Simple voyageur ne s'improvise pas conteur.

Approchez, approchez, venez !
Damoiseaux et damoiselles,
Reines, putains ou chevaliers,
Triste sire ou joyeuses pucelles…

Assoyez-vous à mes pieds, n’ayez point honte,
Seul l’homme et son histoire compte.
Car pour Hugo, votre conteur,
Le noble ou la putain ont le même cœur…

Trêve de chansons, ou encore de poésies, place à l’histoire, à présent. Regardez ma barbe, et ressentez mes rides, plongez dans mes yeux, et rêvez sous ma voix… Je ne me retournerai qu’un instant. Et voilà ! Ma barbe n’est plus, et ma jeunesse est retrouvée. Cette histoire, nous allons pouvoir la commencer.

Je suis né sans nom. Et je suis né sans enfance, je crois. Je n’en sais plus trop rien, et je pense que j’ai bien trop d’années pour m’en soucier. Mais qui sait… Peut-être qu’un jour cette partie d’histoire voudra bien me revenir. Bref, je commence déjà à m’égarer – notez que ça à son avantage, c’est ainsi que je me suis retrouvé ici. Je sais que ma famille était aisée, parce que je me rappelle bien mon adolescence. J’étais un passionné de l’écriture, et je tendais la plume, ainsi que la main, à tout ami qui en éprouvait le besoin. Combien ai-je donc composé de chansons, de poésies et de nouvelles, pour épater la galerie ou pour qu’un sourire se renouvelle ! Je ne sais plus ! J’ai aidé des chanteurs, en étant paroliers, et mon talent m’a rapidement permis d’être publié. Mais voilà… je n’avais pas d’amis. Juste des vautours. Et dans un excès de générosité, j’ai fini un jour par me retrouver à la porte de ma propre demeure. Ah que j’étais bien beau, le jeune artiste de talent, avec pour tout bagage une valise où trônait en tout et pour tout : une brosse à dent, une chemise, une cravate, un pantalon. Voilà quelle était l’étendue de toutes mes possessions, hormis ce que je portais sur moi : un manteau, un pull, un pantalon, des chaussures, un bracelet en or qui était un cadeau de naissance. J’ai vécu dans la rue. J’ai appris à voler, mais je crois que j’ai toujours su le faire, ca devait être un de ses dons reçu du ciel qui est là sans qu’on s’en aperçoive. C’est comme ça que j’ai vendu un jour ce fameux bracelet contre un habit neuf, un détour chez le barbier et le coiffeur, ainsi qu’aux bains publics. J’avais appris à être discret, à me cacher dans les ruelles sombres, mais à présent je désirais être vu. J’ai de la chance d’être beau garçon, et je n’ai eu aucun mal à vendre mon corps en échange d’un logement. Je comblais mes maîtresses en les initiant aux plaisirs de la chair, et elles me le rendaient en me faisant bonne chère. Etait-ce donc si dégradant de se vendre aux hommes, aux femmes, aux jeunes filles, aux jeunes hommes, aux vieillards et aux grand-mères ? Sans doute, oui… Mais je me suis servi du monde autant qu’on s’était servi de moi. Un jour, j’ai cru tomber amoureux d’une demoiselle. Je l’ai épousée un an plus tard. Trois jours après, elle mourrait. Pourquoi ? Cause absolument inconnue. Mais moi je sais… je sais pourquoi. Je suis un artiste. J’appartiens aux muses, et je n’ai pas le droit de leur retirer mon amour. C’est simple, non ? Pourtant, quand Eliane – c’était son nom – est morte, j’ai maudit les muses et ai juré que mon encre ne se déverserait jamais plus sur une seule page tant qu’on ne me la rendrait pas. Je les ai entendues rire… Je vous le jure ! C’était effrayant de beauté, enivrant de cruauté ! Ce rire était comme l’eau claire d’un ruisseau dans une matinée fraîche de l’automne, et aussi dur qu’un torrent qui brise les montagnes. Le rire d’une fillette se mélangeait à la musique du destin, et les sermons d’un dieu en lequel je n’ai jamais cru enrobaient cette mélopée d’une fatalité inacceptable. Elles m’ont dit :

-Puisque c’est ainsi, cher auteur, l’encre qui ne sert à écrire, viendra tes lèvres noircir. Tes paroles deviendront des histoires, que tu ne pourras que danser, chanter ou illustrer. Attention cependant au récit, qui mêle en son sein tous les temps connus jusqu’ici. Du futur au passé, il n’y a qu’un accord, marqué par le présent qui sert à tout deux de raccord. Te voilà à jamais présenté, en jeune homme de beauté, ou bien en vieil illuminé.

Ma voix, comme le tonner, gronda, et de ce jour tous les bruits elle imita :

-En vérité, je vous le dis, votre crime est un bonheur pour qui ne vit ! D’auteur, je passe à conteur, et jamais je n’aurais plus de répit. Mais qu’importe puisque je ne peux mourir, autant endosser, ou peindre mes personnages, pour les faire vivre. Ainsi Hugo Zeppeline fut inventé, né d’une rencontre, entre muses et fatalité. J’irai mon chemin, et vous serez mes amies. Jamais vous ne m’abandonnerez, à moi vous êtes unies.

Les muses voulurent protester, mais riant comme un dément, je les arrêtai :

- C’est votre propre condamné qui vous a enchaîné. Et c’est votre jalousie, qui est devenue votre ennemie. Votre avenir dépend de vos actions, ni Hommes ni dieux n’y échapperont. Venez mes muses, suivez mes contes, avec vous, je ferai le tour des mondes !

Après cet épisode, cher public de ses contrées, ma vie ne m’a plus appartenu. Tout le jour et toutes les nuits je contais, changeant d’aspect si je pensais au passé, ou si au présent je me cantonnais. Le poids des âges n’a d’égal sur moi que le poids des ouvrages. Je ne suis qu’un vieillard, ou un jeune homme pas toujours sage, fait d’images et de nombreuses pages…




[HRP] Puisqu'il faut bien se présenter, question de politesse élémentaire, c'est chose faite. Comme le dit le titre, je suis un voyageur, je ne serai donc pas très régulier dans mes connexions sur le forum. Je tiens tout de même à féliciter les créateurs de ce forum, certes énorme, mais ô combien agréable au niveau visuel. J'ai aussi noté une communauté soudée - il est dommage que je ne me sois pas intéressé plus tôt à cette rencontre irl - et fortement douée autant chez les graphistes en herbe, que chez les amateurs de la plume. Bravo, donc, et merci de m'avoir lu. [/HRP]

bienvenue !!!!

en faite avant de poser une question on dit bonjour... ceci est une marque de politesse essentiel...royfeur...
ou un truc du genre bienvenue à toi en ce beau pays...

bon pour ma part bienvenue, j'éspère que tu te plairas ici bas...

Belle histoire que j'ai lu là =)

Bienvenue à toi en Ter-Aelis

Et en plus tu découvre mon surnom dès ton arrivée ! La chance ! xD