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 Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]

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Alynea
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MessageSujet: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeSam 16 Avr - 21:11

Des rangées de tentes soigneusement alignées s'organisaient autours d'une large travée centrale. Des hommes étaient installés dans les allées. Ils jouaient aux cartes, aux dés ou lustraient leurs armes et armures. Ailleurs, d'autres coupaient du bois pour les feux, préparaient le repas des troupes. Au bout du camp, à l'endroit le plus éloigné des quartiers commandants, on apercevait diverses espèces de dragons, de la monture ailée au lézard à dard. Tout autours s'activaient des serviteurs empressés qui déchargeaient des chariots de carcasses animales pour nourrir les bêtes excitées sous le regard dédaigneux d'une rangée de soldats appuyés sur leurs épées plantées au sol. Ils riaient de voir le visage des larbins se tordre de peur ou peut-être de douleur quand un wyrme un peu pressé se jetait sur la nourriture qu'ils portaient encore dans leurs bras.

Vous n'avez rien d'autre à faire ?

Tàranis, légèrement irritée de voir des soldats baillant ainsi aux corneilles, avait surgit dans leur dos. Les pauvres, surpris, sursautèrent et l'un d'eux se retrouva même étalé sur le sol. L'intendante les fixa d'un regard noir tandis qu'ils s'empressaient d'aller trouver une tâche à accomplir. Elle se dirigea alors vers Melaka, en grande discussion avec un des conducteurs de chariot. Cette dernière ayant en charge l'entretien des dragons, de la nourriture à la canalisation des bêtes excitées, sa responsabilité n'était pas des moindres. Arrivée à sa hauteur, Tàranis lui tapa sur l'épaule pour attirer son attention, sans attendre qu'elle en ait terminé avec le bonhomme.

Votre vigilance laisse à désirer ! J'aimerais que ces animaux soient surveillés sans arrêt. Il faut éviter que..

Tandis qu'elle parlait, elle jetait des coups d'oeils alentours et sa voix se coupa net quand elle aperçut deux wyrmes en train de se jeter l'un sur l'autre sous les acclamations d'une troupe mêlée de serviteurs et de soldats. Elle se mit à courir en direction du combat, suivie de près par Melaka.

Pour éviter ça !

Melaka put sentir dans sa voix toute la rage contenue qui allait lui retomber dessus à un moment ou à un autre. Quand elles arrivèrent sur le lieu, le wyrme vainqueur était déjà en train de pondre dans le corps encore chaud de sa victime. Les spectateurs s'étaient volatilisés comme une nuée d'oiseaux à l'arrivée tonitruante des deux femmes, qui ne purent en intercepter qu'une petite dizaine, plus lent à la détente que leurs camarades.

Dégagez-moi cette bestiole de là ! Et trouvez à brûler l'autre avant que les petits sortent ! Et on se grouille !

Déjà, un dragonnier s'approchait avec sa monture et lui ordonnait d'enflammer le cadavre. La bête s'exécuta aussitôt, embrasant dans le même mouvement quelques arbres alentours. Tàranis regarda le feu prendre d'un air d'incrédulité, se demandant qui lui avait fourni pareils empotés et explosa à la figure d'une Melaka tout aussi atterrée.

Mais vous n'êtes pas capable de faire votre boulot ? Je vous promets que s'il y a encore UN incident de ce côté-ci du camp, vous irez réfléchir quelques temps au fond d'un cachot. On verra si vous avez assez de jugeote pour assumer vos responsabilités jusqu'au bout.

Sur ces mots, elle tourna les talons et s'éloigna d'un pas rageur. Passant dans différents quartiers, elle administra ça et là quelques remarques acerbes jusqu'à voir, appuyé contre un arbre, le golem Léhault regarder le ciel d'un air béat. Elle bifurqua dans sa direction, réfléchissant à quelle corvée elle allait bien pouvoir lui donner à exécuter. Arrivée près de lui, elle put apprécier à sa juste valeur le regard haineux qu'il lui jeta et se fendit en réponse d'un sourire mielleux.

Mon cher tas de boue, je voudrais tout d'abord vous faire remarquer qu'observer ainsi le ciel de vous aidera pas à vous élever. Ajoutant à cela qu'il y aurait certainement mieux à faire, je pense que vous pourriez vous lever de là et aller vous rendre utile. Par exemple... à la surveillance des dragons !

Elle allait reprendre sa route mais, se ravisant soudain, elle ajouta d'un ton glacial :

Et n'oubliez pas que vous me devez obéissance !

Elle le laissa là et se dirigea vers l'avant du campement, tout en pestant contre l'indiscipline des troupes. En chemin, elle leva la tête à de nombreuses reprises, tantôt regardant où en était le soleil dans sa course journalière, tantôt à la recherches de silhouettes ailées. Quand enfin une troupe de dragons apparut au loin, elle traversait les quartiers commandants, beaucoup plus calmes, et arrivait à un petit promontoire dégagé sur lequel se dressait une grande tente à la couleur rouge sombre. Devant cette tente, un drapeau flottant au vent sur lequel un dragon s'enroule autours d'une épée était planté. Elle se planta, elle aussi, devant la tente, bras croisés. En attendant l’atterrissage de la troupe Immémoriale, elle laissa son regard courir en contrebas de la colline, sur le Palais de l'Effronterie Lunaire. Elle se demandait si cet étrange Seigneur du Sang Sombre ne leur réservait pas de mauvaises surprises.
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Sanz
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Sanz


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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMar 19 Avr - 12:20

Un sillage multicolore filait dans le ciel, issu des sombres montagnes enneigées d’Echoriath. Rapide et silencieux, le mouvement remuait à peine les nuages du matin. Du siège les soldats du Sang fixait ce point qui se rapprochait en sachant intimement que l’escorte ne pouvait être que celle du Prince régnant. De toutes les montures de vol aussi lumineuses, il n’en existait qu’une seule. Il y eut une sorte de fébrilité ; les aides de camps s’affairèrent autour des tentes princières, ne négligeant aucun détail. Jusqu’à ce qu’un soleil les aveugla tous. Le jeune Phoenix échappa ce qui ressembla à un rire cristallin tout en gardant ses ailes de lumières grande ouvertes. Jusqu’à ce qu’une voix le rappelle à l’ordre :

Ce n’est pas l’heure de briller.


La voix de Sanz était grave et contrariée. Visiblement quelque chose n’allait pas et l’avait mis de mauvaise humeur. Sautant du dos du Phoenix il jeta un regard indifférent en direction des valets avant de les congédier d’un geste. Puis il s’adresse à l’héritière

Les Uniques arrivent sous deux jours. Envoyez une escouade de dix jeunes dragons pour tracer leur route et les surveiller. Que l’on place des sentinelles autours des palais lunaires pour quadriller la zone. Que personne n’en sorte et que personne n’entre. Et j’exige que tout le monde porte ceci.

Sortant un petit paquet de velours d’une petite besace qu’il tenait à sa ceinture, il en retira six ; en plaçant une d’entre elle à son anneau il fit signe à Taranis de les distribuer :

A tous les membres du conseil présent ici.


D’un geste, l’héritière les envoya en l’air et chacune, comme une âme pensante, se dirigea vers sa cible. Cassiopée, Melaka, Talys, et Taranis elle-même eurent devant leur yeux, parfois un peu surpris, une bague richement décorée et imprimée du Sceau de leur Confrérie. Le Prince leva légèrement la main et la fermant dans un point, les anneaux se placèrent sur l’annulaire. Personne n’échappa de cri quand l’acier se mêla à la chair de leur doigt. Quand le golem s’approcha surpris de n’avoir reçu pareil présent, Sanz le fixa du regard en murmurant.

Tu n’en auras pas besoin. Tu n’es qu’un monstre.

A l’expression, l’héritière échappa un léger rire qu’un claquement de botte fit taire. Sanz reprit :
Aide les dragonniers à tenir tranquille les bêtes, et fais en sorte qu’il n’y ait plus d’incident.
Puis se tournant vers Cassiopée il murmura :

Rentrons dans ma tente.

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Teysa le sombre

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMar 19 Avr - 16:53

Teysa, assit à la terrasse de son balcon, admirait les mouvements d’armée dans les montagnes, le palais était presque vide ne restait que quelques dernière personnes qu’il évacuerait au dernier moment. Il prit une gorger de son thé chaud souriant dans le frimas du matin. Le primera posa sa tasse sur la rambarde, derrière lui une ombre se dessinait, un étrange personnage portant un masque apparue, ses vêtements était bariolé de couleur et de longues plumes au couleur vive apparaissaient sur son costume.

- Il est temps de leur rappeler leur peur tu ne crois pas.

Laissa entendre Teysa dans un sourire.

- comme vous le voudrez maître.

Répondit doucement le masque.
Teysa partie dans un grand rire, qui raisonna dans les gorge montagneuse, ricochant sur les glacier emplissant le domaine, doucement, lentement le rire se transforma en cris d’une puissance sans pareil, comme une réponse l’air commença à trembler au dessus du campement, puis le ciel se déchira, laissant une brume d’une couleur inconnue se déverser dans le campement, cette brume avait un nom : La peur.

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Melaka
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeJeu 21 Avr - 17:05

Une fois le camp monté, les allées étaient animées par les discussions des uns et des autres. A l'écart des tentes, Melaka tergiversait avec le ravitailleur qui venait lui apporter la nourriture destinée aux dragons.

Il me faudra un deuxième camion comme celui-ci dès demain matin. C'est loin d'être suff...

Sa phrase fût écourtée par l'arrivée tonitruante de sa supérieure, qui n'avait vraiment pas l'air de bonne humeur. Sa démarche en disait long sur son taux d'agacement et son visage paraissait inhabituellement tendu.

Votre vigilance laisse à désirer ! J'aimerais que ces animaux soient surveillés sans arrêt. Il faut éviter que...

Tàranis n'eut pas l'occasion de finir sa phrase non plus. Un drame venait de se produire. Deux wyrmes se battaient violemment face à des soldats désireux de voir un encore plus grand carnage.

Pour éviter ça !

Avant même d'avoir entendu ces paroles, la jeune fille s'était précipitée sur les talons de l'Intendante furieuse. L'évènement malheureux avait fait grandir sa rage et l'elfe-vampyre sentait à quel point une colère immense était proche d'éclater. D'ailleurs toutes les personnes qui assistaient au spectacle désastreux fuirent à son arrivée. Se contentant d'agir plutôt que de se justifier, Melaka remarqua le corps inerte d'une victime, déjà harponné par la tarasque. La scène lui arracha un haut le cœur qui s'évapora instantanément sous les cris de l’Héritière.

Dégagez-moi cette bestiole de là ! Et trouvez à brûler l'autre avant que les petits sortent ! Et on se grouille !

La jeune femme aidait à présent sa dirigeante à rattraper quelques sous-fifres qui croyaient pouvoir s'échapper. Pendant que le lieu du crime s'embrasait, Melaka se promit que plus rien de tel ne se produirait à l'avenir. Elle était consciente de l'importance de son rôle et avait bien l'intention de s'en montrer digne. Mais ses remords furent vains face à l’exaspération de Tàranis.

Mais vous n'êtes pas capable de faire votre boulot ? Je vous promets que s'il y a encore UN incident de ce côté-ci du camp, vous irez réfléchir quelques temps au fond d'un cachot. On verra si vous avez assez de jugeote pour assumer vos responsabilités jusqu'au bout.

