A la recherche d'un recruteur [RP public]

Spoiler:

Taliesin poussa la porte de la taverne qu'il avait repéré en entrant dans la ville. Comme il l’avait espéré, c’était un endroit rêvé pour passer inaperçu. Il y avait beaucoup de coin sombre et les clients n’étaient pas trop nombreux. Mieux encore, sa famille n’aurait jamais investi dans une taverne aussi minable ! Le lieu était loin d’être propre et une odeur rance flottait dans l’air. La faune locale était peu avenante, et tous semblaient essayer de ne pas se faire remarquer.

Même à Belthil on peut trouver des lieux comme ça... Intéressant !

Il s’approcha du comptoir et appela l’aubergiste. Quand il arriva, Taliesin engagea la conversation à voix basse :
- Dites-moi, on vient de me parler de la guerre qui se déroule à Galvorn, vous pourriez m’en dire plus ?

En essuyant un verre qu’il venait de “laver”, il le regarda d’un air suspicieux :
- Buvez quoi ?
- Ah oui évidemment, les habitudes ont la vie dure ! Un verre d’eau ?

Le tavernier lui fit non de la tête :
- Bon bah un verre de cidre ?
- Grmph, fit-il en lui servant. Vous voulez savoir quoi ?
- Comment on en est venu là ?
- On raconte que des confréries ont poussé les habitants de la ville à se rebeller. Une bataille serait en préparation, opposant quatres d’entre elles.
- Vous en savez plus ?
- Pas vraiment, les autorités de Belthil essayent de faire comme si ce n’était pas important, mais des rumeurs racontent que Galvorn aurait pris son indépendance vis-à-vis du pouvoir central ! Si c’est vrai, ça va être une guerre terrible ! Comme dans l’ancien temps !

Taliesin pencha la tête sur le côté et commença à réfléchir. Avec un peu de chance, des factions recrutaient pour cette fameuse guerre et si il était engagé, il pourrait être envoyé la bas tout frais payés. Après, se retrouver au coeur d’une guerre ne le tentait pas trop, mais cela valait mieux que de risquer de se faire repérer.

- Est-ce que vous savez quels sont les factions en présence et si elles recrutent ?
- Non
- Et si je commande un autre verre de cidre ?

Le tavernier resta impassible.
- Bon allez, va pour un autre !

Après avoir été servi, il redemanda :
- Est-ce que vous savez quels sont les factions en présence et si elles recrutent ?
- Non

Taliesin le regarda d’un air blasé :
- Haha très drole !

Il prit son verre et alla se poser à une table en marmonnant. Il fit bien attention d’en choisir une qui lui permettait de bien voir l’entrée tout en restant dissimulé dans l’ombre. Cela ne faisait pas si longtemps qu’il vivait caché et plusieurs fois il avait failli se faire avoir. Mais l'absence des limiers de sa famille le rassurait un peu sur ses talents de dissimulation. Il finit son verre en réfléchissant :

Je ne peux pas trop circuler en ville mais il faut que je trouve qui fait cette guerre, et comment m’y joindre... Je devrai peut-être rejoindre une des confréries en lice pour la boucherie !

Azaël Liskriss se tenait dans un recoin sombre du bar. Le jeune homme-serpent de 23 ans était un habitué de la taverne où il passait son temps à glaner des informations auprès des colons venus de la mer ou à déverser sa haine du monde sur les quelques ivrognes d'humeur bagarreuse. En sa qualité d'homme-serpent il avait un visage qui pouvait tout aussi bien être séduisant que terrifiant, et c'était malheureusement très souvent ce second visage qu'il arborait, du fait de sa rancoeur persistante.

Lorsqu'il entendit parler du Cercle du Zénith, ses oreilles sifflèrent et il se dit que, pour une fois, il pourrait peut-être aider quelqu'un à rester en vie. D'autant que l'aider pourrait lui faire décrocher ce fameux harpon dont il rêvait tant mais qu'il n'avait pas les moyens d'acheter.

