Etoiles des Neiges ... Cœurs amoureux ...

Le rappel d'une séance de massage au sein de la taverne fit sourire Grendelor.

Effectivement je ne pense pas que le moment soit approprié.

Idrial lui confirma que sa soeur jouait encore les fantômes avant d'être interrompue par l'arrivée de sa moitié. La jeune femme se retourna alors vers Aspha.

Et je vois aussi que je vais être oncle... C'est génial. Mes félicitations.

Grendelor sourit au peintre.

Je penserais à toi pour jouer les baby-sitters, le taquina-t-elle gentiment.

Cependant dans son esprit cette phrase recélait une part de vérité. Aspha la rassura sur sa santé avant de parcourir la salle du regard.

Il commence à y avoir pas mal de monde. Tu crois que la cérémonie va bientôt commencer? Je suppose que tu es le témoin d'Idrial, il faudra donc que je trouve quelqu'un d'autre à embêter pendant que le prêtre parlera !

Ses yeux pétillaient de malice et elle dégageait une aura joyeuse qu'on ne lui avait pas senti depuis quelque temps.

Un fin liseret coloré se dessina à l'entrée de la chapelle, s'allongeant jusqu'à ce qu'il s'ouvre pour réalisé un ovale assez grand que quelqu'un passe à travers. Quelque volutes éclaboussèrent les alentoures avant de disparaître telles une pluie d'étincelle bleu-violacée. Un silhouette apparut au sein de la porte, et Astriel en sortit.

Pile à l'heure, c'était bon signe. Il observa un moment la chapelle et aperçu déjà nombres de convives déjà présents. Tout un ptit monde réunit pour une seule et même raison.

Habillé d'un accoutrement inhabituel, un évèneùent pour cet évènement cérémonial, lui qui ne changeait guère ses habitudes vestimentaires. Il s'était paré de manière traditionnel, coutume vestimentaire de sa défunte planète natale.

Spoiler:

Le liseret décrivant la porte inter-planaire s'étrangla en lasso pour disparaître dans un petit japement d'air comprimée.

Les mariés étaient déjà présent, depuis peu sans aucun doute. Grendelor était à leurs côtés ainsi que Cassiopée accompagnée d'un Sephiroth dans toute sa grandeure, et il en était de même pour son sacré saint bout de petit frère. Un détail le perturba cependant, et il le plaça dans un oin de sa tête pour plus tard.

- Vous êtes mignons tout les deux. C'est beau l'union d'une malicieuse kreken et d'un espiègle vilain, dit l'ange avec un sourire lui aussi plein de malice. Et vous êtes tout beaux tous et toutes autant que vous êtes ! Pas royable ça.

Il embrassa les futurs mariés, ainsi que ses connaissances.

- Il commence à y avoir pas mal de monde. Tu crois que la cérémonie va bientôt commencer? Je suppose que tu es le témoin d'Idrial, il faudra donc que je trouve quelqu'un d'autre à embêter pendant que le prêtre parlera !
- ça serait bien moi qui pourrait bien t'embêter si tu ne fais pas attention.

- ça serait bien moi qui pourrait bien t'embêter si tu ne fais pas attention.

La voix fit tourner la tête à Grendelor qui embrassa l'ange.

Chaton!

Détaillant l'apparition, elle commenta avec un sourire.

Mais toi aussi tu es particulièrement élégant aujourd'hui! ça change de ton habituel jean, fit-elle, taquine. Et ma foi, si je me fais embêter par toi je ne m'en fais pas, je saurais te rendre la pareille !

Comme toujours la présence de l'ange lui rappelait nombre de bons souvenirs et la mettait d'une humeur particulèrement joueuse. Certainement son côté chat... Cette réflexion élargit encore son sourire.

Aspharoth acquiesça d'un signe de tête pour confirmer à Grendy qu'il était bien son témoin. Puis Astri fît son arrivé.

Pour le babysitting pas de problèmes. Je lui apprendrais à faire tout plein de bêtise. Découpé les rideaux, peindre sur les murs... Puis Astri fît son arrivée. Tiens le frangin. Dit il avec un sourire.

La dernière fois qu'ils c'étaient vu il était en pleine bataille de polochon mais Kyara les avait stoppé. Quel dommage Aspha allait gagner.

Bon bon bon. Il dort ou quoi le père machin bidule au nom imprononçable?

L'elfe commençait à s'impatienter quelque peu.
Nombre de personnes arrivaient qu'il connaissait au moins de vue et l'absurde prêtre nordique ronflait d'une voix monocorde à l'intérieur de la Chapelle. Pendant que nombre de convives y rentraient.
Prenant une décision rapidement, il monta les quelques marches menant à la chapelle, ouvrit les battant d'une poussé de la main, s'offrant à sa vue un spectacle déroutant.