Tandis que la meneuse des troupes du Sang repartait du même pas sec qu’on lui connaissait maintenant, Melaka resta scotchée un bref instant. A présent elle allait s’occuper du cas de Léhault visiblement. La jeune femme en profita pour reprendre ses esprits et nettoyer le désordre qui avait été semé quelques minutes auparavant. Une fois son labeur achevé, elle traversa l’ex champ de bataille et se dirigea vers un groupe de jeunes dragons. Une caisse de carnes à la main, elle distribua les dernières victuailles à ceux qui n’avaient pas encore été servi. Sa présence avait réussi à calmer les bêtes et leur sérénité la gagnait également peu à peu.

Là … Tout va bien.

Soudain, une bribe lumineuse déchira le ciel, annonçant l’apparition des têtes de la Confrérie. Le regard de l’elfe-vampyre suivit le parcours du rai coloré jusqu’à ce que les montures atterrissent au beau milieu du camp. De loin, elle comprit que Sanz n’était pas à la plaisanterie non plus. Décidemment, la situation mettait les nerfs de tout le monde à rude épreuve. Comme il s’adressait vivement à ses Confrères, Melaka se rapprocha en hâte afin d’éviter de nouveaux reproches.

Les Uniques arrivent sous deux jours. Envoyez une escouade de dix jeunes dragons pour tracer leur route et les surveiller. Que l’on place des sentinelles autours des palais lunaires pour quadriller la zone. Que personne n’en sorte et que personne n’entre. Et j’exige que tout le monde porte ceci.

Des pierres précieuses luisaient dans un petit écrin de velours appartenant à Sanz. Il se tourna vers Tàranis et lui confia les bijoux. Même de loin, leur éclat semblait sans pareil. La gardienne des Noz se demanda s’ils avaient un quelconque pouvoir mais n’osa pas poser la question.

A tous les membres du conseil présent ici.

La petite bague destinée à Melaka fendit l’air avant de venir se loger aux creux de ses mains qui l’interceptèrent en plein vol. Elle ouvrit ses paumes délicatement et observa les motifs dessinés finement sur le diamant. Le sceau de la Confrérie y luisait fièrement. Puis il vint se fondre directement dans sa chair par la volonté du prince, sans douleur aucune. L’elfe-vampyre fit tourner son doigt devant elle pour apprécier le résultat.

Tu n’en auras pas besoin. Tu n’es qu’un monstre.


Melaka releva brusquement la tête. Le golem n’avait pas reçu de présent et cela amusait beaucoup Tàranis. Son maître resta de marbre et ordonna à l’Héritière de poursuivre son travail. Pendant qu’il s’éclipsait accompagné de Cassiopée, la jeune femme se dit qu’elle ferait mieux de réclamer l’aide de Lys pour mener à bien sa mission. Après une dernière révérence, elle prit congé de son prince puis retourna auprès des wyrmes. Une fois les enclos atteints, elle entra dans celui qui abritait les plus jeunes animaux. Melaka saisit les équipements nécessaires et s’attela minutieusement à sa tâche. Il fallait faire extrêmement attention car le moindre faux geste pouvait lui être fatal. Pourtant les mouvements de la gardienne étaient à la fois souples et précis. Ses doigts fins glissaient sur les peaux écaillées de ses protégés qui ne bronchaient pas. Leurs souffles chauds rassuraient leur maîtresse qui appréhendait quelque peu les évènements à venir. Une fois que les dix dragons furent prêts, elle les entraîna dans un sentier désert après avoir contourné les tentes les plus en marge du campement. Une simple pensée suffit à prévenir Lys que leur départ serait imminent. Déjà elle le voyait apparaître depuis l’autre bout de l’allée.


Dernière édition par Melaka le Lun 25 Avr - 13:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeVen 22 Avr - 23:46

Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Lysicne

Lys resta un moment à contempler cette mystérieuse bague que Sanz leur avait donné. L'acier de l'anneau mordait la chair de son doigt. A quoi pouvait servir un tel objet ? Le Prince s'était bien gardé de le leur expliquer. Il avait parut encore plus tourmenté que d'habitude et avait conseillé de redoubler de vigilance dans l'inspection autour des palais lunaires. Sans doute redoutait-il une ruse de Teysa le Sombre. La tension au sein du camp était palpable et Lys avait bien du mal à ne pas se laisser gagner. Même Yuki, enfermé dans sa prison d'ambre, faisait preuve d'une effervescence inhabituelle.

Cependant Lys fut bien vite tiré de ses élucubrations. Un appel silencieux de Melaka le ramena à ses priorités. Il traversa le campement pour la rejoindre. La gardienne des Noz avait isolé une dizaine de wyrmes après les avoir fait apprêter. Ceux-ci avaient du mal à tenir en place et ne demandaient qu'à laisser s'exprimer la vigueur de leur jeunesse. Ils étaient les mieux placés pour les conduire rapidement au devant des Uniques.

- Il y a fort à parier que leurs troupes seront conduites par le primat De Vaanne, déclara Lys en arrivant à la hauteur de Melaka.

- Quelle sera la taille du détachement militaire qu'ils ont préparé à ton avis ?

- Ils ont accepté de nous aider pour assiéger les palais lunaires, je suppose donc qu'ils honoreront pleinement leur parole et que nous ne serons pas déçus. Mais en tout cas, ce ne sera absolument rien en comparaison de l'immense flotte qu'ils ont rassemblée, sur l'Ancien Continent, et qui investira bientôt Ter Aelis.

- Je sens comme un gouffre insondable se rapprocher de nous à toute allure. Les incidents quotidiens auxquels nous sommes confrontés sont dérisoires par rapport à ce qui nous attend.

- C'est comme le calme avant la tempête. Nous ressentons tous que très bientôt le voile du Monde va se déchirer. Les puissances qui sommeillent depuis trop longtemps sont sur le point de se déchaîner. Tu as prévenu le Draconien que nous empruntions quelques-uns de ses dragons sentinelles ?

- Ner'kral est au moins aussi débordé que moi, rétorqua l'elfe-vampyre amusée, compter dix wyrmes de moins l'arrangera. La tenue des enfants de Noz'drem n'est pas une mince affaire. Je suis presque heureuse que Sanz nous ait confié cette mission, à tous les deux, ça me permet de déléguer un peu.

Un sourire imperceptible effleura les lèvres de Lys. Il comprenait Melaka. Il sentait lui aussi que s'éloigner de cette ambiance électrique ne lui ferait pas de mal.

Grimpant d'un mouvement fluide sur la croupe d'un des wyrmes, il empoigna les rênes et tira un coup sec pour sentir toute la puissance de la bête au bout de ses mains. Melaka l'imita et les dragons s'envolèrent un à un dans un tourbillon harmonieux. Le ciel s'était chargé d'une odeur inquiétante. Les nuages s'étaient assombris et semblaient sur le point d'éclater. À mesure qu'ils s'éloignaient, les deux confrères purent constater qu'une brume froide et mystérieuse avait progressivement enveloppé le campement. Cela ne présageait rien de bon...



Dernière édition par Kosmos le Mer 10 Aoû - 0:39, édité 1 fois
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De Vaanne
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeSam 30 Avr - 0:59

Quelques jours plus tôt, à Belthil.

- Tout le monde est prêt ? demanda De Vaanne en se retournant sur sa selle et en plissant les yeux pour mieux distinguer les formes mouvantes dans la pénombre du petit matin.

- Prêt, c’est beaucoup dire, grommela Von Lenhart derrière lui.

Seul cavalier abominable de l’équipée à l’exception de la nouvelle recrue des Enfants, Boyington, qui semblait n’avoir jamais approché un cheval de sa vie, l’archimandrite était fermement encadré par deux lanciers du Culte prêts à le soutenir à bout de bras si besoin était.

- Ne vous en faites pas, vous reverrez bientôt la mer et vos navires.

- Je n’ai pas confiance en mes subordonnés pour retrouver quoique ce soit qui soit en état de prendre la mer, justement…

- Le fardeau du pouvoir, archimandrite, opina doctement le primat. J’ai les mêmes. Bonne chance de votre côté, et n'en prenez pas trop à vos aises en attendant de nos nouvelles.

La Commanderie des Enfants de l'Unique sortait en force de Belthil, et n'avait laissé à la cathédrale qu'une force symbolique pour faire la police et gérer l'afflux des fidèles. Le groupe se divisa en deux après sorti des murs : les officiers de l'armée, qui avaient reçu leurs ordres, repartaient aussi vite que possible vers le lieu de débarquement pour maintenir les troupes prêtes à se déplacer à la moindre demande. De Vaanne, ses subordonnés et les frères jurés obliquèrent quant à eux vers le nord, pour une mission qui leur faisait particulièrement grincer des dents.

- Rappelle-moi ce qu'on doit faire, déjà ? demanda Exodus d'un ton dégagé.

Le Primat le regarda comme s'il allait le mordre, puis sembla se raviser.

- On part se mettre à disposition des Sanguins, qui semblent avoir quelque chose à régler avec l'Effronterie Lunaire. Et cessez de faire cette tête, la contrepartie est plus qu'intéressante, par l'Unique !

- Primat ! s'exclamèrent TeaR et Mike, outrés par le blasphème.

- Vous, la ferme. Ce n'est pas le moment de me mettre en rogne.

- Ah, il y en a un ? murmura Exodus à Teclis.

A peine eut-il le temps d'entendre le sifflement d'une lame sortant de son fourreau que sa glotte se trouva en contact avec une masse de métal froide et aiguisée en la forme d'Antienne.

- J'ai dit. Pas. Maintenant ! Vous avez parié sur le premier que je ferais rejoindre l'Unique ? Je préférerais vous donner à Teclis pour qu'il fasse avancer la science, tout autant que vous êtes, et si c'est lui qui me tape sur le système, je me chargerais de le disséquer moi-même !

Ledit Teclis tourna soudain au vert devant l'idée de voir un tel travail de précision gâché par les mains peu habiles du Primat, surtout si la matière première s'avérait être son inestimable enveloppe corporelle.

- Je commence à en avoir assez de vous, de vos bons mots et de vos jérémiades, de vos foirades et de vos magouilles, de votre tendance à considérer mes ordres comme facultatifs et de votre incapacité à être un tant soit peu efficaces. Alors, oui, nous allons aider ces abominations allanthropiques, et vous allez le faire avec toute la bonne volonté dont vous êtes capables. S'il le faut et si je vous l'ordonne, vous vous jetterez même sur votre épée !

Le Primat laissa retomber sa zweihänder, qui avait fini par imprimer une marque rouge sanguinolente sur le cou d'Exodus.

- Allez, du large, tous. Partez en reconnaissance en avant de la colonne, même Teclis et Boyington, ça me fera des vacances. Nous serons sans doute attendus, alors veillez aux dragons.


