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| Enfant de plume et de pinceau | |
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Ruby
Nombre de messages : 2216 Age : 36 Localisation : 221 B Baker street Date d'inscription : 04/04/2009
| Sujet: Enfant de plume et de pinceau Sam 5 Sep - 19:04 | |
| Voila et oui je floode énormément la bibliotèque en postant encore un des textes écrit à l'occasion d'un devoir qui demandait d'imaginer une histoire sur l'enfant aux pistolets dans le tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple ********************************************** Je suis né les pieds en avant. C’est-ce qu’on a vu de moi en premier. J’étais même chaussé. Je devins rapidement un petit garçon sous les touches bienveillantes du pinceau de mon géniteur. Il m’avait pourvu de tout en m’élevant. J’étais habillé à la mode des enfants du siècle. Avec la bouille même de l’innocence, j’étais à part. Pas le profil noble, ni bourgeois mais la figure du prolétaire s’incarnait en moi. Je mesurai une taille moyenne avec au sommet de ma tête une immense casquette qui me fera connaître de tous par la suite et à qui je donnerai mon nom. Pour l’instant de nom je n’en avais pas mais de portrait oui. Je portais en bandoulière un sac qui aurait pu servir pour aller à l’école ou pour vendre des journaux mais il était trop grand pour moi. Un sac à cartouche.Un sac pour tuer et non pour s’amuser. Je suis né et j’ai vécu dans un paysage de colère et de mort. Derrière moi la fumée des explosions. Je pouvais presque sentir l’odeur de la poudre. Sous mon regard se trouvait un cadavre qui allait hanter mes nuits. J’étais effrayé mais je le cachais sous un semblant de ténacité. Il ne m’avait pas voulu comme ça, je ne voulais pas le décevoir. Par la suite il m’avait apporté une mère qui n’était pas la mienne, une de substitution qui incarnait haut et fort la révolution. Pas une femme d’affection. Ni même un élément de séduction, je n’éprouvais aucun désir à voir sa poitrine révélée. Elle était étincelante, objet de mythification et d’admiration. C’était elle, l’allégorie. Il m’a abandonné en laissant à peine un mot : son nom, comme si je pouvais le retrouver. Il m’avait façonné pour l’éternité, tel Dorian Gray je n’allais jamais changer. Comme lui, au prix de sacrifices moraux je restai beau. Mon Pygmalion m’avait quitté en me lancant petit garçon. J’avais eu une enfance saccagée, une innocence manipulée, bombardée. Aux cris des larmes, je prenais les armes au nom d’une révolution sans nom. Ni tenant, ni aboutissant pour moi n’étant qu’un enfant. Une image collée au papier, sans relief qui n’avait ni personnalité, ni grief. Puis il y a eut l’adoption, la fin de moi en tant que collection, devenu un vrai garçon pour la révolution. Je passai du pinceau à la plume, du réalisme mythologique à la mythologie réaliste. Deux pères pour me constituer une identité qui me permit de passer à la postérité. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: Enfant de plume et de pinceau Dim 13 Sep - 12:23 | |
| Déjà on commence par montrer l'oeuvre pour rappel ! (Parce que je suis sûr qu'il y en a parmi vous qui ne se souviennent pas avoir manipulé des biftons de cent balles !) Ensuite, c'ets vrai que le personnage avait toute une histoire, au delà du simple bonhomme posé sur un tableau. Chose que tu effleures et sous-entend trop succinctement dans le texte (le coup de la casquette m'y a fait repensé, j'avoue avoir oublié la bio de ce Gavroche...). D'où un rappel qui aurait dû être plus poussé et plus présent, même si j'en suis sûr tu lui aurait trouvé un manque de subtilité... en fait tu aurais eu tort, car la subtilité aurait pu venir justement de la tournure que tu aurais donné à une présentation plus "officielle". De la même façon tu extrapoles un peu trop avec tes yeux modernes et contemporains ce qu'aurait pu être sa vie. Tu es à la limite de la transposition moderne du personnage. Mais comme tu n'y apportes pas de contexte présent, la temporalité de ton texte est toute relative. En ce qui concerne la présentation de la Liberté, tu le fais aussi avec tes gros sabots. Franchement je pense que tu aurais dû aller au-delà de l'évocation de personnage de tableau. C'était un pari risqué de vouloir les humaniser (mais je dis ça sans doute parce que je n'aime pas le principe :p ) Bref. Ca te va comme commentaire ? Ou bien tu veux autre chose avec ça ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Enfant de plume et de pinceau Mer 7 Oct - 12:40 | |
| Ah! Le sujet de devoir! Je suis heureux que mon thème, "L'enfant au pistolet de Delacroix", t'ais inspiré.