D'un côté une sublime beauté architectural, mais qui était gâché par cette masse flasque et grande aux allures vieillard. Avachis sur un des somptueux fauteuil de réception.
De lourd ronflement sonores en provenait y attirants tout les regards des gens présent, les détournant du reste.

N'y tenant plus, l'elfe s'avança, agrippa le prêtre, le secoua tentant de réveiller la masse endormis.

Eh, prêcheur, debout, on ouvre ses yeux et on s'arrange pour faire commencer le tout ...

Sous l'absence de réaction, il se mit à grommeler pour lui même, hésitant sur la conduite à tenir.
On ne pouvait claquer un prêtre en publique tout de même, tout mauvais croyant qu'on était.

Passé 80 ans, l'on a parfois un certain décalage temporel face à la réalité. Spécialement lorsqu'on dort.
C'est ce qui affligea le Père Jötunheim, alors qu'il était secoué comme un cerisier trop mûr par un grand chevelu demi-sel ... Il ne broncha point.
Mais cela le fit lentement sortir de sa torpeur cadavérique. Redressant quelque peu la tête, il machouilla dans le vide trois fois et un œil révulsé s'ouvrit en grand, isolé de son jumeau. Ce dernier se pointa à la fête environ deux secondes plus tard, rouge également. Après une petite mise au point optique, ils détaillèrent la salle, les invités qui commencaient à rassembler les reproches par colis de 12 Kg ainsi que le grand costaud en costume de phoque qui le regardait de travers, visiblement énervé.

Hvad ? Che ne dørmaïs pas !!

Sortant les mains de ses manches, il se gratta rapidement le front - Sephi 4*4 crut même voir tomber des morceaux de son cuir chevelu désertifié - et s'activa. Le vieux prêtre, soulevant sa robe d'une main, courut au-devant du marié, lui attrapa le bras avec un sourire édenté, et le traîna plus que l'emmena à l'autel au pas de course.
Arrivé sur place, il le détailla des pieds à la tête, lui épousseta une épaule (la gauche, ça porte bonheur), tira à son tour le balèze qui l'avait réveillé et le flanqua aux côtés du marié éberlué.
'De deux.
A quelques mètres, il avisa la mariée d'un regard insistant et d'un geste impérial lui indiqua la travée principale.
Le Père regagna son pupitre manu militari, se hissa derrière, et planta un regard de fer dans la salle, en même temps que sa voix résonna :

Venligst !*
Le marïage cømmenceu ...
Grimaçant, il flanqua un grand coup de poing sur le pupitre qui menaça de se fendre.
Son visage s'éclaira soudainement, un sourire et des yeux brillants s'adressèrent à l'assemblée, dans un murmure ...
... Musik ...
Alors monta soudainement dans la Chapelle une mélopée, mélée de cuivres et de cordes, une envolée lyrique puissante et majestueuse ... pour accueillir la mariée à l'autel.

* S'il vous plaît.

La cérémonie avait enfin commencé, sous la houlette d'un père Jötunheim à peine éveillé. Les masques tombaient et Aillas et Idrial ressemblaient enfin à tous les futurs mariés : tendus, nerveux, mais heureux. C'est donc avec un sourire de connivence que Grendelor s'installa sur l'un des bancs du chalet, faisant signe à Sephi et Astriel de se joindre à elle. La musique était étrange mais harmonieuse, agréablement changeante. La jeune femme avait hâte de voir la suite.

Aillas était tendus à l'extrême, il semblait perdus, le regard dans le vague, enfin fixé sur sa promise.

Décontracte toi nan mais, t'es encore plus tendus que l'était mido, on dirait que t'es prêt à décocher une flèche là.
Dit toi qu'aux prochain tu pourras allez à nouveaux rigoler des autres.

L'elfe tentait de décontracter son ami, et si le prêtre mettait toujours autant de temps, il devrait y arriver sous peine de le voir devenir tout raide, incapable de bouger.

* Décidément se foutu prêtre est d'une lenteur exquise ... ou démoniaque pour c'est deux là *

Nahïs bailla. Qu'est-ce que c'était long. Comment pouvait-on avoir l'idée même de se marier ? Rien qu'à voir la trombine hirsute du maître de cérémonie, le regard fou, les cheveux flous, et la bave aux dents, elle aurait fait demi-tour d'un air offusqué plutôt que d'accepter le rôle de la potiche de service - soi-disant très belle, mais qui selon certains avaient un faux air de kraken modifié génétiquement.