Dernière édition par De Vaanne le Mer 6 Juil - 1:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMer 18 Mai - 3:38

Cassiopée avait vu la bague se ficher dans sa peau comme si elle se mêlait à son corps lui-même. Elle contempla un instant sa main, ressentant jusqu’au cœur la brûlure qu’elle provoquait en elle. Elle s’interrogeait sur le lien supplémentaire que Sanz désirait lui imposer.
Il avait exigé de l’Héritière qu’elle leur distribue les bagues sans leur laisser une seule chance de refuser d’y être soumis.
Elle avait entendu parler d’anneaux semblables qui asservissaient leur possesseur. Dans son cas, elle se demandait ce que Sanz pouvait espérer de plus complet que leur propre sang pour les lier à jamais. Seule une volonté extrême de les dominer tous pouvait le faire agir de la sorte. Alors, le corps de la Dame des étoiles se révolta et le ciel l’entendit.
La foudre s’abattit sur la tente. Elle visait l’anneau au doigt de Cassiopée et la main de la longue Dame projeta un éclair violent qui éclaira le temps d’un éclat le campement tout entier.
Cassiopée resta lumineuse un instant. Sa peau tentait de rejeter le matériau qui s’était fiché en elle. Le feu attaquait l’anneau sans réussir à le désagréger totalement. Il avait désintégré la bague elle-même, mais n’avait eu aucun effet sur l’empreinte de l’anneau. L’annulaire de la Dame des étoiles brillait d’un anneau de lumière bleutée.

Il n’avait fallu qu’une seconde pour que le Ciel agisse et Sanz avait simplement stoppé sa marche en direction de la tente pour la regarder d’un air narquois et ennuyé :

- Tu as mieux à faire, Cassiopée, que chercher à fuir. Tu ne peux pas échapper au pouvoir des Dieux.

Alors qu’il soulevait la lourde toile rouge pour pénétrer dans la tente et offrir à Cassiopée la voie libre, elle s’engagea dans ses pas.

- Tu sais bien qu’il n’est pas utile de vouloir me faire agir sous la contrainte. Les Cieux eux-mêmes se rebellent lorsque la voie de l’Harmonie perd son équilibre.
L’Harmonie exige plus fort que toi. Mais ton Pouvoir est devenu immense.


Elle le regarda dans les yeux, cherchant dans son regard aux triple iris l’ami dans les traces du combattant.

- L’Appel Sombre t’a déjà beaucoup marqué, n’oublie jamais le Sang qui coule en nous. Tu le portes encore dans ta pupille.

Soudain, l’atmosphère se chargea de glace. Un long frisson lui parcourut le dos et une peur incontrôlée la fit se retourner et chercher d’un œil vif et intrusif la source du danger.

- Je suis inquiète des suites qui ne manqueront pas de survenir quand la gardienne sera dans notre camp. L’Unique ne devrait pas tarder à arriver maintenant. Quelle confiance accordes-tu à ce Primat dont la haine à notre égard est manifeste ? Cet homme a tant rigidifié sa vie qu’il est incapable de percevoir la beauté d’un fluide. Il avance tout droit sans s'émouvoir d'une rondeur, sans oser, même, l'imaginer.





Dernière édition par Cassiopée le Mer 6 Juil - 1:29, édité 2 fois
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Teclis
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeJeu 19 Mai - 22:36

[hrp]à éditer[/hrp]


Dernière édition par Teclis le Ven 19 Aoû - 18:56, édité 2 fois
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Talys

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeJeu 2 Juin - 13:34

Pendant ce temps, dans le campement de la Confrérie du Sang...


Talys était tranquillement assise sur un coffre de bois lorsque le Prince et l’Héritière débarquèrent au beau milieu du poste de commandement. Elle observait attentivement ces ongles carmin, qu’elle limait tout en balayant du regard les pavillons fièrement dressés. Elle ne cilla pas lorsque le phénix se posa sur le sol et que les membres du Sang se rassemblèrent autour de leur dirigeant. Dans sa voix grondait une colère sourde, qui ne parvenait tout de même pas à masquer les traces d’inquiétude qui brillaient dans ses yeux. La jeune fille ne dit mot mais un long frisson courut le long de son échine quand la bague écarlate vint se fondre à sa chair. Elle quittait alors un maître pour se placer sous le joug d’un autre, sa toute nouvelle liberté étiolée dans un souffle.

Elle en vint presque à envier Léhault, dont la carcasse rocailleuse ne souffrirait jamais d’un tel assujettissement. Une bouffée de haine la prit à la gorge, étouffant ses sens et le peu de raison qui lui restait. Un sourire sans joie se dessina lentement sur ses lèvres tandis que ces êtres à peine humains traitaient le golem avec tant de mépris. Elle ne pouvait encore en être sûre, mais elle sentait au fond d’elle-même que le rôle de ce dernier ne se limiterait pas à jouer les bêtes de foire… Elle pouvait percevoir en lui un immense potentiel, que personne d’autre qu’elle ne pouvait soupçonner… Elle ne pouvait cependant rien faire pour le moment et elle n’avait aucune envie de les prévenir du danger qui les menaçaient et dont ils se riaient tant.

Elle se leva avant que le Prince ne tourne les talons et se mit à déambuler le long des allées étroites qui traversaient le camp. Ses yeux sombres se posèrent au loin, sur une haute tour qui se détachait de l’ensemble du paysage. Elle n’y avait pas prêté attention jusque-là mais elle prit alors conscience du rugissement qui raisonnait à travers la vallée. Intriguée par cet interminable cri et insensible à l’aura de peur qu’il distillait, elle traversa le camp et se dirigea vers la ville en contre-bas. Les rues grouillaient de monde mais un simple artifice lui suffit à passer inaperçue.

Arrivée au pied d’un immense bâtiment en pierre de taille, elle remonta l’ourlet de sa robe et entreprit de gravir les escaliers qui menaient au sommet. A quelques marches de son objectif, elle entendit les voix tonitruantes de deux gardes qui se vantaient de leur soirée arrosée de la veille. Elle sortit sa dague gravée d’une rose écarlate dissimulée dans l’une de ses bottes et s’entailla le pouce. Une goutte de sang perla à son doigt, qu’elle vint cueillir avec sa langue pour s’imprégner de la magie qu’elle contenait. Avant qu’ils n’aient le temps de réagir, elle franchit les quelques pas qui la séparaient des deux hommes et passa sa main écorchée devant leurs visages rougeauds. Leurs regards qui ne respiraient pas l’intelligence se brouillèrent une seconde, juste le temps qu’elle franchisse la porte donnant sur le balcon. Le maître des lieux se retourna lentement tandis qu’elle la refermait derrière elle.

Salut l’affreux, parait que tu fous la pagaille dans nos troupes.

Sans attendre qu’il lui réponde, Talys s’assit nonchalamment sur la chaise qui lui faisait face et se mit à tortiller une mèche de cheveux autour de son index. Elle l’observa du coin de l’œil, détaillant ses grandes ailes noires et son sourire carnassier qui luisait faiblement sous le soleil matinal.

Non mais sérieusement, si tu pouvais arrêter tout ce raffut, tu commences à me donner mal à la tête.


Dernière édition par Talys le Ven 9 Sep - 18:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeVen 22 Juil - 18:35

Melaka imita Lys, enfourchant un des wyrmes les plus coriaces. Elle prit de l'altitude et une fois dans les airs, elle ressentit encore plus violemment l'aura angoissante qui se développait au-dessus du camp. La jeune femme se retourna et observa les alentours, guettant la provenance de cette ambiance oppressante. Ses yeux s'arrêtèrent alors sur une fenêtre des palais Lunaires, depuis laquelle elle entrevit Talys. Face à elle se tenait Teysa, l'air toujours aussi arrogant. Le souvenir de ce qu'il lui avait infligé la troubla un instant, elle faillit même tomber de sa monture. Lys, intrigué, c'était rapproché de Melaka.

Que se passe-t-il ? Tu ne sais plus voler ?! S'amusa-t-il.

Elle regarda une dernière fois la pythie et le Prince des rêves puis reprit le chemin qui les mènerait vers les Uniques.

Ce n'est rien ... Talys saura quoi faire.

Le regard de Lys suivit celui de Melaka et il découvrit la scène qu'elle épiait, perplexe.

Allez en route ! Le pressa son amie. Nous devons ramener nos alliés au plus vite, le maître déteste attendre !

Lys ne savait pas très bien ce qu'il fallait comprendre des paroles de la gardienne des Noz mais il suivit sa Confrère sans dire un mot. La vitesse des jeunes dragons était impressionnante. Les deux amis avaient à peine le temps d'admirer le paysage, et le bruit sourd des wyrmes leur permettait de communiquer uniquement par télépathie. La jeune femme adorait sentir le vent contre son visage. Sa chevelure dansait autour d'elle, renforçant ses airs sauvages. La présence de ses protégés décuplait son courage autant que celle de Lys à ses côtés. Après quelques heures de vol, ils aperçurent la troupe qu'ils recherchaient. En diminuant leur allure, ils s'approchèrent des soldats de l'Unique.

Bonjour Messieurs ! Enfin nous vous trouvons.

L'elfe-vampyre tenta d'éviter une grimace qui traduisait sa méfiance envers les Enfants. Elle se calma néanmoins et poursuivit.

Bien. A combien s'élève l'effectif de votre bataillon ? La route est encore longue jusqu'au camp, j'espère que vous aurez tous la force de nous suivre !
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMer 3 Aoû - 22:40

Enfermée dans son laboratoire, Grendelor sentait encore la tension ambiante. C'était comme une poussée sur tout son corps, conte laquelle elle devait lutter en permanence sous peine de se faire submerger. Concentrée sur sa mixture, une fine pellicule de sueur recouvrait la jeune femme aux longs cheveux turquoise, et ce n'était pas seulement dû à la chaleur qui régnait dans la pièce. Les préparatifs de la guerre battaient leurs pleins, dispensant une aura d'angoisse fébrile sur leur chemin.

Grendelor versa lentement sa préparation dans une fiole qu'elle referma précautionneusement. Avec un soupir de lassitude, son regard bleu fit le tour de la salle. Bandages, fioles colorées et onguents odorants en emplissaient une bonne partie. Le reste contenait le matériel nécessaire à leur préparation : plantes, mortiers, alambics... La guérisseuse avait passé les derniers jours à faire ce qu'elle pouvait pour pallier à son absence sur le champ de bataille. savoir qu'elle ne pourrait soigner ceux qui se battaient pour et à cause d'elle lui nouait les entrailles. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait se cacher pour qu'ils aient une chance.

Quand elle avait lancé l'assassin contre Sanz, jamais Grendelor n'aurait pensé en arriver là.

*La peste soit de cet être! Il est pire qu'un démon! Eux, au moins, ont la décence de mourir!*

Ses yeux couleur des mers du sud virèrent au gris orageux et les lignes qui couvraient ses bras s'illuminèrent. La jeune femme inspira profondément et expira lentement pour se calmer. La lumière s'estompa et ses yeux reprirent une teinte normale. Son calme habituel avait volé en éclats depuis sa tentative ratée d'assassinat. La "résurrection" du Prince l'avait mise dans une rage incontrôlée dont elle avait tout oublié sauf cette sensation de chaleur intense. A son réveil, sa maison de Sûl-Nar où elle s'était trouvée était en cendres. Pas seulement noircie ou brûlée, mais totalement réduite en cendres. Pour sa part, elle n'avait rien, mis à part une migraine accablante. La séparation d'avec son fils, Sargas, n'avait en rien amélioré son état émotionnel.

