Fin d'un rêve, partance avec un tas de souvenirs...

Après avoir quitté la cité blanche devenue de glace, il avait parcouru pendant un temps le chemin menant au nouveau pays de la communauté…Ses devoirs l’amenant à s’y rendre plus tôt, il avait fait place au loup qui était en lui et avait filé droit vers les montagnes d’Echoriath.
Errant dans les neiges éternelles des cimes, il était descendu vers la ville, où il avait passé de longues heures à préparer l’emménagement.
Mais il y a une chose que Sephiroth ne pouvait se passer de faire…Renaître. Il avait fait partie des souvenirs de la cité blanche, désormais, il devait mourir…ou presque. C’était une coutume sephyrienne, et il ne pouvait s’y soustraire…
Aussi, d’un pas lent, le tutélaire d’Aelis avait traversé Galvorn, cité qu’il affectionnait le plus après Echoriath, pour faire un tour sur le port…Pensif, il s’était concentré sur les sentiments et les multiples personnalités qui l’habitaient…La brise l’avait emporté, et on entendit plus parler de lui pendant un bon mois…

Au fond des mers d’Atalantë, dans un cercueil de glace de la planète Sephyrie elle-même…La glace éternelle des steppes de sa planète natale…

* Le temps de l’éveil approche…*

Il ouvrit les yeux : Olenwë, son loup, avait parlé… Il médita longuement, revivant ses vies antérieurs…Le temps où il avait assassiné Taeris, le temps où il avait quitté sa planète natale, l’époque où il était l’envoyé de La Déesse, semant la mort là ou elle lui dictait d’aller, l’époque où elle l’avait rendu immortel, et où il le lui avait fait regretté…Ne pouvant mourir, il pouvait l’affronter, mais il se souvenait de sa longue convalescence…Oui, il était immortel, seul lui pouvait se tuer lui-même, mais il renaîtrait toujours… La planète dont il était le prince, lorsqu’il avait décidé de réparer le mal qu’il avait commis…
Toute cette noirceur qui cohabitait avec la pureté…Ce cœur qui saignait, et cette âme déchirée… Le temps de son pèlerinage, où il avait fait connaissance de la bibliothèque la plus riche de la galaxie, de l’écriture et son pouvoir cathartique, mais surtout de tout ces gens qu’il pouvait appelé « amis », et de sa chère, sa tendre…Idrial.

* Idrial…*

Dans sa prison de glace, il sourit, et ses mains bougèrent légèrement…

* Elle va arriver, il faut que je revienne… *

Doucement, la glace craquela, se fendit, et ses fragments furent bientôt dispersés dans les eaux troubles de la mer d’Aelis…Seul un bloc restait devant Sephiroth, ou Masamune reposait…Il tendit la main, et lorsque celle-ci entra en contact avec son sabre, une lueur blanche s’empara du gardien, et il s’éleva lentement, des profondeurs marines jusqu’à émerger. Les mains jointes autour de la garde de Masamune, la lumière le fit léviter jusqu’à la côte de Galvorn…

* Jamais, tu ne feras partie des souvenirs…*

- Je sais…

Il avait soupiré, comme si c’était un fardeau lourd qu’il était déjà habitué à porter…
Il dirigea ses pas vers Belthil, et entra se présenter devant les Âmes Damnées…

- Tutélaire d’Aelis Sephiroth, à vos services et à celui de la communauté, avant tout.

Sur ces mots, la brise particulière l’emmena rejoindre les cimes aux neiges éternelles qui l’attendaient depuis tout ce temps…

Edit pour les mêmes raisons.

Merci à toi Hélène, qui fut une des plus belles rencontres que j'ai faite sur ce forum

Edit pour raison rpique.

Edit pour raison rpique.

Un sourire...La brise avait apporté la nouvelle de son retour, bien avant même que la caravane ne soit en vue des hautes montagnes du pays de Ter Aelis, leur destination finale.

Ils avaient attendus de concert, Ramrod et elle. Ames Damnées de ce pays, pour les éternités à venir.
Dans leurs appartements de la haute tour de Belthil, ils avaient guetté son retour. Et lorsqu'enfin il était venu, il avait prononcé la phrase rituelle, celle qu'ils attendaient pour le déclarer Tutélaire d'Aelis.

"Sephiroth, toi qui meurres pour mieux nous revenir, soit le bienvenue en ces lieux qui déjà t'appartiennent. Soit leur protecteur et leur guetteur. Soit leur défenseur. "

Dounette sourit, d'un sourire emprunt de douceur et de sympathie. Elle descendit les quelques marches qui la séparait de son fils adoptif, et lui passa une main légère sur la joue.

"Ainsi tu as décidé de prendre femme. Tu as fait un choix judicieux, la Gardienne du Collège des Arts Graphiques est une personne de qualité et de gout, elle saura te garder un esprit alerte et éveillé, ce qui doit être la tache de chaque compagnon."

