[rp public] Mon royaume pour un engin

Invité

"Enfin de retour..."me dis-je, après avoir du payer à nouveau un transporteur pour me ramener d'Atalantë, après un ennième crash de mon autopropulsé (cf:Horreur de l'eau). Je vais retrouver ce mécano et il va m'entendre.

Arthèn était un vieux mécano, un peu grassouillet, pas très grand, passioné de mécanique maiscompletement fou. Il passait ces journées et ces nuits à trafiquer toutes ces créations et même les engins de ces clients. Clients dont je fait malheureusement partie, ce viel enfumé a beau être fou à lier, il fait de bons prix. La decouverte de l'antigravité il y a des années de ça avait definitivement enterré le sens de la réalité, il n'avait littéralement plus les pieds sur terre.
Sa dernière trouvaille, sur ma petite becanne monoplace, était un grand charabiats de termes techniques dont je ne me souviens que d'une phrase:
"Jvais te booster ton antigrav mon 'ti bon'ome". J'étais inquiet mais il a rajouté, alors qui avait déjà plongé dans le moteur de la machine,"et gratis en plus! ça mfait plaisir haha".

Il va m'entendre. J'entend de petites explosions non loin du pont que je traverse, je ne suis plus bien loin.
J'arrive chez Arthèn, la pression monte, je debarque dans son atelier et me lache alors:
"ARTHEN! Espece de yack defrisé viens ici tout de suite!
Tes bricolages d'enfant de 4 ans ont encore failli me coûter la vie! "Booster ton antigrav" non mais je te jure... Je me suis encore écrasé sur le trajet! Entre ici et Atalantë, tout marchait à peu près bien et PAF, panne d'antigraviton! Je me suis retrouvé droit dans l'eau, avec tout mes travaux qui plus est! Et j'ai horreur de l'eau. J'ai même du me racheter une queue-de-pie.
Bref! Toi, petit bricolo du dimanche, tu vas me rembourser ma becanne, au prix du neuf!
Et tu as interêt à faire ça vite! Tu as deux jours!!"

Je lui tourne le dos et pars de son atelier d'un pas colèrique. Je ne suis même pas sur qu'il ai compris, ni même entendu, la moitié de ce que je viens de lui dire... Me voilà non loin du centre ville, avec une nouvelle machine à trouver pour mes aller-retour...

Qui va bien pouvoir m'aider?...

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Voilà pour un début de léger rp libre, j'espère ne pas avoir été maladroit et avoir posté au bon endroit!

Invité

Le lendemain

Je ronchonne un peu, d'un coté je hais le matin... J'ai passé la nuit dans ma petite chambre au dernier étage d'une maisonette, situé à l'est de Wilwarin, sur une petite plateforme d'habitations. J'ai revé de toutes les manières que je pouvait utiliser pour etriper ce satané mécano, tout mon travail a été détruit, et me voilà coincé ici sans moyen d'aller à Atalantë. J'avale l'amère liqueur noire qui me sert de café, enfile ma veste, et me dirige vers le centre ville.

Je ne sais absolument pas où trouver quelqu'un pour m'aider, pour me vendre ou me concevoir une machine qui tienne la route (du moins les cieux). Je decide donc de passer une annonce dans le journal du coin, et me rends donc à l'office du journal local.
J'arrive, après un bon quart d'heure de marche, au bureau des annonces. Situé à l'entrée du batiment, le bureau des annonces est un lieu assez animé où tout les habitants viennent publier leurs brèves réclames et autre petits papier. Deux files se distinguent plus ou moins, au bout desquelles on trouve deux automates qui enregistrent et redigent les annonces des gens.

J'attend alors, avec plus ou moins de patience, que mon tour arrive.

...Qu'est-ce que les gens sont lents...

Ah! Enfin mon tour, cette grand mère aux paroles d'un autre temps a enfin réussi à se faire comprendre de l'automate, j'espère qu'elle ne l'a pas dereglé, je ne voudrais pas que mon annonce soit déformée... Un petit son de cloche retentit, enfin mon tour!

"-Etat civil? me demande la machine, avec un son métalique bien caractèristique de ce genre d'automate "intelligent".
-Shin, Shin Kimitsu.
-Veuillez énoncer clairement votre demande de publication. La facture, calculée à la lettre, vous seras transmise sous 48h, nous vous rapellons que nous sommes habilité à faire appel aux forces de police pour reclamer notre dû.
-Hum... "Recherche mécanicien ou ingénieur pour fournir ou concevoir transport aérien personnel, urgent."
-Demande enregistrée, veuillez faire place à la personne suivante."

Brrr.. Cet automate me refroidit toujours autant. Je rentre tranquillement chez moi, en esperant que mon annonce feras son effet.

Il était arrivé sans rien dire et l'air de rien. Il avait passé les portes de Belthil, qu'il avait déjà franchies maintes fois, et s'était dirigé un peu au hasard dans les contrées de Ter Aelis. Inspiré et aspiré par un champ dégravitationnel, il s'était retrouvé dans Wilwarinn, un peu secoué, mais l'esprit égayé par cette intrépide ascension. Son fidèle ami semblait moins apprécié l'altitude, mais avec un haussement d'épaule il lui fit comprendre qu'il ne servait à rien de supplier de retourner à terre. Comme depuis toujours, il allait là où le menaient ses pas. Un brin coupable, il caressa la tête de son berger allemand pour l'encourager malgré tout.

- Allez, Kaz', ne sois donc pas trouillard. Nous sommes dans les airs, mais sous nos pieds, c'est toujours la terre ferme. Enfin... en quelque sorte.

Il trifouilla sa mince barbe blanche naissante d'un air songeur, avant de se remettre en route. L'antigravité était tout de même un concept très étrange. Il ne savait trop si la technologie ou la magie opérait là-dedans. Au vu de l'apparence de la ville, il penchait pour les scientifiques.

- Ah, ces sciences, combien vont-ils en inventer et à quel point vont-elles nous détruire, grommela-t-il.

