un de ses soldats

Tu es capable de repérer un jordhin dans une tempête mais inapte à voir Khan a deux cent mètre de nous, Cair.

L'homme se retourna en scrutant l'horizon, rougissant

Navré CHef, nous étions occupés à... . Meyv l'interrompit directement.

Rapporte moi plutôt ce que ce jordhin a à nous dire, à l'occasion son Maître aussi, ca nous facilitera la vie pour comprendre.

Cair s'empressant d'un bon, dévalent le mince chemin qui filait en aval tandis que Meyv observait l'animal, le buste droit, la tête tendu derrière lui. Au fond de lui il espérait qu'on lui apportait des nouvelles fraiches. Bien que le repos soit méritoire, il n'aimait pas restait inactif trop longtemps. Comme tout le monde ici, dormir rendait faible, donc inutile. Sortant de sa poche une petite gomme il l'avala et la mâcha tout en s'approcha des tentes. Au fond de l'une d'elle, éclairé par une petite lanterne il chopa un sac dans lequel il extrait un calepin et un crayon. En sortant il redirigea le regard vers le sillon: C'était bien Terkan. Son arrivée provoqua une rapide émulation. Les hommes s'activèrent brusquement dans l'espoir d'entendre de nouvelles prérogatives. On cessa les jeux de cartes, les siestes occasionnelles ; on se leva d'un bond et l'on s'approchait de l'éclaireur pour entendre la bonne parole.

Meyv grinca des dents:

Vu sa gueule, il a rien à dire.

- Yo.

- Vous avez l'air en pleine forme tous, ca fait plaisir... Aller, quoi. Meyv se relâche un peu trop ces temps-ci. A vous laisser ne rien faire. Aller, hop, vous avez de quoi faire. Bon, bon. Lâchez moi.

D'un pas lent et sûrement encore endormi, il s'approcha du chef du campement. Se frappant mollement la poitrine en guise de salut a son supérieur hiérarchique, il n'attendit pas de réponses et se dirigea de lui-même vers la tente dont sortait tout juste Meyv, pour aller s'affaler sur le premier siège. En temps normal, il serait allé sur celui qui avait l'air le plus confortable, mais c'était son siège. Et ca faisait mauvaise allure que de s'asseoir à sa place. Une coutume des brigands du coin. Mais aussi stupide soit-elle, il fallait bien s'y résoudre s'il ne voulait pas tomber dans une guerre du pouvoir. Il n'avait pas que ca à faire, après tout. Ses siestes lui prenaient bien assez de temps comme ca.

- Yo.

- Alors, qu'est ce que tu nous amènes ?

- Euh, pas grand chose. Ah si, il me semble qu'il a fait particulièrement chaud aujourd'hui. Même a l'ombre, j'ai eu un peu de mal à m'endormir. Et pas correctement, en plus. Devant le regard désabusé de Meyv, Terkan jugea bon de poursuivre sur autre chose. Sinon, l'entraînement de Khan avance. Bientôt il ne sera presque pas inutile. Parce que bon, savoir qu'il y a un arrivage de caravane à la tombée de la nuit au pied d'Intur'elk - non, je te rassure, il n'en est pas encore au point de me dire Intur'elk sans bafouiller, mais dessiner une montagne, enfin, un pic, avec à son pied une carré, c'est pas bien compliqué -, c'est bien beau, mais ca sert pas a grand chose. Mais là, il a enfin compris qu'il fallait distinguer les exilés des commerçants. Je lui ai appris a frapper le sol doucement si jamais il s'agit de pauvres badauds, un peu plus fort, s'il s'agit d'humble commerçants, encore un peu plus fort...

- En clair, qu'est ce qui se ramène ?

- Deux blindages de marchandises. Mais bon, il est pas encore vraiment au point. Khan, je veux dire, hein.

- Il y a du monde pour les protéger ?

