La détonation retentit. Un éclair de lumière me remplit les yeux. Je ne vis rien d’autre que cette lumière blanche
qui m’aveuglait littéralement. Puis la douleur. Rien que la douleur. Elle m’envahit, me paralysant. Je tombais sur le sol, haletant, suffoquant, la main portée à mon flanc droit. Je vis le sang couler de ma main plaquée sur mon corps fébrile. Mon cœur battait la chamade alors que je ne lui demandais que de se calmer afin que l’hémorragie
elle aussi se calme. Les gouttes de sang qui tombaient étaient
absorbées par le tapis de mon salon.
Je ne pouvais plus bouger, j’étais impuissant. Le moindre mouvement me lançait horriblement et ma respiration était toujours aussi difficile. Pire, elle devenait
sifflante. Signe probable que mon poumon ait été endommagé par la balle. J’entendis des cris dehors. Certainement la voisine d’à coté qui avait entendu le coup de feu tiré par cet homme en noir. Qui il était, je n’en savais rien. Ce qu’il faisait là, encore moins. Tout ce que je savais c’est qu’il avait dégainé une arme de poing. Un 9mm comme ils disaient dans les films et séries policières a la télé. Il avait fait feu. Certainement dans la panique, son doigt s’était crispé sur la détente et le coup était parti tout seul… Cela ne pouvait être que ça. Si cet homme avait été envoyé pour me tuer, il m’aurait certainement achevé.
Or, je suis encore là, à quatre pattes, du sang s’écoulant de mon corps et
de ma bouche. Le tapis n’absorbe plus le sang qui goutte. J’ai déjà perdu tant de sang… Pourquoi la voisine n’a pas appelé les secours en entendant ce coup de feu ? Mes pensées s’entremêlent, mon regard se trouble. Je commence à perdre connaissance. Trop de sang perdu. J’entends au loin une sirène.
« Je veux pas mourir bordel ! ! » furent les derniers mots qui sortirent de ma bouche comme pour essayer de lutter contre cette mort qui approchait inexorablement.