Il s'approcha de l'individu en silence, avant de lui susurrer à l'oreille:

- Chhhhhhhhher ami, ssssi vous sssssouhaiter resssster en vie, je vous conssssseillle d'éviter le Ccccercle. A moins que vous ne candidatiez pour le rejoindre?

Taliesin secoua la tête pour signifier qu'il n'en avait pas spécialement l'intention, aussi Azaël lui demanda alors s'il pouvait l'aider:

- Je cherche un moyen de rejoindre Galvorn, dit-il à voix basse.

Liskriss sourit et eut confirmation qu'il avait bien compris les intentions de cet homme. Il lui confia alors:

- Sssssi vous le ssssouhaitez, alors chhhhherchhher Grutki’ko, le gobelin techno-mage. Il est un peu fou mais pourra vous vendre une machhhhhine. Il y a libre ccccccirculattttttion dans Ter Aelisssss, vous pourrez vous déplacccccer sssssans problème.

Axel

Axel venait de retrouver la terre ferme après avoir enfin fini d'arpenter les ruelles grouillantes de garde de Wilwarin. Etrange comme le moindre petit remue-ménage donnait la fièvre aux autorités célestes ! Il fallait dire que la Cité flottante n'était pas connue pour son ambiance belliqueuse. Enfin... il fallait bien de temps en temps, donner quelques petits coups du bout du pieds dans cette fourmilière studieuse.

Ainsi, l'orfèvre fit son entrée dans la gargote, un paquet sous le bras.

Il maugréa quelque ordre au patron et trouva une place libre près de l'âtre. Non qu'il eu froid, mais la lecture qu'il s'apprêtait à faire recommandait un minimum de lumière. Et le rade était plutôt chiche de cette denrée.

Le taulier en tablier vient lui poser sa boisson, et sans même un regard pour lui, axel le congédia d'une pièce de monnaie.

Il défit son paquet et en sorti un épais volume relié qu'il se mit tout aussi tôt à consulter.

"Culte du Loup en Aelis. gnagnagna... premier temple fondé en... bien avant l'émergence du Culte de l'Unique... gnagnagna... relégué au rang de secte par les hauts dignitaires du... "

Tout à son étude, Axel sirotait quelques lampés de sa liqueur pour faire passer le pavé indigeste d'informations.

"Ah ! Nous y voilà !"

Il avait parlé un peu fort, attirant sur lui l'attention de ses voisins de table.

"Dernière mission connue fondée à Galvorn... A Galvorn ?! Oh non pas là bas !"

Et le gobelin qui était toujours perdu sur son île lointaine depuis des jours... Tiens d'ailleurs que devenait-il cet infâme compagnon ?

Cachée par l’ombre rassurante d’un pilier, Vasariah buvait sa bière tout en réfléchissant. Un capuchon masquait son visage, et une longue cape sombre empêchait les yeux curieux de s’attarder sur elle.
A l’arrivée de Taliesin elle semblait enfin s’animer. Celui-ci ne parut pas remarquer la paire d’yeux qui suivaient ses moindres gestes.
Malgré la discrétion du jeune homme, Vasariah parvint à suivre la conversation qu’il tenait avec l’aubergiste, en lisant sur les lèvres de celui-ci. Il était question de la guerre qui animait Galvorn.
Lorsqu’il se rassit elle notait avec amusement que Taliesin semblait avoir plus de questions en tête qu’auparavant.

A l’intervention de l’homme serpent, la jeune femme reculait dans l’ombre, redoutant la précision de l’œil reptilien. Décidément ils étaient tous obnubilés par cette ridicule guerre !

Elle s’apprêtait à retourner dans le flot de ses pensées, lorsqu’une voix forte l’interrompit :

"Ah ! Nous y voilà !"

Abandonnant sa cachette, Vasariah rejoignit la table qui avait attirée son attention.

"C’est un beau livre que vous lisez. La reliure est faite en peau de Dinoptor, cet animal a disparu depuis longtemps. Vraiment très longtemps" insistait la jeune femme.