- Qu'est ce que tu veux que j'en sache ? C'est qu'un jordhin, hein ! D'ailleurs, faudrait que je lui apprenne un jour a compter les gardes. Un tour sur lui même par garde. Oui, non. Il finirait pas les tours pour les gros convois. Frapper le sol avec sa tête pour chaque garde. Oui ! Ca peut-être bien ca. Et amusant, dans de rares cas. En fait, qu'une seule fois. Si jamais il y a une centaine de garde - on peut toujours rêver d'un avenir meilleur après tout - il risque de ne pas être opérationnel pour les prochains convois. Faudrait lui mettre quelque chose pour le protéger au niveau de la tête. Ca devrait suffire.

- Ou sinon, tu peux juste lui apprendre a faire une griffure dans le sol pour chaque garde.

- Rabat-joie !

Invité

Le tintement clair et puissant d'une cloche retentit. C'était le signe que le convoi allait faire halte pour la nuit. Némes sentit toute sa caravane de roulottes trembler, pour finalement s'immobiliser. Il sortit, non sans jeter un regard à sa petite sœur qui jouait dans un coin, et descendit du ponton de sa roulotte.

Il marcha quelques minutes sur le sable chaud, observant la scène qui se déroulait autour de lui et à laquelle il était désormais habitué. De hommes sortaient de leurs roulottes pour s'affairer à différentes tâches. Certains partaient délimiter un périmètre de sécurité autour du convoi. D'autres s'occupaient des animaux de traits qui, dans un concert de beuglements, daignaient s'allonger et patienter jusqu'à ce qu'on leur offre de quoi manger. De délicieuses odeurs de cuisine émanaient déjà de certaines roulottes, annonçant l'arrivée du repas du soir.

Némes atteignit un petit groupe d'hommes qui s'étaient rassemblés à l'avant d'une des cinq caravanes. Son père était parmi eux, il informait les autres des heures auxquelles ils auraient à prendre leur ronde. Némes se vit attribuer l'avant-dernière. Il aurait donc à veiller une heure au petit matin. Se réveiller tôt était largement préférable à une coupure en pleine nuit, au milieu de son sommeil.

Replongeant dans le fil de ses pensées, Némes balaya du regard le massif montagneux qui se dressait fier et altier face au convoi. Au loin derrière, le soleil étincelant déclinait lentement. Il restait encore deux bonnes heures avant qu'il ne disparaisse entièrement. La montagne était coupée en deux, comme si un géant était venu abattre son épée dessus, pour entailler la roche. Elle s'ouvrait en un gigantesque défilé aux falaises abruptes. Un vent doux souleva soudain quelques paquets de sable qui vinrent piquer le visage de Némes. Il s'était engouffré dans le défilé dans un sifflement à la fois léger et inquiétant.

D’un mouvement de la main, Meyv envoya Khan aller rejoindre les autres soldats tandis qu’il restait silencieux. Il avait toujours été surpris par cet étrange homme qui suivait les ordres sans sourciller, sans jamais hausser la voix contre ses supérieurs sans pour autant se laisser marcher dessus. De lui il connaissait peu de chose sinon qu’il faisait son travail quand on lui demandait et qu’il mettait parfois, parfois, du temps à comprendre ce qu’on lui demandait justement. Tirant de la poche de sa veste un petit caillou, il le lança à intervalle régulier jusqu’à ce que l’objet tomba au sol. Il cria brusquement :

Prenez vos affaires, vérifiez vos armes, mobilité dans une heure !

Sa voix fut l’effet d’une vague de frénésie brusque. Ceux qui jouaient suspendirent leur dés et les rangeant précipitamment se hâtèrent de rejoindre leur tente pour s’atteler chacun à des tâches précises. Dans les bruits d’une masse éveillée, Meyv sortit son barret de sa malle et commença à détacher chaque pièce pour les vérifier avant de remonter minutieusement l’arme et de placer des balles perforantes dans le chargeur puis de le mettre dans son dos. Enfin il prit un petit sac qu’il jeta sur son épaule et vint rejoindre un petit monticule sur lequel il avait l’habitude de s’exprimer. Quand il vit les hommes s’approcher, il ne put s’empêcher de remarquer dans leur regard brillant traverser des éclairs. Ces sauvages la sentaient venir l’heure des grands combats sur un simple ordre. En prenant le temps de les observer tous, il engagea sur un ton lent :

