De retour au pays...

.PO.Les lustres à chandelier balancent en grinçant dans la pénombre de l'auberge d'Arenthilz... Il fait bon être là, bercé dans la rumeur des bavardages, une volute de fumée s'élevant au dessus de mon potage.

Je suis fatigué d'avoir tant pérégriné... Ter Alelis ! voici ce que tu es devenue... Une terre de paix, un asile pour les chercheurs, les aventuriers, les maitres et les apprentis... Ter Aelis, ce nom sonne le gong dans mon coeur, amnésique de toi. Trop longtemps le vieillard que je suis à tari son nom dans le confin des déserts sémantiques.
(et s'il ne m'acceptaient pas... et si ma pensée était à jamais corrompue, et si je ne pourrai plus jamais leur parler avec la candeur du jeune aventurier que je fus...)
Si longtemps je suis parti, et tu as tant changée.
Je ne sais même pas si je t'ai déjà connue... Mais une chose es sûre, tu es ma terre, l'essence de là d'où je viens, et où je n'ai de cesse de m'en retourner.
(Je les vois ces jeunes pleins de malice, ils m'observe du coin du sourire, ils attendent quelque chose de moi, ils m'invitent à parler, à me lever, me présenter... Ne peuvent-ils donc pas me laisser nez à nez avec mon potage ?!!)

Aëli, petite fée, défait le bouton de bois qui la retenait prisonnière de la poche de tissus bleu de ma cape. Se faufile à mon oreille :
- "Hey grand père ! c'est toi qui à voulu 'rentrer au pays', qui à choisi cette place sous le chandelier, qui boit ta soupe avec l'air d'un vagabond qui à trop erré !"
- "Petite impertinente veux tu rentrer dans ton trou et ne jamais en sortir ! va faire tes galipettes ailleurs, et cesse donc de répandre cette poudre partout, tu sais bien que je suis asthmatique en ce moment !"
(Mince, ils se sont tous retournés... Ils me regardent comme des faons effarouchés... je n'aurait pas dû lui parler ainsi... ma petite Aëli... Pardonne un vieillard bourru comme moi)

La voix boréale de cette chanteuse du nord vient de s'interrompre, son corset de cuir nous absorbe le coeur et l'on croit entendre les senteurs délicates de sa peau nous murmurer un poème au creux de l'oreille. Elle me regarde avec sérénité, à moi l'étranger... Le silence se fait.

Aëli secoue la poche dans tous les sens, elle crie : vas-y !!! vas-y !!! Lève toi !!!

Enfoui dans ma capuche, je ne sais comment me cacher plus. Je m'empare de ma cuillère de bois et fais semblant d'avoir faim, de la porter à ma bouche.
Alors, du chandelier qui grince au dessus de ma tête, une gerbe de cire viens éclabousser la soupe dans ma cuillère, qui revole dans ma figure !

C'en est trop ! mais qu'attendent-ils au juste ?!! Je prend mon havresac et mon bâton de cade et sort sous la pluie laissant le battant de la porte claquer derrière moi. J'entends la musique et la rumeur des voix enjouées qui redémarre à l'intérieur. Je ne suis pas prêt... Pas cette fois...

Voilà que le poisson était ferré... A présent, plus question de me débiner ! d'autant que la dite 'Cordelia' n'avait rien de déplaisant... Au contraire, je dirai qu'elle avait dans son allure quelque chose de franc et fier qui me rappelai à mes jeunes années...

Alors je tirai le lourd tabouret de chêne, et ne refusa pas le gobelet qu'elle me tendit franchement.
De l'autre main, je retirai la lourde capuche de velours satiné, découvrant mon visage à la belle inconnue. A quoi pouvais-je donc ressembler ? Celà faisait des lustres que je ne m'était attardé devant quelque pièce de bronze poli. Un regard distrait se serait surement arrêté à mon allure d'homme mûr et bâti, à ma longue et blanche barbe, mes cheveux en nuages effilochés, abimés par le port intempestif de la capuche. Tous déjà m'avaient vu, grand, large, dressé comme un menhir des anciens temps, prenant trop de place, attirant trop l'attention lorsque j'aurait voulu rester invisible.
J'étais là, assis et quelque peu vouté, les yeux vagabondant entre la table et la jeune chanteuse qui avait recommencé à fredonner ses mélopées.
Allais-je me décider à lever les yeux, affronter le regard de celle qui m'accueillait ?

