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 L'unique loup [rp confrérique]

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Teclis
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MessageSujet: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeVen 10 Sep - 15:31

Le froid mordant sifflait avec fureur au milieu des pins et des saillies rocheuses. L'hiver était particulièrement rude cette année dans les grands monts du Nord.
De très nombreux animaux, même habitués aux plus basses températures, étaient morts rapidement. La fourrure ne protégeait pas mieux que la graisse de la morsure du gel. Seuls les plus petits rongeurs, bien au chaud au fin fond de leurs terriers, avaient pu se regrouper en d'énormes monticules de pattes, de duvet et de couinements à la chaleur corporelle salutaire.
Ainsi donc, tout ce qui se trouvait à la surface n'était que désolation. Une tempête de neige s'était levée depuis une semaine, plongeant la région déjà inhospitalière en véritable enfer blanc. De nombreux arbres étaient littéralement tombés en morceaux, le tronc déchiré et éclaté. La sève glacée s'était figée dans de magnifiques larmes opalescentes. La nature pleurait devant sa propre colère.

C'est dans cet univers impitoyable que progressait lentement notre louveteau, suivant sa mère en bravant les éléments. Il était encore très jeune, à demi-mort à cause de la fatigue et du froid depuis que sa meute avait été chassée de sa caverne par un couple d'ours. Déjà affaiblis par un jeun forcé, les loups s'étaient faits bouter hors de leur abri avec violence. Tous les mâles étaient morts ou trop gravement blessés pour continuer le combat. Les femelles sans portée avaient fui. Quant à nos deux intéressés, seul un coup du sort les avait laissés en vie. Tous les frères et soeurs du louveteau avaient été dévorés par l'environnement d'une façon ou d'une autre. Leurs os cassants blanchissaient sous une épaisse couche de flocons.
Il était donc l'unique survivant d'une génération morte-née, ou presque. Sa mère, vacillant face au vent et à la faim, tentait du mieux qu'elle pouvait de lui offrir un peu de protection. Cependant, son endurance légendaire de louve avait également atteint ses limites, sans compter la vilaine blessure sur son flanc : les griffes d'un ours avaient labouré son flanc. Elle finit donc par s'écrouler au milieu d'une piste de chasse abandonnée.
Son enfant, ne comprenant pas, s'approcha doucement, les poils couverts de neige. Il couina deux ou trois fois avant de donner de petits coups de museau dans le cou inerte de sa génitrice.
Voyant qu'aucune réaction ne vint, l'incompréhension fit place à la peur. Frissonnant, il se blottit contre le ventre maternelle attendant son heure.

Mère nature est capricieuse et terrible, mais aussi clémente. La tempête se calma au bout d'une petite heure. Le soleil dispersa les gros nuages sombres et perça à travers la brume blanche. Bientôt, toute la région fut inondée d'une magnifique lumière.
La neige qui apparaissait comme tueuse un jour auparavant aurait fasciné n'importe qui en cet instant : ce tapis blanc possédait la magnificence des sols de joyaux des plus riches banques naines. Cependant, ce n'était pas un nabot poilu qui grogna en marchant dans l'épaisse couche cotonneuse.


- Graaaa ! Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour trouver des ingrédients rares... A peine trois plumes arrachées dans son sommeil que ce maudit griffon se lançait à mes trousses.

Le Maitre-Archiviste Teclis, emmitouflé dans une des fourrures que son supérieur lui avait prêtée, avançait tant bien que mal, le nez rouge. Il avait monté une expédition pour aller chercher une poignée de composants inhabituels dans les montagnes. Trois mercenaires l'avaient courageusement accompagné après de farouches négociations sur leur salaire. Salaire qu'aucun ne percevrait. Le premier était mort broyé dans une avalanche, le second s'était trompé entre la gourde de potion contre le rhume et celle d'urine de Manticore (l'archiviste avait d'ailleurs été fort mécontent car obtenir le précieux liquide n'avait pas été facile...) ; enfin, la tête du dernier avait fait connaissance avec un bec de griffon très colérique.
Il ne restait donc que le savant, retournant vers le village le plus proche, avec un plein sac d'étranges objets. Il s'arrêta pour en tirer trois plumes fauves pleines de majesté et les exposa à sa vue.


- Ça en valait tout de même la pein... Nom de Di**... Pardon... Nom d'un hérétique !

Une bourrasque de vent emporta l'un des précieux trésors. Teclis rangea les deux autres avec soin dans son sac puis se mit à poursuivre la fuyarde au milieu des sapins. Le terrain, inégal, ne l'aidait pas et il finit par trébucher pour glisser tête la première sur une longue pente.
Prenant de plus en plus de vitesse, il tenta tant bien que mal de dégager de sa ceinture un piolet. L'outil résista quelques secondes avant d'être rageusement arraché de son emplacement. Il le leva bien haut avant de solidement le planter dans la neige gelée. L'arrêt fut brutal et le choc se répercuta dans son avant bras puis son épaule. Un hurlement de douleur retentit en écho parmi les monts.
L'archiviste rejoignit en grimaçant un endroit un peu plus plat puis s'écroula. D'après les élancements réguliers qu'il ressentait, une luxation n'était pas à exclure.


- Nom de nom ! On devrait inventer une façon de se déplacer sur la glace sans danger. Un moyen de transport... j'y travaillerai dans le futur !

Grâce à l'accalmie de la météo et ses propres connaissances, l'archiviste planta le camp pour la journée et la nuit. Il monta une tente dans une série de grognements plus ou moins grossiers, avant de masser son épaule et d'appliquer plusieurs baumes dessus. Il termina par un bandage dont un médecin apprenti n'aurait pas été peu fier.
Rapidement, le soleil déclina dans le ciel et la nuit tomba. Teclis, paisiblement remit, commença à avoir faim. Son ventre gargouillait. Il délaça son sac et sépara avec grand soin un saucisson d'une patte d'araignée géante et des lentilles de plusieurs yeux de yéti séchés. La salive à la bouche, il lança un petit feu au centre de sa tente (le plafond comprenant un conduit de cheminée artificiel aménagé par sa personne) et une délicieuse odeur commença à se répandre aux alentours. L'homme se frotta les mains.


- Ce ne sera pas aussi succulent que la cuisine de Belthil mais tant pis...