* Si Sanz avait eu le bonheur de quitter ce monde, rien de tout cela ne serait arrivé et je pourrais serrer Sargas dans mes bras et l'entourer d'amour au lieu de l'abandonner à des étrangers qui lui apprennent l'art de la guerre et devoir me cacher de lui autant pour sa sécurité que pour la mienne...*

De fines larmes s'échappèrent et roulèrent sur les joues pâles de la jeune femme. Son tourment prendrait fin bientôt, elle le savait. D'une manière ou d'une autre, tout serait bientôt fini.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeDim 7 Aoû - 21:02

Les bagues distribuées, Tàranis allait s’en retourner, comme le lui avait ordonné Sanz, vers les dragonniers quand une lumière soudaine se fit dans son dos. Elle se retourna brusquement pour voir Cassiopée briller quelque secondes d’un feu étrange. Elle fronça les sourcils, intriguée, mais avisant que le Prince s’adressait à elle d’un ton calme et qu’elle le suivait dans la tente, comme si l’incident n’avait pas d’importance, elle haussa les épaules et reprit son chemin.
Elle avait été surprise lorsque l’anneau qu’elle avait reçu s’était soudé sans effort à sa chair et n’en sentait plus maintenant la présence. Elle passa son pouce à l’endroit où elle aurait du le toucher, mais ne rencontra que le contact de sa peau. Pourtant, il était là, et quand elle regardait son annulaire, elle en voyait la trace. Etrange.

Elle s’arrêta un instant, pensive, pour regarder s’envoler Melaka et Lys et, au moment où elle allait détourner les yeux, une brume glacée descendit du ciel, s’insinuant dans les corps et les esprits. Un frisson lui parcourut le dos et elle s’empressa de rejoindre l’enclos des dragons les plus proches. Partout, les soldats jetaient des regards inquiets alentour, sans rien trouver qui n’explique ce sentiment de peur qu’ils s’étaient mis soudain à ressentir. Elle tâcha de contrôler sa propre crainte avant d’essayer de calmer les troupes. Elle porta le regard sur le Palais en contrebas. Une silhouette féminine s’avançait tranquillement vers l’une des tours. Une silhouette qu’elle connaissait. En observant plus attentivement, elle reconnut Talys et laissa échapper un léger rire.

Secouant la tête, elle revint vers les dragonniers inquiets qui tentaient de calmer leurs bêtes. Un malaise planait sur le camp et cela n’était pas propice à maintenir la sérénité des grands reptiles. Elle se dirigea vers un Général posté là, nonchalant, une pipe à la main, le heaume reposant à ses pieds et le regard perdu dans la contemplation du ciel. Arrivée à sa hauteur, elle toussota légèrement pour lui faire remarquer sa présence. L’homme se redressa brusquement, cachant sa pipe dans son dos d’un mouvement maladroit qui fit sourire la jeune femme. Elle lui fit signe de le suivre, ce qu'il fit après avoir ramassé son casque en vitesse.


Venez. Le détachement Unique arrive d’ici deux jours et nous bougerons dès qu’ils seront là. Vos hommes sont-ils prêts ?

Ils n’attendent que les ordres, Madame.

Bien. Nous devons préparer un coin tranquille dans le campement où ils pourront se reposer quelques heures avant l’assaut. J’aimerais que les dragons soient tenus loin du lieu, il ne serait pas bon que leurs montures aient affaire à eux. Et veillez-donc à ce que vos bêtes ne manquent de rien, je reste dans les parages en cas de besoin.

Elle le congédia d’un hochement de tête et le regarda s’éloigner vers ses hommes, l’allure raide.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeLun 8 Aoû - 21:56

Exodus retint son souffle encore quelques secondes après qu'Antienne n'ai été retiré de sa glotte, puis plongea son regard dans les yeux de son Primat adoré et surtout craint avant de lâcher un "A vos ordres, Primat! Tout de suite, Primat!" tonitruant et de mettre se monture au galop, rejoignant la tête de colonne, le reste des Enfants sur ses talons.

* * *

Une armée du Culte en marche était souvent impressionnante, ne serait-ce que par la poussière que soulevaient les milliers de bottes. Pourtant, la colonne de Frères Jurés pouvaient sembler moins formidable aux premiers abords. Deux-cent trentes soldats à pied répartis sur quatre lignes parallèles, escortés sur les flancs par une quarantaine de cavaliers (des fantassins comme les autres à qui on avait donné les premiers chevaux à portée) et suivit en queue de colonne par deux chariot bâchés(1).Les hommes portaient tous leur équipement sur le dos et dans un sac prévu à cet effet, sans qu'aucune plainte ne se fasse entendre. Ils marchaient d'un même pas réglementaire, dans une formation impeccable et surtout silencieuse. L'absence totale de discussion, de chant de marche ou même de prières énoncées à hautes voix rendait le tout macabre pour une armée, et un brin lassant. Une personne n'ayant rien de mieux à faire de son temps que regarder passer la colonne se serait très vite ennuyé de cette marche sans fanfares ni tambours(2) . Elle aurait alors, pour passer le temps, compter le nombre de seconde que mettait la colonne pour passer d'un point A à un point B, séparé par une distance préalablement connue, et aurait par un simple calcul obtenu une vitesse de marche moyenne.
Puis il aurait recompté encore une fois, incrédule.
Les Frères avalaient les kilomètres, sans pour autant se donner l'air de se presser, et surtout toujours selon le pas réglementaire, véritable chef-d'œuvre de la gestion militaire qui incarnait un fait simple: placer un pied devant l'autre selon le même rythme finissait par enclencher une sorte d'automatisme chez les jambes, lesquels se déconnectaient du cerveau et, logiquement, de la notion de fatigue et de douleur. Une armée de métier disciplinée mettrait environs cinq jours pour rejoindre Echoriath depuis Beltilh. La colonne des Frères Jurés en mettrait à peine trois, et les chevaux demanderaient sans doute plus de repos que les hommes.

A un peu moins d'un kilomètre en avant du reste des troupes, les Enfants de l'Unique remplissaient leur rôle d'éclaireur, avec plus ou moins de bonne volonté.
Les ronchonnements, froncements de sourcils, brèves disputes et silences vexés s'étaient succédé durant les premières heures, avant que ne soit définitivement décidé que les éclaireurs fonctionneraient mieux en groupes séparés avec échange de position. Et oui Teclis, tu as raison, assurer l'arrière-garde d'une avant-garde est primordiale, nous en avons tous conscience. Oui tu es parfaitement désigné pour cette charge à haute responsabilité et non on ne met pas de roulement pour ce poste. Oui, vas-y maintenant, bonne idée, ça nous reposera. Et reste poli s'il te plait.
Dans l'ensemble, leur tâche n'était pas particulièrement trépidante. Repérer les possibles embuscades et/ou obstacle sur la route des Jurés se révélait bien vite inutile car non seulement ils se trouvaient dans une région assez pacifique et sous contrôle allié (où "allié" désignait moins un ami que quelqu'un qui vous propose de se mettre à deux pour taper sur un troisième), mais en plus trois raisons venait à l'encontre de l'idée même d'embuscade contre les force du Culte, à savoir 1) Une charge pour engager le corps-à-corps serait suicidaire à moins d'avoir l'avantage de dix contre un, auquel cas ce serait simplement stupide, 2) Une attaque à distance à l'aide de flèches/carreaux/balles n'entraînerait que des ricanements derrière les hauts pavois suivit d'une riposte à l'arbalète anti-dragon (une seule riposte étant généralement nécessaire), 3) Quelqu'un d'assez stupide pour ne pas se rendre compte des points précédents l'était sans doute trop pour comprendre le mot "embuscade", ainsi que tout autre mot de plus de trois lettres.
Aussi, les Enfants avait tout le temps de ruminer leur mécontentement, de s'indigner de la réaction de leur Primat qu'ils servaient "envers et contre tout, franchement je ne comprend pas pourquoi il a dit ça" et plus important encore de désigner un ou des fautifs. Teclis ayant fui en "position avancée arrière", il laissait seul à la merci de ses collègues l'autre briseur de pieds reconnu du Primat, à savoir Exodus.
Tear avait menacé de le brûler vif, dans un élan d'originalité, Laylay sous entendait qu'Il lui murmurait à l'oreille les châtiments les plus adaptés et Mike lui rappelait à chaque instant que, de l'avis général, ce ne pouvait être que de sa faute. Seul Boyington lui laissait une paix relative, de part sa récente arrivée et surtout de son malaise profond lorsqu'il se tenait assit à cheval.
Exodus occupait à cet instant la place centrale des patrouilles d'éclaireur et patientait avec l'un des Juré cavalier le prochain roulement. Absorbé par ses pensés, il avait fini par admettre que, oui, peut-être, il avait potentiellement poussé le bouchon un peu trop loin ces derniers temps. Mais c'était son rôle, quoi qu'en dise les autres, et il l'acceptait en toute connaissance de cause. La vérité est qu'il avait fini par développer une théorie(3) à propos de son cher Primat, qu'il intitulait sobrement "la théorie lance-pierre": il assimilait DeVaanne à l'élastique d'un grand, très grand lance pierre (modèle de luxe avec dorures) et plus il était tendu mieux il fonctionnait. Assurer un niveau de stress minimum à son supérieur garantissait chez celui-ci un niveau de réaction et de réflexion quasi-optimal ensuite de quoi il suffisait de le diriger vers la bonne direction et de tout lâcher. Ce qui se trouvait en face n'avait en général que peut de chance de survivre au projectile affuté qu'incarnait sa zweihänder. Malheureusement, sa méthode dépendait de la solidité des nerfs du Primat et ces derniers avaient fais entendre les prémices à la rupture imminente, menaçant de laisser choir un caillou nommé Antienne sur les pieds du tireur maladroit.
Mais avec un peu de chance, les membres du Sang n'allaient pas tarder à lui chiper le lance-pierre des mains, à leurs risques et périls.


* * *

La troupe campait le long de la route au plus tard de la nuit, pour repartir sitôt le soleil aperçue à un rythme supérieur encore à celui de la veille. Les esprits semblaient s'être refroidit mais la colère du Primat n'était pas prête d'être oubliée, en témoignait le respect et l'obéissance immédiate que les Enfants, tous sans exception, associaient à la moindre de ses paroles. Jamais auparavant on avait autant prononcé "Oui Primat, à vos ordres" en une seule journée. Ni vu d'air plus satisfait sur le visage de DeVaanne.

A l'aube du troisième jours, les Enfants étaient partis en éclaireur peu avant le départ des Frères, suivant toujours leur modèle de remplacement des patrouilles. Exodus revenait vers la position centrale en même temps que Lay alors qu'une brume matinale acceptait enfin de se lever, pour être relayé par Tear et Mike. Boyington avait lui réussi à négocier un binôme avec Teclis, histoire d'éviter les principaux désagréments de la condition de cavalier, comme le trot ou le galop.

- Rien de nouveau? S'enquit Mike lorsqu'il passa devant le Répurgateur.
- Pas l'ombre d'un lézard, lui répondit Exodus. On sort des bois dans environ deux cent mètres et ensuite ce ne sont que des champs et des collines à perte de vue jusqu'aux montagnes. On devrait arriver d'ici la fin de la journée, demain matin dans le pire des cas.
- Très bien. Restons malgré tout aux aguets, il se peut que nos... alliés nous fasse l'honneur d'une ambassade.
- C'est vrai, faisons attention: il ne faudrait pas les flécher à vue par simple réflexe, fit remarquer Exodus avec un sourire.
Mike partie prendre sa patrouille en souriant lui aussi, laissant son collègue seul avec Lay, lequel avait été relayé par Tear, Dispater le suivant de près, sans autre chose qu'un hochement de tête échangé.
Les Enfants chevauchaient en suivant la route, appréciant le soleil qui filtrait en pâles halos au travers des branches basses. Au bout de quelques instants, Lay sortit un petit calepin de sa poche, ainsi qu'un fusain, et se mis à tracer des symboles à priori sans queue ni tête. C'était une chose qu'appréciait Exodus chez son collègue: il ne parlait pas beaucoup mais le voir griffonner ainsi, parfois même sans regarder sa feuille, relevait d'un passe temps fabuleux, du même genre que deviner des formes dans les nuages par exemple.