Une voix franche et claire comme le tir d'un archer écarlate percuta ma torpeur et m'extirpa des limbes dans lesquelles erraient mon esprit. C'était Cordelia qui avait levé haut son gobelet :

A ta venue parmi nous étranger !

(est elle prête à voir dans mes yeux, à pénétrer mon regard ? ... Et combien de temps pourrais-je le cacher, ce regard, ces yeux foudroyants qui voyaient trop, ces comètes irradiantes qui semblaient consumer les illusions du monde, le laissant nu dans une réalité de lui-même qu'il n'avait parfois jamais entrevu...)
Une petite douleur brulante vînt me piquer à vif. Je sursautai. Satanée Aëli ! elle avait dû se munir de mon aiguille à raccommoder pour me piquer a travers la poche de ma cape ; juste maintenant, dans ce moment si délicat !

L'air un peu éberlué, je levai mon verre et mes yeux face aux siens, et les deux se touchèrent quand le claquement sourd du bois sonna, mélangeant nos breuvages.
Je ne sais s'il y avait une mouche sur mon nez, ou autre chose de déconcertant sur ma figure, car elle explosa littéralement de rire, me laissant déconfit dans mon grand manteau bleu mouillé. Je n'en savait pas la cause, et je fus dans un premier temps gêné d'un tel volume sonore.
Mais la voyant qui ne cessait pas, et repartait de plus belle à chaque fois qu'elle reposait les yeux sur moi, les sillons de mon visage se mirent à s'animer, et se creuser en grandes ravines et je partai moi même dans une quinte de rire qui me plia et me déplia, m'expulsa comme geyser de baleine ou brame du cerf. Et mes hurlements asphyxiés élevaient l'écho de ses octaves saccadées, et les accords furieux de nos voix qui caracolaient à en perdre haleine nous laissèrent finalement épuisés, couchés sur la table, éventrés de rire...

Ma main s'était naturellement posée sur la sienne et nous avons respiré un moment le bois de cèdre de la petite table.
Alors ses doigts glissèrent sous les miens, me réveillant en sursaut, et je la vis se lever et disparaitre, emportant les deux gobelets que nous avions renversé dans notre esclaffade.

C'est comme si j'avais atterri dans un nouveau monde, et que je voyais tout avec d'autres yeux. Je me sentais à présent plus jeune et empli d'une vigueur pétillante. Avaient on dérangé quicquonque ? la belle chanteuse ? les menues elfes non loin de nous, les jeunes aventuriers à si fière allure qui leurs lançaient quelques œillades tout en se comptant leurs hauts faits de guerre ?

Il n'en paraissait rien. Comme si tout avait continué dans une humeur détendue, sans qu'il ne se fût rien passé. Et quand Cordélia revint me tendre le gobelet plein, c'est moi qui trinqua le premier :
"Aux réalités qui se font et se défont au gré de nos humeurs !

- Je suis un vieil homme d'apparence, mais les fluides qui parcourent mon sang regorgent d'une force qui n'a ni temps ni formes, ou plutôt qui peut arborer tous les temps et toutes les formes. Je suis faiseur et dé faiseur de réalités, tout comme toi et je te remercie d'avoir ravivé la joie dans mes cellules poussiéreuses.
Pour ce qui est de te parler du chant des arbres ou de la malice du schiste ou du grès, laisse moi le temps de m'habituer à l'hospitalité de ces terres, et à cette vie nouvelle que je sens refluer en moi alors que je me gorge et me délecte de ses miracles. Ce que je peux affirmer, c'est que je suis un autre à chaque instant, et je ne saurais te raconter ce qui fût ou sera... car, qui connait la danse des éléments et l'avenir qu'ils nous réservent ?