C'est au moment d'entamer son saucisson qu'il perçut un léger grattement. Aussitôt, Teclis raffermit sa prise sur la nourriture pensant d'instinct que le répurgateur Exodus, attiré par le fumet, venait inspecter voire subtiliser les victuailles. Puis il se rappela qu'il se trouvait en pleine montagne et que ledit répurgateur, bien que possédant un flair légendaire, avait peu de chances d'être ici. Non, c'était autre chose. Très certainement une bête sauvage affamée ayant survécu à la tempête et cherchant une proie facile.
L'imagination de l'archiviste ne fit qu'un tour et il se vit broyé et engloutit par les mâchoires d'un dragon ou d'une abomination errante. Avec douceur, tandis que le grattement se rapprochait, il se saisit d'un pistolet qu'il gardait à portée de main ; puis, lentement, il se dirigea vers l'ouverture de la tente.
Le bruit était maintenant tout proche... Il déglutit avec difficulté, puis prenant son courage à deux mains, il commença à écarter le pan de tissu.


- Que l'Unique me protège.

Toutefois, ce n'était ni une bête sauvage, ni un monstre qui se cachait derrière la toile. Seulement une minuscule boule de poils d'à peine quelques centimètres de haut. La bête appartenait à la famille des canidés et le contemplait avec deux petits yeux ronds dans lesquels brillait une forme d'intelligence. Ni une, ni deux, le louveteau entra sans se faire prier pour se jeter sur le saucisson qui trainait non loin.

- Hey ! C'est, l'humain saisit l'invité indésirable d'une main,, ma nourriture espèce de voleur ! Tu sais ce que le culte fait aux mendiants et aux voleurs ?, la boule de poils haleta langue pendue sans comprendre, une expression gourmande sur le faciès,... Ho... Et puis, laisse tomber va. Mange tant que tu veux... Mais garde moi un bout de saucisson !

Posant au sol la créature, Teclis répartit équitablement le maigre repas entre eux deux. Son estomac grondait encore après qu'il eut fini une moitié de saucisson abondamment recouverte de bave et des lentilles trop dures. Néanmoins, le louveteau paraissait repu et sa panse s'était confortablement arrondie. Il bailla en dévoilant de petits crocs pointus puis se roula en boule dans l'une des couvertures de l'archiviste avant de s'endormir.




Dernière édition par Teclis le Sam 11 Sep - 19:24, édité 1 fois
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Teclis
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MessageSujet: Re: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeVen 10 Sep - 18:25

Trois semaines plus tard, l'archiviste se présentait fatigué mais content, devant les portes du culte de Belthil. Les Frères Jurés en faction faillirent le stopper. Néanmoins, leur commandant reconnut le Grand Archiviste et s'inclina brièvement avant de laisser passer l'Enfant.
L'imposante cathédrale se dressa bientôt dans toute sa splendeur guerrière devant Teclis et son nouveau compagnon à poils : ce dernier avait repris des forces durant le voyage et était transporté dans une des poches du grand sac. Sa tête dépassait de celui-ci, regardant d'un air curieux ce tout nouveau décor. Toutefois, son attention se tourna vite vers une proche odeur de rôti délicieusement cuit. L'animal flairant avidement l'air, son sauveteur fut intrigué par son comportement. Il se tourna donc vers l'un des battants du lieu de culte pour s'apercevoir qu'une paire de bottes se cachait derrière.


- Tiens... Exodus, comment vas-tu après tant de temps ?

La paire de bottes eut un sursaut, puis, une tête dépassa de derrière le lourd panneau de bois.

- Ho... Heu... Et bien, ça va. Content de voir que tu es rentré. Dis-moi. Pourrais-tu m'indiquer une salle des souterrains que De Vaanne emprunte rarement. Non parce que que...

Un rugissement l'interrompit et Exodus tenta de se dissimuler à nouveau tant bien que mal. A peine disparaissait-il encore une fois que le Primat, Zweihänder à nue, arrivait en dérapage contrôlé depuis le coté droit de la cathédrale.

- O-ù e-s-t c-e-t-t-e h-u-i-t-i-e-m-e p-l-a-i-e ?

Les mots furent prononcés sur un ton un peu essoufflé mais dans lequel transparaissait une rage indicible. A l'audition des paroles, le louveteau se recroquevilla dans le sac apeuré en poussant un "kaï" plaintif. Teclis sût immédiatement que l'inquisiteur était d'autant plus dangereux que sa colère était froide. Lorsque leurs regards se rencontrèrent, le premier sourit timidement tandis que le second le fusillait des yeux.

- Bonjour archiviste. Je vois que vous êtes finalement revenu de votre expédition. Je commençais pourtant à être gagné par l'espoir...

- Toujours un plaisir de tomber par hasard sur vous Primat !

- Oui... D'ailleurs, en parlant de hasard... Lorsque je tombe sur une calamité, l'autre ne doit jamais être loin. N'auriez-vous pas vu le répurgateur Exodus ? il fit un moulinet de son épée J'ai deux mots à lui dire.

- Et bien heu... Je viens juste d'arriver et...

- C'est pourtant bizarre, De Vaanne renifla, je sens l'odeur caractéristique de cuisine qui l'accompagne habituellement. Elle flotte dans l'air comme suinte le pus d'une blessure ; il haussa la voix, Répurgateur Exodus, je sais que vous êtes ici et je vous promets d'arracher une à une vos papilles gustatives. Vous êtes mêlé à la disparition mystérieuse des trois-quarts du cellier N°3 ainsi qu'à celle des deux tonneaux de vin de messe. Sans parler des étranges bruits que j'entends la nuit...

L'interpelé surgit soudainement en pointant Teclis du doigt.

- C'est LUI ! C'est SA faute !

Alerté par le bruit, l'Enfant Tear accourut alors que l'inquisiteur grognait.

- C'est SA faute pour quoi ? Le cellier, le vin de messe ou les étranges bruits ?

- Heu... Au moins pour les étranges bruits... Il se pourrait que concernant le cel... HEY !

Antienne faillit couper en deux le répurgateur. Néanmoins, le coup avait été retenu et la cible s'était agilement écartée. De Vaanne se répandit en injures contre son subalterne alors que Tear et Teclis assistaient à une scène déjà mille fois vue et revue... Elle terminait toujours de la même manière...

- ... et j'ajouterai le prix des victuailles à ce que vous devez déjà au culte. Croyez-moi, lorsque vous vous présenterez aux portes des champs élyséens de l'Unique, la note sera salée !

- ... peuh ! J'ai toujours préféré le sucré de toute façon. IL est parfois un peu restrictif avec le "manger" là-h... AIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !

