La Fête des buveurs [RP public dirigé]

*Tranchons alors !*

Sur cette pensée, la louve attaqua. En deux foulées puissantes, elle s’élança et bondit, cherchant tout de suite à atteindre le cou de la bête. Attaque brutale, frontale, sauvage et sans fioriture. Un test. Leur adversaire, qui les avait observés sans broncher, ne sembla réagir ni à la glace sur le sol, ni aux mouvements de la louve. Pourtant, il ne la quittait pas des yeux, regard brûlant de haine. Au dernier moment, elle bougea avec une vivacité surprenante pour son gabarit. D’un pas sur le côté –on entendit distinctement la glace craquer quand elle s’en libéra- la bête esquiva le corps de Lùthien et chargea Olenwë, pulvérisant deux caisses qui répandirent des milliers de fragments de porcelaine sur le sol. Sauf que dans un espace aussi étroit la charge était courte, 3 à 4 mètres.

Pour la chasseuse, l’esquive était surprenante mais elle ne se perdit pas en conjecture et réagit aussitôt. Prenant appui sur l’une des caisses du fond de la cale, elle tordit son corps pour repartir d’un bond à la suite de la bête. Cette fois-ci, elle n’eut pas le temps d’esquiver les crocs de la louve, focalisée sur le loup qui lui faisait face. La morsure, profonde, au niveau du mollet, ne lui tira cependant aucune réaction et la bête lança une patte griffue vers Olenwë.

Ah ses mots à ses pensées, l'oscuris changea, ses formes se modifièrent aussi vite que les flots de pensées de Xupinette. Un moto aux belles formes aussi noir que les abyss se dessina sous ses yeux, puis elle s'évapora en une poudre noir qui lui fit tout drôle, elle semblait tout à coup plus légère. Puis les paillettes obscures se rassemblèrent pour réaliser une paire d'ailes vrombissant, suivit d'un jet puis d'un vaisseau une place toujours aussi noir qu'une nuit sans lune.

- Comme tu le souhaite, lui répondit simplement le dragon. Choisit vite, le spectacle a déjà commencé alors si tu ne veux pas raté le deuxième acte suit moi.

A ces mots ses ailes se déployèrent, ses pattes plièrent et d'un bond accompagné de puissant battements, la créature survolaient les toits de Galvorn. Il se dirigea vers les docks, vers leur odeur si caractéristique. Ce n'était pas surprenant après tout, ce soir les loups étaient les chasseurs, non l'inverse. Et pourquoi un chasseur prendrait dans de telles conditions la mesure de surveiller ses arrières ?

- Dépèche toi petite, tu va t'apercevoir que le vol en valait le coup d'oeil, tu ne seras pas déçue.

Ils arrivèrent très vite aux docks, la distance n'étant déjà pas très importante à pied. Ses sens aux aguets, il huma l'air, se rapprochant du sol en planant bas. Ses oreilles ressentirent de légères ondes sonores assourdis. Ils se trouaient dans un hangare ou un bateau. Un craquement sourd résonna très faiblement dans son appareil auditif et lui permit de s'approcher du lieu d'affrontement.

- On se rapproche tu entends ?

Ils ne se trouvaient plus très loin, et même un humain, au milieu du cliquetis des vaguelettes se brisant sur la digue et des cris de mouettes pouvait entendre des bruis étranges. Plusieurs craquements résonnèrent non loin.

Le gamin battit des mains à la proposition de Cordelia. La vieille femme, elle, eut un sourire indulgent et regarda s’éloigner les deux métamorphes.

Se positionnant en face de la caricature du nain, il se transforma à nouveau, s’allongeant, s’affinant, copiant l’apparence mince du sul-narien à outrance, l’efféminant dans son exagération. C’est une main fragile et délicate qu’il tendit vers Cordelia avec un sourire joyeux.

Maître nain, je suis votre adversaire, singea-t-il à la perfection.



