Aillas Coordonnateur Rôliste
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| Sujet: [Article] L'invention Sam 8 Mar - 18:18 | |
| L'invention
Introduction:
L’invention, en littérature, est liée au terme de création. Hors, il faut savoir que la création est un terme qui n’a pas de valeur en temps que tel pour nous autres, pauvres mortels, puisqu’elle tient de la construction à partir du néant, par le divin. Cependant, la dérivation de ce mot dans le langage courant est pratique et donc il sera réutilisé tout au long de ce cours.
Donc l'invention est le fait de créer une nouvelle histoire à partir d'une autre, ou d'en donner une nouvelle version qui puisse surprendre ou développer un aspect nouveau. L'invention est donc un exercice consistant à extraire de l'imagination des histoires changeantes.
- La maîtrise de l'abstrait:
Lorsque nous ressentons des émotions fortes il arrive à certains d'entre nous de décupler ses dons pour l'écriture, d'acquérir une plus grande facilité à développer ses images ou à étaler l'abstrait de ses sentiments dans un texte. Par cette illumination soudaine nous avons la mauvaise tendance à en sacraliser le rendu. C'est à dire qu'un texte écrit sous la colère, la tristesse ou l'amour deviendra intouchable par le reste de la communauté, toute critique s'y frottant étant dès lors considérée par son auteur comme une attaque provenant d'un écrivain peu amène, voire sans cœur. Voici la première plaie de l'écriture. Il est difficile dans nos débuts de la combattre mais un relativisme forcé de nos capacités et une introspection de son amour propre peuvent aider à devancer ce problème.
Il est important de ne pas confondre émotion et qualité. Car en fait, si l'émotion peut amener à une qualité certaine il est inconcevable de croire qu'elle l'apporte toujours et qu'elle en est la seule cause. Nous devons parvenir à maîtriser nos émotions pour parvenir à concilier le vocabulaire, la syntaxe et autres fioritures littéraires. C'est le seul moyen de magnifier l'émotion que nous ressentons pour apporter un sentiment communicatif au lecteur. Sans ces outils, nul espoir d'atteindre ce but. Nous devons donc travailler nos écrits, même en pleine émotion.
- L'exercice de la pensée:
Certains, en lisant nos confrères, restent bouche-bée face à la quantité de textes émis en un laps de temps restreint. Alors je tiens à démystifier la chose. L'imagination, comme notre cerveau, comme nos muscles, comme les talents, se décuple à l'aide d'une technique tout à fait banale. La Scarification L'EXERCICE. En effet, Bernard Werber, écrivain à qui l'on reconnaîtra son côté prolixe, dit s'efforcer de composer chaque jour une petite œuvre dans le but d'EXERCER son imagination. Un esprit aussi aride que le Sahara peut apprendre grâce à l'entraînement à écrire des textes d'une imagination nouvelle et d'une belle invention.
Il est des gens qui prônent la lecture pour l'écriture, et bien non pas pour aller à l'inverse, je dirais qu'il faudrait prôner l'écriture pour l'écriture. Plus nous écrivons moins nous éprouvons de difficultés à coucher sur le papier, où à l'aide du clavier, l'abstrait qui suinte de l'imaginaire.
Même si suivre l'exemple de B.Werber semble contraignant, il est possible d'obtenir de bons résultats en s'essayant à l'écriture tous les deux ou trois jours. Normalement, après des débuts difficiles et fastidieux, la main devrait se délier et vous amener à considérer cet exercice comme simple et agréable. A partir de ce moment là, votre imagination sera bien développée et vous pourrez vous pencher sur les outils à adjoindre à cette imagination. Vocabulaire, Grammaire, Style, et coetera.
- Orienter à l'opposé:
Autant il peut sembler agréable d'écrire sans cesse dans le même registre, sur le même thème, avec les mêmes images. Il faut comprendre que ce sentiment d'assurance est la seconde plaie de l'écriture. Il n'existe pas de plus triste stade que celui où l'auteur s'en retrouve à rabâcher ses idées sans comprendre qu'il ne crée plus. Donc, il existe une parade facile et efficace. Orienter à l'opposé. Vous êtes fan de Science-fiction, vous écrirez de la poésie ou des commentaires de textes. Vous adorez vous complaire dans la Fantasy, essayez le réalisme ou le dramatique. Et ainsi de suite, toujours est-il qu'aborder le sujet qui vous déplaît ou les registres honnis est la meilleure façon de détruire cette aberrante haine ou dégoût qui limite votre portée. De plus, comme c'est votre main qui bâtira votre texte, vous ne pourrez plus vous plaindre et découvrirez peut-être une nouvelle manière d'y souscrire.
La spécialisation est un fléau. Les bornes en sont les miasmes. La curiosité en est le remède. J'insiste donc lourdement et pesamment sur la chose mais c'est pour le bien de l'humanité. Voilà, c'est dit!
- La peur de l'autre:
On remarque chez une grande partie des écrivains, la peur d'admettre que son texte est issu de l'imagination de quelqu'un d'autre est parfois une limite à sa propre imagination. Refuser d'adapter ou de recréer à partir de. C'est une chose qui est dommage dans le sens où tout est reprise, lorsque nous écrivons de l'héroïque fantasy comme dans nos RP, nous repiquons sans complexe dans du Tolkien, Goodkind, Feist, Gemmel et j'en passe. Alors pourquoi cette peur de reprendre dans les œuvres de nos amis Aelissiens. Il est évident que faire la réécriture de "Né sous X" ou encore des "Dragons de Scor" est quelque chose qui peut insulter l'auteur en "volant" l'idée de l'histoire. Ce que j'essaie de dire c'est qu'il faudrait que nous assumions plus souvent le fait d'utiliser des concepts que nous n'avons pas nous même énoncés. Reprendre les Violences de Kinderwalker ou le concept magique selon Otalimar. Après tout, ces idées méritent peut-être d'être exploitées sous un nouvel angle pour y trouver de nouvelles choses, de nouveaux horizons au sujet préconçu à l'origine par l'auteur. Nombre de gens peuplent leurs récits d'elfes et d'orques, ils remercient leurs "créateurs" tant est que ceux-ci existent. Je pourrais faire une longue dissertation sur les débuts de ces espèces qui ne sont pas nées de Tolkien mais d'un jadis bien plus ancien, mais je crains que ce ne soit pas l'endroit et que les fans ne me lapident sur place publique.
J’encourage donc les écrivains à ne pas hésiter à utiliser les expressions, concepts et analyses effectuées par d’autres. On considèrera alors l’écriture comme un phénomène de rumeur et de globalité qui pourra faire évoluer toute l’idéo sphère formée par nos imagination et non comme la réutilisation des expressions, concepts et analyses de l’idéo sphère ancestrale que nous considérons comme bien commun.
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