Tear venait d'asséner sur la tête du répurgateur un coup de son immense croix. Le choc aurait pu assommer n'importe quel guerrier aguerri mais pas un homme avec le crâne aussi dur que celui d'Exodus.

- T'es malade !

- Ne-t'avise-pas-de-blasphémer !


*Kai kai*

Le jappement mit fin à toutes les disputes. Un silence pesant se fit alors que trois des Enfants tournaient la tête vers leur quatrième comparse. Ce dernier, un peu confus, posa son sac au sol et en ressortit le louveteau. L'animal, comme à son habitude, regardait son environnement d'un air poliment intéressé.

- Durant mon excursion, j'ai trouvé ce jeune chiot abandonné dans la montagne.

- C'est
un loup
abruti !

L'archiviste eut un mouvement d'indignation.

- Et alors ? Il n'en sera pas moins capable de bouffer des mollets d'hérétique une fois grandi ! Sans compter sa capacité à pister à la trace nos ennemis ou les voleurs...

- ... ou encore...

- A PIOCHER DANS LE CELLIER LUI AUSSI !

Exodus regarda d'un air horrifié la minuscule boule de poils à l'air innocent. Cette dernière s'échappa joyeusement des mains de Teclis pour courir vers Tear et tourner autour de l'orphelin, comme pour l'inviter au jeu.
De Vaanne jaugea la créature de sous son heaume. L'archiviste aurait presque juré le voir sourire une fraction de seconde. Néanmoins, lorsqu'il reprit la parole, sa voix était dure et tranchante comme de l'acier.


- S'il peut ruiner la vie quotidienne et oisive de notre répurgateur, on le garde.

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De Vaanne
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MessageSujet: Re: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeLun 13 Sep - 2:31

Le soleil luisait sur Belthil et noyait la cour de la cathédrale dans ses chauds rayons. Le vent apportait un peu de fraîcheur à cette après midi de fin d'été à tel point que l'atmosphère en était même arrivée à décrisper un peu De Vaanne, qui avait annulé l'entraînement physique des Frères pour la journée et pris possession d'une table et d'un siège qu'il avait installés sous un arbre. Confortablement installé, les pieds sur ladite table et un dossier reposant sur les jambes, le primat en sorti quelques feuilles qu'il commença à lire.

- Alors, qu'est-ce qu'il y a à faire, aujourd'hui ? Le tableau des punitions ? Vide. C'est bien ça, je vais les féliciter ce soir. programme de la semaine : rien de particulier à signaler, hors les messes. En espérant qu'aucune tuile ne me tombe dessus, j'aurais même du temps pour m'entraîner un peu. Incroyable, il n'y aurait que des bonnes nouvelles ?

Il tira ensuite une plus grosse chemise du dossier. En l'ouvrant il se rendit compte que c'était le budget du mois. Dans le rouge, comme de bien entendu.

- Je comprends maintenant... Je vais faire brûler ce secrétaire je crois...

Se plongeant à corps perdu dans la douloureuse tâche de faire coïncider les dépenses (en nette augmentation) avec les subsides provenant des territoires de l'Unique (désespérément stables), son attention ne fut attirée que par des bruits de pas qui se dirigeaient vers lui. levant la tête, il aperçut Teclis, en compagnie de son nouveau jouet et accessoirement loup de son état, le jeune Dispater.

- Bonjour archiviste, dit-t-il. Vous sortez avec la deuxième cause de déficit de mes finances ?

- Bonjour primat, vous me paraissez de fort bonne humeur ! Oui, je sors en forêt, espérant trouver quelques champignons.

- Pour vos recettes ou pour la tambouille ? ou encore les deux à la fois, dit De Vaanne avec un sourire.

- Les deux exactement. Quelques amanites pour moi, et quelques cèpes pour le cuisinier, il a vu trop juste au marché ce matin, parait-il.

- Comment ça trop juste ?

- Il avait oublié que... hum...

De Vaanne comprit soudain ce que Teclis ne voulait pas dire.

- Exodus rentre ce soir, c'est ça ?

- Oui, primat...

- La journée était presque belle... dites moi archiviste, s'écria soudain De Vaanne en se redressant et en regardant fixement le jeune loup, vous avez besoin de Dispater pour les champignons ?

- Euh, non, mais pourquoi ?

- J'ai besoin de lui. Mission de la plus haute importance !

Puis il s'élança vers la cathédrale, sifflant le loup qui s'élança sur ses talons, laissant un Teclis abasourdi se demander quelle mouche avait bien pu le piquer.

- C'est l'absence d'armure, murmura-t-il. il n'est plus habitué.

Après quelques minutes de course, De Vaanne arriva derrière la cathédrale, dans un bâtiment à l'air massif avec quelques rares fenêtres, et gardé par un Frère juré posté à l'entrée, très raide et alerte. Il se mit au garde à vous quand De Vaanne arriva, ses yeux fixant un point droit devant eux à l'horizon.

-Bonjour soldat, dit le primat. Dites, vous savez que le répurgateur n'est pas là ?

- Il y a un tour de garde, seigneur. On ne m'a pas dit que j'en étais relevé.

- C'est tout à votre honneur. Mais maintenant je vous le dis. Vous êtes relevé. Prenez ça, ajouta-t-il en lançant quelques pièces que l'homme attrapa promptement, et allez boire un verre. Demain par contre, j'espère vous revoir en faction.

- Oui monseigneur, répondit l'autre en disparaissant.

Le bâtiment en question était la cuisine, ainsi que els celliers. L'entrée donnait sur un long couloir : à droite, une porte donnait sur les établis et les fourneaux : le frère cuisinier était en pleine action. Toutes les autres portes donnaient sur les celliers. De Vaanne passa sa tête dans l'embrasure de la cuisine.

- Dites, cuisinier, vous avez tout ce qu'il vous faut ici ? demanda De Vaanne. Je vais faire une inspection de réserves, pour le budget, alors je ferme votre porte, histoire de ne pas vous déranger.

Un grognement peu engageant lui répondit, signe que tout allait bien. Il referma donc doucement la porte et, sortant un trousseau d'une de ses poches, commença à déverrouiller les celliers. Une fois la dernière porte ouverte, il prit un morceau de viande dans ce qui servait de chambre froide et se tourna vers le loup qui le regardait d'un œil extrêmement intéressé.

- Vois-tu, mon jeune Dispater, tu es un jeune loup en pleine croissance. autrement dit, un goinfre. Tu braconnes sur les terres d'Exodus, et accessoirement sur mon argent qui le représente. Tu es donc une plaie, comme Exodus. Ton seul avantage est d'être bien élevé. par ailleurs, tu peux te racheter en m'étant utile. très utile.