A côté d’eux, les originaux étaient concentrés sur leur combat. Encore une fois, le nain essayait de l’entrainer vers sa chute. Emporté par sa force et le bras de Kordrok, il passa à un cheveu de la victoire avant que son vis-à-vis ne fasse à nouveau appel à une réserve de force. Un sourire satisfait étira les lèvres du sul-narien alors que son bras était repoussé. Il était temps de faire le dernier test. D’un mouvement discret de la jambe, il effleura celle du nain qui ressentit une légère piqûre sur le mollet. L’homme lança ses dernières réserves de force dans la bataille, ralentissant la remontée de Kordrok, attendant de voir l’effet de sa substance sur le nain. Celle-ci était sensée multiplier les effets de l’alcool par 5. Même s’il n’avait bu que de la bière, la quantité ingérée par Kordrok devait commencer à se faire sentir. Cela ferait-il une quelconque différence avec cette substance ?

Xupinette alors souffla doucement sa pensée cajolée sur sa sphère et se sentit partir en apesanteur, ces pieds ne touchaient plus le sol, c'était comme si elle lévitait.
Elle se demandait entre temps si elle avait vraiment décuvé ou si au contraire elle était complètement dans un délire alcoolisé mais elle laissa la part à l'illusion. Elle s'envola légérement, tout son corps était entouré de minuscules lucioles vertes qui scintillaient. Elle était assise comme dans un siège d'air et se voyait transporter par ces bestioles. Elle rejoigna l'individu empressé.

Olenwë s’était laissé distraire un moment par la manœuvre de Luthien et l’esquive de la bête. Quand la créature lui lança un coup de patte, il fut surpris et réagit un quart de seconde trop tard. Sautant sur le bras du monstre, il sentit qu’une éraflure se dessinait sur son ventre. Concentrant aussitôt sa magie pour que le froid réduise l’écoulement du sang et anesthésie la douleur les deux foulées qu’il lui fallut pour parcourir le membre de la charogne se dessinèrent. Il avait marqué ses griffes et ses empreintes en gelant une bonne partie du bras ou ce qui y ressemblait. Pas de quoi l’empêcher de le bouger, mais assez pour ralentir et gêner ses mouvements à droite. Enfin, il était parvenu à planter ses crocs dans la nuque du monstre, lui arrachant un cri de rage.

* Grooaaaaaarrrrrhhhhhh !!! *

Ce cri glaçait le sang et en aurait fait trembler plus d’un. Mais Olenwë sentait son cœur battre à tout rompre et l’excitation le gagner. Une sorte de frénésie s’emparait de lui et il lança dans toute la pièce des ondes télépathiques :

* Je ne sais pas quelle langue cette charogne parle, mais sûrement pas celle des dentistes de Wilwarin ! *

Puis jetant un regard entendu à Luthien :

* Je pourrais te faire bien plus mal tu sais… viens voir ici, la mort t’y attend… *

Il espérait que ses provocations trouvaient sens dans l’esprit du monstre. Quant à la louve, il ne doutait pas qu’elle saurait profiter de la moindre occasion. Olenwë s’amusait.

Kordrok sentait son état d'ébriété augmenter, bizarre.
Et cette piqure au mollet, il regarda l'homme qui semblait lancer ses dernières force.
Une drogue ? Etait cela ?

L'esprit s'embrumait, il sentait la gaieté augmenter, il pardonnerait presque à l'homme.
Malgré tout, la rancune d'un nain n'a pas d'adversaire possible, quiconque se l'attire la sent passer.
Le nain grogna férocement, sa musculature s'amplifia, les tatoutages sur ses bras commencèrent à luire.
L'homme semblait interloqué, son léger sourire s'effaca alors que son bras ployait, se tordait sous la force du nain.

La main de l'homme s'écrasa avec violence sur la table, s'enfonçant dans le vieux bois, l'effritant.

D'un dernier regard, le nain se leva, titubant doucement.

Apprend, homme, qu'un nain ne pardonne pas facilement.

Sur ses mots, il appela le serveur et alla noyer son ébriété dans deux nouvelles pintes de bière.

Accrochée au mollet de la bête, Lùthien ne vit de l’action d’Olenwë que le moment où celui-ci planta fermement ses crocs dans le cou puissant de leur adversaire. La fureur le gagnait tandis qu’une frénésie de sang coulait dans les veines des loups. Levant la jambe où l’elfe s’acharnait, il envoya valdinguer la louve d’un mouvement puissant. Avec la même idée, une main énorme s’approcha du loup pour l’attraper à plein corps et le décrocher.

S’écrasant avec fracas contre le mur de la cale, un couinement de douleur s’échappa de la gorge de Lùthien. Mais il ne lui fallut pas plus d’un instant pour se mettre sur ses pattes, grondante.

