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 [Exercice commun n°3] Réécriture

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Hedoniste
Rodram
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Goldmund
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Goldmund

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MessageSujet: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeVen 20 Nov - 23:46

Nous avons eu droit jusqu'ici à un exercice de conjugaison, d'orthographe, il est temps de passer à quelque chose d'un peu différent mais qui, je l'espère, vous plaira tout autant :


Exercice commun n°3 :
Réécriture



La réécriture est un travail a priori moins technique que la grammaire, la conjugaison, ou l'orthographe ; il s'agit non plus de travailler sur la correction de la langue mais sur le style. C'est un exercice de formulation et de reformulation qui pose la question essentielle de la forme : on ne vous demande pas d'inventer une histoire, des personnages, un monde – tout cela est contenu dans le texte d'origine – mais de leur donner une nouvelle vie, un sens nouveau par le biais d'un travail sur la « manière de dire » (cf. Maurice Blanchot : "La littérature est une manière de dire qui dit par la manière").

Très concrètement, pour ce troisième exercice commun nous allons procéder un peu à la manière de Queneau : un texte vous est donné ci-dessous en guise de sujet, vous devrez réécrire ce texte en vous inspirant de l'un des deux thèmes, au choix, que nous vous proposons. Votre production devra-t-être fidèle au récit du texte d'origine, vous n'aurez pas le droit de changer l'histoire ou les personnages, en revanche, vous devrez vous arranger pour que votre réécriture suggère, fasse deviner le thème que vous avez choisi. Rien ne vaut un exemple, voici donc deux réécritures extraites des Exercices de style de Queneau, chaque réécriture s'appuie sur un thème différent (en gras) :

Récit

Spoiler:

Vulgaire

Spoiler:

Réécrire un texte en fonction d'un thème donné, c'est faire un choix de vocabulaire, de construction des phrases, de niveau de langue afin d'insuffler à votre réécriture une dimension - celle du thème que vous aurez choisi – que ne contient pas le texte d'origine. Voyez ça comme un exercice de style appliqué : un exercice d'écriture.

Voici maintenant le texte qu'il vous faudra réécrire :

Citation :
Une rue sombre d'Echoriath. Dounette, dans une espèce de robe meringue orangée, fait signe au plus viril des deux ADs qui surgit au détour d'une ruelle. Réticence de ce dernier devant l'accoutrement de Dounette. Sourire poli. Ils ne s'embrassent pas (les Ads sont asexués comme chacun sait) mais se tapent dans la main pour se dire bonjour. Après quelques minutes, Dounette commence à marmonner dans sa barbe (?) : son compagnon ne lui a pas fait le compliment de rigueur sur sa tenue vestimentaire. Elle est agacée et Ramrod ne semble rien remarquer de sa mauvaise humeur, trop occupé à admirer son nouveau bâton de marche en sifflotant un air un peu faux. Dounette décide donc de lui offrir une marque plus évidente de son mécontentement : « Chéri, après avoir fait la vaisselle, étendu le linge et sorti Sephiroth, n'oublie pas de finir la mise en page du Canard, hein ? Merci ».

Et les deux thèmes de réécriture que nous vous proposons, vous devez en choisir un seul :

  • Thème numéro un : Ampoulé.
  • Thème numéro deux : Injurieux.


Vos écrits pourront être postés sur ce topic jusqu'au dimanche 6 décembre inclus (ce qui vous laisse à peu près deux semaines). Un jury composé de membres volontaires du Comité de lecture et des Espaces littéraires se réunira alors : chaque juré sélectionnera et commentera l'une de vos réécritures, ils se mettront ensuite d'accord sur celle qu'ils jugeront être la meilleure : celle-ci sera publiée et commentée par votre serviteur dans le prochain numéro du Canard à Hélice. Les membres du jury sont : Aligby, Chikoun, Grendelor, Cassiopée et moi-même.