La jeune femme se tourna vers Ramrod, et sourit de nouveau.

"Nous autres âmes damnées avons peut être quelque chose pour toi. Approche toi de cette fenêtre, Sephiroth. Vois tu ce petit batiment, niché au creux de la Tour ? C'est la chapelle itinérante. Choisi le lieu de vos épousailles, mon fils, si jamais ta douce accepte ce mariage, et prévient nous. Nous t'organiserons une cérémonie à la mesure de l'évènement !"

Sephiroth avait marché longtemps…Il avait erré dans les plaines de Belthil pendant le temps d’une pluie, et il se retrouvait désormais trempé. Le soleil avait fini par percer les nuages, et il adressa un sourire au ciel et son astre réconfortant. Il apparaissait jeune et plein de vitalité, dans la capitale d’Aelis, la perle régisseuse des mornes plaines, la ville où tous les jeunes talents se croisaient au moins une fois. Parce qu’Aelis, c’était avant tout un grand carrefour, quand on y pensait bien… Il pensa « combien de vies ? Combien d’histoires, et combien de rêves ? ». Il sourit de ne pas parvenir à un résultat estimable. Il s’arrêta un instant sur son chemin pour regarder la porte principale, par laquelle tous les nouveaux arrivaient, un peu peureux et vite rassurés par un parrain, un membre de bonne humeur, ou une patronne de bar avide de client. Il fit un petit signe à ceux qu’ils reconnaissaient, et avança silencieusement dans des ruelles un peu plus calmes de la cité…


Il marchait droit vers Sûl-Nar, et son sable chaud. Il ne comptait plus les jours de marche, à se sustenter selon les ressources de la région où il se trouvait, mais cela ne le dérangeait pas. Il arriva les vêtements usés, mais le sourire sur le visage, et semblait en bonne forme. Ses cheveux avaient perdu de leur éclat d’argent, cependant… Cela ne semblait pas l’inquiéter, et il se plut beaucoup à déambuler sur les petits sentiers que des lézards venaient soudain animer brusquement, pour un court instant. Il leva la tête et vit la majestueuse cité du désert se dresser fièrement devant lui. Il passa devant les ateliers, où il avait parfois passé commande, et salua son jumeau, occupé sur une création. Il devinait l’occupation générale, et ne fit donc que passer, se demandant si l’une des âmes damnées s’adonnait aux joies picturales ou bien si elles étaient encore à finaliser l’un ou l’autre projet pour le pays croissant de jour en jour. Il se rappela fugitivement les premiers pas d’Aelis, difficiles car troublés par les réminiscences de la vieille cité dont les plus anciens étaient issus. Ils avaient persévéré, et à présent l’activité florissante du pays n’était plus à prouver. Sa réputation se transmettait dans des contrées toujours de plus en plus lointaines. Il s’arrêta à l’entrée du parc, en huma tous les parfums pour les mémoriser. L’air était fait des mots des promeneurs, et leurs parfums étaient trésors pléthoriques pour une seule âme. « Voilà sans doute pourquoi nous en avons bien besoin de deux ».


Il tourna les talons, il n’avait pas terminé. Il se dirigea vers Atalantë, l’île où Saint Adobe était roi. Il avait affronté la mer, qui s’était fait douce pour lui, et c’est sans mal qu’il fit sa croisière improvisée sur une barque plus proche du radeau, achetée avec ses fonds de poche. Il commençait à se sentir fatigué, des cernes se cachaient difficilement sous ses yeux, et ses cheveux avaient blanchi. Il emprunta les ruelles immergées, et se rendit au Collège, pour s’arrêter devant la porte. Il n’avait jamais franchi ce seuil… Il respira l’air qui inspirait l’art, et il eut encore un sourire quand ses ouïes se régalèrent de la mélodie créée par les vagues et le rire des collégiens. Il repensa un instant à son court passage parmi les rangs des élèves de l’Académie de littérature, céda au désir de son amie la brise qu’il accompagna jusqu’à la cité de l’air. Au milieu du bruit de la cité où les boutiques étaient prospères, on pouvait surprendre, dans un moment d’accalmie, le chant des plumes glissant sur le papier. Les élèves assidus prenaient plaisir, à leur façon, à se perfectionner dans leur art. Une moue satisfaite se dessina sur son visage fatigué, et il dirigea ensuite sa chute vers Echoriath, que Wilwarin survolait… il tombait en lui et hors de lui, conservant présent, futur, pour en revenir à ses premiers pas dans le passé, du temps où les montagnes étaient encore sa propriété.