Il jeta le morceau de viande. Le loup le goba en plein vol.

- Je viens, dans un moment d'égarement, de laisser tous les celliers ouverts. Fais moi plaisir, goûte à tout. la note est à mes frais. Et profites-en, ça ne se reproduira pas !

Puis il s'en alla en sifflotant, pensant à la tête que ferait le répurgteur le soir même en allant chercher son casse croûte de la nuit.
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Tear
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MessageSujet: Re: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeLun 13 Sep - 16:19

Le loup n'était pas encore sorti de l'enfance.
A son arrivée, il avait su reconnaître en Tear l'homme de bien, l'homme de foi. C'était du moins ce qu'aimait à penser le plus jeune Enfant. Et surtout, un animal était une créature de l'Unique : Ses créations, tant qu'elles n'étaient pas humaines ne pouvaient pas sombrer dans le vice. Dans ce bas monde, le jeune homme pouvait enfin se rattacher à quelque chose sans toujours devoir se demander s'il ne s'éloignait pas de Sa lumière, s'il ne le corrompait pas. Le loup lui offrait les moments de quiétude et d'insouciance qu'il avait peu à peu oublié depuis qu'il devait rendre service à son Primat.

Avant l'arrivée de l'ami du pyromancien, le primat pouvait être quasiment certain de pouvoir trouver son sous-fifre dans l'un des lieux de prières, tout du moins quand il n'était pas en mission. Dorénavant, en plus des habituelles tracasseries liées à certains Enfants dont on n'osera cité le nom, de peur d'éveiller sa méfiance, il devait faire chercher la croix ambulante de plus ou moins longs moments avant de pouvoir le convoquer.
Cela s'ajoutait donc à sa mauvaise humeur, s'il avait eu le malheur de rencontrer un estomac sans fond ou un quelconque ingénieur ingénieux, et engageait des discussions qui promettaient des journées joyeuses.


- Ca fait depuis trois heures que j'ai envoyé des hommes te chercher ! Ce maudit loup te tient décidément éloigné des affaires de l'Unique...
- Jamais ! Je continue mes méditations en permanence. Et comment pourrais-je être plus proche de Sa lumière qu'en étant proche d'une de ses incarnations ? N'oubliez pas que c'est grâce à Lui qu'il est venu jusqu'à nous. Je guette le moindre signe. Ils peuvent être sous toute forme, et...

Un long soupir, résultant d'années d'expériences, fit taire l'Enfant. Un primat énervé, ça n'était jamais bon.

- Peut on parler d'affaires plus concrètes, ainsi que de ta mission ?
- Qui dois-je aller occir ?

Une lueur passionnée venait d'apparaître dans les yeux de Tear. Rien ne l'en détournerait jusqu'à ce que l'hérétique ait enduré mille maux pour rejoindre l'autre monde.

- Personne.
- Mais... Vous aviez dit que...
- Une mission ne veut pas forcément dire bûcher ambulant ! Tu devrais le savoir depuis le temps.
- Oui, Primat.
- Donc, je disais. Il se trouve qu'un homme à su glisser à un de nos frères quelques informations à propos de l'organisation que nous surveillons depuis déjà quelques temps. Si nous en avons eu vent, d'autres ayant des intentions et des manières moins distinguées que les notres peuvent très bien être au courant. Tu dois le ramener. Il marqua une pause. En état de marche.
- Qui m'accompagne ?
- Personne, tu devras accomplir cette mission seul.
- Pas même Dispater ?
- Le loup ? Si tu veux absolument te faire remarquer dans une mission de discrétion, pourquoi pas.
- Bon, bon...
*
* _ *

Les portes de la taverne que lui avait indiqué De Vaanne s'offraient à lui. Un instant, Tear fit le vide en lui. Ce genre d'endroit était un tel foyer de vices qu'il aurait besoin de toute sa volonté pour ne pas succomber à la tentation de réduire la charpente en cendre. Que l'Unique l'aide dans ce moment qui mettera a rude épreuve ses convictions sur une quelconque existence d'une once de bonté dans le coeur humain.
Il entra dans la taverne. Malgré son attirail voyant, il n'attira pas l'attention. Seul le fond, pour la plupart déjà vide, des échoppes semblaient interesser les ivrognes. Ceux qui pouvaient encore lever la tête passaient leur temps à lancer des regards inquiets à ceux qui seraient susceptible de venir piquer leur ration journalière de bière. Ah, non. Il y en avait aussi celui avachi sur le bar qui regardait avec insistance, particulièrement bas, une serveuse qui s'éloignait du comptoir.
La déchéance humaine dans toute sa splendeur. De tels endroits n'étaient que des insultes à Sa grandeur. Ils ne méritaient rien d'autre que d'illimuner les rues par un feu ravageur. Les poutres avaient l'air particulièrement prompt à servir de combustible.
Tear après avoir adressé une prière silencieuse à l'Unique s'avança vers la table où siégeait un homme qui, bien qu’émèché, semblait encore en état de suivre une conversation.


- Monsieur.
- Ah ! On m'avait dit que j'aurais pas d'mal à vous r'connaitre. Bah, ils avaient pas tord. Ha ! Une croix... Fait pas dans l'espionnage mon 'ti, tu t'ferais vite descendre. Tu sais que ce n'est pas discret ton truc là ?

L'air de Tear s'assombrit, effaçant toute trace d'humanité aussi rapidement que l'homme détermina bon de se taire.

- Hé ! R'gardez ! Un gentil chien-chien !

Un claquement de machoire, une section de main en moins et un cri suffisamment puissant pour réveiller en sursaut ceux qui bavaient jusqu'alors sur la table, plus tard le "chien-chien" s'avança, sans se soucier du morceau de chair qui gisait sur le sol, jusqu'à la table retrouver son ami.

- Dispater ! Je t'avais dit de rester dehors...
- C'est quoi ce truc ?!

Le loup grogna.

- Vous regretterez bien vite de le traiter de "truc" ou de quoi que ce soit d'autre. A votre place, je m'excuserais.
- C'est une blague ? M'excuser devant ce tas de poils ? Plutôt lécher le cul d'un dragon !

- Non, non, arrête ! C'est bon, je m'excuse ! Aïeeeuh !


Par terre, l'insolent tentait tant bien que mal de desserer les mâchoires du loup qui l'avait trainé hors de son banc.