Bonne chance à tous.
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Goldmund

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeSam 28 Nov - 17:01

Encore une semaine avant la cloture de l'exercice.
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rei
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeDim 29 Nov - 20:45

J'ai choisi "Injurieux".
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Et je m'en excuse...
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeLun 30 Nov - 3:24

Spoiler:

Ampoulé. A votre bon cœur, messieurs dames.
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Rodram




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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeLun 30 Nov - 17:33

Je précise que c'est ma moitié qui m'y pousse sous la pression du maître des lieux. Vous l'aurez voulu :
Injurieux.
Abattez les enfants avant.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMar 1 Déc - 23:06

J'ai fait ça dans le bus, en revenant du boulot.

Injurieux, sinon, c'est pas drôle...


Spoiler:
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Mido
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMar 1 Déc - 23:34

Injurieux. Dounette, Ramrod, ne me tuez pas, pitié.

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De Vaanne
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMer 2 Déc - 1:08

Ampoulé, faut pas laisser Walkman défendre seul les couleurs du bon goût [Exercice commun n°3] Réécriture 718197

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Ruby

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMer 2 Déc - 2:30

Ampoulé et injurieux, goldy m'a dit oui.

Ampoulé ( 50 watts)


Spoiler:




Injurieux ( sur la bible)

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Goldmund

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMer 2 Déc - 21:08

On commence à avoir quelques réécritures, ça prend forme. Avis aux dilettantes : il vous reste quatre jours.
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Questo

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeSam 5 Déc - 22:53

Réécriture par Questo [style injurieux] :

Spoiler:
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Goldmund

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMar 8 Déc - 11:52

Le temps de composition est expiré : beaucoup de participants déclarés se sont désisté, c'est dommage. Je ferme ce sujet le temps que notre jury délibère. Ne manquez pas les résultats qui devraient paraître d'ici une petite semaine.
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Goldmund

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMar 19 Jan - 17:02

Exercice commun de réécriture
Corrigé général


Si les participations ne sont pas nombreuses, elles sont de très très bonne qualité : il faut croire que les ter-aelissiens m’étonneront toujours. L’intérêt de cette réécriture, c’était de vous pousser à réfléchir non pas sur ce que vous alliez dire (l’histoire était imposée), mais à la manière dont il vous faudrait l’exprimer ; vous deviez penser en terme d’effet sur le lecteur, et non plus en terme de contenu. La réécriture est par excellence un exercice de style.

Deux thèmes vous étaient proposés pour mener à bien cette réécriture. La première étape est de bien comprendre l’énoncé du sujet.

Le premier, Ampoulé. Je sors mon dictionnaire historique de la langue française : du latin « ampulla » (la fiole) diminutif de « amphora » (l’amphore) et qui a donné le verbe « ampulari » (s’exprimer emphatiquement). Il y a dans ce mot l’idée de gonflement, de boursouflure (comme une amphore). L’adjectif « ampoulé » apparaît dans la langue française en 1550, il se dit d’un style exagérément compliqué, précieux, et parfois même, peu clair.
  • Comment exprimer cette idée de boursouflure ? Tout d’abord, vous l’avez tous compris, en recourant à un niveau de langue élevé : un français parfaitement correct, littéraire, voire un peu archaïque (De Vanne a parlé de la « vêture »). On peut dire qu’à ce niveau-là, vous avez mis le paquet, et vous avez eu raison ! L’objectif, était de pousser le vice jusqu’au ridicule. Walkman nous a donc sorti de la « venelle », du « troglodyte de grès anthracite » ; De Vanne s’est passionné pour une Dounette « engoncée » dans sa robe, nous formant un très joli adverbe au passage, « péremptoirement » ; Xupinette a été quant à elle plus sensible aux « lèvres de miel » de Dounette, au « nectar » qui s’échappe de sa bouche (oui, elle est mignonne quand elle bave).
  • Outre le vocabulaire, un style « ampoulé » se reconnaît également à son rythme, à sa syntaxe (c’est-à-dire à la manière dont les mots s’assemblent pour former une phrase). On privilégiera des phrases amples, qui se déversent majestueusement, le recours aux propositions subordonnées, aux appositions. D’un point de vue rythmique, on recherche un certain équilibre : quand la voix monte doucement puis prend le temps de redescendre jusqu’au point, on ressent cette impression de grandeur, de plénitude. Ce type de phrase que l’on appelle phrase en cloche est très utilisé dans les écrits épiques, ou encore dans les sermons qui exaltent justement ce caractère de noblesse, de magnificence. Un exemple, essayez de prononcer cette phrase de Walkman à haute voix : « [d’abord la voix monte] Après ce passionnant échange, qui n'amena cependant rien d'autre qu'un silence que d'aucuns qualifieraient de très silencieux, [la voix a atteint son sommet et commence à descendre doucement] l'on s'aperçoit que la plus orangée de nos dirigeantes manifeste des signes d'énervement ». A l’inverse, il valait mieux éviter les phrases brèves, ou les phrases « chutes » qui se terminent brutalement. Eviter également de conserver le style un peu épuré du sujet, sous forme de notation, cela correspond assez mal à un style ampoulé ; je prends par exemple cette phrase de Xupinette : « Léger arrêt du serviteur devant l’apparat de son amour. ». Non, plutôt : Le serviteur marque un léger temps d’arrêt devant l’apparat de son amour.
  • Le style ampoulé, c’est enfin cette rage de tout définir, de tout caractériser, de mettre partout de jolis mots : vous vous en êtes rendus compte, et vous avez constellé vos textes d’adjectifs qualificatifs, certains employés un peu bizarrement, mais ça faisait partie du jeu. J’en ai compté 26 rien que chez De Vanne !
  • Ce qui est intéressant, c’est que vous avez tous envisagé le sujet avec un regard un peu ironique, n’hésitant pas à introduire quelques discrètes dissonances qui rendent souvent vos textes très drôles. Je pense notamment à cette phrase de Walkman : « S'ensuit alors ce que le vulgaire appelle un "check" ; signe à la mode de connivence discrète pour exprimer le bonjour commun ».


