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| Visions d'un Voyage [Airet Syl, conteur archiviste] | |
| | Auteur | Message |
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Airet Syl Chromatique
Nombre de messages : 1384 Age : 41 Localisation : Les Hauts Fourneaux Date d'inscription : 29/04/2008
| Sujet: Visions d'un Voyage [Airet Syl, conteur archiviste] Jeu 1 Mai - 12:52 | |
| Ainsi, vous venez de lire le troisième et dernier récit du recueil Vers Les Confins reprenant l'éternel thème de l'Amour surpassant la Mort, Voyage vers les Landes Eternelles.Pour toute explication de texte, commentaire ou autre suggestion, c'est bien ici. Je vous écoute. | |
| | | Dounette
Nombre de messages : 4122 Date d'inscription : 22/11/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Visions d'un Voyage [Airet Syl, conteur archiviste] Mar 6 Mai - 14:44 | |
| Dire que j'ai failli passer à côté de ce petit bijou ! Un excellent texte, qui nous plonge en quelques phrases dans un monde entre mythologie et romans viking. L'ambiance y est parfaitement maitrisée, c'est un texte accompli que tu nous as fait là, Airet Syl. On plonge dans un autre monde, vraisemblable, presque réaliste, où le héros est pratiquement un anti héros, et où la captive maitrise son environnement...
J'ai été vraiment passionnée par ton récit. Juste une remarque : c'est peut être un tantinet trop long, et les descriptions, même si elles sont très réussies, rendent le texte un peu trop statique. | |
| | | Airet Syl Chromatique
Nombre de messages : 1384 Age : 41 Localisation : Les Hauts Fourneaux Date d'inscription : 29/04/2008
| Sujet: Re: Visions d'un Voyage [Airet Syl, conteur archiviste] Mer 7 Mai - 15:07 | |
| Et bien Dounette, comment ne pas se sentir rougissant après ce commentaire? C'est une très bonne analyse. Pour une fois que je me fais comprendre. Tu as tout à fait raison sur l'échange des rôles au cours du récit. En fait, on pourrait axer le texte en trois champs thématiques - La vie et la mort. Le chasseur est l'avatar de la mort, il ne craint pas le froid, ne mange pas, et au départ ne ressent rien. Tandis que la fille, symbole de vitalité, de par sa jeunesse et son élégante fraîcheur, semble destinée à une mort terrifiante. Glacée. - L'eau ; le froid. Le passage Cristallin des voyageurs, au travers ces montagnes, ce fleuve mystique, et puis le froid ambiant, terrible. - L'amour et la mort, au travers l'inversion des rôles. Pour la béatitude du lecteur. Alors que tout semble annoncer la mort de la jeune fille, ce froid, ce désert gelé, voici qu'un renouveau l'attend, visions printanières, herbes, fleurs, et puis cette arche dorée. La naissance. Le chasseur est bouleversé, il perd l'emprise qu'il a sur sa captive, il devient son prisonnier. L'amour devient vie, le nocher funèbre reste de marbre et retourne dans ses limbes. Et pour finir l'ambiguité de ce tryptique : est-ce une mort véritable pour l'enfant dans ce paradis de lumière? L'érotisation de la naissance et de cette distante promiscuité semble indiquer une issue heureuse... Ou une douce agonie, vers un éveil de l'âme. A voir selon l'humeur. Cela dit, je conçois que la longueur puisse gêner, mais je voulais conserver une longueur idéale aux autres tableaux du recueil. Les descriptions ne sont pourtant pas vides de sens ... Dans l'espoir de vous proposer d'autres voyages, votre dévoué archiviste. | |
| | | Grendelor Rôliste