- Dispater, ca suffit. Le Primat a dit en "état de marche".

Tentant de voir s'il n'avait pas perdu un ou deux orteils dans la bataille, l'espion lança :

- Bon, qu'est ce que vous voulez, vous et votre grantissime et magnifique loup ?
- Oh, rien de bien méchant, juste que vous nous suiviez ?
- Où ? C'était pas dans le contrat ca !
- Devant un autre Enfant.
- Pas prévu dans le contrat.
- Vous vous mettez seuls dans une situation difficile.
- Et quoi ? Un louveteau et un gosse m'arrêteraient ? Ha ! On vous fait croire n'importe quoi de nos jours. Un Dieu qui viendrait vous parler ? Une puissance qui m'dirait comment agir ? Si j'dois aller dans ce bordel plutôt qu'à un autre ? Vis, mon gars, après, tu comprendras.

Tear se leva. La salle semblait s'être réchauffée de quelques degrés. Il se dirigea vers la sortie, sans adresser un regard à l'espion. Remuant la queue, Dispater comprenait ce qui allait se passer. Et par ce froid, il n'allait pas refuser ca.

*
* _ *

Après avoir attendu quelque peu, le temps que l'Enfant s'éloigne de la taverne, l'espion jeta nonchalamment quelques piecettes sur la table puis décida qu'il était temps de partir. S'il trainait trop, il ne tarderait pas à être reçu des troupes postées devant la taverne.
Lentement, il s'en alla, laissant trainer son oreille de tables en tables - déformation professionnelle.


- Vous avez entendu ? A ce qu'il parait, les prêtres ont recueilli un monstre. Il mangerait plus que le répurgateur, et ses mâchoires déchiquetteraient la chair aussi efficacement qu'un Primat énervé. J'aimerai pas l'avoir à mes trousses.
- Bah ! Si même ceux qui prêchent la bonne parole s'allient aux monstruosités, si ca s'trouve on aura l'droit de boire tranquilou un jour !

* Un monstre. Encore une rumeur inutile et sans fondement. Décidément, les tavernes perdent de leur intérêt de nos jours *

*
* _ *

Des pas ? D'habitude, c'était lui qui était en filature. Pas les autres qui le suivaient... Il ne se retourna pas. Mieux valait se montrer insouciant. Il tourna à la deuxième rue à droite, puis enchaîna les changements de direction. Ce n'était pas discret, mais un homme saoul, ca pouvait très bien être perdu en pleine nuit. Enfin, il arriva à l'impasse qu'il cherchait. Etroite, à première vue, elle n'offrait aucune sortie. Mais elle lui permettrait d'escalader quelques caisses pour se mettre hors de porter. Ensuite, suivant la taille de son poursuivant, il aviserait. Un couteau de lancer, de haut, ca pouvait faire des ravages, même sur les plus robustes. Au pire, il en avait suffisamment pour faire tomber un hallebardier.

*
* _ *

C'était bon ! Dispater savait bien qu'il fallait suivre ce jeunot. Un bon morceau de viande après un passage rapide dans une taverne. Que-du-bonheur. Ah, là, il restait un morceau qui avait échappé a ses coups de langues.
Ah, voilà Tear. Peut-être avait il réussi à prendre quelque chose des celliers ? A chaque fois qu'il le voyait, il était très gentil avec lui. Jouant à la balle, il avait réussi à apprendre par la même occasion au loup de nombreux tours. Evidemment, il y avait les trucs que Dispater trouvait inutile, comme faire le beau. Mais ca avait ses lots de consolation.
Par contre, s'il voulait quelque chose, il ne fallait surtout pas bouger. Rester dans son coin, remuer la queue pour dire qu'on était prêt, et surveiller.


*
* _ *

Il n'avait pas pu partir. L'Enfant l'avait vu s'engouffrer dans cette impasse, là où était posté le loup. Il devait sans doute attendre quelque part, et il profiterait de la moindre ouverture pour se sortir de ce mauvais pas.
Rester sur ses gardes donc.

*
* _ *

Lentement, discrètement, il prit ses couteaux. L'un dans la main droite, les autres disposés de façon à pouvoir les enchaîner en cas de pépin. Il soupesa le premier. Le faisant voler dans les airs pour retrouver les sensations. La lame reflétait l'éclat de la lune, annoncant par la même occasion un déversement de sang.
Maintenant.
La lame vola en direction de Tear. Rien n'avait gêné son lancer. Il atteindrait sa cible.
Dans un bruit sec et mat, la lame se planta dans la croix du pyromancien. Instinctivement, il fit volte face, s'emparant de sa croix. La magie se déversa aussitôt le long du bois, créant une langue de feu qui retraca le chemin qu'avait parcouru la lame encore planté dans le catalyseur magique.
Il identifia de l'autre côté du feu l'espion qui s'apprêtait déjà à lancer son deuxième couteau. Il n'aurait pas le temps d'en jeter plus, autant viser juste. Dans un cri, alors que le couteau était parti vers sa cible, qui cette fois esquiva ce jet mou en comparaison de la vitesse de pointe d'une zweihander habilement maniée.
Les couteaux tombaient du perchoire de l'homme qui ne pouvait rien faire d'autre que voir ses mains se racornir au fur et a mesure que celles-ci étaient dévorées par le feu vengeur de Tear. Bientôt il ne put plus les voir, non seulement parce qu'elles ne ressemblaient pas plus à une main qu'une côté de porc après le passage d'Exodus, mais aussi parce que ses yeux ne contenaient plus une seule goutte d'eau à cause du sort de chaleur du pyromancien.
Une fois que les cris du malheureux qui avait fait acte d'hérésie en face de Tear, se furent tari en de lamentables sanglots, l'Enfant proposa :


- Voulez vous nous suivre maintenant ?
- ...
- Qui ne dit mot consent.
*
* _ *

Il avait raté la cuisson cette fois. Ce morceau n'avait plus rien d'appetissant. La moitié était constitué de phalanges, de ligaments, de nerfs, de cartilages. L'autre n'était plus qu'un reste de chair brûlé. Le loup se promit de trouver un moyen de communication pour indiquer à ses maîtres quand arrêter la cuisson. Tear se laissait beaucoup trop aller ces derniers temps.

*
* _ *


En état de marche.
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MessageSujet: Re: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeDim 19 Sep - 21:54

Quatre mois après l'arrivée de Dispater.