Arrivé à un carrefour, son coeur fit de multiples bonds dans sa poitrine et lui un de géant sur le côté en manquant se faire renverser par une sorte de mégavéhicule dont il ignorait le nom. Entraîné dans sa course, un bout de papier retombait mollement porté par le vent. Il s'en saisit vivement, toujours curieux de ce que la vie apporte lorsqu'on échappe à la mort.

- "Recherche mécanicien ou ingénieur pour fournir ou concevoir transport aérien personnel, urgent." lut-il.

Se sentant redevable en bonne action, il soupira. Celui qui avait passé l'annonce n'avait pas pensé à mentionner où il créchait.

- Sûrement des annonces payantes, s'exaspéra-t-il. Les gens oublient de mentionner la moitié de ce qu'ils doivent dire ! Viens Kaz', s'il doit y avoir un mécanicien dans cette ville suffisamment compétent, ce doit être Arthèn ! Enfin... dans ses bons jours. Et à y repenser, récemment, je l'ai toujours vu dans les mauvais...

Il se dirigea donc vers son atelier, espérant croiser la route du malheureux client lui ayant fait confiance. C'était la seule piste qu'il avait et il n'avait rien à faire... Repensant à sa jeunesse, lorsqu'il avait connu Arthèn la première fois, le vieux conteur se mit à rajeunir, progressivement, pour finir par laisser apparaître un jeune homme à la beauté étrange. Ses lèvres et ses yeux étaient d'un noir d'encre, froids, comparés au reste de ses traits si fins et si doux... Hugo Zeppeline était de retour sur Ter Aelis, et il campait devant l'atelier d'un mécano cinglé.

[hrp] Je me suis permis d'éditer le titre du sujet. Une "zone publique" est un lieu décrit et défini dans Ter Aelis où chacun peut rpiser. Il commence donc par un background le présentant de manière tout à fait neutre. Ici, j'imagine que tu voulais dire que ton rp était ouvert à tout le monde, j'ai donc édité par les balises "rp public" Rôlliste

[/hrp]

Invité

Bon, cela va faire deux jours que j'ai fait ma petite visite chez Arthen et aucune nouvelle de mon argent, je n'ai pas eu de réponse à mon annonce non plus d'ailleurs... D'un coté comment payer un nouveau mécano sans l'argent que me doit Arthen. Je soupire un grand coup... Même deux tiens... et me prépare à y retourner. Bon, voyons voir... J'ouvre mon armoire, regarde avec le même enthousiasme que toujours ma collection de veste queue-de-pie et prend la rouge. Quelque petite affaires et je file droit vers l'atelier.

Misère, en milieu de chemin je m'aperçois que je n'ai pas pris ma canne, dommage, j'aurais bien démoli quelque chose chez Arthen si il n'a pas mon argent. Ou Arthen lui même d'ailleurs. Alors que je marche d'un pas décisif, wilwaren s'éveille doucement, les gens sortent mollement de chez eux, un peu aveuglés par le soleil, sonnés par la dure loie du réveil. J'aime cette ambiance un peu étrange!

Mais le temps n'est pas à l'admiration ou quelque type de prose que ce soit, j'arrive à l'atelier.

Je ne peux m'empêcher de remarquer un jeune homme à l'entrée, il a l'air d'attendre quelque chose. Surement une victime d'Arthen, me dis-je. Il me jette un regard, ces yeux sont d'un noir tellement profond que j'en suis stopé net dans ma marche. Je reste bloqué quelque secondes, et reprend mes esprits avant d'avoir l'air bête, il detourne le regard.

J'enfonce alors la porte de l'atelier.

"ARTHEN! Espece de vieux cochon rabougri! Celui ci tombe de sa chaise, ce qui ne manque pas de le reveiller. Cela faiit deux jours et tu ne m'as toujours pas remboursé! J'ai du passer une annonce pour trouver quelqu'un d'autre que toi, quelqu'un qui sache tenir une clef à molette au moins!
Mais je n'ai toujours pas trouvé. Et toi, oui toi tu ne m'as TOUJOURS PAS remboursé! Tu as de la chance que je n'ai pas ma canne sinon tu aurais eu autre chose que des machines à réparer.
Et à ce que je vois, en faisant signe vers l'extèrieur, je ne suis pas le seul qui ai été victime de tes folies mécaniques!"

Et à ce que je vois, je ne suis pas le seul qui ai été victime de tes folies mécaniques !

Le doigt du jeune dandy pointait dans la direction de l'entrée de l'atelier. Plus précisément vers le visage d'Axel, l'orfèvre de Belthil. CElui-ci venait à peine de se poster dans l'encadrement de la porte, qu'il avait interrompu son arrivée, étonné par le courroux du client véhément.

Eh bien... je vois que ta réputation est à la hauteur des ragots que l'on colporte, Arthen...

L'homme des montagnes fit un nouveau pas vers l'intérieur de l'officine; il aimait particulièrement le mélange éthéré des odeurs de vieilles mécaniques et de cambouis bouillant. Amusé par la situation il prit le temps de saluer l'élégant par un signe de tête et un regard complice.

Arthem... Arthem, Arthem... Pourquoi n'es-tu pas capable de me restituer une simple pompe à piston miniature en état de marche ? T'avais-je demander d'y adjoindre un compresseur inertiel ? Hein ? Non... bien sûr, parce que j'ai déjà un compresseur et que celui-ci est habituellement relié à une pompe à piston ! Tu sais ce que ça fait d'avoir VINGT BARRES DE PRESSION à la sortie d'un outillage de précision ? Dois-je te rappeler que mon métier consiste à travailler avec soin et minutie des pièces fragiles et de grandes valeurs ?

Axel le Lombard s'était adressé d'une voix forte avec un soupçon de dédain, à son comparse artisan. Il espéra que ses gros yeux et sa haute stature ferait un minimum d'effet sur le mécanicien.

Tu sais... tu as de la chance que le nabot soit occupé loin d'ici sur son île lointaine ! Sans celà il se serait fait un plaisir de transformer ton atelier en mini-golf ! Et tu sais ce qu'il est capable de faire avec un club !