D’une main admirative, elle caressait sa couverture. Ce geste lui permit de remarquer certaines irrégularités, comme si quelque chose avait été gravé dans la peau.
Elle lui fit remarquer tout en levant des yeux interrogateurs vers l'homme pour lui demander l’autorisation de faire une petite expérience, mais celui était tellement perturbé par la remarque de la jeune femme qu’il ne parut pas entendre sa question. Comment avait-il pu ne pas remarquer une telle évidence alors qu’il étudiait ce livre avec une attention proche de l’adulation !
Se passant donc de son autorisation la jeune femme prit le livre et recouvrait sa couverture d’un mélange de baies sorties de sa besace et qu’elle venait d’écraser dans sa main.

Ce sacrilège semblait réveiller son propriétaire. Avant qu’il ne lui saute à la gorge et la lui arrache, Vasariah plaquait la couverture contre leur table, la maintint quelques secondes puis l’enlevait. Un symbole apparut sur le bois.

Les yeux rivés sur celui-ci, l'homme relâchait la jeune femme. Penché sur la table, il ne la vit pas cracher sur son précieux livre et l’essuyer avec sa cape. Plutôt satisfaite du résultat Vasariah reposait le livre, et observait la table.

"Hey ! Mais je connais ce symbole !"

D'un croissant de Lune, émergeait le profil d'une gueule de loup.

Axel aussi connaissait ce symbole.

La magie rémanente du vieux livre, révélée par l'intuition de la jeune fille, signifiait qu'il s'agissait là d'une publication officielle de l'Ordre.

Le volume devait donc recelé un code caché ou au moins des indices dissimulés.

Vu l'aisance avec laquelle la gamine venait de manipuler le sort, elle lui serait d'une aide précieuse dans les prochaines heures.

En plus si elle connaissait le symbole qu'elle venait de faire apparaître, Axel gagnerait un temps précieux.

Dommage qu'elle manque de discrétion et de retenue.

Avec ces grands gestes et ses exclamations, elle avait fait converger sur eux tous les regards hébétés des ivrogne de la place.

Axel se leva et avec un sourire contrit s'excusa auprès des convives :

"Excusez ma... jeune...euh... nièce ! Elle est fraichement promue d'une académie de... euh... magie ! Elle a encore un peu de mal à maîtriser ses sorts. Nous allons... euh... partir ! Merci pour tout ! "

Le grand homme remballa son livre dans le baluchon, attrapa une poignée de pièces en surnombre et les lança vers le comptoir afin de régler les consommation de tout le monde. La gratitude des poivrots se trouvait souvent dans les gouffres alcoolisés de leurs mémoires chancelantes. Il était facile d'entretenir une telle gratitude.

Il tira par l'épaule sa toute nouvelle nièce et lui souffla à l'oreille dans un grand sourire gêné :

"Viens par là petite ! On va aller faire un tour dehors, tu vas me montrer d'autres tours de magie".

En quittant la table, Axel maquilla du mieux qu'il le put la gravure laissée par l'empreinte du livre.

Vasariah put ainsi constater qu'Axel semblait lui aussi avoir des dons de magie élémentaire.

Ils se retrouvèrent très vite dans l'arrière-cour qui jouxtait la taverne crasseuse.

Taliesin examina l’individu et essaya de l’évaluer. Il n’avait jamais été capable de juger les gens sur un coup d’oeil et le fait que celui-là ne soit même pas humain ne l’aidait guère. Il décida cependant de lui faire confiance, il n’avait rien à perdre et c’était la seule solution qui s’offrait à lui.
- Merci, je vais aller voir ce techno-mage. Où puis-je le trouver ?

Pendant que l’homme-serpent lui indiquait comment s’y rendre, l’attention de Taliesin fût troubler par l’agitation de la table prêt du feu. Mais les indications de l’informateur requéraient toute son attention. Quand il eut fini, Taliesin le remercia et se prépara à partir. Il n’avait pas de temps à perdre. Mais l’homme-serpent semblait attendre quelque-chose d’autre. Taliesin sourit et lui tendit quelques pièces qu’il récupéra dans sa bourse :
- Je m’appelle Taliesin, et si un jour vous avez besoin d’un nécromancien, contactez-moi, je vous aiderais !