Il atterrit à deux pas d’Alkhazzar. Il essuya le sang qui coulait le long de ses lèvres, dû à sa chute un peu brutale, et il avança, lentement mais décidé, pour s’avancer en plein centre de la ville concours. Il ferma les yeux, et se revit tutélaire, se rappela les concurrents retenus pour le Phrasévisuel, les créations superbes résultant de l’alliance de la plume et du pinceau. Ses pas le menèrent machinalement vers le Pandémonium, cher à son cœur. Arrivé devant la résidence des tutélaires, il s’arrêta près d’un des mille sapins. Encore gelé, il s’évertua à graver dans un arbre, avec de l’encre indélébile, cinq noms. « Mido, Darkfire, Kyara, G3n3sis et Sephiroth… ». Satisfait du petit souvenir, il fit halte devant la porte de la résidence. Il pouvait entendre ses deux anciens collègues discuter avec animation du résultat des élections du troisième tutélaire. Apparemment, quelqu’un était sur le point d’emménager. Il ne frappa pas à la porte, il se contenta de laisser le pot d’encre qui lui restait, pour que quelqu’un note le prochain nom qui devra rejoindre les cinq autres. Il ajouta ensuite un petit objet doré qui le fit sourire. « La seconde clé de la maison… ». En quelque sorte. Il se retourna et ne jeta plus de regard vers ce qui avait été sa deuxième maison en Aelis. Il en laissa le soin à son frère et sa sœur, et continua sa route, d’un pas incertain, butant quelques fois sur les irrégularités du chemin montagnard. Il ne restait plus que la cité malfamée…


Il pataugeait dans les marécages, fuyant les moustiques, le dos voûté et s’aidant d’un bâton pour se relever et tenir debout. De la mousse avait pénétré dans ses oreilles, le rendant sourd. Il ne l’avait pas ôtée, il préférait entendre les souvenirs. Ne lui restait que ses yeux pour voir, et sa plume pour écrire. Il traversa la cité du crépuscule sans encombre, personne ne songeant à voler ce qui ressemblait à un vieillard pauvre et sale. Il était vrai que la cape de voyage de Sephiroth était déjà fort usée et sale des plantes, de la terre qui tenaient trop à lui pour ne pas le suivre sur sa route. Il respira sans dégoût les odeurs nauséabondes de cette ville qui l’avait souvent inspirée, et dont il s’était plu à traduire dans sa langue l’histoire. Il s’avança sur le port et se souvint du jour où Idrial l’avait poussé rejoindre les poissons. Il sourit de ce vieux souvenir du temps révolu, et il s’engagea sur la digue de Saint-Adobe. Son voyage allait enfin pouvoir commencer, après l’attente. Il avait repoussé plusieurs fois à plus tard son départ, il avait tenu du mieux qu’il pouvait jusqu’à ce qu’il ne puisse plus résister au cri de son cœur qui l’appelait ailleurs. Son pèlerinage n’avait pas trouvé sa fin en Aelis, parce qu’il n’avait pas encore fait tout ce qu’il devait faire. En Hercule qu’il n’était pas, il n’avait pas accompli son travail pour gagner la rédemption. Mais Aelis avait opéré beaucoup de changements en lui, le pays avait été le théâtre de sa vie pendant longtemps et l’avait construit petit à petit. Il s’était goinfré de l’art qui y trônait, s’était gonflé le cœur de l’amitié des personnes qu’il avait rencontré, avait blanchi son âme de souvenirs où résonnaient encore les rires, où s’était imprimé chaque sourire, où régnaient à présent la nostalgie…


Il était arrivé au Pays en renaissant, sortant d’une sorte de cercueil de glace au fond de la mer…Il était temps pour lui de repartir par où il était venu. Sephiroth, à l’allure d’un vieillard, sourd, la chevelure semblable à la crinière du loup qui fut toujours en lui, sous la pluie qui semblait tomber pour dissimuler d’éventuelles larmes, s’avança vers l’étendue salée, et arriva devant une grande masse noire, imposante et froide. Il la caressa de la main, et Sephiroth comprit que ce qu’il appelait cercueil n’était qu’un bourgeon, qui désormais était sur le point de s’ouvrir. Sculptée par chaque geste simple et d’amitié des habitants du pays de rêve, finement ouvragée par chaque mot de cette grande famille qui l’avait accueilli en son sein, la rose termina d’éclore lorsque Sephiroth décida d’en être à nouveau le cœur. Comme s’il envoyait la vie dans cette dernière œuvre, elle rougeoya un instant, avant de virer dans un blanc très pur… D’amour ou d’amitié, il n’y avait eu qu’un pas. La mer se chargea ensuite de les faire disparaître, elle et lui, au bon gré des marées, et les dernières pensées qu’il eut pour Aelis furent celles-ci : « Je te dispense de mon être, Pays. Je suivrai mon destin. Je ne puis plus entendre ce que tu me murmures, mais j’ai en souvenir ce que tu chantais autrefois. Je t’ai laissé ma plume, et j’ai laissé mes yeux, pour que toujours quelqu’un te contemple. De tout mon cœur, je transpire ces mots : au revoir. ».