Enfin. C'était tout de même un spectacle assez... hilarant, quand il n'était pas longuet. Et un coup de chaud envahit soudain la salle, pourtant réglée à la température du père Glaçon : ce n'était ni plus ni moins que le sieur Aillas, qui trouvait sans doute seyant d'imiter la teinte écarlate de son costume d'apparât. Soit. Heureusement pour elle, Nahïs était peu vêtue. La fraiche lutine n'avait peur de rien, ni du froid, ni de la pluie, ni de son méchant gardien. Et c'est avec force conviction qu'elle hocha vigoureusement la tête, en accord profond avec son remue-méninges intérieur.

Retour à la Chapelle, où le Glaçon s'était un peu dégelé, sous l'action d'Aillas, le radiateur qui n'existe pas chez nous, mais que dame Idrial aura plaisir d'user. La mariée s'avançait, l'air serein, et ce n'était qu'un air, à voir les tremblements qui agitait son bras droit, l'autre étant fermement tenu par son cavalier du jour, Aspharoth. Mais qu'est-ce que c'était que cette mine si sombre du jeune elfe ? Il était amoureux de la mariée ? Nahïs en était convaincu. C'était forcé. Dans toutes les histoires d'amour, il y a un malheureux. Au moins un. Et la lutine avait toujours raison. Même lorsqu'elle avait tort. Subrepticement, elle chercha du regard un individu connu. Loin devant elle, Nahïs reconnut Grendelor, la dame Turquoise. Puis dans sa rangée, elle apercut Cassi, son ancienne copine de l'Académie.

-Pssssssssssst , chuchota la lutine, se penchant en avant et agitant le bras pour que la belle Cassiopée daigne se tourner. Oui, Cassi était un brin lunatique : il vallait mieux, parfois, s'abstenir de lui parler lorsqu'elle était outrée, plutôt que de recevoir en travers de la face, un éclair d'Orion. Paraît-il que ça fait mal.

- Tu crois qu'il est amoureux ? Diiiiis-moi !! pouffa Nahïs tout excitée, pointant son doigt vers le témoin, engoncé dans son costume 4 étoiles, coupé sur mesure.

Décidemment, ce mariage n'était pas comme les autres. Entre deux accès de somnolence, le prêtre menait son affaire tambours battant pour compenser. Pas de chichis, on passait directement au point intéressant. Maîtrisant tant bien que mal un fou rire naissant, Grendelor suivait tout ça avec intérêt. L'arrivée de Nahïs avait ajouté un peu de piment à leur attente et c'est avec un grand sourire que la jeune femme la salua en se retournant. La lutine arborait un sourire taquin qui laissait présager une bonne farce et elle discutait avec Cassiopée accompagnée de Sephiroth. L'ambiance restait tout de même assez calme dans la Chapelle...

Non, mais vraiment ! Quand est-ce qu'il répond à la question ? s'interrogea Nahïs, secouant la tête à mesure que le temps passait. Elle s'était retenue d'aller tirer la langue à Sephiroth, le fameux témoin qui n'avait toujours pas desserré ses lèvres. Ce serait pour plus tard. En attendant, retenant un énième baillement, la lutine examina attentivement son gardien. Elle devait avoir la berlue. Il lui semblait que des stalactites commençaient à pousser sur la partie inférieure de sa main gauche. Autrement dit, celle placée de l'opposé de la mariée apprêtée. Juste légèrement fanée, ce qui n'était pas grand chose au vu des lustres écoulés. Revenant à sa première préoccupation, Nahïs observait maintenant le nez du futur marié. Nom d'une cacahuète fumée ! Gouttant le long de sa paroi nasale, une nouvelle stalactite prenait forme.

- Je comprends pas, murmura Nahïs pour elle-même. Il y a deux secondes, il transpirait comme un chameau, et là il se tranforme un un vrai frigo !!

Jetant un coup d'oeil à Cassiopée, qui poursuivait sa longue méditation forcée, la lutine se leva sans bruit, et s'approcha de l'autel auprès duquel étaient figés les mariés. Elle fronça les sourcils. En plus de la température sibérienne qui se dégageait des futurs époux, des relents de poissons flottaient allègrement dans l'atmosphère. Quelque chose n'allait pas. De plus, la morosité de la salle était inexpliquée. C'était la première fois lors d'un mariage que Nahïs rencontrait une telle apathie. Le regard accusateur, elle se tourna vers le père Jötunheim. Il n'y avait qu'une explication possible. D'un pas décidé, elle marcha droit sur le coupable. Et lui referma la mâchoire dans un craquement sinistre.

- Mon Père, veillez la prochaine fois à ne pas laisser se répandre vos effluves pestilentielles ! Et surtout, vous auriez dû vous douter d'une chose mon cher Glaçon : les habitants de mon pays ne sont guère accoutumés à l'hiver glacial que vous déversez par le simple fait d'ouvrir la bouche ! La moindre des politesses, notamment aujourd'hui, aurait été de la fermer. Enfin, vous me comprenez.