Le sourire de l’homme-serpent s’élargit en voyant les pièces mais il tiqua légèrement à la mention de sa spécialité :
- Azzsssaël Lissskrissssss, sssssi vous avez à nouveau bessssoin de moi, vous deeevriez pouvoir me trouvvver iccci.

Sur ces mots il s’éloigna et retourna à sa table. Taliesin quand à lui quitta sa table et se dirigea vers la sortie. Les deux individus qui semblaient se disputer à propos d’un livre étaient sortis un peu avant lui. Malgré les apparences, cette taverne semblait très animée...

Vasariah fut rapidement entraînée à l’extérieur par celui qui était dorénavant son oncle.
Se méfiant des intentions de celui-ci, la jeune femme clarifia rapidement un point :

Vous vous trompez sur mon compte, je ne connais rien à l’art de la magie. Ce que vous avez cru être un sort, n’est qu’une réaction naturelle. Etant botaniste, j’avais dans ma besace, une poignée d’Euonymus latifolia. En les écrasant ces baies ont produits un jus qui a servi d’encre, la reliure du livre faisant office de tampon. Rassurez vous, ces baies sont dangereuses pour l’homme mais pas pour les livres, leur jus se nettoie facilement.

Avant que l’homme ne lui demande pourquoi elle transportait des baies aussi dangereuses, Vasariah enchaîna :

Puis-je vous demander comment vous êtes entré en possession d’un livre si ancien et si précieux ?

Puis elle se rappela l’avoir vu utiliser la magie, et d'une voix plus hésitante elle demanda :

Qui êtes vous ?

Puis-je vous demander comment vous êtes entré en possession d’un livre si ancien et si précieux ?
Qui êtes vous ?

Des baies de quoi ? Vous faites quoi avec des trucs aussi dangereux dans votre poche ?

Axel, voyant l'air un peu mal à l'aise de la jeune fille, se ressaisit. Il se rendit compte d'avoir été un peu rustre avec l'inconnue. ca n'était pourtant pas son genre de kidnapper des botanistes aussi petites. Sa réaction était à mettre sur le compte de l'excitation devant le symbole de l'Ordre.

Il lui fit signe du menton de s'abriter sous l'arche de l'étable. Ainsi ils s'abriteraient de la bruine et du froid.

Je m'appelle Axel. Je suis orfèvre de mon métier. Je tiens une boutique à Belthil, non loin de la Cathédrale de l'Unique. Et je m'interesse d'assez près à tout ce qui tourne autour de ce symbole. Quant au livre... je viens de le dégoter par hasard dans une boutique de Wilwarin il y a à peine une heure de ça.

Il tapota du doigt un pendentif qu'il venait de soulever d'un pli de sa chemise. Ce mouvement près de son coup éveilla la fourrure de son col de manteau. Une paire de minuscules yeux brillait au dessus d'un tout petit museau. La bestiole enroulé autour du cou d'Axel scrutait Vasariah.

Tu me dis le connaitre, mais peux-tu m'en dire plus à son sujet ? Et au fait... Comment t'appelles-tu et que fiches une botaniste dans un troquet aussi peu bucolique ?

Vasariah avait écouté les explications d’Axel. C’était maintenant à son tour de répondre à ses questions :

Tu me dis le connaitre, mais peux-tu m'en dire plus à son sujet ? Et au fait... Comment t'appelles-tu et que fiches une botaniste dans un troquet aussi peu bucolique ?

Je m’appelle Vasariah et ma profession vous la connaissez. J’étais à la recherche des baies d’Oran qui ont des vertus de guérison, et qu’on ne trouve qu’ici, quand le froid m’a forcée à m’abriter dans ce minable troquet.

Des cris provenant du troquet en question les interrompirent. Les seuls mots qu’ils purent percevoir furent « poison » et « assassinat ». Par réflexe, Vasariah recouvrit sa besace de sa cape.

Nous ferions mieux marcher un peu avant que le froid gèle nos membres, déclara la jeune femme en levant en direction d’Axel des yeux d’une candeur parfaite.

Tout en s’éloignant du tumulte, Vasariah reprit son explication.