- Tu as une idée de ce que tu dessine comme ça? Finit-il par demander au bout de cinq minutes, après une esquisse qui aurait fait mourir d'excitation un psychologue.
- Moi, non, répondit l'Enfant en regardant la route. Mais je crois que Lui, oui, il sait.
Exodus préféra ne pas s'engager plus loin dans la discussion, la Voix étant souvent un sujet sensible. Il se contenta de continuer à regarder ce que dessinais son camarade.
- Il y a des fois où c'est plus... rapide, continua Lay.
- Ho, commenta poliment Exodus, peu certain de comprendre de quoi lui parlait le peintre.
Ils débouchèrent sur les plaines cités précédemment, savourant les rayons d'un soleil jusqu'ici timide. Exodus ferma les yeux et redressa le visage pour apprécier la chaleur quand le bruit nsec du fusain accélérant sur le papier lui fit tourner la tête. Lay avait perdue son visage serein et dessinait maintenant comme un possédé, par de rapide coups successifs et nerveux. Ses doigts se seraient de plus en plus alors qu'il suivait ses trais d'un regard presque interrogateur. Sous les yeux des deux Enfants se formait une silhouette vaguement humaine pourvue d'abord d'une paire d'aile sombre, que le fusain accompagna bien vite de deux paires supplémentaires. Puis, comme régit par une volonté autre, la main du peintre fusa en direction de l'angle opposé de la page pour commencer cette fois une unique aile, ressemblant à s'y méprendre à celle d'un...

- Wyyyyyrme! Hurla la voix de Mike alors qu'il remontait la route au triple galop. Un vol fonce sur nous depuis le nord, ils seront sur nous dans quelques minutes!
Exodus et Lay regardèrent le ciel sans pour autant apercevoir quoique ce soit mais Lay porta tout de même à ses lèvres le cor qui pendait à sa selle et en tira une note forte mais brève, tandis qu'Exodus faisait faire demi-tour à sa monture et fonçait en direction de la colonne. Les yeux de Mike ne l'avaient jamais trompé et ce n'était pas le moment de s'en méfier.
Il remonta la route pavé, dépassant Teclis et Boyington qui filaient vers la position centrale, jusqu'à tomber sur le Primat et une partie des cavaliers qui galopaient dans l'autre sens pour répondre à l'appel du cor. Les oriflammes portant les symboles du Culte ainsi que son armoirie personnelle flottaient au vent derrière lui et le porteur souffla à son tour une note en réponse au premier. Plus loin derrière, les hommes avaient accéléré le pas et sorti leur armes. Exodus mit son cheval au même niveau que celui du Primat qui ne ralentit pas un seul instant tandis que son subordonné l'informait de la situation avec un sérieux inhabituel.

- Un vol de Wyrme en provenance du nord, ô Primat. Il seront d'un instant à l'autre!
- Combien sont-ils? Demanda un De Vaanne plus enclin à attendre la trahison que la fidélité chez les Sanguins. C'est une ambassade ou un assaut dans les règles?
- Aucune idée Primat, je n'en ai pour ma part vu aucun. Mais, dit-il avant que DeVaanne ne puisse rétorquer, Mike les a vu lui et je n'ai pas besoin de plus.
Ils arrivèrent au niveau du reste des Enfants lorsque les Wyrmes se firent entendre d'un cri strident. Les hommes sortirent leurs arbalètes lourdes des étuis de leurs selles et les armèrent rapidement, sans pour autant les diriger immédiatement vers les lézard volants. Une dizaine d'entre eux tournaient en cercle autour des cavaliers, alors que deux modèles bien plus imposants vinrent lentement atterrir devant le Primat et ses Enfants.
Celle qui chevauchait l'une de ces bêtes à écaille apostropha alors la troupe.


- Bonjour Messieurs ! Enfin nous vous trouvons, dit-elle en masquant à peine une grimace. Bien. A combien s'élève l'effectif de votre bataillon ? La route est encore longue jusqu'au camp, j'espère que vous aurez tous la force de nous suivre !

Ça commençait plutôt mal, songea Exodus en voyant le visage de colère de Primat. Le lance-pierre changeait de main et celle qui le maniait avait manifestement besoin de cours intensifs, le plus rapidement possible.

____________________________________________________________________
(1) Dont l'un était affublé de plusieurs pancartes du style "DANGER", "INTERDIT DE FUMER", "NE PAS RESPIRER", preuve incontestable qu'un cerveau comme Teclis ne pouvait contenir à lui seul toutes ses idées et se devait donc d'être suivit par celles-ci dans un laboratoire mobile. Très loin derrière de préférence.
(2) Sauf les vaches, incapable d'assimiler le concept d'ennui même en plein désert, et qui regardent passer avec intérêt tout ce qui est à portée de vue et ce du début à la fin. Plus d'un spécimen serait mort de faim lors du passage d'un escargot.
(3) Toute personne dans l'entourage proche de Teclis finissait par développer des théories, la première s'appelant généralement "théorie de la fuite des corps à l’imminence de l'expérience scientifique".


Dernière édition par Exodus (...) le Jeu 11 Aoû - 18:03, édité 1 fois
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Teysa le sombre

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMar 9 Aoû - 8:13

Teysa écoutait les cris des armées du sang tout en dégustant un bon verre de millésime doux et fruité quand Talys apparut sur son balcon. Sa présence ne le choqua pas outre mesure, il servit simplement un second verre sur la table, posé là comme s'il attendait sa visite. Il tendit le verre à la pythie dans un grand sourire carnassier.

- Brave petite créature abandonnée au cauchemar des futurs, j'accepterais volontiers d'accéder à votre requête, mais en échange vous me tiendrez compagnie en attendant l'arrivée de vos maitres. Bien-sûr, ce point n'étant pas discutable, vous n'aurez pas d'autre choix que de rester ici. Mais je me ferai un plaisir de vous faire découvrir le château et ses merveilles pour faire passer le temps.

D'un simple geste de la main, il ravala toute les brumes qui hantaient le campement des sanguins, puis appuya son regard pour que la pythie prenne le verre cristallin qui lui était tendu.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 0:56

Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Lysicne

Le visage du Primat De Vaanne était figé dans une expression d'irritation qu'il avait toutes les peines du monde à garder pour lui. Melaka, le regard inquisiteur, se demanda s'il n'allait pas lui bondir dessus.

- Aussi longue la route soit-elle, lança-t-il avec rudesse, nous aurions encore la force de réduire votre campement en cendres si nous le voulions, tout en menant parallèlement une offensive sur Galvorn.

A côté du Primat, Exodus affichait un sourire narquois, satisfait que l'humeur massacrante de son supérieur se déverse sur quelqu'un d'autre. Apparemment la tension était aussi forte chez les Uniques que dans les armées du Sang.

- Et bien, rétorqua Melaka, voilà un accueil chaleureux. Je ne voulais en aucun cas dénigrer vos hommes, ajouta-t-elle pour s'excuser de son léger manque de tact. A combien s'élève votre effectif ?

- Deux cent soixante fantassins. Quarante cavaliers. Un appui qui devrait vous suffire largement.

- Cela ne fait aucun doute. Avez-vous prévu des renforts terrestres supplémentaires ou comptez-vous simplement utiliser votre puissance navale ? Nous savons que vos navires de guerre se dirigent vers les côtes. A quoi devons-nous nous attendre ?

- Notre stratégie militaire ne vous regarde en rien. Notre accord ne s'étend pas à des échanges d'informations.

Le ton du Primat était lapidaire, si bien que Lys décida de prendre le relai.

- Notre accord, comme vous dites, n'est qu'un consensus entre deux entités opposées qui poursuivent pour l'heure un but commun. Nous en somme tous conscients. Nous sommes tous méfiant les uns envers les autres. Cependant le siège de Galvorn ne sera pas une promenade de santé. Les Lunaires ont des ressources que nous n'imaginons même pas et que nous ne pourrons découvrir que sur le terrain. Nous ne devons rien laisser au hasard.

- Et nous ne laissons rien au hasard. Soyez-en sûr. Nous déployons nos forces comme nous l'entendons et votre confrérie n'a pas besoin de connaître ces détails.

- Je vois. Vous n'êtes visiblement pas prêts à détendre ce climat de méfiance. Puisque la discussion est stérile, autant passer directement à une inspection de vos troupes.

- Nous n'avons pas le temps pour ça. Le chiffre que je viens de vous donner est on ne peut plus exact. Nous ne préparons aucun coup tordu.

- Vous tenez à ce que nous doutions sans arrêt les uns des autres, répondit Lys en sautant sur l'occasion. C'est votre choix, mais dans ce cas laissez-nous vérifier que tout est conforme à ce que nous avions prévu.

Le tour fut rapide. Une discipline de fer régnait dans les rangs et les deux confrères du Sang ne trouvèrent rien à redire. Ils furent intrigués par les deux chariots bâchés qui suivaient les troupes, mais se contentèrent d'explications, peu envieux de s'approcher des fumées aux couleurs variées qui en émanaient.

- En ce qui concerne l'assaut des palais lunaires et nos objectifs respectifs, expliqua De Vaanne, nous mettrons ça en place avec votre Prince une fois au camp.

Un des hommes souffla dans un cor, sonnant la remise en route. Un vacarme assourdissant monta crescendo jusqu'à faire trembler les collines alentours. Et bientôt la terre vibra au rythme mécanique de la marche militaire. Les wyrmes sentinelles s'envolèrent en une farandole parfaitement synchronisée. Seuls Melaka et Lys restèrent à terre, à califourchon sur leurs montures respectives.

Au bout d'un heure environ, brisant le mutisme qui s'était installé, Exodus vint quérir les deux confrères du Sang.

- Le Primat veut vous parler immédiatement, annonça-t-il. C'est au sujet de ces lézards que vous laissez tournoyer au-dessus de nos têtes.

- Ce sera un plaisir, répliqua Lys ironiquement, il a l'art de converser avec les gens.

Les deux wyrmes accélérèrent, dépassant une colonne de soldats pour avancer jusqu'à De Vaanne. Celui-ci embraya sans préambule :

- Vos sentinelles révèlent notre position à des kilomètres à la ronde.

- Parce que vous craignez d'être attaqué ? s'exclama Lys. Qui serait assez fou pour...

- Nous ne sommes jamais à l'abri de mauvaises surprises, le coupa De Vaanne. Rappelez-les.

- Je ne suis pas sûr que vos soldats se sentiront très à l'aise avec des wyrmes qui les encerclent. Il seront bien plus utiles dans le ciel, pour repérer les dangers éventuels. Il suffit d'un simple ordre pour qu'ils acceptent de jouer les éclaireurs. Cela permettrait aux vôtres de rejoindre les rangs et donc à l'armée d'avancer plus rapidement.

- Cela permettrait à n'importe lequel de vos propres bataillons de nous tendre une embuscade...

- Sage décision, commenta Melaka en souriant devant la prudence décidement intangible du Primat. Vous semblez omettre que l'Honneur est une de nos valeurs les plus chères.