L'après midi était déjà bien avancé, le soleil d'été réchauffant agréablement l'air après la fraicheur surprenante de la veille. La Cathédrale de Bethil était rayonnante, la lumière se réfléchissant sur ses pierres blanches et grises, illuminant les jardins du cloitres. Les rayons qui filtraient par les vitraux embellissaient l'intérieur de multiples fresques multicolores, odes à la beauté simple et au plaisir des yeux. De la nef au clocher en passant par les cryptes, la Cathédrale tout entière inspirait la détente et la sérénité, chantant à qui voulait l'entendre la paix de l'Unique si difficile à trouver en ces temps troublés.

Écoutant avec soin le chant du bâtiment, il bailla toutes dents dehors, enroulant la langue par réflexe. Il était heureux. Pas pour une raison particulière, juste heureux. Il était repu et digérait tranquillement son repas, posé tranquillement sur la première couette qu'il avait trouvé. Savourant l'instant de tranquillité, si rare dans cette cathédrale habituellement secouée par diverses explosions ou martèlement de botte d'acier sur la pierre, il n'aspirait qu'à une sieste qui s'annonçait sous les meilleurs auspices. Suivant sa propre respiration, de plus en plus lente, il s'endormit paisiblement.

Un bruit de métal qui s'entre-choc, une voix lointaine, étouffée, puis celui d'une porte ouverte à la volé et plus rien. Le tumulte lointain l'a à peine réveillé, tout au plus a-t-il bougé dans son sommeil avant de se gratter nonchalamment une oreille. Il plonge de nouveau dans les bras de Morphée quand tout d'un coup ses moustaches frémissent. Son instinct se met en marche et le flair légendaire de l'espèce entre en mode automatique. Une odeur. Une courte inspiration, suivie de deux plus rapide encore. Une bonne odeur. Les moustaches bougent légèrement, un œil s'entrouvre, nouvelle série d'inspiration à rythme accéléré. Mieux: un fumet. L'instinct averti le cerveau, le cerveau l'estomac, puis l'estomac renvoi la balle à l'envoyeur avec l'ordre suivant: debout là-dedant! Il s'étire rapidement, se redresse et se dirige à pas de loup vers la porte entrouverte donnant accès à l'un des couloirs du cloitre. Bruit de mastication en provenance de l'autre côté de la porte. Rythme cardiaque en accélération. Doucement, il pousse la porte et assiste impuissant au spectacle qui lui est offert.

Agonisant sur la pierre, blessé en de nombreux endroit, un rôti de porc cuit première qualité acheté chez le meilleur boucher du coin. Assis en face de sa victime, le jeune Dispater se pourléchant les babines. Debout dans l'encadrement de la porte, Exodus sentit une sainte colère monter en lui, le visage se crispant en réponse au regard amusé que lui lançait le louveteau âgé maintenant de huit mois.


- Toi... Commença le répurgateur, pointant un doigt accusateur.

Dispater n'attendit pas le reste de la phrase pour refermer sa gueule sur le rôti et se carapater à toute allure a travers les couloirs. Pour lui, le jeu venait de commencer.

- … t'es mort.


Exodus démarra aussi vite que possible, partant à la poursuite du voleur quadrupède. Il avala la distance qui le séparait du virage derrière lequel le loup venait de disparaître, freina comme il le pût pour éviter de manger le mur, dans un crissement de botte infernal, avant de repartir aussi sec. Il eu tout juste le temps de voir sa proie s'échapper en passant les portes de la salle commune et se précipita à sa suite.


La salle était peu remplie en cette heure,à l'exception des derniers hommes de gardes qui finissaient leur repas ainsi que de Sharah'In, accordant son instrument, et qui profitait du calme ambiant. Calme qui ne dura que jusqu'à l'irruption de Dispater, suivit de près par celle d'Exodus. Le louveteau se fraya un passage entre les jambes d'un groupes de Jurés qui le regardèrent passer avec amusement, avant de se jeter soudainement sur le côté lorsqu'ils virent arriver le répurgateur à pleine vitesse. Celui-ci ne fit même pas attention à eux, déterminé à ne laisser s'échapper l'animal sous aucun prétexte. Arrivé au niveau de l'âtre de la grande cheminé, Dispater fit un demi-tour impressionnant et fila alors en direction d'une des grandes tables qui faisaient la longueur de la salle. Exodus l'imita.
Sharha'In de son côté avait posé sa guitare sur la table et savourait le spectacle, attendant que les deux sprinteurs passent sous son nez. Toutefois, lorsque le jeune loup préféra passer sous la longueur de la table plutôt qu'à côté, un doute s'insinua. Puis lorsqu'elle vit que le répurgateur, ne pouvant passer par dessous, décidait de passer en dessus en piétinant assiette et couvert, elle se jeta sur Anamorphose et la retira de la trajectoire des bottes destructrices. Exodus, arrivé en bout de table, sauta au sol derrière Dispater qui venait de surgir de dessous le meuble avant de disparaître par la même porte que celle qu'ils avaient emprunté pour entrer. Ils disparurent tout deux avant que Sharah'In ai le temps de lancer ses notes vengeresse à leur encontre.


Une nouvelle envolé de couloirs, des pas lourds et rapides résonnant dans le cloitre. Une nouvelle porte.


Les offices étaient finis depuis un temps déjà, mais rien n'empêchait deux âmes de prier si elle le désirait. Aussi grande soit-elle, la Cathédrale n'était pas pour autant vide car Tear et LayLay avaient choisi cet instant pour accueillir Sa parole. Quand Dispater passa à pas feutré devant l'autel, Tear se surprit à sourire. Le jeune loup avait vite compris dans quelle pièce il se devait d'être discret. Mais lorsqu'il se mit soudain à courir le plus vite possible, Tear se demanda quelle mouche l'avait piqué. L'arrivée en trombe d'Exodus (qui observa une brève mais respectueuse génuflexion en passant devant l'autel, et ceux tout en courant) lui donna sa réponse. Pas celle qu'il aurait attendue mais une réponse. Celui-là, il n'avait jamais appris où il fallait être discret. Les deux affamés quittèrent la nef aussi vite qu'ils étaient arrivés, laissant de nouveau l'endroit au silence. Tear priait quant à l'arrivée d'un miracle, en particulier localisé du côté du cœur d'Exodus. Laylay, de son côté, se demanda comment un dieu avec autant d'humour ne lui avait jamais révélé une seule blague bien sentie. Aucun ne remarqua que le calice d'hosties posé sur l'autel avait disparus.