Le pendentif que vous portez au cou en dessous de votre zibeline... J’ai rencontré une personne qui possédait le même. Lors de notre première rencontre j’ai pris cette personne pour un loup garou et j’ai essayé de la tuer. Elle était plus que cela, et évidemment elle me neutralisa en quelques secondes. Mais après cela nous discutèrent et elle me parla d’un culte : le Culte du Loup. Elle essaya de me convaincre d’intégrer cet ordre, mais j’aimais trop mon indépendance et vadrouiller dans le monde pour accepter sa proposition. D’après ce qu’elle a bien voulu me dire, elle serait la protectrice de cet ordre.

Nous nous revîmes au gré de rencontres qui étaient à mes yeux loin d’être fortuites.
Je ne sais de cette femme que deux choses : elle se nomme Lirsha, et elle est dangereuse.

Si vous voulez en savoir plus sur ce culte, c’est à elle que vous devriez vous adresser. Je ne sais pas si elle acceptera de vous parler, mais je connais un moyen de la contacter.

L'orfèvre avait écouté avec attention les explications de la jeune Vasariah. Malgré ses airs d'enfant sage, cette dernière semblait bien cacher son jeu et avait tous les attributs d'une aventurière accomplie. Elle ferait une alliée utile en temps voulu.

Je ne sais pas si elle acceptera de vous parler, mais je connais un moyen de la contacter.

Tu m'en diras tant ! Et bien, conduis-moi à elle, ou organise moi une rencontre, et je te promets de fermer les yeux sur un éventuel lien de causalité entre ta besace et le type empoisonné là-dedans...

Axel, plongea la main dans son épais manteau et en sorti un petit carton. Il tendit ce dernier à Vasariah.

Tiens prends ça. C'est un bon de réduction de 15 % sur toute ma boutique. Il y a l'adresse dessus. Montre-le à n'importe qu'elle bourgeoise bien garnie en pierreries et elle t'indiquera le chemin. Ou sinon fais appel à un page ou un coursier pour me retrouver. Je te dois un service à partir d'aujourd'hui !

D'un nouveau geste du bras, il l'invita à la guider dans le vent de ce début d'hiver.

Axel, tout remué par ses fraîches informations, se demandait qui pouvait bien être Lirscha. Il n'avait jamais entendu parler d'elle. Mais s'il y avait un nonce ou un prévôt de l'Ordre en ville, il aurait déjà du être au courant depuis des semaines.

a l'époque, il y avait de celà presque 7 ans à présent, Axel était un prévôt de haut rang dans la Citadelle rayonnante. Mais celà c'était bien avant la chute de la radieuse Cité. Bien avant qu'il ne s'installe en Aelis...

Taliesin parcouru les rues de Belthil à vive allure. Sa capuche cachait son visage et il essayait d’être le moins possible identifiable mais il savait qu'il avait toutes les chances d’être repéré : le quartier ou il se rendait était très apprécié des membres de sa famille et beaucoup de boutiques leur appartenaient.

Il marcha ainsi pendant une dizaine de minutes. On était en plein après-midi et les rues était bondées. Il y avait régulièrement des groupes de badauds qui commentaient ou se plaignaient de la présence d’un drôle de type en train de monter sur la façade d’un gratte-ciel célèbre mais Taliesin n’avait pas le temps de s'intéresser à ça. Son petit manège avait attiré des regards et si il avait eu le choix, il se serait déplacé plus discrètement, mais dans cette cité, c’était peine perdue.

Il arriva enfin de le quartier indiqué par son informateur. La plupart des boutiques étaient tenues par des magiciens ou des ingénieurs. Ils avaient réunis leurs boutiques ici pour être facilement accessibles et s’aider mutuellement. Chacun avec sa spécialité, ou presque, donc la compétition était quasiment nulle.

Les boutiques de ces techno-mages n’étaient pas leurs lieux de travail. Ici ils ne faisaient que vendre. Leurs laboratoires étaient dans le sous-sol, et vu le portrait qu'avait fait l’homme-lézard de ce Grutki’ko, le gobelin censé lui vendre une machine, c’est dans les sous-sol qu'il le trouverait. Il n’eut pas à chercher longtemps pour trouver un des ascenseurs menant aux laboratoires souterrains. Ces ascenseurs n’étaient pas interdits au public mais leur utilisation était fortement déconseillé. Les expériences malheureuses étaient monnaie courante.