Passons maintenant au thème Injurieux. Le mot « injure » est emprunté au latin « injuria » qui a le sens de « violation du droit, injustice » ; sa signification évolue progressivement pour devenir une « parole blessante » au début du XVIIe siècle. Depuis « Injuria » on a formé l’adjectif « injuriosus », qui donne en ancien français « enjurius » (médisant) puis « injurieux ».
  • A l’opposé du style ampoulé, le style injurieux aurait plutôt tendance à se caractériser par un niveau de langue bas, familier. En ce qui concerne le vocabulaire, il ne fallait donc pas hésiter à basculer dans le prosaïque, sinon dans le franchement crade : le « vomi / purée de carotte » de Dayto, les insultes fleuries de Ramrod avec son « pelé du jonc », ou encore la poésie digestive d’un Mido faisaient très bien l’affaire. Attention cependant de ne pas vous montrer trop « ampoulé » dans votre manière d’injurier !
  • Culturellement parlant, nous appartenons pour la plupart, quelque soit nos convictions religieuses, à cet occident chrétien, occident de l’Ecriture : ce qui est écrit est noble par essence, tandis que ce qui est oral renvoie, dans notre imaginaire, à une certaine vulgarité. Autant dire qu’un style injurieux gagnera à épouser les marqueurs stylistiques de l’oralité. Quels sont-ils ? Il s’agit principalement de s’exprimer par des phrases brèves, d’éviter les propositions subordonnées, de réduire sa pensée aussi souvent que faire ce peu au traditionnel enchaînement : sujet – verbe – complément. Parce que nous bafouillons souvent lorsque nous devons prendre la parole en public, il était possible d’augmenter cet effet d’oralité en introduisant de fausses hésitations, quelques erreurs syntaxiques ; donner finalement au texte une consonance brute, un faux air d’inachèvement. Il semble que personne n’ait retenu cette possibilité – quel puritanisme ! - ce n’était évidemment pas obligatoire. Mido s’est tout de même décidé à maltraiter un peu la langue française pour me faire plaisir, en saupoudrant son texte d’apocopes et de syncopes qui donnent tout de suite une touche « urbaine » à son propos : « cui’ci », « d’venir blanc », « d’la morue ». On ajoute quelques anglicismes (le « low-cost » ramrodien), un brin de néologie (le « manche-à-trouduc’-qui-sait-pas-marcher-tout-seul » d’Hédoniste), quelques traces de cette sagesse populaire bien caractéristique de la truculence de notre parler de tous les jours. Le présent de l’indicatif et le passé composé, parce qu’ils entretiennent une sorte de proximité avec l’énonciateur, sont les temps par excellence de l’injure.
  • D’un point de vue rythmique, le propre d’une langue injurieuse est de marquer ; elle doit être tranchante, incisive, tout en vivacité. Elle aura donc plutôt tendance à jouer sur des phrases déséquilibrées comme la phrase « guillotine », avec une intonation qui monte lentement avant de redescendre brutalement (« Mais son compagnon arborait toujours cette même expression qu'il avait durant les actes sexuels avec Dounette : ce regard stupide » - Questo).
  • Enfin, avec un tel sujet on pouvait difficilement y couper, il était tout à fait indiqué d’accorder une large place à l’« insulte » dans vos compositions, ce que vous avez tous fait. Qu’est-ce que l’insulte ? Stylistiquement, c’est un procédé souvent très proche de la métaphore. Lorsque je dis « Pierre a un petit pois à la place du cerveau », je compare le cerveau de Pierre à un petit pois, je crée une relation d’analogie, je substitue à l’objet insulté une image insultante ; je transforme, je métamorphose ce qui m’entoure. Ce processus, mine de rien, est d’une grande richesse poétique, et vous avez tous réussis, dans des proportions diverses, à en faire quelque chose d’intéressant.