[HRP]Au revoir...parce que tant qu'on oublie pas les gens, on ne peut décemment pas leur dire adieu =) [/HRP]

Corruption cherchait l'inspiration sur les toits d'Atalantë quand il sentit cette âme mourante. Se relevant, il se tourna vers la digue de Saint-Adobe, afin de voir qui en était la cause. Il aperçut un Sephiroth à l'allure changée et se rappela des rumeurs qui avaient circulé quant au possible départ du personnage. En d'autres occasions, il se serait simplement recouché; mais pas cette fois. Un léger sourire triste se dessina sur le visage de Corruption, comprenant que les rumeurs n'en étaient pas. Il se sentait bizarrement triste.

Pourtant, il était décidé à ne pas s'approcher et à s'en remettre au vent comme messager.

Adieu, toi qui m'accueillit en la cité blanche, il y a bien longtemps. Puisse le voyage être doux. murmura Corruption. Après quoi, il mit sa capuche pour cacher sa tristesse et fit une prière aux âmes avant de disparaitre dans les ruelles sombres de la ville.

Le voilà parti, quelques lignes écrites sur l'histoire de ce monde. Je comprends leur tristesse. Leur envie peut-être, de se retour à l'exploration.

Moi j'ai trouvé ma Cité qui Rêve, aucun autre voyage n'aura ce même goût d'aventure.

Sephiroth s'en est allé. Puisse t-il trouver la sérénité, là-bas, dans les ténèbres. Il aura bien un moyen de se sauver. Et bien, A jamais, jeune homme.

- Il reviendra, soyez-en sûr.

Murmure. Seule une vibration aérienne me répond. Mon moustique, intrigué. J'aimerais consoler ces âmes en peine, mais je ne suis qu'un jeune garçon fourmillant de mots. Le temps essuiera ces larmes. Quant à toi, le loup, je te souhaite la plus riche des tanières, et puis la reconnaissance, celle-là même que nous t'avons apportée.

Sephiroth... murmura Nahïs, les yeux embués.

Le prénom plana dans l'air, vaporeux et léger. Et Nahïs resta là, à contempler le ciel paré de couleurs chatoyantes, comme pour pallier à la tristesse de son coeur.

- Hahaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Tu sors par l'entrée ! Lapsus révélateur mon cher Sephi ! J'en déduis que tu reviendras un jour, en rentrant par la sortie, pour que la boucle soit bouclée mon ami !

- Teclis...

- Je dis aussi bon débarras ! Ouste ! File ! T'es pas enquiquiné de nous abandonner à la rentrée. 'Tention, si après être revenu, tu nous refais ce coup ; on ne te jettera pas des fleurs lors de ton départ, mais des tomates pourries ! T'as compris !? Hein !

- Teclis...

- Et puis d'abord, inverse tes poches, voir si t'as pas emporté un peu d'argenterie au passage. J'aurais juré que quelqu'un avait sucré le sucrier du service à thé de Dounette ! HOPOPOP ! Ne pars pas comme ça ! T'es vacciné pour les longs voyages ? Fais voir ton carnet de vaccinations. T'es à jour par tout ?

- Teclis, écoute moi...

- NAMEHO ! Tu crois qu'on va te laisser te tirer ? Tssss, t'imagine pas ça ! D'ailleurs, j'ai fait l'état des lieux de ta villa avec vue sur Atalantë et les chambres des mentorettes et des mentors. Tu vas m'faire le plaisir d'y retourner et de faire un peu de ménage illico-presto ! Notamment décrasser la lunette de ta longue-vue. J'en ferai un... bon usage. HAHEM ! Bref !

- Tecliiiiiiiiiis...

- Ouais mais nan ! Tu peux pas partir aussi vite ! En plus, c'est l'arrivée ici ! Regarde ! Regarde ! MAIS REGARDE, C'EST MARQUE EN HAUT DE LA SECTION ! Je te jure que si je n'avais pas le plus grand respect pour toi, je te lâcherais Teysa dessus !

- Teclis...

- Quoi...

- En revoir.

- Ha... Bah... En revoir Sephi. Tu nous manqueras...

Et il prit la route doucement. Teclis le regarda s'éloigner dans le lointain. Enfin, sa silhouette s'estompa dans l'aurore resplendissante.

- ... jusqu'à ce que tu reviennes.




[HRP] Je ne sais si tu pars pour toi, ou pour nous, mon cher Sephiroth. Mais sache que beaucoup te portent dans leur cœur. Si tu veux par contre remonter dans notre estimomètre, reviens un jour ! << En attendant, file ![/HRP]