Personne n'accepta donc de céder. Les wyrmes poursuivirent leurs rondes dans le ciel et les cavaliers éclaireurs leur repérages méthodiques. L'armée poursuivit sa progression jusqu'au crépuscule sur un rythme soutenu qui ne manqua pas d'impressionner Melaka et Lys. Finalement on sonna la halte nocturne et les bivouacs furent préparés pour ce qui serait la dernière nuit avant d'arriver au campement du Sang.

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMer 17 Aoû - 0:48

Ladite nuit était bien évidemment tout sauf calme. même si les Frères jurés étaient des troupes d'une discipline à faire pâlir d'envie n'importe quel général, ils restaient des soldats et l'on ne pourrait les faire taire complètement qu'en leur coupant la langue. Avec l'étape d'aujourd'hui menée à un train d'enfer, l'arrêt de la marche pour la nuit avait été accueillie avec un soulagement non dissimulé. Malgré les probables difficultés du lendemain l'humeur était légère, presque joyeuse et le volume sonore à l'avenant. Plus loin, les wyrmes n'étaient pas non plus particulièrement discrètes.
Tout ce brouhaha avait au moins une conséquence appréciable pour les troupes du Culte : il cachait aux gens du Sang une des plus mémorables explosions de fureur du primat qui, il fallait bien le dire, les enchaînait ces temps-ci. Venant de quelqu'un d'aussi dévoué au Culte, il apparaissait évident que son alliance, et la proximité avec ces monteurs de dragons allanthropes lui pesait sur l'estomac (ou, pour l'Exodus qui ne pouvait imaginer un repas assez lourd pour peser dessus, sur le cœur).

- Passe encore que leur Prince et leur Protectrice aient un service à cuillères dans la bouche et un balai dans le fondement, mais qu'ils modèlent leurs rats de compagnie à leur image, c'est plus que je n'en puis supporter ! hurlait-il. Nous sommes forcément inférieurs parce que nous n'avons pas de dragons de manchons, apparemment, et que nous devons nous déplacer à pied.

- Ou à cheval, marmonna Exodus.

- Ça ne compte pas, c'est de la nourriture pour dragons.

- Vous deux, je conçois que le régime alimentaire des dragons soit de la plus haute importance, mais comme nous ne sommes pas dragonniers, vous m'obligeriez grandement en en cessant de disserter sur ces horreurs qui désacralisent la Flamme ! Primat, que faisons-nous demain ?

- Passe encore l'homme, mais si vous tenez à ce que j'évite de sauter à la gorge de leur femelle plénipotentiaire, vous la gardez hors de portée de voix de moi.

- Voyons voir, fit Exodus en comptant sur ses doigts : arrogance, inconscience, absence totale de diplomatie, impolitesse, inexistence de l'instinct de survie, allanthropie... Je reconnais qu'elle fait très fort.

- Merci de ta reconnaissance. Tu comprends donc pourquoi tu vas jouer le portier.

- Plus de patrouille ?

- A quoi serviraient les dragons sinon ?

- Ils refuseront.

- Alors s'ils ont la même définition de l'honneur, ils sont censés nous faire arriver sains et saufs à destination. Ils gèrent la région et leur honneur leur interdit la traîtrise. Nous sommes donc totalement en sécurité.

Malgré l'air horrifié des Enfants, le Primat tint parole et la colonne compacte des Frères reprit sa course le lendemain matin sans envoyer le moindre éclaireur. De Vaanne se tenait lui-même au milieu de la troupe de cavaliers et faisait en sorte, avec une application méritoire, de ne pas voir les dragons qui voletaient dans son champ de vision. Son calme extérieur fit beaucoup pour sécuriser les soldats qui avaient l'impression pas nécessairement fausse de s'aventurer en territoire ennemi.
Au bout de plusieurs heures de marche rapide et calme sans désagrément particulier, et de montée sur la pente des hauts monts d'Echoriath, l’équipée arriva enfin en vue du sommet d'Alkhazzar, et du Palais des Lunaires encerclés par les troupes du Sang.

- Tant de dragons ! s'étrangla Teclis.

- Trop d'abominations ! grinça Tear

- Peu importe, trancha De Vaanne. Exodus, déploie la bannière de la Commanderie et viens avec moi, nous allons rencontrer notre cher allié. Les autres, organisez un campement quelque part, même si nous n'allons sans doute pas y rester très longtemps.

- Et moi, primat ?

- Je ne te fais pas assez confiance pour éviter de brûler leur camp. Tu restes dans le groupe et tu te fais discret.
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Sanz
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 13:48

Dans la tente, le Prince s'assied sur une chaise accolée à la table de commandement avant de relever la tête vers Cassiopée restée debout. Sur le visage de la protectrice trônait l'air impassible et calme de celle que peu de chose surprenait. Quand il parla ce fut presque un murmure:

Ce siège ne sert pas à grand chose, selon les Aspects. Mais pourtant, nous devons le faire. A partir d'aujourd'hui, le Destin est brouillé et je ne discerne plus grand chose. Les harmonies se sont tues, probable que le cours de l'histoire ne doit pas être dérangé.

Il sortit de sa poche une petite pierre angulaire qu'il contempla une seconde, silencieux, avant de la poser sur la table. La pierre semblait briller faiblement ; sur un côté était gravé un jeune dragon noir, de l'autre une femme endormie.

Tu prendras 3 Dragons du chaos et tu iras ouvrir un seuil de téléportation dans la clairière en contrebas. Je veux que le seuil soit gardé vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des gardiens ; il permettra aux Uniques de rejoindre rapidement Galvorn après le siège des palais. Cette pierre sert de...clef pour le portail. Je suis très certain que tu sauras l'utiliser. Quand tout ça sera terminé, il faudra la rendre à son propriétaire.

En lui tendant il se releva puis quittant la tente en laissant Cassiopée échappa une dernière remarque.

Talys est déjà avec le Prince Sombre, et nous, nous sommes déjà en retard. Une dernière chose: Le Garde-Sang vient de se réveiller.

En sortant il adopta une forme sombre et chaotique avant de se transformer en un dragon noir entouré de vent gris et bleus. Sous cette forme le Prince dégageait une aura si violent que Taranis se tourna vers lui, le regard légèrement surpris. Il lui ordonna mentalement.

Prenez une monture, ordonnez à la garde princière de décoller, nous partons pour le campement des Uniques.

Il suffit d'à peine une minute avant qu'un vol noir s'éleva du camps et rejoignit les cieux brumeux. D'une même ombre ils rejoignirent une bannière de commandement qu'ils voyaient au loin levée vers le soleil.

***

A l'approche des Uniques, les deux jeunes Sanguins levèrent d'un même geste la têve vers le vol qui approchait d'eux. Quand Lys cria : " Au Prince!", un cri de dragons s'éleva tel une vague de fureur qui résonna dans l'air, répondant au à l'aura sombre du Prince-Dragon. La garde du Prince stationna à la verticale de l'escorte des Unique, voilant le soleil de leurs vastes ailes. Sanz stationna sa course devant le Primat. Ses ailes semblable à de la pierre volcanique en fusion battaient lentement remuant l'air autour de lui et formant de vagues mirages sous son vol comme si cet air s'embrasait peu à peu. Il fixa de ses yeux au triple iris cet homme qu'il avait combattu puis accepté d'en faire le professeur de Sargas. Dans cet instant de confrontation, le silence étouffa le protocole.

Peut être peinez vous à me reconnaître, Primat. Pourtant je n'ai pas tellement changé. Un vieil..ami vient de s'éveiller d'un long sommeil.


Peu à peu sa forme draconique se dissipa, laissant entrevoir dans l'air chaud le visage du prince tailladé par de fines blessures. Il semblait aussi que toute la peau était parcourue de longues saillies de plaies et de sang brûlant. Quand il tendit la main pour saluer le Primat, un vague sourire se forma à ses lèvres :

Cassiopée ne peut malheureusement pas vous accueillir, elle doit s'occuper de quelque détails urgents. Mais j'espère que la présence de notre jeune héritière vous ira tout autant. Je vous souhaite la bienvenue aux Palais Lunaires ils sont beau n'est ce pas?

Face à l'immobilisme de De Vaanne, il ajouta, narquois:

Craignez vous de me serrer la main, jeune Chef?
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeSam 20 Aoû - 20:27

Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Lathie10


Ter Aelis était vraiment un pays particulier. Jamais Lùthien n'avait vu une telle concentration de gens... spéciaux au mètre carré. Depuis qu'elle était sortie de sa transe réparatrice, l'elfe avait suivi quelques uns d'entre eux qui l'intéressaient. C'était ainsi qu'elle s'était retrouvée à passer des quartiers Lunaires où elle suivait la métamorphe Cordelia avec une curiosité amusée à ceux des palais du Sang où elle prenait un plaisir certain à frôler l'écume qui entourait la belle Cassiopée. Là-bas, elle pouvait aussi se frotter au Prince, toujours plus étrange et intriguant.

Mais depuis quelques jours, elle s'était attachée aux pas de son dernier adversaire. Bien qu'elle détestait cordialement les Enfants de l'Unique pour les avoir approchés d'un peu trop près à son goût, celui-ci lui paraissait... appétissant. Alors, discrètement, la louve noire avait suivi la marche forcée de l'armée. Si la métamorphe était à peu près certaines que certains Enfants l'avaient apperçue, aucun ne semblait la prendre pour autre chose qu'un chien sauvage. Il faut dire qu'elle s'était donné du mal pour se faire petite et inoffensive, même si elle était consciente que le répurgateur ne s'y laisserait pas prendre s'il la croisait. Seulement, il semblait avoir gardé plus d'humanité que la plupart des fanatiques et l'elfe espérait bien pouvoir en tirer quelque chose de... chaleureux. Une idée dangeureuse quand on sait que la jeune femme serait proprement torturée et brûlée par tout membre de l'Unique. Mais la louve avait le goût du risque. Un peu trop selon ceux qui la connaissaient le mieux. Mais aucun n'avait jamais vraiment compris qu'elle n'était pas suicidaire.