Au moment ou la porte de l’ascenseur se refermait il remarqua distinctement une ombre tapie dans une alcôve qui l’observait :

Ils m’ont retrouvés, je dois faire vite

Il appuya frénétiquement sur le bouton de l’ascenseur, étage “Transport en tout genre” et l’ascenseur commença sa descente dans le Belthil souterrain...

Vasariah récupéra le bon en le remerciant, et le mit dans sa besace.

Je te dois un service à partir d'aujourd'hui !

Ce n’est pas une chose que j’oublierai, cher oncle, lui répondit-elle en souriant.

Pour contacter Lirsha, il faut aller chez un magicien de Belthil qui lui fera passer un message.
Sa boutique n’est pas très loin, suivez moi.

Les deux compagnons se remirent en route, et arrivèrent rapidement dans le quartier cherché. Vasariah remarqua alors le jeune homme qui était accoudé au comptoir de la taverne qu’ils venaient de quitter.
Celui-ci traversait discrètement la rue et disparut dans un des ascenseurs menant au laboratoire d’un techno mage. Avec un regard intrigué, elle observait la silhouette tapie dans l’ombre, qui suivait le jeune homme.

Puis ils arrivèrent devant la boutique en question.
La façade tombait en ruine et de larges fissures lézardaient le mur. L’endroit était silencieux et semblait à l’abandon. L’enseigne de la boutique menaçait de s’écrouler à tout moment. On pouvait encore y lire une brève inscription :

« Noalil, magicien de l’obscur »

Vasariah poussa la lourde porte qui s’ouvrit en grinçant, suivit d’Axel. La boutique de Noalil était tout le contraire de sa façade. L’intérieur était confortable et luxueux. Et de lourdes tentures aux couleurs chaudes décoraient la pièce.

Le magicien s’avança vers eux :

Bonjour, puis je vous renseigner ?

Ce à quoi la jeune femme répondit :

La lune et le loup se sont unis, et d’eux deux Lirsha naquit.
Nous souhaitons la contacter, pouvez-vous nous aider ?
Lirsha est une amie, je ne lui veux aucun ennui.
Nous aurions un message à lui faire passer, afin de la rencontrer.

Le visage méfiant de Noalil se détendit devant le code que Vasariah venait de réciter, et il accepta de les aider.

Pendant que le magicien faisait visiter à la jeune femme sa boutique, Axel écrivit le message qu’il cacheta avec soin. Cela fait il le confia à Noalil en le remerciant.
Celui-ci lui conseilla d’attendre environ deux journées. Si Lirsha souhaitait le rencontrer, c’est elle qui viendrait à lui.

Satisfaits, ils quittèrent la boutique du magicien.

Spoiler:

L'orfèvre venait de décrire en quelques lignes (et en quelques tournures secrètes) tout son pédigrée. Il espérait simplement que l'Ordre se rappellerait à lui dans les prochains jours.

Il salua chaleureusement sa nièce providentielle, puis adressa un hochement de tête solennel à l'attention du magicien qui ferait la commission à la mystérieuse Lirsha.

Quand il sorti de la boutique, un vent glacial le saisit. Il huma l'air profondément et eut un sourire timide.

Son errance loin des siens allait-elle prendre fin d'ici deux nuits ?

L'ascenseur mit quelques secondes seulement à atteindre l'étage voulut. Taliesin se pressa d'en sortir et déboucha dans immense hall souterrain dans lequel des centaines de technos-mages s'affairaient sur des machines toutes plus étranges les unes que les autres.

Taliesin demanda au premier qu'il croisa où se trouvait le gobelin en question. On lui indiqua vaguement une direction à suivre. A une cinquantaine de mêtres dans la direction indiqué, il repéra celui qui l'intéressait et se dirigea vers lui à toute vitesse :

- Que puiiiiis-je pour vous ? demanda le techno-mage en le voyant débouler
- J'ai besoin d'un véhicule d'urgence pour rejoindre Galvorn et on m'a adressé à vous.
- Vous avez de l'argent ?
- Euh non, pas vraiment...
- Alors partez ! Je n'ai pas que ça à faire moi !