Nombre de messages : 3940 Age : 44 Localisation : Dans son coeur Date d'inscription : 25/12/2007
Personnages RP Pseudo: Grendelor Pseudo : Lùthien Pseudo : Pr. Lim
| | | | Airet Syl Chromatique
Nombre de messages : 1384 Age : 41 Localisation : Les Hauts Fourneaux Date d'inscription : 29/04/2008
| Sujet: Re: Visions d'un Voyage [Airet Syl, conteur archiviste] Mar 2 Sep - 11:45 | |
| Ca y est! il m'aura fallu cette irl et ce climat de confiance pour proposer deux nouveaux textes, un peu plus anciens que sont Vent d'Exil et Eveil, nouvelles primées lors de divers concours. Ce qui fait que le cycle entier de Vers Les Confins est présent sur le forum. J'espère que vous prendrez beaucoup de plaisir à les découvrir. Note : Vent d'Exil s'inscrivait dans le cadre d'un concours à la thématique bien définie : Lyon et ses environs (qui n'a pas beaucoup été respectée lors dudit challenge). Je glisse donc une petite explication de texte mais dissimulée pour ceux qui préfèreraient tout comprendre d'eux même. - Spoiler:
Explication de texte
Eveil est un texte sombre, retraçant l’histoire de Lyon, tout particulièrement les évènements à l’origine des illuminations du 8 décembre, à savoir la victoire sur la peste.
Le personnage Dès le début de la nouvelle, le mystérieux narrateur décrit le malaise qu’il ressent, la nature le domine. Bien qu’on puisse croire qu’il s’agit d’un randonneur, l’atmosphère pesante le place dans la position d’un gibier traqué par une meute de chasseurs. (mare boueuse, bruissement des feuilles mortes, épaisse couche de vase, jambes me pesaient, sombres cavaliers, gros moustiques). Par la suite, le narrateur n’apparaît plus comme une victime, mais comme un conquérant en quête d’un trésor possible (la carte déchirée par endroit évoque une carte au trésor). Maintenant, l’étude de l’attitude du personnage en dit long sur sa personnalité, (comme si je sortais tout droit d’une mare boueuse paraît plus un fait avéré qu’une comparaison, les moustiques auraient alors le rôle d’une conscience dont le narrateur n’admettrait pas la tourmente). L’inanimé semble pourvu d’une existence propre, notamment le sac, dans le deuxième paragraphe. Les arbres, se laissant aller à la mort en fuyant l’automne. Le narrateur ne craint pas les sombres cavaliers, et pour cause, ce sont ses alliés, Mort, Famine et Guerre, qui avec Pestilence (le personnage principal, dont on ne comprend la véritable identité qu’à l’avant dernière ligne de la nouvelle) forment les quatre cavaliers de l’apocalypse. D’autres symboles renforcent ce caractère mystique (je n’avais pas faim, sans une pensée ; aucun être vivant, comme j’aurais aimé chevaucher…pierres blessées, le malaise accepté et compris, aucune concurrence, mes alliés, mes méthodes, …une victoire) et l’insistance sur les rats qui propagent la maladie, (hordes rongées, entre autres), même si les pistes sont brouillées avec l’expression « je n’aimais pas ces bestioles ». Le personnage est sûr de ce qu’il doit faire, mais le doute et la crainte qu’il ressent tout au long de son périple fait de lui une victime qui s’achemine vers sa délivrance comme possédé par une force extérieure (frisson, je craignais, aucun réconfort, la paranoïa, fatigue), mais il se montre puissant et infaillible (j’étais le fauve…) Enfin, le fait de douter l’empêche de déverser le poison qu’il possède (concentration de particules infâmes, l’eau que je possédais…esprit endormi ? Croupir cette eau limpide).