La menace gobeline fit son effet ! A présent Axel s'attendait à ce que Arthem avoue ses pêchers et fasse amende honorable en rebidouillant les outils cassés.

Alors que vas tu faire à présent ? Et pour cet autre Monsieur qui attend ?

Axel se détourna du maître d'ouvrage et s'agenouilla près du grand chien pour lui gratter la tête. Sa vie passée dans les Clans du Loup avait laissé sa trace et il partageait toujours une affinité sacrée avec les Canis de tous poils.

Hugo Zeppeline avait suivi l'altercation du dehors, souriant en voyant ce vieil Arthen dans de beaux draps ! Comme toujours... son ami restait fidèle à lui-même.

Il s'avança dans la pièce, sifflant son chien au passage:

- Kaz'. Viens par ici, mon ami.

Il toisa un instant l'homme qui venait de menacer le mécanicien, comprenant de manière tacite que celui-ci aimait les canidés. Il prit la parole:

- Je suis sûr qu'Arthen n'avait aucune mauvaise intention. Il aime trop la science, voilà tout. Et vous-mêmes l'aimez trop, sinon vous utiliseriez vos pieds pour vous déplacer, vos mains pour travailler. Mais soit... pour vous prouvez sa bonne foi, je suis sûr qu'il va vous rendre votre argent.

Il s'avança vers le mécanicien au regard fou et apeuré, et lui prit sa bourse. Il sembla sortir de celle-ci de l'argent provenant en fait de sa manche. Il fit semblant de compter, avant de dire à voix haute:

- Et voilà mille aeliçois pour la pompe à piston, et quatre mille pour le tacot du jeune homme!

Il rendit sa bourse à Arthen, lui adressant un sourire amical au passage.

- Je crois que notre bon vieux Arthen est fatigué et secoué par vos entrées fracassantes... que diriez-vous de boire une bière et d'éventuellement chercher un autre mécanicien? Il ne doit pas en manquer dans une ville comme Wilwarinn !

En pensant à la bière, Hugo vieillit subrepticement de quelques années, se remémorant ses premiers pas de conteurs, lorsqu'il demandait en échange d'une histoire, une bonne bière et un bon repas chaud.

On ne la faisait pas à Axel ! Il avait lui même eut ce même genre de réactions généreuses dans sa vie passée et savait reconnaître une belle âme. Il replaça l'argent dans la main du... métamorphe ? lui sourit et lui tapa amicalement sur l'épaule.

Allons allons ! je ne suis pas venu pour récupérer de l'argent mais pour trouver une pompe en état de marche ! Mettons nous donc à la recherche d'un technomage digne de confiance ! Depuis le temps que je traine sur le campus et dans les bibliothèques de cet îlot flottant, je n'ai même pas eu l'occasion de visiter le reste de la ville ! Nous servirez-vous de guide ?

Axel ne rechignait jamais lorsqu'il s'agissait de se promener et de découvrir de nouveaux paysages. Le travail à la joaillerie pourrait bien attendre. Après tout il n'avait pas grand chose à faire si ce n'était les tiares sacrées des diacres de l'Unique à rafistoler. Mais l'Unique pouvait bien attendre ! De toute façon il n'y avait pas d'autre orfèvre de sa dextérité en ville... en l'absence de concurrence et avec une fortune déjà faite depuis des années, Axel n'avait que rarement des scrupules à s'arroger quelque congé.

Hugo sourit dans sa barbe naissante en voyant que l'orfèvre revenait à des conversations plus sympathiques. Il le dévisagea un instant, avant de lui poser une question avec une fausse hésitation:

- ... Qu'êtes-vous au juste?

Il s'amusait en pensant qu'il traduisait très certainement les pensées de l'homme en cet instant. Il précisa toutefois sa pensée en continuant:

- Vous avez l'oeil précis, dit-il en faisant référence à son changement d'âge remarqué plutôt qu'à l'argent qu'il lui rendait, mais vous semblez être plus du genre à faire dans le détail que le gros-oeuvre. Regardez de plus loin, et vous verrez que je vagabonde. Un conteur sait entendre le bruit des tavernes, mais seuls ses pas reconnaissent les sentiers qu'ils ont fréquentés. Mon esprit ne saurait dire où nous sommes dans Wilwarinn, ni même où aller. Ma tête est toujours quelques nuages au-dessus de mes pieds, plaisanta-t-il.

Reprenant un air plus sérieux, il se tourna vers le jeune homme:

- J'imagine que vous avez passé une annonce? Je voulais vous aider à y répondre. Pourquoi ne pas venir avec nous, nous chercherons une taverne - je les trouve plutôt facilement - et nous demanderons alors si quelqu'un connaît un mécanicien ne s'appellant pas Arthen ?

Il sourit malicieusement, se faisant excuser auprès du concerné, et espérant amuser quelque peu ces clients désappointés.

Invité

A l'inverse de mon homologue -client malheureux d'Arthen-, j'accepte avec joie la somme qui m'est offerte et me ravi de voir qu'il reste encore des gens civilisés dans ce monde étrange. Je remercie mon sauveur du jour d'une chaleureuse poignée de main, jette un regard noir à Arthen, et dit alors:

"C'est avec plaisir que je me joins à vous dans cette petite excursion dans les rues de cette belle cité de technologie, espérons seulement y trouver un technomage digne de ce nom, et un lieu chaleureux pour nous remettre de tout ce mauvais karma" nouveau regard noir à Arthen.

"Je vous en prie, prenez la tête de la marche. Mais juste avant cela laissez moi me présenter, c'est la moindre des choses après tout ce raffut. Je me nomme Shin, Shin Kimitsu, je suis un jeune technocrate spécialisé dans les relations entre inter-cité, notamment entre Wilwarin et Atalantë depuis que j'en ai reçu l'affectation à Bethil. Et évidemment, à force de voyager dans ces belles villes, je ne peux qu'être souvent inspiré par les créateurs qui y vivent! Voilà qui résume rapidement à qui vous avez à faire, j'espère que nous nous entendrons bien, bien que je n'ai peu de doute là dessus!"

