Musique, couleurs..

La musique, douce à mon oreille, m’enveloppe moralement d’une enveloppe douce, tiède, confortable. Un mot s’échappe de ses lèvres de temps en temps, brisant la monotonie quand par hasard elle s’installe. Nous sommes trois : elle, la musique et moi-même. Nous sommes dans le monde qu’elle m’a construit. Des teintes chaudes, une note d’anis par-ci, une note d’orange par là pour éclaircir le rouge sang, les rares peut-être mais existantes zébrures noires qui déchirent notre entourage. Quelques notes de musique en suspension. Un parfum enivrant. Trois chaises. La seule chose contrariante dans cet univers, c’est la troisième chaise. Si elle est là, c’est qu’elle attend quelqu’un.


Je me réfugie des fois dans cet univers, je m’y réfugie quand mes doigts courent et laissent mon sang sur des surfaces diverses et variées. Mais cette fois-ci, c’est différent. Il n’y à pas de musique. J’ai beau être présente, les trois chaises sont vides. Les zébrures noires sur les murs grandissent, l’anis, l’orange disparaissent. Mon monde merveilleux ne devient qu’une masse effrayante d’où sort de temps en temps un tentacule noir ou rouge sang. Moi, je suis dans un univers blanc ou la seule chose visible est la chaise de l’invité manquant, et le décor transformé de mon univers. Mon corps est transparent, et il règne autour de moi un silence cotonneux.


Plongée dans un abîme noir, je cherche, je cherche ou je suis pour retrouver mon corps. D’un coup, dans une masse de flashs de couleurs différentes, je retourne dans mon monde habituel. La chaise vide... je suis assise dessus, et en face de moi se trouve mon corps. Un corps particulier, un corps méchant, aux traits plus prononcés que mon enveloppe charnelle habituelle. Un corps à l’expression hautaine, qui me regarde en me dédaignant. L’autre, ma compagnonne qui me soutient, qui m’as pris par la main pour me montre les trois chaises, celle qui m’as tirée de la torpeur dans laquelle je stagnais, me sourit et s’adresse directement à moi pour la première fois.


Observe ta conscience !

Les mots ne sont pas méchants, mais ponctués d’un écho inquiétant. Son ton est aimable, mais leurs regards sont...

Euh !

impressionnant.

On reconnait bien ta facilité à exposer tes états d'âmes, au travers de formules classiques mais prenantes.

La construction est bien menée, grâce notamment à l'évolution de ces couleurs et de cette ambiance toujours plus sombre. L'idée de se projeter ainsi dans ce monde intérieur et dur est quelque chose que j'ai déjà pu lire dans tes précédents textes. Et à chaque fois tu parviens à jouer sur des faux semblants et des images multiples.

Bel effet de fausse froideur qui appuie ce regard objectif de la conscience.

Bon, quelques lourdeurs et quelques fautes cependant. (le "ou" [première ligne troisième paragraphe] et la "compagnonne" font un peu mal aux yeux )

Pour les fautes, cela relève surtout de l'étourderie, j'en veux pour preuve :

Citation :

qui m’as pris par la main pour me montre les trois chaises, celle qui m’as tirée

Dans l'un, le participe passé ne s'accorde pas (alors qu'il devrait), et dans l'autre, tu l'accordes. (tention aussi à la personne de conjugaison de l'auxiliaire. =°)

Pour le reste, j'aimerais énormément que tu nous pondes une suite à ce que tu as écrit. Une sorte de mini récit, court, de cas de conscience. En tout cas, ce serait une merveilleuse introduction que cela.
Mais bref, prenons donc ce petit essai comme un tout unique. "observe ta conscience". La seule phrase du récit, alors que l'on a l'impression que tu dialogues avec toi-même.
C'est bien l'histoire des trois chaises : à qui sont elles réservées, et chacune est-elle une place attitrée ? Et de par quelle chaise -aujourd'hui- observeras tu les deux autres ?

Mystère et boules de gomme, laquelle des trois Egorann, ou quel mélange de ce trio, nous répondra ?