*Puisqu’il veut un défi de force, il sera servi !*

La louve puisa fortement dans ses ressources, doublant, presque triplant de taille. Debout, elle aurait été aussi haute que la bête. Mais elle était loin d’égaler sa largeur, sa musculature. D’un bond, elle repartit à l’assaut, ses yeux dorés luisant d’excitation. Harceler et affaiblir. Elle finirait bien par tomber, cette montagne de muscles.

Le monde extérieur était oublié, ne restait que cette cale chaude, à l’odeur fauve, au sol parsemé d’éclats de porcelaine, emplie des grondements et des grognements des bêtes.





Le sul-narien sentit la rage du nain venir d’un coup tandis que son poing s’écrasait lourdement contre le plateau de la table. A la remarque de Kordrok, il ne dit rien, se contentant d’un fin sourire avant de se lever et de se fondre dans la foule. Il en savait assez et ses maîtres seraient contents.

A la table, les concurrents commençaient à se faire plus rares malgré le retard du nain.

Un frisson parcourut Xupi, hérissant les poils de ses bras. Puis après un instant.

Carrément!

La vitalité de la jeune fille le fit sourire, c'était bien beau la jeunesse, un petit rien du tout pouvait devenir source de merveilles et d'admiration inconditionné.

- Si tu n'as pas de sang dragonien ou draconien, il te sera difficile de faire de même, mais nous verrons, il y a peut être des solutions si tu es affine à quelque magie.

Ils se mirent à descendre, se rapprochant de l'épave grondante, les deux loups et la bête à l'intérieur n'avaient pas aimé d'être ainsi secoué de la sorte. La surprise avait du être totale et sans appel. La poussière de sciure se dissipait et les débris de bois flottant s'éparpillaient sur le port au gré des ondes salines.

- Je ne te l'avais pas déjà énoncé ? Ou perdrais-je quelques obligation de me présenté ? Qui sait nos mémoires sont déjà entamées ? On m'appelle communément Aluün, sous cette forme certains m'ont surnommé Areillor, à cause de mes yeux dorés et de l'aspect argenté de mes ailes sous la lumière lunaire.

Sa seconde question l'avait étonné, il n'avait pas pensé à ce genre de chose. Elle n'avait pas lieu d'être à ses yeux, il ne su trop quoi répondre dans un premier temps. Il se demandait pourquoi les humains, enfin toute ou partielle humaine qu'elle était désirait toujours avoir une raison valable face à un évènement, un choix ou une situation, les concernant ou non. Mais, après réflexion elle avait le droit de se demander ce qui l'avait poussé à lui proposer de venir participer à ces évènement. La vrai réponse lui déplairait sûrement, elle s'était trouvée là au bon moment au bon endroit et avait acceptée la proposition, rien de plus, rien de moins. Il finit par répondre.

- Tu étais à la même table que moi, les deux loups étaient partie à la chasse, et te laissée toute seule aurait été indécent, et puis je me suis dit qu'un peu de nouveauté te conviendrait. Il fit une pause, cherchant ses mots, finalement oui, il lui avait aussi proposé pour...et pour ton côté carnassière, je me trompe ?

Le nain Jaugea la fillette.
Sourit légèrement.

Tu dois être courageuse petite. Boire avec un nain.
Mais tu me plait bien.

Ajouta Kordrok d'un ton bourru. Trinquant avec la jeune fillette il encouragea a boire ses pintes plus vite.
Les nains ont tendances a prendre la bière a grandes gorgées.
Il enquilla deux trois pintes.

Le nain regarda la fillette. Eclatant d'un rire rauque tout en vidant une autre pinte.

Ces bras petites filles, sont ceux d'un combattant nain. N'importe lequel de nos guerriers de haut niveau en as de pareilles.
Seuls, mes tatouages diffèrent des autres.

Se resservant, le nain trinqua de nouveau avec la Egorann.

Cela dit tu tiens généreusement bien la bière. Comment est ce possible, ... une gamine.