J'ouvre les portes de l'atelier, qui commençait à sentir l'huile de moteur et autre effluves mécaniques un peu trop à mon goût, et fait signe à mes nouveaux camarades.

"Comme je vous le disait, je vous en prie, prenez la tête de la marche! Nous pourrons faire plus ample connaissance en cherchant notre techomage. Et veuillez excuser le peu de sang froid dont j'ai fait preuve dans l'atelier de ce yack decousu, ce n'est pas digne d'un Technocrate, mais passons."

Je vois maintenant cette journée, qui avait si mal commencer, d'un nouvel angle. Les rues de Wilwarin s'animent de toute les activités et personnalités qui font son caractère, et je me sens en bonne compagnie pour résoudre mes problèmes.

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Désolé pour le petit retard à répondre, pas mal de boulot ces derniers temps!
Mais les vacances arrivent! (j'en profiterai pour illustrer un peu notre rp)

Eh bien, puisque nous en sommes aux présentations... Je m'appelle Axel et je suis l'orfèvre de Belthil. J'ai une boutique là bas depuis quelques mois déjà, mais à part les rivières de diamants à concevoir pour les rombières des beaux quartiers et les colifichets des prélats de l'Unique, je vous avouerai que je suis bien débordé que fût un temps. Il y a bien des années de ça, j'occupais un poste similaire au coeur d'une Citadelle où les manigances et la politique était le quotidien de chaque habitant... Ici, en Aelis, j'ai parfois l'impression de m'ennuyer. Que voulez-vous, la guerre laisse parfois des traces inattendues sur les âmes. Mais assez parlé du passé ! Il était question de manger et de dénicher un ingénieur, n'est-ce pas ? Et bien si nous commencions par le brunch ?! On devrait bien trouver un endroit quiet et chamarré pour où nous attabler un moment...

Lorsque le technocrate se présenta à lui, il discerna en lui cette lueur propre à la jeunesse... cette énergie lui fit du bien mais il se sentit vieux, d'un coup... Son âge se fit sentir et ses traits se déformèrent, laissant apparaître de nombreuses rides, le rendant semblable à un vieillard. Seules ses lèvres et ses yeux d'un noir d'encre n'avaient pas changés. Il échangea un regard un peu triste avec son fidèle berger allemand, avant de se présenter à son tour:

- Hugo. Hugo Zeppeline, conteur pour le meilleur et pour le pire. J'ai plus raconté de choses que je n'en ai vécu moi-même, et mon histoire est plutôt simple. Lors de ma jeunesse, j'inventais des histoires qui me permettaient de gagner ma vie, jusqu'au jour où le complexe de la page blanche m'a frappé de plein fouet. Maudissant les Muses de cette perte d'inspiration, j'ai tellement blasphémé qu'elles ont décidé de me donner une leçon. Je ne peux plus écrire quoique ce soit, toute l'encre de mes mots est enfermée dans mes lèvres et dans mes yeux, pour que je puisse voir, être témoin, et raconter. Depuis, j'erre en quête d'histoire, et je conte pour gagner ma vie. J'ai découvert avec le temps que suivant les histoires que je me remémore, mon corps peut rajeunir...

Il s'arrêta un instant, puis eut un petit rire amer:

- J'avoue n'avoir jamais osé essayer de me projeter dans le futur, j'aurais trop peur de tomber en poussière!

Il se tut un instant... le silence se rompit au son d'un aboiement, ce qui le ramena à des idées plus joyeuses:

- Ah oui, lui, c'est Kaz'. C'est un chien très malin, il a trouvé le moyen de vivre à mes côtés depuis 50 ans. Ne me demandez pas comment, je l'ignore! Toujours est-il qu'il est mon ami le plus cher.

Il passa une main sur la tête du canidé, avant de sortir de l'atelier d'Arthen. Il tourna la tête vers les deux autres:

- Allons-y, nous n'aurons qu'à parler en marchant!

Mouaouff !

Le chien Kaz s'était à son tour présenté à la troupe. Son grognement joyeux provoqua une étrange réaction autour du cou d'Axel. Le pli de fourrure qui semblait constituer le col de son manteau se réveilla et hérissa ses poils avant de se repositionner le museau droit sur son épaule.

Ah ! Je crois bien que le dormeur s'est réveillé !

Les petits yeux brillants observèrent attentivement les nouveaux compagnons de son maître, avec une attention toute particulière pour Kaz.

Elle a tendance à faire de longues siestes l'hiver... je vous présente Alistair, c'est une zibeline.

Axel, caressa du bout du doigt la gorge du petit animal.

Je vous avouerai que son poil hivernal est particulièrement confortable à cette époque de l'année.

L'homme du Nord se remit en marche et très rapidement Alistair se lova à sa place habituelle pour reprendre ses activités diurnes.

Voir le futur dites-vous... Mmmm... quelle étrange idée ! Mais si celà vous était possible, alors je suis certain que vous en tireriez des contes fantastiques ! Je suis également chroniqueur à mes heures perdues, mais puisque je n'invente rien je n'ai pas à me soucier de quelconque inspiration. Pour dire vrai, j'ai une source intarissable de laquelle je peux tirer des histoires pour au moins un siècle. Vous ai-je déjà parler de mon bon ami Notfallspür ? C'est une créature fantasque et étonnante en bien des points. Ce fou habite en haut du clocher de la Cathédrale... il se prend pour un vampire alors qu'il n'est qu'un gobelin des bois. Du coup on le confond souvent avec une gargouille ! A l'heure actuelle il est parti étudier un mystérieux continent, une île oubliée au sud de Galvorn. Je suis sûr qu'il se fera une joie de tout vous raconter à son retour...