C'est à ce moment que ses poursuivants le rattrapèrent. Une dizaine sortirent en trombe de l'ascenseur d'où il venait. Il n'avait pas fallu longtemps à l'informateur qu'il avait aperçu pour transmettre sa position. A leur tête Taliesin reconnût Galîn, le chef des gardes de sa famille. Taliesin remit vivement sa capuche sur sa tête mais il était trop tard, Galîn l'avait repéré. En moins de 10 secondes Taliesin et le techno-mage gobelin se retrouvèrent encerclés :

- Monsieur, veuillez nous accompagner. Votre père vous attend.
- Désolé Gal', pas aujourd'hui...
- Nous sommes autorisés à employer la force.

Et ce disant, il sortit son épée de son fourreau.

Moi aussi, pensa Taliesin.

- Erets et epritss ici terpsséas, vneez rrie des vantvis en les eyanffrats ! psalmodia ce dernier en faisant appel à ses pouvoirs.

A ces mots, une atmosphère lourde envahit le hall et un doute plana dans les regards. Les gardes se tournèrent vers leur chef comme pour lui demander ce qu'il se passait mais avant qu'ils n'aient pu prononcer un mot, des formes spectrales à peine humanoîdes se manifestèrent devant Taliesin. Après un flottement de quelques secondes, elle se jetèrent en poussant des cris à glacer le sang, sur les gardes, qui avaient vainement levé leurs boucliers pour se protéger. Les hommes détalèrent en lachant armes et boucliers. Seul resta Galîn qui tentait de les frapper de son épée et même quand elles se concentrèrent sur lui il refusa d'abandonner.

Taliesin fit à nouveau appel à son pouvoir pour leur donner plus de consistance. Elles purent ainsi le mettre à terre. Le jeune nécromancien allait profiter de ce cours instant de répis quand il sentit qu'on lui tirait la manche.

- Fallait le dire tout de suite que vous étiez mage ! J'ai un petit modèle de bi-moteur anti-gravitation à énergie magique que je voudrais tester ! Suivez-moi ! dit le gobelin en empruntant une porte cachée.
- Il pourra me mener jusqu'à Galvorn ?
- Peut-être, si vous avez assez de puissance magique ! Je vous le prête si vous me faites un rapport complet sur ses performances !

*
***
*

Quand ils fûrent partis, les fantômes se figèrent quelques instants et se mirent à rire tous en même temps. Pendant qu'ils riaient, leurs contours se renforçaient et toutes les personnes présentes purent voir leurs visages avant qu'ils ne disparaissent.

Galîn se redressa dès qu'il fût libre et se mit à courir dans le couloir pour rattraper les fugitifs.

*
***
*

Taliesin et le gobelin débarquèrent dans un petit hangar qui disposait d'une sorte de rampe de lancement vertical percée en rond dans le plafond. Cette ouverture dessinait un puit de lumière qui illuminait un engin composé d'une selle, d'un guidon et de deux sphères à l'avant et à l'arrière.

- Installez vous !

Taliesin hésita un instant mais quand Galîn débarqua dans la pièce, il arrêta de réfléchir et se jeta sur la selle. A peine avait-il pris en main le guidon, que les moteurs s'allumèrent et produisirent un soufflement qui balaya papiers et crayons situés sur l'établit du fond de la pièce. Le chef des gardes dégaina son épée tandis que Taliesin s'élevait en augmentant la quantité de pouvoir qu'il déversait dans la machine.

Il se croyait hors d'atteinte quand un violent bruit métallique secoua l'appareil. Un sifflement suraigu de tuyau d'air percé se fit entendre immédiatement et la machine se mit à faire des embardés :

- Noooooooooooon ! s'écria le gobelin tandis que Galîn tentait de donner un autre coup d'épée.