C’est alors qu’elle bondissait à nouveau pour atteindre le cou de la bête qu’une violente secousse fit tanguer le bateau et qu’un souffle chaud parvint jusqu’aux loups. Aucun des combattants ne s’y attendait et Lùthien se retrouva projetée contre une des parois de la cale, suivie de près par leur adversaire qui l’écrasa de sa masse. Un jappement lui échappa avant de perdre de connaissance sous le choc. Broyé par la puissance du souffle draconien, le bateau prenait l’eau de toutes parts et les quelques hommes d’équipage présents à bords s’enfuyaient affolés puis terrifiés lorsque l’ombre d’Aluün les enveloppait. Ils étaient 4 à s’égayer sur les quais, cherchant à quitter ce lieu de cauchemar. Un grondement sourd s’échappa de l’armature du voilier quand la bête, furieuse ou bien affolée, se fraya un chemin à coups de griffes pour s’extraire de l’amas qu’étaient devenues les cales. Oublié le combat contre les deux loups, elle était entièrement concentrée sur sa fuite loin des voies d’eau. La cale se remplissait rapidement.




A la table du nain et de l’elfe, les combattants se faisaient rares. Mis à part ce duo improbable, il restait un docker aux yeux chassieux et le champion de l’année précédente qui commençait à montrer des signes d’agitation. Son regard s’échappait parfois jusqu’à la porte des toilettes et il faisait un effort remarquable pour ramener son attention sur la salle. Ses yeux se posèrent sur une naine qui s’approchait de leur table. D’un roux flamboyant, ses cheveux nattés lui arrivaient à la taille. Ses yeux vert d’eau étaient fiers et calme, fixés sur Kordrok.

Bien le bonsoir, maître nain. Sa voix était douce et basse. Je me nomme Kaenda et je viens vous défier au bras de fer. Son ton était serein et posé. La patience des pierres semblait émaner d’elle pendant qu’elle dévisageait Kordrok.

Le regard de Kordrok se tourna vers la silhouette. Une femme de son peuple.
Elle était la première qu'il voyait dans le coin. Il s'étonnait d'ailleurs de la faible présence de nain.
Une lueur fugitive traversa l'unique oeil du nain, alors qu'il vidait sa pinte.
Se tournant vers la jeune egorann, il s'excusa.

Désolé, mais l'autre concours m'appelle entre deux bières.

Se tournant de nouveau vers la naine il prit parole.

Et bien Kaenda, si jamais vous n'avez entendu mon nom encore, je suis Kordrok.
Un défi au bras de fer. Voilà qui me parait plaisant. Il y a bien trop longtemps que je
n'ai vu la force de l'un des miens à opposer à la mienne.

Il sentait une envie foudroyante, de tester la naine. Qu'elle pouvait être sa force. Importante pour avoir le défier maintenant mais à qu'elle point.
N'étant pas originaire d'échoriath, il ne connaissait pas trop leur force. Et n'avait jamais fait le test avec sa compagne.

Il prit position et tendis sa main à Kaenda, attendant qu'elle prenne place. Un sourire se glissa sur ses lèvres.

Olenwë avait eu de la "chance". Il avait reçu un vilain coup dans la gueule, et l'arcade soucilière droite et son museau saignait à grand flot. Il vit Luthien évanouie et la bête qui tentait de s'enfuir. Son instinct de chasse était toujours en éveil, mais ses sentiments humains lui disaient de s'occuper de l'elfe. Finalement il opta pour les deux solutions à la fois. Il dégagea beaucoup de magie, ce qui eut pour effet de faire pousser des stalacmites sur les quais, assez pour qu'un saut de la bête ne lui permette pas de s'échapper. Ensuite, il gela la mer autour d'eux, pour que ce qu'il restait des planches du bateau continue de flotter, telle une arène de glace au milieu de l'océan. Enfin, il tira Luthien derrière quelques planches et lui donna des petits coups de têtes pour la pousser à se réveiller. Du coin de l'oeil il observait le dragon, dans le ciel, et il grondait. Son odorat, quant à lui suivait les odeurs de la bête qui rugissait d'être prise au piège. Où cela allait-il les mener ? Le vrai combat commençait à peine...

Ce fut d’abord le froid qu’elle ressentit, bien vite supplanté par la douleur qui lui broyait le corps. Douleur qui était régulièrement exacerbée par des chocs sur son épaule. Avec effort, Lùthien ouvrit les yeux et ses prunelles dorées se posèrent sur Olenwë. Il lui fallut quelques secondes pour faire la relation entre les chocs qu’elle sentait et le museau du loup qui la poussait.