Invité

Que de passionnantes aventures semblez-vous avoir très chers, et quels adorables animaux de compagnie avez-vous là ! Vous allez me rendre nostalgique ! Il fut un temps où j’étais tout le temps secondé par une Aralith, une espèce rare d’oiseau, petit, un bec fin et une queue très longue et gracieuse. Souvent postée sur mon épaule, elle regardait le monde du haut de sa grande curiosité, avec un calme remarquable pour ce genre de bête. Mais elle a fait son âge et a fini paisiblement sa vie dans mon petit appartement d’Atalantë. Ah cette vielle camarade me manque…

Je sors alors un objet de ma poche pour le présenter à mes nouveaux compagnons, un œuf. De la taille d’une pomme, dur comme la roche, parfaitement lisse et d’un blanc des plus pur.

Ceci est son héritage qu’elle m’a laissé, je la garde sur moi de jour comme de nuit, et je suis on ne peut plus impatient que les deux ans de gestation soit fini pour voir un, ou une, nouvel Aralith naitre.
Bref ! Dis-je alors que nous approchions d’un établissement à l’allure fier de taverne. Je pense que cet endroit seras parfait pour nous restaurer, et reposer nos jambes. Et qui sait, peut être y trouverons nous notre homme.

Nous sommes donc entrés dans la taverne, le bâtiment n’avais pas l’air très neuf, mais il s’en dégageait néanmoins une ambiance chaleureuse qui requinquât déjà les 3 hommes. Un homme fort, le visage carré et les traits bien encrés se présentât alors à eux, c’était évidemment le tavernier, pas de doute la dessus. Son air chaleureux vira en une grimace étrange lorsqu’il vit les deux animaux suivant la troupe, je tentai alors de la ménager.

Ne vous inquiéter pas pour Kaz et Alistair, deux bêtes adorables qui ne vous causeront aucun soucis, leurs maitres sauront vous le garantir j’en suis certain ! Nous cherchons à nous reposer et à remplir nos panses bien vides, vous avez surement une table pour nous ?

Le tavernier examina les 3 hommes, à nouveau les bêtes, puis à nouveau les 3 hommes, grommela dans sa moustache et conduisit la petite troupe à une grande table.

Hugo Zeppeline rit comme on aboie lorsqu'Axel lui parla de son ami gobelin. Il s'expliqua :

- Les gobelins peuvent être de bonnes sources d'histoires, c'est vrai. Mais entre nous, je trouve que souvent ils oublient d'y mettre les formes!

Il regarda autour de lui et croisa le regard du tavernier qui avait rechigné à ce que les animaux entrent dans la taverne. Il lui jeta un regard à glacer le sang et l'homme laissa tomber un verre. Il afficha une moue satisfaite, avant de faire une confidence aux deux hommes:

- Ce gars, là-bas... je lui ai fait avaler quelques dents un soir où il a refusé de me laisser entrer avec Kaz'. C'est le seul tavernier a avoir un jour refusé le couvert à un conteur. Je me devais de lui inculquer les bonnes manières! Enfin, n'ayez crainte, il se souvient de mes poings et qui plus est j'avais un aspect beaucoup plus jeune la dernière fois où l'on s'est vus.

Il rejeta un oeil derrière son épaule pour contrôler que le barman reprenait une activité normale. Il apostropha une jeune fille qui passait là:

- Mademoiselle, soyez gentille et apportez-nous une bière naine, s'il vous plaît. J'ai grand'soif.

La demoiselle rosit légèrement et s'exécuta, bien qu'elle ne soit pas serveuse. Hugo Zeppeline aimait jouer de sa vieillesse pour faire des farces aux personnes l'environnant. Il passa sa main machinalement dans les poils de Kaz', qui remuait de la queue pour manifester son amusement.

Hugo se retourna brusquement vers le technocrate, un vif intérêt dans le regard:

- Ca fait combien de temps ? demanda-t-il. Cet oeuf... en faisant un signe de tête vers la poche où il se trouvait.

Invité

Dabord surpris par le vif volte-face que fit Hugo, j'essquissa un petit sourire en l'écoutant. Je m'assis, marquant un temps de pose laissant mon interlocuteur dans un léger suspence. La serveuse revint, je pris une des chopes de bierre naine et demanda:

-Excusez moi très chère, auriez-vous un peu de cette liqueur noire et amère que l'on sert habituellement dans ce genre d'endroit?
-Du café? dit la serveuse amusée
-Voilà, servez moi en un s'il en vous reste!

Je buvais lentement la chope, devant ce cher Zeppeline qui semblait impatient. Je m'en amusais, huhu.
Je ressortait alors l'oeuf.

L'oeuf d'Aralith arrive à maturité au bout de deux longues années, mais ce désavantage est compensé par l'incroyable résistance de sa coque. Nul besoin de le couver, peu de predateur connu de nos jours peuvent l'attaquer sans y risquer leurs dents, seul le bec acéré du jeune Aralith peut y faire son chemin pour en sortir. Je le garde donc précieusement sur moi, guettant l'heureux évènement! Selon mes calculs, nous sommes très proche de l'éclosion. Je suis impatient et sursaute à la moindre vibration! Nul doute que le, ou la, jeune oiseau seras aussi majestueux que sa mère.

La serveuse arriva avec le café commandé plutôt.

La drogue des technocrates, croyez-moi! huhu.

Profitant du retour de la "serveuse" improvisée, Axel joua à son tour de son sourire pour lui demander de ramener de quoi manger et de ne pas oublier les gamelles pour les animaux.

Il regarda la pauvre enfant repartir vers le comptoir, non sans prendre un léger plaisir coupable à la voir se démener et faire des signes désespérés en direction de la table où l'attendaient ces comparses. Etudiants à n'en pas douter...

La jeune fille entama dès lors d'intenses tractations avec le patron de l'établissement afin de satisfaire au mieux ses clients.

Axel prévoyait déjà de lui offrir un pourboire qui ferait bouillir de rage le taulier en compensation de cette petite blague initiée par Zeppeline. Kimitsu quant à lui semblait n'avoir rien vu des petites manoeuvres de ses aînées.