Tu es donc allé dans ce qu'il y avait de plus évident (ce qui n'est pas forcément un mal): la description d'un personnage de peinture figé, inamovible. Un écrit à la première personne qui donne du goût au récit mais qui n'est peut-être pas assez poussé: comment se fait-il que le personnage, qui ne peut pas bouger, puisse tout de même voir l'ensemble du tableau? La direction de ses yeux étant fixée, son regard ne devrait observer qu'une seule chose. Décrire son angoisse, sa peur, son ennui terrible, sa condition ignoble de chose figée aurait pu être un jeu amusant. Ou au contraire prendre le parti d'une créature qui voit tout, se sent en elle-même Gavroche. Dans ce cas, tu aurais du aller plus loin dans la création du personnage, dans son accouchement. La première phrase du récit est par ailleurs bien trouvée, drôle "Je suis né les pieds en avant": tu avais saisi cette métaphore de l'accouchement, il est dommage de ne pas l'avoir prolongé. Par ailleurs, toute bonne idée mérite souvent d'être approfondie. Tout du moins est-ce une leçon que je tire de mes lectures et de ma propre expérience de l'écriture: on trouve assez fréquemment de très bonnes idées (en puissance) mais qu'on ne fouille pas assez. A l'inverse, ceux qui vont au fond des choses font souvent la différence.
Il y a un certain nombre d'allusions qui mériteraient d'être éclaircies. Ce "deuxième père" que tu évoques est Victor Hugo qui s'est inspiré de cet enfant pour créer Gavroche. Prendre le parti du sous-entendu est à mon avis un peu risqué, tu as probablement perdu du monde. Encore une fois, tu aurais surtout pu prolonger la métaphore: un personnage de peinture qui devient un personnage de fiction, c'est une belle idée! Tu pourrais écrire des pages là-dessus! Ou, si tu as peur de faire chier ton lecteur, quelques très bonnes lignes riches en émotion.
Attention aussi à cette incohérence: "tel Dorian Gray je n’allais jamais changer". Bon...Comme tu as pris le pari d'un personnage fixé à un tableau ou à une oeuvre, comment expliques-tu qu'il soit au courant de l'existence du Portrait? Il ne peut pas avoir non plus inspiré Delacroix puisque le tableau date de 1830 tandis que le livre que tu évoques a été publié en 1890.
Mais au-delà de ces conseils de jeune lecteur mal avisé et dont la qualité est probablement plus que vaseuse, j'ai trouvé le texte agréable à lire, sans anicroche quelconque ni tournure de phrase particulièrement maladroite. Au contraire, j'ai pris du plaisir à lire cette description. Pourtant, l'existence d'incohérences de ci de là du récit m'ont empêché de le goûter pleinement...De même, tes idées sont trop courtes et pas assez approfondies et expliquées pour que je puisse en profiter vraiment; le personnage ne peut pas être attachant car on ne le comprend pas, tu ne nous le fais pas visiter à fond. Or je ne pleure pas sur de la surface. Je ne m'épouvante pas sur du superficiel; comme tout le monde.
Je t'invite donc à retravailler ton personnage en le fouillant un peu plus, à éclaircir les allusions que tu parsèmes tout du long, et à prolonger les quelques métaphores naissantes qui partent sur d'excellentes bases. C'est donc à mon sens un texte agréable mais qui pourrait être excellent. Continue! |
| | | Teclis Rôliste
Nombre de messages : 1750 Age : 35 Date d'inscription : 23/12/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Enfant de plume et de pinceau Sam 10 Oct - 2:33 | |
| Deux commentaires, c'est pas assez ! Nyarf !
Bon bon bon, commençons par ce qui a déplu... d'abord, les répétitions. des tournures de phrases reviennent de manière récurrente, et sont trop approchées, pour qu'on puisse profiter d'une lecture entière claire et fluide. De même, certaines phrases paraissent un peu hachées. C'est dommage, et il manque un peu de ponctuation de-ci de-là.
Il y a une bonne volonté de donner un petit coté esthétique au texte en usant de rimes, ce qui parfois, justement, pose des contraintes qui alourdissent l'écrit. Néanmoins, l'effet est souvent réussi. Ouf.
Une vision de la Révolution peut être un peu stigmatisée, même si le thème se prête à l'extrapolation. Le peintre désirait assurément faire parler lorsqu'il a créé cette œuvre, et sur interpréter est au final, une fort bonne idée. De même, le petit garçon est plein de paradoxes, mis très en relief. On saute du coq à l'âne d'ailleurs, de temps à autre. Heureusement, les constructions de phrases permettent de vite s'adapter, violemment, et c'est ce qui fait ressortir le thème révolutionnaire.
Petit coup de cœur pour le dernier paragraphe. <3 | |
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