Mais Taliesin accentua encore la pression magique et il continua à monter. Sa vitesse augmenta mais les embardées le projetèrent à plusieurs reprises contre les murs du puits, jusqu'à ce qu'il atteigne la surface. Taliesin respira un grand coup d'air frais mais se réjouit trop tôt, encore une fois. Un des moteurs avait été abimé pendant la remonté et avait des ratés. Il commença à fumer, s'allumer, s'éteindre, se rallumer. La machine montait et descendait au gré de ces coupures. Quand l'autre moteur commença à montrer des signes de faiblesse, Taliesin décida de sauter de l'engin avant qu'il ne s'arrête et ne retombe dans le puits. A l'instant même où il lâchai le guidon, la machine chuta et Taliesin eut à peine le temps de sauter et de s'aggriper sur le rebord du puits.

Comme il était dans la rue, des dizaines de passant observaient sont manège alors qu'il s'extirpait tant bien que mal, mais au moment où il se redressait, il se retrouva face à la dizaine de gardes qui s'était enfuie lors de son invocation. Les gardes étaient encore sous le choc mais il ne mirent pas longtemps à se remettre de leurs émotions.

Et merde...

Vasariah venait de quitter Axel et s’apprêtait à reprendre la route lorsqu’un vacarme interrompit ses pas. Son auteur se trouvait être le jeune homme rencontré tantôt à l’auberge. Il était couvert de suie et entouré de ferraille abîmée. Mais rapidement ce furent de nombreux gardes qui l’entourèrent.
Le jeune homme paraissait un peu sonné par sa chute et il ne réagit pas lorsque de puissants bras l’agrippèrent.

Alors que Vasariah allait intervenir, une force mentale l’en empêcha.
Relevant la tête, la jeune femme croisa le regard de son compagnon, Ily.

Tu ne sais pas ce que cet homme a fait, ni pourquoi on le poursuit. Si tu t’impliques, tu deviendras l’ennemie d’une puissante famille. Tu as fait ce que tu devais faire ici, maintenant repartons.

Même si Vasariah reconnaissait la raison dans les propos de son compagnon, elle ressentait aussi le besoin de secourir le jeune inconnu.

Tranquillise toi Ily, il y a un moyen d’intervenir en toute discrétion.

Joignant le geste à la parole, la jeune femme tira de sa besace un sachet contenant une poudre légèrement mauve et une petite fiole. Après avoir ouvert le sachet et y avoir fait glisser quelques gouttes du mystérieux produit, la jeune femme l’agita pour remuer le contenu, et le lança au milieu du groupe. Puis elle se plaqua vivement derrière le mur.
Une puissante explosion résonna, faisant vibrer jusqu’au mur contre lequel Vasariah s’était abritée.
D’un bond souple et rapide elle sauta sur le dos d’Ily qui prit aussitôt son envol.
Le fauve fonça vers le groupe de gardes assommés, permettant à Vasariah de saisir le corps inanimé du jeune homme.
Malgré la charge qui était double, Ily s’éloigna rapidement du lieu de l’accident. Grâce à la forte dose mise dans l’explosif, ils auront largement le temps de s’enfuir de cette ville et de se mettre à l'abri.

Vasariah jeta un coup d’œil sur le jeune homme inconscient qui se tenait en travers du corps d’Ily. Sa peau tranchait avec le pelage clair de son compagnon. Protégé par le sommeil dans lequel l'avait plongé la violente explosion, le jeune homme paraissait serein. Vasariah ne se faisait pas de soucis, en effet elle savait que même si l'explosion était très impressionnante, le jeune homme n'en garderait pas de séquelles, et reprendrait lentement conscience.

Après avoir volé jusqu'à la tombée de la nuit à une vitesse soutenue, Ily se posa dans une forêt pour permettre au nouveau trio de se reposer.
Le fauve s’allongea contre le corps encore inconscient du jeune homme pour le réchauffer, tandis que Vasariah s’éloignait dans la forêt en quête d’un peu de bois. La jeune femme était impatiente que l’inconnu reprenne connaissance car elle avait de nombreuses questions à lui poser.

Après avoir vu avec les précédents intervenants, le rp sera redirigé.

Du coup on peut clore ce topic, ce rp étant terminé.

Merci.

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