Les yeux toujours rivés sur les hanches de la jeune fille, Axel porta sa bière à ses lèvres avant de demander très innocemment :

Mais dîtes-nous... qui a bien pu le féconder cet oeuf ? Ne faut-il pas deux oiseaux pour faire un oisillon ? Et où avez-vous trouver l'oiselle rare ?

En prononçant ces deux derniers mots un peu plus fort, il leva son verre à l'attention de l'impromptue barmaid.

Invité

Je posait ma chope, sourit et avec l'air de chercher de lointain souvenir, commenca:

Ah, trouver un mâle digne de féconder ma, à l'époque, jeune acolyte n'a pas été une tâche simple. Un Erudit à Bethil passioné comme moi par ce genre de volatile m'expliqua que tout les ans, de nombreux oiseaux rares se réunissent dans les sommets d'Echoriat. Les voyageurs désireux de participer à l'épanouissement de leur protéger doivent alors partir dans une sorte de pélerinage, grimper des falaises ô combien périlleuses, des chemins escarpés et autre ravin. Pour enfin arriver sur un plateau près des sommets, où un maigre abri peine à tenir debout. Les oiseaux sont alors chouchoutés pendant quelque temps, et s'envolent alors au sommet, inaccessible à pied, où les femelles cherchent un partenaire qu'elles estiment digne d'elles.

Ma précieuse refusa de nombreux pretendants, et deux années de suite elle ne juga aucun d'eux digne, j'ai donc du escalader la roche d'Echoriat trois années de suite pour que, enfin, un grand mâle, majestueux, au plumes d'une couleur chatoyantes et d'un oeil vif, se présenta à elle.

Je me retrouva alors à veiller sur l'oeuf lorsque, un an plus tard, ma vieille amie s'envola pour d'autres paysages.

Mon ventre fit alors un bruit que nul ne pût ignorer.
Oh.. Je crois que le repas se fait attendre! Mes deux compagnons semblaient ravis à l'idée de pouvoir taquiner à nouveau la serveuse. Je me demande où nous allons trouver notre technomage...

Hugo était pensif... cette histoire d'oiseau l'intéressait au plus haut point! Il lui faudrait un jour trouver cette montagne dans Echoriath. Peut-être que son ami Sephiroth pourrait l'y guider? Mais le connaissant, celui-ci serait occupé, comme d'habitude, et n'aurait le temps de rien! Pfff... il revint à des considérations plus légères et posa quelques pièces d'or sur la table, afin de préparer un pourboire pour la jeune fille qui venait d'accepter de leur apporter un bon repas chaud. Très vite, Axel se joignit à lui. Quand le tavernier apperçut cela, il préféra apporter lui-même la commande, exprimant clairement le fond de sa pensée à la jeune fille:

- Vous n'êtes pas serveuse, mademoiselle, ce n'est pas à vous de faire ça. Laissez-moi faire et profitez des biens de la taverne avec vos camarades. Voiiilààà, merci beaucoup !

Hugo avait fait mine de rien, mais il bouillait intérieurement. Il avait toujours détesté les pingres dans ce genre. Quelque chose lui disait qu'il allait avoir une seconde discussion avec cet homme. Il répondit à Shin-Kimitsu:

- Vous avez du courage pour gravir les montagnes d'Echoriath par trois fois! Soit vous avez du sang nain, soit vous aviez une très grande affection pour cette oiselle. Et j'admire ça! Selon moi, les histoires liant les hommes à nos amis les animaux sont les plus riches! C'est là qu'on peut voir ressortir la beauté de l'Homme. L'amour, tout ça, c'est devenu bien trop commun, personne n'en apprend plus rien.

Il devint un peu sombre, puis se dit que c'était ce fichu tavernier qui lui mettait les nerfs en pelote, il donna donc réponse à l'interrogation de Shin:

- Rassurez-vous, nous allons bientôt quitter cette taverne pour chercher un technomage. Juste le temps que le Tavernier nous apporte à boire, que l'on consomme, et que je lui délivre son pourboire... dit-il avec une douceur menaçante.

Décidément aiguisé par les velléités de son nouvel ami, Axel, se mit à jouer avec le petit tas de pièces avant de le scinder en deux parts assez inégales.

Il enroula un premier tas dans un morceau de serviette, y glissa un petit mot à l'attention de la serviable jeune fille et enroula le tout autour du cou de la zibeline.

Il fit signe en suite à cette dernière d'aller délivrer le colis à la tablée des étudiants, qui déguerpit aussitôt.

Le reste de l'argent, resta sur la table.

Oh oui ! des oiselles et des rats !

Il finit son écuelle de ragoût avec un gros morceau de pain et vida le fond de sa choppe !

Et que fait ce dernier verre ? Il se remplit tout seul ?

Invité

Si vous tentez l'aventure de l'ascension d'Echoriath un jour, je serais heureux de vous servir de guide! glissais-je à l'attention d'Hugo. Je m'éttirais sur ma chaise, observant autour de moi, les gens, le tenancier et la jeune fille, l'ambiance de l'endroit avait au moins pour elle un coté chaleureux qui ne manquait pas de me reposer.

L'oeuf vibra dans ma main, je ne pu éviter la chute dû à mon sursaut qu'à une chance inespérée: ma chaise, et votre serviteur perdant l'équilibre, ayant été retenu à mi-chemin du sol par la bedaine du tavernier qui passait entre les tables! Je repris mes esprits, regarda l'oeuf sous tout les angles, fausse alerte...

Je soupirais doucement, reprenant mon souffle -et mon rythme cardiaque par la même occasion-, reposant à present mon regard sur mes compagnon et la salle. Je me demandais -quelque peu amusé- comment la scène, quelque peu burlesque, entre Hugo et le tenancier, puis entre Axel et la jeunette de l'autre coté de la salle, allait se finir.

Provoqué par un malheureux geste de maladresse, le patron se trouva fort contrit une nouvelle fois par la tablée de ses trop démonstratifs convives.

Voyant se former un poing menaçant et un masque de colère émanant du taulier, Axel recula imperceptible sa chaise, se préparant déjà à jaillir si besoin était. Dans un même geste il releva la manche gauche de son long manteau et arma la petite arbalète fixée sur son avant-bras.