Lùthien abandonna ses réflexions quand la délégation du Primat rencontra celle du Prince. Reprenant sa forme humaine, elle s'habilla avant de rejoindre ce groupe étrange d'ennemis alliés. La chasseuse s'accroupit à quelques pas de là et les observa, la tête appuyée sur ses bras, ses yeux dorés détaillant chaque être présent. Sa position rappelait celle d'une enfant curieuse qui regarde les grands sans comprendre ce qu'ils font. Un reflet presque juste. Si ce n'était que l'elfe savait parfaitement ce qui se jouait, même si cette guerre n'était pas la sienne. Elle s'intéressait uniquement aux personnes, les groupes ne lui étaient d'aucune importance et elle ne revendiquait aucune appartenance. La louve était un électron libre et, jusqu'à présent, chaque camp l'avait librement laissée circuler. Lùthien espérait que ça allait durer encore longtemps.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMer 31 Aoû - 13:03

Cassiopée serrait dans le creux de sa main la Pierre de l’Ouverture alors quelle descendait sans bruit le chemin tortueux qui menait à la Clairière indiquée par Sanz.
La nuit enveloppait les ombres pour en cacher le sens et les ténèbres extérieures laissaient apparaître des silhouettes plus noires encore.
Le sentier, qui n’était plus qu’un simple passage tracé par l’usage régulier d’un animal, longea tout d’abord le torrent en respectant parfaitement ses dérivations et dénivellations, puis s’écarta pour entrer dans la forêt. Bientôt, elle dut se baisser pour se glisser sous le couvert du bois devenu dense.
Elle descendait la pente raide avec précaution et le murmure du torrent finit par se perdre derrière l’épaisse masse du feuillage sombre. Seuls les échos de deux chouettes défendant leur territoire rythmaient encore sa marche.
Elle émergea enfin dans la clairière. Il s’agissait d’un vaste cercle complètement vide d’une quelconque végétation. Le sol mis à nu par quelque sortilège semblait tapissé d’une cendre fine qui formait un immense tapis circulaire, immaculé et vierge de toute empreinte.
En pénétrant dans le cercle, Cassiopée sentit l’opacité la cerner totalement. Plus aucun son ne lui parvint. Elle ne percevait même plus le frôlement de ses pas ou les battements de son cœur.
Elle avança d’une centaine de pas pour se placer au centre de la clairière.
Là, elle se tint debout et plongea sa face dans les cieux. Le panorama étoilé s’ouvrait tout entier à sa pensée. Le silence profond de la nuit canalisait ses sens et soudain, comme sortis de nulle part, trois ombres plus noires que l’espace interstellaire couvrirent le ciel. Trois immenses dragons aux écailles semblant taillées dans le mica le plus pur tendaient leur long cou sinueux. Ils tournaient en vol lent et spiralaire au dessus de la clairière, reposant sur leurs ailes puissantes. L’un après l’autre, ils vinrent se poser près de Cassiopée la plaçant au centre d’un triangle de muscles et d’écailles.
Cassiopée s’adressa alors aux gardes noirs qui montaient les dragons du chaos. Son ton était net et tranchant :

- Laissez les dragons seuls et sortez de la clairière. Postez-vous en périphérie et attendez l’arrivée des troupes envoyées par Mjord.

Sa voix résonnait étrangement sur l’aire de poussière. Les mots semblaient se perdre au moment de sortir de sa bouche. Pourtant les gardes exécutèrent les ordres et vinrent se placer en trois points stratégiques autour du cercle.

Restée seule au milieu des silhouettes gigantesques, elle ferma les yeux. Elle leva ses deux mains dans lesquelles reposait la Pierre d’Ouverture vers le ciel. Puis, lentement, elle déplaça l’orientation de la pierre, cherchant dans l’espace l’azimut correct. La Pierre luisait sous la lueur d’une nuit sans lune d’un éclat froid et bleuté. Ses mains parcouraient sans cahot leur course sur la rose des vents. Mais elles se mirent à trembler quand la femme endormie esquissée sur la pierre s’anima. La pierre dessinait sa silhouette solitaire dans la cendre qui tapissait la clairière, immense ombre de femme étendue sur le tapis épais. Les dragons se mirent alors à battre frénétiquement des ailes en ouvrant leur gueule vers le ciel sans émettre un seul son. Ils entamèrent une ronde autour de Cassiopée, leurs cous entremêlés et les griffes sorties. Ils soulevaient la cendre autour de la femme couchée tandis que leur danse suivait un rythme dont la violence n’avait d’égal que leur puissance. Leurs corps se tressaient pour se défaire ensuite dans une rencontre toujours plus serrée jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus qu’un. Alors, sur la Pierre, le dragon dessiné se mit à briller et son ombre portée au sol vint, en un éclair, s’encastrer dans la silhouette endormie formant le yin et le yang d’une harmonie sans heurts.
Cassiopée resta un moment les mains serrées autour de la Pierre encore dressée vers le ciel.
Quand elle ouvrit les yeux et les porta sur la Pierre de l’Ouverture, celle-ci était devenue lisse et froide sans aucune marque de quelque sorte. Seule demeurait la lueur froide et bleuté qui émanait d’elle. Les deux ombres avaient, dans un ensemble parfait, occupé tout le cercle réservé et les forces pouvaient maintenant se conjuguer pour permettre le passage de la vie.
Le portail était ouvert.
Cassiopée ébaucha un pas, hésitant à marcher sur l’immense symbole qui occupait à présent l’espace circulaire tout entier. Mais la cendre n’était plus poussière. Le sol avait pris la dureté du diamant et luisait du noir satin de la roche.
Ses pieds se contentèrent d’effleurer le dessin. Puis elle se fraya un passage dans la ronde de fantassins qui avaient à présent rejoint les gardes noirs. Tous se tenaient l’arme au poing et, surveillaient les alentours avec attention.
S’approchant de Mjor, elle sourit :

- Trois dragons du chaos n’étaient pas de trop pour ouvrir un tel portail. Gardez-le sans interruption. Je le laisserai ouvert le temps que les Enfants de l’Unique arrivent. Nous serons là bientôt.

Elle avança de quelques mètres pour laisser à Issac la possibilité de s’extérioriser et elle fit corps avec lui au moment même où il s’exprimait :

- Trois dragons furent tout juste nécessaires en effet, j’ai du aider ces enfants à danser. Sans un peu de violence l’union n’est pas aussi complète. Et le Portail doit permettre le passage d’un grand nombre de vies.

Cassiopée s’éleva alors à la verticale dans la nuit étoilée.








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De Vaanne
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeLun 5 Sep - 1:08

Exodus et le primat firent halte quand le cri des Sanguins déchira le brouhaha du camp devant eux. Levant les yeux au ciel, ils aperçurent la figure du Prince et de son dragon qui avançait vers eux.

- Ce n'est pas rassurant, il a toujours l'air aussi... allanthropique.

- Si tu dois fuir, donne-moi la bannière d'abord.

- Pas besoin. En fait, il a l'air encore plus allanthropique.

- Cela ne m'étonne pas. Je préférerais discuter avec leur si rigide protectrice. Au moins, elle ne me donne pas l'impression de concentrer les mauvais aspects de Teclis et du baril de poudre.

- Teclis a des bons aspects ?

- La ferme.

le prince n'avait effectivement pas bonne mine, et ses traînées de sang sur le corps le rendaient encore plus horrible qu'à l'habitude pour les Enfants. pourtant, devant ses salutations, De Vaanne ne pouvait pas se permettre de se montrer gravement impoli, ne serait-ce que parce que sa Commanderie était en grave sous-effectif.
Il saisit donc la main de Sanz dans la sienne et étouffa un mouvement de recul : la main de son interlocuteur était chaude, très chaude, et seul le cuir qui recouvrait les paumes de ses mains l'avait empêché de se brûler. Il eut un sourire, sous le casque.

- Jeune, peut-être, mais actif, j'en suis sûr. Comment, où et quand intervenons-nous ? Plénipotentiaires ou assaut en masse ? Rasons-nous les palais sans autre forme de procès ?

Il tourna les yeux vers les palais Lunaires qui se dressaient, majestueux, au delà du campement.

- Cet édifice est une honte aux yeux de l'Unique. je crois que nous allons apprécier de travailler ensemble.


Dernière édition par De Vaanne le Mer 2 Nov - 1:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeJeu 8 Sep - 17:19

Sanz accompagna le regard du Primat avant de répondre lentement dans sa langue grave et lointaine :

Tout cela doit effectivement disparaître.

Sa pensée traversa l'espace qui les séparait des hauteurs lunaires avant de rejoindre l'eclat faible de l'esprit de Talys qui vivant dans la tumultueuse aura du Prince sombre. De l'autre côté l'envol souple et rapide d'Issac résonnait dans la vallée. Les points du Destin avançaient inexorablement. Grimaçant de son visage lacéré vers les Dragons qui les entouraient, ceux ci lui répondirent dans un grondement menaçant. Le Prince finit brièvement l'entrevue en lâchant :

Rangez voc campement, préparez vos colonnes. Nous partons sur le champs.


Et ce fut dans un envol d'ailes et de cris en échos que la garde et le Prince, suivi de près par l'héritière amorcèrent leur voyage vers les Palais Lunaires. Le ciel se couvrit bientôt d'une ombre vaste comme un lac, reflétant du soleil une pâleur sombre et mouvante. En tête, tel un dragon de feu, le Prince possédé embrasait l'espace dans une longue trainée de cendres.

***

AU point de rencontre dans un silence précédant l'orage, les armées au sol tremblaient d'impatience. Logé dans un léger renfoncement de la montagne leur permettant à la fois de surveiller les palais tout en restant caché de la vue d'éventuels éclaireurs , le camps était aligné selon les coutumes du Sang. Formant des cercles concentriques autour de la tente des Hauts Seigneurs, les fantassins couvraient les bordures tandis que fixé sur des niches en hauteurs les Dragons servaient de sentinelle jour et nuit. Autour d'eux les parois déchiquetées des montagnes d'Alkhazar offrait à leur vue des vastes étendue de neige et de roche jonchées d’à-pics brusques. Le Soleil a l'est brillait faiblement, voilé par des nuages gris.

Du ciel l'armée semblaient peu nombreuse, ne couvrant que la moitié des effectifs réels. Certain que la guerre ne débuterait pas ici, les Généraux avaient préféré réduire le Siège des Palais lunaires au minimum, n'envoyant que de légions de la Garde Rouge appuyée par une dizaine de dragons d'Eyr, commandé par Eyr lui même. La forme du Draconien Agile souple et élégante les accueillit sous apparence humaine. au poste avancé. Ses yeux pourpres se fixèrent sur les représentants de l'Unique Son sourire de dédain les salua avant de s'incliner devant son Maître. Autour de lui se posèrent avec discrétions les Hauts Seigneurs, formant un cercle parfait. Eyr siffla dans la langue des dragons les dernières informations. Les palais semblaient silencieux et il n'apparaissait que très peu de vie au dedans comme au dehors. Plusieurs éclaireurs avaient été abattus mais cette information semblait aux yeux du Commandant anecdotique. Pour heure de siège, il proposait d'annoncer l'envol à l'aube, leur octroyant une nuit de repos et de préparation afin de régler d'éventuels problèmes. Enfin il l'informa que la Dame Protectrice n'était pas encore arrivée mais que tout était près pour "la suite". En même temps qu'il conversait, le Prince invitait le carré de l'Unique à s'assoir autour de tables faites d'os forgés et de se repaître de la nourriture déposée en abondance. Face à leur airs surpris, des rires fusèrent dans le camps réprimés par un ordre lointain. Cassiopée venait d'arriver.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeVen 9 Sep - 12:09

*quelques minutes plus tôt*

La position de Grand Archiviste au sein de l'Ordre, aussi dangereuse qu'elle fut, offrait au moins le privilège de gérer l'édification technique des bivouacs : c'est à dire d'hurler à tue-tête tandis que les autres suaient sang et eau pour organiser un simili de campement.
La voix enraillée et gelant littéralement sur place, Teclis décida finalement de faire le tour des lieux. Au-dessus de lui, le soleil était régulièrement obscurci par le vol d'un ou deux immenses dragons qui tournoyaient tels de (majestueux) vautours dans le ciel. Le savant se prit à compter le nombre d'abominations qui le survolaient mais contrairement aux moutons, il y avait un il-ne-sait-quoi chez ces reptiles qui l'empêchait de fermer l'œil. L'idée stupide de dérober un oeuf de dragon lui traversa l'esprit un court instant, avant de se rappeler qu'il se trouvait en plein territoire adverse, qu'il ne savait pas où se situaient les caches d'oeufs et que ces dernières devaient être extrêmement bien protégées aussi bien magiquement que physiquement. A rejeter donc... pour l'instant.
Finalement, s'éloignant de quelques mètres des soldats en pleine activité, il rejoignit tant bien que mal Dispater qui rôdait à la lisière du camp. Le loup, qui fixait ardemment un point du regard, se retourna à son approche et gronda, les babines relevées.