Entre la vie et la mort Une lutte manichéenne est relatée tout au long du récit par l’opposition des champs lexicaux, de l’eau (trempé, onde, fontaine, pluie, rivière, humide,…) et du feu (flambeaux, feu, odeur soufrée, rayons cinglants, flux de chaleur solaire,…) qui soutiennent la personnification de la nature (arbres qui ne retenaient plus, fragments virevoltants de végétation, cascades lumineuses, puissance estivale, sentier parcouru de senteurs, cours encourageant d’un grondement de défi, esprit endormi, rivière assoupie, brindille brisée…bouillante agitation,…) et de la ville (frémir, cœur, organes, ossature, cellules…). Cette personnification se mouvant sur le vocabulaire des quatre éléments, (l’air et la terre se retrouvent avec entre autres gré des vents ou ventre rebondi). A ce débordement de vie se croise des actes funestes décrits par des termes qui se retrouvent sur l’ensemble de la nouvelle (feuilles mortes, deuil d’une saison, linceul chaleureux qui montre que les champs lexicaux de l’eau et du feu sont partagés dans le conflit opposant vie et mort, cicatrices, astre déclinant, pierres blessées, ultimes arômes, reptiles qui frappent, (le venin est également un signe renforçant les intentions du narrateur), soubresauts, proche disparition,… Le train est personnifié en cheval martyrisé (une longue plainte s’éleva…misère, monture de fer, harnachée de fils métalliques…tourmente, la tôle résistait, rênes, trot, galop….)
Des lieux symboliques Au lieu de remonter le Rhône depuis la mer, le personnage semble issu d’un étang (je sortais tout droit d’une mare boueuse, plaine marécageuse, étendues saumâtres), un étang de la Dombes (la consigne du concours stipulait clairement que la nouvelle devait se situer dans la Région lyonnaise et ses environs). Le tracé du narrateur va jusqu’à Lyon en suivant une route marquée de symboles. Les collines couturées de cicatrices font allusion aux Monts du Beaujolais et à ses hectares de vignes. Un aspect observé lors de la descente du plateau de la Dombes dans la vallée de la Saône. Grappes colériques est un clin d’œil à l’écrivain Steinbeck. Les ventres rebondis, dorés, jaunis, rappellent les « ventres jaunes », ces cultivateurs bressans qui gardaient leur richesse dans leur ceinture, ce qui jaunissait leur chemise avec la transpiration. Les cultures fières sont les dernières exploitations qui limitent le rebord du plateau. Toujours les fièvres avaient quitté les lieux, le travail d’un homme qui avait trouvé le chemin de cieux, une allusion à Saint Jean-Marie Vianney, le saint patron des curés, et de ses agissements à Ars sur Formans. La rivière évoquée est la Saône, les prémices de la civilisation décrivent les principaux faits de la ville de Trévoux, la rivière oscillante qui forme les trois virages de la Saône. Face à elle, une stèle rappelle que la légion romaine à été vaincue lors d’une bataille au bord de la rivière, (j’imaginais une cohorte de légionnaire romains tourner les talons, un côté barbare). Une « once de sagesse » ; « noircir quelques feuillets de mon carnet » fait allusion au premier dictionnaire de langue française rédigé à Trévoux. La faune aquatique vivant en bord de Saône lui donne vie, jusqu’à ce qu’elle rejoigne un autre reptile (rejoint par l’un de ses frères), symbole de la jonction entre le Rhône et la Saône. La ville de Lyon est reconnaissable par la description floue de quartiers, une référence au vaste réseau souterrain (le réseau de canalisations souterraines, crypte secrètes des égouts) et à la réputation des pratiques magiques s’y déroulant. Les traboules sont dépeintes par l’expression « d’humides passages qui débouchaient au creux des bâtiments. Fourvière se retrouve dans la « colline dorée », fontaine de gratitude pour rappeler pourquoi la basilique a été érigée, (gardien lumineux, blanche bâtisse)
Enfin, toute la compréhension sur l’identité du narrateur apparaît en fin de nouvelle, un virus vaincu par la poussée de fièvre. La réaction immunitaire d’une ville vivante qui reconnaît et chasse son agresseur, décrite dès le début par l’échange et le mélange sémantique.
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