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A prendre de la façon la plus orale possible!
Slam - Le Tueur de Temps
Je suis le roi de tes regrets et le seigneur de tes larmes
Je suis le tueur de tes attraits, le fossoyeur de tes charmes
Et quand tu dis de ton passé qu’il fut une épique époque
C’est parce que nostalgie et temps sont un duo sans équivoque
Je suis la sonnerie du réveil qui coupe court à tes rêves
Multiples instants qui s’égrènent sans jamais céder de trêve
Je suis cette heure que t’a pas eu pour réviser tes exams
Et cette époque révolue, quand tu vivais encore ta flamme
Je suis le tueur de temps, assassin de tes heures
J’extermine tes moments jusqu’à la dernière seconde
Je suis le tueur de temps, bourreau de tes bonheurs
Meurtrier de tes minutes jusqu’à la dernière de ce monde
Je suis celui qui prend plaisir à se nourrir de vos soupirs
Quand votre jeunesse expire ou quand s’écroulent vos empires
Tout se détruit tout s’érode, jusqu’aux rides dans le roc
Nul n’échappe à l’échéance, sans étique tombe l’estoc
La sens-tu, la sécheresse, l’aridité de ta peau ?
Ces multiples bâts qui te blessent, à l’agonie de tes mots ?
Entends-tu tous ces espoirs, ces désirs inassouvis ?
Par paresse, par oubli, tes remords t’ont asservi.
Je suis le tueur de temps, assassin de tes heures
J’extermine tes moments jusqu’à la dernière seconde
Je suis le tueur de temps, bourreau de tes bonheurs
Meurtrier de tes minutes jusqu’à la dernière de ce monde
Je suis la mort qui se marre, s’esclaffant quand tu t’échines
A retenir tous tes repères quand j’arrache tes racines
Je n’ai pas plus de pitié quand je pourfends tes amours
Et je me ris de ta peine, de tes serments de toujours
Fuis la futile foule qui file vers sa fin
Vite pris par la houle, priant pour un destin
Vouant leurs vies aux dieux, espérant gagner le ciel
Moi l’assassin odieux, j’écrase leur éternel
Je suis le tueur de temps, assassin de tes heures
J’extermine tes moments jusqu’à la dernière seconde
Je suis le tueur de temps, bourreau de tes bonheurs
Meurtrier de tes minutes jusqu’à la dernière de ce monde
Les éclats de tes instants sont des méfaits de mon fait
Ce tic tac intarissable qui matraque dans ta tête
J’ai emporté tes vingt ans, j’emporterai les suivants
Vampirisant tes envies comme j’ai tué tes rêves d’enfant.
Mais quand tu t’adonnes à l’art, il subsiste une défaite
Car si les paroles s’envolent, malgré moi, les écrits restent
Les maux coulant de ton cœur pendant que ta plume s’entête
Les mots déclamant tes heures jusqu’à ce que ton cœur, s’arrête.