Sur ces mots, Nahïs se retourna pour secouer un Aillas totalement inexpressif.

- Bon. Je te refais la scène. Aujourd'hui. Mariage. C'est ton tour : à toi de déclarer ta flamme mon chou. Ca y est, tu es au parfum ? Ah oui, dernier détail : réveille-moi cette salle, et ta mariée, ça ne serait pas de trop. Sur ce... bonne chance !

Et Nahïs regagna sa place, bougonnant qu'elle n'avait encore jamais vu ça. Seules deux personnes avaient suivi l'échange, complices.

A croire qu'ils étaient gélé sur place, l'elfe n'osait bouger, ne voyant pas son ami parler.
Une Lutine était venu fermer sèchement le clapet du prêtre et avait tenté de secouer le sieur Taunt.
La sensation de froid avait commencé à partir quand le prêtre interloqué, s'était retrouvé bouche fermée. L'elfe commençait à reprendre le dessus, AIllas semblait un peu moins perdus, mais toujours loin.
Il allait devoir tenter de le faire accélérer.

Psst, Aillas, en fait, je crois qu'Idri attend que tu parles là, tu sais son coeur va finir par s'arrêter si tu ne te dépêche pas ...
Et le reste de la salle s'endort, tu vas pouvoir parler devant des dormeurs, tu devrais en être capable.

Pendant qu'il prononçait ses quelques mots, le nombre de ronflement des convives continuait de croître en nombre et intensité, les deux jeunes mariés étaient doués en berceuse ...

Ce mariage tournait à la comédie dramatique.

Cachée derrière sa main, Grendelor retenait difficilement un fou rire. Les hormones sans doute. Elle était désolée pour Idrial, mais elle devait savoir à quoi s'attendre. La jeune femme s'étonnait en vérité qu'Aillas n'ait pas déjà pris la fuite. Son air traqué ne faisait aucun doute sur les mécanismes en branle dans son cerveau de Vilain. Idrial avait la tête de quelqu'un qui va commettre un meurtre et elle se retenait difficilement à en juger par la grimace qui défigurait Aspharoth.

Faisant un gros effort pour reprendre son sérieux, la guérisseuse se dit qu'il était peut être temps d'utiliser ses dons pour calmer le jeu. Elle se retourna et fit un clin d'oeil à sa soeur, regard qui engloba Nahïs revenue de l'autel et Sephiroth qui ne quittait pas la belle nymphe.

Inspiration. Expiration. Lentement. L'air du chalet gagna en légèreté. Un sentiment d'apaisement parcourait l'assistance. Les ongles manucurés relachèrent leur proie sans pour autant quitter le bras du peintre. Le grand vilain reprit assurance et se redressa. Le prêtre perdit son regard torve.

Détente et chaleur. Une petite touche de joie.

On était loin de l'ambiance festive de certains jours mais il y avait du mieux. Le reste était entre les mains des mariés et du prêtre.

Un vilain entrait dans une salle silencieuse, endormie, aux murs noirs, aux bancs grisés par la poussière et aux fenêtres bleutées de l'hiver où un rhume collectif et miraculeux semblait tenir depuis tout ce temps les spectateurs rangés debout et immobiles comme des tombes muettes et sourdes. En marchant il soulevait des volutes blanches sur le sol dallé.
En arrivant sur l'estrade du fond il s'arrêta, accompagné d'un frottement de tissu et d'un écho de rien. Aillas fixait ses pieds en pensant. Le père dormait debout, les épaules de sa robe constellée d'éclat de glace.
Smirtnoff fit un pas vers Aillas et le pris par le bras avec une exclamation sonore:
-Nomdidjoss! Dis-moi pas que tu épouses cette fainéante écervelée?
Le gardien des jeux sursaute avec un:
-Non je! Que Smirtnoff coupait de suite par la disparition sans avertissement de l'expression très alarmée qu'il avait en posant sa question. Il époussète la glace du père Jötunheim avec l'autre bras autour des épaules de son confrère.
ça ne suffit pas à réveiller le vieux machin mais un léger coup de poing dans sa tempe y parvient. D'un ton aimable il l'informe comme d'après la bataille:
-Il a dit non.
Vous êtes plein de glace, il faudrait refaire l'entretien de cette chapelle.

Il se tourne vers Aillas avec un sourire en coin:
-Tu m'as fait peur, j'ai cru que t'allais faire une bêtise. Puisque t'es pas vraiment trop occupé et moi non plus, ça te dirait de lyncher des nouveaux?