Le jeune loup se dirigea cette fois en direction des jardins du cloitre. Exodus sur les talons, il coupa au travers d'un buisson dès qu'il le pût. Il en fallait plus pour arrêter le répurgateur affamé.


Assis paisiblement sur l'un des bancs de pierre du jardin, à l'ombre d'un pommier, le Primat DeVaanne savourait un instant de calme mérité. Depuis combien de temps n'avait-il pas prit quelques instant pour lui? Délesté de son armure, il avait décider de profiter de cette après midi pour se plonger dans la lectures des "Psaumes aux beautés de Son monde", ouvrage de poésie plébiscité par le Culte et que l'on disait fort relaxant. Certes, il aurait du travail à rattraper, mais même l'Unique savait quand ses serviteur devait se reposer, qu'Il lui envoi un signe dans le cas contraire!
Le Primat ouvrit alors les pages du recueil et savoura les premiers vers de "Ôde à Ta Création" sous les doux rayons de soleil qui chauffaient ses cheveux bruns, lesquels ne voyaient que bien trop peu le soleil ces temps-ci.
Un bruit de branche cassé attire soudain son attention. Toutefois il n'a pas le temps de se retourner qu'il voit le jeune Dispater bondir au dessus du banc. L'action lui semble se passer au ralentit... Il distingue le rôti, l'air excité du canidé, chaque touffe de poil grise, chaque muscle bandé. Un loup en pleine action, une "grâce animale" comme il est écrit dans le recueil.
Puis un autre bruit, plus lourd, et un poids soudain sur l'épaule gauche. Le répugateur Exodus saute à son tour au dessus du banc et a trouvé bond de s'aider en appuyant sur l'épaule de l'imbécile qui se trouvait sur son chemin, fusse-t-il Ministre. DeVaanne ne peux réprimer un grimace car là encore l'action est ralentie. Il distingue chaque trait du faciès d'Exodus, chaque marque de sa rage, la bouche ouverte en un rugissement à peine contenu. Les poils de sa barbe mal taillée, les yeux avides braqué sur le loup, les poings serrés, les muscles visibles roulant sous la peau, les plis du manteau... Dieu, il n'était pas préparé à ça, à cette furie berserk, à la vision du répurgateur affamé. Le vers traitant de "la faim de la Foi" prit soudainement une toute autre signification. Rapidement, le charme fût rompu et la scène repris sa vitesse originelle. Le loup et le répurgateur disparurent à l'autre bout du cloitre, laissant un Primat en pleine interrogation. Finalement, il referma le livre, le posa sur le banc et partis remplir ses devoirs en soupirant. Ce soir, il lirait "Le procès du Croyant Hérétique", ça le détendrait.


Dispater arriva à un croisement. Il commenca à tourner à droite mais se ravisa au dernier moment, préférant la direction de gauche.
Il a déjà les réflexe de survie, se dit Exodus, il évite le laboratoire de Teclis en période de création. Par contre niveau orientation, ce n'est pas encore tout à fais ça...
Le jeune loup avait en effet pris le chemin d'une impasse: une lourde porte fermée finissait le couloir et aucun autre échappatoire n'était disponible. Devant la défaite, le jeune Dispater s'assit alors, le rôti toujours dans la gueule, et fit face à Exodus.
Le répurgateur arriva d'un pas triomphant, s'arrêta à quelques centimètres du louveteau et le souleva par la peau du cou jusqu'à hauteur de visage. Puis il pointa son doigts en direction de la truffe du jeune loup.

- Lâche. Ce. Rôti.
La gueule de Dispater s'ouvrit, laissant choir le rôti, avant de se refermer aussi sec.
- Lâche. Ce. Doigt.
Les yeux du louveteau pétillaient de malice tendis qu'il mâchouillait le doigt accusateur d'Exodus. Celui-ci respirait lentement, tentant d'oublier que les crocs du jeune loup étaient déjà suffisamment efficace pour lui couper un ou deux doigts. Il ne craignait pas l'homme. Mais il pouvait le respecter. Lentement, sans quitter les yeux de Dispater, il approcha son visage jusqu'à ce que son nez colle la truffe du louveteau.
- J'ai dis: lâche.
Après un instant d'hésitation, Dispater se dit qu'il serait préférable de lâcher, et sans rattraper le nez par la même occasion.
- Bien, dit le répurgateur qui tenait toujours le loup à bout de bras. Louveteau Dispater, vous êtes reconnu coupable de vol, de chapardage et d'ingestion illégale de vivre appartenant à l'Unique. Votre châtiment sera de réciter une fois le Remerciement à la pitance, et de finir entièrement ce rôti que de toute manière plus personne ne voudra manger, vu le nombre de mastications présentes. Hormis le talon gauche! Celui-là a été épargné, aussi va-t-être confisqué par le membre présent de la plus haute autorité, c'est à dire moi. Somme-nous d'accord?
Dispater lui répondis en se léchant les babines, la queue remuant dans le vide.
- Je prend ça pour un oui.
Il posa le louveteau à terre, se saisit du rôti et en découpa proprement le talon. Puis il posa le reste devant Dispater, lequel s'approcha pour mordre dedans avec envie.
- T-t-t! Dispater... fit Exodus en fronçant les sourcils. D'abord le Remerciement.
Le jeune loup s'assit alors face au rôti, tête baissée, le menton collé au poitrail.
- Ô Unique, Seigneur bienfaiteur... Merci.
Ensuite de quoi les deux goinfres se jetèrent chacun sur leur morceau.


- Tu sais, dit Exodus, assis dos au mur, ce n'est pas le fait que tu chaparde dans les celliers qui me dérange. Je serais un hypocrite sinon. Et puis l'Unique nous a donné à chacun un estomac, c'est pour qu'on s'en serve.
Dispater, couché devant le répurgateur, dressa les oreilles en signe d'attention.
- Non, tu vois, ce qui me gène c'est que le cellier N°3, c'est mon territoire, pour parler en tes termes. Aussi, comme je n'ai nullement envie de pisser après les portes de chaque cellier pour te le rappeler, je vais te proposer un accord. Je te laisse les celliers 4 et 5, ceux qui se trouvent le plus loin de mes appartements. Avec possible négociation après la fin de ta croissance, si tes besoins changent. En échange, je te garantis qu'ils seront aussi bien remplis que les autres. Mais tu fais attention à ne pas abimer les légumes! Tant qu'à la cuisine... On va dire que c'est une zone neutre, d'accord?
Dispater se lécha les babine encore une fois, ce que le répurgateur pris encore pour un oui.
- Bien, comme quoi entre dignes serviteurs de l'Unique, on peut toujours s'entendre. D'ailleurs, à ce propos...
Il vérifia que personne ne passait dans les environs, puis sortis précautionneusement de sa poche un petit objet jaune de forme vaguement gallinacéenne.
- Tu crois que tu pourrais te balader près des quartiers des Enfants avec ça dans la gueule cette nuit? Je paye en gigot.
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MessageSujet: Re: L'unique loup [rp confrérique]   L'unique loup [rp confrérique] Icon_minitimeLun 20 Sep - 15:50

