Gros-Jean comme devant
Je suis resté béat devant cette brune aux allures de déesse grecque.
Elle menait la danse, svelte et robuste,
dans ses déhanchés et ses pas de côtés.
L'oeil perdu dans le sillon de la gironde,
J'ai entrevu l'espoir de l'aborder.
Mais, emportée par la ronde, elle est allée se pendre
aux bras d'un marin aux galons dorés.
Gros-Jean comme devant
J'ai envisagé cette beauté rousse, placide comme un volcan en veille.
Elle anticipait la transe, leste et brûlante,
Dans ses yeux de braise et son minois mutin.
Les mains sur les flancs de la sorcière,
J'ai plongé vers ses baisers.
Mais, horrifiée par mes manières, elle a fuit
vers un chaperon aux airs austères.
Gros-Jean Comme devant
Je me suis rabattu sur cette blonde aux cheveux longs.
Elle tapissait sur une banquette, inerte et absente,
Dans sa froideur allégorique et sa pâleur scandinave.
L'envie dans l'oreille de la walkyrie,
J'ai exposé mon désir branlant.
Mais, étrangère à ma langue, elle a sourit
à l'ineptie de mes intentions.
Gros-Jean comme devant
Je suis rentré chez moi, vers la prison conjugale.
Je maudissais les festivités, frustré et dépité,
Dans mon lit glacial et habité.
Le soulagement dans son cœur
elle m'a câliné, moqueuse.
Mais, amusée de ma débandade, elle s'est enfermée
Dans l'auberge du cul tourné.
Parce que c'est une chance incroyable de se retrouver à errer sous les étoiles, sur les berges de la Laïta, en compagnie de poètes. Parce que l'inspiration est dans la fraternité, il faut savoir remercier les poètes.
La bière et la rivière ne couleront jamais aussi vite que l'encre de la poésie. Je dédie cette complainte à Manu Lann Huel, Luc Baba et Vincent Tholomé. Et aux hasards qui n'ont sont jamais.