Le bêtisier, ou la liste des trucs et des machins qu'on n'a le droit de dire que bourré :

    On ne dit pas « je serai gré » mais « je saurai gré », du verbe « savoir ». « Gré » quant à lui vient du latin « gratum », le plaisir ; on le retrouve dans des expressions comme « bon gré, mal gré ! »

    On n’écrit pas un « batôn » mais un « bâton » ; ce « â » porte le souvenir du « baston » de l’ancien français, qui survit encore dans un emploi un peu dévoyé (c’est la bagarre, la « baston », c’est-à-dire l’occasion de « bastonner », de donner des coups de bâton). Ce « s » qui a disparu en français moderne dans le mot « bâton » est appelé « consonne implosive ».

    On ne dit pas en français académique « Dounette […] héle violemment » mais « Dounette hèle ». Il y a une raison phonétique toute simple : quand la syllabe finale est fermée par une consonne, ou ouvre la voyelle qui la précède (« je hèèèèl(e) », on ouvre grand la bouche) ; si la syllabe n’est pas fermée par une consonne, ou si ce n’est pas une syllabe finale, vous laissez fermé (« héééler », on contracte la bouche en faisant une drôle de grimace).

    On ne confond pas la « tâche » (le travail, la besogne) et la « tache » sur la robe de Dounette.

    On ne confond par le « bon seigneur » et le « monseigneur », quoiqu’un « bonseigneur », c’est toujours bon à prendre.

    Pour que Dounette gagne à « émettre sa frustration », il faudrait que Ramrod capte les chaînes satellites. On dira plutôt « faire montre de sa frustration ».

    On ne se décide pas « d’offrir », on se décide « à offrir ».

    Etc…



Je laisse tout de suite la place aux autres membres de jury, qui vont chacun dire un mot du texte qu’ils ont préféré. Bravo à tous.


Dernière édition par Goldmund le Mar 19 Jan - 18:12, édité 3 fois
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Goldmund

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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitimeMar 19 Jan - 17:14

Cassiopée a écrit:
De Vanne.

Parmi toutes les propositions de ré-écriture, certaines sont savoureuses, d'autres justes grossières plutôt qu'injurieuses ou comiques autant qu'originales. Pourtant, le texte de De Vaanne est celui qui demeure le plus proche de la narration proposée. Il me paraissait important que l'auteur n'en modifie pas les actions ou le décor en extrapolant, ce que plusieurs ont fait.




De Vaanne aurait pu utiliser un vocabulaire plus châtié et plus riche encore qu'il ne l'a fait. J'ai donc quelques hésitations en le sélectionnant.




C'est surtout sur les deux premières phrases que mes regrets sont les plus pointus, puisque De Vaanne n'a même pas modifié cette rue toute banale, ce qu'a mieux fait Walkman (Mais qui l'a rendu sombre par les matériaux plutôt que par l'ambiance).

La suite est, cependant, mieux venue. Et quelques bons moments du récits sont exprimés par quelques mots suffisamment ampoulés à mon gré.

