De tes bras.
La première fois. Que je t'ai vu, j'ai été submergée. Un simple regard de toi m'envoyait valser à l'autre bout de la pièce. Et je n'osais pas t'aborder. J'ai passé la soirée à errer parmi les invités, à chercher comment partir tout en inventant des prétextes pour rester. Est-il normal de ressentir tant de désir pour quelqu'un d'aussi effrayant? Finalement, j'ai préféré fuir.
Et nous voilà aujourd'hui. À danser. Tu es impitoyable. Tes yeux ne me lâchent pas, et tu me retiens plus surement que le feu attire les papillons. Tu me cajoles et m'endors. Si je me laisse aller tu me dévoreras. Comme j'en ai envie, maintenant, que je m'enfuie entre tes bras.
Il fait noir et j'ai froid. J'ai un peu peur aussi. Du noir autour. Parce que dans le noir, tout parait plus clair. Les choses comme les personnes. Tu m'apparais entier dans l'obscurité alentour. Je sens tes mains sur ma taille et la pression de ton corps contre le mien.
C'est doux et tendre. La vie à l'air très belle entre tes lèvres. Mais dans le noir ce sont tes dents que je vois. Et l'acier de tes yeux. Dans le noir, je pressens tes ongles dans ma peau. Et j'ai peur. De ce qui sera.
Autrefois ta présence m'enlevait, et c'était puissante que je m'affichais près de toi. Je te craignais et t'exposais au monde. Ce que tu appelais ton amour m'a déchiré. Et ton corps près du mien me plongeait doucement dans la folie. Aujourd'hui je sombre sous ton regard tandis que tu repousses toujours plus loin les limites de ton art. Et dans ton numéro, je danse à la lisière de tes perversions, assistante et cobaye. Tu devrais me croire, je suis perdue.
Tes mains se resserent et tes baisers se font plus pressants. J'ai peur.
Par quelle partie de mon corps commenceras-tu ton festin?