[Recueil]Brumes

Restons modeste...

La métrique m'a l'air satisfaisante et le schéma des rimes sympathique (ça veut rien dire hein?). Je ne serai donc pas celui qui écrira ce que tous les lecteurs, si tenté qu'ils soient un tantinet tatillon (y a plein de "t" là-dedans, il va falloir que je m'en souvienne...), sont à même de décortiquer.

L'atmosphère froide, humide où l'absence de visibilité se fait sentir est selon moi bien rendue, probablement par l'emploi d'un nombre conséquent d'adjectifs.
Bon, ben si j'en ai quand même parlé...

Les points d'exclamation à la fin des deux dernières strophes m'irritent ; pourquoi cet élan? Si le "Et" du début évoque une partie antérieure au texte, la ponctuation à laquelle j'ai fait allusion est forte, peut-être même trop à côté de ça. Un point d'exclamation tranche trop avec cette sorte de fluidité que tu exprimes par ce "Et", surtout à la fin de la deuxième strophe. Existerait-il une indication à la lecture de ce texte qui permettrait d'intégrer ce point?

Des questions alors? Allons-y :
Une chose me tarabistouille : tu composes sur la brume et pourtant tes lettres nous dessinent de longs quais, portent notre regard vers de blanches et fantomatiques voilures. Ce n'est pas choquant et, rassures-toi, ces images renforcent l'atmosphère générale néanmoins j'aimerais savoir si ces éléments figurent ici grâce à l'inspiration ou si l'on doit leur présence à la contrainte de la métrique, de la rime (ce qui nous arrive à tous, moi le premier).
Autre chose : dans le brouillard, la brume, notre perception des environs se modifie légèrement et nous nous concentrons d'avantage sur les sons. Est-ce là encore un choix de ne pas y avoir fait allusion?

Merci de ton attention.

Restons modeste !?...

Merci de t'être penché sur mon texte, en tout cas !

La brume sur laquelle j'écris n'est pas tant extérieure qu'intérieure. Cette précision j'espère répond déjà à quelques unes de tes interrogations. Il me semble que la rythmique est bonne, dites-le moi si ce n'est pas le cas.

Est-ce que les éléments du poème sont là à cause des contraintes ou de l'inspiration ? C'est une alchimie étrange, mais ce que je peux affirmer, c'est que si les contraintes ne se plient pas à mon message, je n'hésite pas à les changer. Je pense le fond avant même d'anticiper la forme ; sans ça, je me perds très vite.
Donc, les éléments qui sont dans ce poème servent tous au fond. (je n'aurais jamais parlé de voilures contenues et de proues attachées si ce n'est pour amener le 10e vers, par exemple.). Malgré l'utilisation des règles classiques (n'ayant pas encore le niveau pour m'en détacher), j'accorde trop d'importance aux messages pour m'autoriser à les dénaturer.

Pour ce qui est du renforcement des sons, ça ne m'a pas une seconde traversé l'esprit (même si je travaille beaucoup mes poèmes oralement) ; le choix d'un poème court m'oblige à synthétiser, à imager, et à sous-entendre. D'après moi, il faut y faire des choix en fonction de l'objectif que l'on s'est fixé.
Je joue avec les sons au niveau des mots même que j'utilise ; je n'ai pas jugé utile d'en parler explicitement. Je ne pense pas que cela nuise au texte. (mais je peux me tromper)

Il s'agit ici avant-tout un poème d'ambiance, mon but n'était pas d'être parfait, mais de toucher, de faire ressentir...
C'est en ce sens que j'ai écrit. (j'ai tout répondu ?)

Merci encore une fois pour ton commentaire, je suis content qu'il ne t'ai pas laissé indifférent !

Et te concentrer sur l'ambiance et les images est certainement plus judicieux car, comme tu le dis toi même, c'est un texte court qu'il serait facile d'encombrer.

Mmh... les points d'exclamation peut-être?

Et non, merci à toi de publier!

"Restons modeste", c'est ma façon de dire qu'un texte suscite mon intérêt...

Chers instants oniriques
Où mon esprit sombrait,
Je dois vous dire adieu.

Vos fables idylliques
Tombent au couperet
D’un imparable automne.

Le sort m’a rattrapé ;
Je vois le corps et l’âme,
Le bonheur et le pieu.

Je dois choisir, happé,
Comme cette oriflamme
Au vent qui s’abandonne.