Laylay avait vu d'un bon œil l'arrivé de l'animal, celle-ci ne l'avait pas étonné et comme à son habitude aussi burlesque soit la situation elle l'avait laissée de marbre. Ses confrères semblaient s'être rendu à l'évidence devant son attitude, soit il ne subsistait pas le moindre organe sentimentale au fin de fond de son être, soit l'Unique l'avait une fois encore rendu confident de ses projets et lui rendant compte de l'arrivée de l'animal avant même que l'Archiviste ai l'occasion de le rencontrer.

Six mois passèrent, l'animal grandissait à mesure que les denrées des cuisines disparaissaient sous l'œil désabusé d'Exodus. Teclis restait persuadé que grâces à ses inventions il serait même en mesure de prouver que l'animal grandissait à vue d'œil, quelle idée farfelue ... Toujours était-il que si sa taille augmentait, sa force et son instinct n'était pas en reste. L'animal ressemblait de plus en plus à une "bête" taillée pour servir la foi en l'Unique ainsi que bien sur pour bouffer les hérétiques se refusant à servir l'Unique.

Malgré sa corpulence (qui n'était pas encore à maturité il convient de le préciser), il n'en restait pas moins qu'un gentil chien domestique aux yeux de l'Assassin. Ayant grandit dans le désert de Sul-Nâr il était plus habitué aux canidés de la hauteur de deux hommes qu'aux mignonnes boules de poils. Cependant ce soir là, un accident lui fit ouvrir les yeux sur le potentiels fort intéressant de l'animal ...




:lumy1: :lumy1:
:lumy1:


Un bruit strident et peu ragoûtant parcourus les couloirs de la sainte bâtisse ...


- Grrr satané estomac ! Tu me trahirais en pleine traque pour quémander un morceau de pain si l'envie t'en prenait, il n'y a bien qu'un Répurgateur pour chérir ce bruit.

- Exodus ? Encore en route pour dévaliser la cuisine en plein milieu de la nuit ?

Laylay se camoufla dans l'ombre d'un bond souple et fila jusqu'au couloir suivant, non pas qu'il n'aimait pas la présence de l'Archiviste, mais la déformation professionnel vous savez ...

- Hein ? Mais y'a personne, j'entends des voies ou quoi ?

bref nous nous égarons, reprenons le cours de notre anecdote. Laylay se dirigeait en direction des cuisines afin de combler ce qui lui servait d'estomac quand il se pris les pieds dans ce qu'il pensait être un tapis.

- Comme si le Primat ne ruinait pas suffisamment les dons de l'Unique il faut encore qu'il achète des tapis en fourrure pour l'entré des cuisines ? !!!

*Grrrrrrrr*

- Oui ca va on est au courant que j'ai faim, tu radotes !

*GGGRRRRRRRRrrrrrrrrrrrrrrrrrr*

- Hein comment ca GGGRRRRRRRRrrrrrrrrrrrrrrrrrr ???

Laylay pu alors voir que ce qu'il pensait être un tapis était en réalité le bon Dispater en train de guetter les cuisines comme à son habitude, ou bien comme à celle d'Exodus, ca dépend du points de vue.

- Que l'Unique guide tes sens, si tu me bouffes tu va avoir des sacrés problèmes de digestion.

Sur cette étrange prière de l'Assassin le loup sembla se calmer, il suivi néanmoins ce dernier jusque dans l'arrière cuisine. Une guerre semblait avoir dévastée le garde manger, plus rien ne restait, seul de la sauce piquante et du jus de viande étalés sur les murs restaient impuissants témoins de l'orage qui avait eu lieu. Laylay renversa deux, trois plats, dans l'espoir inavoué de trouver une dernière denrée quand il tomba sur un steack miraculeusement épargné. Il emballa celui-ci dans un torchon puis le rangea sous sa cape afin d'aller le déguster en plein-air sous le ciel étoilé.

C'est seulement en sortant de la cuisine qu'il se rendit compte que le loup était toujours derrière lui, celui-ci n'avait fait aucun bruit, même l'Assassin pourtant sur-entrainé ne l'avait pas entendu le suivre. Après avoir tenté vainement de le faire fuir il se rendit à l'évidence, Dispater voulait ce steack, et il ne l'abandonnerais que contraint et forcé ! Laylay décida alors d'entamer une course poursuite, dans laquelle, contrairement à ses habitudes il serait le gibier, cela dans le but de se débarrasser de l'animal plus que collant.

Usant de toute son expérience et de tout son talent l'Assassin fit le nécessaire pour semer l'animal à travers les long couloirs de la cathédrale, il se paya même le luxe d'un détour devant les quartiers du Primat dans l'espoir que celui-ci entende passer le loup et le bloque le temps d'un long sermon, ou un d'un bon repas pour sa part. Après quelques glissades dans les virages, quelques sauts dans les escaliers, et un bond final spectaculaire du première étage directement dans le vieux chêne accolé à la fenêtre Laylay s'arrêta enfin.

Il descendit de l'arbre serein et persuadé de s'être enfin débarrassé de son poursuivant. Qu'elle ne fut pas alors sa surprise quand il sentit deux lourdes pattes poilues se poser dans son dos et le faire basculer à la renverse. Très bizarrement, , comme semblant plaider la démence, Laylay éclata de rire et attrapa gaiement le loup par les fossettes.


- Remercions l'Unique mon bon Dispater, pour deux choses ! D'avoir croisé nos chemins et ainsi de nous proposer une source d'entrainement enfin à nos niveaux respectifs. Mais également de nous avoir donné un steack bien assez gros pour deux !

Bien sur l'Assassin n'apprit que quelques minutes et traces de crocs dans le fessier plus tard que le garde manger dans lequel il c'était servit était réservé au loup depuis que le Répurgateur avait constaté son appétit grandissant, et ça le loup l'avait bien compris.
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