Art Éphémère -Sujet sensible!

   Bon alors voilà, j'ai fait du mieux que je pouvais mais ce n'est pas du tout facile de traduire. Cet... artiste est un peu plus raffiné dans son language, un peu moins brutal dans son contact et peut-être un peu plus gentil dans ses paroles. Mais bon, c'est ce qui en fait tout son charme. Évidemment, après avoir écrit ceci, je me sens un peu nauséeux (je ne sais pas si ca se dit, ou si c'est anglais   ) c'est toujours une expérience incomfortable de se mettre dans la peau de ce genre de personnage. J'espère que ca vous plaît et souvenez vous au cas où vous êtes dégoûtés que c'est vous qui m'avez demandés de traduire! Au final, j'espère ne pas avoir fait trop de fautes - ayez pitié de moi, sniff sniff..



   La journée s’annonçait belle comme nulle autre : le Soleil brillait dans un ciel rougeoyant au milles lueurs éclatantes. La rosée matinale s’était posée en fragiles perles sur les brins d’herbes, messagères d’une nouvelle journée. J’emplis mes poumons de cet air si pur en fermant mes yeux avec délices. Fredonnant un air un peu vieillot je laisse mes bras s’écarter de mes cotés pour tournoyer un peu comme le grand gamin que je suis. Une journée réellement splendide. Mes paupières s’entrouvrent pour contempler du coin de l’œil mon chef-d’œuvre.

   Je n’avais jamais vu autant de sang en un même endroit; sans vouloir me vanter, je pense qu’aucun autre homme ne pourrait m’égaler là-dessus. L’odeur un peu ferreuse du liquide frais vient me chatouiller les narines tandis que j’hume cet air parfumé avec plaisir. Évidemment, j’avais dut mettre la main à la pâte, me les salir un peu, mais sa en avait valu le coup. Mes habits étaient couverts de sang, mais la terre en était tellement imbibée qu’à chaque pas que je fais, je peux sentir le fluide remonter de ses entrailles.
Me dirigeant lentement vers la cabane sous l’arbre, j’essai de déloger un morceau de viande d’entre mes dents. Surement un bout de trapèze : les muscles du cou avaient toujours la fâcheuse tendance de se coincer entre les canines. Allons, allons, je sais qu’il y a certaines personnes qui auraient des hauts le cœur à la pensée de foie ou encore de diaphragme mais pas moi. Oh bien sûr, je respecte leur choix, je ne suis pas, après tout, un monstre. Enfin, ca peut dépendre des avis, ceux sur qui je suis en train de marcher le pensent sûrement. Tant pis pour eux, après tout, c’est de leur faute s’ils sont morts.Oui, ca avait été une nuit terriblement charmante.

   Je peux me souvenir de chaque détail. Mon cœur bat, s’accélère tandis que chaque acte, chaque geste prend place sous mes yeux. Si je ferme mes paupières je peux me voir en train de mordre à pleine dents dans le cou juteux de cet homme à la barbe. Ma gorge émet, bien malgré moi, un gargouillement d’excitation. J’en ai bien honte, il faut me croire : je suis un homme raffiné.

   La cabane avait été beaucoup plus petite qu’escomptée mais je me souviens d’avoir été agréablement surpris de la quantité de corps que j’avais pu y entasser. Une nuit si excitante.  Je passe dans l’embrasure et laisse une fois de plus mon nez apprécier la subtile qualité de l’air ensanglanté. Je souris de toutes mes dents tachées de sang. Oui, c’était vraiment ici que c’était déroulé la meilleure partie de la soirée, le réel début des festivités et, bien sur, du buffet. Je me lèche les lèvres tandis que je m’approche du fond de la cabane. Là, roulé en position fœtale un petit corps, si fragile, si délicieux à regarder. Oh mais, bien sûr, je ne l’ai pas gouté, c’est évident : on ne croque pas dans de l’art quand même. Ah, mais j’entends vos protestations, vos hurlements d’indignation et de colère : manger de la chaire humaine! Quelle horreur! Monstre! Désolé, mais vous vous répétez. Vous savez, ce n’est qu’une manière de vivre, une méthode de pensée. Si vous y pensez deux secondes, quand ils sont morts, leur chaire ne leur sert plus à grand-chose.

   Je reviens au petit corps, si frêle et si jeune. Ah, elle avait criée, même suppliée que je la tue. Qui aurait pus penser ca d’elle? C’est inhumain, on ne demande pas ce genre de chose ! Bien sûr que non. Donc je lui ai juste répondu:

   « Le moment où tu auras vu ceux que tu aimes suffisamment souffrir, alors tu auras ma permission de mourir. » Je sais, je suis un peu théâtral, mais ca m’a tellement plu. Oh elle m’a chanté de si doux hurlements toute le nuit celle-là. Une si paisible mélodie.

   Il est souvent dit que la torture est une affaire détestable et atroce, sale même. Entre nous, ce n’est que la pensée d’amateurs, pas pour quelqu’un de mon calibre. Non, non, c’est un art : réussir à garder en vie une personne avec sa bouche et sa langue intacte le plus longtemps possible pour en tirer le plus de cris. Elle, ah elle avait été mon chef d’œuvre, mon diamant dans un océan de zircon. Vous voyez, je suis un artiste de l’éphémère, de l’art qui ne dure qu’un instant, qui ne vit que quelques moments. C’est ce qui le rend si précieux, ce qui en fait sa beauté. Et le meilleur est que j’ai fait tout ceci sans jamais la toucher, ou presque. Quel délice! Faire souffrir sans contact physique. Je crois que j’ai même réussi à inventer un nouveau style.