Il savait que le casus belli devrait être résolu par Zeppeline, mais un argument aussi finement armé que le sien pourrait conclure aussi bien en faveur d'un heureux dénouement que d'une démonstration de force brutale.

Toute trace de jovialité avait désormais disparue de son visage. Le sourire de l'instant précédent avait fait place à une glaciale concentration.

La tablée estudiantine ne s'était pour l'instant aperçue de rien, toute excité par la série de tours que jouait pour elle Alistair.

Axel ne se souciait en rien de sa santé; il ne courrait aucun risque. Ainsi armé, il était capable d'atteindre un mulot à près de quarante mètres.. en plein vent. Alors ce n'était sûrement pas ce gros teigneux de bistrotier engoncé dans son propre mobilier qui ferait de difficulté. A vrai dire à cette distance, le carreau, aussi minuscule était-il, le traverserait aussi facilement qu'un melon. Axel pouvait même se permettre de "choisir" un emplacement de son corps où il ne briserait aucun os ou crèverait aucun organe. L'idée de poinçonner ainsi ce malappris, lui faisait presqu'envie de voir la situation s'envenimer.

Il attendit cependant que Zeppeline règle son contentieux.

Zeppeline attendait que le tavernier se montre à leur table et il ne se fit pas attendre. Grande chance pour lui, Shin faillit tomber de sa chaise à ce moment-là, ce qui eut pour effet de le faire se retourner. Ensuite, tout s'enchaîna plutôt vite. Il observa du coin de l'oeil qu'Axel sortait une arme, alors que le tavernier, jurant comme une vache au fond de son étable, brandissait le poing, prêt à caresser la joue d'un des trois compères. Avant que celui-ci aie le temps de choisir lequel, Hugo tira de toutes ses forces le tablier du tavernier, le faisant descendre "d'un étage", amenant son visage à hauteur du sien. Là, il plongea ses yeux noirs plein de colère dans ceux du tavernier non moins venimeux. Doucement, lentement Hugo se rappela la force sa jeunesse, et sur le regard devenu livide du tavernier, il reprit son apparence de jeune adulte. L'homme, au fur-et-à-mesure qu'il reconnaissait Hugo, essayait de s'arracher de l'emprise du conteur, mais celui-ci gardait refermée sa main comme des serres à la gorge d'une proie. Il parla doucement, prenant le temps de bien former toutes les syllabes:

- Maintenant, tu vas bien m'écouter, Tonnelier. Lors de ma dernière visite, je t'ai donné une leçon. J'ai été gentil, j'ai fait en sorte que tu puisses continuer à travailler, tu te souviens? Il eut un petit sourire satisfait à ce souvenir. Si on en vient aux mains cette fois, l'homme que tu vois là-bas, dit-il en désignant Axel du menton, ne manquera pas de te trouer la peau. Quant à moi, je ferai en sorte que jamais plus tu ne travailles, je me fais bien comprendre?

L'homme ne pouvait pas répondre, étouffant sous la main d'Hugo, mais ses yeux parlaient pour lui.

- Autre chose, avant que je ne te lâche et que tu nous offres les consommations: la petite de toute à l'heure mérite une paie pour le travail fourni, ne l'oublie pas. En plus, le hasard faisant bien les choses, je suis sûr qu'elle cherche un emploi pour arrondir les fins de mois. La vie d'étudiant nécessite pas mal d'argent, tu sais... dit-il d'un ton faussement complice.

Il regarda son chien, qui observait la scène avec un vif intérêt, prêt à bondir si besoin était. Hugo ajouta:

- Ah, prépare donc ton meilleur steack pour mon ami, et trouve-nous un technomage. Ce sera tout pour la commande, merci, dit-il, rejetant le tavernier en arrière qui, à moitié pressé de s'exécuter, et à moitié en train de tomber, ne put s'empêcher d'heurter tables et chaises devant lui pour se rattraper.

Hugo eut un petit rire taquin en regardant ses compagnons, et ajouta à l'adresse de Shin Kimitsu:

- Vous allez voir, on va vous en trouvez un de technomage ! dit-il tout enthousiaste.

Puis de confier à Axel, avec désinvolture:

- Continuez de pointer ce joujou-là sur lui, nous avons à peu près 20 minutes avant que la flicaille ne s'amène. Ce serait dommage qu'il ne nous donne pas ce qu'on a commandé avant ça.

Ce après quoi le conteur finit le fond de sa bière.

[hrp]Désolé du retard de réponse, mais les fêtes + les partiels, ça ne réussit pas à mon agenda Rôlliste

[/hrp]

Continuez de pointer ce joujou-là sur lui, nous avons à peu près 20 minutes avant que la flicaille ne s'amène. Ce serait dommage qu'il ne nous donne pas ce qu'on a commandé avant ça.

Mmm...? A vrai dire nul besoin de pointer quoi que se soit, je crois qu'il sait déjà que le coup partirait avant même qu'une vilaine pensée ne naisse dans son esprit. J'ai appris ça lors des émeutes de Karmel. Vous savez j'ai longtemps vécu là bas... J'y suis resté jusqu'aux tous derniers jours, alors que le siège était déjà bien avancé. J'ai eu la chance de sortir de la Majestueuse Cité quelques heures avant l'assaut. Enfin c'était une autre époque. ET... FSCHUUUIIT ! NE BOUGE PAS PUCERON !

Axel s'était levé d'un bond, comme mû par une force phénoménale. Il s'était dressé avec une rapidité surprenante, et dans un même geste il venait de lancer une lame minuscule à travers la taverne. Le stiletto venait de punaiser par la manche de sa chemise sale, le gros tavernier sur le comptoir. Ainsi il n'eut plus la liberté de s'emparer du couteau de cuisine, désormais hors de portée,qu'il avisait l'instant d'avant d'un oeil mauvais.