Ainsi :

Citation :
La belle, cependant, ne s’estime au bout du compte point satisfaite : elle émet dans les replis d’une pilosité faciale qu’elle est censée ne point posséder quelques récriminations bien senties. Son aimé Ramrod a en effet fatalement omis d’avoir l’à propos de louer sa vêture.

pour « Après quelques minutes, Dounette commence à marmonner dans sa barbe (?) : son compagnon ne lui a pas fait le compliment de rigueur sur sa tenue vestimentaire. »







Citation :
...trop occupé à faire les yeux de Chimène au nouveau soutien de ses futures escapades pédestres en émettant entre ses lèvres quelques sons qu’un canari prendrait en horreur.


pour « trop occupé à admirer son nouveau bâton de marche en sifflotant un air un peu faux.




Cet exercice, qui équivaut presque à effectuer une traduction d'un texte dans une autre langue, n'était pas facile car l'auteur était très rapidement entrain à extrapoler.

Je reste donc peu certaine quant à mon choix, car je considère le texte de Walkman plus riche à bien des égards, bien que plus éloigné de la consigne proposée car il joue moins sur le vocabulaire même et plus sur le style qui se veut pompeux.
Aligby a écrit:
Ramrod.

S’il est possible de donner deux tons différents au style injurieux – l’un serait irrévérencieux, et l’autre humoristique – alors ce petit texte représenterait assurément et à lui seul ce dernier. Mélange agréable entre une familiarité courante et une grossièreté à peine exagérée, c’est bien évidemment l’accumulation de ces petits brimborions de saletés langagières qui donne à l’ensemble son style injurieux. La « grosse » côtoie aussi bien « Dugland » que le « wesh » banlieusard, caricature non pas des « jeunes de banlieue », ces méchants à la peau noire ou halée tels que nous les vendent les plateaux de télé, mais bien ces bons vieux français tout aussi caricaturaux, quoique moins dangereux, beaufs s’il en est, grossiers, orduriers et surtout très mal éduqués qui n’ayant aucune origine magrébine n’en usent pas moins de ce « wesh » (qui est d’ailleurs francisé ici en « ouesh »), ceux dont la sagesse populaire, toujours en s’en excluant auparavant, qualifient en disant « les français sont des cons », voire « des veaux ». Il y a aussi, derrière ce phrasé peccamineux, une pate, une touche, un petit quelque chose reconnaissable, comme une couleur orange, en toile de fond : il s’agit bien d’un texte de Ramrod, on le voit, on le lit, on le ressent, et on y plonge.
Chikoun a écrit:
Questo.

Alors que tous les autres candidats se sont vautrés dans la facilité d'injures grasses et plus insupportables les unes que les autres, c'est avec plaisir que j'ai découvert la participation de Questo, qui a choisit de traiter le sujet d'une manière plus inhabituelle et surtout plus fine que les autres. Ici, c'est une injure envers le personnage, et non envers le lecteur. J'avoue que ma première interprétation du sujet avait été la même que la majorité des participants, c'est à dire un texte complètement vulgaire, d'un goût douteux. Mais après réflexion, l'évidence est qu'il fallait savoir doser. Pourquoi ? Un exercice de style est comme une caricature, une exagération des traits de caractères d'un style. Ici injurieux ou ampoulé. Exagération n'incite cependant pas à verser dans une débauche totale, ce à quoi se sont livrés les autres candidats, agressant ainsi le lecteur. Et comme le style se doit d'être au service d'un fond, injurier un personnage n'est pas obligatoirement vecteur de rebuffades de la part du lecteur ; réticences à l'agression dont il fait l'objet par un tel déploiement d'injures sans style - justement.
Grendelor a écrit:
Walkman.

Pas évident comme style et pourtant tu t’en sors bien. Les petits commentaires sont peut être pas tout à fait dans le ton mais donnent un tel charme à ton texte qu’il parait difficile de les enlever. Les remanier peut être. Toujours est-il que loin d’être lourd, il se lit très bien et procure un bon moment.
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MessageSujet: Re: [Exercice commun n°3] Réécriture   [Exercice commun n°3] Réécriture Icon_minitime

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