   Je m’agenouille à coté d’elle et caresse son corps d’enfant. Elle avait eut une bonne mort. Une mort horrible selon vous, soit. Apparemment, vous n’avez pas le même goût que moi. Oh mais non, le calembour n’était pas intentionnel, arrêtez donc un peu. Vous êtes en train de tout gâcher. Regardez-la plutôt. Elle serait devenue une femme réellement magnifique, vous ne croyez pas? Soyez sans crainte, elle a vécu tout ce qu’une femme aurait pu vouloir : souffrances, horreurs et plus encore. Elle à même eut le droit à une petite relation extra-conjugal. Cadeau de la maison.

   Ah oui, c’est vraiment une magnifique matinée, vous savez. Mon ventre est déjà plein et me donne l’impression d’avoir un peu trop de liquide mais bon, je m’en arrange. Oui, une glorieuse matinée …

Bon,

je n'ai malheureusement pas le temps de faire une correction détaillée du texte. Il y a bien quelques fautes de grammaire et de conjugaison et un peu de syntaxe aussi (mais pas tant que ça), mais le plus gros défaut grammatical est celui de la concordance des temps. Alors si je me souviens bien, le principe est assez similaire en anglais (j'ai plus les détails de la grammaire anglaise en tête).

En gros, il faut choisir entre le présent et le passé, et articuler la conjugaison dans ce choix (présent / passé composé OU passé simple / imparfait... grosso modo).

Pour ce qui est du choix du vocabulaire, je suis assez d'accord avec la camarade Haalysse : le raffinement pourrait se traduire par un choix lexical. En fait, il y a un adage plus qu'une règle littéraire qui dit en gros "faire et pas dire". Autrement dit, nous dire que ton personnage est raffiné, ne suffit pas à le rendre raffiné. Ses actes, ses choix, la façon dont tu les décris, doivent donner cette impression de raffinement. Nous le dire tel quel n'apporte pas grand chose (ou alors c'est tricher ?).

Sur le fond, j'ai pas grand chose à en dire. On a vu passer déjà pas mal de textes sur ce genre de scènes ou de personnages. L'horreur ou le dégoût fonctionnent surtout au-delà de la surface et de la description; dans des sphères plus organiques, plus viscérales dirais-je

De mémoire il y a quelques beaux morceaux dans les textes de Chikoun, de Lilith, d'Aillas, de Nico, de Viscères ou de Vasariah. Et en cherchant encore plus loin, on pourra même se souvenir de Tr0n, de 3skell, d'Aanubis ou de Home+

Ton texte laisse beaucoup de place à l'imagination du lecteur, mais il n'en ai pas moins excellent! le thème du texte est très originale ainsi que la façon si subjective dont s'exprime le personnage.

j'adore!

Merci pour tous les commentaires, en réponse je dirai que:

-Je suis d'accord avec la plupart des commentaires vis-à-vis des fautes gramaticales mais surtout du champ lexical, après tout, il faut en effet qu'il soit "raffiné" comme il le dit. Il ne faut pas oublier que c'est en effet ce qu'il dit et pas forcément ce qu'il est. Il peux se considérer comme raffiner et faire contraste avec ce qu'il fait qui n'est pas exactement raffiné dans la plupart des sphères sociales. En temps que tel, les fautes de temps proviennent surtout du fait que j'ai l'habitude d'écrire dans le passé et qu'avoir un flashback rend la chose encore plus ardue; j'ai un mal fou à ne pas décrire dans le passé.

- Pour ce qui est de la description en temps que tel de l'acte, ceci est voulu : l'imagination du lecteur est moteur de bien plus d'horreur que tout ce que je pourrais écrire. Néanmoins, je suis d'accord après relecture qu'il n'y a pas suffisament d'éléments qui permettent de vraiment se représenter la scène. Je ne parle que des effets de l'événement et non de l'Acte en lui-même. En même temps, c'était la visée du texte, juste une reminiscence. J'essairai un texte où je vous "vomis à la gueule" un peu plus tard. Mais il me faudra bien le plannifier; donner un texte avec des mots qui translatent un réel horreur n'est pas une chose que je peux faire à la va-vite.

-En ce qui est du "rester sur sa faim", c'est le défaut malheureux de ce genre de texte : court, il permet un dévélopement que limité des personnages ainsi qu'une série restreinte d'actions ce qui peux ennuyer un certain normbre de lecteurs. Mais ca, je n'y peux pas grand chose, c'est à ;a sensibilité de chaque lecteur.


Si ca plaît, je peux essayer de faire d'autres textes de se genre. Je dois avouer que celui-ci a été plus difficile que d'habitude puisqu'il a fallut que je change le personnage en lui-même pour le translater vers le français. Dans ma tête, le canibal anglais est plus vieux, plus mature et plus rude que le français : plus rapide, plus excité et plus raffiné - ou il veux l'être.

Pour ce qui est de rester sur ma faim, ce n'a pas grand chose à voir avec la longueur en réalité. Je n'ai pas forcément faim de romans - j'écris moi même des textes de maximum 10 lignes alors la longueur - mais je ne me satisfaisais juste pas de ce qui se trouve dans ce petit texte. Ce n'est pas une question de longueur, mais de densité. Je ne me suis pas pour autant ennuyé d'ailleurs, c'était tout à fait sympa. Juste pas transcendant, si tu préfères. C'est loin d'être négatif ^^