*Je suis éveillée.*

Elle n’en dit pas plus mais la souffrance qui transparaissait dans sa voix mentale le fit pour elle. Précautionneusement, la louve tenta de se remettre sur ses pattes. La torture que le mouvement provoqua lui apprit plusieurs choses, la plupart désagréable. D’une part, leur adversaire était visiblement solide pour avoir réussi à la mettre dans cet état malgré la taille qu’elle avait adoptée. D’autre part, sa patte arrière gauche était cassée ainsi qu’un certain de nombre de ses côtes. Le reste avait l’air de fonctionner normalement, même si elle avait l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur. D’ailleurs, la chasseuse remarqua qu’elle avait repris sa stature de base, l’énergie dégagée l’ayant en partie protégée du choc. Elle grogna en tanguant sur ses 3 pattes. Elle n’avait pas l’habitude.

*Ce sera pire quand je reprendrais ma forme elfique…*

Enfin, après cette analyse intérieure, son regard fit le tour de la situation. Olenwë était couvert de sang et par réflexe elle commença à lui lécher le museau pour arrêter le saignement et favoriser la guérison de la plaie. Au-delà de la cale, ou de ce qui en restait, le monde était figé dans la glace. Des pics formaient une arène retenant la bête alors qu’un dragon tournait au-dessus de la scène tel un vautour. Il était trop loin pour qu’elle sente son odeur et l’identifie.

La bête, elle, poussa un grondement sonore qui fit vibrer tout le port en se voyant enfermée dans cette mer de glace. Se redressant de toute sa hauteur, qui devait bien avoisiner les 5m ainsi déployée, elle hurla un défi au ciel, vers le dragon et la forme plus petite qui flottait près de lui. Avec rage elle se jeta sur les pics de glace et commença à les tailler en pièce afin de rejoindre les quais.






Kaenda sourit aimablement à Kordrok et se fit servir une bière avant de s’installer en face de lui. Sa main se glissa dans celle du nain. Sa peau était douce et chaude, mais dessous on sentait la force d’acier des nains. Ses yeux fixaient son adversaire, calmes et curieux, sereins, limpides. De son autre main elle s’octroya une longue gorgée de bière et sans crier gare banda son bras contre celui de Kordrok.

Vous ne m’en voudrez pas si je lance les hostilités, fit-elle avec un sourire lumineux.

Kordrok la laissa bander ses muscles tranquillement, harmonisant lentement sa force à la pression qu'elle exerçait sur son bras.

Vous en vouloir ? Pourquoi donc, le match commence.

Accentuant son sourire, le nain la fixa totalement, tantant de voir ses idées par son regard.
Il était concentré pleinement dans son combat. Les naines étaient réputés pour leur résistance, il allait enfin pouvoir le vérifier.
Un léger sourire étira ses lèvres, déjà riante.

Il ne bougea pas d'un pouce durcissant son bras

Il attrapa sa bière, la vidant légèrement, laissant couler les bribes d'alcool supplémentaires dans ses veines.

Kaenda appréciait le combat de force brute que lui proposait Kordrok. A l’aise d’être avec quelqu’un de sa race, déjà bien échauffée par le reste de la soirée, la naine souriait sereinement tout en buvant sa bière. Il éveillait sa curiosité et, bien que les nains ne soient pas bavards d’eux-mêmes, elle engagea la conversation.

Vous n’êtes pas de ces terres, n’est-ce pas ? Vos tatouages ne me sont pas familiers et pourtant je connais les marques de chaque clan de Ter Aelis.

Tout en parlant, elle avait relevé de sa main libre l’une de ses manches, révélant un entrelacs délicat de tatouages, symbolisant son clan, celui de l’aigle des montagnes d’Echoriath, et sa place en son sein, le second cercle.

J’ai entendu tout à l’heure que les vôtres étaient animés, ils n’ont peut être pas la même signification…

Elle profitait du début du combat, qui ne lui demandait pas beaucoup d’efforts ni de concentration, pour en savoir un peu plus sur Kordrok. Les 2 bras étaient toujours à l’équilibre, semblant ne pas bouger, alors qu’une subtile tension les animait lorsque l’un des deux augmentait la pression et que l’autre y répondait.