Tu veux vraiment nous énerver ? TU SOUHAITES VRAIMENT AVOIR UN ACCIDENT DU TRAVAIL ? Non ? bon... laisse les couteaux aux vrais professionnels dans ce cas.

Puis se retournant vers ses compagnons :

Je crois vraiment qu'on devrait y aller là...

Joignant le geste à la parole, Axel se leva d'un bond, remit son manteau, siffla la zibeline et se dirigea à pas vifs vers la rue.

Bon, les gens, merci pour le souper ! Si vous souhaitez bidouiller quelque machine que ce soit, je vous invite à me rejoindre dans ma boutique à Belthil. A bientôt.

Dans la rue

Tout ce remue-ménage avait fait naître une certaine tension dans le quartier. Il valait donc mieux déguerpir avant que la garde civile ne fasse son entrée.

Axel guida les deux hommes jusqu'à une étroite ruelle et leur conseilla à chacun un itinéraire de fuite afin d'éviter les patrouilles. Le vieux quartier permettait, pour qui savait s'orienter, de bifurquer et de tromper les poursuivants.

Quant à lui, il prit le parti de se faire discret et s'engouffra dans la première échoppe venue.

La chance fit qu'il s'agît d'une vieille bouquinerie.

Il sourit au tôlier, une espèce de vieux rat ridé et édenté, aussi racorni que les couvertures de ses plus anciens codex.

L'homme (la chimère ? s'agissait-il vraiment d'un homme-rat après tout ?) resta indécis et le toisa de loin, ne faisant rien paraître de ses états d'âme. Axel l'avait-il dérangé en pleine sieste ?

Il fureta donc dans les rayonnages. Les vieux livres et les antiques grimoires, de diverses époques, origines et qualités, ne semblaient pas rangés. Ou alors selon un agencement qui tenait du plus haut mystère.

Il y avait là, pêle-mêle, des recueils de poésies, des livres de cuisines exotiques, des tomes ésotériques emplis d'incantations redoutables, des annuaires de métiers du siècle dernier ou encore des livres de comptes.

Axel en vint à se demander si la boutique était réellement une librairie, où s'il ne s'agissait pas plutôt d'un repère de cabalistes, qui s'en servaient comme couverture pour dissimuler des activités peu recommandables.

Après tout il avait lui-même dirigé une boutique dans ce goût là il y avait bien des années, dans une autre Cité. Sauf que lui, en plus de fomenter et de renseigner, il avait une véritable activité d'artisan.

Dans la rue passa au trot, un détachement de gardes en direction de la taverne qu'il avait quité quelques minutes auparavant. Ils n'avaient pas été longs... le quartier devait grouiller d'espions ou d'honnêtes citoyens trop biens intentionnés.

Il eut une pensée pour la jeune étudiante au joli sourire. Il aurait été dommage qu'elle ait des ennuis par sa seule faute.

Puis , voyant deux patrouilleurs remonter la rue, il se précipita dans le rayon du fond, et prit à nouveau son air de client intéressé.

"Si vous me disiez ce que vous cherchez précisément, je pourrais peut-être vous renseigner jeune homme !"

L'homme-rat n'avait pas bougé - Axel était hors de sa vue en cet instant- mais la voix était toute proche. Axel s'aperçu qu'ils étaient simplement séparé par une épaisseur de bibliothèque.

"Ma foi... vous avez quelque chose sur les anciennes religions ? Le Culte du Loup par exemple... ou quelque chose comme ça ?"

Il venait de dire n'importe quoi, la première chose qui lui était passé par l'esprit.

"Oui, oui... vous êtes dans le bon rayon, vous devriez trouver des volumes à ce sujet non loin de votre droite...
- Trouvé !"

Axel, reparut à la vue du tenancier et déposa sur le minuscule comptoir, le seul livre qu'il venait de trouver.

"vous voulez celui-ci ?
- C'est le seul que vous avez !
- Oh je suis sûr que je pourrai vous en trouver d'autres...
- Où m'indiquer où je pourrai en dénicher ailleurs ?
- Mais si vous vous intéressez à la question, je crois que vous devriez rencontrer la cellule de cette antique secte.
- Ce n'est pas une secte, c'est une religion de... Quoi ?!"

Axel avait mis un moment avant d'assimiler l'information.

Etait-ce possible qu'il existât ici, en Aelis, un temple du Loup ?! Aussi incroyable que cela puisse paraitre.

"Vous... vous voulez dire qu'il existe un Temple ? Ici ? En ville ?
- Oui il me semble en effet. En tout cas c'est ce que semble dire ce livre..."

Axel épousseta l'épaisse couche de poussière pour bien relire le titre a demi dissimulé.

"Le Culte Du Loup
en Aelis"

Il n'avait lu que la première ligne lorsqu'il s'en était saisi.

"Ah oui ! En effet... Et vous savez où je pourrais les rencontrer ?
- Je suppose que c'est écrit à l'intérieur du livre !
- Pourquoi ? Vous ne l'avez pas lu ?
- Je vends des livres, ça ne veut pas dire que je les lis...
- Ouai mais quand même !
- Les bouchers ne mangent pas de viande...
- Un mythe ! Je pourrai vous prouvez le contraire !
- Bonne lecture... ça fera 120 florins !
- Quoi ?! Vous plaisantez j'espère !
- J'aurai du dire plus...
- Hein ? vous faites les prix à la tête du client ?
- Bien entendu ! Je n'y connais rien moi en littérature. Je sais juste que les aventuriers sont parfois prêts à débourser des fortunes pour d'antiques connaissances qu'ils ne pourraient trouver nulle par ailleurs !
- Vous êtes un sacré commerçant, Monsieur !
- Maintenant que je SAIS que vous ferez tout pour avoir ce livre, je peux vous le donner au prix que je veux... J'ai dit combien ? 200 florins...
- Va pour 120 vieux fou !"

Axel se délesta de pratiquement toute sa bourse et maugréa en quittant l'établissement.

Toutefois, il était désormais en possession d'un ouvrage qui pourrait lui permettre de faire le lien avec son ancienne vie...

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