J'aimerais plutôt en entendre de toi qui semble habituée de ces merveilles. Peut-être pourrais tu me partager l'expérience que tu as de ces contrées où tu semble si à l'aise !

Oh ! j'oubliait presque : tu semblais en un regard avoir vu tellement de moi que j'en oubliais de me présenter. J'ai de nombreux noms et visages, mais ici, et dès à présent je me nommerai Aëlm".

Bon ! Suite à cette petite introduction en Rp de mon personnage, voici une petite présentation en hrp de moi-même !

Mon prénom, vous pourriez l'avoir deviné, est un des rares anagrammes cohérents de mon pseudo...
Ca fait quelques jours que j'arpente Ter Aelis avec grand intérêt et fort enthousiathme ! je me sens encore un peu perdu, mais je crois que c'est normal dans un monde si vaste...

Je suis arrivé là par la voie du grafouillage, mais -comme vous l'aurez constaté- l'écriture aussi me plais, et le role aussi me play...

C'est la deuxième fois que j'écris sur un forum, donc je n'ai vraiment pas l'habitude des communautés virtuelles et j'y viens comme je suis...

Je suis passionné d'imaginaire et de création depuis gamin où mon grand frère m'initiait à warhammer, Hawkmoon et Dongeons et dragons. Depuis, j'ai dessiné un peu en dilétante et ai fais mais classes dans un lycée artistique à Marseille. J'y ai appris les bases du dessin, de la composition texte image, et de l'infographie. Je me suis ensuite formé de manière autodidacte à photoshop (mon compagnon désormais) à travers diverses commandes dans un premier temps bénévoles, puis peu à peu c'est devenu une partie de mon activité.

Aujourd'hui, j'éprouve le besoin de me relier à la communauté des graffouilleurs, et de me remettre sérieusement à travailler pour ne pas rester sur mes acquis, et donner un outils le plus adroit possible à l'expression de mes sentiments exaltés et surplus d'images intérieures.

C'est avec grand plaisir que je m'inscris sur ce forum, et j'espère pouvoir y consacrer une belle part de mon énergie.

A bientôt en co-créations !
et tant qu'on y est à un jour prêt, bon Noël et feux de cheminés...

Hello, donc. Marrant, j'ai toujours cru que Photoshop était une femme. Tu as un background intéressant pour t'illustrer ici. Avec tes formations et tes passions. T'as plus le choix va falloir nous montrer tout ça!

Des anagrammes cohérents? Tu t'appelles réellement Lame?

L'écriture te plaît? Pas l'orthographe?

Tu viens comme tu es? En te rajoutant 50 ans? Amusant.

Bon, ça y est, j'ai fini l'intégration. Ne rougis pas Aëlm, c'était une motivation personnelle pour me mettre à bosser. Installe-toi, prends un morceau de jambon, quelques noix de cajou et profite de l'air frais pour trouver un endroit chaud et nous déclamer tes ambitions.

Bienvenue à la maison, mon garçon.

C'est donc bien volontier que je reçois cet anagramme que (crois le ou non) je n'avais pas tenté de déceler de mon prénom. Nom de nom ! 50 ans de plus, c'est pour Aëlm, pas pour moi, qui ai en effet exactement 50 ans de moins que ce qu'est mon perso actuellement (mais plus pour longtemps).
Côté création, ça craint, je me met au service des autres, mais je ne crée quasiment jamais pour moi (avec ma compagne). Donc si je vous montre des créations (ce que je serai obligé de faire pour poser ma candidature au Collège des Arts), ce sera surement quelques commandes que j'ai fais pour d'autres, si ça dérange pas...

Allez, je m'en vais prendre un peu de jambon et quelques noix...
Merci pour la bonne tape sur l'épaule