Des Caravanes descendent de Sul Naar en contournant la Barrière de J’ord par le nord par le Défilé. Nous partons immédiatement afin de les intercepter avant qu’ils ne quittent les régions montagneuses. Cair et Khan s’occuperont du groupe d’éclaireur pour délimiter une zone d’observation viable tandis que je commanderai le reste le temps que nous ayons des informations plus… précises. N’emportez pas grand-chose, ce n’est guère loin, nous retournerons immédiatement ici des que nous en aurons fini. Je veux que ce soit propre tel que nous avons l’habitude. Rompez.

Le claquement sec d’un salut résonna dans la vallée, puis tout le monde se dispersa. Meyv soupira. Il espérait que ce ne soit pas un tuyau dédicacé Khan ou ce n’était qu’un troupeau qui passait. Il rejoignit ce dernier en train d’essayer d’apprendre a tracer des traits dans le sol.

Tu connais ton travail,Khan.Rend toi utile , observe avec tes propres yeux plutôt qu’avec ce jordhun… . Nous te rejoignons dans quatre heure avec la cavalerie. Assure toi qu’il n’y ait pas d’escorte en retrait ou d’éclaireur. File.

Il fit claquer ses bottes au sol tandis qu’il lançait l’ordre. Puis se retournant vers Cair un peu plus loin près d’un arbre en train de finir tranquillement son fruit, tranquille qu’il était à son habitude avant les départs.

Confirme les observations de ton collègue, si je tombe sur une meute de hyène sans l’once d’une caravane, je vous offre à ces chiens sans le moindre regret.

L’homme salua en s’esclaffant en criant bien fort

Je mangerai plutôt ces bêtes qu’elles ne me mangeront, tiens !

Les deux éclaireurs qui le suivaient étaient plus bruyant qu'un bangora réclamant sa ration du soir. Tu parles, d'éclaireurs...

Au bout de moins de deux heures, ils arrivèrent au campement des marchands, se dissimulant dans leurs vêtements qui, une fois couché sur le sol, les rendaient quasiment invisibles, de jour comme de nuit.

Khan avait fait des siennes. Il y avait là cinq chaînes. Toutes n'étaient certainement pas blindées de marchandises, mais il est certain que cela impliquait une garde accrue. Comme la plupart des marchands qui traversaient le désert, il devait y avoir de riches familles, et donc un aussi riche butin qu'une défense fournie. Pour une fois, Khan avait sous-estimé la chose. En bien ou en mal, Terkan ne savait pas encore, mais ca changeait des plans foireux habituels.

On pouvait apercevoir le campement se former, dans la lumière dorée du soleil couchant. Une dizaine de postes de gardes, à en juger par l'emplacement des tentes. C'était beaucoup, surtout pour une si petite compagnie. Il allait y avoir de quoi faire cette nuit. Rapidement, il dessina un plan grossier de ce qui se mettait en place. Ils avaient pris une position de défense répandue, avec les marchandises au centre, les tentes en cercle autour des chaînes et les bêtes a l'arrière. L'organisation semblait rodée pour la routine. Un bon présage pour le combat à venir.

Terkan renvoya les deux éclaireurs vers les autres afin qu'ils voient ce qui les attendraient au clair de lune. Il avait besoin d'être discret et seul pour glaner quelques informations supplémentaires, en particulier repérer une arrière garde, et surtout son ampleur.

Cair et ses éclaireurs avait rejoint l'autre côté du campement, du côté montagneux. Lui, repérerait d'éventuels éclaireur, et si nécessaire, les élimineraient peu après la tombée de la nuit. Mais l'arrière garde, il allait falloir la laisser rejoindre le camp, au risque d'avoir plus d'hommes en face, pour laisser le campement s'endormir dans la quiétude. Sans la surprise, cette entreprise était vouée a l'échec.

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» [SPRITE] L'ange des sables recherche son mirroir. [TERMINE]