- Holà mon tout beau, tu ne me reconnais donc pas ?

Au son de sa voix, le canidé se détendit un peu mais sa posture signalait qu'il était encore aux aguets. Teclis se rapprocha doucement et caressa la toison argentée située au niveau du cou de l'animal.

- Alors ? Ce sont ces dragons qui te préoccupent tant ?

Mais comme pour le contredire, Dispater avait de nouveau tourné la tête en direction des cimes enneigées et du tapis blanc un peu en contrebas du camp. A force d'y regarder, l'archiviste finit par y percevoir une forme furtive. Un chien, ou un autre loup -tout du moins c'est ce qu'il identifia. Ce visiteur, qui ne paraissait pas particulièrement inquiétant, observait les membres du Culte de l'Unique terminer de monter un bivouac très provisoire et sommaire. Il n'esquissa aucun geste lorsqu'on prépara des feux pour se réchauffer et casser la croute ce qui indiqua que ce n'était pas la faim qui le motivait. Quoi donc alors ? Et pourquoi Dispater paraissait à la fois captivé et inquiété par cette créature ?
Pour le moins intrigué, Teclis laissa son ami poilu pour se diriger vers sa monture. Cette dernière était facilement reconnaissable parmi les chevaux appartenant aux Enfants : elle regorgeait de sacoches et de sacs pleins à craquer à tel point qu'on aurait plutôt dit une grosse mule ; celle de De Vaanne à l'inverse était fière et preste : idem pour celle de Tear qui arborait tout de même un tonnelet d'huile à son coté. Celle de Laylay possédait une magnifique robe noire qui tranchait avec l'argent des lames qui pendaient à sa selle ; la monture de Mike était petite et trapue, assez quelconque, mais une étrange cassette se trouvait en lieu et place du paquetage règlementaire. Enfin, il semblait à la vue des deux derniers chevaux, que Exodus avait réussi à convaincre Pappy Boyington d'emporter le plus de vivres possibles.
Bref, Teclis s'empara d'une longue étoffe de cuir enroulée sur elle-même, se dirigea à nouveau vers Dispater et déplia le paquet. Une multitude de loupes et de tubes, rangées soigneusement dans des poches prévues à cet effet, apparurent. Avec dextérité, l'archiviste s'empara de plusieurs d'entre elles pour rapidement monter une longue-vue. Cependant, lorsqu'il la braqua sur l'étrange loup qu'il avait repéré tout à l'heure, ce dernier avait disparu...

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Talys

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeVen 9 Sep - 19:20

La jeune fille contempla un instant le verre de vin que les premières lueurs du soleil paraient de mille et un rubis. Ses yeux, dans lesquels grandissait un intérêt soudain, fixèrent le regard implacable de son hôte. Elle le dévisagea un moment, avant de saisir et de porter lentement à ses lèvres le récipient qui lui était destiné. Plissant légèrement les paupières, elle huma le parfum capiteux qui s’en échappait. Elle fit ensuite tourner le liquide sur lui-même, admirant les tourbillons écarlates qui s’y déchainaient. Le soupir d’agacement que laissa échapper le Prince sombre, dont la patience n’avait jamais été le fort, lui arracha un sourire malicieux. Elle rejeta alors ses longs cheveux en arrière et d’une traite, vida son verre jusqu’à la toute dernière goutte. Ainsi fait, elle le reposa sur la table et laissa son index courir sur la surface douce et étincelante du cristal.

Je suis désolée mais je n’aime pas vraiment le vin. Et les personnes que vous souhaitez attendre en ces lieux ne sont nullement mes « maitres ».

Une expression de stupeur mêlée d’amusement passa sur le visage de Teysa qui ne répondit pas aux remarques acerbes de la jeune femme. Le changement de ton et de registre ne lui avait tout de même pas échappé, bien que Talys ressemblât alors plus à une petite fille boudeuse et capricieuse qu’à la Pythie du Sang, avec tout ce que cela impliquait. Il savait pourtant qu’il ne devait pas se laisser abuser par ses artifices, la manipulation étant l’un des arts principaux dans lequel elle excellait.

Cette dernière, qui n’avait cessé de jauger son adversaire du regard, se détourna de lui et se leva brusquement de son siège. Elle vint s’accouder au parapet du balcon qui dominait l’ensemble de la ville, et dont le raffut perpétuel ne leur parvenait qu’étouffé, comme si une atmosphère particulière régnait ici, imprégnée dans la pierre. Le contact fugitif de Sanz laissa une vive empreinte dans son esprit, le rendant plus sensible aux dangers qui rodaient alentours. Sans l’émouvoir plus que cela, les menaces implicites qui pesaient sur elle augmentaient le rythme des pulsations de son cœur, ainsi que la quantité d’adrénaline qui circulait dans ses veines. Elle pouvait sentir la tension qui pesait sur ses épaules et la brûlure intense des yeux noirs sur sa nuque. Le vin, bien qu’absorbé un petit peu trop rapidement, lui permettait de garder la maitrise de sa voix et ravivait, quand bien même, son arrogance.

Me voilà donc votre « prisonnière » le temps que les hauts seigneurs arrivent jusqu’à vous. Votre prétention ne m’étonne guère mais me sous-estimer serait une erreur, cher ami. Vous ne pourriez me retenir si je décidais de partir, mais grande me parait votre solitude et rend d’autant plus grandes ma bonté et commisération.
J’accepte donc de vous tenir compagnie le temps qu’il vous siéra et tant que nous sommes là, pourquoi ne pas visiter cette… charmante demeure.


Talys se retourna vers le Prince et attendit sa réaction, tandis qu’en contrebas, l’activité des riverains se faisaient plus pressante. Bien plus loin, la valse lente des politiques ne faisait que commencer et présageait un dénouement des plus obscurs, dont l'enjeu s'étendrait jusqu'aux confins du monde…


Dernière édition par Talys le Sam 1 Oct - 17:59, édité 1 fois
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Léhault
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeMer 14 Sep - 18:40

Il était resté dans le camp, seul, quand Sanz avait convoqué Cassiopée. Il l’avait ensuite regardée partir, comme à regret de ne pouvoir l’aider. Il désespérait de trouver une occupation quand il entendit deux hommes se disputer le résultat d’un pari de dés. Le premier crier au vol quand le second le menacait de le tuer. Tout autour d'eux, des soudards, à moitié souls riaient et s’invectivaient. La propre Garde Rouge du Sang.
La colère ne fit ni une ni deux dans l’esprit de Léhault, et poussé par un sombre ressenti il s’approcha des deux soldats. L’un avait dégainé sa dague, mais avant qu’il n’assène un coup à son camarade, le golem s’interposa. Prenant entre deux doigts la main de l’agresseur, il le projeta au loin. Et se dressant de toute sa hauteur, il se mit à crier sur les troupes.

- Bande d’ivrognes, est-ce là les enseignements de vos maîtres ? Que de vous entretuer la veille d’un combat. Vous êtes la risée du continent, faible, saoul, et en plus de cela, fratricide. Le jour où le Zenith et les Lunaires auront besoin de quelqu’un pour nous tuer, ils pourront compter sur vous je gage ! Mollusque ! Et vous commandant Mjord, est-ce ainsi que l’on discipline son armée ?

Celui-ci, qui venait d’arriver sur un somptueux destrier pour voir d’où provenait tout ce bruit ne put que baisser la tête face au saigneur Léhault. Aussi peu aimé qu’il était, le golem n’en demeurait pas moins effrayant. Et son visage déjà disgracieux était déformé par la haine qui l’animait. Les hommes avait appris à craindre le monstre de pierre depuis qu’il avait tué l’un des leurs après que celui-ci ait voulu lui planter une lame dans l’œil.
Lehault repris alors, d’une voix plus calme, où l’envie de tuer avait été supplantée par l’envie de galvaniser le sang.

- Ecoutez, nous sommes à l’aube d’un sombre combat, si les Dieux Anciens le veulent nous en sortirons vainqueur, mais regardez au loin les milliers d’homme des uniques, imaginez vous les soldats des Lunaires ou du Zénith, aujourd’hui aucun de vous n’est mort.
Mais demain, demain vos voisins, vos amis, vos frères vont tomber, une lame dans le ventre, un couteau au travers de la gorge, ou le visage fendu par une hache de guerre. Ne pensez pas soldat, que si l’unique nous aide aujourd’hui à prendre la forteresse lunaire, ils deviennent ainsi nos frères. Jamais.
Jamais vous n’entendez. Les seuls frères, les seuls amis que vous avez se trouvent là, à vos côtés. Alors pourquoi vouloir vous tuer ? Quand demain c’est votre voisin qui pourrait vous sauver la vie. Méditez.


Et sur ces mots, Lehault fendit la foule, en direction de la tente du seigneur Sanz. Il avait à lui parler, si le raid n’avait pas lieu au plus vite, il se pourrait que le Sang perde la guerre avant qu’elle n’ait réellement commencé. Mais avant d’aller parler à son maître, il devait se parer de son armure, pour que tout le monde le voie, tel qu’il était réellement, majestueux.
Ainsi il fit un crochet par sa tente, et seul il enfila cuirasse, jambière et bottes. Tous cela avaient été sculpté et modelé par Airet Syl lui-même, et imprégné par Cassiopée d’un puissant sortilège pour protéger l’armure de toute déformation. Car bien que Léhault n’eut besoin ni d’armure ni d’aucun enchantement, cela ne le rendait que plus impressionnant encore. En effet, quand il enfila son heaume, et lorsqu’il se vit dans le miroir, recouvert de bronze et de cuivre, quand il contempla le casque où l’on ne pouvait voir que la lueur noir de ces yeux qui aspiraient les reflets dorés de l’armure, alors on ne pouvait que trembler quand d’une main puissante le golem soulevait une impressionnante hache nommée Sarga Briseuse de vie.
Et c’est ainsi vêtu qu’il se dirigea alors vers la tente de Sanz, ou celui-ci devait l’attendre en donnant comme à l’accoutumé un ordre ou deux.

- Te voila prêt mon enfant. Résonna en lui la voix qu'il avait depuis tant de temps l'habitude d'entendre à chacun de ses actes.
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Teysa le sombre

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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitimeDim 25 Sep - 19:16

Le rire de Teysa résonna dans l'air quand le primera entendit la petite impudente. Il leva de sa chaise avec une grâce menaçante.

- Très chère vos présomption a mon égard sont quelque peu dérisoire et vaine, vous n'êtes point ma prisonnière, comme vous dites, mais plutôt mon invité involontaire.

Il sourit aimablement et se dirigea vers la porte.

- Je vous montre la salle du trône, j'aurais une légère tache à accomplir avant mais cela ne devrait prendre que quelques instants.

Un nuage bleuté les enveloppa faisant disparaître, le décor, quand le nuage se dissipa une fraction de second plus tard il était dans une tout autre pièce du palais.

- Grendelor je te présente Talys.
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MessageSujet: Re: Les dés en sont jetés [Guerre des confréries]   Les dés en sont jetés [Guerre des confréries] Icon_minitime

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